Le blog de Pierre M. Thivolet, journaliste

Catégorie : Kaaris

Meghan vs The Queen : C’est la guerre !

Meghan-Harry contre les Windsor: Quelle drame !

Finie la peur de la Covid ! Oublié le divorce de Lady Di ! Balayée la guerre des Deux-Roses. Aux oubliettes, Cromwell, la République (anglaise) et la décapitation à la hache du roi Charles 1er (Parce que ne l’oublions pas, les anglais ont coupé la tête à leur roi, un siècle avant les français : petit rappel à toutes celles et ceux qui ne voient dans la Révolution française que violences et crimes…). 

L’attaque a été menée depuis la perfide Amérique qui ne se remet toujours pas du divorce de Kim Kardashian et Kanye West … Rien à voir ? Tout à voir au contraire. 

Bien sûr, Meghan n’a ni les formes – certes très chirurgicales et siliconées – de Kim. Et Harry rappe moins bien que Kanye. Et pourtant c’est la même : On est là dans le nec plus ultra de la télé réalité. Le choc des comptes Instagram. 

Bref depuis ce week-end, il n’y en a que pour les Windsor. 

Que les media britanniques soient passionnés, après tout, cela les regarde, comme le fait de continuer à rouler du mauvais côté de la route (LOL) ! mais chez nous… On tartine, on tartine. Sur les plateaux des chaines infos, les spécialistes du gotha ont remplacé – provisoirement – les épidémiologistes. Radios et télés sont en direct depuis les grilles de Buckingham, où leurs envoyés spéciaux nous annoncent d’un ton grave : « Derrière moi, la guerre ! ».

Rassurez-moi : vous n’êtes pas tous et toutes, des lecteurs de Point-de-vue, « l’hebdomadaire de l’actualité heureuse » ? Vous n’avez pas tous chez vous un mug rapporté de Londres, à l’effigie de la reine ? Ah ! si ? 

Bon, alors oublions. 

Que Élisabeth et sa famille font partie des familles les plus riches du monde ; 

Qu’ils sont les plus grands propriétaires terriens de Londres et d’Angleterre ; 

Que leurs états d’âme – pauvre petite fille riche – sont très éloignés de nos soucis de fins de mois. 

Oublions, et saluons le coup médiatique : Combien de followers en plus sur leurs différents comptes internet ? 

En France l’équivalent, c’est le xième clash Booba – Kaaris, dont le monde se fout, mais qui fait les beaux jours actuels de Hanouna and co. On a les people qu’on peut !

 

 

Avis au c… qui m’a volé hier mon macbook, hier entre 12h35 et 12 h 40, dans un restau de la rue de Clignancourt Paris 18 : Rapporte le ce matin , sinon …

C’est arrivé près de chez vous… 
Toi, espèce de c…, fils de p…, sous-m…- les mots ( pas les maux ) me manquent, j’ai été trop bien élevé, mais je vais aller enrichir mon vocabulaire d’insultes en relisant les échanges de tweets entre Booba et Kaaris , au moins ça servira à ça, et de toute façon TU vas te reconnaître –cet avertissement t’est adressé.
Hier donc, entre 12h35 et 12 h40, un petit malin – enfin petit et malin je ne sais pas , en tout cas quelqu’un qui a eu le bras baladeur et rapide, d’ailleurs le bras des voleurs, dans certains pays …, mais, non, pas ce genre de pensées, résiste ! je ne mange pas de ce pain là– Donc hier, dans un petit restau, du début de la rue de Clignancourt Paris 18, fermé sur l’extérieur, pas en terrasse, nous nous étions assis pour déjeuner et pour travailler. Sur la table mon ordi, une bombe, qui coûte un bras – bras que dans certains pays pour les voleurs… non, encore une fois, même fou de rage, ne pas se laisser aller…– , un macbook pro touchbar 512Go SSD, sur lequel nous avons beaucoup de choses, des montages vidéos en cours, des dossiers ou des textes en cours, évidemment des tas de documents téléchargés, évidemment de la compta, évidemment des tas de comptes avec mots de passe. C’est pas un jouet pour se mater netflix ou des films de boule, mais un outil de travail. 
L’ordi était donc ouvert sur la table à côté de moi , avec un collaborateur, nous venions de regarder un site, un lien, des photos. Et puis d’un coup, plus rien sur la table. Là, on se dit, c’est une blague, David Copperfield sort de cette table, où est la caméra cachée, et puis, non, c’est bien un cauchemar, l’ordi a disparu. Il était là sur la table, à 30 cm de mon bras ( que dans certains pays… non, pas encore cette idée...), face à un mur, impossible de le prendre sans me passer sur le côté de l’épaule… 
L’espace d’un scillement, une belle journée de fin d’été se transforme en chemin de croix… 
D’abord, essayer de localiser le mac, puis essayer de le bloquer, puis de déclencher l’effacement à distance, puis … changer les mots de passe – c’est dingue, le nombre de mots de passe que l’on peut créer…-, puis faire le point sur ce que l’on n’avait pas encore sauvegardé sur le cloud , et l’on se rend compte que l’on a été moins prudent qu’on ne le pensait. Puis la police, puis l’assurance, même si…Puis le sentiment qu’il ne nous reste que nos yeux pour pleurer, c’est dingue que l’on peut être addict … totalement digitaldépendant…
Donc je te préviens, toi l’ordure, le… – voir les comptes de Booba-Kaaris pour compléter -, notre vengeance va être terrible. 
D’abord notre e-vengeance, Car tu ne le sais pas, mais nous à N7 Productions, nous ne sommes peut-être pas Xavier Niel ou Mathieu Pigasse, mais nous avons le bras long – Et le bras des voleurs dans certains pays… non, pas cette idée, encore …-.Nous sommes en connexion directe avec Steve. Oui, Steve notre grand maître, l’immortel gourou de la secte des témoins de Apple. Eh ! bien nous l’avons mis au courant, il est très en colère, il a mis sur le coup tout ce que Cuppertino compte comme développeurs et hackers. Non seulement tous tes mac vont être bloqués, mais d’ignobles vers ( worms )vont t’attaquer toi et tes descendants pour 1000 générations.
Toujours pas décidé à rapporter l’ordi là où tu l’as volé ? 
Eh ! bien apprends également que les réseaux de N7 productions vont bien au-delà des mers. Et que nous avons mobilisé tout ce que la Caraïbe compte de jeteurs de piayes, quimboiseurs, houngans et ils sont en train d’en appeler aux loas les plus terribles qui puissent exister ! Car notre (jeune) société a été placée sous la protection d’Ogun Feray ! L’entends-tu qui chevauche déjà sabre au clair pour venir t‘occire ? 
Toujours pas convaincu ? 
Eh ! bien sache que nos réseaux serpentent également sous la canopée de la forêt amazonienne – qui ne brûle pas partout– jusqu’en Guyane. Et le chamane d’un village du Haut-Oyapock avec lequel nous avons échangé par whats’app est déjà en train d’appeler à la rescousse son ancêtre le jaguar. Et cela va être terrible. Si par hasard tu as réussi à échapper aux brigades du Tigre du ministre Castaner – ce qui paraît peu vraisemblable, à Paris, les voleurs comme toi sont retrouvés dans les 24 heures, ou pas…-tu ne pourras pas fuir la vengeance du jaguar. 
Alors, RENDS notre mac !
On rigole, mais c’est pas drôle, perte de temps, perte d’argent, sentiment d’impuissance, presque de viol ( désolé Marlène, c’est une manière de s’exprimer). 
Et avec cette leçon : Tout sauvegarder, tout assurer, sans jamais être sûr que cela puisse être efficace à 100 %.

Booba- Kaaris : Et pourquoi pas organiser le combat de qui pisse le plus loin ?

Et quand on pense que tout cela leur rapportera encore plus de fric !
Dans une période où tout n’est qu’amour entre nous – on l’a bien vu ces derniers jours, entre policiers et manifestants, sur tous les ronds-points de toutes les routes de France, jusqu’aux Champs-Elysées – les nouvelles péripéties du clash Booba-Kaaris sont une preuve que l’esprit de Noël souffle sur notre pays. 
Ainsi la dernière idée lancée par le Duc de Boulogne ( Elie Yaffa, alias Booba) : un combat de boxe pour régler son contentieux avec son ex poto ( pote, ami) Kaaris.  On ne se défonce plus la gueule à coups de bouteilles ou de flacons de parfum, on se défie sur un ring. Les parieurs sont déjà sur les rangs. 
Moi je trouve ça un peu inconvenant : On pense à Mohammed Ali… The « greatest » doit se retourner dans sa tombe. Car la boxe c’est le « noble art », une discipline qui fait partie de tous ces sports qui ont été codifiés par les anglais, dans le but de canaliser les montées d’hormones de leurs adolescents enfermés dans des collèges de garçons. 
Comme le rugby, un « sport de voyous joué par des gentlemen ». 
Ou le cricket. Un « sport »( ?) qui fait courir des ados, aux quatre coins de l’ancien empire britannique, dans les bidonvilles en Inde, sur les plages des petites îles des Antilles, alors qu’honnêtement pour en comprendre les règles, il faut vraiment être anglais, manger du rôti de porc avec de la sauce à la menthe suivi d’une jelly en dessert tout en conduisant à gauche. 
Mais revenons à nos moutons, à nos rappeurs, gonflés aux anabolisants 
Plutôt qu’un combat de boxe, ne devrait-on pas préférer le concours de celui qui a la plus grosse (bite…) . Ou encore de celui qui pissera le plus loin. 
C’est ce que font les gosses dans les cours de récré. Et cela correspond bien au niveau de leurs échanges qui font plus de buzz sur les réseaux sociaux que les pétitions de n’importe quelles campagnes pour sauver la planète.  
Cela serait bien dans l’air du temps, On insulte, on clash, on fake… 

PNL : Des Tarterêts à Miami Beach

PNL: En mode racaille mais fashion

Grâce à l’électronique, aux synthés, au numérique, n’importe qui peut, sans beaucoup de moyens, répéter et s’enregistrer au fond de sa chambre. On sample, on mixe, on vocode, on autotune, et, encore plus fort, d’un clic, on met en ligne, on diffuse sur la toile.
Comme les deux frères de PNL. PNL, la dernière coqueluche du rap français, tendance cloudrap, Ils font le buzz car ils sont l’illustration de la révolution de l’alliance entre le digital ( le numérique) et le net (la toile ). On peut être comme eux des Tarterêts à Corbeil-Essonnes et devenir planétaire. C’est génial. L’industrie traditionnelle de la musique est bousculée, les cartes des circuits de production et de distribution sont rebattues, et les revenus suivent, ou en tout cas, peuvent suivre. Car on ne vend plus de la musique, une chanson, un « opus «, on télécharge, on écoute en « streaming », et on vend un mix : De la pub, une marque, une tendance, un look.
PNL s’est fait remarquer avec QLF, « Que La Famille ».
Ce titre annonce qu’ils nous excluent, qu’ils n’en ont rien à foutre des autres en dehors de ceux qui vivent dans leur cité, la « famille »  Ils boudent les promos traditionnelles, on ne les a vu ni chez Ruquier ni chez Drucker, mais peut-être feront-ils Yann Barthes? Et pourtant ils battent des records de téléchargement, ils ont fait même plus fort que les stars américaines, les poids lourds comme Beyoncé ou Rihanna. Et ils se font de la maille, de la thune, du biff, du biz. Et si dans leurs textes, les deux frères se la jouent racaille, côté style, c’est fashion. T-Shirt Dolce & Gabbana à 275 € ou ceux du créateur Philippe Plein à 400 €.
Après tout, pourquoi pas ? C’est pas plus mal que les « Si à 50 ans, t’as pas de Rolex, t’as raté ta vie » d’un Jacques Séguéla. Si cela peut donner l’envie de l’effort, du travail, de la persévérance à des tas de petits jeunes qui ont le sentiment que chez eux c’est no future, tant mieux. Si cela peut donner envie de chercher des punchlines, de mémoriser des dizaines de rimes, de participer à des impros, d’écrire, de lire: C’est encore mieux.
Les paroles, les textes, les mots. L’univers du rap français, c’est souvent , essentiellement ? des récits de « Nique la police », des histoires de « deal », de grosses fumettes. Est-ce vraiment le seul univers que les jeunes de cité connaissent aujourd’hui ? Et puis bien sûr, des meufs, des filles qui sont de bonnes tepu, de suceuses de bites, une avalanche de fantasmes qui transpirent un univers de mecs obsédés par les femmes, mais frustrés dans leurs désirs, un monde de gros machos qui s’exhibent en disant : C’est moi qui ait la plus grosse. En écoutant les paroles de PNL, comme celles de dizaines d’autres , Kaaris, Booba, etc…téléchargées, chantées, répétées par des millions, on se dit que décidément ce n’est toujours pas facile d’être une femme dans notre société. Après 50 ans de féminisme et d’éducation égalité hommes-femmes, c’est un peu consternant. Quant à l’homophobie…
« J’suis dans ta ville, j’suis dans ta rue
En bas c’est dead, j’souris à l’envers
J’suis dans ta ville, j’suis dans ta rue
J’m’en bats les steaks, ma bite va leur plaire »
Qui fait écho aux rappeurs américains, comme Kanye West qui peut chanter :
« Tu vois, y’a les meneurs et y’a les suiveurs
Mais moi, je préfère être une bite qu’un suceur »
Sans que personne ne proteste. Et pour conclure avec PNL ;
«J’m’en bats les couilles, j’suis faya
J’vogue sur une plaquette d’aya
J’sais pas pourquoi j’déraille « 
Nous vivons une e-poque formidable

Booba-Kaaris: Faut-il être macho et homophobe pour être rappeur?

C’est un genre qu’ils se donnent: Sans doute pour faire du « buzz », les rappeurs se « clashent » sur internet. Oh! Rien de très nouveau: On est dans le registre : J’en ai un plus grosse que toi. Je pisse plus loin que toi ! Viens-là si t’es un homme. T’as pas les couilles de le faire, etc.… et les « followers » de tous ces rappeurs de compter les points (les poings ?).
Un des ressorts de la création dans le rap est la  « battle », la bataille entre deux chanteurs, deux bandes qui s’affrontent par leurs textes, où les coups de poings sont remplacés par des coups de rimes plus ou moins inspirées. Ca donne parfois, n’en déplaise à l’inculte Eric Zemmour,des créations incroyables, des jeux avec les textes d’une grande richesse. Les maîtres en ce domaine, les rappeurs américains, ont parfois des phrases d’une telle complexité qu’il ne suffit pas de (bien) parler l’anglais pour comprendre toutes les allusions et les références. Comme Kaynee West par exemple, qui même s’il a un peu pété les plombs aujourd’hui, est un créateur inspiré et cultivé. Comme lorsqu’il chante » I see blood on the leaves », « je vois du sang couler sur les feuilles des arbres », il fait référence au Ku Klux Klan qui pendait des noirs sur des arbres à l’entrée des villages et à la chanson de Nina Simone, en 1965 : « De bien étranges fruits ». Ou lorsqu’il parle de sa mère qui lavait des vêtements qu’elle ne pouvait porter car ils étaient pour les blancs. Ou encore lorsqu’il rappelle «  My momma was raised in a era when, clean water was only served to the fairer skin », qu’elle n’avait pas le droit de boire de l’eau pure, qui, jusque dans les années 1960, dans certains Etats du Sud,  était réservée aux blancs[1].
Mais beaucoup d’autres textes sont plus « bourrins », genre : » J’en ai une grosse » et quand aux femmes, c’est toujours : «Je sors avec ma pute », etc…
Le problème n’est pas la grossièreté. Après tout, « Fernande » de Brassens, le « Zizi » de Perret, etc.… appellent un chat un chat. On peu citer encore Arthur Rimbaud, et son fameux « Sonnet du trou du cul » : « Obscur et froncé comme un œillet violet. Il respire, humblement tapi parmi la mousse. Humide encor d’amour qui suit la fuite douce »
Le problème est lorsqu’il ne reste que cela. « Se tenir en permanence les couilles en chantant « wesh, wesh », en multipliant les insultes, parfois les appels au meurtre, comme donc, depuis quelques jours entre les 2 rappeurs : « Je boirais ton sang » dit Kaaris à son ancien pote Booba, et il continue, très subtil : «  Continue à ouvrir ton cul, espèce de salope! Il va être tellement large, tu vas voir ce que je vais rentrer dedans! Ton clavier, ton ordi, tes jouets pour enfants, ta poussette, tout! Je vais te briser en deux, putain«. Pourquoi cette obsession de la sodomie ? Pourquoi les filles sont toutes des putes ?
Au lieu de s’inquiéter du formatage garçons en bleu – filles en rose, à l’école, nos dirigeants feraient mieux de s’attaquer au machisme et aux préjugés, là où ils sont : Car ces clashs ont plus d’influence sur les « djeuns » que n’importe quelle déclaration de Najat Vallaud-Belkacem.
Le combat, il est dans les locaux poubelles, là où en 2012, Sohane fût brûlée vive, à Vitry-sur-Seine, parce qu’elle était quoi ?  Une « bitch », une pute ? , Non une jeune fille de notre temps. Les clashs entre Booba, Kaaris and co sont donc  loin d’être anecdotiques.
Nous vivons une e-poque formidable.
Heureusement, il y en a qui ont de l’humour, comme Waly Dia dans cette parodie



[1] « Black Skinhead » et « New slaves »

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