Le blog de Pierre M. Thivolet, journaliste

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BLOGODO le blog de Pierre M. Thivolet
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Covid19 : Déjeuner en paix.

« Les nouvelles sont mauvaises d’où qu’elles viennent », alors on est tenté de fermer le robinet à news, refuser les alertes twitter, résister à la tentation des chaînes info. 

L’épidémie est là et bien là, et je ne fais partie de ceux qui à l’image d’un Trump, Bolsonaro ou Johnson veulent la nier en ironisant : « La Covid ne passera pas par moi ». Résultat, ce sont leurs peuples qui paient les pots cassés. Et cela se compte en nombre de morts et de malades. 

Mais il y a la réalité, celle des hôpitaux et là les chiffres ne mentent pas, le personnel soignant ne ment pas. Il faut donc respecter les gestes barrières, se laver les mains, port du masque etc…

Pour autant les chiffres sont aussi ce qu’on leur fait dire, et la manière dont on les présente. Et là, les media et les journalistes ont une responsabilité, peut-être La responsabilité. 

Prenez les statistiques quotidiennes de contamination, d’hospitalisation, de décès. Le portail de santé publique France donne ce matin les chiffres suivants : +16 000 contaminations, avant-hier c’était +25 000, et + 5000 nouvelles hospitalisations. Et donc on a peur. D’autant plus que les media renchérissent : « Explosion de cas », « Du jamais vu depuis Mars » etc… et les émissions spéciales entretiennent cette psychose : Comme l’autre soir, Pascal Praud sur Cnews :« Vers un nouveau confinement ? » La médecin invitée avait beau lui dire : « Mais c’est vous qui entretenez la peur !», on le sait bien : Les trains qui arrivent à l’heure n’intéressent pas. 

Or, il faudrait peut-être donner tous les chiffres : Pour l’instant le nombre de décès reste très faible : 46 en 24 heures, alors qu’il y a 2000 décès par jour en France. Rien à voir, avec les dernières grandes épidémies, même la fameuse grippe de Hong Kong dont on dit qu’elle nous a frappés en 1968-1969.

La différence vient peut-être du fait qu’aujourd’hui, un seul décès est un mort de trop. Ce qui était acceptable il y a 40 ans ne l’est plus aujourd’hui. Qui s’en plaindrait ? 

Et puis il y a 40 ans, les nouvelles n’arrivaient qu’étouffées, avec retard, avec distance. Une catastrophe en Chine ? On ne l’apprenait que plusieurs semaines après. Aujourd’hui c’est en direct live sur nos smartphones. Sans filtre. 

Or c’est le rôle des journalistes, des media de remettre en perspective, d’expliquer, de décrypter, et non pas d’être de simples tuyaux à dégorger les infos.

Il n’y a pas que le virus qui circule et nous rend malades. Nous devrions aussi adopter des gestes barrières en matière d’information. Cela c’est le travail des journalistes. Et je dis bien : travail !

« Les nouvelles sont mauvaises d’où qu’elles viennent 
J’attends qu’elle se réveille et qu’elle se lève enfin 
Elle m’a dit qu’elle voulait si je le permettais 
Déjeuner en paix, déjeuner en paix » 
C’est ce que chantait Stéphan Eicher, c’était en 1991, comme quoi il y a 40 ans déjà…

On réécoute ou on découvre : https://youtu.be/S7cP8jGMtAE


 

 

Covid-19 : Ils font chier les allemands !

Et en plus, ils déconfinent bientôt …
Décidément, nos « amis » allemands – toujours mettre le mot ami entre parenthèses quand il s’agit des allemands ! – ont encore une fois tout bon avec la gestion de la crise sanitaire du coronavirus. En tout cas, jusqu’ici. 
Ils ont quatre fois moins de décès que chez nous, leur confinement a été moins drastique que chez nous et leur déconfinement commence dans quelques jours. Non seulement ils sont les rois des berlines de luxe, des machines-outils, non seulement ils exportent en veux-tu en voilà, et leur balance commerciale affiche des excédents qui devraient nous faire rougir de honte, non seulement ils commercent avec la Chine avec des échanges pratiquement à l’équilibre, non seulement leur déficit budgétaire est un excédent, c’est-à-dire qu’ils se désendettent quand nous, nous endettons les futures générations pour plusieurs générations, mais en plus leur système de santé se révèle très efficace . Mais comment font-ils ? 
Il y a bien sûr les jaloux, les attardés des deux guerres qui voient en Angela Merkel la réincarnation de Bismarck, et soupçonnent toujours les allemands de vouloir faire marcher toute l’Europe au pas de l’oie. Il y a ceux qui ne se remettront jamais en cause. Au lieu de se demander : Qu’est-ce qui ne va pas chez nous, ils disent : c’est la faute aux allemands, trop économes, trop sérieux, trop égoïstes. Mais, le comble : L’Allemagne dépense-t-elle plus que nous pour sa santé ? Même pas, mais avec au bout du compte, 4 fois plus de lits en réanimation, et des personnels de santé payés 20 % de plus. 
Et alors que nous invoquons 14-18, Verdun, le chemin des dames et Clémenceau, l’Allemagne ne se dit pas en guerre contre le coronavirus. Non ! le Président allemand a déclaré : “Non, cette pandémie n’est pas une guerre. Les nations ne s’opposent pas à d’autres nations, les soldats à d’autres soldats. C’est un test de notre humanité ». Cette crise “fait ressortir le meilleur et le pire des gens. Montrons aux autres ce qu’il y a de meilleur en nous”, “Et s’il vous plaît, montrez-le-nous aussi en Europe !”, a-t-il ajouté, car l’Allemagne ne pourra pas “sortir de la crise forte et saine” si ses voisins “ne deviennent pas eux aussi forts et sains”.
Hélas, amis allemands, vous risquez fort d’être déçus par nous français. Car il y a fort à craindre qu’au sortir de cette épreuve nous ne soyons tentés par le repli sur soi, sur notre petit, petit, petit pré carré. Pas très fort ni sain.

Mon non-blog du confinement

Dur dur le confinement dans sa fermette en Normandie..
Au début, dimanche dernier – ça paraît hier, mais ça va faire une semaine : 168 heures – je m’étais dit, tiens ça sera une bonne occasion pour écrire, une chronique quotidienne, voir même une vidéo quotidienne, un vlog. Waou ! quelle idée originale ! 
Mes élans ont été réfrénés quand j’ai découvert que tout le monde avait la même idée, jusqu’à des grands noms, des grands media, comme Le Monde ou Le Point, comme Marie Darieussecq ou Leila Slimani. 
Ne voyez aucune jalousie dans ces lignes – de plus j’aime beaucoup Leila Slimani, l’auteure de « Chanson douce » –  mais son journal commence ainsi : « Jour 1. Cette nuit, je n’ai pas trouvé le sommeil. Par la fenêtre de ma chambre, j’ai regardé l’aube se lever sur les collines. L’herbe verglacée, les tilleuls sur les branches desquels apparaissent les premiers bourgeons. »
Et l’on se dit : C’est vrai que cela fait très Marie-Chantale confinée dans sa propriété en Normandie. Pauvre petite fille riche…On peut comprendre les réactions choquées de lecteurs qui eux, sont confinés avec leurs 2 enfants dans un 3 pièces sans balcon…
Saluons le « mon journal du confinement »(1) publié sur le site de la RTBF. C’est un pastiche des journaux d’écrivain, le journal de la « grande auteure Pepette Andrieu, qui nous offre un récit sans fard et d’une intensité folle ». Pepette, son mari Bernard et leurs deux filles, Glycine et Citronelle, partent se confiner dans leur résidence secondaire de … Bora Bora en Polynésie, et du coup en une semaine, ils contaminent toute l’île… C’est plein d’humour, grinçant. Décidément même dans la tempête les belges gardent un sens de l’humour qui fait du bien. 
Ceci dit quand son métier, sa vie est d’écrire, comment faire pour ne pas écrire cette expérience qui va tous nous marquer, personnellement et collectivement ?
Peut-être se retenir de tout cracher tout de suite, se garder de la tentation de la publication immédiate, de l’absence de recul. Tenir son journal certes, mais le garder pour soi, et le relire, voire le réécrire ensuite.
Comparaison n’est pas raison, mais c’est ce qu’avait fait Dany Laferrière avec son journal du tremblement de terre de 2010 en Haïti « Tout bouge autour de moi ». Un texte impliquant, impliqué, il est au milieu du drame avec tout le monde, c’est à la fois bouleversant et pudique. En quelques secondes 300 000 morts. Espérons que l’on n’en arrivera pas là. 
En attendant je suis comme Booba ( tout arrive) : on s’en fout de la météo. On s’en fout des infos d’ailleurs, le nombre de morts égrené avec une complaisance morbide, je laisse ça aux autres, on reste confiné et l’on attend la fin du tunnel… 720 heures encore… Sonnez-moi quand vous verrez de la lumière.
————
(1) https://www.rtbf.be/culture/dossier/christophe-bourdon/detail_mon-journal-du-confinement-a-moi-christophe-bourdon?id=10463334

Ne le dîtes à personne, mais j’ai du mal à m’intéresser à la Coupe du monde.

Shame on me: Je ne connais pas leurs noms !
Je sais. Ce n’est pas bien. J’ai même honte d’écrire ces lignes et surtout de les publier. 
C’est ce qui nous sépare des générations précédentes. Avant – avant internet – on pouvait raconter n’importe quelle bêtise, cela ne dépassait pas les murs du café ou ne sortait pas du cadre familial. Aujourd’hui, tous nos propos ont immédiatement une portée universelle, comme si nous étions des grands leaders d’opinion ou des sommités intellectuelles. Aujourd’hui le charisme se mesure au nombre de clics, de followers, de likes. Devenir un grand influenceur ne sollicite pas beaucoup les neurones, mais suppose une grande souplesse du poignet, une grande agilité des doigts qui vont poster, instagramer, snapchater..
Donc, je ne devrais pas révéler ce que je vais avouer. 
Mais tant pis, je fais mon “coming out”.
Non, je n’ai pas suivi la soirée inaugurale de la Coupe du monde de foot féminine. Pire, ça ne m’intéresse pas plus que ça… 
Je sais, ce n’est pas bien. Pardon, Marlène ( Schiappa). 
Attention, je n’ai aucune prévention, aucune moquerie à l’égard des sportives. Il est on ne peut plus normal que les filles s’intéressent et pratiquent le foot, ou n’importe quel autre sport comme les garçons. 
Dans le film « Joue la comme Beckham », on partage parfaitement la passion de Jess, cette jeune fille qui contre les préjugés culturels, sexistes, veut devenir footballeuse. Et j’admire les performances de nombreuses sportives, notamment en athlétisme. 
Pourtant, je ne suis pas vraiment capable de citer le nom de joueuses de l’équipe de France. 
Je sais qu’il va falloir que je m’y mette. Et faire comme les quelques 10 millions de téléspectateurs qui ont suivi France-Corée. 
Déjà, en temps normal, je ne suis pas un dingue de foot. Là, en plus la multiplication des injonctions à se passionner pour le foot féminin donne presque envie de ne pas s’y mettre. Est-ce politiquement incorrect ?

Défense et illustration du service public de radio

Bien sûr pour un journaliste prendre la défense de ses consœurs-frères, c’est louche, c’est suspect. Ça fait au mieux corporatiste, au pire microcosme. Et par les temps – gilets jaunes- qui courent, ça le fait pas !
Donc la Cour des comptes dans un de ses rapports dont elle a le secret et le rôle, dénonce une nouvelle fois l’augmentation des dépenses publiques. Nous sommes en train de dépenser de l’argent que nous n’avons pas, de nous endetter pour plusieurs générations. Et la Cour des Comptes épingle notamment l’audiovisuel public et Radio France. Une aubaine pour beaucoup de commentateurs. Ah ! tous ces journalistes qui n’en foutent pas une rame. Et en plus qui se la jouent « de gauche » à nos frais. Allez hop on n’a qu’à fermer toutes ces chaînes, on économisera la redevance et ce sera autant d’argent pour nos retraites. 
Et puis, au hasard d’un zapping audio, vous tombez sur … j’ai presque honte de l’avouer, car il s’agit d’un nom plus dangereux encore à prononcer que celui de Valdemort: Il vous classe tout de suite comme bobo, comme germanopratin, vous tombez sur … France Culture. France Cul quoi !
C’est entre 9 h et 10 h, une heure d’émission, la « Fabrique de l’Histoire » sur … les Escartons …Vous ignorez ce que sont les Escartons ?  Eh ! bien écoutez (disponible aussi en podcast): On est sur de la radio en 3D. Du son comme au cinéma, vous entendez les pas qui crissent dans la neige, les bêlements des chèvres, le souffle du vent dans les mélèzes, le murmure d’un torrent. Vous (re)découvrez l’histoire, les gens, les âmes d’un territoire que vous connaissiez pourtant, ou que vous aviez cru connaître pourtant, les Escartons, ces vallées en équilibre entre France et Italie, entre nord et sud des Alpes, autour de Briançon. C’est beau, c’est bien, une heure qui vous rince la tête des débats sans queue ni tête qui ont remplacé la réflexion sur la plupart de nos médias, des hurlements des grande gueules, des injonctions permanentes à réagir, à se prononcer, à voter. Êtes-vous plutôt slips rouges ou caleçons bleus ? Potiron ou potimarron ? Caillettes aux épinards ou aux blettes ? ISF ou endettement ? On nous cache tout, on nous dit rien. Plus on apprend plus on ne sait rien. On nous informe vraiment sur rien…
Et puis voilà, respirez, vous êtes bien, vous êtes sur France Culture. 
Alors peut-être que ça coûte un peu d’argent, peut-être… et puis d’ailleurs pas tant que ça, c’est même ridicule par rapport à ce que coûte le fonctionnement de la Cour des comptes, mais qu’est-ce que ça fait du bien, qu’est-ce que c’est rare. Et puis si vous ajoutez, France Inter ou France Info qui de mois en mois attirent de plus en plus d’auditeurs, arrivant même à tailler des croupières à Europe 1 ou NRJ, on se dit finalement que nous avons bien de la chance de pouvoir encore nous payer un service public de radio.  

#AirFrance : Salauds de patrons !

DHR chez Air France: Un boulot à risque !
Supposez que ayiez quitté notre beau pays pendant 24 heures. Par exemple avec un vol Air France. Supposez que pour faire des économies sur votre facture de mobile, vous ayiez déconnecté les alertes, les infos, les téléchargements de données et que vous ne receviez donc plus vos doses horaires de news. Vous êtes pour le boulot dans un pays voisin, ami, sympa, qui a connu la crise mais qui commence à s’en sortir. Vous rencontrez des tas de gens qui eux aussi bossent pour tenter de faire tourner leurs petites entreprises. Après une journée bien remplie, un petit coup de stress à l’aéroport : « mon vol Air France va-t-il décoller ?«  « Aurons-nous du retard ». « Il paraît que des salariés ont envahi le siège d’Air France à Roissy » Mais, niente, nada, nichts, nothing : Rien .
Vol parfait, et plein, toujours sur Air France ; steward/esses affairé(e)s ; pilotes efficaces, puisque malgré la purée de pois, l’atterrissage se fait en douceur (enfin, c’est effectivement le minimum) ; arrivée « on time » ; on fonçe dans les dédales de Charles-de-Gaulle ( l’aéroport), en se demandant toujours comment un étranger non francophone va pouvoir repérer le RER pour Paris. Mais, ça y est, c’est fait, vous êtes chez vous, vous allumez la télé, et là….
Là, vous tombez sur Oliver Besancenot ( ou Laurent du PCF) en train d’expliquer que, salauds de patrons, si vous cherchiez quelqu’un pour défendre ceux qui ont agressé le DRH d’Air France, eh ! bien, ce serait lui. Que la violence du patronat est encore plus grande. Qu’on nous ment sur la situation d’Air France où tout va très bien, que, vous savez quoi ? Air France utilise une partie de ses bénéfices pour rembourser ses dettes, donc pour enrichir les banques et le grand capital. Oui, c’est vrai, après tout, pourquoi payer ses dettes ? Il faudra que Besancenot aille voir les commissions de surendettement.
Et là évidemment on se pince.
Mais finalement rien de très nouveau, sous notre ciel triste d’automne. C’est toujours le même discours :
Une timide baisse des charges pour les entreprises ? Un cadeau pour les patrons. 
Tenter de rester compétitif face à l’ensemble des pays, même pas ceux d’Asie du Sud Est, mais d’Europe, qui eux, après plusieurs années d’austérité, redémarrent? C’est sacrifier les salariés. D’ailleurs il suffirait de prendre les primes des grands patrons pour augmenter les petits salaires. Oui, c’est vrai 10 millions d’euros divisés par 1 million, ça fait 10 euros, et en plus qu’une seule fois. 
Réformer la sécu, réformer le code du travail ? C’est brader les acquis sociaux.
C’est la même petite musique que celle du fameux discours du Bourget : Mon ennemi, c’est la finance.
Finalement, nous ne récoltons aujourd’hui, avec ces images franchement indéfendables – désolé Olivier- que ce que nous avons semé, ce que vous avez semé !
Tiens au fait, pour les obsédés des grandes invasions: Sont-ce des réfugiés, des migrants, des islamistes, qui le couteau entre les dents ont lynché les dirigeants d’Air France ?
Nous vivons une e-poque formidable !

#agriculteurs : Je vous écris de ma ferme dans les Monts du Lyonnais.

Le 25 juillet dernier le blogodo publiait un papier sur « Grains de ferme », un simple hangar dans une commune de la grande périphérie lyonnaise transformé par une vingtaine d’agriculteurs en lieu de vente directe. Une des membres de cette coopérative de vente a réagi à l’article. Elle a envoyé deux lettres, l’une manuscrite, l’autre à l’ordinateur, dont voici les principaux extraits, inchangés, à la virgule près, car l’orthographe est précise, la langue de qualité, la réflexion, profonde. Elles sont signées : Patricia F., éleveuse de vaches laitières et fromagères, de mères en filles, depuis … toujours :
« Eté oblige, extrêmement fatiguée, je tape le reste de mon écrit sur l’ordinateur, mais, il vous est bien adressé.
23h, mon mari n’est pas encore rentré du travail, car il sême.
C’est l’heure,
C’est le moment,
La terre est un peu fraîche, mais pas trop.
Juste ce qu’il faut.
(Enfin, c’est ce que l’on s’imagine,
En évaluant, également, les futurs millimètres (sous-entendu : « de pluie »), à venir)
Parfois, si on réfléchit trop et si l’on est mélancolique,
On se demande :
Si cette vie de paysans ne serait pas un « sacrifice judéo-chrétien »,
Ou bien, si son sens réside ailleurs … ?
Est-ce de la liberté ? Ou bien de l’enchaînement ? Ou bien de l’enchaînement menant à de la liberté ?
Toutes ces questions, on se les pose tous les jours…
23h30, j’attends toujours,
mais paisiblement.
Est-ce possible ?
Oui !
Peut-être,
Parce que, enfant, je me suis levée la nuit, et que j’ai vu ma mère, attendre mon père,
Paisiblement,
Parce que c’était l’heure,
L’heure de ce Dieu « Nature » ».
Cette lettre est arrivée ces derniers jours dans une enveloppe avec l’adresse écrite d’une belle écriture ronde et régulière. A l’intérieur, deux lettres : La première manuscrite, celle qui précède.
La seconde écrite à l’ordinateur.
Ce sont des réactions à un article du blogodo sur les stratégies développées par certains agriculteurs qui ont développé une filière courte, de la vente directe pour les consommateurs plutôt aisés de l’Ouest lyonnais.
Leur point de vente coopératif s’appelle « Grains de ferme » et sa gestion et sa survie ne sont pas un long fleuve tranquille. Mais, ça marche.
En voici encore quelques extraits qui montrent dans un style et une langue d’une grande beauté et d’une infinie pudeur, qu’être paysan dans la France d’aujourd’hui ne relève pas du seul calcul économique !
« (…) Bien sûr qu’être paysan à notre époque n’a rien d’anodin :
qui aurait l’idée de choisir ce métier d’un autre temps,
ce temps de la lenteur, de la patience, de l’humilité, de l’histoire, de la mémoire, de la primalité, de la sensorialité ?
Avec mon mari, nous avons repris notre ferme, il y a 10 ans, dans ces chers Monts du Lyonnais.
L’agriculture de ces Monts est passée par plusieurs étapes :
– d’une agriculture purement vivrière, avec cette tradition et toutes ces choses qui ne se transmettent que par bain culturel, cet inexprimable héritage paysan global.
-à une phase d’intensification, avant notre arrivée, qui a duré 20 ans, avec des pratiques dictées par une société nécessitant plus de moyens pour élever ses enfants, et, aussi avec cette génération de paysans, ne rêvant plus que d’une chose pour leurs enfants :
– un seul agriculteur par génération
-pour tous les autres enfants : une promotion sociale – sortir de cette condition agricole, jusque là, peut-être, pas assez choisie.
Ce métier était dur pour nos pères et mères,
Il est dur pour nous aussi.
Mais cette passion folle nous fait nous lever tous les jours, et nous rappeler que notre place sur la terre est bien là où on est : à gratter nos champs et « aux culs de nos bêtes ».
Ce projet de (coopérative de vente directe) « Grains de ferme », c’est notre bébé : nous l’avons conscientisé et verbalisé en décembre 2003, puis nous l’avons pensé, travaillé.
La moitié des personnes participantes au projet au départ, a abandonné. Mais, avril 2008, les porte de notre « deuxième chez nous » s’ouvre, et : « Qu’est-ce qu’il est beau, notre « Grains de ferme » ! Il est nous ! »
Je chéris cet endroit car il me prolonge.
Je souhaite que l’avenir des agriculteurs puisse être, quelque soient les débouchés, dans l’équitabilité, si nous voulons continuer à maintenir des pratiques des plus traditionnelles et des plus durables possibles…
(…)
No comment et merci !
Nous vivons une e-poque formidable !
Crise de l’agriculture : Une lettre signée Patricia F., éleveuse de vaches laitières et fromagères, de mères en filles, depuis … toujours.

Outing de Florian Philippot : Marine Le Pen dit « Merci pour ce moment »

Florian Philippot, Vice-Président du Front National paparazzé au bras de son copain, dans une rue à Vienne. Les condamnations ont été quasi-unanimes: « Intrusion intolérable dans la vie privée ». « Et si sa famille, ses parents n’étaient pas au courant ? ». Franchement, ce qui a dû être un choc pour l’entourage de Philippot c’est surtout d’apprendre qu’il était FN, non ? LOL !
Le Vice-Président du Front National est un personnage public, donc, dans la limite de la loi, sa vie privée peut nous regarder. C’est d’ailleurs ce qu’a jugé la Cour d’Appel de Paris, en 2013, en déboutant Steeve Briois, aujourd’hui maire FN de Hénin-Beaumont, quand fût « révélée » son homosexualité.
Et puis qu’est-ce qui choque ? Qu’un homo puisse être facho ? Ou l’inverse ? Rien de très nouveau: Déjà, on le sait, le culte de la virilité était très en vogue chez les S.A nazis. Pendant la nuit des longs couteaux où Hitler avait dirigé lui-même l’assassinat de centaines d’entre eux, certains avaient été trouvés dans leurs chambres dans les bras les uns des autres.
La grande gagnante de cette affaire va être Marine Le Pen : La voilà qui joue déjà les Vierges effarouchées : « Voyez, comme nous sommes modernes » « Voyez, nous ne sommes pas fachos ». C’est bien fait pour tous ceux qui ont fait de la reconnaissance des droits des homosexuels, des transgenres, du mariage pour tous, un « marqueur » de gauche, alors qu’en 30 ans, beaucoup de choses ont été faites, sous la droite comme sous la gauche. Mais on ne change pas une société ( seulement ) par décret. Et il faudra sans doute encore du temps pour que de la reconnaissance on passe à l’indifférence.
Avez-vous d’ailleurs remarqué comment réagissent beaucoup d’internautes ? La plupart s’en foutent. Et en profitent pour tirer sur les medias. Comme écrit plus haut, ça va être bon pour le FN. Ca va encore dans le sens du « le FN, un parti comme les autres ».
Mais beaucoup se demandent aussi: C’est qui le copain de Philippot, au visage flouté, dont il est dit que c’est un journaliste de télé ?
N’y-a-t-il pas là une sorte de traitement différent, de discrimination : Car si Philippot avait été avec une copine, une journaliste ou une actrice, pensez-vous qu’on aurait flouté son visage ?
La presse française a beaucoup à se reprocher mais en quoi ce dernier « coup » est-il plus choquant que les photos des virées nocturnes en scooter d’un Président ?  Ou celles des vacances d’un autre Président  sur le yacht d’un milliardaire? Et puis la protection de la vie privée a eu bon dos pour ne pas parler d’une fille « cachée », secret connu de beaucoup de journalistes, mais pour la protection duquel (secret), les services de l’Etat avaient été mobilisés, jusqu’à la mise en place d’écoutes téléphoniques illégales ? C’était, il est vrai au siècle dernier, sous François Mitterrand. Closer n’existait pas encore et c’est peut-être dommage !
Nous vivons une e-poque formidable !

Et à la fin c’est l’Allemagne qui gagne

Le christ du Corcovado aux couleurs allemandes ?
“Football is a simple game ; 22 men chase a ball for 90 minutes and at the end, the Germans always win. »
Tout le monde connaît la petite phrase de l’attaquant anglais Gary Lineker : « et à la fin, c’est l’Allemagne qui gagne.” 
Cette fois-ci encore, cela a de bonnes chances de se vérifier…
Oui, bien sûr, certains annoncent que c’est l’Argentine qui va gagner. Il faut bien entretenir le suspens. Il est d’ailleurs curieux que les commentaires en France sur les résultats de la Mannschaft soient toujours accompagnés de remarques restrictives. Genre : « ok, ils ont gagné, mais parce qu’ils ont fait preuve de réalisme », sous-entendu : « Il leur manque le « jogo bonito », le beau jeu qui caractériserait le football brésilien et latino-américain. Avouons-le: Nous avons toujours du mal avec l’Allemagne et l’amitié franco-allemande lancée par De Gaulle et Adenauer cache mal les même vieux clichés sur les allemands: Ils sont lourdingues, un peu «panzer». En tennis quand Boris Becker gagnait, c’était Boris « boum-boum ». Et quand aujourd’hui Claudia Schiffer vante les mérites d’une auto « made in Germany », où elle se moque du cliché des allemands trop sérieux et conclut pour expliquer son choix :«normal ! c’est une allemande.. », certains internautes commentent : « C’est une pub nazi ».
Finalement, nous aimions bien l’Allemagne quand elle était un nain politique; Comme l’avait écrit François Mauriac: « j’aime tellement l’Allemagne que je préfère qu’il y en est deux » ou encore comme le chantait Patricia Kaas : « De quel côté du mur, la frontière nous rassure ». Cela nous arrangeait bien que l’Allemagne soit divisée en deux. Ressasser le passé: Certains médias se sont complu à diffuser et rediffuser le fameux France-Allemagne de 1982, histoire de bien entretenir cette petite musique anti-allemande.
Alors que comme dirait Didier Deschamps : «Quand t’es pas né, t’es pas né».
Et alors que cette équipe d’Allemagne non seulement joue bien mais est également sympathique, à l’image de l’Allemagne d’aujourd’hui, qui a tellement changé en 40 ans, avec tout cet éventail de joueurs de toutes origines.
Coup de sifflet final : Parions qu’il consacrera l’Allemagne. Mais que certains continueront à penser, comme cette autre phrase de Lineker : « Le problème avec les allemands , c’est qu’ils sont allemands ».
Playlist du blogodinho :
L’Orchestre « Allemand » de Nova Petropolis…
Il n’y a pas que le samba au Brésil !

Seleção + consternação = Revolução ?

Heureusement que l’immigration allemande a donné Gisele Bundchen au Brésil !
E agora ? Et maintenant ? Voilà ce que demandent les journaux brésiliens ce matin.
Arrêtons de folkloriser le Brésil, dont le seul opium du peuple serait le «futebol». Mais on peut comprendre la «consternação»:  Imaginons un seul instant la France battue en demi-finale 7 à 1 par l’Allemagne au stade vélodrome ? Combien de voitures brûlées ? Marine et famille auraient appelé à la réouverture de la ligne Maginot…
En revanche, il est probable que la parenthèse merveilleuse de ces premières semaines de Mondial, où les stades étaient beaux, où l’ambiance était super, où les supporters faisaient la fête sur les plages de Rio, cette parenthèse va se refermer.
Le Brésil entre à nouveau en campagne électorale – les Présidentielles cet automne – et va retrouver ses difficultés. Pas celles de l’Argentine, au bord de la faillite économique, pas celles du Nigeria, au bord de la guerre civile avec Boko Haram, ni même celles de la France, lanterne rouge économique de l’Europe, et championne du monde de la déprime. Non : Celles d’un géant non pas émargent mais émergé, qui a plus changé en 15 ans qu’en 150 ans, et où la population rêve d’éducation, de transports, d’hopitaux, plus que de stades de foot.
Lorsque les feux du mondial seront éteints, la présidente Dilma Rousseff, qui n’a pas le charisme de son prédécesseur Lula, qui promet beaucoup et agit peu, risque elle aussi d’être renvoyée au vestiaire. Et devant la justice et les commissions d’enquête du Parlement. Car pendant que nos reporters jouaient à la baballe, les juges brésiliens continuaient d’enquêter. Notamment sur le scandale «Petrobas», le géant du pétrole, dont les dirigeants sont soupçonnés de corruption pour des opérations effectuées alors que l’actuelle Présidente était ministre de l’énergie, et où l’on retrouve des filiales de … GdF-Suez… Au moins 7 anciens ministres du P.T, le parti de Lula et de l’actuelle Présidente, sont poursuivis en justice, ou déjà condamnés et en prison !
Ce ne sont pas les favelas qui vont descendre dans la rue, ni les plus pauvres, mais bien ces déçus du miracle brésilien, les classes moyennes, dont le slogan est déjà« Fora Dilma » : Dehors Dilma.
Comme pour le Carnaval de la chanson, « la joie du peuple est une grande illusion… La tristesse ne finit jamais, le bonheur lui , si ! »
Playlist du blogodinho :
Le Samba do Alemão de Sérgio Andrade

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