« Les nouvelles sont mauvaises d’où qu’elles viennent » alors pour « déjeuner en paix » c’est compliqué :
La politique ? L’économie ? Avec le glissement de tout débat vers les réseaux sociaux, les échanges d’arguments sont remplacés par les clashs.
Sur Tiktok, Twitch, X, les mots n’ont plus de sens alors que les maux sont toujours là.
Avec l’anonymat, je peux « niquer ta mère », « niquer ta race », te traiter de « sale taspé », te menacer de mort sans qu’il n’y ait aucune conséquence. Ce sont les lettres du corbeau mais multipliées par mille, cent milles, plus besoin de découper des lettres dans des journaux, de les coller, de les envoyer par la poste (c’est quoi encore envoyer une lettre ?), je clique et ça claque.
On disait souvent qu’il fallait tourner sa langue 7 fois dans sa bouche avant de parler, aujourd’hui, je scrolle, je scrolle et je clique, notre seul risque est peut-être de se fouler l’index ou le majeur.
Happés par la logique du tout info tout de suite et 24h sur24, les media alimentent nos angoisses. Les faits divers ou pas si divers que ça d’ailleurs se succèdent à un rythme effréné. L’impression que l’assassin nous attend au coin de la rue, car nous sommes informés sur tout, partout, et en permanence. C’est le voyeurisme d’autrefois mais là aussi boosté par les réseaux : Un accident ? Avant même de porter secours je snappe !
Sous la pression, nos confrères se laissent aller à ne plus enquêter, il faut dire que l’info ça coûte cher et ça prend du temps. Or il faut alimenter 24h sur 24.
Ils deviennent donc des animateurs. Ce n’est plus l’information qui est star, ce sont eux les têtes de gondole, entourées d’experts, des experts de tout, des toutologues. Et l’on passe du viol à Blois à la fusillade à Marseille, de l’agression à Rennes aux dealers de Grenoble, de la guerre en Ukraine à la guerre à Gaza, puis à la guerre au Soudan… ah ! non, on passe rarement à la guerre au Soudan, pourtant 300 000 morts, 13 millions de personnes déplacées, une épuration ethnique qui menace selon l’ONU … Et pourquoi donc n’en parlons-nous pas ? Passons.
Et puis pour couronner le tout il y a Donald…
Alors, lui il joue au chamboule tout. Et c’est bête mais nous avions tous plus ou moins grandi avec l’idée que même si nous n’aimions pas les Etats-Unis, c’était une démocratie, avec un système rodé d’équilibre des pouvoirs. Tu parles ! On a l’impression que Trump peut faire ce qu’il veut, qu’il n’y a personne pour le contredire et l’arrêter, surtout pas les démocrates, qui semblent tétanisés comme les animaux devant le serpent Kâ dans le livre de la jungle. Même le smart Barack Obama …
Pas étonnant avec un tel traitement, que nous soyons le pays européen le plus déprimé, le plus pessimiste. Tout va mal, tout fout le camp.
Mais heureusement depuis quelques jours, il y a Léon, magique Léon Marchand champion du monde 200 mètres 4 nages, dont il explosé le record mondial ; Et Maxime Grousset, deux médailles d’or 50 et 100 mètres papillon ; Et Yohann Ndoye Brouard, double médaille de bronze en dos ; Et Analia Pigrée et aussi toute l’équipe de France.
Ils font plaisir, de belles et de beaux athlètes, grands sourires, on sent qu’ils veulent croquer la vie à pleines dents, et ils ne crachent pas dans la soupe. Ils sont heureux d’être là, ils se fixent des objectifs, ils bossent, et ils gagnent.
Une des plus belles images : Tony Parker (TP !) remettant la médaille d’or à Léon Marchand : « trop classe » a commenté Léon !
Ça fait du bien. Et l’on se dit : vite, allons travailler ma coulée, ma brasse coulée. Ça me sauvera peut-être dans la perspective de notre naufrage annoncé !
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