C’est pas du foot

On croyait que la messe était dite – pardon pour cette expression trop connotée, trop genrée, trop vieux mâle blanc – je voulais dire, on pensait que c’était plié, on croyait donc que les vainqueurs du dernier tour seraient qualifiés les doigts dans le nez – Ici aussi je préfère : haut la main, parce que se qualifier en se nettoyant le nez, je ne vois pas bien – eh ! bien non. 

Avec les défections, les malades ou ceux qui se font porter pâles et les dernières contre-performances, plus rien n’est sûr. 

Ah ! ils ont l’air malin tous ces experts, ces chroniqueurs, nos confrères.soeurs pourtant, qui vendaient la peau de l’ours, alors même qu’on ne tue plus d’ours, c’est interdit, même si …

Ils annonçaient que c’était mathématique, que leur loooooooongue expérience leur permettait de prévoir ce qui allait advenir. 

Or, et là je me risque, je pense, que cette fois-ci on ne va même pas arriver à se qualifier. La France va faire comme l’Algérie, elle n’ira même pas à la prochaine coupe du Monde au Qatar. Malgré nos 2 magic K, Kilian et Karim. 

Évidemment en ce dimanche d’élections, je ne voulais pas parler de foot – puisqu’il n’y pratiquement plus de suspens – mais de politique, des législatives. 

Et là sans être expert, c’est comme pour le foot, je sais déjà qui va gagner. 

Rassurez-vous, je ne vais pas spoiler ce suspens insoutenable.

Je vais faire comme Pierre Mendès-France qui lorsqu’il se présentait devant les électeurs, leur disait : Notez bien mes promesses, écrivez-les sur un morceau de papier. Rangez le papier entre deux draps dans l’armoire. Et dans quelques années si je n’ai pas tenu mes promesses, vous pourrez me les ressortir

Je vais donc écrire mon pronostic sur mon smartphone, sur une note verrouillée que je n’ouvrirai que le soir du second tour. 

Pierre Mendès-France – je suis trop jeune, j’ai pas connu mais Napoléon aussi je suis trop jeune, j’ai pas connu, et pourtant je sais qui c’est – PMF donc, était un de ces hommes politiques qui redonnent confiance en la politique. Une des figures les plus prestigieuses de la gauche française, sa référence morale. 

Député en 1940, il est arrêté, emprisonné, exhibé dans un simulacre de procès en 1941, il aurait pu témoigner de la manière avec laquelle Pétain avait traité les juifs français. 

Pierre Mendès-France, un homme de convictions, de valeurs, tout sauf démago, et résultat : Il n’a réussi à gouverner que 7 mois. 

Mieux vaut perdre une élection que perdre son âme. C’est du Michel Noir, l’ancien maire de Lyon, mais Mendès aurait pu signer des deux mains. 

Aujourd’hui apparemment le moule est cassé. Quel suspens…