Début janvier, au Canada, le parti libéral du Premier Ministre sortant, Justin Trudeau, très impopulaire, était donné perdant dans tous les sondages, écrasé, laminé par le parti conservateur : 47 % contre 21 % pour les libéraux.
3 mois plus tard, à quelques heures des élections, c’est l’inverse.
Le parti libéral fait la course en tête et largement. Mark Carney, le premier ministre sortant, successeur de Trudeau qui a démissionné, devrait l’emporter.
Que s’est-il passé ?
Trump !
Donald Trump a parlé et a lourdement insisté : L’avenir du Canada était de devenir le 51 ème État des États-Unis. Résultat : ce que jamais aucun parti n’avait réussi, il l’a fait : Y compris au Québec, jamais aucun canadien ne s’était senti plus canadien !
Les conservateurs ont bien essayé de se démarquer du président américain, leur leader Pierre Poilièvre a eu beau multiplier les déclarations de fierté d’être canadien, avec un slogan : « Canada first » répondant au « America first » de Trump. Rien n’y a fait : dans leur majorité les Canadiens soupçonnent les conservateurs d’être idéologiquement trop proches de l’équipe au pouvoir à Washington.
Il y a bien ici ou là quelques-uns qui se disent prêts à se séparer du Canada, notamment en Alberta qui n’a pas attendu Trump pour « drill, drill, drill » forer et exploiter les schistes bitumeux du grand nord, avec des conséquences environnementales catastrophiques. Mais ils sont marginalisés.
Les sondages montrent même que chaque fois que Trump prend la parole pour en remettre une couche sur le Canada 51 ème État des États-Unis, les conservateurs reculent immédiatement.
Le vraisemblablement futur premier ministre, Mark Charney, est assez nouveau en politique. Il n’est d’ailleurs pas élu député.
Ancien banquier d’affaires, il a été gouverneur de la banque du Canada puis gouverneur de la banque d’Angleterre. Il incarne donc une ligne centriste, ni écolo, ni woke, ni gauchiste.
Un certain nombre d’électeurs, pourraient d’ailleurs vouloir pondérer sa large victoire annoncée, notamment au Québec où les préoccupations environnementales sont plus fortes qu’en Alberta par exemple. Le Bloc Québécois effectuerait une remontée, mais n’arriverait qu’en seconde position loin derrière les libéraux.
Aucune élection n’est gagnée avant que tous les votes ne soient dépouillés, mais le sursaut des libéraux est indéniable. Grace à l’effet Trump.
Quelles leçons retirer de ces élections ?
D’abord que oui, les nations existent. Même si elles sont microscopiques. Et que à force de mépriser et de piétiner le Canada, le Panama, le Groenland, le Botswana, Trump obtient l’inverse de ce qu’il souhaitait : La renaissance des sentiments nationaux et des ressentiments anti-yankees.
Cet effet Trump poussera-t-il les européens à resserrer leurs liens ?
Pour l’instant, il semble que oui.
Même le hongrois Orban se met à prendre ses distances avec son mentor américain. Il faut dire qu’à un an des prochaines élections en Hongrie et malgré son noyautage des medias et des institutions, il est en chute libre dans les sondages, l’opposition le devançant aujourd’hui de plus de 4 points.
À toutes celles et ceux qui pensent encore que Donald Trump est un fin stratège, et que tout cela fait partie de sa manière de négocier, je pose la question : Est-ce que finalement Trump ne serait pas un sous-marin d’Ursula Von der Leyen, la présidente de la commission européenne ? Est-ce que son plan secret était en fait de forcer les européens à surmonter leurs divisions ?
Dans ce cas-là, en 100 jours, bien joué Donald !
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