Le blog de Pierre M. Thivolet, journaliste

Catégorie : tsipras

Mode: Après le Friday wear, voici le Tsipras wear.

       

Le look Tsipras vs le look Merkel: Quel est le plus fou ?


Avez-vous remarqué le look adopté par un certain nombre d’hommes politiques depuis quelques semaines. Au début on pouvait se dire, c’est l’effet d’un été un peu chaud, mais non, il s’agit d’une démarche politique, quasi révolutionnaire. Depuis que la révolution passe par l’Acropole, c’est un peu le col Mao version Tsipras.
Prenez Mélenchon par exemple, il y a encore quelques semaines, il exprimait ses convictions politiques par la couleur de sa cravate, rouge. Mais sans aller jusqu’à abandonner le costume cravate: 25 ans sénateur, ça vous marque un homme.
Mais Alexis Tsipras est passé par là, la Nouvelle Gauche s’est trouvée une égérie (au masculin, ça donne un égérie ?), désolé pour cette référence romaine et non grecque. On jette la cravate, on adopte la chemise, si possible blanche, col ouvert,  éventuellement un jeans sombre, mais on garde la veste. Ce qui franchement est plus prudent surtout au-delà de 17 heures dans des sommets marathons se déroulant dans des salles surchauffées…
Il existe une version un peu plus hard du look Tsipras, c’est la tendance Varoufakis, du nom de l’ancien Ministre des Finances démissionnaire. Sous la veste, un T-shirt, sombre si possible. C’est le look campus américain, CEO d’Apple. Très gauche silicon valley. Vivement que la révolution passe par le Congo, Congo-Kinshasa évidemment, et nos hommes politiques adopteront le look « sapeur », et ça, ça sera vraiment classe.
Pour l’instant chez nous, la tendance reste le dress-code « Petit marquis », très bien porté par Emmanuel Macron, avec son grain de folie, non visible par les caméras, car il se retrouve au niveau des chaussures, souvent des bottines, toujours impeccables. Les italiens, qui en matière de chic vestimentaire sont l’autre grande école avec les britanniques, vous le diront: On juge un homme sur ses chaussures.
Et les européens du nord, là-dedans ? Les allemands ? Evitons de juger les ministres allemands… les cravates couleur lie de vin y sont encore très en vogue, ainsi que les coupes de cheveux unisexe à la Beckenbauer – c’est fou, quand on pense que le mur de Berlin est tombé depuis plus de 25 ans. Bien sûr, il y a Angela, la chancelière, la femme la plus puissante d’Europe. Comment définir son look … Reconnaissons qu’elle ne tente plus les robes longues avec décolleté plongeant, elle l’avait essayé une fois pour une réception à Oslo, cela avait failli provoquer une catastrophe à la bourse de Francfort. Aujourd’hui elle s’en tient aux pantalons sombres, ce qui est sage, et aux chaussures à talons plats, ce qui est amical à l’égard de François Hollande par exemple. Certains se moquent de sa coupe de cheveux à la Jeanne d’Arc, mais Karl Lagerfeld jugeait récemment que sa coupe et sa couleur de cheveux convenaient parfaitement “à ses beaux yeux bleus et à son fin nez en pointe” : sic !
Et puis pour tous ceux qui voient dans son dress-code l’illustration de l’austérité et de la rigueur, regardez donc l’incroyable collection de vestes qu’elle adapte à toutes les situations et toutes les saisons et qui vont du vert pistache au fraise écrasée en passant par le bleu fluo ou le jaune moutarde. Seule la Reine d’Angleterre fait mieux avec ses chapeaux.
Nous vivons une e-poque formidable.

Grèce: Angela Merkel, l’arbre qui cache la forêt des « petits » européens.

        

Tsipras – Merkel : Poker menteur ou dialogue de sourds ?

Beaucoup d’entre nous sont aveuglés par une haine à l’égard de l’Allemagne dont ils n’ont même pas conscience, qui mériterait sans doute qu’ils aillent s’allonger quelques années sur le divan d’un psy, qui révèle leurs/nos complexes et surtout une dangereuse ignorance de ce qu’est l’Allemagne, de ce qu’est la société allemande, de ce que sont les allemands d’aujourd’hui. 
C’est flagrant ces dernières semaines dans la perception du rôle de l’Allemagne dans la crise grecque, et plus généralement, dans l’Europe d’aujourd’hui. Cela va du slogan «  Le diktat de Merkel » d’un Florian Philippot à « Merkel- Bismarck » de Mélenchon. Ces réactions ne sont que la reprise de vieilles rengaines, qui remontent à l’après Première guerre puis seconde guerre mondiale : « L’Allemagne paiera », remis au goût du jour par le gouvernement grec et la « gauche » ( ?) française.
Selon eux, les responsables de la faillite grecque, ce sont les allemands, leur égoïsme, leur obsession « monétaire », des allemands qui n’auraient que le mot « austérité » à la bouche pour faire plaisir aux banques allemandes.
Doit-on rappeler que la croissance de l’économie allemande, le niveau de ses exportations, la hausse de sa consommation intérieure, sont tout sauf de l’austérité ? Doit-on également rappeler que s’ils en sont là, c’est parce que les allemands notamment après la réunification, se sont serrés la ceinture, et pour beaucoup de salariés allemands, beaucoup de seniors, continuent à le faire? Doit-on également rappeler que s’il y a bien un pays qui était attaché à sa monnaie parce qu’elle était le symbole de sa réussite économique, c’était l’Allemagne et que les allemands n’ont pas sacrifié le Deutschmark de gaieté de cœur ? Doit-on rappeler qu’avant l’euro, de toute façon, le Franc était de plus en plus dépendant du Deutschmark, et que la Bundesbank devait régulièrement venir au secours de notre monnaie?
Il faut respecter le peuple grec entend-on souvent. C’est juste. Mais il faudrait aussi respecter non seulement le peuple allemand, mais également les slovaques, les slovènes, les polonais, les irlandais, les lettons, les autrichiens,  les hollandais, les belges, les portugais, les italiens etc… qui sont vent debout contre Alexis Tsipras. 19 membres de l’Eurozone : En dehors de Chypre, combien sont favorables aux positions du gouvernement grec ? La démocratie n’est-ce pas aussi de respecter l’opinion de la majorité ?
En caricaturant, seule l’Allemagne par son poids pourra peut-être leur faire accepter un énième compromis avec Athènes.
Il y a un mot allemand que Tsipras, Mélenchon, Philippot and co devraient apprendre parce qu’il est le symbole d’une dérive, d’une tentation à laquelle les allemands ont refusé jusqu’à présent de céder : « Alleingang » : Faire cavalier seul, succomber au repli sur soi… Prenons garde qu’en fait d’un Grexit, nous ne succombions à un Alleingang des allemands.
Nous vivons une e-poque formidable.

Grèce : Hélas ! Ceci n’est pas un jeu de mots

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Oxi, c’est non. Nai, c’est oui. C’est quoi le message ?


Les Grecs ont voté non, mais comme dit l’autre: Vous pouvez répéter la question ?
C’est tellement clair que chez nous, tout le monde tire la couverture à soi, ce qui en période de fortes chaleurs n’est pas forcément recommandé. En plus il faut bien avouer qu’un peuple qui pour dire non utilise un mot qui s’écrit presque oui (oxi) , et pour dire oui, il prononce non ( nai), c’est perturbant ! Peut-être qu’eux-mêmes ne sont pas très clairs sur ce qui est oui, et ce qui est non. Ainsi il paraît que ce non est un oui à l’euro.
Il paraît aussi que ce vote est un triomphe de la démocratie, démocratie que les grecs auraient inventée il y a 2500 ans, enfin avec une interruption de 2460 ans !
Rappelons qu’ils ont aussi inventé la comédie, la tragédie, et la démagogie… La démagogie qui est une manière de manipuler le peuple en lui disant ce qu’il veut entendre, démagogie qui, selon Aristote est avec l’anarchie une des perversions de la démocratie ( sic : Wikipedia).
Et organiser un référendum pour demander si l’on accepte de baisser ses salaires et ses retraites, n’est-ce pas un peu démagogique, non ?
Certains disent qu’au contraire il n’y a pas plus démocratique qu’un référendum. Cela paraît être empreint de bon sens. Pourtant, si les allemands d’aujourd’hui restent très prudents sur cette manière de consulter le peuple, c’est parce qu’ils ont le souvenir des référendums de Hitler, que l’on ne peut pas vraiment qualifié de grand démocrate. Il y a  aussi les fameuses « votations » en Suisse avec l’exemple du refus des électeurs masculins d’accorder le droit de vote aux femmes jusqu’en 1971 ! Jusqu’au petit canton Appenzell, qui fit de la résistance jusqu’en 1990, où il fallut une décision fédérale, rarissime, pour imposer ce droit. Et pourtant qu’y avait-il de plus démocratique que de réunir sur une grande prairie tous les habitants d’un village pour leur demander leur avis ? Cela peut conduire à toutes les dérives, comme au meurtre collectif. C’est ce que décrit l’auteur suisse – justement – Friedrich Dürrenmatt dans « Le voyage de la vieille dame ». Une vieille milliardaire revient dans son village auquel elle propose de léguer toute sa fortune en l’échange de la mort d’un de ses anciens amants. Et très démocratiquement, les habitants choisissent la fortune !
On peut aussi se demander combien de temps nous aurions dû attendre pour abolir la peine de mort, si l’on nous avait posé la question par référendum en 1981.
Et puis à quoi serviraient les élections et la démocratie représentative si les personnes que l’on a élues pour le meilleur mais aussi pour le pire et chez nous pour cinq ans, se déchargeaient de leurs responsabilités en nous demandant notre avis tous les six mois?
Aujourd’hui, tous les démocrates sont unanimes pour dire: Il faut écouter le message du peuple grec. Mais de la même manière qu’on peut se demander quelle était la question, quel est ce message ?
Nous vivons une e-poque formidable.

Grèce, Euro, Tsipras : La guerre de Troie aura-t-elle lieu ?

        

Ulysse vu par Hollywood: grave!

Il paraît qu’en plus de la démocratie, les grecs anciens ont inventé, la tragédie, la comédie, la philosophie, l’histoire, la médecine etc…J’en passe et des meilleurs, et parmi le meilleur, il y a cette série en 24 saisons, à faire mourir de jalousie n’importe quel scénariste d’Hollywood – 24 saisons, vous vous rendez compte – l’Iliade et l’Odyssée. Ecrite par un certain Homère ( pas Omer),  ce sont les aventures d’Ulysse, un « warrior », parti avec ses keums de la même téci, en guerre contre une autre téci, Troie, où s’était réfugié Pâris, un boloss (malgré son nom, sûr qu’il n’était pas supporter du PSG, d’ailleurs, il y a un ^ sur le a ). Pâris avait osé pécho la meuf à Ménélas, un des kings de la téci. L’affront ! Evidemment tous les potos de Ménélas – on les appelait la bande des grecs étaient devenus tellement vénères, qu’ils avaient décidé d’aller niker Troie.

Mais après la victoire, voitures qui brûlent, magasins dévalisés, viols et tournantes, Ulysse se paume sur le chemin du retour – L’interconnection SNCF – RATP devait être en panne en Gare du nord – S’en suit une succession de galères ( c’est le cas de le dire, puisqu’à l’époque on n’avait pas encore inventé l’auto-partage ) plus ouf les unes que les autres, laissant Game of Thrones ou le Seigneur des Anneaux loins derrière: 
Il doit échapper à Circée, une magicienne autrement plus perverse que la chancelière Merkel. A Djerba, il manque de se faire retourner la tête par une dangereuse bande de drogués, les lotophages, qui ne sont pas des bouffeurs de lotos, mais fabriquent des boissons zarbi. Il tombe sur des fous furieux, les Lestrygons, sans doute, des ancêtres de Daesh, ils ne décapitent pas leurs victimes, ils les bouffent !
Mais le plus dingue, c’est qu’à la fin: Happy end ! Sa femme, Pénélope, qui est une championne de macramé, l’attend toujours, et après 10 ans, elle a été fidèle !
En ce qui concerne l’imagination et la créativité, les grecs, ils sont trop forts. Certes, c’était il y a 2500 ans, mais vous savez quoi ? On parle encore aujourd’hui d’Homère et des autres scénaristes d’Athènewood. La preuve : On en a même fait un « remake », il y a quelques années, avec Brad Pitt, Diane Kruger et Sean Bean dans le rôle d’Ulysse.
Dimanche soir, la guerre de Troie aura-t-elle lieu ? Tant de Cassandres nous l’annoncent – le souhaitent ?
« Moi, je suis comme un aveugle qui va à tâtons.
Mais c’est au milieu de la vérité que je suis aveugle.
Eux tous voient, et ils voient le mensonge.
 Je tâte la vérité. »
Une réplique mise dans la bouche de Cassandre par Jean Anouilh, qui n’était pas grec, maïs français, et que beaucoup de nos commentateurs et experts en Grèce devraient peut-être méditer…
Nous vivons une e-poque formidable.

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