Le blog de Pierre M. Thivolet, journaliste

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Elections au Brésil : Samba, futebol et eleições

Le candidat d’extrême-droite enlève de la devise du Brésil le mot progrès pour ne garder que ordre ( ©-Romée-de-Saint-Céran-pour-LIncorrect)
Samba ! foot ! Rio ! Copacabana ! Sur le Brésil nous n’avons le plus souvent que des clichés. Pas forcément négatifs, mais complètement folkloriques. Comme ceux selon lesquels au Brésil, la misère serait moins triste parce qu’au soleil ! Ou qu’il suffirait d’un match de futebol, un air de samba ou les courbes d’une moça au corpo dorado pour qu’ils oublient leurs soucis. Un peuple joyeux et futile, quoi !
Mais, bidon, bidon, bidonville, vivre là-dedans c’est coton, comme chantait Nougaro. Après avoir eu l’illusion qu’ils allaient tourner la page du sous-développement, les brésiliens sont allés de désillusions en désillusions. La pauvreté est toujours là ; Les favelas sont tout sauf des destinations touristiques ; Et la violence fait plus de 54 000 morts par an, c’est le record du monde. Tous les facteurs sont réunis pour arriver à cette violence qui pourrit la vie quotidienne. Les mafias et les narcos, bien sûr, les inégalités criantes, le racisme encore – Au fait combien de noirs au gouvernement dans un pays où la moitié de la population est noire : zéro ! – mais aussi la corruption généralisée dans la police, l’administration, les affaires. C’est un des principaux freins au développement du pays. Mis en évidence par les chantiers de la Coupe du monde et des JO qui ont été l’occasion de détournements colossaux. 
Mais c’est ce que n’accepte plus la population. Et c’est cela le grand changement. Le Brésil a plus changé en 30 ans qu’en un siècle. Bien sûr la démocratie brésilienne est imparfaite, clientéliste, corrompue, contestée, mais elle a apporté les libertés, de la presse, de la Justice. Et les juges ne s’en sont pas privés pour mener l’opération « lava jato », nettoyage express, et tenter de nettoyer la classe politique et les milieux d’affaires. Même l’ancien Président Lula dort en prison, et combien d’anciens ministres ou députés … Et puis, même si beaucoup ont le sentiment de perdre à nouveau pied socialement, il y a eu quand même l’émergence des classes moyennes, l’espoir nouveau pour des dizaines de millions de brésiliens que leurs enfants fassent des études, sortent de la pauvreté : Les brésiliens d’aujourd’hui ne sont plus prêts à tout accepter sans broncher. 
Cela les conduira-t-il à choisir un candidat caricatural comme Jair Bolsonaro, le Trump tropical ? Ce n’est pas sûr, même si Fernando Haddad l’autre candidat qui devrait également arriver au second tour dans 3 semaines, n’a ni le charisme, ni la popularité de l’ancien Président Lula – empêché car en prison – dont il est l’ersatz, la marionnette diront certains. 
En fait, les brésiliens sont plutôt desafinados, désenchantés. Déjà il y a 50 ans, Antônio Carlos Jobim chantait à propos du carnaval : La tristesse n’a pas de fin, le bonheur si ! Le bonheur du pauvre est la grande illusion du carnaval(…). 
L’hymne national brésilien proclame : Géant par ta propre nature,(…)  ton avenir reflète cette grandeur
Beaucoup de brésiliens trouvent qu’il serait temps que le présent, leur présent reflète la grandeur de leur pays. 

France: Tous à Lourdes, vite !

Que ce soit en foot ou en économie, il faudrait un miracle ….
L’heure est grave: nous sommes à 3 jours de ne pas avoir notre billet pour Rio, son maracana, son samba, ses garota et autres moça.
A moins d’un miracle. 
Ce qui n’est pas impossible: “Il faut y croire”, nous disent en chœur Nasri, Ribery, Deschamps … TF1, les sponsors, les journalistes qui en juin prochain risquent fort de se retrouver non à Copacabana mais à Paris-plage.
Je ne vois donc plus qu’une seule solution: La grotte de Lourdes. 
Annulons la préparation à Clairefontaine pour une immersion collective dans la source miraculeuse, le tout filmé en direct live “breaking news. De toute façon, ça ne pourrait pas faire de mal. Ce serait même excellent pour l’économie de la cité pyrénéenne sinistrée par les inondations de l’été dernier. Et puis ce serait encourager le Made in France. Bernadette, le monde entier nous l’envie, mais jamais copiée, jamais imitée, même pas par les Chinois. Et sans être anti clérical, quelle créatrice d’emplois! Des emplois non délocalisables, dans une région qui sinon, aurait été plus sinistrée qu’Hagondange ou Florange.
Montebourg : Qu’attends-tu ? Comme tu l’avais fait en son temps avec les pull marin, prends la tête d’un grand pèlerinage national,  pour la France au Brésil et pour le redressement productif de notre pays. Un miracle pour deux causes perdues. 
Renouons avec cette tradition quand nos ancêtres désarmés devant les ravages de la peste, s’en remettaient à la Vierge noire. Des fois, ça marchait. Et ça a donné Le Puy-en-Velay, Fourvière, Notre-Dame de la Garde (?). Souvent, ça marchait pas, mais là, il n’y a plus personne pour raconter !

On y croit : Dans 3 jours, les bleus se qualifieront. Et le 31 décembre, la courbe du chômage se sera inversée. “Paris vaut bien une messe”, aurait dit Henri IV. Le Brésil vaut donc bien un pèlerinage. Quant à la sortie de crise, il y a toujours Sainte Rita, la Sainte des causes désespérées.
Nous vivons une e-poque formidable

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