Le blog de Pierre M. Thivolet, journaliste

Catégorie : PSG

Football, negro : cachez ce racisme que je ne saurais voir !

 

Donc un arbitre adjoint – roumain – s’est laissé aller à des propos racistes : negro pour désigner un entraîneur adjoint noir. Scandale, décision des joueurs des deux équipes de rentrer aux vestiaires, tempête médiatique, parions que l’UEFA finira par rivaliser de déclarations martiales contre le racisme et que cet arbitre n’arbitrera plus jamais un match, en tout cas international. Et ensuite, quoi ? 

Que des instances officielles, que des gouvernements, condamnent fermement le racisme, c’est indispensable, mais est-ce suffisant ? Pensons-nous que cette condamnation fera réellement changer les sentiments de cet arbitre roumain ? Et de ces très nombreux anonymes qui dans le fond parlent de la même manière, utilisent les mêmes mots, pensent la même chose. Non. La prochaine fois, les préjugés ne seront plus exprimés à voix haute, mais mis sous le tapis. Mais soulevons le tapis, justement, et commençons par nous-mêmes, nos proches, notre entourage, nos voisins, nos compatriotes. 

Les lois, les déclarations de bonnes intentions ont-elles vraiment fait disparaître les préjugés, l’intolérance, la peur de l’Autre ? On ne le dit plus à voix haute, mais dans le fond, c’est toujours : « les noirs sont comme ceci », « les juifs sont comme cela », « les arabes comme ça »…

Dans l’(excellent) film « Get out” le héros noir va passer le week-end chez les parents de sa girl-friend, blanche, blonde. Un beau petit couple, qui démontre que, comme l’annonçait Senghor, l’avenir est au métissage. Mais le week-end se transforme en cauchemar, les parents se révélant être des sortes de vampires, mais en plus d’affreux racistes, sous des dehors ouverts et souriants : Le père adore Obama : « si il avait pu faire un troisième mandat, on aurait voté pour lui ». Un ami évalue d’un air gourmand le physique du héros, et lui demande : « Vous êtes golfeur comme Tiger Woods ? »

Alors ? 

Alors, il faudra du temps pour que si ce n’est nous, en tout cas les prochaines générations se dégagent de tous ces pré-jugés, de ces clichés. Cela passe par l’éducation bien sûr, l’école, mais Il faudrait aussi que les media, les journalistes commencent à réfléchir à la manière d’en parler, de parler. 

Le producteur de musique, Michel Zecler, tabassé par des policiers est-il noir avant d’être un producteur de musique ? « Noire n’est pas mon métier », revendique l’actrice Aïssa Maiga, un peu un écho du : « On ne naît pas femme, on le devient » de Simone de Beauvoir.

Pour inspirer nos rédactions, relisons Félix Éboué. Vous savez Éboué, qui fût le premier à rallier De Gaulle en juin 1940, qui a fait basculer le Tchad puis l’Afrique Équatoriale du côté de la France libre, le premier compagnon de la Libération. Ses cendres furent transférées au Panthéon le 20 mai 1949, le premier noir à y être honoré, bien avant Alexandre Dumas, en 2002.

D’ailleurs Éboué, le guyanais, fût souvent le premier partout. Premier gouverneur noir de la Guadeloupe, il prononça ce discours à la jeunesse guadeloupéenne en 1937, lui qui était un fan de sport et de foot : « Jouer le jeu ». « Jouer le jeu, c’est piétiner les préjugés, tous les préjugés, et apprendre à baser l’échelle des valeurs uniquement sur les critères de l’esprit. »« Jouer le jeu, c’est, par la répudiation totale des préjugés, se libérer de ce qu’une expression moderne appelle le complexe d’infériorité. C’est aimer les hommes, tous les hommes, et se dire qu’ils sont tous bâtis selon la commune mesure humaine qui est faite de qualités et de défauts. »

Jouons le jeu !

Mercredi des cendres, on ne joue jamais un match décisif

Mercredi, fin du carnaval, fin des illusions
Mais pourquoi Diable, Paris a-t-elle accepté de jouer un match aussi important, un … mercredi des cendres ?
Parce qu’il suffisait de demander aux brésiliens ou aux antillais de l’équipe pour savoir que mercredi des cendres c’est la fin du Carnaval. Le jour où l’on s’habille en noir et blanc, couleur du deuil et où l’on brûle Vaval, le Dieu du Carnaval. Et autour des brasiers, on pleure déjà : « La grande illusion du carnaval » Comme le dit la chanson (composée par Antônio Carlos Jobim, il y a 60 ans déjà !):
A felicidade do pobre parece / A grande ilusão do carnaval / A gente trabalha o ano inteiro/ Por um momento de sonho (… ) Pra tudo se acabar / Na quarta feira
Le bonheur du pauvre parait / La grande illusion du carnaval/ Les gens travaillent une année entière / Pour un moment de rêve (…) Pour que tout se termine / Le mercredi !
Eh ! oui mercredi des cendres, les rêves se dissipent, on ne va plus faire la fête ou courir le vidé, on va se coucher… Dommage de Thomas Tuchel ou le Président Nasser Al-Khelaïfi aient ignoré ce vieux principe carnavalesque. Mais il est vrai que l’un est allemand, l’autre qatari, pas martiniquais ni brésilien, alors…
Dommage que hier soir, les chroniqueurs de C à vous, ne soient pas non plus aller se coucher. Cela leur aurait évité d’être entrainés dans une consternante séquence, de devenir le prétexte à un pseudo « clash », complétement vide de sens, aussi vide que le poids électoral de l’intéressé responsable du « clash », le nommer serait lui faire trop d’honneur. Décidément les débats à la télé tournent de plus en plus aux parodies carnavalesques. Et chacun de mettre un masque et de jouer la colère, l’homme du peuple, la voix des sans voix… 
Dommage aussi nous ne soyons pas mieux préparés au mauvais temps économique qui pointe son nez. Cela fait des mois que les cassandres de Bercy ou d’ailleurs nous mettaient en garde, mais finalement c’est comme tous ceux qui crient en permanence : « Au loup ! » , on ne les croit plus. Hélas, comme pour le mercredi des cendres, cela risque d’être la fin de notre grande illusion, celle que la France qui passerait entre les gouttes… 
Mais, voilà mercredi est tombé le dernier rapport de l’OCDE : Et c’est la cata. Coup de frein mondial sur la croissance : Et en Europe, pas un pour sauver l’autre, la Grande-Bretagne ne sait plus dans quel état elle ère, l’Italie est en récession et l’Allemagne va y entrer. Et nous continuons à accuser les autres de tous nos maux : Les allemands… voilà les responsables ! Ils ont fait semblant d’abandonner leur deutschmark pour mieux nous asservir avec l’Euro. D’ailleurs, vous avez vu hier soir ? Qui est l’entraîneur du PSG ? Un allemand ! Tout est clair, non ?
Non, décidément, il ne faut rien prévoir pour un mercredi des cendres. Surtout pas jouer un match décisif. Seulement aller se coucher. 

PSG : L’injonction à tous être derrière Paris.

Caramba! Encore raté !
Ouf ! c’est passé. Mal peut-être, mais c’est fait. Nous allons pouvoir passer à autre chose, parler d’autres choses, entendre autre chose que : Le PSG peut-il battre le Real ? Paris pourra-t-elle réussir sa remontada ? Résultat : Ce fût la remonta-nada, Waterloo-morne plaine, et même pas parce qu’il paraît qu’à Waterloo, sommé de se rendre Cambronne répondit aux anglais : Merde, ce qui fait que deux siècles plus tard on parle encore de lui. Alors que là on ne souvient plus déjà de personne.
Sauf de l’absent : – un seul être vous manque et tout est dépeuplé- Neymar, bien sûr, qui est convalescence. Enfin précisons : Le pied en l’air peut-être mais dans sa villa de Mangatariba. Un cadre – comment dire – digne d’un milliardaire comme Bernard Arnault, dont on est content d’apprendre qu’il est plus riche que l’an dernier de 18 % : Une villa hollywoodienne, saint-tropézienne, mais à la mode brésilienne. Une résidence généreuse : 1600 m2 (On se demande ce qu’il peut en faire, pense le jaloux dans son studio, et puis heureusement que c’est au Brésil, sinon bonjour le chauffage !), au milieu d’un domaine privé de 2500 hectares, avec forêt « vierge » privée, plages privées, on peut y accoster en bateau ou y atterrir en hélico, et surtout, gardes, barbelés, hypersécurisée ! Car on est au Brésil où l’on assassine dix fois plus que dans le 9-2 ou 9-3 ou 1-3, autant qu’en Afrique du sud, mais comme c’est sur fond de samba et de carnaval, on en parle moins à l’étranger.
Il paraît que Neymar s’est achetée une machine à produire 300 kilos de glaçons par heure, mais on ne sait pas si c’est pour sa rééducation ou pour ses fêtes. Et l’on ne sait pas trop si la défaite du PSG ne lui donnera pas l’envie d’aller voir ailleurs.
Mais revenons à Paris et à sa défaite. Ce n’est pas le fait d’être marseillais ou lyonnais ou strasbourgeois, que de se dire : Ouf ! on va pouvoir souffler. Car ces derniers jours, ces injonctions de « tous être derrière Paris » reprises par les médias en boucle, venant même des politiques, commençaient à être insupportables. Et relevant de la pensée magique.
Car en dehors des supporters dans le stade, hurler devant son poste de télé en partageant des pizzas et des bières, peut-il vraiment changer la physionomie d’un match ? Répéter « Ensemble on peut le faire » peut-il changer les faits ? Et les faits, c’est que, devenir un club de niveau mondial, ne se décrète pas, cela se construit. A moins de payer les arbitres (Et là le regard descend jusqu’au stade vélodrome), les clubs français ne sont pas encore à la hauteur des italiens, espagnols, allemands, anglais… Il va falloir encore beaucoup de centaines de millions pour que Paris devienne vraiment magique !

Est-ce avouable? Ne pas avoir envie de voir « Les Tuche » 1, 2 ou 3.

Je pense donc je tuche, ou bien, je tuche donc je suis. N’importe quoi !
Tout le monde en parle. Il paraît que c’est génial, que c’est drôle, pas intello mais marrant, une comédie à la française avec un peu l’esprit des Deschiens – vous savez cette mini série quotidienne, un peu trash, totalement absurde, le comique décalé, mais ça c’était avant. C’était au temps de Canal +. La vraie. 
Revenons aux Tuche(s). Des français de base, venant d’une province qu’on situe entre les chtis et la soupe aux choux, d’une zone « grise », loin de la Macronie et des premiers de cordée, en fait la vraie France. Et qui se retrouvent à Monaco et aujourd’hui à l’Elysée.
Les Tuche, nous dit-on, sont un phénomène de société. Se reconnaître dans les Tuche, ça appartiendrait un peu à l’identité française, comme aimer le camembert, soutenir les bleus, ou même le PSG face au Real ( quoique là, c’est moins évident, parce que Parisiens, têtes de chien , et puis Madrid c’est Zizou…).
Si l’on ne rit pas aux éclats à une de ces répliques devenues cultes, paraît-il, comme « Tuche pour un, un pour Tuche », ou bien « Avec Jeff Tuche, personne ne reste sur la tuche », est-on un mauvais français ?
Et qu’en pense Zeymour ? Les Tuche, est-ce mieux que le rap ? Plus proche de Chateaubriand ? Si l’on ne se bidonne pas à « Je m’appelle Willfried, mais appelle-moi Tuche Daddy », est-on tout de suite classé parmi la pensée unique, l’élite, le microcosme, les germano-pratins, ceux qui ne connaissent que Saint-Germain des Prés, l’île de Ré ou le Lubéron ?
Et si l’on préfère Game of Thrones ou Breaking bad, est-ce grave Docteur Tuche ?
C’est pas pour dire, mais en matière de répliques on peut regretter par exemple les dialogues d’Audiard. « Les cons ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnaît ». Voilà qui s’appelle: Botter en Tuche. LOL !

Pour 5 euros, tu as combien de Neymar ?

25 ans et déjà une biographie. A quand le tome 2 ? 

Neymar était attendu comme le messie. ( Ceci est un jeu de mots ). Et ça y est ! Il arrive, il est arrivé, il est là. A Paris, au PSG. Merci qui ? Merci Macron !
Car, c’est sûr, c’est encore un effet Macron. En quelques semaines, l’attractivité de notre pays a bondi: Les Jeux Olympiques 2024 ? A Paris ! Neymar ? Au PSG ! Les italiens ? A Saint-Nazaire. Non, là quand même il ne faut pas exagérer. Fincantieri ne fait pas rêver comme le Qatar.
Qatar ? Vous avez dit Qatar ? C’est pas ce micro-émirat pourri du fric du gaz et qui est mis au banc des nations par Trump, l’Arabie Saoudite, et autres émirats affiliés ? C’est pas eux qui sont accusés de tous les maux, de soutenir les djihadistes, d’avoir joué avec le feu de l’intégrisme musulman, de flirter avec le Grand Satan, l’Iran. Oublié tout ça: Pour 222 millions d’euros, l’argent n’a pas d’odeur.
Il paraît d’ailleurs que la star brésilienne que le PSG vient de piquer aux espagnols, va rapporter 30 millions d’euros à l’Etat chaque année, rien qu’en impôts et en charges sociales. Avec les autres recettes dérivées, en 10 ans, ça va financer la hausse du budget de l’armée. Ou la construction de nouvelles prisons. Ou de nouveaux équipements pour la police. Ou de nouveaux profs pour les classes dédoublées. Ou encore une hausse de 5 euros par mois pour les aides au logement de 500 000 étudiants.
Neymar: 25 ans. 30 millions d’euros de salaire par an. Mais dans le même temps, on trouve honteux la rémunération d’un grand chirurgien, 15 ans d’études supérieures, plus la responsabilité de tenir notre vie sous son scalpel. Et on applaudit Ruffin et les insoumis quand ils taclent ces salauds de Pinault ou Arnault, dont les choix stratégiques et le développement de leurs marques, créent des milliers d’emplois et rapportent des milliards aux caisses de l’Etat ? Ce n’est pas la même chose.

Non, c’est vrai. Ce n’est pas la même chose.

En politique comme en foot une remontada est-elle possible ?

Fillon peut-il être le Messi de la droite ? 
Mercredi à 22 heures on saura si le Barça réussit sa remontada. Il paraît que ce serait historique alors que le PSG a dézingué les catalans à l’aller 4-0. En Espagne, les commentateurs sont très, très pessimistes. Les supporters eux semblent y croire beaucoup plus. Impensable en effet que ce club mythique qui domine le foot européen depuis toujours, puisse être éliminé de la Ligue des Champions. Et ils s’en remettent à leur sauveur, Messi, por supuesto !
Pour la droite française, le messie s’appelle Fillon. Une remontada sera-t-elle possible ? Les supporters veulent y croire: Il y a 4 mois François Fillon était donné battu, et pourtant a gagné les primaires haut la main. Dimanche il a rassemblé 200 000 personnes – peut-être 40 000 seulement mais qu’importe – le peuple de droite était avec lui. Et puis les sondages se trompent. Comme en Grande-Bretagne pour le Brexit, ou aux Etats-Unis pour Trump. Sans ces instantanés de l’état de l’opinion, ce sera donc pilotage à vue, au doigt mouillé. D’autant plus que toute discussion semble devenue impossible. Les partisans opposent le terrain, la vraie France, le peuple de droite, aux élites, aux « chapeaux à plumes des partis », au microcosme parisien. C’est quoi, c’est qui, le peuple ? A quelle heure faut-il se lever pour aller travailler? Si on n’aime pas les chroniques de Zemmour, est-on renvoyé dans l’enfer de la pensée unique ? La pensée unique, n’est-ce pas penser que seuls ceux qui pensent comme moi ont raison ?
En foot, tant que le coup de sifflet final n’est pas sifflé, tout est possible. Pour ces élections présidentielles, le coup de sifflet ce sera évidemment le 23 avril 20 heures. Mais en foot, une défaite finalement ce n’est pas si grave, ce n’est qu’un jeu. Alors qu’en politique, là on arrête de jouer. Car c’est à la fois notre avenir collectif et nos avenirs individuels qui sont en jeu.
Nous vivons une e-poque formidable.

#Auriergate: Fiotte, ça s’écrit avec un ou deux t ?

Serge Aurier, bientôt “blanchi” par son coach ?
Il y a une semaine, c’était l’affaire du siècle. Certains journalistes avaient même trouvé le hashtag définitif : #Auriergate
Aujourd’hui, Laurent Blanc est prêt à passer l’éponge.
Sur le coup, il est vrai que les propos tenus par le jeune footballeur du PSG dans une vidéo Periscope étaient très fumeux au sens figuré comme au sens « propre »- chicha oblige-. Entre deux wesh cousin, on comprenait qu’il était en train de dire de grosses conneries, et que s’il s’était pointé le lendemain au vestiaire de son club, il se serait fait mettre la tête au carré  par son « coach » et par certains de ses « collègues », comme l‘ombrageux Zlatan.
Pendant deux jours, chacun y allait de sa condamnation comme celle, tout en nuances,  de Guy Roux – si ça avait été lui, il aurait carrément réouvert le bagne de Cayenne, et il était prêt à appeler Christiane Taubira pour cela (oh! oh ! on plaisante, c’est de l’humour).
Il y eut aussi des justifications et autres tweets de soutien, genre « C’est une nouvelle affaire Dreyfus », « Une justice à deux vitesses », à l’image de Didier Drogba qui depuis son club de Montréal a tweeté « Force à toi mon frère ».
Et c’est vrai que de la force, il lui en a fallu au jeune footballeur dont on apprend qu’il a été envoyé faire pénitence… en Suisse ! Trop dure la punition !
C’est cela notre monde d’internet, samedi qui rit, dimanche qui pleure, une indignation chasse l’autre, tout est scandale, tout est matière à réaction immédiate, irréfléchie. Comme au moment de l’affaire Strauss-Kahn – Sofitel, quand des journalistes réputés avaient estimé qu’il ne s’agissait  que d’un”troussage de femme de chambre” (cf Jean-François Kahn qui regretta ces propos par la suite).
Alors, en comparaison,  dire que son « coach suce Zlatan jusqu’aux couilles », c’est quoi ? Des propos d’enfants de chœur ? (La comparaison est-elle bonne aujourd’hui, avec tout ce que l’on dit qui se passe dans les sacristies ?). Des propos de téléréalité ? Un épisode des Anges, non pas  à Miami, mais plutôt à Sevran, banlieue parisienne où Aurier a grandi avec ses potos ?
Ce qui interpelle quand même, c’est cette obsession, cette haine de l’homosexualité chez tant de mecs qui jouent les machos. Parce que Aurier parle de fiotte comme d’une insulte ( au fait que dit la réforme de l’orthographe, fiote, ça s’écrit avec 1 ou 2 t ), mais est-ce plus grave que les punchlines du rappeur Orelsan sur les femmes: «  Je peux faire un enfant et te casser le nez sur un coup de tête », ou encore : « Ferme ta gueule ou tu vas te faire marie-trintigner ». Des propos  qui n’ont pas été condamnés par la Cour d’Appel de Versailles, qui n’y a vu que l’expression des « tourments d’une jeunesse désenchantée ». Or aujourd’hui cette « jeunesse désenchantée » traitent souvent les meufs comme les pédés, avec une violence qu’on aurait voulu croire appartenir au passé.
Où est la tolérance annoncée par le mariage pour tous, « marqueur de gauche » de l’évolution progressiste de nos sociétés ? Christiane Taubira au-delà de sa loi aurait peut-être dû non pas seulement murmurer mais parler à l’oreille de la jeunesse. On appelle ça l’éducation, et il paraît que c’est l’un des meilleurs remèdes contre l’intolérance, la bêtise, les préjugés. Visiblement, il est plus facile de voter une loi que d’améliorer l’école. On vérifie là ce qu’écrivait le sociologue Michel Crozier: On ne change pas la société par décret.
Mais peut-être que l’éducation pourrait le faire et dommage que Christiane n’ait pas enseigné à la jeunesse son goût pour la poésie, comme par exemple ce poème de Léon-Gontran Damas et cet extrait :
« Cet enfant sera la honte de notre nom
cet enfant sera notre nom de Dieu
Taisez-vous
Vous ai-je ou non dit qu’il vous fallait parler français
le français de France
le français du Français
le français français
Désastre
parlez-moi du désastre
parlez-m’en.
« 
Nous vivons une e-poque formidable.

OL : Même avec son nouveau stade, Lyon ne fait vraiment pas des lumières.

Au Stade des Lumières, il ne manque plus qu’une équipe et un public !
Ce devait être la consécration : Non pas un stade, mais un complexe, unique en France, et même unique en Europe: Autour du stade, ultra moderne, « digitalisé », baptisé Stade des Lumières en attendant un sponsor (espérons que ce ne sera pas Justin Bridou ou Canard WC), un ensemble de boutiques, de restaurants, d’hôtels, une sorte de parc d’attractions et d’affaires tournant autour du foot. Car aujourd’hui, le business du foot ne se fait plus avec la seule billetterie mais avec tout le « merchandising » décliné autour de l’image d’une équipe. Maillots bien sûr, avec les numéros, les noms des stars du moment, et puis les casquettes, les écharpes, les mugs, et puis encore , les loges réservées à l’année où le business invite ses relations pour conclure des affaires devant un beau spectacle, celui d’une rencontre de foot. On pense bien sûr aux exemples réussis du Barça, avec ses soçios, et des loges que l’on se transmet de génération en génération, du Real, de Manchester, du Bayern etc…
C’était donc le rêve de Jean-Michel Aulas, le Président de l’OL depuis … pratiquement aussi longtemps que la reine en Angleterre, ou Paul Biya au Cameroun. Et sur le papier, c’était loin d’être idiot : L’OL avait accumulé un trésor de guerre, résultat d’années de saine gestion « à la lyonnaise », le Président Aulas avait réussi à mobiliser derrière son projet tous les acteurs de la Ville et de la région. Un arrêt du tram Rhône express desservant l’aéroport a été aménagé, comme également une bretelle d’autoroute et des parkings conséquents. Sauf que… il manque l’essentiel. Et l’essentiel reste une équipe qui gagne.
Parce que, et désolé pour les gones inconditionnels de l’OL, mais le maillot de Lacazette ou de Valbuena se vendent moins bien, c’est un euphémisme, que ceux de Messi, Ronaldo ou autre Eto’o. Entre investir dans le stade, et investir dans une équipe, il semble que Lyon ait vu trop gros.
Et puis, il faut aussi un public, et là un mois à peine après l’inauguration du stade, le président Aulas en est réduit à lancer des appels pour que le stade soit rempli. Et l’on se met à regretter l’ancien stade de Gerland, qui certes devait être modernisé, mais qui avait l’avantage d’être dans la ville, comme le sont les stades des très grandes équipes européennes, le Camp Nou à Barcelone, Santiago Bernabeu à Madrid, Old Trafford, pour le Manchester United, ou encore San Siro, surnommé « la scala du football ». Ces enceintes ont toutes en commun d’être très facilement accessibles, de faire partie du paysage urbain, d’avoir une histoire, une âme, d’être des mythes.
Beaucoup d’eau coulera sous le Pont Pasteur, qui relie au-dessus du Rhône, Gerland à la Confluence, avant qu’on se rende en pèlerinage à OL-Land, comme on le fait pour Old Trafford ou San Isidro.
La devise de Lyon n’est pas comme celle de Paris « Fluctuat nec mergitur » , « Battu par les flots mais ne sombre pas ». Hélas, car l’OL est en train de sombrer. Les coup de gueule de son Président qui accuse toujours  c’est pas moi, c’est les autres – les arbitres, la pelouse, la météo, le public, les medias, pour expliquer les contre-performances  de son équipe pourront-il éviter le naufrage ? C’est un peu triste pour la carrière, la fin de carrière ?  de celui qui fût un très grand Président de Club. C’est aussi inquiétant pour les finances du Club, et au-delà pour les contribuables lyonnais qui sans en avoir été avertis, ont été entraînés par leurs élus, et leur maire, dans le cofinancement de ce projet peut-être un peu délirant.
Avoir de l’ambition, c’est bien, et Lyon en a souvent manqué. Mais garder le sens des réalités était une qualité très lyonnaise. Jusque là.
Nous vivons un e-poque formidable.

Hollande, c’est un peu Ancelotti mais sans l’argent du Qatar…

Hollande, coach de l’équipe France

    Quelle semaine, non mais quelle semaine !
Entre les cloches qui reviennent de Rome où le nouveau pape fait un tabac ; Pâques qui se mêle à Pessah, à moins que ce ne soit l’inverse ; Le 1° avril et ses poissons qui téléscopent Pâques et ses œufs ; Les vacances qui se mêlent au week-end de Pâques ; Le printemps qui désormais tombera un jour plus tôt, le 20 et non plus le 21, mais qui se fait attendre avec cet air glacial venu du nord ; Le « changement maintenant » le changement d’heure, puis les chocs annoncés, celui de la simplification et de la Ligue des Champions… Franchement, on ne sait plus où l’on est, une poule (de Pâques…, MDR, on se marre) n’y retrouverait plus ses poussins…
Heureusement,  le navire France a un capitaine qui tient le cap dans la tempête, un vrai chef dans la guerre aussi bien au Mali que contre ces salauds de riches, un coach comme on dit aujourd’hui dans le foot. Selon les sondages, les français ne font plus confiance au Président de la République. Pourtant, jeudi dernier, nous ( ?) avons été près de 9 millions à le suivre à la télé. 

9 millions pour regarder une interview qui était – et ce n’est pas faire injure à Sérillon, nouveau conseiller à la com’ – un peu chiante et beaucoup soporifique. Mais c’était peut-être la faute à Pujadas qui donnait l’impression d’être sous Lexomil.

9 millions… Presqu’autant que le choc à venir, non! pas celui de la simplification, mais PSG-Barça, por supuesto !… C’est dire à quel point, contrairement à ce que l’on dit, nous sommes un peuple citoyen et courageux. Et prêt à faire confiance. Or la confiance, c’est essentiel en économie. Il suffit d’y croire et ce sera presque fait.
Après le changement maintenant, puis le pacte de compétitivité, voici donc le « choc » qui va tout changer, le choc de simplification, qui nous amènera à partir de 2014 dans les vertes prairies de la croissance, de la baisse du chômage et des lendemains qui chantent sans passer par la case rigueur et austérité…On y croit vachement…autant que la victoire du PSG ![1]
Hollande, c’est un peu notre Carlo Ancelotti, sans l’argent du Qatar. Mais avec une boîte à outils !
Vivement mardi.
Nous vivons une e-poque formidable




[1] Et si le PSG gagne, euh ! je mange ce papier !

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