Le blog de Pierre M. Thivolet, journaliste

Catégorie : vacances

Derniers conseils en com’ avant la fin (du mandat ? du monde ? non, de l’année !)

Faire peuple et campagne surtout quand on est un grand bourgeois: Ça marche depuis toujours !
Monsieur le Président, vous êtes sur le point d’enregistrer votre message de fin d’année, vos voeux pour 2019. C’est peut-être déjà fait. Ce serait dommage, car alors vous ne tiendriez pas compte de mes conseils avisés. 
Je répète les 3 principes à suivre pour que l’on se remette à écouter les messages présidentiels :
1- Faire court 2- Faire simple (mais pas simpliste) 3- Du concret pas de philo. 
Ensuite il y a le fond. 
Pas le contenu du discours (franchement que pourriez-vous nous dire qui ne soit pas mal interprété ou qui ne vous revienne pas en pleine gueule comme un boomerang ?) mais le fond, au sens de décor. 
Bien sûr, évitez l’ambiance feu de cheminée avec Brigitte à vos côtés. C’est du déjà vu, et l’on sait que ça s’est mal terminé pour le Président de la République de l’époque Valéry Giscard d’Estaing.
Evitez aussi l’ambiance De Gaulle, genre salle des fêtes de l’Elysée, avec dorures, tentures et rideaux. D’abord, elle est en réparation (la salle des fêtes). Ensuite il n’est peut-être pas utile de rappeler que les travaux, certes indispensables, vont coûter 500 000 euros. Ça ferait encore dire : Il se goberge avec notre argent. Comme si vous alliez emporter avec vous les rideaux, la vaisselle ou les petites cuillères quand vous quitterez le Palais présidentiel !
Saint-Tropez où vous passez des vacances ? Mauvais plan, tout comme la montagne : ça fait Président des riches. Le Touquet, idem… La Lanterne, ça fait Versailles. Brégançon ? Même en cette saison, on vous ressortirait la piscine. 
C’est bête que vous ne fassiez pas comme vos prédécesseurs : L’Île Maurice ou la Mamounia à Marrakech, aux frais de la Princesse, c’est-à-dire aux nôtres. Curieux. A l’époque, on ne trouvait pas que ça faisait banquier.
Sinon, il reste le genre campagne française, avec un village blotti autour de son église. Ça aussi c’est du déjà vu. En 1981, ça avait marché… Mais il est vrai qu’en 81, vous n’étiez encore qu’un bébé. Et les gilets de sécurité n’étaient pas encore obligatoires dans le coffre des voitures.

Y-aura-t-il de l’argent pour Noël ?

La neige pour Noël: Un produit de luxe…
Ça y est : Ce sont les grands départs, Bison Futé voit rouge et noir, à Lyon le Tunnel sous Fourvière ressemble au… Tunnel sous Fourvière: 15 kilomètres de bouchons et toujours cette question, mais pourquoi a-t-on fait passer un des principaux axes autoroutiers européens au cœur de la seconde agglomération de France ? Dans les Alpes, ça bouchonne et avant les grandes bouffées d’oxygène à 1800 mètres d’altitude, il faut se taper l’asphyxie des sorties de Grenoble, de la vallée de la Romanche, de la montée vers la Tarentaise. Quant à Chamonix- Mont-Blanc pour ceux qui rêvent d’air pur, c’est raté. Avec la noria incessante des camions qui relient la France à l’Italie via le Tunnel, l’air y est encore plus pollué que Boulevard Saint-Germain à Paris depuis la fermeture des voies sur berges.
Toute la France part en vacances. Toute ? Non ! Seulement 21 % si l’on en croit les derniers chiffres. Pas parce que les 79 autres % ne veulent pas, mais parce qu’ils ne le peuvent pas. Car une fois rendu dans une de ces stations que le monde entier nous envie – à en croire leurs pubs, c’est à qui propose le plus grand domaine skiable du monde il faut braquer une banque. Ou alors y travailler ; Par exemple chez Rothschild et Cie, vous savez cette petite entreprise où Emmanuel Macron surnommé à l’époque le Mozart de la Finance a bossé jusqu’en 2012, gagnant près d’1 million et demi par an. Ce qui est quand même beaucoup moins qu’un Thiago Silva au PSG, mais lui en un mois …
Parce que même si vous trouvez une combine pour squatter chez des amis ou emprunter un équipement de ski, il vous faudra acheter un forfait. Et la plupart sont devenus aussi chers ou presque qu’un pass Navigo pour circuler un mois à Paris et 5 zones de banlieues, mais pour une seule journée, c’est-à-dire entre 9 heures et 17 heures, après c’est mort, les remontées mécaniques sont fermées.
Quelques prix : Alpe d’Huez, Courchevel : 51 €, 250 € pour 6 jours, Val d’Isère, sans doute le record, 55,50 €. Evidemment on peu se rabattre sur des plus petites stations plus basses en altitude, comme Autrans dans le Vercors ou le Lioran dans le Massif central, mais pas sûr qu’avec le manque de neige on puisse faire autre chose que de la luge sur gazon. Car pour lutter contre la baisse de l’enneigement il faut aller toujours plus haut, construire de plus en plus d’usines à neige, avec des retenues d’eau en altitude, des centaines de kilomètres de tuyaux, des centaines de canons à neige. Tout cela coûte des fortunes, aller skier est devenu un luxe et les rencontres avec la vraie nature en montagne dans ces stations sont de plus en plus rares.
« Pourtant que la montagne est belle, Comment peut-on s’imaginer, En voyant un vol d’hirondelles, Que l’automne vient d’arriver ? » chantait Jean Ferrat. Mais il est vrai qu’il parlait des montagnes de l’Ardèche, bien loin de nos usines à skieurs.
Nous vivons une e-poque formidable !

Départs en vacances: Bienvenue à Lyon et dans ses bouchons !

Cours du Midi à Lyon: Avant  et après la construction du Tunnel sous Fourvière et de l’autoroute
Bloqués dans les 15 kilomètres de bouchons avant, après et sous le tunnel sous Fourvière, à Lyon, il fait 40 °, et vous haïssez, détestez cette ville qui pour vous n’est que ça: Un bouchon infernal sur la route des vacances.
C’est bien fait !  Ne dîtes pas que vous n’avez pas vu les panneaux qui 30 kilomètres au nord de Lyon, vous indiquaient que Marseille, c’était par l’A-43, un des contournements de Lyon ? Non, vous vouliez faire le malin. « C’est plus long » » Ca fait faire un détour ». Et vous voilà scotchés sous Fourvière.  Ne vous en prenez pas à Lyon, ni aux Lyonnais, mais qu’à vous-mêmes.
Quoique: La signalisation n’est pas si claire que ça. A-46, A-432, on s’y perd ! Et puis, les GPS, les itinéraires sur le web vous auront tous indiqué que le trajet le plus court, c’était par Fourvière.
Quoique: Tous ces bouts d’autoroutes qui contournent Lyon sont mal foutus, rajoutés sans que l’on ait l’impression que cela ait été pensé pour le trafic Nord-Sud, Vallée de la Saône – Vallée du Rhône. Dès le départ, les maires des villes de la vallée ont pensé « petit ». On raconte ainsi que le lobby des producteurs de nougats de Montélimar avait bloqué pendant des années l’achèvement de l’autoroute par peur de perdre de la clientèle: Comme s’il fallait être bloqué dans le centre de la ville pour avoir envie d’acheter cette délicieuse friandise !
A Valence, l’autoroute continue à passer sur les quais du Rhône, défigurant la ville.
A Vienne, on a choisi de construire une sorte de grand huit, l’autoroute sautant deux fois par-dessus les collines et le Rhône.
Quant à Lyon, le grand responsable est évidemment l’ancien maire Louis Pradel, surnommé localement « Zizi » Pradel, un obsédé du béton, qui avait failli faire raser une partie du Vieux-Lyon. En faisant arriver l’autoroute par le tunnel sous Fourvière en plein centre ville, il pensait retenir les touristes de passage ! LOL ! D’où le monstrueux « Centre d’échanges », un gigantesque empilement de béton construit au-dessus de l’autoroute et qui a fait disparaître une des plus belles places de Lyon, le Cours Verdun et le Cours du midi, la seule promenade faisant communiquer la Saône et le Rhône, ombragée par des platanes centenaires, le royaume des boulistes et des « vogues »…
Aujourd’hui, des « zadistes » se seraient enchaînés aux arbres. Mais à l’époque tout le monde pensait que c’était le prix à payer de la modernité.
L’Etat est également coupable. Il avait fait du passage de l’autoroute une des conditions du financement du tunnel sous Fourvière. Et il est encore coupable aujourd’hui, car la question de la question de la circulation entre le Nord et le sud de l’Europe, par notre pays, par les Vallées du Rhône et de la Saône, par la région lyonnaise, n’a jamais été traitée avec une vision d’avenir.
Ce n’est pas seulement l’autoroute qu’il faudrait repenser mais toute la circulation, notamment en faisant ressortir le serpent de mer du ferroutage. L’idée, en gros, serait de désengorger la vallée du Rhône en proposant, en imposant( ?) de charger les véhicules sur des navettes à Beaune au Nord, jusqu’à Avignon au Sud. Un projet aussi ambitieux que le tunnel sous la Manche ou le super-périphérique parisien, mais plus fondamental pour notre avenir, notre environnement que la lutte contre le round-up ou le Nutella.
En attendant, automobiliste parisien, nordiste, étranger, toi qui es bloqué sous le tunnel sous Fourvière, hurle un bon coup et pose toi la question : Comment cela se fait-il qu’en 2015, ce grand pays qu’est la France n’ait pas été capable de contourner sa seconde agglomération, Lyon, 2 millions d’habitants, par une autoroute qui passerait à 30 kilomètres de son centre ? C’est que font l’Italie: Milan, Turin, Bologne ; l’Allemagne : Francfort, Cologne, Düsseldorf, Munich ; l’Espagne: Madrid, Barcelone…
Mais nous les français évidemment, on est plus malins. Alors bienvenue dans nos bouchons !
Nous vivons une e-poque formidable.

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