Le blog de Pierre M. Thivolet, journaliste

Catégorie : justice (Page 2 of 2)

Christiane Taubira : Rayi chien mè di so dan blan !

« On peut haïr un chien tout en reconnaissant qu’il a les dents blanches« ! C’est ce que dit un  “dolo”, un proverbe en créole guyanais. C’est ce que devraient méditer toutes/s celles/ceux qui tombent à bras raccourcis sur Christiane Taubira affirmant que ses couacs de communication seraient dû à une erreur de casting (1), à un manque de compétence…
Incompétente Christiane Taubira ? C’est une universitaire plus brillante en tout cas que beaucoup de ses prédécesseurs au même portefeuille de la Justice. Docteur en économie de l’Université Panthéon-Sorbonne, son directeur de thèse, le professeur Jacques Austruy, qui était tout sauf un idéologue marxiste, disait d’elle «  Elle est l’une des étudiantes les plus brillantes que j’ai connues ».
On lui reproche aussi d’avoir été indépendantiste. Mais cela devrait alors discréditer la quasi-totalité des élus d’Outre-Mer, dont beaucoup sont passés dans leurs jeunes années par la case indépendantiste. Un peu comme Lionel Jospin était passé par celle de l’extrême gauche marxiste lambertiste. Et puis est-ce si stupide que cela quand on a vingt ans en Guyane, en Guadeloupe ou en Martinique de se poser la question de l’avenir et du statut de son pays ? Département français, certes, mais quand même département très particulier, ( certains disent : »Français à part entière mais entièrement à part ») quand on est comme la Guyane un bout d’Amazonie, voisin du Brésil, à 7000 kilomètres de Paris, quand on constate qu’il n’existe aucune vraie perspective de développement économique hors de la situation d’assistanat et de dépendance à l’égard de la métropole. Avoir envisagé l’indépendance comme perspective de développement de la Guyane n’est peut-être pas réaliste, mais en tout cas ce n’est pas infamant ! Et puis c’est oublier que Christiane Taubira s’est surtout distinguée dans la politique outre-mer en s’attaquant au nom de la morale en politique, aux partis « de gauche » aux commandes  des principales villes et collectivités . PSG guyanais, PPM martiniquais, PCG guadeloupéen : Derrière leurs appellations de « socialistes », « progressistes » ou « communistes » , ces partis manient surtout le  « clientélisme », distribuant emplois publics et accès aux logements. En défiant ainsi les potentats locaux, tout en étant « de gauche », Christiane Taubira s’est attirée la haine durable du Parti Socialiste Guyanais, pourtant allié au PS français. Ce qui lui pose d’ailleurs un problème pour un éventuel avenir politique en Guyane: Avec qui faire alliance si elle veut garder son âme ?
Alors, critiquer Christiane Taubira, critiquer le bilan quasi nul de la politique du gouvernement en matière de Justice(2), oui, ! Mais avec de vrais arguments et non pas un procès en incompétence .
Nous vivons une e-poque formidable !
(2) Christiane Taubira : un bilan décevant après deux ans à la Justice. Blog Le Monde

Taubira : pourquoi tant de haine ?

Franchement, que reproche-t-on à Christiane Taubira ? D’avoir fait une faute de communication ? De manquer d’expérience ? D’avoir « menti » à la France ? S’il n’était pas question de la gestion de notre pays, il y aurait de quoi hurler de rire ! Car, comparée à la plupart de ses collègues au gouvernement, Christiane Taubira, c’est une Einstein !
Faut-il vous faire la liste des « ravis » qui ont occupé des fonctions ministérielles dans les quarante dernières années, gauche comme droite confondues ?Et le Président Hollande avec sa blague sur l’Algérie ou bien encore dans l’affaire Léonarda : On ne peut pas dire que ses trente années d’expérience politique lui aient vraiment servi ! Et Jacques Chirac décidant de dissoudre l’Assemblée nationale, lui le fin politique… quelle bourde !
« Démission » : C’est la grande expression aujourd’hui, dés qu’il y a une boulette. Et aujourd’hui c’est « Haro sur Taubira ». Taubira ? Pourquoi elle plus qu’un/une autre ? Et pourquoi pas Sapin qui nous avait enfumé avec sa courbe du chômage ; ou Duflot après les violences lamentables en marge des manifs de Nantes ? Ou Moscovici qui avait bien dû savoir pour Cahuzac . À ce compte là, il ne resterait plus grand monde au gouvernement. Ni dans l’opposition ! 
Pourquoi donc ce « Taubira démission » trouve-t-il un tel écho ? Pourquoi au fond tant de haine à son égard ? Il y a une explication que beaucoup repousseront avec dédain parce qu’elle n’est pas à notre honneur.
Taubira est guyanaise ( et noire…) et l’on a découvert, à la faveur des débats sur le mariage pour tous ( qui d’ailleurs n’était pas « sa » loi, mais celle du gouvernement ) son intelligence, sa grande culture, son art de manier la langue française à la mode des plus grands orateurs de la III ème République. Si elle s’était comportée en « doudou » folklorique, ou en ministre anecdotique comme Rachida Dati, finalement tout le monde aurait trouvé cela normal. Mais  manque de pot, Taubira est une vraie femme politique, plus intelligente, compétente et travailleuse que la plupart de ses collègues politiques. Elle est victime du même traitement qu’il y 12 ans, lorsque candidate aux présidentielles pour le parti radical, elle avait été accusée par les socialistes d’avoir fait perdre Lionel Jospin. Alors que Jean-Pïerre Chevènement, lui aussi candidat, avait été épargné par les critiques, alors qu’il avait obtenu deux fois plus de voix ! On aurait pu d’ailleurs saluer le fait que Christiane Taubira était ainsi le premier candidat noir à une élection présidentielle ( bien avant un Obama aux Etats-Unis)
Où sont-ils aujourd’hui tous ces bobos cultureux  qui, il y a quelques mois, se réunissaient dans un pince-fesses bien pensant au Théatre du Rond-Point pour dénoncer le racisme qui menaçait notre République ? Comme disait à peu près l’humoriste Djamel « représenter Taubira en guenon, c’était tellement con, qu’il valait mieux ne pas faire de la pub pour des personnes ou des journaux qui publiaient de telles caricatures ».
Alors qu’aujourd’hui, il est là, le vrai racisme, les préjugés qui sont au fond de nous, et de notre société. Les noirs ne sont à leur place que lorsqu’ils dansent le zouk, ou qu’il sont ministres de l’Outre-Mer ! Quand aux arabes ? Aux anciens combattants  ou aux banlieues !
Il y aurait, il y a des tas de choses à critiquer au ministère de la Justice, notamment le fait qu’on cherche justement qu’elle est la politique du gouvernement en matière de justice, alors qu’il faudrait résoudre le problème de la surpopulation dans les prisons, réformer la détention préventive, trop longue, repenser le système de l’instruction. L’affaire d’Outrau, il y a 7 ans déjà, en avait pointé les graves lacunes etc, etc… oui, là il y aurait matière à critiquer à Christiane Taubira. Mais pas comme nous le faisons hypocritement aujourd’hui.

Nous vivons une e-poque formidable !

Cahuzac à l’Assemblée, Strauss-Kahn au Sénat: “J’me tire”

source: hervebaudry.blog.lemonde.fr



Pincez-moi, je rêve! j’hallucine, je cauchemarde… 
Ainsi donc, roulement de tambours ( oui, on fait rouler les tambours pour les grandes occasions à l’Assemblée ou au Sénat, ce sont les ors de la République, quoi !), la commission d’enquête parlementaire et son fringant Président, de Courson, allaient montrer leurs griffes. Enfin ! Nous allions voir ce que nous allions voir: La démocratie française en action, le Sénat américain n’avait qu’à bien se tenir. Et le tout diffusé en direct, histoire de bien montrer que le menteur allait devoir rendre des comptes, non mais ! 
En fait de tigre, on n’a même pas vu un chat, ni même un chaton. En tout cas, tout a fait « pschiiiittttt » selon l’expression consacrée par l’ancien Président Jacques Chirac. « Pschiiiiitttt ! circulez il n’y a rien à voir, ni à entendre ».  L’ancien ministre, qui avait juré les yeux dans les yeux qu’il n’avait jamais eu de comptes en Suisse, avant de reconnaître la main sur le cœur, qu’il était effondré de ne plus s’en être souvenu, là il nous a fait le coup de « je respecte trop la justice pour trahir le secret de l’instruction ». 
Pour ceux, qui comme moi, ne savaient pas à quoi pouvait ressembler le trou noir, le néant, le rien, le nul, Cahuzac devant la commission parlementaire, nous en a donné une idée assez juste !
Au même moment, et là, cela devient surréaliste, il y avait DSK devant le Sénat pour donner un cours d’économie sur « banques et évasion fiscale ». En le voyant et en l’écoutant, beaucoup d’entre nous avaient sans doute l’esprit ailleurs, l’esprit mal tourné. Mais là aussi, on croyait rêver: Quelle mouche avait donc piqué les sénateurs ? Ils n’ont trouvé personne d’autres ? Moi, je peux leur en donner des dizaines de noms, d’économistes brillants et compétents.
Mais la journée n’était pas finie: voilà-t-y pas que le ministre de l’Education nationale annonce 10 000 embauches supplémentaires ! Alors que tout le monde nous répète, Cour des Comptes en tête, mais aussi tous les rapports, toutes les études, que nous n’avons plus un rond,  que le problème n’est pas le nombre d’enseignants, mais leur formation, leur rémunération, leur parcours professionnel. Quand dans le même temps, les hôpitaux doivent fermer des services, ne plus remplacer le personnel déjà débordé. quand dans les prisons, qui n’ont jamais été aussi remplies, on est obligé de mettre des matelas par terre pour “accueillir” les nouveaux détenus… 
Alors brusquement on ne se pince plus, on rit nerveusement. Un rire qui se fige en entendant Arnaud Montebourg accuser la commission de Bruxelles d’être responsable de la montée du Front National! Non, mais ce n’est pas possible, ils ont pris quelque chose , ils sont autant “chargés” que les cyclistes du Tour de France …. Ce n’est pas à Bruxelles que nos hommes politiques doivent chercher les raisons de leur discrédit, c’est chez nous, avec ce spectacle lamentable qu’ils nous offrent (façon de parler parce que c’est nous qui payons).
Et là on n’a plus du tout envie de rire. Et là, brusquement on a envie de partir, et on envie ceux qui ont la chance de pouvoir partir. Et l’on comprend, même si on le déplore, tous ces jeunes qui fredonnent avec le rappeur Maître Gim’s(1).
« J’me tire dans un endroit où j’serai pas le suspect
après j’changerai de nom comme Cassius Clay » .
 Nous vivons une e-poque formidable        
(1)”J’me tire, Maître Gim’s” http://www.youtube.com/watch?v=F_rEHfLgdcY
ok, il ne parle pas de Cahuzac, mais comme il chante: “c’est pour la rîme”, et sa chanson n’est pas si mal tournée, non ?

Affaire Cahuzac: Le syndrome Richard Nixon ?

Nixon: Je ne suis pas un escroc

Tout le monde se préparait pour le fameux choc de simplification, annoncée jeudi dernier par François Hollande. Ce devait être l’arme ultime de la boîte à outils gouvernementale. Et là caramba, encore raté ! On a bien eu un choc, mais le choc Cahuzac.
Même s’ils s’en trouvent qui disent « je le savais, je m’en doutais ». évidemment, nous sommes tous estomaqués. Et tout est en train d’être dit et écrit.
Evidemment l’on se souvient des grandes déclarations moralistes et donneuses de leçon de François Hollande, candidat qui avait tant impressionné les journalistes avec son anaphore « Moi président » : « Moi président de la République, il y aura un code de déontologie pour les ministres, qui ne pourraient pas rentrer dans un conflit d’intérêts». Alors ?
Alors, tout sauf « notre démocratie est malade ». Au contraire, elle fonctionne, et elle progresse et c’est tant mieux. Une telle affaire ne serait même pas sortie il y a 20 ou 30 ans.
Tout sauf la « démonstration de la complicité du monde politique et médiatique ». Aux Etats-Unis, qui vont loin dans ce genre d’exercice, cela a donné certes le Watergate, les mensonges de Nixon et sa démission, mais aussi des années d’audition et de procédures souvent sordides contre Clinton dans l’affaire Lewinsky.
Tout sauf les dérives populistes et démagos, les « tous pourris ». Mettre tout le monde dans le même sac. Par exemple Eric Woerth. Pour l’instant, rien n’a encore été trouvé et prouvé par la justice, c’est donc procéder par amalgame, nier la présomption d’innocence. Même si bien sûr, que l’ancien ministre du budget n’ait pas vu de problèmes dans le fait que sa femme exerce le métier de gestionnaire de fortunes, paraît incompréhensible, même si cela n’est pas répréhensible. Ce n’est pas sale, gérer des fortunes, il en faut et ça rapporte, et ce serait idiot de laisser ce travail à des anglo-saxons ou des luxembourgeois. La discussion suivante, imaginaire, paraît pourtant relever du simple bon sens: « Ecoute ma chérie, le temps où je suis ministre, il faudrait peut-être que tu prennes un congé sabbatique, que tu enseignes la finance ou la fiscalité à HEC ou ESCP » Ou bien au contraire : « Chéri, mon boulot de gestionnaire nous rapporte gros, donc, tant pis pour ton portefeuille de ministre, ou alors les anciens combattants ou l’économie numérique ». Apparemment nos hommes politiques n’en sont pas encore là. Il faudrait peut-être importer l’exemple américain de l’audition des ministres pressentis, devant une commission parlementaire.  
D’un mal, on peut faire un bien et de l’affaire Cahuzac, tirer les leçons pour améliorer nos institutions. Cela tomberait pile poil dans la fameuse loi sur la moralisation de la vie politique que François Hollande nous avait promis dans sa période anaphorique du « Moi président »… par référendum si nécessaire avait-il ajouté. Là c’est sûr il obtiendrait un «

Oui» franc et massif !

Nous vivons une e-poque formidable

Sarkozy mis en examen: Une bonne chose ?

L’ancien Président de la République a donc été mis en examen dans le cadre de l’affaire Bettencourt. Ce peut être in fine une bonne chose. Car de deux choses l’une :
Soit au bout de l’instruction, ou même d’un éventuel procès, le dossier se révélera insuffisant pour mettre en cause Nicolas Sarkozy, et alors, fin de l’histoire.
Soit l’ancien Président a effectivement profité de la milliardaire pour financer illégalement ses campagnes politiques et alors il est normal qu’il soit sanctionné.
Dans les deux cas, l’image de la Justice et celle du monde politique en sortiront grandies. Cela signifiera en effet que nul n’est au-dessus des lois et que la Justice travaille dans la plus grande indépendance.
Qui pourrait alors ne pas s’en réjouir ?
Il y a trop longtemps que le « microcosme », hommes politiques, journalistes, juges, sont mis dans le même sac dans l’esprit du grand public sur le thème « tous pourris » « tous copains et coquins » « Justice à deux vitesses » ; Des idées largement entretenues par les démagos de tous bords et dangereuses pour la démocratie. A terme, toutes ces procédures engagées à l’encontre de responsables de tous bords, démontreront que ce n’est pas vrai : Elles et eux aussi doivent rendre des comptes. Ils sont des justiciables comme les autres
Bien sûr, nous aurions pu rêver d’un monde idéal où tous nos élus et tous nos dirigeants auraient été des femmes et des hommes parfaits. Mais reconnaissons qu’en vingt ou trente ans d’immenses progrès ont été réalisés dans le sens d’une plus grande transparence démocratique.
Bien sûr se pose toujours la question du « Qui jugent les juges ? ». En théorie le Peuple, au nom duquel la justice est rendue, mais il n’existe pas chez nous d’élection de Procureurs, comme aux Etats-Unis. Est-ce si mal ?
Bien sûr, l’action politique ne doit pas non plus être paralysée par la multiplication des actions en justice. Mais on en est encore loin dans notre pays!
Il reste maintenant à la Justice à montrer qu’elle est, elle aussi, à la hauteur de cette exigence. On peut notamment s’inquiéter de la lenteur de procédures qui peuvent parfois s’étaler sur des années et des années. Mais là, on aborde le problème de la réforme de notre système judiciaire, le rôle du juge d’instruction, et les moyens financiers dont ils disposent.
Nous vivons une e-poque formidable

Christiane Taubira, ministre des Affaires Etrangères?

Christiane Taubira en Guyane

Christiane Taubira aux Affaires Etrangères, pourquoi ? 
Et pourquoi pas ?
D’abord l’actuel titulaire du poste à l’air de s’y ennuyer grave. Du style: J’ai été le plus jeune Premier ministre de France, j’aurais pu être Président ou à défaut re-Premier Ministre, on n’allait pas me mettre aux anciens combattants, ni au logement !  Quai d’Orsay, ça le fait quand même un peu plus !
Les Affaires étrangères, c’est aussi un ministère de la parole. On l’a vu avec Dominique de Villepin ou Alain Juppé. Christiane Taubira serait épatante dans ce rôle. Ceux qui ne la connaissait pas, ont découvert ces derniers mois ses talents d’orateur, bien loin du cliché «Compagnie créole», systématiquement accolé à tout antillais qui prend la parole. 
Christiane Taubira est également une bosseuse, qui connaît bien les dossiers internationaux. Elle a un doctorat en Economie du développement. Elle a été observateur de l’ONU pour les premières élections libres en Afrique du Sud. Même Sarkozy lui avait confié une mission d’étude sur les accords entre l’Union Européenne et les pays ACPE.
Last but not least : Christiana Taubira, ministre des affaires étrangères, cela aurait de la gueule ! Elle ferait la bise à Obama. Et quelle image de la France envoyée à l’Afrique ! Quant au nouveau géant du monde, le Brésil, elle pourrait leur dire en portugais « Kouman zot fika ? » (non, ça c’est du créole guyanais…) « Tudo bêm, Brasil, sou uma vecina » : Je suis votre voisine, puisque la Guyane est désormais reliée par un pont à son voisin Brésil.
De manière plus cynique, ce serait d’ailleurs bien pour elle. N’a-t-elle pas mangé son pain blanc en premier avec la loi sur le mariage pour tous, qui de toute façon aurait été adoptée ? La suite à la Justice ne va pas être un long fleuve tranquille: Evolution des dispositions concernant les mineurs ou les récidivistes alors que la violence entre délinquants de plus en plus jeunes fait la Une des journaux. Réforme de la Justice et de la carte judiciaire sur fond de crise budgétaire. Surpopulation des prisons dont il faudrait reconstruire 80 %. S’il fait chaud cet été, on peut craindre que les prisons ne s’embrasent et là, bon courage au Garde des Sceaux. Au Quai d’Orsay ce serait plus calme.
Nous vivons une e-poque formidable

Cahuzac et Woerth : Même (in)justice(s) ?

Evidemment, si c’est vrai, ça la fout mal!

Jérôme Cahuzac est donc obligé de démissionner, un peu dans les mêmes circonstances (*) que, il y a trois ans, un autre ministre du Budget, Eric Woerth.
Décidément, ce portefeuille doit porter la poisse: A croire que s’attaquer aux portefeuilles, ceux des contribuables, lutter contre l’évasion fiscale jusqu’aux fins fonds des alpages helvètes, c’est s’exposer à de violents retours de flammes, avec suspicion(s) et rumeur(s). « Ce ne sont que des rumeurs, mais… » dit-on dans les rues de Villeneuve-sur-Lot, la ville dont Jérôme Cahuzac était le maire. Mais… quoi ? Blanchiement de fraude fiscale … Je ne sais pas si Jérôme Cahuzac a, ou a eu, des comptes en Suisse. Je dois même avouer ma naïveté: Vu de loin, comme ça, comme nous tous, vulgaires pékins, j’ai quelques difficultés à imaginer le ministre démissionnaire comme un richissime exilé fiscal. Et je ne connais pas  d’ «indics» comme ceux qui alimentent certains confrères journalistes. ( Pourtant, j’aimerais bien connaître des gorges profondes…).
La justice passera, comme l’on dit,.
Mais au fait, dans les affaires concernant Eric Woerth, on en est où ? Coupable, pas coupable ? Ressortait-il de chez les Bettancourt avec des enveloppes pleines de billets ? Et dans l’affaire de la vente de l’hippodrome de Compiègne, avait-il été coupable de prise illégale d’intérêts ? De trafic d’influence ? Jusqu’à présent, rien: Pas de fumée, ni blanche, ni noire. Et même, des décisions de justice qui concluent plutôt à l’absence de feu. Pourtant à l’époque, que d’insultes, de la part des amis politiques de Jérôme Cahuzac, contre le pauvre (?) Eric Woerth. Sa carrière ministérielle en fût stoppée comme l’est aujourd’hui celle de  Jérome Cahuzac. Est-ce juste? Injuste ? Et dans ce cas, qui réparera cette injustice ? «Pan sur le bec» écrivait le Canard Enchaîné, quand il se trompait. Et chez Mediapart, on écrit quoi ?
Pendant ce temps, le prochain budget n’est pas bouclé, nos déficits s’enfoncent, le chômage s’envole comme les promesses hasardeuses sur le «changement c’est maintenant», le «retour à la retraite à 60 ans», et «demain, on rasera gratis».
Nous vivons une e-poque formidable !

(*) Pour Woerth, ce fût après le Budget, le Travail, puis une « absence de reconduction » à l’occasion du remaniement ministériel de novembre 2010

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