Le blog de Pierre M. Thivolet, journaliste

Catégorie : Président (Page 2 of 2)

Macron à Ferrand: You are fired !

Où l’on découvre qu’Emmanuel Macron est tout, sauf un gentil…
Malin le lynx Macron. Il y avait comme un caillou dans la chaussure des marcheurs, avec l’affaire, qui n’est pas une affaire mais qui pourrait quand même en être une, de Richard Ferrand et du patrimoine immobilier de son ex-compagne.
Et là, sans psychodrame, sans perdre la face, après la réélection de Richard Ferrand, tout en annonçant un remaniement ministériel « technique », c’est la sortie par le haut: Ferrand est « promu » à une nouvelle mission, pour laquelle d’ailleurs il est taillé, lui le maître des territoires, à l’Assemblée nationale. C’est rive gauche à Paris, et entre lui et l’Elysée désormais, coule la Seine, donc en cas d’avis de tempête, le souffle du vent des affaires ne devrait pas atteindre le Président.
Alors évidemment les journalistes sont stupéfaits. Pas de fuite(s) dans la presse. Ca nous change. Sous Sarkozy et Hollande, ce n’était plus « gorge profonde », mais plutôt « open bar » dans tous les ministères. Là, le contraste est saisissant. Alors qu’on le croyait « geek », génération Y – vous savez celle qui tweete ou fait des selfies à tout va – le nouveau Président est non seulement le maître des horloges mais aussi le maître de la parole. Quand tout communique autour de vous, maîtriser sa communication est une règle d’or. Si l’on met le doigt dans l’engrenage de la dictature des nouveaux medias, on perd très vite le contrôle, par le phénomène dit de : L’arroseur arrosé.
L’Elysée aujourd’hui c’est la grande muette. Personne ne moufte. On commence à découvrir, que derrière son aspect jeune et souriant, le nouveau Président ne plaisante pas. Il est sans état d’âme et quand il faut virer quelqu’un, il le vire. On commence à le comprendre jusqu’à la frontière espagnole, du côté de Pau. Mais Macron est plus main de fer dans un gant de velours que l’inverse. Il n’hurle pas, en tout cas pas devant les caméras de la téléréalité : « You are fired ! », vous êtes viré !

Et ce n’est pas là sans doute sa moindre différence avec Donald Trump,

Kwassa-kwassa: Macron est peut-être jupitérien, mais n’a pas toutes les qualités.

La blague sur les kwassa-kwassa : Même pas du niveau d’un Le Pen.


Emmanuel Macron a tous les talents. Du moins c’est ce que l’on croyait. A pas 40 ans, il a mené une campagne présidentielle plus rapide que celle de Napoléon en Italie. Il est en train de lever une armée de députés, plus nombreuse que la Grande Armée. Et en ces temps de Pentecôte, il ne parle peut-être pas toutes les langues (lecteurs de peu de foi, retourne voir ce qui s’est passé pour les apôtres à la Pentecôte ) mais il parle quand même aux américains dans leur langue ; pas avec l’accent de la Reine, mais un peu comme Robert De Niro dans Taxi driver : « Are you talking to me ?». De quoi faire peur à Trump. On sent des années de pratique de cours de théâtre, pas actor studio, mais plutôt club théâtre de la Providence à Amiens où – on le sait – notre Président s’est formé à l’art de la comédie.
De l’éloquence, de la prestance, du charisme, de l’intelligence: C’est déjà pas mal pour un seul homme.
Pour l’humour, qui est une qualité fort mal partagée, ce n’est pas encore ça. Ainsi avec cette saillie: « Le kwassa kwassa pêche fort peu, il amène du Comorien ». Sur le coup, même les mouettes qui tournaient au-dessus du bateau où se tenait le Président en sont restées sans voix. Quand on sait le drame quotidien de l’immigration clandestine à Mayotte, 101 ème département français, qui comme la Guyane d’ailleurs, est dépassée par une immigration incontrôlée… Cela n’aurait pas surpris dans la bouche d’un Le Pen, mais dans celle d’un Président jupitérien ? Ce qui signifie que Macron n’est pas Dieu, mais un homme.  Que l’on espère d’Etat. Car en définitive, ce n’est pas pour un Jimmy Fallon ni pour un Cyril Hanouna, genre nouilles dans le slip que nous votons.
Pour plagier Luc Plamondon « J’ai perdu le sens de l’humour depuis que j’ai le sens des affaires », Emmanuel Macron a peut-être perdu le sens de l’humour depuis qu’il a le sens de l’Etat. 

Sinon, la blague kwassa-kwassa n’est pas excusable.

Emmanuel Macron est inOui !

Il n’était donc pas nécessaire d’être un vieux routier de la politique pour “faire ” Président. 


Il paraît que cette semaine le nouveau Président va marcher sur les eaux, que la semaine prochaine il va guérir les écrouelles par simple imposition des mains, que dans deux semaines il va multiplier les pains. Et si ce n’est les pains, en tous cas les députés.
Bref Emmanuel Macron retourne comme une veste les commentateurs politiques sceptiques, les journalistes blasés, qui pendant des mois n’avaient cessé de douter: Macron n’est qu’une bulle médiatique. Il n’a pas de programme. Et puis enfin cette question qui courrait sur les plateaux télés: Aura-il la carrure pour endosser les habits présidentiels ?
Et là, oh ! surprise: Il ne met pas les doigts dans le nez. Sa cravate n’est pas de travers. Il se tient bien à table et même, c’est dingue en 2017 pour un français qui a fait des études supérieures, il parle anglais ! Emmanuel Macron est inouï, ou plutôt inOui pour reprendre une comparaison ferrovière à la mode à la SNCF.
Et si en fait il était tout simplement normal. Ce qui est inouï, c’est que nous avions oublié ce que pouvait être, devait être un responsable politique, même le premier d’entre eux.
On nous avait enfumés en nous répétant que pour accéder au pouvoir il fallait ronger son frein pendant des années dans l’ombre des hommes en place. On comprend à quel point des Wauquiez, des Bertrand doivent être amers, eux qui eux aussi ont été des premiers de classe et qui se disaient: « Je patiente encore 5 ans, et en 2022 ce sera mon tour ». Le TGV Macron les a laissés sur le quai.
Attention quand même au syndrome Obama. En son temps lui aussi le Président américain avait dû surmonter des préjugés: Un noir pourrait-il être élu Président ? Un noir pourra-t-il faire ceci ou cela ?
Et il avait subjugué le monde entier en étant « cool » jusqu’à se voir décerner le Prix Nobel de la Paix.

Hélas dix ans après… C’est Trump qui lui a succédé.

Macron Président : De Gaulle sort de ce corps !

Sans faute pour revêtir le costume de Président: Qui en doutait ?
Décidément, Macron donne tort à tous les experts, les analystes, les pessimistes, les hargneux.
Il y a d’abord eu : L’ADN de la Vème République. Il n’est pas dans l’ADN de la Vème République qu’un candidat sans parti puisse être élu. Raté !
Ensuite, il y eu la théorie de En Marche ! « Bulle médiatique ». Encore raté !
Ensuite, cela a été le faux suspens : Macron fera-t-il le poids dans un débat télévisé face à la redoutable Le Pen ? On sait ce qu’il en est: Macron, 39 ans, et 4 ans d’expérience en politique a fait exploser en plein vol une politicienne avec 39 ans d’expérience. (29, c’était un raccourci !)
Depuis l’élection, nouveau pseudo suspens: Macron a-t-il une stature présidentielle ? La réponse nous l’avons : Le nouveau Président semble avoir fait cela toute sa vie, avec classe et allure, un peu trop peut-être, mais en tout cas mieux que certains de ces prédécesseurs. Et là ne donnons pas de noms pour ne blesser personne.
Alors quoi ? Vous pensiez qu’il allait se mettre à sucer son pouce ? A trébucher sur le tapis rouge ? A être rincé par des trombes d’eau sur les Champs-Elysées, à avoir sa cravate de travers ? A faire une scène conjugale en pleine investiture ? A partir se reposer sur un yacht ? A inviter ses amis au Fouquet’s ?
Eh! bien non, on peut avoir 39 ans et toutes ses dents. Aux âmes bien nées, le mérite n’attend pas le nombre des années, et cela nous devrions le savoir depuis 300 ans et le Cid de Pierre Corneille.
Pourtant, tout commence aujourd’hui. Ce n’est pas sur son allure, ni sa jeunesse qu’Emmanuel Macron sera jugé, mais sur son action et sur les résultats rapides pour nous tous de son action.
Et toujours en citant le Cid : Le trop de confiance attire le danger.

Emmanuel Macron est né coiffé (suite).

Macron a de la chance. Mais la chance est-elle le fruit du hasard?
Plus de chance que ça, ce serait indécent: A croire qu’Emmanuel Macron est né coiffé, mais pas genre Donald Trump avec sa mèche blondasse improbable. Non genre, tout lui réussit ; ou encore: Au royaume des aveugles, les borgnes sont rois etc…
Quelques soient les qualités- immenses- de notre nouveau Président, abondamment rappelées dans des biopics télévisés – fort bien réalisés et généreusement diffusés – ses principaux concurrents se sont éliminés tous seuls. Ce n’est pas lui qui a sorti Sarkozy ou Juppé. Il n’a pas non plus poussé François Fillon à se maintenir. Si on refaisait le match, n’importe quel autre candidat Les Républicains, un Baroin, ou même un Lemaire, serait aujourd’hui à l’Elysée. Cette élection était imperdable pour la droite.
A gauche, Macron n’est pas non plus responsable des primaires socialistes qui choisirent …Benoît Hamon : No comment !
Aujourd’hui, à moins de lui prêter des facultés de magicien à la Uri Geller qui tordait le métal à distance, ce n’est pas lui non plus qui pousse Marion Maréchal à démissionner du FN Le Pen. Ce qui est plus qu’une pierre dans le jardin de sa tante à un mois des législatives.
Les complotistes diront que c’est la faute aux medias, dont le nouveau Président tire toutes les ficelles, c’est bien connu !
Les ésotériques genre Christine Boutin y verront la marque du diable, ou l’alignement des étoiles (C’est quoi le signe et l’ascendant de Macron ?). Mais être là au bon endroit et bon moment est une qualité. Comparez avec Manuel Valls: Il aurait rêvé d’une chevauchée à la Macron, mais aujourd’hui c’est lui le traître, le comptable du bilan de Hollande, le pestiféré dont personne ne veut le soutien. Valls donc lui n’est pas né coiffé. Et l’on ne parle pas là de sa coupe de cheveux.
Espérons que cette chance là, le nouveau Président nous la transmettra.

Donald Trump Président : On ne va pas s’ennuyer!

56 ans séparent entre Kennedy et Trump. Et pourtant qui paraît le plus moderne ?
Dommage que les chaînes de télé n’aient pas demandé à Stéphane Bern ou Cristina Cordula de commenter la cérémonie d’investiture de Donald Trump. Car cela tenait plus d’un baptême royal à Buckingham que d’un grand moment politique. On est loin d’un Kennedy déclarant dans son discours inaugural, il y a exactement 56 ans : « ne vous demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous, mais demandez-vous ce que vous pouvez faire pour votre pays. ». Non, du discours du Président on ne retiendra que ce qu’il a déjà martelé depuis six mois : America is back. L’Amérique est de retour. Bon, soit !
Mais de quelle Amérique parle-t-il ? Si c’est celle que l’on a vue dans les tribunes officielles, il y a quoi prendre peur: Toutes ces créatures bottoxées et liftées, toutes avec le même sourire, se saluant d’un « Salut… Tu … vas ..  bien » à la mode des Inconnus dans Auteuil-Neuilly-Passy, mais en américain, pratiquement toutes blondes avec des brushings incroyables… D’ailleurs ces brushings, ça c’est un secret qui n’a pas passé l’Atlantique : Comment font-elles pour se faire coiffer de cette manière là, la laque n’explique pas tout, on a l’impression que leurs cheveux ne bougeraient pas même par des vents force 10. Et leurs tenues: Sublimes ! (sublaymes, ma chérie, comme dirait la présentatrice de Nouveau look ou des Reines du shopping). Et dire que la robe de Madame Trump aurait été dessinée par un français: On est loin des robes Balmain de Kim Kardashian. Et on en arrive à regretter les chapeaux de la reine d’Angleterre. Et ce n’est pas du racisme inversé que de reconnaître qu’un couple faisait tâche, positivement, Michelle et Barack Obama. Décidément de plus en plus classe. Quand ils sont partis la main dans la main, on a eu l’impression qu’un peu d’élégance partait avec eux en hélico. En voyant l’image que les Etats-Unis veulent se donner à eux-mêmes et au monde, on mesure que ce n’est pas seulement l’Atlantique qui nous sépare des américains, mais un fossé, culturel.
Trump a fait du Donald. No surprise ! Il en a profité pour immédiatement se mettre à détricoter l’Obamacare, en signant son premier décret. Va-t-il maintenant marcher sur l’eau ? Ou bien d’un coup de bâton, comme un Moïse en négatif, non pas ouvrir la Mer Rouge mais fermer le Rio Grande ? Il y a fort à parier que nous irons de surprises en surprises. Va-t-il continuer à nous faire rire ou sourire comme l’autre Donald, le canard ? Ce serait le moins pire des scenarii. L’autre possibilité est que tout cela tourne au vinaigre. Notamment avec la Chine, qui en matière d’empire et de China first, a au moins 2000 ans d’expérience. Dans quelques jours commencera la nouvelle année chinoise du coq de feu… Il faudrait peut-être le twitter à Donald.
Nous vivons une e-poque formidable.
Découvrir un extrait du discours inaugural de J.F Kennedy il y a 56 ans :
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