Le blog de Pierre M. Thivolet, journaliste

Catégorie : Poutine

Nouvelle vague de froid : C’est la réponse de Poutine aux sanctions de Theresa May.

Froid ? Comme les sanctions, Poutine connaît pas !
Quel temps de chien ! Il pleut, il neige ; Les cochers transis sur leur siège, Ont le nez bleu. (En cette semaine de la langue française, ceci est un hommage au poète Théophile Gautier… culture !). On avait cru que c’était le printemps avant l’heure et bim ! Le Paris-Moscou a débarqué sans crier gare (du nord). Dommage que la grève de 2 jours tous les 3 jours n’ait pas encore commencé.
Trop fort Poutine ! Car c’est lui, Конечно, qui est derrière tout ça pour fêter sa réélection. Theresa May le menace depuis Westminster, avec son air de nurse anglaise, pas marrante, et autour d’elle, tous les députés font « yeah ! yeah ! » quand elle annonce les sanctions à l’égard de la Russie. 2 jours après, toute l’Europe de l’Ouest grelotte. Et la nature qui commençait à pointer son nez risque d’en perdre ses bourgeons : Pénurie de fruits et légumes ce printemps ? Ils auront l’air malin les anglais cet été s’ils n’ont plus de petits pois pour accompagner leurs rosbifs.
Décidément le maître du Kremlin n’en a rien à faire de nos sanctions, d’autant que même si ce n’est pas forcément pour 2018, en tout cas en 2019 ou 2020, les prix du pétrole et du gaz vont remonter. Et puis, s’il lui prenait l’envie de nous couper notre approvisionnement, là, nous serions mal.
On le sait, la France a exprimé sa totale solidarité avec la Grande-Bretagne et pour bien montrer qu’il n’était pas content, le Président Macron a snobé le stand Russie au salon du Livre. Alors que la Russie était l’invitée d’honneur du salon cette année. Il paraît que cela a fait pleurer Poutine. Non, on plaisante, car ce dernier ne lit pas beaucoup de littérature en dehors des rapports de ses services secrets. En revanche, cela a consterné les écrivains russes dont beaucoup n’ont vraiment rien à voir avec Poutine. La prochaine étape c’est quoi ? Theresa May gèle les avoirs des oligarques russes installés à Londres ? En cette période de Brexit, cela serait hasardeux et parions qu’alors, en toute solidarité européenne, il se trouverait quelques métropoles pour leur faire la danse du ventre. Venez donc acheter un hôtel particulier à l’ombre des bulbes dorées de notre nouvel cathédrale orthodoxe de Paris. C’est bien triste mais encore une fois cela démontre que si tous les européens continuent à croire que séparés ils pèsent encore dans le concert des nations, il se trompent. « L’Union fait la force » dit-on souvent depuis le poète latin Esope. Mais apparemment un peu partout en Europe nous avons tendance à oublier cette loi de la géopolitique.

Avec Fillon Président, Poutine va bientôt pouvoir rajouter des couverts au Kremlin.

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Mais qu’est-ce qui fait gagner Poutine ?
Évidemment on ne prête qu’aux riches, mais avec la probable victoire de Fillon, Vladimir Poutine a encore gagné un “ami”. 
On dit le (presque) futur Président prêt à aller embrasser Poutine; Sans mettre la langue peut-être mais quand même !  En plein froid avec les russes, Fillon n’avait pas hésité à aller s’afficher avec le Président russe qu’il a rencontré une bonne quinzaine de fois.
Plus tôt en novembre, il y eut bien sûr Donald Trump qui se réclame de la même virilité que le Président russe; Et puis coup sur coup, les élections de Présidents pro russes en Moldavie et en Bulgarie, membre de l’Union européenne. Cela annonce de nouvelles dissensions entre européens. Trois ans après les manifestations de la Place Maïdan, à Kiev, l’Europe ne sait toujours pas sur quel pied danser face à l’ours russe.
Force est de reconnaître que l’embargo contre Moscou n’a servi à rien. Au contraire. Ah! Cette affaire des vedettes qu’on a dû rembourser aux russes avec pénalité. Et les dégâts pour les filières porcines, pour les exportations de fruits et légumes. Et il n’y a pas que la France: Wifo, l’Institut autrichien de recherches économiques a publié une étude montrant que l’embargo européen et les rétorsions russes coûtent 100 milliards d’euros et menacent 2 millions d’emplois dans toute l’Europe.  Quant aux touristes russes, ils se sont reportés vers d’autres destinations, comme la Turquie notamment.
Et on se dit que décidément Poutine applique la vieille tactique militaire russe: “Laisser pénétrer l’ennemi et attendre l’hiver”: Non, ça c’est une blague qu’on racontait lorsque les militaires soviétiques conseillaient les militaires égyptiens face aux avancée des troupes israéliennes balayant leurs troupes dans tout le Sinaï.
De cette période soviétique, les russes ont gardé des intérêts et des amis dans la région. Comme la Syrie et Assad. Et là c’est moins drôle: Les combats et les bombardements redoublent sur Alep, dans la plus grande indifférence, comme d’hab. Dommage que personne n’ait posé la question aux candidats à la primaire et notamment à François Fillon, sur ce qu’il faut faire ou ne pas faire en Syrie. Pourtant si l’on comprend bien, une partie de nos problèmes est liée à la guerre qui se déroule là-bas: Les migrants qui ne sont pas des immigrants mais des réfugiés fuyant la guerre, les terroristes qui de retour de Syrie sont toujours prêts à préférer le jambon plutôt que la double ration de frites à la cantine, histoire de donner le change et de mieux préparer le prochain. Le prochain attentat qui nous meurtrira et affolera nos peurs. Hélas !
Et si l’on comprend bien, pas de solution sans les russes.
Alors, il faudra bien aller dîner avec Poutine. Mais espérons que le (presque) futur Président retiendra cette autre maxime: Pour souper avec le diable il faut avoir une longue cuillère. Très longue.
Nous vivons une e-poque formidable.

Russie, Syrie, Front national : Toute honte bue.

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Et un mois plus tard, Le Pen ? Toute honte bue…
Si les événements n’étaient pas aussi dramatiques, avec des centaines de milliers de morts en Syrie, des millions de déplacés, de réfugiés, la guerre, les guerres, le terrorisme jusque dans nos bras, on pourrait en rire. On devrait même en rire. On devrait même éclater de rire jusqu’à en avoir honte des revirements et contradictions de la politique de nos dirigeants, de notre pays.
Toute honte bue, nous avons repris le chemin du Kremlin. Et en quelques jours, Vladimir Poutine est devenu un indispensable allié. Depuis longtemps, les allemands (toujours ajouter : nos amis allemands) ont donné un nom à ce genre de revirement : La Real Politik, très en vogue au temps de Bismarck. L’on savait que pour être diplomate, il fallait avoir l’échine souple, mais à ce point-là ! Nos dirigeants vont pouvoir bientôt se produire au cirque Gruss et renouveler le numéro de la femme serpent! Que Poutine ait une conception quelque peu stalinienne de la démocratie, cela n’est pas nouveau. Nous le savions déjà depuis au moins… La Tchétchénie et « l’ordre règne à Grozny ». Alors, franchement était-ce bien utile de taper de nos petits poings sur la table, de décréter un embargo contre la Russie, ce qui pénalise d’abord nos producteurs de fruits, légumes, viandes, de priver la marine russe de nos beaux bateaux de guerre, ce qui nous a coûté une petite fortune ? Et tout ça pour les vendre à qui ? A l’Egypte, un  allié aussi fiable et stable et démocrate que disons… nos autres clients et alliés, le Qatar et l’Arabie Saoudite.
Toute honte bue, nous voilà également de nouveau sur le chemin de Damas. Que Assad ait une conception « poutinienne » de la démocratie, voilà qui n’est pas nouveau. Alors, était-ce bien la peine de promettre aide, armes et bombardements à une opposition syrienne aussi unie que les différentes milices qui se partagent la Libye ? Etait-ce prudent de jurer la main sur le cœur, « jamais avec Assad », pour maintenant laisser tomber cette petite phrase: « Jamais sans la participation de l’armée syrienne. »
Toute honte bue, 30 %? 40 % ? des électeurs s’apprêtent à voter Front National. Vous vous rendez compte : Le Front national… les héritiers des terroristes de l’OAS, du putsch d’Alger, des quarterons de généraux en retraite, les filles des anti-gaullistes jusqu’à la haine, les petites-filles des blagues anti-sémites, des détails de l’Histoire, de ceux qui préfèraient l’Etat français et Travail-Famille-Patrie, à la République et Liberté-Egalité-Fraternité. C’est bien la peine d’entonner en chœur la Marseillaise pour une semaine plus tard fouler du pied les valeurs de ceux qui ont écrit notre hymne national.
Si Dimanche prochain, les urnes confirmaient ces sondages, ce serait une deuxième victoire pour les terroristes, pour les ennemis de nos libertés, des valeurs de la France éternelle. Toute honte bue.
Nous vivons une e-poque formidable.

#Syrie : Pour dîner avec le diable, il faut une longue cuillère.


Ce qui est génial avec ce proverbe : « Pour dîner avec le diable, il faut une longue cuillère » c’est qu’il existe en toute les langues :
En allemand bien sûr. En anglais, of course. En espagnol, italien, en russe aussi, et là, cela devient intéressant. Car même si Poutine n’est pas le diable, ce n’est pas un ange, et pire que le diable, c’est un malin. Une preuve: On en est où de notre fameux boycott ? Les Mistral nous coûtent bonbon, même revendus à l’Egypte.  Nos porcs bretons ne vous disent pas merci. Quant à l’Ukraine, pour ce que ça a servi pour débloquer la situation… Et tout ça pour finir par retrouver le chemin du Kremlin. Parce que ne nous leurrons pas : Il n’y aura pas que Sarkozy. Car peut-il y avoir une solution en Syrie, c’est-à-dire maintenant chez nous, sans les russes ?
Le proverbe «  Pour manger avec le diable… » se dit aussi en arabe et là, cela devient franchement très intéressant. Quoique… Existe-t-il en farsi et en turc ? Sans vouloir manquer de respect à nos indéfectibles alliés l’Arabie Saoudite et le Qatar, pour pouvoir la gagner la guerre en Syrie et en Irak, il faudrait peut-être mieux utiliser les bonnes cuillères. Peut-on vraiment imaginer une solution sans ces 2 super puissances que sont la Turquie, même avec Erdogan, et l’Iran, même avec la dictature des Ayatollahs. Peut-être avons-nous eu tort il y a une dizaine d’années d’être obsédés par l’entrée de la Turquie en Europe. Peut-être aurait-il mieux valu à l’époque ancrer ce pays charnière dans notre espace et nos valeurs. Aujourd’hui, la Turquie se sent pousser des ailes, tentées par une aventure solitaire, une sorte de grande Turquie, regroupant sous son influence tous les pays de culture turque. Quant à l’Iran, la voilà qui revient à la table des négociateurs à Vienne, où, sans doute un succès de notre diplomatie, la France elle, a perdu sa place.
Il reste enfin le Diable, le dictateur syrien Assad. D’une manière ou d’une autre ne faudra-t-il pas manger la soupe avec lui, même pour négocier son départ ? Quelle honte y aurait-il à se dédire ? L’essentiel n’est-il pas que l’horreur et le chaos s’arrêtent enfin ? Et en 1941 n’avons-nous pas pactisé avec Staline qui en matière de dictateur sanguinaire avait mis la barre très haut ? Il n’y va pas seulement de la destruction systématique d’un des plus grands pays du Proche-Orient, d’un des berceaux de nos civilisations. Il y va aussi – surtout ?- de notre paix , ici en Europe, tant il est vrai que contrairement aux enchanteurs/euses qui nous font croire qu’en mettant une porte blindée et un double vitrage, nous pourrions éviter d’être concernés par ce qui se passe devant chez nous.
Les guerres qui meurtrissent l’Orient complexe nous concernent au premier chef. Et nous le voyons bien aujourd’hui sur nos plages et aux coins de nos rues. Cela vaut bien un dîner.
Nous vivons une e-poque formidable.

François Hollande : Cuba plutôt que Moscou ?

La victoire mais sans les russes ? 
Moscou vient de célébrer le 70 ème anniversaire  de la victoire sur le nazisme.
Les dirigeants occidentaux ont boudé ces cérémonies. Des absences qui sont choquantes. Et qui sont une erreur. Surtout de la part des dirigeants français.
Car on peut ne pas vouloir faire la fête avec Vladimir Poutine, lui manifester nos désaccords avec sa politique souvent brutale et autoritaire, mais comment peut-on oublier l’Histoire ?
Comment peut-on oublier que le tournant de la guerre contre les nazis, a été la bataille de Stalingrad ? Chez nous, nombre de places, de rues, jusqu’à des stations de métro portent ce nom, alors que la ville elle-même ne s’appelle plus ainsi !
Comment peut-on effacer les vingt millions de morts soviétiques auxquels nous devons notre libération ? Les alliés auraient-ils pu débarquer en Normandie sans le front de l’Est et l’engagement d’une bonne partie des forces allemandes sur le front de l’Est ?
On peut émettre toutes les réserves, jusqu’aux représailles épouvantables commises dans les territoires libérés par l’armée rouge : Pauvre polonais qui se sont soulevés pour libérer leur capitale Varsovie et qui ont été massacrés par centaines de milliers  en représailles par l’armée allemande, sans que les soviétiques qui campaient de l’autre côté de la Vistule ne lèvent le petit bout du doigt. Au contraire, Staline en profitait ainsi pour faire éliminer les résistants polonais non communistes…
On ne peut qu’être horrifié par les récits des tueries, des pillages des viols – 2 millions d’allemandes ? – commis par les troupes soviétiques dans leur conquête de Berlin. On ne peut que regretter que notre libération ait signifié par la suite à cause de notre passivité, celle des Britanniques, celle des américains, face à Staline, l’enfermement pour 50 ans des européens de l’Est derrière le rideau de fer et sous le joug de dictatures pro-Moscou.
Tout en rappelant ces faits, tout en ne faisant pas ami-ami avec Poutine, comment justifier notre absence à Moscou ? Remarquez, déjà, il y a 5 ans, Nicolas Sarkozy avait fait de même, à la différence d’Angela Merkel !
Il y a un an, François Hollande s’était à juste titre félicité de la présence de tous et toutes, Angela Merkel, Vladimir Poutine compris, au grand show commémorant le débarquement en Normandie.
Que cette année, notre Président ait préféré à Moscou une tournée aux Antilles est presque insultant. Avec en prime, une visite à Cuba, qui est au moins autant une dictature que la Russie. Evidemment, on comprend pourquoi il y va. Il y a du business qui se profile… Mais si nous pensons que cela nous permettra de nous « placer » pour profiter de l’ouverture à venir – mais quand ? –  dans la plus grande île des Antilles, nous nous fourrons le doigt dans l’œil jusqu’à l’omoplate. Car nous ne pèserons pas lourd lorsque débarqueront les investisseurs américains, et surtout les centaines de milliers de cubains de Miami, qui avec leurs dollars pleins les poches et leur envie de revanche contre les Castro,  feront table rase dans leur pays d’origine. Espérons que face aux dirigeants cubains, François Hollande évoquera les droits de l’Homme au moins autant qu’il ne le fait face à Poutine !!!
Il aurait mieux valu être à Moscou. Dans des moments historiquement aussi importants, cela aurait fait la différence.
Nous vivons une e-poque formidable.

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