Le blog de Pierre M. Thivolet, journaliste

Catégorie : réforme

Projet de loi EL KHOMRY: Emmanuel MACRON, quel assourdissant silence !

Macron: Vers une sortie à la Taubira ?
Peut-on nous expliquer ce qu’il va rester in fine des intentions de projets de projets de loi sur la réforme du code du travail ? Sur la flexsécurité, ou sur la sécufléxité, sur la simplification administrative, sur les 35 heures ou pas, sur les heures supplémentaires ou pas, sur la baisse des charges pour les entreprises et particulièrement les PME et TPE. Oui les TPE, les toutes petites entreprises qui sont l’essentiel de notre activité économique et de emploi ou pas d’emploi. On – et par on, il faut comprendre le gouvernement – nous avait promis qu’on allait faire simple, et nous voilà devant une usine à gaz , doublée d’un bordel pas possible. Le projet est repoussé de 15 jours pour plus de « concertation ». Personne n’y croit : Ca sent le sapin ( pas le Michel Sapin – LOL) mais l’enterrement de première classe.
Et pourtant…
Pourtant, nous sommes tous d’accord avec le constat : Trop de bureaucratie, trop de règlements, trop de charges, trop d’impôts. Il faut sim-pli-fier.
Nous également tous d’accord sur l’objectif: Créer des emplois, en finir avec la mise à l’arrêt, au chômage, de millions de personnes: Des jeunes bien sûr, mais aussi des seniors. La France est en Europe, le pays qui détient ce triste record : Un des plus fort taux de chômage des jeunes ET des plus de 50 ans. Quel gâchis dans les deux cas !
En revanche, là on cela se gâte c’est quand on en vient aux solutions, qui signifient forcément remises en cause de nos situations personnelles. Il faut faire des efforts, d’accord. Mais que mon voisin commence en premier ! Il n’y a plus personne quand il s’agit de passer à la caisse, de payer la douloureuse.
Il y a ceux qui pensent que les charges qui pèsent sur les entreprises, sur les salaires, sont trop élevées. Et il y a ceux qui parlent de « cadeaux au patronat.
Il y a ceux qui prennent l’Allemagne ou la Grande-Bretagne en exemple, et ceux qui stigmatisent les « mini jobs ». Il y a ceux qui dénoncent l’obésité de l’emploi public, trop de fonctionnaires, trop d’élus, trop de …, et puis ceux qui dénoncent le recul des services publics, et vantent les vertus du service public à la française. Il y a ceux qui dénoncent le manque de médecins, les hôpitaux au bord de l’implosion, et ceux qui refusent que la santé ait un coût et qu’éventuellement on introduise un ticket modérateur.
Il faudrait donc que quelqu’un tranche, et prenne un cap. On appelle cela gouverner et c’est ce qui semble manquer.
Pauvre Myriam El Khomry : On comprend mieux le rôle qu’on lui a fixé : Etre une tête de turc, un fusible, une sorte de kamikaze, mais dont l’avion n’arriverait pas à décoller faute de carburant.
Tout le monde d’ailleurs n’a pas le goût pour le suicide politique. Par exemple Emmanuel Macron, qui certes, continue à sortir ici ou là, mais qui est étonnamment silencieux par rapport à sa surexposition médiatique d’avant remaniement. D’ailleurs, on ne sait même plus s’il a conservé sa barbe de 3 jours, ou pas. C’est dire à quel point il est en retrait. Il faut dire aussi que sa première loi, dite Macron 1, on ne sait plus très bien, comme sa barbe, ce qu’il en est, ce qu’il en reste.
On se dit aussi qu’il va bien finir par partir et que sans doute ce qu’il prépare aujourd’hui, ce n’est pas tellement la relance de l’économie et de l’emploi, mais plus comment trouver une porte de sortie, un départ réussi médiatiquement, à la Taubira, le vélo en moins.
En attendant – en attendant quoi ? 2017 ? Un an et demi qui vont être perdus ? – il n’ y a plus qu’à espérer que le prix du pétrole ne remonte pas trop, mais qu’il ne continue pas à baisser non plus, que l’Euro reste faible, mais qu’il ne baisse pas trop non plus, que les taux d’intérêt ne remontent pas – combien de temps ces niveaux proches de zéro vont-ils durer, peuvent-ils durer ? – cela fait beaucoup de conditions, dont aucune ne dépend de nous, mais du vaste monde qui nous entoure.
Courage, fuyons : Avec les JO en 2024, et l’expo en 2026, à défaut de pain, nous aurons des jeux.
Nous vivons une e-poque formidable.

Wahnsinnig[ ! Pourquoi, finalement, j’adore les allemands !!!!

Wahnsinnig[1] ! Pourquoi, finalement, j’adore les allemands !

Ils sont incroyables ! Non, vous avez vu ça ? Après le Borussia Dortmund qui élimine le Real Madrid ( dommage, j’aimais bien  le Real), c’est le Bayern Munich qui corrige le Barça (dommage, la meilleure équipe d’Europe ?)
Alors on fait quoi ? On brûle Angela Merkel en place de grève ? On reconstruit la ligne Maginot ? Il y a dix ans, vingt ans, le football allemand fonctionnait comme un rouleau compresseur, mais, disions-nous, sans panache, sans « fun ». L’Allemagne, boum, boum, quoi ! Et voilà qu’aujourd’hui, à leur solidité , les allemands ajoutent la classe.
Eh ! oui, ils sont étonnants les allemands. Ils prennent leur temps, mais ils sont capables d’évoluer, de remettre en question leur manière de fonctionner tout en conservant leurs fondamentaux.
C’est comme en économie.
Il y a vingt ans, des tas de gens très intelligents chez nous – des énarques, c’est dire, si ce sont des gens intelligents (LOL !) – ne pariaient pas un deutschmark, pardon, un euro, sur la capacité des allemands à adapter leur société aux réalités contemporaines. On les croyait englués dans un système social protecteur mais archaique, embourbés dans une réunification coûteuse. Et voilà, qu’à l’allemande, c’est-à-dire , tranquillement, en mettant tout le monde autour de la table des négociations, ils sont arrivés à faire sauter des blocages pourtant centenaires. 
Prenez par exemple une loi sociale comme l’heure d’ouverture des magasins et des restaurants,  le « Ladenschlussgesetz », plus ancienne que nos lois sociales de 1945, puisqu’elle remontait aux années… 1870, au chancelier Bismarck, et qui transformait en désert les villes allemandes après 13 heures le Samedi. Eh ! bien, cette loi centenaire a été amendée, et aujourd’hui – demandez aux alsaciens – alors qu’il y a vingt ans les allemands se précipitaient à Strasbourg pour faire leurs courses, aujourd’hui, c’est le contraire : Les strasbourgeois se ruent à Kehl, de l’autre côté du Rhin, pour faire leurs courses ou aller au restaurant.
Ne nous y trompons pas: Si aujourd’hui tout semble réussir à l’Allemagne, cela n’a pas été une partie de plaisir.
Cela a signifié pour beaucoup outre-Rhin, et notamment pour les femmes, d’accepter des conditions de travail plus précaires, du temps partiel, l’âge de la retraite repoussé à 65, voire 67 ans. Mais tout en préservant leur système de protection sociale ou de santé. Rien à voir avec ce qu’avait pu faire une Margareth Thatcher en Grande-Bretagne.
Alors ?
Alors au lieu d’accuser les allemands d’être responsables de nos malheurs, nous ferions mieux de prendre de la graine. Et de nous dire que nous sommes chanceux d’avoir comme amis les allemands. Car même si leurs succès leur donnent une certaine fierté, voire un soupçon d’arrogance, la plupart des allemands savent bien qu’ils n’ont pas d’avenir sans l’Europe et sans la France.
Face à cette Allemagne à laquelle tout semble réussir, jusqu’au football, il n’y a qu’une seule politique : Montrer que nous aussi, nous sommes capables de nous réformer. Cela nous permettrait de mieux défendre nos couleurs.
Chiche !
Nous vivons une e-poque formidable !

[1]Wahnsinnig : Génial

Et si après les « chocs », on essayait plus simplement le changement ?

Source:Videberg , Le Monde

Depuis près d’un an, nous vivons au rythme de « chocs » qu’on nous annonce à grand renfort de roulement de tambours médiatiques et qui se terminent en « pschitttt ». Une suggestion, comme ça, toute bête et toute naïve : Et si le gouvernement se contentait de travailler sur quelques réformes basiques. Une première liste ? Réforme de la justice, des retraites, de la protection sociale; Réforme de la fiscalité, du millefeuilles administratif; On peut continuer longtemps. Il y a fort affaire mais pourquoi attendre LA réforme fondamentale, définitive, qui à force d’être à l’étude, va rejoindre le cimetière déjà fort rempli des bonnes intentions qui restent lettre morte ?
Aujourd’hui nous sommes tous sous le choc de « l’affaire Cahuzac ». Cela rend-il vraiment plus impérieux qu’il y a un mois, la mise en place de mesures, de lois encadrant l’activité des élus, contrôlant leur honnêteté, empêchant les conflits d’intérêt ? Même si cette affaire n’avait pas éclaté, la « moralisation » aurait été tout autant nécessaire et elle devra continuer même après la loi la plus sophistiquée. C’est un combat et une vigilance qui ne peuvent cesser. Un peu comme pour les accidents de la route. Après les ceintures de sécurité obligatoires, puis les radars, le contrôle de l’alcoolémie, le nombre de morts sur les routes a été divisé par 3. Mais personne n’estime qu’il faut s’en contenter.
Le danger serait que la seule émotion soulevée par un fait, même grave, d’actualité détermine la politique du gouvernement. Aujourd’hui, la moralisation, demain la délinquance des jeunes, après-demain la canicule ? L’actualité qui nous tourmente tous au quotidien, celle de la crise, du chômage et de la déprime économique passe au second plan, en tout cas c’est l’impression que nous avons, et c’est pourtant là que se trouve le nerf de la guerre. N’est-il pas désespérant de nous entendre dire par le gouvernement qu’il est urgent d’attendre … 2014 pour espérer entrevoir, peut-être, enfin, ce n’est pas sûr, le début d’un commencement de lumière au bout du tunnel où nous avons l’impression de nous trouver. Tout cela est désespérant. Et le désespoir est mauvais conseiller.
Nous vivons une e-poque formidable.

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