BLOGODO

Le blog de Pierre M. Thivolet, journaliste

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Arrivée de la flamme JO 2024 : Marseille, tu seras la poubelle pour aller danser (mauvaise référence à une chanson des années 60).

De vrai, c’était superbe. Et super. 

Avec la parade du Belem, accompagné d’un millier d’embarcations de toute taille, des goélettes, des yachts, les optimist de l’école de voile de Pointe-Rouge, des Va’a de Polynésie, une yole de Martinique, tirant des bords entre l’Estaque au nord, l’île MaÏre et les calanques au sud, en croisant devant et derrière le Frioul, oui la rade de Marseille a été ce jour-là la plus belle du monde. 

Même le temps avait joué le jeu. 

5 jours avant, c’était des trombes d’eau et un mistral à décorner les bœufs. On pense avec compassion aux mannequins qui le 2 mai défilaient ou plutôt tentaient de défiler sur le toit de la Cité radieuse Le Corbusier. 

L’emplacement est tout à fait spectaculaire en temps normal et il avait été retenu comme podium pour le défilé Chanel. Baptisé Défilé croisière 2024-2025, il était présenté ainsi : « Un vent de liberté » … Mais avec des rafales à 100 kilomètres heure et des trombes d’eau genre épisode cévenol, il fallait s’accrocher. Les mannequins serraient les dents encore plus que d’habitude, et les VIP s’étaient protégés à la hâte avec les premières doudounes venues. 

Et là, 5 jours plus tard, même les plus incrédules ont dû croire aux bonnes ondes de la bonne mère. Car pour l’entrée du Belem et de la flamme dans le Vieux-Port, plus un pète de vent. 

Sous les passages de la patrouille de France, au milieu des feux d’artifices et des clameurs d’une foule énorme qui serrée comme des sardines, bouchait le port de Marseille (MDR), « en vrai », ça a été un très beau spectacle. Heureux que Marseille ait su se montrer si belle dans le miroir médiatique.

Bien sûr, il y en aura toujours pour ne pas avoir aimé ceci ou regretter cela : pourquoi des rappeurs ? pourquoi des célébrités marseillo-marseillaises ? Rappelons qu’il s’agissait de la fête de Marseille, l’ouverture des JO ne se déroulant que dans 60 jours à Paris. 

A Marseille, tout le monde a bien profité, et cela est déjà un exploit dans ces conjonctures un peu tristounettes. 

D’autant que la ville n’avait jamais été aussi propre. Alors qu’un mouvement de grève des éboueurs avait commencé, en 24 heures, tout a été nettoyé, donnant à toutes les rues un air pimpant. Apparemment des brigades spéciales avaient été envoyées par les édiles locaux qui en temps normal se bouffent le nez entre ville et métropole. Une sorte de trêve olympique des ordures !

Mais la flamme est partie, l’Olympique de Marseille a sombré face aux italiens de Bergame en demi-finale de la Ligue Europa. Et les poubelles sont revenues. 

On attend juste un petit coup de mistral pour que les papiers qui débordent soient portés loin dans les arbres ou les rochers.

Ah ! mistral quand tu souffles (en plus il est glacial) : « Nous fas de mau coume la pèsto, Emai t’aman, o rèi di vènt, écrit le poète Frédéric Mistral. 

Tu nous fais du mal comme la peste et pourtant nous t’aimons, roi des vents.”

Le Moulin-Rouge a perdu ses ailes : Stop à l’immigration ! (MDR!)

Évidemment ce titre est provocateur. Faut clasher pour être vu, non ?

Mais dans l’ambiance actuelle, ce raccourci stupide est souvent utilisé quand on aborde beaucoup des problèmes qui nous assaillent : Les immigrés seraient la source de tous nos maux; ou presque. 

Pour en revenir à cette info – un des phares de l’attraction touristique de Paris est défiguré – continuons à clasher sans peur des “fake news”:

  • Il y a les obsessionnels : L’attaque contre le Moulin-rouge est le fait des islamistes : C’est un lieu de débauche où l’alcool coule à flot et où des femmes seins nus lèvent la jambe en dansant le french cancan. Le Moulin n’a pas sa place dans le futur khalifa européen.
  • Ou alors les complotistes : Il faut y voir la main de Poutine et de ses sbires. Tout est bon pour saper l’économie des occidentaux, et sans ses ailes, Paris va voir sa fréquentation touristique chuter. Il paraît que des publicités commencent à être diffusées sur Telegram : « Mieux que le Moulin-Rouge, visitez la Place Rouge ».
  • Ou encore : c’est un coup des activistes wokistes. Après avoir déboulonné les statues, il.elle.s veulent dénoncer 2000 ans d’exploitation du corps des femmes. 
  • D’autres réactions encore : Cnews lance un appel à souscription. Vous avez sauvé Notre-Dame, mobilisons-nous pour redonner des ailes au Moulin. Et Cyril Hanouna ouvre le débat : Le Moulin-Rouge sans aile : la faute à Hidalgo ?

Du coup, j’ai demandé à Chat GPT et voici sa réponse : « Le Moulin Rouge est un célèbre cabaret parisien et un symbole de la culture française, surtout connu pour son moulin rouge vif sur le toit. Dire que “le Moulin Rouge a perdu ses ailes” pourrait évoquer une époque révolue ou un changement significatif dans l’histoire ou la culture associée à cet endroit. C’est triste, mais cela peut aussi être le point de départ d’une nouvelle histoire ou d’une nouvelle ère. »

Heureusement que l’IA est là.

Colère : Je ne suis pas raciste mais…

Évidemment, les lieux, les noms, de ce qui suit … bla-bla-bla bla-bla-bla ont été changés.

Mais je suis tellement choqué que je suis obligé d’expulser ma colère en la passant sur … sur un blog par exemple.

Je plante le décor : 

Il y a quelques jours, avec mon associé co-fondateur de notre société, appelons-le Vladimir, nous nous rendons à un déjeuner de travail avec un client.

Nous sommes rejoints par une amie de notre client. Bourgeoise. Beaucoup de bagues, apparemment friquée, 70 ans ? Ce n’était pas prévu. Mais bon, c’est comme ça. 

Présentations d’usage : « Pierre ». Bon, pas de commentaire. Puis : » Vladimir ». « Ah ! »demande la dame « de quel pays venez-vous » ? 

J’ai oublié de préciser que mon associé est noir. 

Je réponds à sa place, car nous sommes habitués à ce genre de réactions : « Il est lyonnais ». Mais la dame ne tilte pas et insiste : « Quel est votre pays d’origine ? » Vladimir répond : « Nous sommes français. Je suis né à Lyon mais ma famille est d’origine congolaise ». « Vous êtes du Congo ! Formidable. On parle peu du Congo. Vous avez un Président ? » demande la dame. J’étais sur le point de dire :« Emmanuel Macron », mais Vladimir, poliment, répond : « oui, Sassou-Nguesso, depuis 25 ans ». Mais la dame continue dans son trip : « Vous parlez très bien français, où l’avez-vous appris ? « « Mais je suis né à Lyon, ma famille y vit, j’y ai fait toutes mes études » . 

Là, j’hallucine. Je commence à bouillir. J’essaie de maîtriser mes mots, et j’arrive à dire à la dame que je suis choqué par ses questions racistes. Et que par exemple, à moi, elle ne me demande pas d’où je viens, qui sont les ancêtres de ma famille, etc.. 

« Mais je ne suis pas raciste, je suis guinéenne ». Répond-elle tout sourire. 

Silence. Surprise. Car sans tomber dans le jugement au faciès, disons que quand on la regarde, si elle, elle est guinéenne, moi je suis japonais.

Je m’étonne donc.

Elle explique : « Mes parents ont vécu 2 ans en Guinée jusqu’en 1961. J’étais bébé, mais depuis, je me sens guinéenne. Mon père dirigeait une grande exploitation forestière. Ils ont adoré ». « Mais c’était au moment de la rupture avec la France qui s’est mal passée ? »« Ah ! Ça ? Mes parents m’ont raconté qu’ils dormaient avec un revolver sous l’oreiller. Mais ils en gardent des souvenirs merveilleux ». 

On se dit qu’on a touché le fond. En 2023 ! On a envie de citer Audiard : « Les cons ça osent tout, c’est même à ça qu’on les reconnaît ! ».

Cette manière de cataloguer les gens avant même qu’ils aient ouvert la bouche, de ne pas s’intéresser à ce qu’ils ont dans la tête ou le cœur, de supposer que parce que leur peau est comme ceci et leur gueule comme ça, ils sont forcément plus « Compagnie Créole et Zouk » que « Bach, Léo Ferré ou Tupac » ; cette manière de s’attendre à ce qu’ils ne soient pas forcément fiables, ni ponctuels, mais on leur pardonne parce qu’ils sont « tellement artistes et tellement joyeux ». Et qu’ils ont « le rythme dans le sang » ! Tout cela est certes différent des contrôles au faciès et pourtant, cela dit la même chose : À Vladimir, cette dame du déjeuner ne s’intéressait pas. La couleur de peau de mon associé était pour elle comme des œillères. 

J’ai honte.

Tunnel Lyon-Turin : Depuis Hannibal et ses éléphants, rien n’aurait-il changé pour franchir les Alpes ?

J’ai toujours entendu parler du Lyon-Turin. 

Une idée qui ne me semblait pas con du tout. Construire un tunnel sous les Alpes pour relier la France et l’Italie. Lyon-Turin en 2 heures, et pas en avion. J’en rêve.

J’ai toujours entendu dire que le « ferroutage » était une bonne solution, écolo et tout et tout, pour verdir les transports et réduire l’impact du transport des marchandises par la route. 

Et depuis 30 ans, j’ai toujours entendu annoncer au gré des sommets franco-italiens : « ça y est : feu vert pour le Lyon-Turin ». Mais en fait à chaque fois, il ne s’agissait que de faux départs. On creuse 2 ou 3 kilomètres de temps en temps et puis… et puis, plus rien. Car il a toujours manqué l’essentiel : un vrai engagement de Paris avec le nerf de la guerre, le financement. Une nouvelle illustration de la centralisation : l’aménagement du territoire continue envers et contre tout à être pensé par et depuis Paris.

Et le dossier risque de se compliquer encore avec l’arrivée des militants écologistes et particulièrement ceux, plus radicaux, du « soulèvement de la Terre ». 

J’entends Sandrine Rousseau qui affirme qu’il suffirait de moderniser les routes et voies ferrées existantes. 

J’entends les maires de Lyon ou de Grenoble, écologistes eux-aussi et eux-aussi opposés au projet qu’ils jugent anachronique, productiviste et dispendieux. Et ce ne sont pas des imbéciles puisqu’ils sont maires. 

Et c’est vrai que le Lyon-Turin coûte cher. Car il ne s’agit pas seulement de construire un tunnel, mais également, côté français, les voies d’accès à travers les pré-Alpes entre Chambéry et Lyon.  À l’est de Lyon devrait être construit un futur hub. Les camions venus du nord, du sud, seraient obligés de monter sur les navettes payantes qui leur permettront de traverser les Alpes, moyennant finances, évidemment. Comme dans le tunnel sous la Manche.

Ça coûte cher ? oui, mais ça sera fait pour au moins 100 ans.

Et puis je regarde les chiffres qui indiquent qu’un tiers des 150 Mt échangés avec l’Italie sur tout l’arc alpin passe par le France. Et que 93 % de ce trafic se fait par camion. Soit 3 millions de camions par an. Qui, venus de toute l’Europe, empruntent nos routes et autoroutes. Un trafic polluant qui dégrade notre réseau routier et dont l’entretien et la réfection sont payés par … nous contribuables français.  

Et puis chaque année je vois nos vallées alpines s’asphyxier un peu plus. 

Dans la vallée de Chamonix, dans la Maurienne, la montée au Fréjus, la pollution atmosphérique a tellement augmenté que les bronchites, allergies et autres maladies respiratoires sont de 15 à 20 % plus élevées qu’ailleurs en France. 

Dans la vallée de la Romanche entre Grenoble et l’Italie, certains jours, ce sont des colonnes de camions qui montent pare choc contre pare choc, frôlant souvent à quelques centimètres les maisons des villages traversés.  

Il y a 3 ans, les Suisses, qui avaient démarré leur projet après la France, ont inauguré le tunnel du Saint-Gothard, qui met Milan à 2 heures de Zurich. Et tous les camions qui passaient auparavant par le Saint-Gothard, par un col à 2100 mètres d’altitude, sont contraints aujourd’hui d’emprunter la navette ferroviaire. C’est tout bénèf pour le contribuable helvète. Et pour les marmottes et les bouquetins.

Les Autrichiens font de même avec le tunnel du Brenner, qui sera le plus long du monde – 64 kilomètres – et devrait être ouvert en 2030. L’Europe contribue à ces travaux pharaoniques, pour 11 milliards d’euros. Car de la Finlande à Malte ces aménagements sont salués comme étant plus économiques, et surtout plus « verts », plus respectueux de l’environnement alpin. 

Sauf chez nous en France. 

Car nous français, on est forcément plus malins, plus intelligents que les Suisses et les Autrichiens. Et les défenseurs de la Terre français sont évidemment plus éco-responsables que leurs homologues outre-alpins… 

Depuis Hannibal – pas l’abominable cannibale du « silence des agneaux » mais le le puissant chef des tribus puniques qui régnait sur la Tunisie et rivalisait avec les romains – on sait que la traversée des Alpes est difficile. 

À l’époque le conquérant venu de Carthage avait utilisé des éléphants d’Afrique pour gravir l’obstacle et surprendre les romains qui ne l’attendaient pas de ce côté-là. Mais à l’époque ils n’avaient pas ni GPS, ni ferroutage.

2000 ans plus tard, plus personne ne propose d’utiliser les éléphants. 

Même avec le réchauffement climatique, il vaut mieux les laisser chez eux en Afrique ou en Asie. 

Mais l’on peut peut-être essayer une technique de notre temps : pas le transport par route, mais le ferroutage.

Vérité au-delà des Alpes, erreur en deçà. Ou l’inverse. 

Mon village à l’heure des barbares.

Attaquer des bébés à coup de couteau… C’est innommable, barbare. Tellement barbare qu’il nous paraît impossible que l’auteur de cette barbarie puisse être un « bon » français, un « français 4 quartiers de francitude », un bon « gaulois ».

L’auteur de l’attaque d’Annecy est syrien. Et d’aucun de nous expliquer que les attaques au couteau sont des pratiques préconisées par les djihadistes. Il est suggéré : syrien donc terroriste islamiste.

Puis l’on apprend qu’il n’est pas musulman, mais chrétien. 

L’explication par le complot islamiste tombe, mais pas le fait qu’il soit arabe…autant dire donc déjà à moitié coupable. 

De plus il est réfugié. Réfugié, donc sans papier, donc illégal.

Qu’importe qu’il ait obtenu le statut de réfugié en Suède, qu’importe qu’il ait épousé une Suédoise. Qu’importe donc qu’il ne soit ni un sans papier, ni un clandestin. 

Ce qui reste au bout du compte, c’est qu’un étranger a commis un acte barbare chez nous. 

Le barbare est forcément quelqu’un qui d’une manière ou d’une autre nous est étranger. D’ailleurs, chez les Grecs et les Romains, barbare signifiait étranger. 

Virons les étrangers et nous nous débarrasserons de la délinquance. CQFD.

Le lendemain de l’attaque d’Annecy, dans un petit village breton, une enfant de 12 ans est tuée à coups de fusil dans son jardin. L’auteur : un voisin… un retraité néerlandais. 

Quelles conclusions ? faut-il se méfier des Hollandais ? Ou bien des retraités ? 

Ou des 2 à la fois. 

Samedi à Brassac (Tarn), un jeune est pris d’un « coup de folie ». Sous l’effet de l’alcool, il s’enfuit au volant d’une voiture volée. Et pour tenter d’échapper à une patrouille de gendarmerie, il fonce au milieu d’une fête d’anniversaire avec 300 personnes. 

Faut-il se méfier des jeunes tarnais ? 

Et qu’est-ce que tout cela a à voir avec nos frontières qui ne seraient pas gardées ? 

Face à l’innommable, nous cherchons des explications. 

C’est bien normal, mais méfions de ces petits glissements progressifs qui nous ont conduit dans un passé pas si ancien que ça à nous comporter en barbare.

À la fin du XIX ème siècle, pour expliquer les violences et les crimes plus sanglants qu’aujourd’hui, on rejetait la faute sur la « vermine étrangère ». Les Italiens notamment étaient accusés de venir manger le pain des Français, et d’être in-intégrables dans la République en raison de leur culture trop marquée par la religion catholique. 

En 1881 à Marseille, en 1894 à Aigues-Mortes, des pogroms anti-italiens font plusieurs dizaines de morts. 

En 1891, à Lyon, l’assassinat du président Sadi Carnot par Caserio, un anarchiste italien, provoque plusieurs jours d’émeutes. 

En Allemagne, il y a moins de 80 ans, pour expliquer les malheurs du peuple allemand, les nazis avaient une réponse : les juifs. « Die Juden sind unser Unglück ». Et ça a marché… 

Tellement bien que ça a conduit aux chambres à gaz. 

L’attaque d’Annecy est innommable, c’est-à-dire qu’il n’y a plus rien à nommer, plus rien à ajouter. Aucun mot. Il faudrait se taire pour respecter la douleur des parents et des proches. 

Et pourtant nous faisons tout l’inverse. 

Poussés par l’angoisse d’être dépassés par les tweets et autres reels, nos media – les chaînes d’infos – glosent et meublent même quand ils n’ont rien à dire. Nous faisons la même chose avec nos réactions « à chaud ». Nous ne prenons pas le temps de la réflexion, ce qui nous permettrait bien souvent de ne pas dire de bêtises. 

Et pourtant, la sagesse populaire nous met en garde : « Il faut savoir tourner sa langue sept fois dans sa bouche ». Aujourd’hui à l’heure d’internet, nous devrions apprendre à réfléchir avant de cliquer. Clic, crac, boum, hue !

Mon village à l’heure des ponts.

Quel mois de mai, non mais, quel mois de mai !  

Ce n’est plus : « en mai fais ce qu’il te plaît », c’est devenu : en mai, mets tout entre guillemets », ou alors, « en mai, fais la semaine des 4 jour-nèes »(  je sais : pas terrible, la rime : à chacun son talent, moi les rimes riches genre rappeur avec des « j’men bats les couilles, j’en ai plein les fouilles » … je n’y arrive pas ! ).

Bref, de jours fériés en jours chômés, entre les ponts et les RTT, beaucoup ont pu pratiquer la semaine des 4 jours. Les sociologues et spécialistes du travail en rêvaient. En mai les Français l’ont fait. (Waouh, ; que de rimes riches, vite : avec force auto tune et voice coder, je démarre une carrière)

Et comme en plus, la météo s’est mise de la partie… avec en mai, et en ce début juin, un beau temps de juillet mais sans les nuits caniculaires, tous les Français – en tout cas tous ceux qui le peuvent – ont eu la tête ailleurs. 

À en juger sur la fréquentation des gares, routes, aéroports, je ne veux pas faire de mauvais esprit, mais c’est à se demander où est la crise…

Bref, après un mois d’avril particulièrement dégueulasse, suivi par un début mai, gris, maussade, pluvieux, frais, nous n’avions qu’une seule envie, partir, sortir, terrasses et soleil. 

Ou aller au restau par exemple et profiter de ces soirées à rallonge. 

Dans mon village, qui a été particulièrement gâté par la géographie, l’histoire et … l’économie, il y a 3 restaurants / cafés. Et avec les beaux jours, j’avais envie d’en profiter. 

Le premier un peu plus chic, un peu plus « gastro », ne sert plus après 21h. Le chef et les cuisines s’arrêtent à 20h30. 

Le deuxième un peu plus « roots », cochon et cochonnailles, idem, la cuisine s’arrête à 20h30-20h45.

Le troisième, un café restaurant genre bobo mais bobo Paris 9ème, télétravail, et voitures électriques, il est fermé le week-end. 

Même en élargissant le périmètre des recherches, même causes, mêmes effets. 

La guinguette bord de l’eau n’a plus de poissons après 20h30. 

Et le restau de cet hôtel ne sert plus à manger après 21h. 

Mourir de faim un soir de mai ou de juin ? 

En revenant sur la place du village, une lueur d’espoir cependant… Un nouveau spot qui vient d’ouvrir, et que l’on remarque de loin avec ses lanternes rouges : un sushi shop nippo-sino-vietnamien. Eux à 11 heures du soir, ils servent et livrent encore… Mais comment font-ils ? 

Sans tomber dans les clichés, ce n’est pas qu’« ils » travaillent plus que leurs homologues installés depuis longtemps. C’est peut-être que leur organisation du travail est un peu différente, pour le dire de manière diplomatique. 

Car tous les restaurateurs vous l’expliqueront : si l’on veut respecter les lois – tout à fait légitimes- sur la durée du travail, les horaires , si l’on veut répondre aux nouvelles aspirations pour beaucoup de ne pas sacrifier les soirées , les week-ends, eh! Bien, ils ne trouvent plus personne. Parce que la vie d’un chef, c’est se lever aux aurores et terminer tard le soir.  Prolonger le service d’une heure ou de deux, cela supposerait un cuisinier ou un serveur supplémentaire et ça, la plupart des restaurateurs ne peuvent se le permettre. On appelle ça des métiers « en tension » ?

Adapter les législations qui encadrent le nombre d’heures de travail, les rythmes de travail, de repos, l’allègement des charges sociales pour permettre l’augmentation des rémunérations etc…les pistes pour permettre aux cuisiniers et à leurs équipes de vivre de leur travail ne manquent pas. 

Mais en tout cas, il faudrait faire quelque chose pour qu’il n’y ait pas de fossé entre d’un côté « Top chef » et tous ces jeunes qui « donnent tout » avec une maturité, un talent, une passion et un engagement qui forcent l’admiration ;

et de l’autre la réalité économique de milliers d’établissements.

Pour qu’à 22 heures par une belle soirée d’été on puisse encore être servi dans les restaus de mon village.

Couronnement de Charles III : La France est-elle plus royaliste que le roi ?

C’est dingue, c’est fou, c’est crazy : Depuis quelques jours, il n’y en a plus que pour lui, pour eux : Pour Charles et son couronnement. 

En France, tous les media rivalisent d’obséquiosités (en clair, ce sont de gros lèche-cul).

Ils multiplient les « spéciales » pour nous vendre les heurts et malheurs des Windsor and Co. Pauvre petit garçon riche; Oh ! qu’il est dur d’être un Prince; Oh ! qu’il est difficile d’être le plus grand propriétaire terrien d’Angleterre, sans avoir dû lever le moindre petit doigt, comme ça par la seule naissance. Oh ! c’est terrible, ces divorces, etc., etc… 

Normalement, c’est la presse spécialisée, Gala, Point de vue, qui informent sur l’actualité heureuse, et ça depuis des générations, avec des lectrices et lecteurs passionnés jusqu’en Guadeloupe ou Martinique (si, si, j’en connais !). 

Mais depuis quelques jours, ils s’y sont tous mis, de BFM à LCI, et les « experts » qui expertisaient à longueur d’antenne sur le Covid, l’Ukraine, la sécheresse, se sont transformés en correspondants à Buckingham. Et tous, d’enfiler les clichés et les poncifs, dont notamment celui-ci : les Français seraient fascinés par la monarchie, les Français se sentiraient orphelins de la royauté depuis qu’ils ont coupé la tête de Louis XVI ! 

Quelle foutaise ! 

Ce n’est pas parce qu’on regarde « la famille Kardashian » qu’on a envie de se faire faire des implants fessiers ou des prothèses mammaires. Ce n’est pas parce qu’on jette un coup d’œil à la villa des Marseillais, qu’on a envie d’être aussi vulgaires. 

Toute la France serait conquise par la folie royale. Toute ? non. Comme Astérix, nous sommes quelques-uns à résister. 

Rappelons d’abord que ce sont les Anglais qui ont commencé à couper la tête de leur roi. Et Charles, le premier du nom, s’en souvient douloureusement, lui qui fût décapité, à la hache (c’est classe !) en 1649. Avant que ne soit instaurée une République, en fait une dictature, avant la restauration de la monarchie, 20 ans après. 

Arrêtons de nous extasier devant l’arbre généalogique des Windsor, « descendants de 1000 ans de souverains anglais ». 

Foutaises : les Windsor sont plus allemands qu’anglais. Leur arrière-grand-père, Georges III était en fait roi de Hanovre, en Allemagne ; sa femme était allemande ; leur fille la reine Victoria épousa Albert, Prince de Saxe- Cobourg et Gotha, allemand. 

Et c’est leur fils George V qui décida de prendre le doux nom de Windsor, pendant la première guerre mondiale, parce que ça la foutait mal d’être famille avec l’ennemi.

Il y a une chose en revanche, dont les Windsor ont bien hérité, c’est de la fortune, des terrains, et d’une position qui les met par naissance au sommet de la pyramide sociale. 

Car c’est ce qu’exprime la royauté : La permanence en 2023 d’un système féodal, d’un système de castes, où le rang est établi par la naissance, pas par le mérite. 

Même sans beaucoup de pouvoir, la chambre des Lords en est l’expression, comme la formation des élites dans les « public schools », ou bien la transmission de père à fils aîné, de domaines et de châteaux à la « Downtown Abbey ». 

On sait par exemple, que le « crown estate », le domaine royal, est le plus grand propriétaire foncier du royaume. Une bonne partie des terrains du centre de Londres, comme Picadilly circus ou Regent street lui appartient.

Alors, bien sûr on se réjouit pour nos amis britanniques. 

Si pour eux, ça leur permet de se retrouver autour des valeurs et des traditions de leur pays, tant mieux. Et on fait la fête avec eux. 

Mais surtout, on leur tire notre chapeau pour avoir fait de ces traditions une arme de soft power formidable. 1 milliard de téléspectateurs pour l’événement, mieux sans doute que les prochains JO Paris 2024.

Mais PLZ, please, ne soyons pas des gogos.

Et même si aujourd’hui – la peine de mort étant abolie – Louis XVI ne serait plus guillotiné, même si il faut bien reconnaître que la Révolution française 1ère mouture, s’est terminé en eau de boudin et en bain de sang, les valeurs de la République, Liberté – Égalité, Fraternité – sont des principes qui nous honorent et qui demeurent des objectifs à atteindre toujours actuels, même s’ils restent souvent des vœux pieux.

Alors soyons cabotins, et reprenons cette vieille chanson de corsaires : « Le 31 du mois d’août », dans laquelle, face à une frégate anglaise, les marins français lancent : « Et merde pour le roi d’Angleterre qui nous a déclaré la guerre… ! »

Tout cela avec beaucoup d’amitié pour nos amis anglais, et leur quiche -royale- aux épinards. 

Les rats sont entrés dans Paris

Ces poubelles qui débordent; ou qui brulent. 

Ces détritus qui s’amoncellent dans les rues de Paris-n’est-plus-magique.

Et ces rats qui nous envahiraient jusque dans les berceaux de nos bébés, déjà qu’ils sont de moins en moins nombreux (les bébés) … Quelles images ! Et quelle image la France présente aux potentiels touristes.

Ajoutez à ça, le périphérique qui est bloqué tout comme les dépôts d’essence, les grèves qui prennent les usagers en otage, l’eau qui commence à manquer, les vaches qui continuent de péter, et bien sûr, la loi sur les retraites qui bat en retraite.

Bref, nous sommes foutus, la France est foutue. 

On comprend bien la nécessité vitale pour les chaines tout info d’aller de breaking news en breaking news. Surtout ne jamais sortir du hot news, et tant pis s’il faut pour cela chauffer des news pas très chaudes.

On comprend bien que le net a besoin d’alimenter le fil continu des news qui doivent accrocher notre regard au fil de nos scrolls. Ce que l’on cherche c’est du volume et tant pis s’il faut pour cela tout diffuser sur un même pied d’égalité, le faux comme le vrai.

Tout est historique, tout est dramatique, tout est catastrophique. Déprimant…

Et puis on regarde au-delà de la Manche, du Quiévrain, du Rhin, des Alpes, des Pyrénées. 

Et on voit qu’en Allemagne les grèves se multiplient pour réclamer des hausses de salaire de 10 %. Dans certaines villes, les poubelles s’amoncellent, hôpitaux, transports et trafic aérien sont perturbés.

Aux Pays-Bas, un parti inconnu il y a 10 ans vient de remporter les élections régionales. Son programme : mettre un terme à la politique « verte » de l’actuel gouvernement. En gros, laissez nos belles frisonnes (les vaches) péter en paix.

Et puis de la Grèce qui ne se remet toujours pas de la terrible catastrophe ferroviaire d’il y a un mois, à l’Italie, à l’Espagne jusqu’au Portugal, les taux des emprunts sont variables. Avec la brusque remontée des taux d’intérêt, les ménages sont étranglés par le remboursement de leurs emprunts, notamment immobiliers.

Idem mais en pire en Suède et au Royaume-Uni, qui de toute façon est déjà si mal en point que ce ne sont pas les fastes du prochain couronnement de Charles III qui pourront changer grand-chose.

Alors ?

Alors, informer ce n’est pas forcément débiter une succession de nouvelles présentées comme une suite de catastrophes. Avant l’on avait coutume dire : le battement de l’aile d’un papillon pourrait faire chuter la bourse à New York. Aujourd’hui ce n’est plus un papillon, mais Twitter and Co qui gazouille en permanence. Et ça en devient soûlant. Much ado about nothing, comme écrivait le grand William S.

Sortir de nos nombrils, prendre un peu de hauteur, mettre en perspective, relativiser, se garder des jugements définitifs, ferait beaucoup de bien à nos médias, nous ferait beaucoup de bien. 

Parce que la France n’est pas le pays le plus épouvantable de la planète. Peut-être même qu’au contraire et malgré tout, c’est une chance de vivre en France. 

Mais bien sûr, ce n’est pas très vendeur.

Mali, Burkina, Centre Afrique, Wakanda : Ils voient des Poutine partout !

Non, en ce triste jour anniversaire de l’invasion de l’Ukraine par Poutine, je ne suis pas naïf.

Poutine n’est pas un enfant de chœur.

Poutine est un dictateur cynique, il est sans foi ni loi, je ne lui donne pas le paradis sans confession et pour dîner avec lui, si cela arrivait un jour, il faudrait comme pour le diable, avoir une très très très longue cuillère. 

Mais il est commode de voir la main de Poutine partout. Poutine : l’excuse facile pour ne pas balayer devant notre porte. Les Russes : responsables de tous nos déboires ; notamment en Afrique. 

Centrafrique, Mali, Burkina, partout l’armée française a dû se retirer. Les rumeurs les plus abracadabrantesques accusent la France de tous les maux, les gouvernements dictatoriaux utilisent les vieux arguments de la Françafrique, du néo colonialisme, d’ingérence dans les affaires intérieures, pour masquer leurs turpitudes et rester au pouvoir. Même Marvel surfe sur la tendance, le dernier Black Panther: Wakanda Forever met scène des soldats français attaquant le Mali pour s’approprier des ressources en vibranium. 

Mais ce ressentiment ne date pas de la guerre en Ukraine, ni même du règne de Poutine. 

Il remonte à la colonisation et surtout à la décolonisation que nous avons un peu, beaucoup, ratée. 

Nous avons donné le sentiment d’avoir un double discours, démocratie, droits de l’homme, transparence pour nous et de l’autre soutien à des régimes dictatoriaux, corrompus et indéfendables, mais que nous avons défendus et que nous continuons à défendre parce qu’ils se présentent comme les amis de la France.

Les Russes auraient tort de ne pas en profiter. 

Bien sûr, les punchlines africaines du ministre russe des Affaires étrangères : « libérez-vous de la tutelle de vos anciens colonisateurs ». « Russie-Afrique, même combat contre l’Occident ! » auraient de quoi faire hurler de rire de la part du seul pays européen qui a réussi à conserver tout ou partie de son empire jusqu’à aujourd’hui ! S’il n’y avait en jeu la vie et l’avenir de millions de personnes. 

Gageons que les milices Wagner passeront dont on sait que les hommes torturent, violent et tuent sans scrupule, avant de piller et de détourner à leur profit diamants ou or. Mais au bout de combien de victimes – civils – en Afrique ?  Les gouvernants eux s’en sortiront toujours.

Restera en revanche cette petite musique russe (on est loin de Tchaikovsky) que partagent beaucoup de pays africains, américains, asiatiques et même européens contre la « civilisation occidentale décadente ». L’homosexualité ? une maladie amenée par les blancs. Le droit des femmes ? Le droit à l’avortement ? des valeurs de blancs. …

Les vieilles sociétés machistes repointent le bout de leur nez, sans complexe, et l’on retrouve cela jusqu’aux États-Unis, jusque chez nous, jusque dans des pays considérés comme stables et démocratiques comme le Sénégal. 

A nous de faire des efforts pour démontrer que liberté, égalité, fraternité, ne sont pas des valeurs réservées aux seuls français ou aux seuls « occidentaux ». 

C’est un vieux combat, aussi vieux que l’indépendance d’Haïti en 1804. Car c’est au nom de ces idéaux-là que les esclaves de Saint-Domingue s’étaient révoltés, et qu’à Paris, l’assemblée constituante avait aboli l’esclavage une première fois en 1794 ; « tous les hommes naissent libres et égaux en droit ». Tous.

Trahis par la France impériale, les anciens esclaves avaient alors bouté les soldats de Napoléon hors d’Haïti. 

Apparemment nous n’avons pas encore suffisamment appris de notre Histoire.

Argentine: quand je te reverrai, il n’y aura plus ni chagrin ni oubli.

Il est de bon ton, il est fairplay de se réjouir de la victoire de l’Argentine au mondial, de fêter le talent et le parcours sportif de Lionel Messi. La liesse populaire qui embrase Buenos Aires pour célébrer la 3 ème étoile de « l’albiceleste », l’équipe argentine nous emballe tous.

Nous nous réjouissons d’autant plus volontiers qu’il n’y a aucun contentieux ou presque entre l’Argentine et la France. 

Et même cocorico ! l’incarnation de l’âme argentine, ou plus exactement de l’âme « porteña », c’est-à-dire de Buenos Aires, est un français, ou presque, Charles Romuald Gardès. 

Né à Toulouse en 1890, il émigra à l’âge de deux ans en Argentine, emmené par sa mère, blanchisseuse. Il devint Carlos Gardel, au moins aussi cher au cœur des Argentins que Maradona ! 

Il est l’incarnation du tango, cette musique, cette danse, à la fois populaire et sophistiquée, sensuelle et nostalgique qui expriment tellement l’âme de ce pays d’immigrants.  

Son œuvre et sa voix sont classées Mémoire du monde de l’UNESCO depuis 2003. 

70 ans après sa mort dans un accident d’avion en Colombie, sa statue sur sa tombe au cimetière de la Chacarita est toujours honorée par des admirateurs qui viennent tous les jours renouveler et allumer la cigarette qu’il serre entre ses doigts.

Une fois qu’on a dit ça, il ne faudrait pas non plus qu’on soit gaga. 

Parce que l’Argentine fait partie de ces pays où le foot est vraiment l’opium du peuple, pour la plus grande tranquillité des élites, dont beaucoup ont le cœur certes en Argentine, mais avec un pied à Londres ( ou à Paris) et l’autre dans des banques américaines. 

Car depuis l’époque de Gardel justement, depuis les gouvernements populistes de Juan Perón, et de son épouse Évita, l’Argentine va de crise en crise.

En 2001, le pays a même fait faillite comme une vulgaire entreprise reprise par un investisseur prédateur, avec défaut de paiement de sa dette extérieure, blocage de tous les comptes bancaires. Les Argentins ne pouvaient plus retirer d’argent, ils n’étaient plus payés, avec une inflation à 3 chiffres et la non-convertibilité de la monnaie nationale. 

Cette faillite argentine devrait d’ailleurs être une leçon pour tous les pays qui se croient au-dessus des questions de remboursement de dettes : Oui, un grand pays peut faire faillite et ce sont alors les plus pauvres qui paient les pots cassés. 

Et aujourd’hui ? L’inflation est à plus de 100 % (7 – 8 % chez nous), il est quasi impossible d’acheter une monnaie étrangère (le dollar s’échange donc au marché noir pour le double de son cours officiel), et surtout l’explosion de la pauvreté : À Buenos Aires, les bidonvilles s’étendent maintenant à perte de vue, 1/3 des Argentins vivent en-dessous du seuil de pauvreté. 

Et puis, sans vouloir gâcher la fête, et sans vouloir généraliser, les Argentins sont, comment dire…, plutôt racistes ! 

Cela a commencé il y a 150 ans avec le massacre consciencieux de tous les indiens ; Cela a continué avec la peur de devenir noir, comme le Brésil dont les Argentins moquent souvent le métissage. 

Les propos et les chants racistes, notamment à l’égard des Bleus sont légion, et repris jusque dans les rangs de l’« Albiceleste » : “Ils jouent en France mais sont tous d’Angola !“. Sans qu’il n’y ait aucune protestation des instances officielles argentines.

Et puis arrêtons d’être paternalistes, avec des réflexions du genre : « Leur pays est au bord du gouffre économique et social, voire même déjà au fond du trou, mais c’est formidable cette passion football, ce sens de la fête ». 

C’est du même acabit que «la pauvreté est plus douce au soleil ! ». 

On peut comprendre que les Argentins cherchent à profiter de cette parenthèse enchantée. Car dans quelques jours, la fête sera finie et tout le monde se retrouvera face aux réalités : L’Argentine, qui a pourtant tellement d’atouts naturels, parviendra-t-elle un jour à rompre le cycle infernal des crises de surendettement et d’hyperinflation ?

Il faudrait une main de Dieu à la Maradona pour sauver le pays, mais ça, ça n’existe pas dans la vie économique. 

Alors on peut réécouter « Mi Buenos Aires querido ». 

Carlos Gardel chante : « cuando yo te vuelva a ver…no habra más penas ni olvido… quand je te reverrai… il n’y aura plus ni chagrin ni oubli »

Et là on a envie de tout plaquer et de partir immédiatement pour Buenos Aires, qui même au bord du gouffre, reste une métropole unique, bouillonnante, fascinante, schizophrène… on dit que c’est la ville au monde où il y a le plus de psychiatres ! 

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