Le premier prénom du #royalbaby. L’enfant numéro 3 de William et Kate, merveilleuse Kate, rayonnante de fraîcheur dans sa robe rouge, 8 heures seulement après avoir accouché d’un bébé de 3 kilos 8 sans péridurale. Après ça, Mesdames ne venez pas nous expliquer qu’accoucher c’est pénible, qu’il vous faut un congé maternité. On vous répondra désormais : Fais comme Kate. Au boulot !
Pour en revenir aux prénoms, le #royalbaby n’en aura pas qu’1 mais au moins 3.
Comme son frère aîné George, qui s’appelle également AlexanderLouis. Ou comme sa sœur Charlotte, qui s’appelle également Elizabeth, Diana, nom de l’arrière grand-mère, la reine et de la grand-mère, Lady Di, of course.
Donc, parmi ses prénoms il y aura Philip, forcément, comme le Duc d’Edimbourg: Il faut bien récompenser le type qui depuis 70 ans marche toujours un pas derrière son épouse. Et Charles, le grand-père, dont il faut bien récompenser la royale patience, être Prince héritier à bientôt 70 ans, ça fait pas très sérieux. Dommage pour lui qu’Elisabeth 2 ne soit pas comme Juan-Carlos d’Espagne, qui lui a abdiqué en faveur de son fils Felipe, pas encore 50 ans.
Mais alors son premier prénom ?
Harry, c’est déjà pris, dommage parce que Harry Potter ( 500 millions d’exemplaires vendus et 8 films à succès).
Richard, a été déjà pas mal galvaudé par Shakespeare il y a 400 ans. C’est un prince moche et bossu, jaloux de son frère aîné, le roi Edouard, qui lui gouverne avec bonheur. « J’ai bien l’intention de prouver que je suis un méchant », déclare-t-il. Pas terrible donc pour un royal cadet.
Du côté de la République En Marche, on parie sur Emmanuel ( si , si !). Ce serait un hommage aux racines anglaises de notre Président, puisqu’on le sait désormais l’arrière-grand-père d’Emmanuel Macron, était un soldat britannique de la Première guerre mondiale, George William Robertson.
Manu de Windsor, ça aurait de la gueule non ? Réponse sous 24 heures, les paris restent ouverts.
En France, nous discutons de l’opportunité de rebaptiser un parti « Les Républicains ».
A Londres, on s’extasie sur le Royal baby 2.
Et pas qu’à Londres, puisque chez nous, depuis 24 heures, nous avons le droit au défilé de tout ce que les medias comptent de « spécialistes » des têtes couronnées, des monarchies, du protocole, des heurts et malheurs de tous ces Princes et Princesses, qui aujourd’hui sont tellement « modernes », à l’unisson de leurs peuples, des gens comme nous en fait, sauf qu’ils ne seront jamais menacés d’aller faire la cour à Pôle Emploi. Ainsi cette information “étonnante”: Le Prince William, qui est appelé à régner – enfin après sa grand-mère qui semble bien partie pour entrer dans le Guinness book pour battre tous les records de longévité, toutes catégories, et après son père, qui continue à porter le kilt avec élégance – le futur roi, donc, est en congé paternité ! Comme tout le monde, c’est dingue, non ?
Dingues aussi tous ces commentaires qui en rajoutent sur la chance des britanniques d’avoir ainsi un si beau symbole national, qui leur coûte certes cher tous les ans, mais leur rapporte encore plus en tourisme et produits dérivés: Les ventes de mugs « Royal Baby 2 » détrônent déjà celles des T-shirts Messi ou des sous-vêtements Beckham. « Nous avons besoin de bonnes nouvelles, les français comme les britanniques ont besoin d’un peu de rêve ! » entend-on ici ou là. Comme si la royale naissance allait compenser les milliers de morts au Népal, les attentats de janvier, la hausse du chômage.
Notons quand même que ces anglais tellement chanceux d’être en royauté nous avaient montré la voie près de 150 ans avant notre révolution. Leur éphémère République proclamée par Cromwell avait fait décapiter le roi Charles 1er, et à la hache, en plus, ce qui franchement était digne des bourreaux actuels de Daesh.
Un sort (la décapitation en moins) auquel a échappé de justesse la Reine, il y a vingt ans, à l’époque de Diana, princesse des cœurs, icône des épouses bafouées.
Ce rétablissement d’image des souverains britanniques est tout à fait remarquable. Même si leurs recettes, comme la conduite à gauche et les jellies, ne sont sans doute pas importables sur le continent, les conseillers en communication, les « spindoctors » de nos dirigeants devraient en prendre de la graine.
La tâche risque cependant de se révéler ardue avant 2017: Le look énarque, même avec des lunettes relookées et danoises, est moins flashy que les tenues vert fluo avec chapeau « retour de pique-nique» qui est la marque des Windsor. Et puis cette famille est décidément très douée pour retourner les situations, même les plus limites, en sa faveur: Ils ont réussi à devenir le symbole de l’unité britannique, à se faire passer pour plus écossais que Sean Connery alors qu’ils sont plus allemands qu’anglais, plus Saxe-Cobourg-Gotha ou Schleswig-Holstein-Sonderbourg-Glücksburg, famille d’origine de Philippe d’Édimbourg avant son mariage avec la reine Elisabeth.
Notons que décidément les allemands sont vraiment partout: D’ici qu’Angela Merkel fasse valoir ses droits sur Buckingham Palace…
Fort heureusement, la chancelière n’a aucune raison de le faire. Chez elle, sa popularité est aussi importante que celle de Kate et de William. Mais sans tralala monarchique et salut à la foule. Et sans chapeaux. En matière de parades et de jeux destinés à endormir les peuples, les allemands ont beaucoup donné il y a 70 ans. Et aujourd’hui ils ont une préférence pour la transparence et la simplicité de leur République. Et chez eux, peu d’entre eux songeraient à baptiser un parti «Républicains». Seule l’extrême droite l’avait fait. Mais jusqu’à présent, cela ne lui a pas porté chance puisqu’elle n’a jamais pu entrer au Bundestag.
Alors qu’il n’est pas sûr que la naissance du « Royal baby 2 » évite ce risque au Parlement britannique où le très xénophobe Parti Ukip pourrait bien faire son entrée.
Les élections britanniques se déroulent dans 4 jours, et elles seront plus importantes pour l’avenir des Britanniques, de l’Europe et du nôtre, que le prénom d’une Princesse ou le changement de nom d’un Parti.