Le blog de Pierre M. Thivolet, journaliste

Catégorie : Jair Bolsonaro

Pendant ce temps-là en Guyane…

L’orpaillage clandestin, un fléau encore plus grave pour l’environnement
Les incendies en Amazonie, on n’en parle déjà presque plus. 
Il faut dire que beaucoup ont eu le sentiment de s’être fait enfumer. 
Non ! L’Amazonie n’est pas le poumon de la planète. Et en Afrique, les incendies sont bien pires. 
Et puis, même si le Président actuel du Brésil est – comme dire poliment – folklorique ? Fascisant ? émettre des idées comme « L’Amazonie appartient à l’humanité », ça passe mal dans un pays qui est loin d’être une république bananière.
Pendant ce temps-là, dimanche dernier, chez nous, en Guyane, la crique Bagot était encore souillée par l’orpaillage illégal, empoisonnée par cyanure et mercure. Vous ne connaissez pas la crique Bagot ? C’est bien dommage… La crique Bagot se jette dans la rivière Comté. Un petit coin de paradis pour les habitants de Cayenne. Le week-end, c’est une destination détente, on y va pêcher, déjeuner, se baigner. 
Mais la Guyane est mise à sac par les chercheurs d’or clandestins venus du Brésil. Les indiens ou les autres populations qui vivent sur les rivières et fleuves, qui en mangent les poissons, en boivent l’eau sont empoisonnés par la pollution. Ils sont bousculés par des milices violentes, armées, qui s’en prennent même aux gendarmes et aux militaires. 
Mettre fin à ce pillage, voilà le vrai combat pour la protection de l’Amazonie. 
Mais sans forcément vouloir la mettre sous cloche. 
Comme l’explique le sénateur de Guyane, Georges Patient : On a l’impression que, faute de mener ces combats écologiques dans l’hexagone, on utilise la Guyane. Maintenant, c’est Montagne d’Or (un projet de mine d’or légale, contestée par les écologistes) après, ce sera le pétrole. Mais alors que la situation économique continue de s’enliser, que va-t-on faire des 40.000 chômeurs 
Si les généreux donateurs comme LVMH qui avait annoncé vouloir verser 10 millions pour l’Amazonie, souhaitent réellement être utiles, qu’ils s’investissent en Guyane. Il existe même là-bas le parc national amazonien, qui protège la moitié de ce territoire, ce qui en fait, de fait, le plus grand parc naturel français. Et qui a besoin de moyens. 
Charité bien ordonnée commence par soi-même, non ? 

La chancelière Angela Merkel passera-t-elle la fête de la bière ?

 

A boire avec modération… Merkel prête à tout pour sauver la Bavière ?

Oui, Angela Merkel va survivre à la fête de la bière. Tout simplement parce que celle-ci est déjà terminée. 
L’Oktober Fest est à Munich un peu ce que le carnaval est à Rio de Janeiro, 6 millions de visiteurs, 7 millions de litres de bière, avec une nuance quand même, le « Schuhplattler » bavarois n’est pas une danse aussi – comment écrire – légère ? élégante ? sensuelle ? que le samba brésilien . 
En revanche côté politique, les prochaines élections en Bavière risquent de ressembler au récent premier tour des Présidentielles au Brésil. Avec notamment une poussée de l’extrême-droite. Non que les nazis soient de retour en Allemagne. S’il y a bien un pays au monde où la « confrontation avec l’Histoire » vaccine contre ce genre de danger, c’est bien l’Allemagne. Contrairement à la France, par exemple, où tout récemment des graffitis anti sémites ont tagué des salles de cours de la grande école HEC ou au Brésil pays de tous les métissages mais également de tous les préjugés racistes. Ainsi, Jair Bolsonaro peut déclarer que ses fils ne sortiraient jamais avec des femmes noires « parce qu’ils avaient été bien éduqués » et obtenir 46 % des votes au premier tour des élections, être soutenu par des stars – noires- du football comme Ronaldinho, dans un pays où la moitié de la population est noire ou métisse. 
Non, en Allemagne arborer des symboles nazis ou se revendiquer du nazisme peut- fort heureusement – vous envoyer en prison. En revanche l’AfD, l’Alliance pour l’Allemagne bouleverse effectivement le jeu politique traditionnel, grignotant sur la droite et même la gauche, les grands partis. Eurosceptique, et aujourd’hui migrants sceptique, il attire 13 % ? 15 ? 19 % ? des électeurs. Trop peu pour arriver au pouvoir, mais avec la proportionnelle, suffisant pour empêcher par exemple Angela Merkel de gouverner de manière stable. Gagnante des dernières élections de 2017 avec 33 % des suffrages, elle a dû batailler pour former une coalition gouvernementale, bien fragile et à la merci du raidissement de son allié bavarois la CSU. Et c’est là où interviennent les élections du 14 octobre en Bavière. 
Si les chrétiens bavarois qui depuis 70 ans dirigent ce Land, le plus riche d’Allemagne, se prennent une raclée à cause de l’extrême-droite, alors Merkel ne passera pas l’automne. Mais d’autres scenarii sont possibles, comme une poussée des Verts, et une coalition entre conservateurs bavarois et écolos. Du jamais vu ! Décidément il n’y a pas que la bière qui fait tourner les têtes en Allemagne…

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