Le blog de Pierre M. Thivolet, journaliste

Catégorie : immigration

Europe et migrants : E la nave va !

Dans le film “Et vogue le navire!”, Fellini met en scène une Europe qui va sombrer. 
Et vogue le navire ! E la nave va ! En 1983, Federico Fellini signait un de ses derniers films, comme toujours superbe, baroque, bouillonnant, excessif, tellement italien – dans notre idée de l’Italie du moins – c’est-à-dire comediante-tragediante : Et vogue le navire
Au début du XX ème siècle, peu avant le déclenchement de la Première guerre mondiale, dans le port de Naples, un groupe de privilégiés, aristocrates, artistes, politiciens, divas, accompagnés d’un rhinocéros ! embarquent pour une croisière de quelques jours. Mais le navire ne va pas voguer comme prévu. Des réfugiés ( serbes) sont recueillis en mer. Un bateau de guerre (autrichien !) les stoppe et exige qu’on les rende. Un terroriste (!) finit par tout faire sauter. Et le navire sombre. 
Sommes-nous comme ces passagers de Vogue le navire ! Allons-nous tous couler dans un –joyeux- bordel ? 
Certains diront : C’est la faute de tous ces migrants qui nous menacent. D’autres penseront : C’est notre aveuglement et notre égoïsme. 
En tout cas, nous allons être vite fixés, car l’embarquement a commencé. 
En Italie, qui est avec le Japon, le pays dont la population est la plus âgée du monde, et qui perd chaque année 200 000 habitants : on verra vite si les italiens pourront se passer d’immigration. 
En Hongrie ou en Pologne qui semblent oublier les avantages d’une Europe qui a su se montrer solidaire – Vous vous souvenez de la peur du plombier polonais ? -. 
Aux Etats-Unis, qui veulent être « first », en oubliant qu’ils ne sont pas seuls au monde et que s’ils peuvent s’asseoir sur les intérêts du Luxembourg, et même sur ceux de la France ou de l’Allemagne, avec la Chine, cela devient vraiment plus compliqué. Et déjà leurs entreprises, leurs agriculteurs et les marchés financiers commencent à rire jaune 🤭😁.
Si ceux qui pensent que le bonheur de leurs peuples est dans le repli sur leur pré carré ou leur hexagone ont raison, nous le saurons donc très vite. 
S’ils ont tort, nous boirons tous la tasse. Espérons qu’alors leurs électeurs leur présenteront la note. Comme par exemple aux Etats-Unis pour les élections de mid-term en novembre. 
En attendant, un peu partout voguent les navires.

L’Italie est-elle en train de mourir ? Derrière les dernières élections, un pays qui a peur de disparaître.

Le plus bel endroit pour attendre la fin du monde ? 
Pour la première fois depuis 1919, l’Italie perd de la population. En 1946, les Italiennes donnaient le jour à trois enfants. L’an dernier, la moyenne est tombée à 1,34 enfant. Près d’un Italien sur quatre a plus de 65 ans et l’âge moyen dépasse désormais 45 ans.
La péninsule était déjà le pays le plus vieux d’Europe. Elle perd désormais 400 habitants par jour. Chaque année l’équivalent de villes comme Nîmes ou Caen qui disparait. 
Ce qui a évidemment des conséquences économiques. Ces vingt dernières années, l’Italie a perdu un travailleur sur trois âgé de 25 à 34 ans.
Et la crise entraînant la crise, les jeunes diplômés s’en vont… 
Jusque-là, l’immigration pouvait compenser le déficit de naissances. Mais c’est terminé et depuis 3 ans, plus de 250 000 étrangers ont ainsi quitté le pays. 
Les images de bateaux de migrants débarquant à Lampedusa ne correspondent pas à la réalité de l’immigration. C’est vers l’Europe du Nord que veulent aller les migrants. 
Malgré cette bombe démographique qui fait plus de morts que l’éruption du Vésuve à Pompéi, les électeurs italiens ont voté pour des partis, dont l’un, la Ligue, affirme vouloir expulser 500 000 immigrés, et l’autre, le Mouvement 5 étoiles, annonce qu’il va baisser l’âge du départ à la retraite. 
Paroles, paroles, paroles. Au rythme actuel, les italiens vont peut-être se retrouver entre eux, mais tout vieux, sans plus personne pour payer leurs retraites, ni pour les torcher et les aider à manger leurs compotes. 
Vieillissante, peut-être mourante, et en même temps… l’Italie reste, comme Fellini le faisait dire à un de ses acteurs dans Roma à propos dela ville éternelle: « L’endroit rêvé pour attendre la fin du monde »

Droit du sol, droit du sang : Erreur au-delà de la Manche, vérité en de ça ?

Des milliers d’immigrés antillais installés depuis des dizaines d’années deviennent apatrides !
Depuis quelques semaines, la Grande-Bretagne est secouée par un nouveau scandale qui éclabousse Theresa May et le parti conservateur. Non pas les dernières révélations des demi-frères et sœurs de Meghan Marckle. Furieux de n’être pas invités au Royal Wedding qui aura lieu le 19 mai, ils se répandent dans la presse people. Non. Il s’agit de l’affaire Windrush.
Vous n’en n’avez pas entendu parler ? Normal. Beaucoup de britanniques non plus, pendant longtemps, y compris les premières personnes concernées, les immigrants antillais « importés » en Grande-Bretagne sur le bateau « Windrush » en 1948 pour aider à la reconstruction du pays. Entre 1948 et 1973, ils seront 550 000 à venir des Antilles Britanniques. Ils sont la « génération Windrush».
Et c’est là où la subtilité du droit anglais en matière de nationalité intervient. Oui au temps de l’Empire, les anglais se considéraient (se considèrent ?) comme une « happy breed of men » une sorte de race, née pour dominer le monde. Et ils avaient pris soin de faire le distinguo entre citoyens britanniques et sujets britanniques et toute une série de sujets de seconde classe pour régir les territoires britanniques d’outre-mer et des ex-colonies. 
Lorsqu’en 2012, Theresa May, alors ministre de l’intérieur, durcit les conditions des contrôles de nationalité et d’immigration, des dizaines de milliers de la « génération Windrush » se retrouve sans statut. Ceux qui n’avaient pas fait régulariser leurs papiers – en Grande-Bretagne il n’y a pas de carte d’identité – sont menacés d’expulsion vers des pays d’origine qu’ils ne connaissent pas. Et l’on découvre même qu’une partie de leurs dossiers ont été tout simplement détruits. 
Ça fait tâche alors que se réunit à Londres le sommet du Commonwealth autour de la reine Elisabeth qui fête ses 92 ans. 
Le scandale « Windrush » devrait faire réfléchir toutes celles et ceux qui, en France, ne rêvent que de « suppression du droit du sol ». Ces tripatouillages risqueraient de créer aussi chez nous des situations inextricables avec l’instauration de citoyennetés à plusieurs vitesses. A l’instar de ce qui arrive Outre-Manche. Et qui ne semble pas avoir réglé les problèmes de sécurité. La Grande-Bretagne ne semble pas moins exposée que nous aux menaces du terrorisme islamique. 
Et puis il faudrait arrêter de nous mentir : Le droit du sol automatique n’existe pas en France. Il ne suffit pas de naître en France pour être français. Il faut à 18 ans, habiter en France, et y avoir vécu durant au moins cinq ans depuis l’âge de 11 ans. 
Combien de fois faudra-t-il le répéter pour détruire cette fake newsau sujet du soit-disant droit du sol généreux français ? 
Nous ne sommes pas Outre-Atlantique, où quelques soient les rodomontades de Donald Trump, toute personne née aux États-Unis est citoyenne américaine même si ses parents sont étrangers. Ça c’est le vrai droit du sol. Et c’est même le XIV ème amendement de la Constitution.

Pays-Bas : L’autre pays de l’extrême-droite.

Elections aux Pays-Bas: Tout n’est pas aussi lumineux qu’un tableau de Vermeer
Alors que la campagne électorale en France prend un tour de vaudeville ou de tragicomédie, beaucoup annoncent et réclament un changement d’institutions, une VI ème République, et au cœur de ce changement censé résoudre nos problèmes, il y aurait l’introduction de la proportionnelle.
Les Pays-Bas pratiquent la proportionnelle. Et c’est loin de résoudre leurs problèmes. Tout parti obtenant plus de 0,67 % des suffrages peut se partager les 150 sièges de députés. Résultat : Pas moins de 15 partis obligés de former des coalitions de plus en plus instables: Depuis 2002, aucun gouvernement de coalition n’a tenu une mandature.
Et voilà que Dimanche, l’extrême-droite, en constante progression, pourrait devenir le premier parti du pays. Ce qui ne veut pas dire gouverner puisqu’aucun parti important ne veut d’alliance avec Geert Wilders, le leader du VVD, dont les propos tiennent plus d’un Jean-Marie que d’une Marine Le Pen. Il a par exemple annoncé qu’il voulait interdire les Coran et les mosquées. Rien que ça !
La progression de son parti infirme d’ailleurs l’idée selon laquelle la crise économique serait la seule explication de la montée de l’extrême-droite en Europe. Car un peu comme l’Autriche, passée à un cheveu d’élire un Président d’extrême-droite, les Pays-Bas vont bien. Croissance de retour, chômage à moins de 5,3 %, notés triple A par les agences de notation, dette publique en baisse, respectant les critères de Maastricht…
Bien sûr derrière ce tableau idyllique tout n’est pas aussi lumineux qu’un tableau de Vermeer (expo géniale à tenter de voir actuellement au Louvre) ; Comme le développement du temps partiel et des travailleurs pauvres.
Mais c’est surtout le traditionnel esprit de tolérance qui est mis à mal. 
Par l’immigration, tout spécialement en provenance des pays musulmans, Turquie , Maroc. Alors même que les enfants d’immigrés sont de plus en plus nombreux à participer à la vie politique. L’actuelle présidente de l’Assemblée nationale est d’origine marocaine, comme le maire de Rotterdam.
Décidément, l’herbe n’est pas tellement plus verte chez nos voisins. Même sur les polders hollandais.
Nous vivons une e-poque formidable.

#Sarkozy sur l’immigration: Aussi (peu) drôle qu’un #Dieudonné.

        

Fuite d’eau?

Comparer les milliers de migrants qui se noient au milieu de la Méditerranée à une fuite d’eau est … On manque de vocabulaire pour exprimer la consternation. D’ailleurs qu’est-ce qui est le plus consternant ? : L’humour à la Dieudonné ou à la Le Pen d’un ancien Président de la République qui patauge dans le caniveau ou les rires gras des spectateurs ?

Mais quelle mouche a donc piqué Sarkozy? Est-ce un signe de l’extension du domaine du moustique Tigre porteur de Chikungunya ou de la Dengue (dingue ?) ?
Tout le monde a bien compris que la campagne électorale, d’abord pour les primaires à droite, puis pour 2017, avait commencé. Tout le monde comprend la stratégie « d’assécher » le vote FN. Mais pourquoi en faire trop ? Politiquement en plus, c’est une erreur, cela permet au Président de la République d’avoir le beau rôle en appelant tout le monde à « la maîtrise ».
Tout cela alors que sous nous yeux, sous nos fenêtres, se déroule une vraie tragédie.
Ce sont des tragédies, ce que l’on voit depuis des mois, au milieu de notre belle Méditerranée qu’en temps normal les poètes aiment tant « voir danser au fond des golfes clairs », ce que l’on voit depuis des mois à Calais, ce que l’on voit depuis des semaines à Paris, boulevard de la Chapelle, ce que l’on voit depuis des jours à la frontière franco-italienne. 
C’est une tragédie, tant de vies humaines noyées devant nos caméras. 
C’est une tragédie qui donne envie de pleurer, pas de rire. Et c’est une honte pour notre pays, pour l’Europe, pour nous tous.
C’est une honte que notre gouvernement fasse preuve d’une telle impréparation: 10 000 places d’accueil annoncées par le Ministre de l’intérieur ? Mais l’Allemagne en a fait déjà 10 fois plus.
C’est une honte de laisser l’Italie ou la Grèce, seules face à cet afflux de réfugiés. Au lieu de s’attaquer à Nutella, c’est quand le sommet européen pour réellement intervenir tous ensembles, les 28 pays de l’Union ? Et l’on pourrait même d’ailleurs essayer de mobiliser aussi,  la Norvège, la Suisse, la Turquie…
C’est une honte aujourd’hui de ne pas reconnaître et assumer nos responsabilités, par exemple, en Libye, où ni Cameron, ni Sarkozy ne se sont préoccupés de l’ « après », l’après Kadhafi, exactement comme il y a 15 ans en Irak, le américains n’avaient pas prévu l’après Saddam. Nous avons foutu un beau bordel, alors le moins que nous puissions faire aujourd’hui ce serait de ne pas rigoler des incendies que nous avons allumés.
Contrairement aux propos obsessionnellement anti-arabes d’une Marine Le Pen, qui au moment du Printemps Tunisien, prévoyait une marée d’immigrants maghrébins, les réfugiés qui viennent se noyer au large de nos côtes, viennent du Soudan, d’Erythrée, de Syrie, d’Irak. Alors vous faîtes quoi ? Vous les renvoyez où ?
Il y a l’urgence. Une urgence humanitaire sur laquelle personne ne peut faire de l’humour. Et puis, il y a le court, moyen et long terme. Et là, ce n’est pas avec moins d’Europe, mais avec plus d’Europe que nous pourrons trouver des solutions, qui comporteront bien sûr des moyens de contrôle accrus, la lutte contre les trafiquants, et sans doute aller attaquer le mal à la source.
Il ne s’agit pas d’accueillir toute la misère du monde. Mais il s’agit face à l’urgence d’être fidèles à nos valeurs, à notre histoire, et justement, tiens, à l’héritage chrétien de l’Europe. Car il paraît qu’il fût un temps où les pauvres et les persécutés pouvaient frapper à la porte d’une église ou d’un couvent et y trouver protection et asile. Et aujourd’hui, que faisons-nous ? Nous fermons nos portes, nos fenêtres, nos cœurs, par peur de l’invasion, par peur du « grand remplacement ».
Tout cela ne donne pas envie de faire de l’humour.
Nous vivons une e-poque (pas si ) formidable.

Et on en fait quoi des bateaux chargés de migrants: On les coule ?

Après un premier ferry chargé de plus de 900 réfugiés, encore un bateau à la dérive avec plus de 400 « clandestins ».
2015 commence bien: Avec ces dizaines de milliers de désespérés qui tentent au péril de leurs vies, moins de nous rejoindre que de fuir l’enfer: L’horreur de la guerre en Syrie, les massacres en Irak, l’oppression en Erythrée, le chaos en Lybie.
Vous rendez-vous compte du désespoir dans lequel il faut être pour prendre de tels risques, affronter de tels dangers ? Combien de noyés ? 3 500 disent les estimations… Mais combien ont sombré dans l’anonymat, dans l’indifférence, et qui n’entrent même pas dans ces macabres statistiques ?
Où sont-elles, où sont-ils les « yaka », les « fo-que » ? Que proposent-ils ? On laisse couler les bateaux? On les renvoie chez eux, quand chez eux n’est plus que ruines et désolations.
Où est-elle la Jeanne d’Arc de Saint-Cloud, celle qui, il y a 4 ans, allait jouer devant nos caméras complaisantes, le rôle de la défenseuse de l’Occident face aux hordes musulmanes qui allaient débarquer de Tunisie ? Pas de bol: La Tunisie  n’a pas basculé dans l’intégrisme, contrairement à ses prédictions. Quant aux réfugiés « arabes », ils sont souvent chrétiens et non pas musulmans. Alors on fait quoi ?
On détricote l’Europe et Schengen ? Pourtant ce sont bien les italiens, les espagnols, les grecs qui assument aujourd’hui la plus grande part du fardeau. Ne faudrait-il pas au contraire plus d’Europe au large de Lampedusa, de Brindisi ou de Ceuta, où se trouvent aujourd’hui nos vraies frontières ?
Notre pays est en crise,  beaucoup d’entre nous s’appauvrissent, nous ne pouvons pas accueillir toute la misère du monde. 
Mais comment peut-on d’un côté affirmer – et c’est assez juste, que l’ont soit croyant ou athée – que nos sociétés ont été marquées par la culture et les valeurs du christianisme, et de l’autre refuser toute compassion, toute « charité chrétienne »? 
Comment peut-on se dire chrétien et en même temps trouver que: « Oui, quand même, Zemmour n’a pas tort » ou que « Bien sûr, le FN est excessif, mais il pose de vraies questions ».
Aux frontons de nos mairies, de nos aéroports, de nos ports, nous devrions rajouter ce poème qui est gravé sur le socle de la statue de la Liberté, à New York, statue que nous sommes tellement fiers d’avoir offert aux américains :
« Donnez-moi vos fatigués, vos pauvres
Masses qui en rangs serrés aspirent à vivre libres,
Le rebut de vos rivages surpeuplés
Envoyez-les moi, les déshérités, que la tempête m’apporte,
De ma lumière, j’éclaire la porte d’or ! »

Nous vivons une e-poque formidable !

INTEGRATION : LA FRANCE VOTE MOUNIR ET FLORA COQUEREL…

 

A tous les aigri(e)s et les pisse-froids à la Eric Seymour, à tous les monomaniaques de l’invasion comme les Le Pen 3 générations, à tous ceux qui font un tableau cauchemardesque du « Vivre ensemble » en France, et qui voient partout des femmes voilées, des arabes égorgeurs de poule, des musulmans en croisade, des roms en embuscade et des plombiers polonais, la « vraie » France vient de répondre par deux fois. En votant pour Flora Coquerel, Miss France, et pour Mounir, Meilleur pâtissier de France.

Qu’on soit, ou non aficinionado des concours de Miss France, qu’on aime ou pas le baba au rhum ou le Paris-Brest, force est de reconnaître que lorsque la France profonde vote, elle choisit Miss Orléans et Miss Orléans est black. Et elle « pâtisse » avec Mounir, et Mounir est commerçant à Avignon et sa mère porte le voile.
Ces votes ne sortent pas du microcosme et n’émanent pas de bobos parisiens ou d’intellos « germanopratins » et tiers-mondistes. Ils démontrent que l’intégration ne se passe pas si mal. Et que c’est plutôt la très mauvaise situation de notre économie, la paupérisation de nos classes moyennes, le « no future » de notre chômage persistant, les petits jeux politiques entre copains de l’ENA qui se disputent leur petit pouvoir qui nous posent problème. Et qui font de nous l’un des pays les plus pessimistes de la planète. 
Que des enfants d’immigrés deviennent les meilleurs d’entre nous et pas uniquement dans le hip hop ou le sport : voilà qui donne la patate!
Nous vivons une e-poque formidable !

L’autruche française va-t-elle remplacer le coq gaulois ?

Il parait que nos « amis » européens aiment bien raconter la blague suivante : « Pourquoi le coq est-il l’animal symbole des français ? » 
Réponse: « Parce que c’est le seul animal qui continue à chanter même quand il a les pieds dans la merde. »  Qu’est-ce qu’on se marre… 
Comme si nous les français, étions prétentieux? Alors qu’en fait, nous sommes de grands incompris, victimes d’avoir raison avant tout le monde. C’est notre syndrome de Valmy… Vous savez lorsque notre jeune République était attaquée par les armées de tous les rois, ducs, et autres potentats qui voyaient d’un très mauvais œil, une Révolution qui appelait les peuples européens à se libérer. (Valmy…Je n’ai pas connu, j’étais pas né, mais c’est qu’on m’a enseigné dans les écoles de la République !)
Allez Mélenchon fait nous des tirades à la Danton ! : Comme en 1792, la France aujourd’hui montre la voie aux autres peuples asservis par les banquiers: L’avenir du travail passe par les 35 heures et la retraite à 60 ans. Notre service public « à la française » est le meilleur. Nos « acquis » sociaux sont intouchables, sinon c’est faire la part belle aux patrons
Et vas-y Marine, fais-nous du Pierre Poujade et Raymond Cartier, les pères du poujadisme et du cartiérisme, vous savez: Je préfère la Corrèze au Zambèze, et ma cousine à ma voisine: Les anglais sont perfides, les allemands égoistes, nos « cousins » du sud, sympas mais bordéliques… Oui à l’Europe mais à nos conditions et selon notre modèle qui de Pékin à Sao Paulo en passant par Berlin fait l’admiration du monde entier. Et 5 millions d’immigrés égalent cinq millions de chômeurs, c’est bien connu
Non mais ! On s’écoute parler, nous les français ? On se rend compte de notre suffisance, de notre arrogance ? Arriver à être en récession ou quasi, alors que, sauf peut-être dans une dizaine de pays du sud de l’Europe, l’heure est à la croissance, il faut le faire ! Même l’Afrique s’envole ! ( et comme diraient Le Pen, Père , fille et petite fille, l’Afrique, vous vous rendez compte ! )
Seuls au monde, seuls contre le reste du monde, nous enfouissons profondément notre tête dans le sable, en attendant que cela passe ; Et cela passera forcément, puisqu’après la pluie vient toujours le soleil, puisque après un cycle de baisse, vient la reprise. Et puis, continuons à freiner nos entreprises, qui pour l’essentiel sont des P.M.E, par des charges, impôts et prélèvements en tout genre, pour financer un secteur public trop important, et relancer l’économie par la consommation : Cela nous permettra de continuer à acheter écrans plats et tablettes- toutes importées-, cela mettra du beurre dans le riz quotidien des chinois et autres thailandais.
Continuons  à avoir peur de ce monde qui se transforme sans nous. La tête dans le sable de nos certitudes, comme le autruches face aux dangers … Après le coq gaulois, l’autruche française.
Nous vivons une e-poque formidable !

Moi j’aime le kebab, le burger, mais aussi le jambon beurre.


Il parait que c’est un slogan qui fait mouche: « Ni kebab, ni burger». Et le Front National prétend ainsi défendre notre identité nationale menacée selon lui par l’immigration et plus précisément par les arabes, par les musumans.
En quoi le fait d’aimer le couscous signifierait que le saucisson chaud à la pistache ou le tablier de sapeur à la lyonnaise seraient menacés ? Et si notre identité justement n’était pas d’aimer tous ces plats délicieux ?
L’immigration n’est pas en France un phénomène récent. C’est même une spécifité française au sein de l’Europe. Depuis la Révolution et ses lois sur l’héritage partageant de manière égale entre tous les enfants, poussant les paysans à n’avoir qu’un ou deux enfants, après les guerres napoléoniennes qui décimèrent plusieurs millions de français, notre taux de natalité s’était effondré. La France, pays le plus peuplé d’Europe au début du XIXème siècle, s’était retrouvée affaiblie 50 ans plus tard. La défaite de 1870, la très difficile et sanglante victoire en 14-18 ont été des signaux d’alarme qui ont poussé nos gouvernements à nous ouvrir à l’immigration. Avec peut-être beaucoup de cynisme, nous avions besoin de soldats, de « chair à canon”, et de bras dans nos usines et nos mines. Belges, polonais d’abord, italiens ensuite, puis portugais et espagnols, et enfin maghrébins ou africains.
Aujourd’hui, un tiers ou la moitié d’entre nous a au moins un parent d’origine étrangère. L’immigration est une de nos richesses, un des élements de notre identité nationale.
Certains pensent que «oui, bien sûr, mais les italiens par exemple, c’était plus facile, car ils étaient catholiques».
C’est oublier que cela n’a pas été évident.
C’est oublier qu’après l’assassinat à Lyon du Président Sadi Carnot par l’anarchiste italien Caserio, en 1894, il y eut des pogroms anti-italiens dans les rues de Lyon, sans parler des massacres , comme à Aigues-Morte en 1893.  Oui, des massacres, chez nous en France, contre des italiens…
Cependant ce que révèle le succès de ces petites phrases distillées par le Front national, ce sont nos peurs face aux changements rapides d’un monde où notre pays n’est plus au centre ; c’est aussi le silence de nos politiques qui ne savent pas où ils en sont avec nos valeurs communes, avec nos valeurs républicaines. Fier d’être français, fier de nos valeurs et en même temps ouvert sur le monde, c’est la seule ligne de conduite possible.
Nous vivons une e-poque formidable !

Si j’étais électeur à Marseille, je voterais Bernard Tapie!

Marseille est un scandale: 
Cette ville devrait être un des phares de la Méditerranée, un pont entre l’Europe et le Sud, une métropole au dynamisme économique à la hauteur de sa taille. Elle va à volo. Mal foutue, écartelée en « quartiers » qui ne se fréquentent pas, traumatisée par les « affaires », mais pas celles que l’on souhaiterait, désindustrialisée, défigurée par des grands ensembles construits n’importe comment… Quelle contraste avec les dynamiques explosions de villes comme Barcelone, Valence ou Gênes qui pendant les quarante dernières années, se sont superbement mises en valeur.
Les responsabilités de ce naufrage sont évidemment nationales, mais aussi locales. Marseille peine à sortir du sytème « Gaston Defferre », dont on mesure aujourd’hui à quel point il a entretenu les blocages de la ville. Et les prochaines municipales se présentent bien mal pour la démocratie: Une droite vieillissante, une gauche discréditée, il reste… un boulevard pour le Front national. Alors …
Alors, il y a peut-être Bernard Tapie.
Je fais partie de ceux qui sont plus que réservés à l’égard de la personnalité pour le moins contreversée de l’homme d’affaires. Mais il a, à plusieurs reprises dans le passé, montré qu’il avait des idées et un dynamisme qui pouvaient faire bouger cette métropole en faillite et redonner de l’espoir à ses habitants.
Avec ses initiatives en matière de formation professionnelle, avec aussi son opposition déterminée à la tentation du vote pour l’extrême-droite. Comme lorsque candidat aux régionales de 1992 en PACA, il s’était rendu à un meeting du front national. Sous les huées, il avait exposé sa politique en matière d’immigration : « on prend tous les immigrés, hommes, femmes, enfants, on les met sur des bateaux, et on les envoie très loin d’ici. » Acclamations du public. « Et quand ils sont assez loin, pour être sûr qu’ils ne reviennent pas, on coule les bateaux.» Nouvelles acclamations. Bernard Tapie prend alors un tout autre ton et lance au public: « Je ne me suis pas trompé sur vous. J’ai parlé d’un massacre, d’un génocide, de tuer hommes, femmes et enfants ; et vous avez applaudi. Demain, au moment de vous raser ou de vous maquiller, lorsque vous vous verrez dans la glace, gerbez-vous dessus.”

Alors oui, à Marseille, ce sont des gens de cette trempe qu’il faudrait !
Nous vivons une e-poque formidable

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