C’est vrai que ça la fout mal. 

Envoyer les consignes pour la rentrée scolaire depuis Ibiza, c’était plus qu’un peu une erreur. C’est une faute, stupide. 

Sur le fond, que le ministre soit à Ibiza ou à Saint-Germain-des-Prés, aucune importance, si ce n’est l’image, le symbole. Or le symbole, ce n’est pas sans importance.

Évidemment nous avons toujours tendance à penser qu’en France nos dirigeants sont les pires et qu’ailleurs ce serait mieux. 

Mais prenez nos « amis » anglais (c’est comme pour les Allemands, toujours mettre le mot amis entre parenthèses quand on parle des Anglais … C’est de l’humour, je blague, j’adore les Anglais, surtout quand ils sont … écossais), le premier Ministre Boris Johnson semble être complètement en roue libre. Au moment où tous les sujets de sa Gracieuse Majesté, jusqu’à sa gracieuse elle-même, étaient confinés, c’était garden partyet soirée mousse. J’exagère encore : ni Guetta ni Kunz n’ont mixé au 10 Downing street. 

Boris Johnson a beau présenter ses excuses, il pourrait bien être victime d’un coup de Jarnac. 

Rien à voir avec l’ancien président François Mitterrand qui est enterré dans cette riche petite ville charentaise, mais, en anglais dans le texte, de treachery ou bretrayal. Bref de traitrise, d’un coup venu de son propre camp conservateur. Gardez-moi de mes amis…

Mais revenons à notre ministre, on se dit : N’y-a-t-il personne au ministère de l’éducation pour émettre des warnings ? Des conseils genre : Non, Jean-Michel, pas d’annonces ministérielles depuis les soirées bitch. Moi, ce conseil, je le donne gratos. 

D’autant plus qu’il y a chez nous un précédent : Celui du ministre de la Santé Jean-François Mattei au moment de la canicule de 2003, qui donna, bronzé, en chemisette, une interview, depuis le jardin de sa maison sur la côte d’Azur. 

Ce scientifique respecté ne survécut pas à l’image désastreuse envoyée à cette occasion.

En matière de communication, les conseillers préfèrent s’abriter derrière des algorithmes plutôt que derrière le bon sens. Or le bon sens indiquait clairement qu’alors que Jean-Michel Blanquer s’apprêtait à annoncer des protocoles d’ouverture et de fermeture des écoles aussi simples qu’une usine à gaz, il fallait envoyer une image de travail, d’empathie. Il fallait communiquer depuis son ministère. Et tant pis si pour cela, il fallait écourter les vacances. 

Il aurait fallu résister à la tentation d’Ibiza.