Le blog de Pierre M. Thivolet, journaliste

Catégorie : USA

Nous sommes tous des #paysdemerde

Les bobos contre le peuple ? Oprah Winfrey incarne l’Amérique q’on aime pas celle qui vote !
Non, Donald Trump n’est pas fou ! Il vient même de démontrer une nouvelle fois qu’il est malin et …cynique.  
En traitant tous les pays d’émigration sauf la Norvège – mais pas sûr que vue la richesse et la qualité de vie en Norvège, beaucoup de norvégiens embarquent sur des drakars pour émigrer clandestinement aux Etats-Unis – de pays de merde, le Président américain ne s’adresse pas à nous, il ne s’adresse même pas aux pays africains ou à Haïti, dont il n’a rien à faire, il s’adresse à son électorat. Disons les américains moyens, très moyens, l’Amérique profonde, qui a le sentiment de devenir minoritaire face non pas aux musulmans, non pas aux arabes, mais aux noirs bien sûr, mais surtout aux latinos. A chaque pays , ses obsessions. On le sait ce n’est plus qu’une question d’années, les « blancs » ne seront plus majoritaires aux Etats-Unis. 
Finalement Trump est peut-être le chant du cygne de cette Amérique-là. Elu de justesse avec 2 millions de voix de moins qu’Hillary Clinton, il continue de bénéficier d’un socle de followers, qui contre vents et marée –  déclarations atomiques contre la Corée du Nord, relance du charbon, forages pétroliers, et je m’en tape de la planète, et je me fous du réchauffement climatique, et je me brouille avec notre alliée historique, la Grande-Bretagne et s’il y a des massacres de masse aux Etats-Unis, c’est parce que les américains n’ont pas assez d’armes pour se défendre eux-mêmes, et je tweete plus vite que mon ombre,  – continuent à penser qu’avec Donald, America is back. Et finalement, cet électorat-là, que pense-t-il d’Haïti ou du Salvador ? Des pays de merde. Et chez nous, que pensent certains du Mali, du Niger ou de la Syrie ? Des pays de merde. Donald Trump dit tout haut ce que beaucoup d’américains ou d’européens pensent des migrants qu’ils soient demandeurs d’asile ou demandeurs de travail. 
Et ce ne sont pas les dénonciations de personnalités certes tout à fait respectables et brillantes, comme la présentatrice de télé américaine Oprah Winfrey, ou l’actrice Meryl Streep, qui pourront y changer quelque chose. Au contraire, elles confortent les «vrais gens» dans leur opinion que toutes ces protestations sont le fait d’une intelligentsia, de privilégiés, de bobos  qui ne connaissent rien des difficultés de la vraie vie. Et ce n’est pas parce que chez nous, un Omar Sy ou un Teddy Riner, dont les parents ont eu fort heureusement la bonne idée – enfin, ils n’avaient pas eu vraiment le choix de venir de “pays de merde” pour enrichir notre pays par le talent de leurs enfants, que nous éviterons qu’une bonne partie de nos concitoyens ne craigne, comme les électeurs de Trump, ou comme un Eric Zemmour, le « grand remplacement ».
AfD en Allemagne, ayatollahs chrétiens au pouvoir en Pologne, dérives fascisantes en Hongrie, Marine Le Pen au second tour des présidentielles françaises, le populisme qui n’est pas synonyme de peuple ou de populaire nous guette aux détours de prochaines élections.
On n’est pas dans merde.

Donald Trump Président : On ne va pas s’ennuyer!

56 ans séparent entre Kennedy et Trump. Et pourtant qui paraît le plus moderne ?
Dommage que les chaînes de télé n’aient pas demandé à Stéphane Bern ou Cristina Cordula de commenter la cérémonie d’investiture de Donald Trump. Car cela tenait plus d’un baptême royal à Buckingham que d’un grand moment politique. On est loin d’un Kennedy déclarant dans son discours inaugural, il y a exactement 56 ans : « ne vous demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous, mais demandez-vous ce que vous pouvez faire pour votre pays. ». Non, du discours du Président on ne retiendra que ce qu’il a déjà martelé depuis six mois : America is back. L’Amérique est de retour. Bon, soit !
Mais de quelle Amérique parle-t-il ? Si c’est celle que l’on a vue dans les tribunes officielles, il y a quoi prendre peur: Toutes ces créatures bottoxées et liftées, toutes avec le même sourire, se saluant d’un « Salut… Tu … vas ..  bien » à la mode des Inconnus dans Auteuil-Neuilly-Passy, mais en américain, pratiquement toutes blondes avec des brushings incroyables… D’ailleurs ces brushings, ça c’est un secret qui n’a pas passé l’Atlantique : Comment font-elles pour se faire coiffer de cette manière là, la laque n’explique pas tout, on a l’impression que leurs cheveux ne bougeraient pas même par des vents force 10. Et leurs tenues: Sublimes ! (sublaymes, ma chérie, comme dirait la présentatrice de Nouveau look ou des Reines du shopping). Et dire que la robe de Madame Trump aurait été dessinée par un français: On est loin des robes Balmain de Kim Kardashian. Et on en arrive à regretter les chapeaux de la reine d’Angleterre. Et ce n’est pas du racisme inversé que de reconnaître qu’un couple faisait tâche, positivement, Michelle et Barack Obama. Décidément de plus en plus classe. Quand ils sont partis la main dans la main, on a eu l’impression qu’un peu d’élégance partait avec eux en hélico. En voyant l’image que les Etats-Unis veulent se donner à eux-mêmes et au monde, on mesure que ce n’est pas seulement l’Atlantique qui nous sépare des américains, mais un fossé, culturel.
Trump a fait du Donald. No surprise ! Il en a profité pour immédiatement se mettre à détricoter l’Obamacare, en signant son premier décret. Va-t-il maintenant marcher sur l’eau ? Ou bien d’un coup de bâton, comme un Moïse en négatif, non pas ouvrir la Mer Rouge mais fermer le Rio Grande ? Il y a fort à parier que nous irons de surprises en surprises. Va-t-il continuer à nous faire rire ou sourire comme l’autre Donald, le canard ? Ce serait le moins pire des scenarii. L’autre possibilité est que tout cela tourne au vinaigre. Notamment avec la Chine, qui en matière d’empire et de China first, a au moins 2000 ans d’expérience. Dans quelques jours commencera la nouvelle année chinoise du coq de feu… Il faudrait peut-être le twitter à Donald.
Nous vivons une e-poque formidable.
Découvrir un extrait du discours inaugural de J.F Kennedy il y a 56 ans :

Etats-Unis: Pourquoi Barack Obama va perdre les élections.

Obama devait relancer l’économie américaine. On attend toujours.
Obama a mis quatre ans pour faire adopter sa loi sur le système de santé: Que vont devenir toutes ces séries américaines, style «Urgences», où les pauvres ne peuvent pas être soignés parce qu’ils ne sont pas assurés ?
Obama avait annoncé la fermeture de la prison spéciale « terroristes » à Guatanamo. Vous avez dit Guantanamo ?
Obama a été rudement efficace au Proche-Orient où ça va nettement mieux qu’il y a 4 ans. Non ? Non.
Obama avait prononcé un superbe discours au monde arabe, au Caire, devant Hosni Moubarak. Ca n’a pas vraiment réussi au président égyptien. Et au peuple égyptien ?
Obama est né à Hawaï, ça ne fait pas très sérieux ;
Obama est noir. En fait d’ailleurs même pas, puisqu’il est moitié
moitié. En plus il n’est même pas afro-américain, ou plutôt si, puisque son père était kenyan et sa mère américaine.
Obama avait fait ami ami avec Nicolas Sarkozy.
Obama a mis la honte à François Hollande en ne lui expliquant pas que le « dress-code » à Camp David était le « Friday wear » et non pas le costume cravate.
Obama est charismatique. On n’y croit pas quand il nous dit qu’il aime les « cheeseburger ».
Obama ne marche pas sur l’eau et ne multiplie pas les petits pains (ni le vin).
Obama risque perdre les prochaines élections au profit d’un mormon richissime et aussi gai qu’une porte de prison (américaine, of course !).
Et si malgré tout, Barack Obama était réélu ? Ce serait mieux, non ?
 Nous vivons une e-poque formidable

© 2025 BLOGODO

Theme by Anders NorenUp ↑