De vrai, c’était superbe. Et super.
Avec la parade du Belem, accompagné d’un millier d’embarcations de toute taille, des goélettes, des yachts, les optimist de l’école de voile de Pointe-Rouge, des Va’a de Polynésie, une yole de Martinique, tirant des bords entre l’Estaque au nord, l’île MaÏre et les calanques au sud, en croisant devant et derrière le Frioul, oui la rade de Marseille a été ce jour-là la plus belle du monde.
Même le temps avait joué le jeu.
5 jours avant, c’était des trombes d’eau et un mistral à décorner les bœufs. On pense avec compassion aux mannequins qui le 2 mai défilaient ou plutôt tentaient de défiler sur le toit de la Cité radieuse Le Corbusier.
L’emplacement est tout à fait spectaculaire en temps normal et il avait été retenu comme podium pour le défilé Chanel. Baptisé Défilé croisière 2024-2025, il était présenté ainsi : « Un vent de liberté » … Mais avec des rafales à 100 kilomètres heure et des trombes d’eau genre épisode cévenol, il fallait s’accrocher. Les mannequins serraient les dents encore plus que d’habitude, et les VIP s’étaient protégés à la hâte avec les premières doudounes venues.
Et là, 5 jours plus tard, même les plus incrédules ont dû croire aux bonnes ondes de la bonne mère. Car pour l’entrée du Belem et de la flamme dans le Vieux-Port, plus un pète de vent.
Sous les passages de la patrouille de France, au milieu des feux d’artifices et des clameurs d’une foule énorme qui serrée comme des sardines, bouchait le port de Marseille (MDR), « en vrai », ça a été un très beau spectacle. Heureux que Marseille ait su se montrer si belle dans le miroir médiatique.
Bien sûr, il y en aura toujours pour ne pas avoir aimé ceci ou regretter cela : pourquoi des rappeurs ? pourquoi des célébrités marseillo-marseillaises ? Rappelons qu’il s’agissait de la fête de Marseille, l’ouverture des JO ne se déroulant que dans 60 jours à Paris.
A Marseille, tout le monde a bien profité, et cela est déjà un exploit dans ces conjonctures un peu tristounettes.
D’autant que la ville n’avait jamais été aussi propre. Alors qu’un mouvement de grève des éboueurs avait commencé, en 24 heures, tout a été nettoyé, donnant à toutes les rues un air pimpant. Apparemment des brigades spéciales avaient été envoyées par les édiles locaux qui en temps normal se bouffent le nez entre ville et métropole. Une sorte de trêve olympique des ordures !
Mais la flamme est partie, l’Olympique de Marseille a sombré face aux italiens de Bergame en demi-finale de la Ligue Europa. Et les poubelles sont revenues.
On attend juste un petit coup de mistral pour que les papiers qui débordent soient portés loin dans les arbres ou les rochers.
Ah ! mistral quand tu souffles (en plus il est glacial) : « Nous fas de mau coume la pèsto, Emai t’aman, o rèi di vènt, écrit le poète Frédéric Mistral.
Tu nous fais du mal comme la peste et pourtant nous t’aimons, roi des vents.”