Et Paris est à nouveau une fête !

Balayées toutes les peurs, oubliés les gestes barrières ! Les masques tombent, pour se murger à la bière tout en clopant et pas seulement du tabac. En toile de fond, la guerre, celle des terrasses…

C’est à qui récupérera le plus de palettes de chantier. Il paraît qu’il y a pénurie et que les prix flambent. Si j’avais su, j’aurais investi dans la palette plutôt que dans les bitcoin !

Les palettes ont donc envahi nos rues, d’abord les trottoirs, puis les places de livraison, puis de stationnement, puis les chaussées.

Et c’est à qui construira le plus haut. À quand les terrasses à impériale, avec toit rétractable ?  Bientôt ce seront des duplex. Au prix du m2, voilà qui s’annonce rentable.

D’un coup, la place des voitures s’est réduite comme peau de chagrin. Et on ne peut s’empêcher d’avoir une pensée – attristée – pour ceux qui chercheraient une place de stationnement (dis Papa, ça ressemblait à quoi une place de stationnement ?) ou bien qui voudrait faire Montreuil – Boulogne autrement qu’en trottinette, même électrique.

Hidalgo en rêvait (du moins c’est ce qu’on dit, n’étant pas moi-même le psy de la maire de Paris), COVID l’a fait. Les voitures ont perdu la bataille, que dis-je la guerre.

Ce serait génial, s’il n’y avait des victimes collatérales : les piétons.

Avant on arrivait à s’en sortir en slalomant entre les poubelles, les merdes de chiens et les travaux. Désormais, il faut se frayer un chemin entre les cafés et leurs terrasses, en évitant les serveurs et leurs plateaux. Et quand on pense être sauvé, on est frôlé par une trottinette ou un skate qui pense que sa liberté ne s’arrêtera que lorsqu’il aura télescopé un piéton. Quand ce ne sont pas les vélos, qui aujourd’hui électriques, permettent aux plus paresseux de se prendre pour Quintana ou Voeckler dans la descente de l’Alpe d’Huez.

Et en plus, tous ces adeptes des nouvelles « mobilités douces » ont l’air de croire que les feux de circulation sont faits pour les chiens !

« C’est pas la bamboche » s’était inquiété le Président. Toujours le mot pour rire, Manu : C’est pas la bamboche, c’est le bordel !