Le blog de Pierre M. Thivolet, journaliste

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BLOGODO le blog de Pierre M. Thivolet
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Halloween vs Toussaint : Le grand remplacement de nos racines culturelles.

J’adore les citrouilles. Plus exactement, les potirons ou les giraumons. En soupe ou gratins, miam ! Mais en lanternes, vitrines, déguisements qui envahissent jusqu’aux chambres de nos enfants, beurk ! Cette indigestion orange est un triste révélateur du grand remplacement de nos racines culturelles. 

Nous sommes tous embarqués dans un grand méli-mélo d’une culture mondiale fabriquée, pour schématiser, par Hollywood. Et qui modèle nos imaginaires que l’on soit à Paris, Abidjan ou Séoul. Et qui évidemment s’exprime dans une novlangue, le « globish », le « global english » Il serait peut-être plus juste de dire « global american », ce mauvais anglais qui est devenu notre lange d’échange universelle.

Cela a commencé sans doute par les westerns qui nous ont plongés dans un univers, un environnement, une histoire, des mythologies qui nous sont complètement étrangères, et qui en plus transforment en épopée « Go west Young men », une colonisation brutale qui a éliminé la quasi-totalité des peuples premiers d’Amérique. 

Résultat : Depuis notre enfance, même sans jamais avoir vu le Grand Canyon ou Monument Valley, on pourrait les décrire mieux que les gorges du Verdon ou la chaîne des Puys. 

Nous savons dire burger avant d’être capable de dire pain. 

Et puis il y a eu Disney. Aujourd’hui on ne connaît plus les contes d’Andersen, Grimm ou Perrault, mais leurs resucées américaines. 

Plus grand monde n’a lu les textes de ces écrivains danois, allemands, français, mais tout le monde peut chantonner « un jour, mon Prince viendra ». Quant au château de la Belle au bois dormant, il a été dessiné en Californie ou en Floride. Je préfère, même si c’est kitsch, « Neuschwanstein » – C’est quoi, ça, Neuschwanstein ?

Même les afro-américains nous produisent des séries qui sont américaines avant tout. Oui, il y a eu « Roots » et « Kunta Kinté » , un des premiers héros noirs auxquels le monde, pas seulement les noirs pouvait s’identifier. Aujourd’hui, on a Wakanda, qui nous présente une Afrique totalement clichés et aseptisée. Mais finalement fabriquée de la même manière que toutes ces séries anglo-saxonnes, qui ont créé un imaginaire mondial qui s’est substitué à nos propres mythes et légendes. 

Et pourtant partout sur la terre, les différentes cultures et civilisations se sont organisées autour de grands mythes, d’épopées, de héros, de personnages hors normes, faisant passer les scénaristes de « Game of Thrones » pour des enfants de chœur. Du sexe, des tabous, des monstres, l’inceste, le meurtre du père, la violence, le racisme, la démocratie, la dictature, tout est déjà dans les contes et légendes des grecs anciens, dans leurs tragédies, leurs poésies, leurs mythes. 

Même le Seigneur des anneaux – que j’aime bien : les décors, la mise en scène etc…, j’adore les scènes avec Golum attiré par « le précieux » l’anneau magique et maléfique– Mais ça me fait penser à quelque chose : À l’anneau des Nibelungen ! Walkyrie et Walhalla, les grandes sagas germaniques, on en a même fait des opéras il y a 200 ans. 

Vous voulez de l’épopée ?  Prenez celle des vikings, qui sont allés jusqu’en Amérique, 500 ans avant Christophe Colomb.

Vous voulez de l’épopée ?  À quand une série sur l’incroyable aventure des polynésiens. Partis du sud-est asiatique, naviguant sur leurs Va’a , leurs pirogues doubles, à contre-courant, sans espoir de retour, sans savoir ce qu’ils allaient trouver, ils ont atterri sur des îles microscopiques et sont arrivés à coloniser l’ensemble du Pacifique depuis la Polynésie, jusqu’à Hawaï et la Nouvelle-Zélande.

Mieux que Game of Thrones, je préférerais binge-watcher  »L’Iliade »,« l’Odyssée », les « Perses », « Œdipe Roi», les « Nuées »…« je connais pas, c’est pas ma génération » . 

Excuse à la con, moi non plus je ne suis pas né à l’époque de Périclès (- 450 avant JC), et moi non plus, je n’ai pas pris le temps de me plonger dans l’apprentissage du grec et je n’ai pas lu ces textes dans leur version originale. 

Mais j’ai eu la chance de rencontrer une passeuse, une transmetteuse. Jacqueline de Romilly. 

Depuis l’âge de 14 ans, elle lisait, parlait, pensait en grec ancien. Elle a passé sa vie à nous relire, traduire, expliquer, faire découvrir ces textes où tout ce qui occupe et préoccupe les hommes d’aujourd’hui, se trouve déjà. 

Et à 90 ans passés, elle continuait à se rendre dans les lycées de la banlieue parisienne, où elle rencontrait un public qui au début la regardait en se demandant c’est qui cette yeuve qui va nous faire ièch ? Et puis à la fin de son cours, tous en ressortaient captivés, plus riches en fait… 

Je devais l’interviewer pour la grande interview du matin d’Europe 1,  où je remplaçais pour les vacances, Jean-Pierre Elkabbach. 

Elle m’a reçu chez elle. L’ascenseur montait directement dans son entrée. Elle était déjà presque aveugle, mais sa passion était toujours là. Et en plus de l’interview, l’entretien s’est prolongé deux heures, qui m’ont permis, un peu, de mettre mes pas dans les pas « des héros et des Dieux ». 

« Pourquoi la Grèce ? » a été un de ses derniers livres …

Ce n’est pas d’un grand remplacement venu d’Afrique ou d’ailleurs dont nous devrions avoir peur, mais bien de celui déjà opéré, qui nous a fait adopter comme toute la planète, une culture globish, global-english qui nous coupe progressivement de nos racines millénaires.

Élections présidentielles au Brésil : Rio ne répond plus…

J’avais fait le pari que Bolsanaro, Président sortant du Brésil, ne serait pas réélu. Sans être sûr qu’il puisse être battu dès le premier tour le 3 octobre dernier par son adversaire l’ancien Président Lula. C’est ce qu’annonçaient la plupart des sondages. Et ce n’a pas été le cas. Certes Lula arrive en tête, mais Bolsonaro a fait beaucoup mieux que prévu.

Un second tour a donc lieu dimanche. 

Et une nouvelle fois, Lula est en tête dans les sondages. J’espère donc avoir finalement raison en pronostiquant sa victoire, non seulement pour mon ego de journaliste mais surtout pour le Brésil, un pays qui mérite vraiment d’être bien gouverné, en tout cas de manière moins caricaturale que par Bolsonaro.

Mais ça va être ric-rac au mieux.

Et au pire…

Donc ce dimanche, plus de 150 millions d’électeurs brésiliens élisent leur Président. Mais aussi comme au premier tour, sénateurs, députés fédéraux, gouverneurs, députés des États, des centaines d’élus. Éclatés façon puzzle, les partis politiques rendent l’ensemble – Chambre des députés, Sénat fédéral, plus parlements des 26 +1 États – assez ingouvernable, avec cependant une tendance, le glissement vers la droite et l’extrême-droite. Même si Lula est élu dimanche, cela va être compliqué. 

Le Brésil est une démocratie, une des plus « grandes » d’ailleurs après l’Inde et les États-Unis. On y vote – près de 75 % de participation au premier tour – il y a un État qui fonctionne -plus ou moins bien – une Cour Suprême, une justice, avec au Brésil aussi des « petits juges » inflexibles dans leur traque à la corruption. 

Comme Sergio Moro, juge d’instruction du sud du Brésil qui en 2014, lance une opération « mains propres », en portugais « lavage express » « lava jeito ». Dans la foulée des scandales de détournements gigantesques liées aux JO et au Mondial, il démonte beaucoup d’affaires, liées aux pots-de vin versés par la compagnie Pétrobras ou le géant du BTP, Oldebrecht. 

En utilisant une disposition, permettant moyennant aveux, de réduire sa peine de prison, le dirigeant et les cadres de l’entreprise, acceptent de dénoncer les bénéficiaires de pots-de-vin.

Résultat : 1 450 mandats d’arrêt délivrés, 533 mises en accusation déposées et 174 personnes condamnées. Pas moins de douze chefs ou ex-chefs d’Etat brésiliens, péruviens, salvadoriens et panaméens ont été mis en cause. Et d’autres personnalités aux Etats-Unis, en France. Même l’ancien président Lula se retrouve éclaboussé et est emprisonné en 2018. Et ne peut donc se présenter aux élections de 2019.

Bolsonaro est élu, l’extrême-droite se présente comme des « Monsieur propre ». Le « petit » juge Sergio Moro est nommé ministre de la Justice. 

Mais un an plus tard, retournement de situation. 

On découvre que les procédures ont été irrégulières, manipulées. 

Le ministère public fédéral met fin à « Lava Jato ». La Cour suprême ordonne la levée des charges portées contre Lula, et statue que le juge Moro a été « partial » lors de son instruction. 

Lula est libéré le 8 novembre 2019, mais trop tard pour les élections. Puis il sera totalement innocenté.

Le petit juge démissionne en 2020, et part à Washington, embauché par un cabinet d’avocats spécialisé en conseil et contentieux des affaires, et situé pratiquement en face du siège du Trésor américain…

Même s’il a été blanchi, l’image de Lula reste sérieusement abîmée auprès des Brésiliens, notamment dans les classes populaires. D’autant plus que Bolsonaro use et abuse de la rengaine Lula = corruption. En plus de : “c’est un communiste, c’est un satan, c’est Sodome et Gomorrhe“. Tout étant « fake » évidemment.

Car le président sortant se rêve en Donald Trump tropical. 

Comme Trump, il multiplie les fake news contre Lula, son compte twitter est suivi par 46 millions de personnes.

Comme Trump, il ne cesse de dénoncer à l’avance une supposée fraude massive, des élections truquées par ses adversaires. 

Comme Trump, il chauffe ses partisans, qui ont constitué un peu partout des milices armées. Une des premières mesures de Bolsonaro Président avait été justement d’instaurer la vente libre des armes au prétexte que chaque brésilien devait pouvoir se défendre lui-même contre les malfaiteurs. Le Brésil est un des pays les plus violents du monde, avec des taux de criminalité et d’homicides parmi les plus élevés.

Beaucoup craigne un scénario genre assaut du Capitole à Washington en janvier 2021. 

Mais au Brésil, les institutions, les élus, l’armée, n’ont pas le même ancrage démocratique qu’aux Etats-Unis – la dictature militaire n’a pris fin qu’en 1985. Un éventuel assaut par les partisans de Bolsonaro de la Place des Trois Pouvoirs à Brasilia pourrait alors tourner à l’avantage de ceux-ci. Des affrontements dans les villes pourraient également se produire. 

De mémoire de brésilien, jamais la tension n’avait été aussi forte, jamais les adversaires ne s’étaient autant menacés, insultés. Et tout le monde se demande ce que feront les militaires.

Bolsonaro, ancien militaire, n’a cessé de leur faire des appels du pied. Et certains généraux n’oublient pas que Lula avait tenté de mettre en place une Commission Vérité sur les crimes de la dictature… Contrairement à d’autres pays, il n’y a jamais eu au Brésil de procès contre des responsables de violations des droits de l’homme. Une loi d’amnistie votée en 1979, donc avant le rétablissement de la démocratie, garantit toujours l’absence de poursuites contre des policiers ou des militaires tortionnaires.

« La tristesse n’a pas de fin. Le bonheur, si » dit la bossa “A Felicidade” composée par Antonio Carlos Jobim et Vinicius de Moraes en 1959 pour le film “Orfeu negro“, Palme d’or à Cannes, Oscar à Hollywood.

La chanson raconte que la joie du peuple est la grande illusion du carnaval, un moment de rêve, mais tout se termine le mercredi, dernier jour du carnaval.

Une après-midi chez Pierre Soulages à Sète.

Pierre Soulages est mort. À 102 ans passés, il était le peintre français vivant le plus « côté ». Et il était connu pour ses noirs, ses tableaux entièrement noirs. 

De lui et de son œuvre je ne connaissais donc que quelques clichés. 

Mais j’ai eu la chance de le rencontrer et de passer une après-midi chez lui dans sa maison à Sète. C’était il y a quelques années dans les mois précédant l’ouverture du très beau musée qui lui est consacré dans sa ville natale de Rodez, un musée remarquablement développé par son directeur Benoît Decron.

Soulages c’est d’abord un physique impressionnant. Un très grand et bel homme – on ne pense même pas vieil homme – très digne, tout de noir vêtu, crinière blanche, visage allongé, buriné : la grande classe !

Soulages c’est aussi un accueil. Méditerranéen, chaleureux, disponible. À ses côtés, sa femme, aussi menue qu’il est immense, elle aussi accueillante et amicale. 

Soulages c’est cette maison, murs en béton, grandes baies vitrées, dessinée par lui-même, dans un cadre… comment dire, merveilleusement beau : Une pinède sur les pentes du Mont Saint-Clair avec une vue sur la Méditerranée à couper le souffle. 

La lumière baissait doucement avec le soleil couchant, et Soulages nous expliquait sa démarche, comment il avait compris que le noir dans ses épaisseurs et aspérités pouvait accrocher la lumière. 

Cette anecdote, il l’avait expliqué des milliers fois, mais pour nous, il nous la racontait comme si c’était la première fois. Soulages était un formidable conteur.

Et puis, il nous a emmené dans son atelier, où il travaillait sur une nouvelle toile. Et là, il nous a montré toutes les coulisses, la complexité du travail de préparation de cette toile immense. La toile tendue avec des câbles, le cadre, la préparation de ses outils, pinceaux, palettes, et de sa peinture, ce fameux noir. Et comment il se battait, physiquement, avec la matière.

Des moments rares. 

Et puis j’ai repensé aux vitraux de l’Abbaye de Conques non loin de Rodez. Cela paraissait complètement fou : Il était l’artiste du noir, et c’est à lui que l’on commandait des vitraux pour ce superbe bâtiment roman, monument historique, classé Unesco etc…

Et le résultat est génial. 

De l’extérieur, les vitraux paraissent opaques, gris, minéraux, se fondant dans les pierres du bâtiment. Mais à l’intérieur, c’est tout le contraire. Les vitraux sont composés de verres de textures, de compositions, d’épaisseurs différentes. Ils difractent la lumière différemment, certains plus rouges, d’autres plus bleus, d’autres plus jaunes, etc… 

C’est ce que nous avait raconté Soulages cet après-midi-là à Sète, expliquant sa recherche du bon verrier, testant les verres, tant d’échecs, tant de travail, jusqu’à, jusqu’à ce résultat, qui peut paraître abstrait, intellectuel, comme ça sur le papier, mais qui quand on est dedans, dans cette lumière, est au contraire un éblouissement très instinctif, physique. 

Noir à l’extérieur, lumineux à l’intérieur. Merci Pierre Soulages.

#benzema #KB9 C’est ce soir : Karim Benzema, ballon d’or ! Tous les gones vont faire la teuf ! (Sinon, le Rhône va déborder de larmes)

On ne va pas se mentir : Je ne suis ni spécialement spécialiste de foot, ni particulièrement chauvin lyonnais « Tout le monde peuvent pas être de Lyon. Il en faut ben d’un peu partout » dit la plaisante sagesse lyonnaise. 

Et je ne suis pas particulièrement fan de Benzema. 

Mais bon, il faut toujours faire plaisir à sa mère et ma mère  – 96 ans – adore Karim. 

Pour elle, il reste le petit « gone », dont elle suit même à distance la prodigieuse carrière. 

Entré dès 10 ans au centre de formation de l’Olympique Lyonnais, puis 5 années fabuleuses, avec l’OL, qui à l’époque remportait Coupe, Championnat, Trophée des Champions, tout sauf …l’Europe, où l’OL n’est jamais arrivé à se hisser au niveau des plus grands. 

Remarquons qu’à l’époque, l’OL était une équipe qui comptait, du moins en France. 

Aujourd’hui, elle se traîne, sauf d’un point de vue …comptable. 

Avec OL Land, le nouveau stade implanté loin du mythique Gerland – mais c’est quoi cette obsession de vouloir construire des stades à 15 kilomètres des centre villes , comme à Lyon donc ou à Bordeaux . Alors qu’à Barcelone, à Madrid, et à Marseille, les stades sont au cœur des villes, et donc le cœur des villes bat avec leur stade – , avec tout l’écosystème sportivo-commercial installé tout autour du stade et en partie financé grâce aux aides publiques régionales ou municipales, la fortune des anciens dirigeants et propriétaires du club est assurée. On est content pour eux. 

Pour atteindre les étoiles européennes, Benzema a donc rejoint le Real Madrid. Suivant ainsi l’exemple d’un autre génie du ballon rond, Zidane, bien sûr. 

Et il a eu bien raison. 

Il est maintenant KB9, El nueve, le numéro 9, l’avant-centre d’une des plus grandes équipes de la planète, dans une des villes qui, quand on est une star du foot, qu’on a de l’argent, est une des plus agréables à vivre.

Donc, quelques soient les faux-pas qu’il ait pu faire, Karim reste pour les lyonnais un gone. « Tâche moyen de pas lâcher de bêtises, parce que t’auras beau courir après, t’auras de peine à les rattraper »… 

Encore une plaisante sagesse lyonnaise que Karim aura sans doute méditée, avec l’âge, et avec l’environnement madrilène …

Ce soir entre Rhône et Saône, personne ne doute qu’il décrochera enfin le ballon d’or. 

« Le tout c’est pas d’y faire, c’est d’y penser ; mais le difficile, c’est pas d’y penser, c’est d’y faire »

Et il va le faire, il l’a fait, sans nul doute !

La reine est morte, vive le …vivement mardi !

Pas la peine d’être républicain convaincu – c’est mon cas – pour être consterné, gonflé, abasourdi devant l’hystérie collective qui semble s’être emparée de notre planète médiatique depuis le décès de la reine Élisabeth. 

Tout particulièrement chez nous en France. Il paraît que même les Anglais nous trouvent schizophrènes. 

D’un côté nous sommes : « mort aux riches », « ah ! ça, ça ira, les aristos on les pendra « 

Et de l’autre…c’est tsunami d’émissions spéciales, 24 h sur 24, même la nuit. 

C’est « priorité à l’info », dès que le cercueil de la défunte bouge d’un mètre, pardon de 3 pieds 28 – sur la base de grands pieds : taille 45 -. 

Et puis tous ces témoignages dégoulinants d’obséquiosités. Bientôt on va proposer la béatification d’Élisabeth – Ah ! non, elle n’était pas catholique, donc pas possible– : trop d’éloges tuent l’éloge. 

Bien sûr, il y a de quoi être ébloui par tout ce tralala, le décorum, carrosses dorés, couronne impériale, soldats, soldats, soldats … bonnets à poil et uniformes chamarrés… C’est fou d’ailleurs le nombre de médailles que les membres de la famille royale s’épinglent sur leurs vestes. Ils ont dû prendre exemple sur le Général Tapioca, le dictateur des BD de Tintin. À moins que ce ne soit l’inverse.

Quant à l’empreinte carbone de tout ce pataquès, il vaut mieux rallumer les BBQs.

Reconnaissons quand même un énorme mérite à la reine défunte :  Avoir été muette pendant 70 ans. 

Pour un bavard comme moi, c’est un exploit. D’un autre côté, si en échange, ce silence assure richesse et prospérité pour toute la famille, je signe. 

Admirables Windsor : Plus allemands qu’anglais – en fait avant la première guerre mondiale, ils s’appelaient Saxe-Cobourg-Gotha– ils sont arrivés à devenir le symbole de la permanence de l’Angleterre. 

Admirable Élisabeth ! Elle a attendu la fin du XXème siècle pour accepter de payer des impôts. Alors qu’elle était une des plus grosses fortunes du monde. Et que la monarchie britannique a largement profité de 4 siècles de colonialisme anglais.

Admirable Charles, tellement moderne, tellement green, tellement décontracté. Waou ! il a accepté qu’on lui fasse la bise, une fois !

On apprend quand même qu’il est chien avec le petit personnel : Il exigerait qu’on lui repasse ses lacets de chaussure, qu’on lui prépare deux centimètres de dentifrice sur sa brosse à dents. Et il ne voyagerait jamais sans elle : Sa lunette de WC et son propre papier Q !

Et puis y’en a marre de cette surutilisation du mot « historique ». 

70 ans à la tête d’un État, même sans aucun pouvoir, certes c’est historiquement long. Un record mais plus pour le Guinness Book. Car ça va être quoi son empreinte « historique » par rapport à celles laissées par un Churchill, un De Gaulle, un Gandhi ou un … Mandela ?

Saluer la mémoire du chef d’État d’un pays ami, est une chose, mais tomber dans les hommages genre Corée du Nord, nein danke ! – J’écris ça en allemand la langue maternelle de la famille Windsor comme d’ailleurs celle de feu le Prince Philip…ex Battenberg…-

Vivement mardi qu’on repasse aux choses sérieuses.

Berlin-Est 1989 : Gorbi, Hilf uns! Gorbatchev aide-nous…

C’était en octobre 1989 à Berlin-Est, le 7 octobre. 

Ça craquait un peu partout dans le bloc de l’Est. 

Depuis qu’au printemps précédent, la Hongrie avait décidé de démanteler les barbelés qui la séparaient de l’Autriche, le rideau de fer commençait à avoir des trous.

Mais la RDA, la République Démocratique Allemande, avait prévu de fêter son 40 ème anniversaire.

Et l’État « des ouvriers et des paysans », dirigé d’une main de fer par Erich Honecker, un communiste tendance Staline, en tout cas pas du tout dans la ligne glasnost et pérestroïka, avait tout organisé « à l’ancienne » : défilé militaire, spectacles des FDJ, les jeunesses communistes, et la présence de tous les dirigeants des États « frères », et donc forcément celui du « grand frère » soviétique, en l’occurrence Gorbatchev. 

La presse et les médias de l’Ouest étaient les bienvenus pour diffuser des images du bonheur socialiste est-allemand, de cette Allemagne aux avant-postes de la lutte anticapitaliste, protégée par le mur, baptisé par le régime : « antifaschistischer Schutzwall » « Mur de protection antifasciste ». 

Envoyés spéciaux de TF1, nous nous préparions à n’être autorisés à filmer que les défilés, les discours officiels, les micro-trottoirs « spontanés » avec des spectateurs auxquels on avait bien appris la leçon. 

Tout avait été bien préparé. 

Tout, sauf l’attitude de Gorbatchev.

Par sa seule présence, le dirigeant soviétique faisait naître l’espoir d’un changement. 

Dans la foule pourtant triée sur le volet, parmi les slogans officiels, quelques pancartes insolites en russe : « J’aime Gorbatchev ». Quelques cris aussi : « Gorbi ! Gorbi ! Hilf uns ! Gorbi, aide-nous ». Et ces cris devinrent de plus en plus forts quand Gorbatchev décide, à la stupeur des organisateurs de prendre un bain de foule. 

Que faire ? on ne va pas empêcher le patron, le chef du Kremlin de faire ce qu’il veut. 

Gorbatchev discute alors avec la foule, qui lui crie « aide-nous ». 

Et un peu plus tard, Gorbatchev déclare aux dirigeants est-allemands tétanisés : « Celui qui est en retard sur l’histoire est puni par la vie ».

En fin d’après-midi, alors que la réception officielle bat son plein dans le Palais de la République, aujourd’hui détruit, et qui avait été construit sur les ruines de l’ancien palais royal de Berlin, des petits groupes de manifestants commencent à se masser sur la vaste place située sur l’arrière du bâtiment de l’autre côté de la rivière Spree. 

Ils appellent Gorbatchev, ils reprennent les slogans sur la liberté de voyager, sur « ouvrez le mur ». Certains officiels sortent sur les balcons pour voir ce spectacle totalement stupéfiant, la police intervient brutalement, la Stasi, la police politique, habillée en civil, mêlée aux manifestants est particulièrement brutale. 

Ce qui devait être la fête du bon élève du bloc de l’Est se termine dans les cris, les gaz lacrymogènes, les explosions, la confusion. 

15 jours plus tard, Erich Honecker était limogé. 

Un mois plus tard, le mur ouvrait. 

Un an plus tard, les deux Allemagnes s’unifiaient. 

Incendies, tornades, épidémies, guerre-s: L’impression que c’est la merde ! (Un peu, beaucoup ?)

Heureusement que l’ambiance est encore estivale, c’est-à-dire que nous sommes plutôt enclins à écouter le chant des cigales, le tintement des glaçons dans les verres, les rires et les voix des discussions qui se prolongent tard dans la nuit, tout cela enveloppé dans une odeur de fruits murs (xi,xi,xi , les cigales, gling, gling, les glaçons, hi, hi, hi pour les rires, houpf, houpf, pour les fruits). 

Mais attention au choc du retour quand vous allez vous prendre en pleine tronche le mille-feuilles indigeste des mauvaises nouvelles. 

Une petite liste à la Prévert (c’est le point culture ok boomer) de toutes les catastrophes : 

Les méga feux, les dômes de chaleur, les tornades, les inondations, les rodéos – mais pas ceux du Texas – les attentats, la/les guerre/s, l’Ukraine, allons-nous tous être vitrifiés par une explosion nucléaire ? Y-aura-t-il de la neige pour Noël (c’est un autre point culture ok boomer) ? Y-aura-t-il du gaz pour Noël ? l’extrême-droite va-t-elle gagner en Italie ? Et où va le Mali ? Trump va-t-il continuer à pourrir la démocratie américaine ? Lula ou Bolsonaro ? Notre endettement va-t-il nous péter à la gueule ? La Chine va-t-elle envahir Taïwan ? Et puis bien sûr, covid, le retour. 

Comme une info chasse l’autre à un rythme accéléré, il faut essayer de capter notre attention. Donc, chaque nouvelle « info » se doit d’être historique, et les questions posées sont forcément anxiogènes : c’est une des lois de la circulation de l’information : un chien qui mord un évêque ce n’est pas une info, mais un évêque qui mord un chien, c’est une info. 

Ce qui est nouveau, pourtant, ce qui est historique, vraiment, c’est qu’il y a encore 30-40 ans, il fallait des jours, parfois des mois, et parfois jamais, pour être mis au courant d’une catastrophe, d’un événement, d’un fait divers se passant dans des zones les plus reculées de notre pays ou de la planète. Aujourd’hui, le web est partout, je suis partout (autre point culture ok boomer) et instantanément. 

Une énorme bête qui attaque des enfants dans le Gévaudan (Lozère, Haute-Loire) ? sous Louis XV il fallait plusieurs années pour que ça remonte à Paris, aujourd’hui c’est tout de suite en direct sur les chaines infos ou sur Twitter, et Lille commence à avoir peur. 

Une agression au couteau à Nantes ? quelques minutes plus tard, c’est Strasbourg qui a peur. 

Le battement d’une aile de papillon à Hong Kong est connu immédiatement depuis Palavas-les-Flots jusqu’à Verkhoïansk,

C’est ce que Gérald Bronner appelle : « L’Apocalypse cognitive ».

Le déferlement d’informations a entraîné une concurrence généralisée de toutes les idées, une dérégulation du « marché cognitif » qui a une fâcheuse conséquence : capter, souvent pour le pire, le précieux trésor de notre attention.

Oui, le monde change, oui, il y a des catastrophes, des agressions, des meurtres, des dangers, mais tout va-t-il si mal ? Était-ce vraiment mieux avant ?

Avons-nous raison d’avoir l’impression que tout va mal et que nous vivons un jour de merde sans fin ?

Jubilé Elisabeth : Ah! ça ira, ça ira… Et merde pour le roi d’Angleterre qui nous a déclaré la guerre.

Nous devons tout.e.s être schizophrènes. Nous françaises, français.

D’un côté nous passons notre temps chez nous à vouloir couper toutes les têtes qui dépassent, à tenter de déchouker tout ce qui rappelle l’autorité, à râler contre notre système présidentiel, à critiquer les présidents « monarques républicains », à nous dire insoumis, indignés, à mettre nos pas dans ceux de nos nombreuses révolutions, liberté égalité fraternité, et de l’autre, qu’est-ce qu’on apprend ? 

Que des millions d’entre nous se pâment devant le jubilé d’Elisabeth. 

Que nos télés diffusent en direct et en boucle les émissions spéciales Elisabeth-II-une-vie-un-règne.

Certes ça nous change de la guerre, de la pandémie, de notre vie politique qui ne fait rêver personne, mais sur le fond…

D’abord, la reine n’est pas Élisabeth 2 pour tout le monde. 

Notamment pour une partie des écossais nationalistes, qui rappellent qu’elle ne peut être qu’Elisabeth 1. Car à l’époque vers 1550, c’était Marie (de France) qui était reine d’Ecosse. La pauvre fût emprisonnée puis décapitée par sa cousine Elisabeth d’Angleterre. 

Le pire ce sont les commentaires, à longueur d’émissions avec force spécialistes, tous dégoulinants de niaiseries et componctions. « Je l’admire » « Quelle classe » « Quel courage ».

Elisabeth II en mère Courage ? 

Non mais on se pince. Courage de quoi ? d’être née avec une cuillère en argent et des rivières de diamants dans la bouche ? de ne pas pouvoir faire un pas sans qu’une ribambelle de domestiques, majordomes, cuisiniers n’anticipent ses moindres désirs. D’avoir tout au long de sa vie, vécue aux frais de la princesse, et en l’occurrence, aux frais de ses « sujets » ?

De n’avoir accepté que récemment de payer des impôts ? 

D’être à la tête d’une des plus grandes fortunes de Grande-Bretagne ? 

D’être la plus grande propriétaire foncière du royaume? 

De posséder une grande partie de Londres ? 

Ouh ! ça doit être dur …

En plus, politiquement, elle n’a rien à dire, rien à faire, elle n’est responsable de rien.

Franchement pour tout ça, je suis prêt à endurer 70 ans de réveil à la cornemuse. 

On nous vend également Elisabeth comme étant la descendante de 1000 ans de souverains. Oui, enfin, pas tout à fait en ligne directe, parce qu’elle n’est ni Plantagenêt, ni Tudor, ni Stuart. Les Windsor sont autant Windsor que vous ou moi. En fait, ils sont d’origine allemande : Saxe-Cobourg. 

Allemands comme le grand-père, Albert, comme le mari, le Prince Philip, plus danois, allemand ou grec qu’anglais. La royauté anglaise, c’est comme pour le foot : à la fin ce sont les allemands qui gagnent. 

 Et puis ne venez pas pleurnicher en regrettant que « nous » ayons coupé la tête de nos rois. Les anglais l’avaient bien fait, et à la hache, 150 ans avant notre révolution.

Ceci dit, chapeau bas quand même. Et en matière de chapeau, c’est vrai que le ringardisme d’Elisabeth a fini par devenir un dress-code. Chapeau bas, parce que les fêtes liées à la royauté en Grande-Bretagne, c’est mieux que Disney, les JO, et le bicentenaire de 1789, réunis : Une stratégie de communication mondiale inégalée, une pompe à fric touristique formidable. Avec tellement de produits dérivés, de mugs, de T-Shirts, que même notre (superbe) 14 juillet ne peut égaler. 

Ceci était un article sans-culotte. Cependant…J’admets quand même que Macron devant la pyramide du Louvre ou au Champ de Mars, ça fait moins rêver que « trooping the colour », bonnets à poils compris.

#Foot #Homophobie Cachez ce sexe que je ne saurais voir.

C’est ouf ce scandale, cette polémique à propos d’un joueur du PSG, Idrissa Gueye qui s’était fait porter pâle il y a 2 semaines pour ne pas revêtir un maillot aux couleurs arc-en-ciel adopté par son équipe à l’occasion de la journée du foot français contre l’homophobie.

L’intéressé n’a rien dit ou presque et d’ailleurs ce n’est pas plus mal.

Car l’affaire a pris des proportions dingues au Sénégal son pays d’origine, jusqu’au Président Mack Sall qui réaffirme comme beaucoup de dirigeants ou d’intellectuels sénégalais : L’homosexualité n’est pas une pratique « africaine ». Ce sont des valeurs importées, imposées par le colonisateur. 

Cela fait penser, il y a quelques années, au Sida en Afrique du Sud, présentée comme « une maladie de blancs », avec les conséquences catastrophiques que l’on sait. 

Au Sénégal même, l’homosexualité est interdite, punie par des peines de prison. En Afrique, 12 pays seulement, dont la Côte d’Ivoire ou le Mali, l’ont dépénalisée. Peine de mort en Mauritanie ou au Soudan. Seule l’Afrique du Sud est allée jusqu’au mariage pour tous. 

Quelle tartufferie ! Sur toute la planète, dans toutes les sociétés, quelques soient les cultures, partout, on – et derrière ce « on », il faut comprendre des centaines d’études, d’enquêtes worldwide –  on sait qu’entre 10 et 15 % de la population sont homosexuels, c’est-à-dire attirés par des personnes du même sexe. Et cela comprend les homosexuels « cachés » ou « refoulés ». Pas plus, contrairement aux fantasmes de certains, mais pas moins non plus. Et c’est universel et vieux comme … l’humanité. 

Ce qui est navrant et inquiétant, ce n’est pas seulement que les chefs religieux, toutes religions confondues, appellent à des croisades contre les homosexuels, c’est que ces messages soient relayés par des gouvernements et des responsables politiques. 

Il est facile de comprendre que plus les réactions contre les homosexuels sont violentes, plus cela révèle une fragilité chez ceux qui s’expriment ainsi. Quand on n’est pas bien sûr de sa virilité, de sa sexualité, on en vient à « casser du pédé ».  

On peut se rassurer en pensant que bien souvent c’est le fait de sociétés où la sexualité est bridée, où hommes et femmes ne peuvent avoir de relations sexuelles avant le mariage, en théorie. C’est ce que raconte un des livres de Leila Slimani, Prix Goncourt 1996, « Sexe et mensonges » la sexualité au Maroc.

C’est aussi le sujet de l’avant-dernier roman de l’écrivain sénégalais Mohamed Mbougar Sarr. 

« De purs hommes » traite de l’homosexualité au Sénégal et raconte l’histoire d’un homme dont le cadavre est déterré puis traîné par une foule hors du cimetière. 

Il y a quelques mois, l’écrivain était récompensé par le Prix Goncourt pour son dernier roman. Mais après des premières réactions de fierté au Sénégal, une cabale très violente était organisée par les conservateurs et les chefs religieux.

L’écrivain a refusé d’entrer dans ces polémiques, répondant simplement : 

« Tout ce qu’on peut proclamer sur moi comme fantasme et caractérisation est dérisoire …Dans nos sociétés traditionnelles, il y a toujours eu des traditions, des rituels, des configurations qui privilégiaient des formes de tolérance. Comment les cadres qui permettaient une forme de tolérance ont été détruits ».

Est-ce blanc ? Est-ce noir ? Est-ce occidental ? Est-ce africain ?

C’est surtout obscurantiste. Et universel. Et cela commence chez nous. Car comment expliquer que malgré les lois, les campagnes d’information, malgré les mouvements de défense des droits des gays, des lesbiennes, des queer, des transgenre etc…, les préjugés ont la vie dure et on les retrouve à chaque génération.

Il suffit de tendre l’oreille, d’écouter des « jeunes » qui discutent. « Oh ! t’es un pédé, toi » ?

Les insultes ?  toujours autour du même objet : « Les suceurs de bites ». 

Ou chez les rappeurs américains les « cocksucker ». Et puis bien sûr il y a les « va te faire enculer » complété par « fils de pute » ; Tout cela doublé par un machisme bien bourrin où toutes les femmes (sauf ma mère et mes sœurs) sont des « bitchs », des taspés », des pétasses.

Donc chez nous il y a du boulot. Et pas (seulement) aux Molières, Césars et autres lieux de concentration de tellement d’intelligences, de talents, de modernités, qu’on s’en sent exclu. 

Non le combat pour… la tolérance, il est là, dans les familles, dans les collèges, dans les lycées où les garçons par exemple sont terrifiés à l’idée qu’on puisse les prendre pour des « pédés ». 

Libéré.e.s, délivré.e.s, il y a encore du taff…

Ouf ! Nous sommes passés à deux doigts d’un nouveau drame sanitaire.

 

Quel soulagement ! 

En plus du COVID – ou de la COVID, (le ou la, on s’en fout un peu, même si je sais que certains en font une affaire à rendre malades les immortels de l’Académie française) voilà qu’une nouvelle plaie nous menaçait, une plaie d’Egypte cette fois-ci : Nous allions manquer de papier Q. Pardon de papier WC. 

Et tout cela parce que le canal de Suez était bouché par un super porte-container mal embouché. Incroyable ! à l’heure de l’intelligence artificielle et des voitures autonomes, Evergreen (« Toujours vert », quelle ironie !) était allé bêtement s’échouer contre les sables du désert.

Et l’on découvre d’un coup, qu’un grain de sable pouvait enrayer notre formidable chaîne logistique mondiale. Un peu comme ce virus de rien du tout, ce corona machin qui nous pourrit la vie depuis un an. 

Trêve de plaisanteries, le canal de Suez est une artère vitale, surtout pour l’Europe. Sans le canal, nos voitures, nos masques, nos vêtements, nos jouets devraient contourner l’Afrique, un détour de plus de 9000 kilomètres, excusez du peu. Bonjour l’empreinte carbone !

Allions-nous nous ruer à nouveau sur les rayons de papier toilette pour constituer des stocks qui rejoindraient ceux de nouilles ? 

Allait-on manquer de moutons et de chèvres (comment ne pas être ému par ces images des pauvres bêtes enfermées côtes contre côtes sur les ponts du bateau) ? 

Y-aurait-il pénurie de thé ? de cacao, donc de cloches pour Pâques ? (Non ! parce que les cloches nous en avons déjà beaucoup chez nous par les temps qui courent ! ). 

Mais OUF ! Super tanker est enfin dégagé. 

Une bonne nouvelle pour les chèvres … et pour nos « fondements ». 

Oui, c’est comme ça qu’on dit pour parler poliment de cette partie de notre anatomie sur laquelle Paul Verlaine a écrit son poème « l’Idole », autrement dit son sonnet du …trou du cul : culture !

 

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