Le blog de Pierre M. Thivolet, journaliste

Catégorie : Wauquiez

Mais qu’est-ce qui ne va pas ( n’allait pas ?) avec Laurent Wauquiez

Et sur l’impétueux Wauquiez on relit l’enquête de Fabrice Veysseyre-Redon
Mettons de côté les idées politiques, les affinités partisanes, les sympathies électorales. 
Oublions un temps les petites phrases assassines, maladroites, mal à droite, très à droite, tellement à droite qu’on pouvait parfois se demander s’il y croyait vraiment ou s’il tentait de doubler Les Le Pen et consorts sur la droite. Alors que, on ne double jamais sur la droite, sauf en Grande-Bretagne. Mais on voit où ça les conduit, à Nigel Farage et au Brexit no deal qui va leur faire – et nous faire – très, très mal. 
Bouchons-nous le nez sur les boules puantes mal balancées. Ces fuites de son cours à l’EM Lyon où il dézinguait ennemis et amis à tout va…pas très habile. 
En dehors de tout ça, même si ça fait beaucoup, qu’est-ce qui ne va pas avec Laurent Wauquiez ? Pourquoi est-il si peu populaire ? Pourquoi n’imprime-t-il pas ? Il a la carrure physique d’un Chirac, une allure de gendre idéal, une tête bien pleine, normale Sup, l’ENA, il aime Houellebecq, il a un ancrage local : 
La Haute-Loire où il a su se faire adopter par feu Jacques Barrot, qui découvrit mais trop tard que son poulain n’était ni chrétien-démocrate, ni pro-européen comme lui. 
Le Puy-en-Velay, une ville conquise sur la gauche, mais où tout le monde, même ses adversaires mis sur la touche et souvent brutalement, reconnaissent son dynamisme, sa bonne gestion. Puy de Lumières – copié sur Michel Noir à Lyon il y a 30 ans – qui met en lumières cette superbe ville entre puy de volcans et cathédrale, attire les touristes et redonne de la fierté à toute une région. 
Mais le succès en politique n’a rien à voir avec les qualités humaines ou intellectuelles. Sinon Donald Trump …
Si tout cela n’avait pas in fine de possibles conséquences sur notre vie démocratique, on pourrait rire de voir, comme dit-on ? le bal des faux culs depuis l’annonce de sa démission. 
Il y a d’abord ses « amis » et « alliés » républicains. Tous louent la dignité de son départ. Mais tous sont très emm… Car qui va s’y coller ? Remonter un parti comme les Républicains, voilà une tâche plus compliquée que capitaine de bateau de croisière à Venise. Venise où vous avez vu, on a frôlé la grosse catastrophe, gondoles contre paquebot, c’est le Paquebot qui finit dans les quais. Certains pourraient y voir une allégorie du naufrage de la droite et pas seulement qu’en France, mais en Italie, en Espagne etc…
Et puis il y a les rapaces, les voraces, les hyènes qui se ruent sur le cadavre encore chaud, en se disant : Il y encore de la chair fraîche à se mettre sous la dent .Et qui a-t-on- revu dès l’annonce de la démission Marion Maréchal, ex-Le Pen ? 
Et puis la tête de tous ces journalistes, experts, analystes, chroniqueurs ! Les mêmes qui nous annonçaient un effet Bellamy aux européennes, une abstention record, bref qui avaient tout faux, analysaient « de sources sûres » que Wauquiez allait s’accrocher. Alors qu’il a raccroché.
Les prochaines présidentielles, c’est loin. 3 ans avant celle de 2017, qui aurait parié un euro sur Macron ? Et puis en 2022, Marine Le Pen perdra une nouvelle fois face à Macron et alors en 2027… 
En 2027, Laurent Wauquiez aura 52 ans. 
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Et sur l’impétueux Wauquiez on relit l’enquête de Fabrice Veysseyre-Redon et l’interview de l’auteur sur https://youtu.be/0PcdKOLjjW8

Tomorrowland à l’Alpe d’Huez : Mon Dieu que la montagne est poubelle !

La montagne transformée en décor comme du carton-pâte
Vous aviez peut-être envie d’aller faire un tour en montagne ces prochains jours ? Eh! bien évitez l’Oisans et sa station phare l’Alpe d’Huez: La station  accueille en effet la première édition hivernale de Tomorrowland. Elle est même privatisée: Si vous vouliez aller juste faire une journée de ski sans passer par les forfaits ski, spectacles, hébergement du festival, vous n’êtes pas les bienvenus. Tomorrowland ? Le festival créé à Boom en Belgique depuis 2005 et qui est devenu l’évènement techno incontournable: 400 000 festivaliers l’an dernier, avec des décors incroyables et les plus grands DJ. Et une chaîne Youtube à plusieurs millions d’abonnés.
Et donc Tomorrowland Winter du 9 au 16 mars à l’Alpe d’Huez. Une première, 25 000 festivaliers attendus et paraît-il 35 000 sur la liste d’attente. Une semaine de folie avec des scènes gigantesques qu’il a fallu amener par camions par la route aux 21 tournants qui monte de Bourg d’Oisans, jusqu’à même 3330 mètres, le sommet du Pic Blanc. 
Si l’on croit les déclarations des responsables de la station, de directeurs de grands hôtels : C’est génial, pour la fréquentation avec une nouvelle clientèle internationale, prête à dépenser pour faire la fête, c’est formidable pour la notoriété internationale de la station. Même Laurent Wauquiez a décidé d’accorder 400 000 euros de subvention. Pour encourager les « acteurs des musiques actuelles » explique le Président de la région Auvergne Rhône-Alpes.
Un argument qui sonne comme une blague – belge: Manu et Michiel Beers, les deux frères belges propriétaires de l’évènement qui est devenue une entreprise employant jusqu’à 12 000 personnes et génère des dizaines de millions d’euros de revenus, ont-ils vraiment besoin de subventions !
Bien sûr, on peut comprendre la fuite en avant des responsables de stations qui cherchent de nouvelles activités, de nouveaux développements pour contrer le raccourcissement des saisons de ski, lié à l’inévitable diminution de l’enneigement et surtout à la concurrence de nouvelles destinations ensoleillées. Mais ces évènements «contre nature», contre l’environnement naturel, sont-ils la solution ? Pas sûr: Malgré la multiplication d’événements festifs, la baisse de la pratique du ski en France est régulière depuis 2012. 
Mais au lieu de proposer la ville, l’urbain à la montagne, c’est l’authenticité qui pourrait attirer: La montagne, les montagnards.
Quand on monte au Pic Blanc par ce téléphérique vertigineux, un câble porteur de 2200 mètres, sans pylône, il y a (avait) cet avertissement : « Skieurs, attention ! Ici commence le domaine de la Haute Montagne » … 
Avec Tomorrowland, la Haute montagne, environnement fragile où les hommes ne sont que des invités d’une nature qui peut être hostile, où la beauté des paysages ne peut être obtenue qu’après une certaine dose d’efforts, n’est plus qu’un décor à la Disneyland. Pourtant – sans vouloir faire injure aux plaines de Flandres autour de Boom – que la montagne est belle entre Grandes Rousses, massifs de la Meije et des Ecrins… 
Pas sûr que les festivaliers de Tomorrowland Winter en voient grand-chose. 

Laurent Wauquiez : Jacques Barrot doit se retourner dans sa tombe.

Barrot-Wauquiez: C’était avant “le meurtre” du père ? 
Il est indécent de faire parler les disparus. Comme toutes celles et ceux qui citent à tout bout de champ le Général De Gaulle. « Comme disait le Général » ou «Imaginerait-on De Gaulle faire cela ? ».  
Mais l’on peut quand même avoir un peu de mémoire et à Yssingeaux, dont Jacques Barrot a été le député maire, en Haute-Loire, qui a été la première marche dans l’ascension de Laurent Wauquiez, on se souvient même si personne ne moufte.
C’est Jacques Barrot qui avait repéré le jeune normalien et énarque Laurent Wauquiez. C’est lui qui en 2004, lui avait servi comme sur un plateau sa circonscription. Sur le point d’entamer une carrière européenne, comme commissaire à Bruxelles, il était tombé sous le charme de ce jeune homme brillantissime qui connaissait mieux la rue de Sèvres du très chic 7 ème arrondissement de Paris, que le foirail ( la Place du marché) à Yssingeaux.
Un ancrage local quasi-inexistant(1) – les Wauquiez étant une famille d’industriels du nord de la France – mais avec le parrainage de Jacques Barrot, l’élection était gagnée d’avance.
A 29 ans, Wauquiez est donc élu député, benjamin de l’Assemblée nationale. Ensuite sa conquête du pouvoir passe par celle du Puy-enVelay, jusque là une belle endormie gouvernée par la gauche.
Gestionnaire dynamique, bull-dozer politique, il commence par éliminer systématiquement toutes celles et ceux qui pourraient rappeler son ancien mentor. Même le fils de Jacques Barrot a dû aller se présenter en région parisienne. Il a été tout récemment élu député La République en Marche, à Vélizy.
Wauquiez est sans pitié pour toute opposition, il coupe toutes les têtes qui dépassent, une tactique qu’il applique également à la tête de la région  Auvergne-Rhône-Alpes. Gaël Perdriau, le maire de Saint-Etienne pourtant Les Républicains lui aussi, se heurte régulièrement au Président de la région, qui en représailles bloque ou diffère des financements promis. Et en octobre 2017, il avait très peu apprécié les déclarations de Wauquiez sur «les quartiers perdus de la République à Saint-Etienne et Firminy ». Des déclarations pas du tout « off ».
Pour ceux qui le suivent et le connaissent depuis longtemps comme le journaliste Fabrice Veysseyre-Redon, originaire de la Haute-Loire qui doit publier en mai un livre : Laurent Wauquiez, la conquête du pouvoir, les déclarations du Président des Républicains sont tout sauf un dérapage : « je ne peux pas imaginer qu’il n’ait pas intégré le fait que cela pouvait sortirLaurent Wauquiez a longtemps été quelqu’un qui montait sur le ring, et qui tapait très fort. Ça fait partie de sa personnalité : il aime quand ça castagne ».
On est fort loin de Jacques Barrot, un homme politique mal connu hors de la Haute-Loire et pourtant une des personnalités marquantes de ce courant politique un peu oublié aujourd’hui que fût la démocratie chrétienne. Courageux, par exemple quand il dût appliquer la réforme de la carte sanitaire à sa propre ville d’Yssingeaux, avec la fermeture de la maternité, mais homme de concertation, européen convaincu, très, très loin des positions défendues aujourd’hui par son ancien poulain.
Jacques Barrot était à l’image de cette Haute-Loire, pays des justes pendant la seconde guerre mondiale – et il n’y en eut pas tant que ça en France – héritier politique et moral de son père, Noël Barrot, pharmacien à Yssingeaux, lui aussi député centriste jusqu’à sa mort en 1966.
La morale de ce bullshit est peut-être à trouver chez l’écrivain Jules Romain, alias Louis Farigoule, qui – lui – est un vrai enfant de la Haute-Loire, né à Saint-Julien-Chapteuil : “La politique est l’art d’arriver par n’importe quel moyen à une fin dont on ne se vante pas.”. Mais il est vrai qu’à l’heure de twitter, peu de personnes ont encore le temps de lire les 27 tomes de sa saga « Les hommes de bonne volonté ». Surtout pas quand on est un homme politique pressé.

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(1) La mère de Laurent Wauquiez possédait une résidence secondaire au Chambon-sur- Lignon, commune dont elle est aujourd’hui la maire

Emmanuel Macron est inOui !

Il n’était donc pas nécessaire d’être un vieux routier de la politique pour “faire ” Président. 


Il paraît que cette semaine le nouveau Président va marcher sur les eaux, que la semaine prochaine il va guérir les écrouelles par simple imposition des mains, que dans deux semaines il va multiplier les pains. Et si ce n’est les pains, en tous cas les députés.
Bref Emmanuel Macron retourne comme une veste les commentateurs politiques sceptiques, les journalistes blasés, qui pendant des mois n’avaient cessé de douter: Macron n’est qu’une bulle médiatique. Il n’a pas de programme. Et puis enfin cette question qui courrait sur les plateaux télés: Aura-il la carrure pour endosser les habits présidentiels ?
Et là, oh ! surprise: Il ne met pas les doigts dans le nez. Sa cravate n’est pas de travers. Il se tient bien à table et même, c’est dingue en 2017 pour un français qui a fait des études supérieures, il parle anglais ! Emmanuel Macron est inouï, ou plutôt inOui pour reprendre une comparaison ferrovière à la mode à la SNCF.
Et si en fait il était tout simplement normal. Ce qui est inouï, c’est que nous avions oublié ce que pouvait être, devait être un responsable politique, même le premier d’entre eux.
On nous avait enfumés en nous répétant que pour accéder au pouvoir il fallait ronger son frein pendant des années dans l’ombre des hommes en place. On comprend à quel point des Wauquiez, des Bertrand doivent être amers, eux qui eux aussi ont été des premiers de classe et qui se disaient: « Je patiente encore 5 ans, et en 2022 ce sera mon tour ». Le TGV Macron les a laissés sur le quai.
Attention quand même au syndrome Obama. En son temps lui aussi le Président américain avait dû surmonter des préjugés: Un noir pourrait-il être élu Président ? Un noir pourra-t-il faire ceci ou cela ?
Et il avait subjugué le monde entier en étant « cool » jusqu’à se voir décerner le Prix Nobel de la Paix.

Hélas dix ans après… C’est Trump qui lui a succédé.

Ah ! si le Musée des Tissus de Lyon était à Paris ou à Tulle.

Une tunique de 2150 ans avant JC, à voir avant fermeture définitive du Musée des Tissus de Lyon
Connaissez-vous le Musée des Tissus de Lyon ? Non ? Mais vous savez bien que depuis la Renaissance, 1515, François 1er, Lyon est la capitale de la soie, qu’une partie de son économie a été construite sur le travail de ces fils produits par la bave de la larve d’un gros papillon, le bombyx. Une larve gavée par sa nourriture préférée les feuilles de mûrier, et élevée dans toute la vallée du Rhône depuis des siècles. Cela ne vous dit rien ?
Et la révolte des Canuts, vous ne l’avez pas apprise à l’école? Les ouvriers de la « Fabrique » lyonnaise sont le premier prolétariat de la révolution industrielle en France. Ils avaient été concentrés sur les pentes de la Croix-Rousse dans de grands immeubles aux pièces aux plafonds très hauts pour laisser la place au métier à tisser, sans volet, sans rideau pour laisser entrer la lumière. Leur révolte est le premier grand mouvement ouvrier, réprimé dans le sang. Plus de 800 morts et cette chanson : « C’est nous les canuts, qui allons tous nus « 
Et Versailles, vous connaissez ? La chambre du roi avec ses tentures, ses meubles richement recouverts. Eh ! bien tous ces tissus ont été tissés ou retissés par les soyeux lyonnais, des familles aux noms prestigieux, dont certaines remontent à la Renaissance quand tant d’italiens, de lombards sont venus s’implanter entre Saône et Rhône et faire la fortune de cette ville qui à l’époque était à la frontière du Royaume de France et de l’Empire.
Eh ! bien le Musée des Tissus et des arts décoratifs a été créé sur cette histoire–là, sur ces savoirs-faire là. Outre la soierie lyonnaise, on peut y découvrir des tissus venus de toutes les cultures, de tous les âges, depuis que l’homme s’est mis à apprendre à tisser. Une des pièces les plus émouvantes, une tunique égyptienne, en lin, appartenant sans doute à une femme qui aurait vécu 2150 ans AVANT Jésus-Christ !
Le monde entier nous l’envie (si ! si !) mais ni la Ville de Lyon de Gérard Collomb, ni la région Auvergne Rhône-Alpes de Laurent Wauquiez, ni la Ministre de la culture ( qui est-ce au fait ? Ah ! oui Audrey Azoulay ).
Et à la fin de l’année, le Musée devrait donc fermer. Son propriétaire actuel la Chambre de commerce, en pleine réduction de recettes ne peut plus assumer les 2 millions et demi de fonctionnement, ni financer les quelques 20 millions d’euros minimum, pour remettre les bâtiments à niveau, et en moderniser la scénographie.
Pétitions internationales, personnalités qui montent au créneau, ça commence à bouger, les uns et les autres accordent des miettes mais qui ne permettent pas encore de sauver le Musée dans la durée.
Et l’on se dit… Quand on pense à tout ce que Région et Ville de Lyon ont dépensé pour le parc OL – 2 millions d’euros, allez on va être démago : C’est le 1/3 du salaire annuel de Valbuena -, à tout ce que la Ville de Lyon et le département ont payé et paient pour Confluences, à tout ce que l’Etat a dépensé pour le Mucem à Marseille, à toute cette profusion de superbes lieux de culture à Paris et région, on se dit donc que c’est bien dommage que Lyon ne soit pas Tulle pour que l’on s’intéresse un peu plus en « hauts lieux » au sauvetage d’une pépite de notre patrimoine national: Le Musée des Tissus de Lyon.
Nous vivons une e-poque formidable.

#daesh #syrie #irak : Quand Obama préfère les ours en Alaska

Télé-réalité survie avec Obama en Alaska: Est-ce vraiment le bon timing ?

Hollande à l’Elysée en chef de guerre, Merkel en mama de tous les réfugiés et  pendant ce temps-là que fait le Président des Etats-Unis ? Il est en Alaska à bouffer un saumon laissé par un ours dans une émission de télé-réalité. Il paraît que cela fait partie d’une nouvelle stratégie de communication d’Obama afin de sensibiliser les américains à l’environnement et aux changements climatiques dans la perspective de la tant attendue – en tout cas à Paris- COB 21, ce sommet qui se déroulera chez nous en décembre.
Soit ! Des mauvais esprits pourraient dire que cela fait un peu Vladimir Poutine pêchant torse nu le saumon dans les rivières en Sibérie, mais reconnaissons que Barack peut se le permettre, physiquement s’entend. On imagine mal notre Président – et ce n’est pas lui faire injure – participer à Koh-Lanta pour nous intéresser à la hausse du niveau de la mer ou à l’Ultra-trail du Mont-Blanc pour nous alerter sur la fonte des glaciers. Peut-être manquons-nous d’imagination…
Mais le timing d’Obama est-il bien choisi ? 3 jours d’expérience survie en Alaska avec « Running wild » au moment où des centaines de milliers de réfugiés se battent pour leur survie. On sent que les Etats-Unis sont vraiment très loins, plus que 10 000 kilomètres, presque sur une autre planète, de la Méditerranée et du Proche-Orient.
Et pourtant qui a semé la merde dans une région déjà passablement agitée ? L’Afghanistan ? On n’en parle même plus, maïs pas une journée sans attentat, attaques, massacres. L’Irak ? Ca existe encore l’Irak ? Quand on pense que c’était un des grands pays, une des grandes puissances du monde arabe, et depuis 4000 ans un des berceaux de la civilisation. Et la Syrie ? 4 ans de guerre, 4 millions de réfugiés.
Les cow-boys sont repartis vers le nouveau monde. Ils se lavent les mains du bordel laissé derrière eux. Et nous, nous sommes trop faibles pour faire quoique ce soit. Personne ne peut croire que ce sont nos deux rafales qui mettront un terme à ces guerres.
Il faudrait renouer avec la Russie, et c’est triste à dire, avec Poutine. Même si, tout le monde est d’accord, ce n’est pas un type bien, il détient certaines clefs à Damas.
Il faudrait de manière plus déterminée impliquer l’Iran, qui, même avec la dictature vieillissante des ayatollahs, est sur le long terme un pays plus fiable que l’Arabie saoudite. Vous vous rendez compte, l’Arabie saoudite, notre meilleur allié dans la région ! Un régime qui n’avait pas attendu Daesh pour décapiter et lapider à tour de bras !
Et puis il faudrait allez chercher Obama en Alaska pour que les américains s’impliquent pour réparer ce qu’ils ont en grande partie cassé. Peut-être aurons-nous plus de chance avec Hillary ?
En attendant, nous ne verrons plus jamais les colonnes de Palmyre, dynamitées semaine après semaine, et les protestations de l’Unesco n’y peuvent mais ; ni  les souks de Damas, ni les jardins sur l’Oronte à Hamah. Il faudra nous contenter d’en rêver, par exemple en relisant: « Un jardin sur l’Oronte », l’histoire d’amour entre un chevalier chrétien et une princesse sarrazine dans un Orient rêvé par Maurice Barrès. La réédition de son roman d’une grande poésie, publié en 1922, a été préfacée par… Laurent Wauquiez…Mais il n’y a sans doute aucun rapport. Même si ce  grand écrivain- Barrès- était d’un nationalisme qui aujourd’hui flirterait avec le FN. Mais c’était sans doute dû à l’époque, on sortait de la boucherie de la guerre 14-18.
À la fin d’une brûlante journée de juin 1914, j’étais assis au bord de l’Oronte dans un petit café de l’antique Hamah, en Syrie. Les roues ruisselantes qui tournent, jour et nuit, au fil du fleuve pour en élever l’eau bienfaisante, remplissaient le ciel de leur gémissement, et un jeune savant me lisait dans un manuscrit arabe une histoire d’amour et de religion… Ce sont de ces heures divines qui demeurent au fond de notre mémoire comme un trésor pour nous enchanter ». Ainsi commence « Un jardin sur l’Oronte ».
Et le roman s’achève ainsi : « Et bien, tâche que ce soit un beau conte à conter dans les jardins de l’Oronte“.
Aujourd’hui c’est l’histoire de la famille du petit Alyan Kurdi 3 ans, mort sur une plage de Bodrum qui est contée.
Nous vivons une e-poque formidable.

La rentrée ? Pour des millions de chômeurs il n’ y a pas eu de vacances.

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Les chômeurs sont-ils trop indemnisés? Vu par le “Pélerin”
C’est la rentrée, le retour des vacances. Pour des millions de français. Mais pour d’autres, beaucoup d’autres, des millions, il n’y aura pas de rentrée car il n’y a pas eu de départ.
Pour les chômeurs, quasi-chômeurs, ou para-chômeurs, précaires et autres, il n’y a pas de pause. Contrairement à l’opinion facilement émise par celles et ceux qui ont un salaire à la fin du mois, un CDI avec 13 ème mois, RTT et congés payés, les chômeurs ne sont jamais en vacances et ce n’est pas parce qu’ils ne travaillent pas qu’ils sont inactifs. Et ils ne sont pas non plus payés à ne rien faire. D’ailleurs, beaucoup – 2 millions et demi, 3 millions ? – ne sont même plus indemnisés.
Viennent alors très vite la chute dans la précarité et l’exclusion du monde « normal ».
Plus possible de payer ses traites, son loyer. Quitter son appart’ pour moins cher? Mais comment en retrouver un autre, même une chambre, si l’on n’a pas de contrat ? Alors l’on essaie de rester tant qu’on peut dans son logement car sinon, c’est la peur d’être à la rue … Et puis il y a le  gaz et l’électricité, et bientôt, il va falloir choisir. Vous choisissez l’électricité, car même si ce n’est pas le chauffage, c’est la lumière, alors… Et les dettes s’accumulent et avec elles, les courriers d’huissiers qui pour vous faire peur vous inondent de relances rédigées dans des termes tellement agressifs qu’on dirait des coups de fouets, des gifles. Les premières lettres vous donnent envie de vous flinguer. A la longue, vous n’ouvrez même plus le courrier, car la poste ne vous apporte plus que des mauvaises nouvelles.
Avec l’endettement, vient l’interdiction bancaire. La loi prévoit le droit au compte. Les banques contraintes par la Banque de France de vous ouvrir un compte ne le font qu’à contre cœur. Elles vous marquent au sceau rouge d’un infamant « chômeur » dans la case : profession. Comme si le chômage était un métier ! Droit au compte ne veut évidemment pas dire droit au chéquier, ni droit à un carte de paiement. Ah ! Si à une carte Visa « électron ». Vous ne connaissez pas la carte Visa électron ? Tant mieux, cela veut dire que vous n’avez pas touché le fond. Derrière ce nom pompeux – électron, ça fait technologique !- elle a tout d’une carte Visa, l’apparence d’une carte Visa, le nom d’une Visa, mais ce n’est pas une carte Visa. Elle ne sert pratiquement à rien. Vous ne pouvez pas l’utiliser pour payer un achat ou une commande sur internet. Adieu la possibilité d’acheter un billet de train, moins cher, sur le web. Impossible de régler 1 euros 20 de péage. Bienvenue dans le monde des sans moyens de paiement.
Très vite se pose aussi la question de la couverture santé. Bien sûr existe la CMU, la CMU complémentaire et le Tiers payant, mais outre qu’il faut être bac + 7 pour comprendre comment ça marche, vous n’avez pas intérêt à être myope ou à avoir mal aux dents. L’avenir s’appelle plutôt dentier et compotes de pommes. Sans dent… ce n’est pas qu’une mauvaise plaisanterie.
Pour des millions de français, il n’y aura pas de rentrée parce qu’il n’ y a pas eu de vacances, et qu’il y a peu de chances qu’il en y en ait en 2015, ni en 2016 ! Pour ces millions d’exclus du système qui ne sont pas les sdf sous des tentes quechuas mais qui sont beaucoup plus nombreux, de plus en plus nombreux, invisibles parmi nous, les « yakas », les déclarations péremptoires de dirigeants politiques qui depuis leur sortie de l’ENA et jusqu’à leur retraite sont assurés d’avoir un job de haut-fonctionnaire quoiqu’il arrive, à la Cour des Comptes, au Conseil d’Etat, ou à l’Inspection des Finances, sonnent comme des crachats à la figure. « Yakas » multiplier les contrôles de Pôle-Emploi, comme le voulait l’ancien ministre de l’emploi François Rebsamen. « Yakas » contraindre les chômeurs bénéficiaires du RSA à effectuer des boulots d’intérêt général, un peu comme des délinquants, comme l’avançaient Xavier Bertrand ou Laurent Wauquiez, qui a apparemment oublié l’humanité qu’aurait dû lui inculquer son passage chez les chiffonniers du Caire avec Sœur Emmanuelle.
Il fût un temps où un candidat Président avait appelé cela la fracture sociale. La situation a-t-elle changé ? Oui ! Elle a empiré.
Comme quoi, il ne suffit pas de faire de bons diagnostics, il faut aussi les transformer en actions, en réformes.
Nous vivons une e-poque formidable !

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