Le blog de Pierre M. Thivolet, journaliste

Catégorie : municipales

Municipales : La bataille pour Paris se trompe de combat : Il faut brûler Paris !

Municipales à Paris: En fait rien ne change !
C’est LE grand non-dit : Plus personne n’en parle. En tout cas, aucun des candidats déclarés – ou pas encore déclarés – de la bataille pour la Mairie de Paris. Personne n’affiche dans son programme la volonté de brûler Paris. Au sens figuré bien sûr. Dynamiter son cadre étriqué, qui rend impossible un vrai aménagement. 
Paris ? 2 millions d’habitants sur les 67 millions de français. Et surtout à peine 1/5 ème des habitants d’Ile de France. Paris est restée dans ses frontières de 1870 ! Vingt arrondissements autrefois entourés de murailles, aujourd’hui par le périphérique. Ce n’est plus l’ancien monde, c’est le monde d’avant l’ancien monde. Et c’est encore une fois une exception française. 
Il n’y a pas une seule capitale ou métropole en Europe qui soit restée figée comme Paris. 
Londres ? Depuis 30 ans, le greater London, 10 millions d’habitants.
Madrid ? Transformée en Communauté de Madrid.
Berlin ? C’est un Land à part entier, huit fois plus vaste que Paris, forêts et lacs baignables – oui baignables ! – entrent jusqu’au coeur de la capitale allemande, le système de transports, la politique d’aménagement y sont pensés de manière globale et non pour le seul centre de la ville. 
Car à Paris, proposer des solutions municipales aux seuls privilégiés du cœur d’agglomération conduit à mettre en avant la plantation de légumes sur les toits du Parc des expositions de la Porte de Versailles, plutôt qu’un vrai maillage espaces verts, habitat, bureaux au niveau de l’ensemble de l’agglomération. Nous en sommes encore à essayer de rattraper notre retard pour la modernisation des lignes A ou B du RER, alors que c’est tout le système de transports de l’Île de France qui est à repenser. 
Le vrai combat pour Paris serait d’en faire exploser ses limites, de la faire entrer dans notre siècle. 
Mais cela signifierait, notamment pour l’actuelle Maire de Paris, le risque de perdre son Hôtel…

«Nous avons entendu le message des électeurs»: Ca veut dire quoi ?

 Ils n’ont que ça à la bouche, tous bords politiques confondus :« Nous avons entendu le message des électeurs ». Mais qu’est-ce que ça veut dire ?
Car que disent-ils les électeurs ? Tous la même chose ?  Quel est le message commun à entendre parmi ces 85 % de français qui ont donné une gifle au gouvernement ?
Entre ceux qui veulent « donner une leçon » aux élites parisiennes, au « microcosme », « tous pourris, copains et coquins », » l’UMPS », quoi !
Et puis ceux qui attendaient de la victoire de la gauche, de l’élection de François Hollande, des « lendemains qui chantent »: Je me souviens de réactions, ici même, de certains amis PS, qui m’annonçaient , rageurs, après la réforme Fillon sur les retraites : « Quand nous reviendrons au pouvoir, on annulera tout ça, et on reviendra à la retraite à 60 ans ». Les mêmes qui avaient cru aux enlevées lyriques du discours du Bourget du candidat Hollande : « La finance , voilà mon ennemi ».
Il y a ceux qui s’étaient extasiés devant la formule de style «  Moi, Président », une anaphore qui avait fait pousser des cris d’admiration à tous les bénis-oui-oui socialistes, alors qu’il s’agissait d’une lourde répétition d’une formule qui, a posteriori, apparaît comme un peu égomaniaque et tout à fait ridicule.
Il y a ceux qui de toute façon voit du communiste avec couteaux entre les dents derrière chaque pensées ou réflexions légèrement humanistes.
Il y a ceux qui en bavent parce qu’ils bossent comme des malades, beaucoup plus que 35 heures par semaine, et qui se demandent avec effroi, comment ils vont payer l’URSSAF, les impôts qui augmentent, les charges qui s’alourdissent. Il y a ceux qui en dépit de tous les effets d’affichage constatent que décidément les banques ont surtout le pouvoir de leur dire non.
Et puis bien sûr, il y a les « y’a qu’à ». « Y’a qu’à fermer les frontières ». « Y’a qu’à sortir de l’euro »« y’à qu’à interdire les licenciements » » y’à qu’à prendre aux riches » »y’à qu’à expulser les immigrés » .
Tout en vrac, un gigantesque ras-le-bol. Pas un message, mais des centaines de messages, différents, contradictoires qui rendent la formule « Nous avons entendu le message des électeurs » totalement creuse. Et le changement de gouvernement annoncé, n’y changera rien, et ne sera qu’un feu de paille de communication.
Ce n’est pas UN message qui ressort des élections, mais des appels au secours, qui expriment un profond désespoir. 
Et le plus grave n’est pas cette gifle électorale. Ce sont ces milliers, ces dizaines de milliers de jeunes français qui votent avec leurs pieds, et partent vivre à Londres, à Montréal, à Los Angeles, au Brésil…

Nous vivons une e-poque formidable !

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