Le blog de Pierre M. Thivolet, journaliste

Catégorie : UMP

Républicains : That is (not) the question !

keep calm et voter quoi ?
En France, nous discutons de l’opportunité de rebaptiser un parti « Les Républicains ».
A Londres, on s’extasie sur le Royal baby 2.
Et pas qu’à Londres, puisque chez nous, depuis 24 heures, nous avons le droit au défilé de tout ce que les medias comptent de « spécialistes » des têtes couronnées, des monarchies, du protocole, des heurts et malheurs de tous ces Princes et Princesses, qui aujourd’hui sont tellement « modernes », à l’unisson de leurs peuples, des gens comme nous en fait, sauf qu’ils ne seront jamais menacés d’aller faire la cour à Pôle Emploi. Ainsi cette information “étonnante”: Le Prince William, qui est appelé à régner – enfin après sa grand-mère qui semble bien partie pour entrer dans le Guinness book pour battre tous les records de longévité, toutes catégories, et après son père, qui continue à porter le kilt avec élégance – le futur roi, donc, est en congé paternité ! Comme tout le monde, c’est dingue, non ?
Dingues aussi tous ces commentaires qui en rajoutent sur la chance des britanniques d’avoir ainsi un si beau symbole national, qui leur coûte certes cher tous les ans, mais leur rapporte encore plus en tourisme et produits dérivés: Les ventes de mugs « Royal Baby 2 » détrônent déjà celles des T-shirts Messi ou des sous-vêtements Beckham. « Nous avons besoin de bonnes nouvelles, les français comme les britanniques ont besoin d’un peu de rêve ! » entend-on ici ou là. Comme si la royale naissance allait compenser les milliers de morts au Népal, les attentats de janvier, la hausse du chômage.
Notons quand même que ces anglais tellement chanceux d’être en royauté nous avaient montré la voie près de 150 ans avant notre révolution. Leur éphémère République proclamée par Cromwell avait fait décapiter le roi Charles 1er, et à la hache, en plus, ce qui franchement était digne des bourreaux actuels de Daesh.
Un sort (la décapitation en moins) auquel a échappé de justesse la Reine, il y a vingt ans, à l’époque de Diana, princesse des cœurs, icône des épouses bafouées.
Ce rétablissement d’image des souverains britanniques est tout à fait remarquable. Même si leurs recettes, comme la conduite à gauche et les jellies, ne sont sans doute pas importables sur le continent, les conseillers en communication, les « spindoctors » de nos dirigeants devraient en prendre de la graine.
La tâche risque cependant de se révéler ardue avant 2017: Le look énarque, même avec des lunettes relookées et danoises, est moins flashy que les tenues vert fluo avec chapeau « retour de pique-nique» qui est la marque des Windsor. Et puis cette famille est décidément très douée pour retourner les situations, même les plus limites, en sa faveur: Ils ont réussi à devenir le symbole de l’unité britannique, à se faire passer pour plus écossais que Sean Connery alors qu’ils sont plus allemands qu’anglais, plus Saxe-Cobourg-Gotha ou Schleswig-Holstein-Sonderbourg-Glücksburg, famille d’origine de Philippe d’Édimbourg avant son mariage avec la reine Elisabeth.
Notons que décidément les allemands sont vraiment partout: D’ici qu’Angela Merkel fasse valoir ses droits sur Buckingham Palace…
Fort heureusement, la chancelière n’a aucune raison de le faire. Chez elle, sa popularité est aussi importante que celle de Kate et de William. Mais sans tralala monarchique et salut à la foule. Et sans chapeaux. En matière de parades et de jeux destinés à endormir les peuples, les allemands ont beaucoup donné il y a 70 ans. Et aujourd’hui ils ont une préférence pour la transparence et la simplicité de leur République. Et chez eux, peu d’entre eux songeraient à baptiser un parti «Républicains». Seule l’extrême droite l’avait fait. Mais jusqu’à présent, cela ne lui a pas porté chance puisqu’elle n’a jamais pu entrer au Bundestag.
Alors qu’il n’est pas sûr que la naissance du « Royal baby 2 » évite ce risque au Parlement britannique où le très xénophobe Parti Ukip pourrait bien faire son entrée.
Les élections britanniques se déroulent dans 4 jours, et elles seront plus importantes pour l’avenir des Britanniques, de l’Europe et du nôtre, que le prénom d’une Princesse ou le changement de nom d’un Parti.
Nous vivons une e-poque formidable.

FN en tête aux européennes: Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu !

Chronique d’une victoire FN annoncée. Mais c’était couru d’avance :
Des socialistes calamiteux. N’ayant toujours pas décidé pour savoir s’ils étaient socialistes, sociaux-démocrates, sociaux-libéraux. Quand au Président, il a préféré aller au concours d’improvisation avec Djamel Debbouze! Quelle belle campagne !
L’UMP, qui est sans doute le vrai « premier parti de France » ? C’est « Titanic » mais sans l’orchestre, ou « massacre à la tronçonneuse ».
Les écolos ? Sans Dany, ils nous donnent envie d’abandonner le tri sélectif et d’acheter des diesels.
L’UDI , l’UDI ? Sans Borloo, on a eu l’impression qu’ils étaient toujours en réanimation à l’hôptal.
Mais le pire, c’est qu’après la branlée d’hier soir, la cata va continuer: Tous nous déclarent quil faut « faire de la politique autrement », mais il n’y en a pas un pour en tirer des conclusions pour lui-même. Quant au gouvernement, il a déjà annoncé qu’il allait se précipiter à Bruxelles pour négocier avec nos partenaires des « assouplissements », moins de « rigueur ». Donnant ainsi l’impression que le Front National posait les bonnes questions ! Alors que non seulement, le FN donne les mauvaises réponses, mais il pose les mauvaises questions. Même ses électeurs ne croient pas à la sortie de l’euro.
La faute à l’Europe ? Mais ce n’est pas elle qui est responsables de nos déficits et de notre endettement croissants.
La faute à l’immigration ? Mais il y a aujourd’hui trois fois moins d’immigrants en France qu’en Allemagne. Quant aux sans-papiers de Calais, ils  ne rêvent que d’une chose: Passer en Grande-Bretagne. Mais pas rester chez nous !
4 millions d’étrangers, 4 millions de chômeurs ? Si nos entreprises ne crèent pas d’emplois, si notre économie ne croit plus, c’est notre faute, pas celle des immigrés.
Ma France à l’heure Marine est aussi ridicule que l’Italie au temps de Berlusconi. Mais heureusement, aujourd’hui, il y a l’Italie. L’Italie qui nous prouve qu’il n’y a pas de fatalité à la montée de la démagogie et du populisme anti-européen.
De l’autre côté des Alpes, le tsunami s’appelle Matteo Renzi, quand tout le monde prévoyait la victoire de Pepe Grillo et de son parti anti-tout. En quelques mois, le nouveau Président du conseil italien n’a pas seulement promis, il a agi: En 4 mois, baisse des charges sur les entreprises, baisse des dépenses de l’Etat, suppression des départements etc… Pas pour 2015 ou 2017, ou 2022. Tout de suite. Les italiens dont nous rigolions sous Berlusconi, nous montrent aujourd’hui l’exemple.
Aux quelques millions qui ont voté FN, on peut opposer les 7 millions, et ce sont en partie les mêmes, qui sont allés rire de « Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu ». Peut-être pas un chef d’œuvre intello, mais un film qui correspond à la France d’aujourd’hui. Où la réalité quotidienne n’est pas celle décrite par le FN.

Nous vivons une e-poque formidable.

“Et pourtant ne sombre pas” : Delanoë, seul recours pour François Hollande ?

« Fluctuat nec mergitur » Qui vogue mais ne sombre pas : La devise de la ville de Paris va s’imposer au remaniement gouvernemental annoncé. Parce que la défaite des socialistes aux municipales est un tsunami. Et que dans la tempête, il va falloir un sacré capitaine.
Sans jeu de mots, François Hollande aura-t-il une autre solution que Bertrand Delanoë ? 
L’ancien maire de Paris peut se prévaloir d’avoir su gagner la capitale sur la droite, en 2001, et de l’avoir transmise à sa successeur désignée. Il jouit d’une certaine popularité, surtout parmi les bourgeois «bohêmes», fonctionnaires, enseignants qui sont aujourd’hui l’électorat type du PS. Il ne fait pas peur aux plus modestes, qui, eux de toute façon, sont de moins en moins nombreux à voter dans les centres villes comme Paris puisqu’ils n’ont plus les moyens d’y habiter. Il a un petit côté “vert”, avec Paris-Plage ou Vélib’. Tout en ayant gouverné avec les alliés des socialistes, on dit qu’il est autoritaire: Ce qui apparaît aujourd’hui comme un atout alors qu’il est reproché à Jean-Marc Ayrault, mollesse et manque d’autorité. Contrairement à Manuel Valls, il ne heurte pas la gauche du PS et ne ferait fuir ni Cécile Dufflot ni Christiane Taubira. Et puis contrairement à Valls, il n’est pas soupçonné d’arrières-pensées présidentielles pour 2017.
Les paris sont ouverts, mais parions que l’ancien maire de Paris a de bonnes chances de se retrouver à Matignon.
Sauf si… S’il refuse ! Car franchement qu’est-ce que pourra faire  le prochain gouvernement ? Il n’y aura que du sang et des larmes, puisque depuis deux ans le gouvernement n’a pas été capable de mener les réformes indispensables. On ne sait toujours rien des 50 milliards – au moins – d’économies qui vont faire très, très mal, alors que la courbe du chômage ne s’est pas inversée, et que le déficit budgétaire est bien au-dessus de ce qui avait été promis aux autres européens, qui, eux, ont fait de sacrés efforts depuis deux ans. Pour les prochaines élections européennes, ce sera d’ailleurs un boulevard de démagogie pour les anti-européens monomaniaques qui accuseront les diktats de Bruxelles, alors que ce sont les réalités économiques qui nous les imposent. 
Et puis il y aura le troisième tour de ces élections municipales, les métropoles : Puisque ce qui est programmé, c’est la fin de communes héritées du 19 ème siècle. A Lyon, Marseille, Lille, Strasbourg, Nantes, vont naître des «métropoles» qui toutes, ont de grandes chances de ne pas être dirigées par les maires socialistes des centres villes.
Y compris à Paris, où l’élection d’Anne Hidalgo risque de n’être qu’une victoire à la Pyrrhus : La ceinture rouge de Paris étant devenue une ceinture bleue, ce serait une nouvelle giffle que le Grand Paris échappe au maire de Paris.
Delanoë aura-t-il suffisamment d‘abnégation pour vouloir affronter tous ces lendemains qui déchantent ?
Nous vivons une e-poque formidable…

Elections à Villeneuve-sur-Lot : Jouer à se faire peur!

Dimanche les électeurs de Villeneuve-sur-Lot doivent choisir entre un candidat UMP et un candidat FN. Et tous les médias organisent des « spéciales » avec des titres accrocheurs du style : « Le Front National va-t-il gagner un troisième siège de député ? »
C’est une mauvaise question, jouant avec le spectre d’une extrême-droite arrivant au pouvoir. Or, le mauvais score des socialistes au premier tour doit évidemment beaucoup au choc Cahuzac. Difficile de remonter la pente en quelques semaines après l’explosion en plein vol de la personnalité qui dominait autant la vie politique locale.
Non, j’en fais le pari, le FN ne gagnera pas et le candidat UMP sera élu. ..
Bien sûr, il est consternant que le vote FN continue à être aussi important, non seulement à Villeneuve-sur-Lot mais aussi partout en France. Mais il ne sert à rien de croire que la bonne stratégie est de dire, selon la – mauvaise – formule attribuée à Laurent Fabius, que « le Front National pose parfois de bonnes questions, mais y apportent de mauvaises réponses ».
Les réponses du FN sont mauvaises, souvent même surréalistes ( Et l’on sort de l’Euro, et l’on construit de nouvelles lignes Maginot le long de nos frontières etc…), mais les questions qu’il pose, le sont tout autant. Prenez l’exemple de l’immigration, qui dans le fatras idéologique du FN serait la source de tous nos maux ; responsable du chômage, avec des équations comme « 4 millions d’immigrés égalent 4 millions de chômeurs », ou encore « les immigrés profitent de notre système social notamment avec leurs familles nombreuses qui pèsent sur nos comptes sociaux ». C’est tout l’inverse : Les immigrés paient plus en cotisations ou impôts qu’ils ne coûtent. Heureusement qu’ils sont là pour payer la retraite des Le Pen !
Et puis, tant pis si aux premiers tours 20 ou 25 % des électeurs votent pour l’extrême-droite. Le vote pour le Front National est un vote perdu, qui ne fera pas bouger notre société. Car fort heureusement nos institutions, notre système électoral, empêchent qu’il accède au pouvoir. Voter utile, c’est voter pour des partis qui reconnaissent nos valeurs communes républicaines, et qui sont les seuls à pouvoir un jour gouverner réellement. Bien sûr, nos femmes et hommes politiques nous donnent souvent l’impression d’être une bande de bras cassés, certains sont corrompus, d’autres cramponnés à leurs avantages. Ils manquent de visions d’avenir, de charisme. Tout cela est vrai, triste, désespérant, mais comme le disait Churchill «La démocratie est un mauvais système, mais c’est le mojns mauvais des systèmes ». On ne discute pas avec les ennemis de la démocratie, ni avec leurs électeurs. Il faut leur répéter encore et toujours : Tant que vous votez pour l’extrême-droite, vous votez cul-de-sac. Revenez dans le giron des partis républicains, et là nous pourrons discuter…
Nous vivons une e-poque formidable !

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