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Le blog de Pierre M. Thivolet, journaliste

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Ne le dîtes à personne, mais j’ai du mal à m’intéresser à la Coupe du monde.

Shame on me: Je ne connais pas leurs noms !
Je sais. Ce n’est pas bien. J’ai même honte d’écrire ces lignes et surtout de les publier. 
C’est ce qui nous sépare des générations précédentes. Avant – avant internet – on pouvait raconter n’importe quelle bêtise, cela ne dépassait pas les murs du café ou ne sortait pas du cadre familial. Aujourd’hui, tous nos propos ont immédiatement une portée universelle, comme si nous étions des grands leaders d’opinion ou des sommités intellectuelles. Aujourd’hui le charisme se mesure au nombre de clics, de followers, de likes. Devenir un grand influenceur ne sollicite pas beaucoup les neurones, mais suppose une grande souplesse du poignet, une grande agilité des doigts qui vont poster, instagramer, snapchater..
Donc, je ne devrais pas révéler ce que je vais avouer. 
Mais tant pis, je fais mon “coming out”.
Non, je n’ai pas suivi la soirée inaugurale de la Coupe du monde de foot féminine. Pire, ça ne m’intéresse pas plus que ça… 
Je sais, ce n’est pas bien. Pardon, Marlène ( Schiappa). 
Attention, je n’ai aucune prévention, aucune moquerie à l’égard des sportives. Il est on ne peut plus normal que les filles s’intéressent et pratiquent le foot, ou n’importe quel autre sport comme les garçons. 
Dans le film « Joue la comme Beckham », on partage parfaitement la passion de Jess, cette jeune fille qui contre les préjugés culturels, sexistes, veut devenir footballeuse. Et j’admire les performances de nombreuses sportives, notamment en athlétisme. 
Pourtant, je ne suis pas vraiment capable de citer le nom de joueuses de l’équipe de France. 
Je sais qu’il va falloir que je m’y mette. Et faire comme les quelques 10 millions de téléspectateurs qui ont suivi France-Corée. 
Déjà, en temps normal, je ne suis pas un dingue de foot. Là, en plus la multiplication des injonctions à se passionner pour le foot féminin donne presque envie de ne pas s’y mettre. Est-ce politiquement incorrect ?

Mais qu’est-ce qui ne va pas ( n’allait pas ?) avec Laurent Wauquiez

Et sur l’impétueux Wauquiez on relit l’enquête de Fabrice Veysseyre-Redon
Mettons de côté les idées politiques, les affinités partisanes, les sympathies électorales. 
Oublions un temps les petites phrases assassines, maladroites, mal à droite, très à droite, tellement à droite qu’on pouvait parfois se demander s’il y croyait vraiment ou s’il tentait de doubler Les Le Pen et consorts sur la droite. Alors que, on ne double jamais sur la droite, sauf en Grande-Bretagne. Mais on voit où ça les conduit, à Nigel Farage et au Brexit no deal qui va leur faire – et nous faire – très, très mal. 
Bouchons-nous le nez sur les boules puantes mal balancées. Ces fuites de son cours à l’EM Lyon où il dézinguait ennemis et amis à tout va…pas très habile. 
En dehors de tout ça, même si ça fait beaucoup, qu’est-ce qui ne va pas avec Laurent Wauquiez ? Pourquoi est-il si peu populaire ? Pourquoi n’imprime-t-il pas ? Il a la carrure physique d’un Chirac, une allure de gendre idéal, une tête bien pleine, normale Sup, l’ENA, il aime Houellebecq, il a un ancrage local : 
La Haute-Loire où il a su se faire adopter par feu Jacques Barrot, qui découvrit mais trop tard que son poulain n’était ni chrétien-démocrate, ni pro-européen comme lui. 
Le Puy-en-Velay, une ville conquise sur la gauche, mais où tout le monde, même ses adversaires mis sur la touche et souvent brutalement, reconnaissent son dynamisme, sa bonne gestion. Puy de Lumières – copié sur Michel Noir à Lyon il y a 30 ans – qui met en lumières cette superbe ville entre puy de volcans et cathédrale, attire les touristes et redonne de la fierté à toute une région. 
Mais le succès en politique n’a rien à voir avec les qualités humaines ou intellectuelles. Sinon Donald Trump …
Si tout cela n’avait pas in fine de possibles conséquences sur notre vie démocratique, on pourrait rire de voir, comme dit-on ? le bal des faux culs depuis l’annonce de sa démission. 
Il y a d’abord ses « amis » et « alliés » républicains. Tous louent la dignité de son départ. Mais tous sont très emm… Car qui va s’y coller ? Remonter un parti comme les Républicains, voilà une tâche plus compliquée que capitaine de bateau de croisière à Venise. Venise où vous avez vu, on a frôlé la grosse catastrophe, gondoles contre paquebot, c’est le Paquebot qui finit dans les quais. Certains pourraient y voir une allégorie du naufrage de la droite et pas seulement qu’en France, mais en Italie, en Espagne etc…
Et puis il y a les rapaces, les voraces, les hyènes qui se ruent sur le cadavre encore chaud, en se disant : Il y encore de la chair fraîche à se mettre sous la dent .Et qui a-t-on- revu dès l’annonce de la démission Marion Maréchal, ex-Le Pen ? 
Et puis la tête de tous ces journalistes, experts, analystes, chroniqueurs ! Les mêmes qui nous annonçaient un effet Bellamy aux européennes, une abstention record, bref qui avaient tout faux, analysaient « de sources sûres » que Wauquiez allait s’accrocher. Alors qu’il a raccroché.
Les prochaines présidentielles, c’est loin. 3 ans avant celle de 2017, qui aurait parié un euro sur Macron ? Et puis en 2022, Marine Le Pen perdra une nouvelle fois face à Macron et alors en 2027… 
En 2027, Laurent Wauquiez aura 52 ans. 
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Et sur l’impétueux Wauquiez on relit l’enquête de Fabrice Veysseyre-Redon et l’interview de l’auteur sur https://youtu.be/0PcdKOLjjW8

Elections européennes : Et les gagnants sont @&#§ « * »% !

Selfie tout sourire avec Geert Wilders… Mais ça c’était avant !
Je ne parle pas suffisamment bien néerlandais pour avoir suivi toute la campagne aux Pays-Bas. Mais « de afgang » doit se traduire par quelque chose comme « se prendre une veste ». Et une veste, c’est ce qu’est en train de se prendre l’extrême-droite europhobe de Geert Wilders. Il passe de 13 à 4 % et, « contre toute attente », les travaillistes sont en tête de ces élections européennes. 
Et la Slovaquie, un de ces pays de l’Est dont on dit qu’ils sont tellement eurosceptiques ? Elle vient d’élire Présidente une militante anti-corruption, pro-européenne, qui a envoyé les deux candidats d’extrême-droite dans les choux et pas de Bruxelles …
La Finlande ? Aux législatives du 14 avril dernier, les sociaux-démocrates sont arrivés en tête, comme d’ailleurs en Espagne il y a 3 semaines. Même si dans les 2 cas, les coalitions seront difficiles à trouver pour arriver à former des gouvernements
Et les premiers résultats des élections européennes en Irlande ? : Large victoire des pro-européens. 
Et si l’on parlait de l’Autriche ? La coalition droite – extrême-droite vient de voler en éclats. 
L’Italie ? Les paris y sont ouverts: L’improbable coalition au pouvoir depuis un an va-t-elle exploser avant l’été ? Les vacances ? Il faut dire que Matteo Salvini a mangé la laine ( l’haleine) sur le dos de son partenaire anarcho-nihilo-étoilé, avec lequel il n’est d’accord sur rien. Et surtout pas sur une politique économique qui ressemble plus à une fuite en avant qu’à une remontada. 
A ce tableau, on pourrait rajouter une touche allemande. On nous annonçait le retour des nazis avec l’AfD, anti-européen, anti-euro. Ce sont les Verts qui ont le vent en poupe !
Changeons nos lunettes: En Europe, l’heure n’est plus à l’inexorable montée de l’extrême-droite ou des populistes de tour bord. 
Tout l’Europe ? C’est vrai qu’en France, nous sommes souvent à contretemps, un temps en retard. Nous avons des difficultés à tirer les leçons de l’Histoire contrairement aux allemands, aux polonais, aux espagnols qui ont payé très, très cher leurs marches vers la démocratie.

La France 14 ème à l’Eurovision ! Le Frexit, vite !

La France à l’Eurovision: Une déception, non un complot !
S’il fallait une preuve que la France vit sous le diktat des autres, NOTRE échec à l’Eurovision en apporte une et éclatante. 
Quoi ? L’Europe refuse de reconnaître notre génie national ? C’est l’alliance des petits qui envient la Grande-Nation. La France jugée par Malte, le Lichtenstein ou Saint-Marin : Jeanne, Jeanne (d’Arc) au secours ! 
C’est un coup de l’Allemagne. C’est TOUJOURS la faute des allemands. Si leurs entreprises exportent dans le monde entier, si leur budget est excédentaire, ce n’est pas parce qu’ils bossent, c’est parce qu’ils nous sucent. Sus à Merkel. 
Et c’est la faute à Bruxelles. C’est TOUJOURS la faute à Bruxelles, cette termitière de technocrates anonymes qui nous imposent des tas de réglementations pour nous empêcher de vendre nos fromages au lait cru. De toute façon, depuis que nous sommes dans l’Europe, nous vivons plus mal. Avant, pour 1 sou, on avait une miche de pain et un verre de rouge. Et aujourd’hui ? Pour 1 euro, 650 francs, anciens, t’as quoi, à peine une baguette et encore, pas une tradi.  
Donc le frexit, vite ! retour aux francs, comme en Suisse, et ça leur réussit bien aux suisses, non ? Ou comme en Afrique, euh ! non, mauvais exemple…
Retour aux frontières. Car nos frontières ne sont pas gardées. Et c’est la faute à Macron. Il suffit d’aller à la frontière franco-italienne, pour se rendre compte à quel point ! Tous les jours, ce sont des dizaines de clandestins qui sont arrêtés et débarqués des trains ou des bus par les policiers français. Ou d’autres qui trouvent la mort en tentant de passer dans la neige et le froid par les montagnes au-dessus de Briançon. 
Non, il faudrait construire des murs, genre Trump ; genre Ligne Maginot. Qui avait été super efficace, la preuve, en 1940, même les allemands en avaient eu peur, et ils avaient préféré la contourner.

On plaisante, on plaisante, mais au fond, tout ça ne prête pas à rire. Mais peut-être à aller voter, non ? 

Elections en Espagne #28A : Victoria pirrica ? Victoire à la Pyrrhus ?

Le dernier jeu proposé par La Vanguardia: Le pactomètre, composez votre coalition !
Ce qui est formidable avec les élections d’hier en Espagne, c’est que, en France, tout le monde crie victoire !
Les socialistes, Anne Hidalgo, dans un tweet, la France insoumise ? Ils voient dans la victoire de Pedro Sanchez, le leader du PSOE, le signe que les socialistes sont de retour . 
L’extrême-droite ? Elle voie avec l’entrée aux Cortès d’un parti d’extrême-droite, pour la première fois depuis la fin de la dictature franquiste, une confirmation que la vague populiste touche même les pays qui semblaient jusque là résistants. 
Pourtant avec 10 %,l’extrême-droite de Vox fait une contre-performance. On l’attendait à 12 ou 14 %, et elle n‘a finalement pas complétement profité de la débandade de la droite traditionnelle, coulée depuis plus d’un an par les affaires de corruption à répétition. 
Podemos? Là-aussi, la poussée de l’extrême gauche a fait long feu, il est loin l’époque des « Nuits debout » Puerta del Sol. Leur score ne permettra pas aux socialistes de constituer une coalition majoritaire.
Alors si Pedro Sanchez a bien fait regagner aux socialistes des scores perdus depuis une dizaines d’années, son succès risque fort des ressembler à une victoire à la Pyrrhus. Il annonce vouloir gouverner tout seul, mais il faut dire qu’il n’a pas le choix. 
Voilà l’Espagne revenue à la situation qui avait provoqué les élections anticipées : Pas de majorité, pas de stabilité, des gouvernements obligés de passer sous les fourches caudines des petits partis nationalistes qui d’élections en élections grignotent un peu plus l’unité espagnole. 
Combien de mois pourra-t-il tenir ? Arrivera-t-il à transformer l’essai ou bien cela se terminera-t-il par de nouvelles élections anticipées ? 
Dans cette situation, la proportionnelle est-elle vraiment un avantage ?
Vérité en-deça des Pyrénées, erreur au-delà ? 

Notre-Dame… mais pas trop !

Une catastrophe qui nous a sidérés, mais aujourd’hui n’en fait-on pas un peu trop ? 
Bien sûr Lundi soir nous étions tous stupéfaits. En moins d’une heure, Notre-Dame qui flambe et sa flèche qui s’écroule dans le brasier. Elle qui était passée entre toutes les gouttes de notre Histoire. Consternation. 
Bien sûr que pour les catholiques, c’est un choc d’autant plus fort que l’on est en pleine semaine sainte. D’où les messes, les cloches qui sonnent à l’unisson, c’est bien normal. Et même d’une autre religion, même non croyant, même athée on peut s’y associer par sympathie. 
Bien sûr qu’il faut la reconstruire : Paris sans Notre-Dame, ce serait comme la France sans Notre-Dame, l’Europe sans Notre-Dame. Le skyline de la capitale n’est plus le même, sans cette flèche, ça fait bizarre.
Bien sûr qu’on ne va pas cracher ni sur les dons ni sur les donateurs, qui se sont bousculés pour financer la reconstruction. « Privilège de l’homme blanc » comme le dit –l’excellent- Pierre Haski sur France Inter ? Opération de com’ pour milliardaires qui pratiquent l’optimisation fiscale ? « 1 milliard d’un claquement de doigt » alors que des milliers de SDF dorment dans nos rues, et qu’ils sont de plus en plus nombreux malgré les promesses électorales de l’actuel Président ? N’est-ce pas tout mélanger ? Dans ce cas-là pourquoi entretenir Versailles ? Pourquoi restaurer Angkor ? Pourquoi avoir sauvé Abou Simbel en Egypte ? Que Pinault ou Arnaud soient mécènes, ça choque mais pas Bill Gates et Waren Buffet ? 
Notre-Dame sera reconstruite. L’émotion est là, l’argent est là. Mais toutes ces émissions spéciales, ce défilé de personnalités ou non qui se découvrent tous des âmes de Paul Claudel (Oui l’auteur du « Soulier de satin », celui qui trouva la foi à Notre-Dame en 1886 « en un instant mon cœur fût touché et je crus »près du second pilier à l’entrée du choeur à droite). Et qui tous se remettent à Victor Hugo. Le livre ou la comédie musicale. On commence à saturer. 
Alors Notre-Dame, oui … mais pas trop !

Winter is coming ! Macron is speaking!

Grand discours vs Game of Thrones
C’est ballot quand même : Emmanuel Macron annonce son grand discours alors que Game of Thrones annonce sa sortie – mondiale – pratiquement au même moment. 
On sait déjà qui gagnera en terme d’audience :  Ce sera la 8 ème saison de GoT et non pas l’acte 23 des GJ, des Gilets Jaunes. La série de HBO est déjà la plus spectaculaire, la plus réussie, la plus profitable de tous les temps. Et l’on en parle partout, mais remarquez que personne n’a spolié ce que contient la 8 ème saison. On ne sait donc pas si Tyrion Lanister se fera tuer par Daenerys Targaryen – vous avez remarqué ? Aucun personnage ne s’appelle Corinne ! On sait juste que les marcheurs blancs ont franchi le Mur et sont arrivés à Westeros. Et qu’il ne s’agit pas de militants de En Marche. 
La lutte pour le Trône de Fer touche à sa fin. Qui siégera sur le trône ? On sait juste que ce ne sera ni Mélenchon, ni Le Pen.
Et ça au moment où Emmanuel Macron va nous faire la grande restitution du Grand débat. Sans même regarder l’allocution présidentielle, on peut déjà savoir que l’accueil en sera glacial.
Car de toute façon, il pourrait annoncer n’importe quoi, on sait déjà comment réagiront les uns et les autres. Car contrairement à Game of Thrones, les rôles sont déjà « spoilés », ils sont tellement prévisibles. On tendra le micro à Gérard et Monique du rond-point d’Orange Sud, ou à Marcel et Françoise de la Rocade de Bordeaux-nord, qui diront : « C’est que de l’enfumage ! on tient bon ! RIC, ISF, démission ! » Le RN : Le Président ne répond pas aux attentes des français. Les Républicains : Le Président n’est pas à la hauteur des attentes. La FI : Macron est le Président des riches. etc… On connaît la chanson. 
Alors qu’avec Game of Thrones, même si l’histoire est tirée par les cheveux, au moins le suspens est intact et les effets spéciaux sont géants !
Winter is coming.  

Sibeth N’Diaye, Cédric O, Amélie de Montchalin : Ceci n’est pas un poisson d’avril.

Ne l’appelez pas Corinne !
A 4 heures près, ces nominations auraient pu passer pour des poissons d’avril. 
Mais les annonces ayant été faites le 31 dans la soirée, ce n’est pas le cas. 
Passons sur les réactions des oppositions et des commentateurs : De toute façon même si Ruffin avait été nommé porte-parole du gouvernement et Alliot aux affaires européennes, tous auraient critiqué. Donc pas de surprise : Le remaniement est dénoncé comme un signe de l’isolement de la macronie. 
Reconnaissons que ces nominations peuvent surprendre 
De Montchalin à l’Europe : bon , elle a l’air intelligente, mais connaît-elle bien nos partenaires européens ? On a peu d’infos. Et puis ce n’est pas lui faire injure que de remarquer qu’il va lui falloir se décoincer si elle veut faire aimer l’Europe, nous la rendre moins technocratique. A moins que ce ne soit le rôle que se réserve Emmanuel Macron. 
Cédric O. Là-aussi, ce n’est pas lui faire injure qu’être interpellé par son nom. Sur les réseaux sociaux beaucoup demandent déjà : mais est-ce son vrai nom ? Ou bien s’appelle-t-il Orlando ou Ornicar ? Non, c’est bien O et pas 0. Ça fait numérique 0 -1. Alors peut-être que O sera efficace, plus que son prédécesseur, mais là beaucoup disent que ce n’est pas difficile. 
Il reste Sibeth N’Diaye. On critique qu’elle ait pu dire qu’elle était prête à mentir pour vendre la politique du Président. Ça a le mérite de la franchise. Pensez-vous un seul instant que les précédents porte-paroles de Jack Lang à Benjamin Griveaux, en passant par Wauquiez ou Le Foll, aient fait autre chose que servir la soupe ? 
En fait ce qui risque de se passer, c’est que si une partie des critiques à venir contre son porte-parolat seront justifiées ou pas, d’autres avanceront masquées. Certains vont critiquer Sibeth N’Diaye, parce qu’elle est une femme, parce qu’elle est noire, parce qu’elle est d’origine sénégalaise. Parce qu’elle ne s’appelle pas Corinne. 

Tomorrowland à l’Alpe d’Huez : Mon Dieu que la montagne est poubelle !

La montagne transformée en décor comme du carton-pâte
Vous aviez peut-être envie d’aller faire un tour en montagne ces prochains jours ? Eh! bien évitez l’Oisans et sa station phare l’Alpe d’Huez: La station  accueille en effet la première édition hivernale de Tomorrowland. Elle est même privatisée: Si vous vouliez aller juste faire une journée de ski sans passer par les forfaits ski, spectacles, hébergement du festival, vous n’êtes pas les bienvenus. Tomorrowland ? Le festival créé à Boom en Belgique depuis 2005 et qui est devenu l’évènement techno incontournable: 400 000 festivaliers l’an dernier, avec des décors incroyables et les plus grands DJ. Et une chaîne Youtube à plusieurs millions d’abonnés.
Et donc Tomorrowland Winter du 9 au 16 mars à l’Alpe d’Huez. Une première, 25 000 festivaliers attendus et paraît-il 35 000 sur la liste d’attente. Une semaine de folie avec des scènes gigantesques qu’il a fallu amener par camions par la route aux 21 tournants qui monte de Bourg d’Oisans, jusqu’à même 3330 mètres, le sommet du Pic Blanc. 
Si l’on croit les déclarations des responsables de la station, de directeurs de grands hôtels : C’est génial, pour la fréquentation avec une nouvelle clientèle internationale, prête à dépenser pour faire la fête, c’est formidable pour la notoriété internationale de la station. Même Laurent Wauquiez a décidé d’accorder 400 000 euros de subvention. Pour encourager les « acteurs des musiques actuelles » explique le Président de la région Auvergne Rhône-Alpes.
Un argument qui sonne comme une blague – belge: Manu et Michiel Beers, les deux frères belges propriétaires de l’évènement qui est devenue une entreprise employant jusqu’à 12 000 personnes et génère des dizaines de millions d’euros de revenus, ont-ils vraiment besoin de subventions !
Bien sûr, on peut comprendre la fuite en avant des responsables de stations qui cherchent de nouvelles activités, de nouveaux développements pour contrer le raccourcissement des saisons de ski, lié à l’inévitable diminution de l’enneigement et surtout à la concurrence de nouvelles destinations ensoleillées. Mais ces évènements «contre nature», contre l’environnement naturel, sont-ils la solution ? Pas sûr: Malgré la multiplication d’événements festifs, la baisse de la pratique du ski en France est régulière depuis 2012. 
Mais au lieu de proposer la ville, l’urbain à la montagne, c’est l’authenticité qui pourrait attirer: La montagne, les montagnards.
Quand on monte au Pic Blanc par ce téléphérique vertigineux, un câble porteur de 2200 mètres, sans pylône, il y a (avait) cet avertissement : « Skieurs, attention ! Ici commence le domaine de la Haute Montagne » … 
Avec Tomorrowland, la Haute montagne, environnement fragile où les hommes ne sont que des invités d’une nature qui peut être hostile, où la beauté des paysages ne peut être obtenue qu’après une certaine dose d’efforts, n’est plus qu’un décor à la Disneyland. Pourtant – sans vouloir faire injure aux plaines de Flandres autour de Boom – que la montagne est belle entre Grandes Rousses, massifs de la Meije et des Ecrins… 
Pas sûr que les festivaliers de Tomorrowland Winter en voient grand-chose. 

Mercredi des cendres, on ne joue jamais un match décisif

Mercredi, fin du carnaval, fin des illusions
Mais pourquoi Diable, Paris a-t-elle accepté de jouer un match aussi important, un … mercredi des cendres ?
Parce qu’il suffisait de demander aux brésiliens ou aux antillais de l’équipe pour savoir que mercredi des cendres c’est la fin du Carnaval. Le jour où l’on s’habille en noir et blanc, couleur du deuil et où l’on brûle Vaval, le Dieu du Carnaval. Et autour des brasiers, on pleure déjà : « La grande illusion du carnaval » Comme le dit la chanson (composée par Antônio Carlos Jobim, il y a 60 ans déjà !):
A felicidade do pobre parece / A grande ilusão do carnaval / A gente trabalha o ano inteiro/ Por um momento de sonho (… ) Pra tudo se acabar / Na quarta feira
Le bonheur du pauvre parait / La grande illusion du carnaval/ Les gens travaillent une année entière / Pour un moment de rêve (…) Pour que tout se termine / Le mercredi !
Eh ! oui mercredi des cendres, les rêves se dissipent, on ne va plus faire la fête ou courir le vidé, on va se coucher… Dommage de Thomas Tuchel ou le Président Nasser Al-Khelaïfi aient ignoré ce vieux principe carnavalesque. Mais il est vrai que l’un est allemand, l’autre qatari, pas martiniquais ni brésilien, alors…
Dommage que hier soir, les chroniqueurs de C à vous, ne soient pas non plus aller se coucher. Cela leur aurait évité d’être entrainés dans une consternante séquence, de devenir le prétexte à un pseudo « clash », complétement vide de sens, aussi vide que le poids électoral de l’intéressé responsable du « clash », le nommer serait lui faire trop d’honneur. Décidément les débats à la télé tournent de plus en plus aux parodies carnavalesques. Et chacun de mettre un masque et de jouer la colère, l’homme du peuple, la voix des sans voix… 
Dommage aussi nous ne soyons pas mieux préparés au mauvais temps économique qui pointe son nez. Cela fait des mois que les cassandres de Bercy ou d’ailleurs nous mettaient en garde, mais finalement c’est comme tous ceux qui crient en permanence : « Au loup ! » , on ne les croit plus. Hélas, comme pour le mercredi des cendres, cela risque d’être la fin de notre grande illusion, celle que la France qui passerait entre les gouttes… 
Mais, voilà mercredi est tombé le dernier rapport de l’OCDE : Et c’est la cata. Coup de frein mondial sur la croissance : Et en Europe, pas un pour sauver l’autre, la Grande-Bretagne ne sait plus dans quel état elle ère, l’Italie est en récession et l’Allemagne va y entrer. Et nous continuons à accuser les autres de tous nos maux : Les allemands… voilà les responsables ! Ils ont fait semblant d’abandonner leur deutschmark pour mieux nous asservir avec l’Euro. D’ailleurs, vous avez vu hier soir ? Qui est l’entraîneur du PSG ? Un allemand ! Tout est clair, non ?
Non, décidément, il ne faut rien prévoir pour un mercredi des cendres. Surtout pas jouer un match décisif. Seulement aller se coucher. 

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