L’heure est aux mobilités douces et à la multimobilité. Il faut penser à la planète et ne pas laisser aux générations futures une dette écologique. 

Et donc, toi qui habites non pas Paris 5ème ou Paris 9 ème mais en banlieue, aux fins fonds de l’île de France, abandonne ta voiture, pense au réchauffement climatique, et fais le choix des mobilités douces : Ok boomer ? 

D’ailleurs, pour nous pousser à sauter le pas,  Île-de-France mobilités a fait réaliser une étude, le « Plan des Mobilités 2030 », un « plan en 14 axes d’action pour répondre aux enjeux de mobilité durable » (sic !). 

Et ils sont des milliers à y avoir cru. 

Par exemple en utilisant leur vélo pour aller prendre le train.

Car, en effet, tout le monde n’habite pas en face d’une gare, tout le monde n’est pas desservi par un bus pour aller à la gare et toute le monde ne travaille à proximité de la Gare de l’Est ou de la Gare du Nord. 

Et c’est en toute innocence que tu as pris ton vélo ce matin dans le brouillard et la brouillasse pour rejoindre la ligne P qui s’arrête – enfin quand les trains le veulent bien – à Mormant ou la Ferté-Gaucher. J’écris au hasard. Dans les Yvelines ou dans l’Oise, ça serait la même chose. Et tu embarques ton vélo pliant. Parce que le laisser en gare, c’est à coup sûr le retrouver désossé le soir même. 

A l’arrivée Gare de l’Est, ils t’attendent sur le quai ?  Qui ? Mais les contrôleurs qui ont pour mission – et on les en remercie – de lutter contre les fraudeurs. Et ils s’abattent comme une nuée de sauterelles sur les cultures de mil dans un village de Sahel sur les voyageurs avec vélo ou trottinette. 150 € d’amende ! À ce prix-là on se dit qu’il vaut mieux mettre de l’essence dans sa voiture ou même rejoindre le cercle non vertueux des fraudeurs. Attention, j’écris ça, mais c’était pour mon flow : frauder en regardant avec mépris les autres voyageurs qui eux – les cons- paient leurs billets, ça me met plutôt hors de moi. Et puis j’ai été bien élevé.

Les contrôleurs ne font qu’appliquer le règlement. Et c’est donc le règlement qui est en cause. 

Quand on vérifie sur les site SNCF RATP, effectivement il est indiqué qu’il est interdit de prendre le train avec son vélo, même plié, aux heures de pointe, c’est-à-dire entre 6h30 et 9h30, 16h30 et 19h30. 

Cool, je vais appeler ma boss : Je suis adepte des mobilités douces, je me soucis de l’avenir de la planète et de mon empreinte carbone, donc je ne viendrai pas avant 10 h et je partir avant 16 h !

On a envie d’hurler. On cherche vers qui se tourner. On se dit peut-être qu’il faudrait solliciter des élus écolos … Mais apparemment i.el.les sont plus intéressé.e.s par l’écriture inclusive, la lutte contre les barbecues ou la traque des vaches qui pètent.

Attention, les adeptes de la petite reine doivent respecter les autres usagers qui aux heures de pointe sont serrés comme des sardines en boîte. 

Mais avant de penser répression et amende (150 € !) il y aurait des solutions simples qui coûteraient zéro 0 et pourraient être mises en place en quelques jours. Comme par exemple, réserver en priorité un wagon aux trottinettistes et autres cyclistes ( et pourquoi pas les personnes en fauteuil ou parents avec poussettes). 

C’est ce qui se fait depuis des dizaines d’années en Allemagne ou aux Pays-Bas. 

Oui mais eux c’est eux, nous en France on est plus malins. Nous avons des plans  « Plan 2023 » , « Plan 2050 « . 

Pour vous calmer, je vous conseille la lecture de cette étude sur l’avenir de nos déplacements en Île de France :Il y est fait état d’ « une progression des “agilités” pour les déplacements du quotidien dans les villes de plus de 100 000 habitants avec une hausse de la multimodalité (+8 points) dans un contexte où les contraintes liées aux déplacements professionnels se desserrent avec le télétravail ».

Ça s’appelle nous enfumer, nous prendre pour des c… 

Alors , Anne (H) , Valérie (P) , si vous nous écoutez … faîtes quelque chose ! Sinon vos discours ne seraient que du blaba (mais pas blablacar  MDR).