Le blog de Pierre M. Thivolet, journaliste

Catégorie : Macron (Page 7 of 8)

Ce soir c’est LE match !

Ce soir, on vote la jeunesse contre la vieille dame.   

C’est l’affiche du jour, le match, la rencontre, le choc ! Le sélectionné surprise contre la vieille dame.
Monaco – Juventus ( Turin étant surnommée la vieille dame… Bien sûr).
Parce que en ce qui concerne l’autre rencontre, celle, électorale, qui devrait durer 2 heures et demi, pas sûr qu’on y voit du beau jeu. Cette campagne présidentielle n’est que haine, ragots, rumeurs et fake news. …
Bien sûr, on jettera un coup d’œil de temps en temps, on regardera son tweeter, ou son mur Facebook. Il y aura les replays. Et puis les commentateurs se chargeront de commenter, pendant des heures. C’est fou ce que l’on peut avoir à dire pour occuper l’espace-temps du tout info. Et puis d’autres commentateurs commenteront ce que les premiers commentateurs auront commenté. C’est le carrousel infernal de cette campagne où depuis des mois le ban ( pas le banc …LOL!) et l’arrière-ban de nos hommes/femmes politiques défilent à longueur d’antenne. On en découvre des tas. Et, comme au nom de l’égalité du temps de parole, c’est moitié pour Macron, moitié pour Le Pen, on nous inflige des intervenants qui sont – comment dire ? consternants ? effrayants ? saoulants ? –
Interrogé du temps de 7 sur 7 par Anne Sinclair au sujet de sa prévention à l’égard des medias et de la télé, le réalisateur Jean-Luc Godard, expliquait à peu près ce qui suit : Lorsque vous parlez de Hitler et de l’holocauste, vous donnez 3 minutes de temps de parole à Hitler et 3 minutes aux juifs…
Attention, bien sûr, l’extrême droite française n’a rien à voir avec Hitler, elle n’a pas de moustache par exemple. Mais cet exemple pris par Godard – certes le bobo, l’intello type, en plus un peu suisse, mais génial quand même – a de quoi faire réfléchir ?
Donc ce soir, ce sera Monaco-Juve. Et en matière de punchlines, celles de Kylian Mbappé.
Pour le reste, la partie, celle qui engage notre avenir, se jouera dans les urnes, Dimanche.

Et dans le fond, nous savons bien ce qu’il nous faudra faire. Non ?

Touche pas à mon euro. Hands off from our euro

L’euro : un atout, un rempart, pas une faiblesse, ni un handicap.
C’est une rengaine reprise par les politiques de tout bord et pas seulement par les extrêmes: La faute à l’Europe, à Bruxelles, à l’euro ! 
Vous n’arrivez pas à trouver du boulot ? C’est la faute à l’Europe.
Les charges salariales, le RSI, l’URSAFF, les normes sanitaires, les radars tatillons, c’est la faute à Bruxelles et à ses « diktats ».
Des migrants squattent à nouveau les trottoirs et les rues près de Stalingrad ou La Chapelle à Paris ? C’est la faute à Schengen.
Nous n’arrivons pas à terminer le mois ? C’est la faute à l’euro.
Bruxelles, l’Europe, l’euro :  C’est bien pratique pour nos dirigeants politiques qui se défaussent de leurs responsabilités et de leur incapacité à nous adapter au XXI ème siècle, comme le font tous nos voisins.
Si l’Europe pouvait parler, elle nous dirait que TOUS les autres pays (ou presque) connaissent croissance et baisse du chômage. Même l’Espagne.
Et que personne n’a imposé à la France d’avoir la fiscalité qu’elle a, qui plombe l’activité des PME et des TPE.
Que si le prix de la baguette a augmenté, c’est surtout parce qu’en France, les charges sur les salaires sont parmi les plus élevées d’Europe. 
Que si les loyers sont nettement plus chers à Paris qu’à Berlin ou Bruxelles, ce n’est pas l’euro, mais le manque de logements chez nous !
L’euro nous a apporté stabilité monétaire et stabilité des prix. Mais nous n’y croyons pas.
Oubliée l’époque – sous Giscard – où l’inflation était à 2 chiffres. On appelait ça, la valse des étiquettes. Oubliées les dévaluations du Franc, tous les étés, c’était le même cinéma, la Banque de France suppliant la Bundesbank de « sauver » le franc.
Et puis n’a-t-on pas fini par l’aimer cette monnaie, ces pièces dont une face commune représente notre Europe, ce petit bout de continent qui tente de tirer son épingle du jeu dans le concert des superpuissances qui s’annonce.
L’union fait la force, alors : Touche pas à mon euro.

Relire Félix Eboué, le premier à avoir rallié De Gaulle en 1940

Imaginerait-on De Gaulle ou Félix Eboué voter Le Pen ?
Il y aura bientôt 80 ans, le 1 juillet 1937, Félix Eboué, premier noir, gouverneur général de la Guadeloupe prononçait un discours à la jeunesse, intitulé « Jouer le jeu » et dont voici quelques extraits :
« A cette jeunesse que l’on sent inquiète, si incertaine devant les misères de ces temps qui sont les misères de tous les temps ; à cette jeunesse, devant les soucis matériels à conjuguer ; à cette jeunesse dont on veut de part et d’autre, exploiter les inquiétudes pour l’embrigader (…)N’ai-je pas pour obligation de lui dire ; ne te laisse pas embrigader… Jouez le jeu !
Jouer le jeu, c’est être désintéressé.
Jouer le jeu, c’est piétiner les préjugés, tous les préjugés, et apprendre à baser l’échelle des valeurs uniquement sur les critères de l’esprit. Et c’est se juger, soi et les autres, d’après cette gamme de valeurs. (…)
Jouer le jeu, c’est savoir tirer son chapeau devant les authentiques valeurs qui s’imposent par la qualité de l’esprit et faire un pied de nez aux pédants et aux attardés.
Jouer le jeu, c’est accepter la décision de l’arbitre que vous avez choisi ou que le libre jeu des institutions vous a imposé.
Jouer le jeu, c’est, par la répudiation totale des préjugés, aimer les hommes, tous les hommes, et se dire qu’ils sont tous bâtis selon la commune mesure humaine qui est faite de qualités et de défauts.
Jouer le jeu, c’est respecter nos valeurs nationales, les aimer, les servir avec passion, avec intelligence, vivre et mourir pour elles, tout en admettant qu’au delà de nos frontières, d’authentiques valeurs sont également dignes de notre estime, de notre respect. C’est se pénétrer de cette vérité profonde: “Tu sauras, autant qu’il est donné à l’homme, que la nature est partout la même..” et comprendre alors que tous les hommes sont frères et relèvent de notre amour et de notre pitié. (…)
En juin 1940, Félix Eboué a été le premier gouverneur à rallier De Gaulle, faisant basculer l’Afrique Equatoriale dans son camp. C’est lui qui recrutera les premiers soldats de la France Libre en Afrique. De Gaulle le nomma premier Compagnon de la Libération. En 1949, ses cendres furent transférées au Panthéon, le premier noir dont la mémoire a été ainsi honorée sous l’inscription: « Aux grands hommes la Patrie reconnaissante ». Imaginerait-on De Gaulle ou Félix Eboué voter Le Pen ?

Fatigués de cette campagne présidentielle ? Vite un coup de Grande Vadrouille

La Grande vadrouille: Même les allemands en rit !  
La France va mal, la politique va mal, les medias vont mal. La preuve : La re-re-re-diffusion de la Grande Vadrouille. Et une nouvelle fois Bourvil et De Funès ont battu des records d’audience. Plus forts que Fast and Furious qui pourtant en matière de muscles et de grosses cylindrées écrasent tout le monde…
Pour beaucoup d’entre nous, c’était la xième fois qu’on voyait ce film. On se dit: Allez juste 5 mn. Et puis on regarde jusqu’à la fin, et on rigole aux mêmes blagues, aux mêmes répliques.
Il faut dire que la Grande Vadrouille, ça fait du bien.
Bien sûr, c’est la défaite, l’occupation. Mais la France y est belle, sans hyper ni cité. Une France comme sur une affiche électorale de François Mitterrand, un petit village serré autour de son église. Et puis les allemands n’y sont pas ceux d‘aujourd’hui, ceux de Merkel, tellement agaçants parce qu’ils font tout bien, tout leur réussit. Même leur démocratie. Ras-le-bol de toujours nous les citer en exemple : « Les allemands eux engrangent des excédents commerciaux » « Les allemands eux ont réduit leur déficit budgétaire » « Les allemands eux pratiquent le consensus »
Au moins dans la Grande Vadrouille, nous prenons notre revanche, et en plus gentiment. A coups de citrouille ou pots de peinture contre la Wehrmacht. Les allemands y sont à leur place. Ridicules plus que méchants.
Et nous, bien sûr on s’engueule, on n’est pas des héros, mais in fine on fait le bon choix, le riche allié à l’ouvrier, même si c’est pour lui monter sur les épaules.
Et tout ce petit monde de se réconcilier autour de la France éternelle qui ne ment pas, celle de nos grands vins que le monde entier nous envie, anglais et allemands en tête.
A consommer avec modération.
Sauf que si Dimanche soir nous avons la gueule de bois, cela risque de ne pas être par excès de boisson.

Nous vivons une e-poque formidable !

Débat télévisé présidentiel: Entre dîner de cons et 10 petits nègres.

Déjà un absent sur la photo de famille du Grand débat: 10 et non pas 11
On hésite : Un remake de dîner de cons ? Mais qui dans le rôle titre ? Et puis onze candidats et 2 journalistes, ça fait 13 à table : Mauvais présage. 
Ou alors les « 12 salopards », comme dans le film, où 11 condamnés sont graciés contre une mission suicide censée sauver le débarquement de 1944, donc la démocratie. Un peu simpliste, mais haletant. Alors que le grand débat, même avec Mélenchon en chauffeur de salle, c’était un peu … chiant.
Il faut dire que 3 heures 30 divisées entre 11 intervenants, il restait 15 minutes de temps de parole, tronçonnées en séquences d’1 mn 30. Pas le temps pour des débats, sauf peut-être pour des saillies, comme celle de Philippe Poutou : « Nous, quand on est convoqués, on n’a pas d’immunité ouvrière ».
A part ça, les lignes vont-elles bouger ? Les électeurs cachés vont-ils faire leurs coming-out ? Les indécis se décider ? Pas sûr.
Pas sûr non plus que le « grand débat » ait été un moment « historique », comme l’ont rabâché pendant plusieurs jours tous les medias. Aucune démocratie n’avait imaginé ou même osé imaginer un tel débat. Et l’on comprend pourquoi: La cacophonie n’est pas la démocratie. On veut nous faire croire que donner la parole à tout le monde, c’est la démocratie, la vraie, à l’ancienne, à la grecque, genre Ecclesiaqui se réunissait sur l’Agora. Sauf qu’on oublie de nous préciser que les débats entre citoyens dans l’Athènes antique, n’étaient réservés qu’à une élite, moins d’un dixième de la population, les femmes aux gynécées, les non grecs et les esclaves à la cave. Quant à l’absentéisme: 2000 votants sur 400 000 habitants…
Le grand débat, donc, pas de gagnant, mais beaucoup de morts. Un peu comme dans la chanson et le roman Les dix petits nègres.
Sauf qu’à la fin du roman, tous sont morts, le coupable s’étant suicidé.
Alors que là, le 7 mai, il en restera un :
Un petit nègre se retrouva tout esseulé
Se pendre il s’en est allé
N’en resta plus… du tout .
La corde pour nous pendre en l’occurrence, ce serait, ce sera l’abstention.

Nous vivons une e-poque formidable.

On pourrait pas voter plus vite ?

Y-a-t-il encore un pilote dans l’avion France ? 
Plus que 20 jours jusqu’aux élections. Quel supplice ! Le printemps affiche des températures d’été et pourtant nous sommes en plein brouillard. Qui seront les deux « heureux » élus qualifiés pour le second tour ? Les unes et les autres s’y voient déjà. Certains font appel aux comparaisons sportives, promettant une remontada et annonçant des votes cachés. D’autres comptent sur l’arbitrage vidéo et le ou les débats télévisés. A 11… Ça va pas nous aider à y voir plus clair.
Le suspens est donc insoutenable, d’autant plus que les problèmes eux paraissent s’accumuler.
Prenez la Guyane. Qui pouvait penser que cinquante ans d’incuries pourraient être amendés par 50 heures de discussions ? Donc les ministres rentrent à Paris – il faut bien qu’ils préparent leurs cartons de déménagement – et sur place c’est toujours la grève générale. Mais pas sûr que les prochains jours soient aussi fraternels et pacifiques que ces dernières semaines. Et puis qui à Paris a aujourd’hui la légitimité et la durée nécessaires pour décider quoi que ce soit de sérieux donc de couteux pour la Guyane ?
C’est la même chose avec les prisons. Qui à force d’être au bord de l’implosion, vont bien finir par exploser. Et puis il y a le terrorisme. Pourvu que nous soyons bien gardés. Il y a la création d’emplois. Baisse ou pas des charges ? Et quid de la fiscalité ? Et de nos retraites ? Et de l’assurance-maladie ? Et de l’hôpital public ? Et des prothèses dentaires ?
Et les canards du sud-ouest ? Et les fraises espagnoles. ? Et l’Europe dans tout ça ?
3 semaines encore à attendre. Puis voter une deuxième fois 15 jours après. Puis à nouveau voter deux fois pour les législatives. Et quand on pense que certain/e/s voudraient qu’en plus on revote pour des référendums.
Nous sommes bloqués jusqu’à la mi-juin. Ensuite les congés-payés partiront en congés.
Nous serions des ours en hiver, on appellerait cela hibernation. Ce printemps, en France, on appelle ça élections. Avec un réveil en septembre.  

Nous vivons une e-poque formidable.

Le Pen aux Kerguelen ?

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Aux Kerguelen, aussi il faut défendre la France !
Après le premier débat télévisé des présidentielles, nous nous sommes retrouvés dans un état second, ( de second tour ? ).
D’abord nous avons été 10 millions pour suivre ce débat. Et 10 millions ce n’est pas rien. C’est même un record. Et qui disait que nous étions des limaces qui ne nous intéressions pas à la politique ? On s’y intéresse mais encore faudrait-il qu’elle en vaille le coup, qu’elle s’écrive Politique, avec un grand P quand notre avenir est jeu. Et là, il l’est. Et ce n’est pas un jeu.
De ces 3 heures et demi de débat ( moins les assoupissements) nous sommes ressortis confortés dans nos choix. En tout cas pour ceux qui – qu’il pleuve, qu’il vente – ont déjà fait leur choix. Pour les autres, eh ! bien chacun(e) a été comme ce qu’on attendait, mais en vrai, en grand sur le petit écran.
Mélenchon ? Quel tribun ! On croirait Jaurès ( j’ai pas connu, mais on m’a dit), Malraux ( j’ai pas connu mais on m’a dit). Il pourrait nous promettre la lune, qu’importe, quel orateur !
Hamon ? : Un ange passe, les ailes chargées d’un certain ennui.
Fillon ? Droit dans ses bottes, mais il est vrai que l’on a aussi beaucoup regardé son costume, la coupe, le tissu…
Macron ? On annonçait qu’il se ferait enfoncer par les autres, parce que sans expérience, et puis non ! Et quand on tente de le mordre aux mollets, il sort les crocs.
Le Pen ? Marine était fidèle à elle-même. Mais pourquoi faire ? Au mieux elle va arriver en tête du premier tour et se fera battre au second. Au pire ( pour elle ) elle pourrait même se faire doubler par les deux en on : Macron, Fillon. Et là ce serait le début de la fin. On annonce une nuit des longs couteaux où son bras très droit, Philippot, serait sacrifié. On annonce une fin à la César où Brutus aurait le visage angéliquement blond de Marion. Mais la nièce pourrait-elle avoir un autre avenir que celui de sa tante ou de son grand-père ? C’est-à-dire représenter éternellement  sans jamais accéder au pouvoir, le quart d’entre nous  qui en ont marre, qui veulent renverser la table, qui crachent à la gueule de Bruxelles, de l’Europe , des autres, du voisin, des journalistes, du microcosme. Tous pourris, sauf ma mère et ma fille. Et encore !
Il faudrait peut-être leur proposer une porte de sortie : Les Kerguelen. C’est chouette les Kerguelen. Un petit bout de France dont il faut défendre l’identité au fin fond de l’Océan Indien sud. Et puis des pingouins et des manchots sur lesquels on peut régner. Et puis Kerguelen, ça rime avec Le Pen , non ?
Nous vivons une e-poque formidable.

Elections : Sauter de la Tour Eiffel sans parachute, est-ce que ça fait mal ?

Revenons au Franc, vite! et au joyeux temps des dévaluations en cascade !
On a tout essayé. Ce n’est pas une émission de télé mais bien le ras-le-bol éprouvé par un certain nombre d’entre nous.  Sortons les sortants. Tous pourris. ILS n’ont rien fait depuis 30 ans. Et donc, si l’on essayait des nouveaux ? Des, qui n’ont jamais été au pouvoir. Donnons leur une chance. C’est ce que l’on entend de plus en plus. Mais qu’entend-on par là ?
Sortir de l’euro accusé d’être responsable de tous nos maux, de l’Europe soupçonnée de rouler pour la seule Allemagne ; couper avec Bruxelles accusé de nous imposer ses « diktats » ; détricoter ce que nous avons fait avec nos voisins depuis 60 ans ? Et cela au moment justement où l’Europe va mieux. Croissance en hausse, endettement en baisse, chômage en chute. Partout, sauf… En France notamment. Cherchez l’erreur : Celle d’avoir trainé à faire des réformes, à nous désendetter, ce que tous les autres ont fait. Mais bien sûr, c’est pas nous, c’est les autres qui sont responsables de nos malheurs.
Soit essayons.
Mais si cela ne marche pas ?  Qui paierait les pots cassés ? Il sera alors trop tard pour regretter nos votes et dire « Si j’avais su ». Mais dans le fond, nous ne croyons pas possible que notre pays puisse faire faillite. Nous sommes la France, quoi ! la sixième puissance économique mondiale. La faillite de l’Argentine, ce n’est pas pour nous. Nous ne sommes pas la Grèce, quand même!
Nous n’avons pas de mémoire. En 1981 aussi, on nous avait vendu un plan de relance, par la consommation, qui a abouti à notre quasi faillite, inflation, fuite des capitaux, 3 dévaluations du Franc, la monnaie que l’on nous pare aujourd’hui de toutes les vertus.
Est-il nécessaire de sauter de la Tour Eiffel sans parachute pour savoir que ça va faire mal ? Car même si c’est conformiste et politiquement correct, descendre du 3 ème étage par l’escalier ou l’ascenseur, c’est quand même plus safe.
Nous vivons une e-poque formidable.

Comment perdre une élection gagnée d’avance: Suite et fin?

Pour nos “amis” européens, no surprise: la France est un pays de politiques corrompus.
Après 5 ans de « capitaine de pédalo », comme disait Mélenchon à propos de Hollande, la messe semblait dite: La droite allait revenir au pouvoir et haut la main. Les 4,5 millions d’électeurs aux primaires démontraient cette profonde envie de changement.
Oh! pas par passion pour François Fillon: On n’allait pas se marrer tous les jours, mais au moins, des réformes seraient faites, les budgets seraient tenus. Pour les flonflons, on reverrait ça dans 5 ans, lorsque notre situation financière, celle du pays, avec notre dette kolossal qu’il faudra bien rembourser un jour, serait un peu moins inquiétante.
Et puis, patatras, c’est le Pénélope gate et Fillon est KC !
Bien sûr, on peut toujours dénoncer un grand complot, pister jusqu’à Bercy les fuites des déclarations fiscales, tenter de plumer le Canard Enchaîné – alors qu’il ne fait là que ce qu’il a toujours fait depuis 100 ans – on peut essayer de démontrer qu’il n’y a rien d’illégal dans le travail discret de ses proches, de lancer 3 millions de tracts avec « #Stopchasseàlhomme », le mal est fait.
Il semble exister un décalage entre les militants, les politiques, qui croient encore qu’il y aura un miracle, et l’opinion publique.
Pas les media ou le microcosme ( deux mots qui sont devenus aujourd’hui presque des insultes ) non! la France de partout, dans la rue, chez les commerçants, à travers les blagues qui ont explosé sur les réseaux sociaux. Même Bernard Pivot, le grand Bernard Pivot, qui a tweeté cette définition du nouveau verbe Pénéloper(verbe) : déf : Travailler dans la plus grande discrétion. Exemple : Chez Madame Claude, certaines femmes pénélopaient à l’insu de leurs maris.
Il faudrait un plan B tout de suite, mais B comme quoi, comme qui ? Et même cela sauvera-t-il, sauverait-il la droite de sa défaite aujourd’hui annoncée ? Alors que l’élection était gagnée d’avance !
Nous vivons une e-poque formidable !

Twitter ramollit-il le cerveau ?

Descartes : Je pense donc je tweete !
Quand Donald Trump veut envoyer un oukaze à Ford, il tweete. Quand Obama veut faire ses adieux, il tweete ou il « post » sur Instagram.
Aujourd’hui, la communication passe par le dernier media apparu, pas seulement internet, mais au sein du web, les réseaux sociaux, et parmi les réseaux sociaux, ceux qui sont les plus rapides, les plus concis : Twitter, Instagram : 140 signes.  Ou mieux : Une photo et un hashtag.
Pas la peine de pointer du doigt les nouvelles technologies, ce ne sont que des technologies. Un peu comme l’électricité qui peut aussi bien servir à la chaise électrique qu’à nous éclairer. Tout dépend donc de l’usage que l’on en fait et là ça se complique. Contrairement à une idée reçue, il est beaucoup plus difficile de faire court que de s’épancher. Ça demande de la technique, du travail. Il y en a même qui tente d’en faire leur métier et on les appelle les journalistes.
Chez nos politiques, c’est un peu la panique. Autrefois, une seule chaîne de télé, les citoyens n’avaient pas vraiment le choix. Aujourd’hui un coup de zapette, un clic de souris et on passe chez Hanouna. Alors ils  s‘y mettent toutes et tous, à la petite phrase, aux « punchlines » qui feront le buzz, et c’est verglas et pluies verglaçantes toute l’année: Des dérapages :
Comme le tweet de Macron dans un avion l’emmenant aux Antilles et parlant d’expatriation.
Comme Vincent Peillon déclarant à la télé: « les juifs à qui on mettait des étoiles jaunes, c’est aujourd’hui un certain nombre de nos compatriotes musulmans ». 
Ou la déclaration du Président du Club de foot de Metz, sanctionné après des (graves) incidents lors d’une rencontre contre l’OL : « C’est comme si la justice sanctionnait le Bataclan ».
Ou encore: « Je suis gaulliste et de surcroit je suis chrétien », raccourci un peu surprenant de François Fillon sur TF1.
Tout le monde n’est pas De Gaulle qui alliait le fond et la forme, capable de détourner la langue française pour en faire des punchlines de génie, comme au moment du putsch d’Alger en avril 1961: « Ce pouvoir a une apparence: un quarteron de généraux en retraite. Il a une réalité: un groupe d’officiers, partisans, ambitieux et fanatiques ». Waou ! trop fort , d’autant plus que quarteron ne veut absolument pas dire quatre, mais métis. Qu’importe: En 140 signes, De Gaulle avait clashé et cassé les généraux ! Et d’ailleurs 24 heures plus tard, le putsch échouait.
Et puis ce n’est pas parce qu’on fait simple que l’on écrit simpliste. On peut être écrivain et écrire en moins de 140 signes : « On est heureux Nationale 7 », très belle contraction poétique de Charles Trénet chantant le route nationale qui mène aux vacances. Ou encore Marguerite Yourcenar: « Quoiqu’il arrive j’apprends. Je gagne à tout coup». Mais le plus fort « Je pense donc je suis ». Descartes twitto avant l’heure. Il est vrai qu’il y a 400 ans René le philosophe tournait 7 fois sa plûme dans son encrier avant de se mettre à écrire.
Nous vivons une e-poque formidable.
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