Le blog de Pierre M. Thivolet, journaliste

Catégorie : froid

Froid en hiver : Quand les médias découvrent le concept de températures « ressenties » !

On ne va pas se mentir : On se les gèle. Un bémol : « On « ce n’est pas toute la France. C’est la France au nord d’une ligne Bordeaux-Lyon. 500 kilomètres nous séparent et pourtant ce sont 15 à 20 degrés de différence. 

Donc au nord et à l’est, il fait froid. 

L’hiver, début février, ce n’est pas vraiment un scoop. Normalement, les media ne pourraient pas en faire des tonnes. 

C’est d’ailleurs ce qu’on apprend depuis toujours dans les écoles de journalisme. Un chien qui mord un évêque, ou pour laïciser cet exemple, un chien qui mord un journaliste, ce n’est pas une info. En revanche un journaliste qui mord un chien, ça c’est une info. 

Idem pour les températures. -7 à Strasbourg : Pas de quoi faire frémir les oreilles d’éléphant d’une coiffe traditionnelle alsacienne. Mais si on annonce : -17 ressenti, alors là, c’est le live garanti. Et l’on retrouve notre envoyé spécial en direct depuis Souffelweyersheim, engoncé dans une doudoune Northface ou Canadian Goose, expliquant d’un ton grave : « Derrière moi le froid », alors là c’est tout bon.

La température ressentie permet ainsi de faire passer un grand frisson, de peur. 

Être anxiogène semble être le principal rouage de l’info en continue, une roue infernale qui ne doit jamais cesser de tourner, sinon l’audience en pâtit. 

C’est aussi le principal défaut du tout info, car comme l’écrivait Montaigne, cité de multiples fois en ces temps de pandémie : « Ce dont j’ai le plus peur, c’est la peur », parce que la peur rend insensé et idiot.

 

 

Nouvelle vague de froid : C’est la réponse de Poutine aux sanctions de Theresa May.

Froid ? Comme les sanctions, Poutine connaît pas !
Quel temps de chien ! Il pleut, il neige ; Les cochers transis sur leur siège, Ont le nez bleu. (En cette semaine de la langue française, ceci est un hommage au poète Théophile Gautier… culture !). On avait cru que c’était le printemps avant l’heure et bim ! Le Paris-Moscou a débarqué sans crier gare (du nord). Dommage que la grève de 2 jours tous les 3 jours n’ait pas encore commencé.
Trop fort Poutine ! Car c’est lui, Конечно, qui est derrière tout ça pour fêter sa réélection. Theresa May le menace depuis Westminster, avec son air de nurse anglaise, pas marrante, et autour d’elle, tous les députés font « yeah ! yeah ! » quand elle annonce les sanctions à l’égard de la Russie. 2 jours après, toute l’Europe de l’Ouest grelotte. Et la nature qui commençait à pointer son nez risque d’en perdre ses bourgeons : Pénurie de fruits et légumes ce printemps ? Ils auront l’air malin les anglais cet été s’ils n’ont plus de petits pois pour accompagner leurs rosbifs.
Décidément le maître du Kremlin n’en a rien à faire de nos sanctions, d’autant que même si ce n’est pas forcément pour 2018, en tout cas en 2019 ou 2020, les prix du pétrole et du gaz vont remonter. Et puis, s’il lui prenait l’envie de nous couper notre approvisionnement, là, nous serions mal.
On le sait, la France a exprimé sa totale solidarité avec la Grande-Bretagne et pour bien montrer qu’il n’était pas content, le Président Macron a snobé le stand Russie au salon du Livre. Alors que la Russie était l’invitée d’honneur du salon cette année. Il paraît que cela a fait pleurer Poutine. Non, on plaisante, car ce dernier ne lit pas beaucoup de littérature en dehors des rapports de ses services secrets. En revanche, cela a consterné les écrivains russes dont beaucoup n’ont vraiment rien à voir avec Poutine. La prochaine étape c’est quoi ? Theresa May gèle les avoirs des oligarques russes installés à Londres ? En cette période de Brexit, cela serait hasardeux et parions qu’alors, en toute solidarité européenne, il se trouverait quelques métropoles pour leur faire la danse du ventre. Venez donc acheter un hôtel particulier à l’ombre des bulbes dorées de notre nouvel cathédrale orthodoxe de Paris. C’est bien triste mais encore une fois cela démontre que si tous les européens continuent à croire que séparés ils pèsent encore dans le concert des nations, il se trompent. « L’Union fait la force » dit-on souvent depuis le poète latin Esope. Mais apparemment un peu partout en Europe nous avons tendance à oublier cette loi de la géopolitique.

Vague de froid en janvier: Encore un complot de Poutine ou de Daesh ?

Février 1954, appel de l’abbé Pierre
Elle fait la une des medias et avec l’effet pavlovien des medias en ligne et en boucle, on a l’impression que c’est une première : La vague de froid qui nous vient de Sibérie.
Evidemment il faut un coupable. Et là c’est la Sibérie qui est pointée du doigt donc la Russie, donc Poutine. Décidément il est partout le maître du Kremlin. Dans les dossiers et les enregistrements remis par les services du contre espionnage américain au -presque- Président Trump. Il paraît qu’on y entend Poutine sabler la vodka en piratant les sites web d’Hillary Clinton ( C’est pas exactement ça mais presque).
Il est en Syrie bien sûr, où les combats d’Alep sont gelés, moins par le froid (Quoique, on se les gèle aussi au milieu des ruines ) que faute de combattants. Là, Poutine a appliqué une vieille tactique militaire russe, vieille comme la guerre en Tchétchénie: Tout raser avant de faire la paix.
Et il est donc derrière cette vague de froid qui mobilise nos envoyés spéciaux envoyés sur le front du froid dans le – tenez-vous bien c’est stupéfiant !– … Jura ou dans le Doubs. – 15 C, -20 C.  Espérons que les envoyés spéciaux ont obtenu des primes de risque.
Il fût un temps où l’on apprenait que la ville la plus froide était Mouthe, dans le Doubs, où l’on a déjà enregistré un – 41 C. C’était il y fort longtemps, c’est vrai, au siècle dernier, en 1985. Et si l’on remonte plus loin dans les archives et mémoires familiales par exemple, en janvier 1954, il avait fait tellement froid que la buée gelait sur les vitres de fenêtres à Lyon  et que Yssingeaux en Haute-Loire était coupée du monde par les congères ( de neige) accumulées par la burle. 1954, ce fût d’ailleurs l’appel de l’abbé Pierre, le 1 février qui commence par ces mots :
« Mes amis, au secours…
Une femme vient de mourir gelée, cette nuit à 3 heures, sur le trottoir du boulevard Sébastopol, serrant sur elle le papier par lequel, avant-hier, on l’avait expulsée. Chaque nuit, ils sont plus de 2000 recroquevillés sous le gel, sans toit, sans pain, plus d’un presque nu. »
Alors on se calme, ce n’est pas la vague de froid du siècle, et il est normal qu’il gèle en janvier.
En revanche, il est toujours anormal qu’il y ait encore des recroquevillés sous le gel, sans toit, sans pain, plus d’un presque nu. 
Ce n’est pas le froid qui pique. Ce qui fait froid dans le dos, c’est l’augmentation de la pauvreté, la transcription dans nos rues et nos campagnes de statistiques abstraites de plus de 30 ans de chômage de masse, le nombre de travailleurs pauvres, le manque de centaines de milliers de logements, .
Nous vivons une e-poque formidable.

© 2025 BLOGODO

Theme by Anders NorenUp ↑