Le blog de Pierre M. Thivolet, journaliste

Catégorie : Italie (Page 2 of 2)

G7 : L’Amérique et l’Europe sont dans un bateau. Trump pousse tout le monde à l’eau. Qu’est-ce qui reste ? La Chine.

G7 il y a un an: Déjà ils faisaient tous la gueule !
Avec Donald Trump, mieux vaut être son ennemi que de ses amis. «L’Amérique d’abord», le slogan flatte ses électeurs, et ses électeurs sont pour beaucoup l’Amérique profonde, pas celle des Clinton et Obama, celle qui considère que la Floride c’est déjà l’Amérique latine, New-York, c’est bobos et compagnie et San Francisco, Sodome et Gomorrhe. Alors pour cette Amérique-là, l’Europe…c’est quoi, c’est où ? L’Europe c’est combien de divisions ? Hélas, pour nous, l’Europe c’est peu de divisions (militaires) et beaucoup de divisions sur le plan politique. Quand on entend ici et là, les obsédés des « diktats » de Bruxelles, les partisans du «Tout sauf l’Union », les bonimenteurs qui se font élire sur des slogans comme: « L’Europe est notre plus grand malheur » et cela va de la Grande-Bretagne du Brexit, de la Hongrie d’Orban, de l’Italie de la Ligue jusqu’à une Marion Maréchal Le Pen, on a de quoi se sentir vulnérables. Diviser pour régner, vieille tactique qui marche toujours. 
C’est comme pour le blocus contre l’Iran. Devenue aux yeux de Donald Trump et d’Israël, le plus grand danger pour la paix dans le monde. C’est vrai que leur nouvel grand ami, l’Arabie Saoudite, est un pays qui inspire confiance. Au fait Ben Laden il était d’où ? 
Nos sociétés sont obligées de plier bagage. Et au bout du compte, qui va récupérer les contrats européens en Iran ? Les Chinois. Qui va acheter son pétrole ? Les Chinois. Qui se contrefichent d’éventuelles sanctions américaines ? Les Chinois. 
Eux, ils sont 1 milliards 300 millions, mais ils parlent d’une seule voix. 
Trump ne connaît que la force – la puissance, gros, la puissance-. Et face à l’Amérique seuls les gros pèseront, la Chine, l’Inde bientôt, la Russie aussi. Désunie l’Europe ne sera plus maître de son destin. Et la Chine rit. Merci Donald! 

L’Italie est-elle en train de mourir ? Derrière les dernières élections, un pays qui a peur de disparaître.

Le plus bel endroit pour attendre la fin du monde ? 
Pour la première fois depuis 1919, l’Italie perd de la population. En 1946, les Italiennes donnaient le jour à trois enfants. L’an dernier, la moyenne est tombée à 1,34 enfant. Près d’un Italien sur quatre a plus de 65 ans et l’âge moyen dépasse désormais 45 ans.
La péninsule était déjà le pays le plus vieux d’Europe. Elle perd désormais 400 habitants par jour. Chaque année l’équivalent de villes comme Nîmes ou Caen qui disparait. 
Ce qui a évidemment des conséquences économiques. Ces vingt dernières années, l’Italie a perdu un travailleur sur trois âgé de 25 à 34 ans.
Et la crise entraînant la crise, les jeunes diplômés s’en vont… 
Jusque-là, l’immigration pouvait compenser le déficit de naissances. Mais c’est terminé et depuis 3 ans, plus de 250 000 étrangers ont ainsi quitté le pays. 
Les images de bateaux de migrants débarquant à Lampedusa ne correspondent pas à la réalité de l’immigration. C’est vers l’Europe du Nord que veulent aller les migrants. 
Malgré cette bombe démographique qui fait plus de morts que l’éruption du Vésuve à Pompéi, les électeurs italiens ont voté pour des partis, dont l’un, la Ligue, affirme vouloir expulser 500 000 immigrés, et l’autre, le Mouvement 5 étoiles, annonce qu’il va baisser l’âge du départ à la retraite. 
Paroles, paroles, paroles. Au rythme actuel, les italiens vont peut-être se retrouver entre eux, mais tout vieux, sans plus personne pour payer leurs retraites, ni pour les torcher et les aider à manger leurs compotes. 
Vieillissante, peut-être mourante, et en même temps… l’Italie reste, comme Fellini le faisait dire à un de ses acteurs dans Roma à propos dela ville éternelle: « L’endroit rêvé pour attendre la fin du monde »

Brésil, Lula : La lutte contre la corruption doit-elle avoir des limites ?

Sergio Moro: Traquer la corruption même si cela fait chuter des idoles politiques .  
Jusqu’où doit aller l’exigence de transparence démocratique ? C’est une question qui se pose chez nous, mais aussi par exemple au Brésil avec l’emprisonnement pour corruption de l’ancien Président Lula.
Bien sûr, ses partisans au Brésil, comme en France ( dans des milieux dits de gauche, les mêmes souvent qui trouvent des vertus révolutionnaires au Président Maduro au Vénézuela ) crient au complot. Et c’est vrai que beaucoup de brésiliens sont nostalgiques de ses 10 ans de Présidence où l’ancien syndicaliste, charismatique, avait su faire sortir de la pauvreté des millions de familles.
Pourtant les « petits juges » brésiliens sont indépendants. Ils sont même un des symboles de la –jeune- démocratie brésilienne. Depuis 2014, derrière Sergio Moro, juge à Curitiba, ils mènent l’opération « lava jato » – lavage express-. Cette lutte anticorruption n’hésite pas à mettre en examen, faire condamner des industriels, des hommes politiques, de droite, de gauche, des ministres, jusqu’à l’emprisonnement depuis hier de l’ancien Président Lula.
Or, la corruption, le clientélisme sont sans doute les principaux freins au formidable développement du Brésil. Cela a été mis en évidence notamment à l’occasion des chantiers pour la Coupe du monde et les JO. Et ce qui est nouveau c’est qu’aujourd’hui, la population ne l’accepte plus.
Les juges brésiliens sont le pendant tropical des juges italiens de l’opération « mani pulite » – main propre – qui avait nettoyé la classe politique italienne dans les années 1990. Ou de ceux qui en France n’hésitent pas à enquêter sur des hommes politiques, y compris d’anciens Présidents…
Avec peut-être c’est vrai les mêmes conséquences qu’en Italie : Provoquer la disparition de partis historiques et laisser ainsi la place aux démagos et populistes de tous bords.

Si Lula est éliminé du jeu politique, les possibles vainqueurs des prochaines élections présidentielles de Novembre pourraient être un ancien capitaine d’artillerie, sorte de Le Pen brésilien, ou une écolo membre de l’église évangélique. La démocratie brésilienne y aura-t-elle gagné ? Ou est-ce le prix à payer pour une démocratie propre ? A cela le juge Moro répond : « En démocratie, les gens doivent savoir ce que leurs responsables font, même quand ils tentent d’agir dans l’ombre ».

Les chantiers STX nationalisés : L’Europa non si farà da se ?

 

L’invasion de l’économie vue par la presse italienne: Il ne manque plus que Napoléon !


L’Italie, le pays dont nous sommes sans doute le plus proche, notre sœur latine, notre partenaire de toujours dans la construction de l’Europe moderne après le Traité de Rome, l’Italie est amère et elle a de quoi.
Quand il s’agit de Vivendi qui lance un raid sur Telecom Italia, le débarquement annoncé de Free, la domination de Carrefour ou d’Auchan, l’invasion du secteur bancaire ou de l’assurance et puis, emblématique, tous les grands noms du « Made in Italy » qui tombent dans l’escarcelle de Bernard Arnault ou de François Pinault: Gucci, Balenciaga, Fendi, Berluti, Bulgari, nous trouvons cela normal.
Mais lorsqu’une entreprise italienne, leader dans son secteur, veut prendre le contrôle des chantiers de Saint-Nazaire, la France sort sa bombe atomique et nationalise. Ce qui montre à nos amis italiens, qu’on adore leur cuisine, qu’on adore le week-end à Rome ou à Venise, mais que pour le reste, nous ne leur faisons pas confiance.
Dans le même temps, un des fleurons de la diffusion de la culture française, la FNAC est vendue à un des géants allemands de la distribution. Mais l’on entend personne, de la droite libérale aux insoumis, s’inquiéter: « Danke Patron ! ».
Indignations sélectives.
L’Italie avait un cri de ralliement au moment de son unification menée notamment par Garibaldi, un niçois : L’Italia farà da se, L’Italie se fera toute seule. On sait ce qu’il en a été car même si l’unité italienne a bien été conquise, l’Italie a fonctionné de manière boiteuse jusqu’à ce naufrage qu’ont été le fascisme, Mussolini, la guerre.
Emmanuel Macron avait affiché sa volonté de faire avancer l’intégration, notamment économique, de l’Europe. Mais l’Europe non si farà da se. L’Europe ne se fera pas d’elle-même. Les déclarations de bonne volonté ne suffisent pas, c’est comme en amour, il faut aussi des preuves. Il faut une politique.
Les chantiers STX en étaient l’occasion. Ratée.

Euro 2016 : Brexit, indignés, grèves, attentats et Fan-zones: Alors on danse ?

Le foot pour tout oublier ?
Après la pluie, pardon : après le déluge, le soleil enfin, et un concert, un megashow sous la Tour Eiffel, Paris ville lumières, allez on danse.
Après les polémiques, les niques de Benzema et Cantona, le foot enfin, et un beau but, des larmes de vraie joie de Payet –Paillettes-, allez on danse.
L’euro chasse les infos. Jusqu’au 10 juillet, y’en aura plus que pour le foot. Ce n’est pas a-normal. Après tout c’est le sport le plus populaire. Mais c’est aussi ( surtout ?) du business. Et « on » nous bourre le crâne avec les bleus – tous supporters- tous ensemble- tous ensemble-, « on » fait monter la sauce, avec des suspens du style France-Roumanie, France-Albanie. C’est pas pour dire, ni pour mépriser l’Albanie, mais dans le genre, il y avait aussi France-Malte, ou France-Chypre, ou encore France-îles Féroë. A vaincre sans mérite, on triomphe sans gloire … « On » ? « On », ce sont ces grandes marques, ces grands médias qui achètent très cher les droits de diffuser la moindre image liée à la folie foot, et qui entendent bien maximiser leur retour sur investissement. Sous la Tour Eiffel mais devant Mac Do, allez, on danse.
Oubliée la crise de l’Euro. Au fait, où ça en est, la Grèce en faillite ? Et la reprise économique, partout en Europe ? Et les élections en Italie, avec le mouvement 5 étoiles qui risque de bloquer les velléités de réformes du premier Ministre Matteo Renzi. Le 19 juin, à Lille, on jouera France-Suisse. A Rome, on votera pour de deuxième tour d’élections municipales à haut risque. Allez, on danse.
Exit le possible Brexit. Le référendum en Grande-Bretagne, ce sera le 23 juin. Les sondages sont aussi indécis que le France-Roumanie pendant 88 minutes. Si les britanniques larguent les amarres, personne ne sait vraiment ce qu’en seront les conséquences. Une nouvelle chance pour l’Europe ? Genre : On largue les poids morts, les ceux qui trainent du pied, et on fait avancer la construction européenne. Ou bien, une catastrophe, avec Cameron comme capitaine, et comme icebergs la Chine, l’Inde, les Etas-Unis, la Russie sur lesquels nos petits pays dispersés viendront se fracasser. Comme sur le Titanic, allez, on danse.
Oubliées les élections en Espagne. Le 25 juin, sur la planète foot débuteront les 8 ème de finale. Et dans l’Espagne, de nouvelles élections qui risquent d’être tout aussi indécises que celles de décembre dernier. Bravo les indignés: Ils bloquent tout mais ne gagnent rien, si ce n’est peut-être de permettre l’avancée des nationalistes catalans qui, d’élections en élections, vont bien finir par détricoter l’Espagne. Mais l’Espagne n’a jamais existé sans Catalogne, ni Pays Basque… Allez, on danse.
Oublions les grévistes de Sud ou de la CGT qui rendent un peu aléatoire tout déplacement en France, oublions les poubelles qui s’amoncellent, oublions Air France, oublions la grève du 14 juin, oublions les 5 millions de chômeurs, allez, on danse .
Oublions, les réfugiés, les migrants : Combien arriveront sur les côtes italiennes, combien se noieront en Méditerranée pendant que nous jouerons au foot ? Allez on danse.
Et puis surtout y penser toujours, en parler, jamais: La menace de nouveaux attentats. Pendant, des mois, on nous a répété que nous étions en guerre. Que c’était obligatoire. Que nous étions une cible. Qu’il y aurait d’autres bombes, d’autres attaques. Tous ces stades, toutes ces fan-zones, tous ces déplacements, autant de cibles… Danser dans ces conditions, est-ce résister ou bien est-ce être inconscients.  Alors, on danse, vraiment ?
Nous vivons une e-poque formidable.

Entre Grenoble et Briançon, la montagne s’écroule, Paris s’en moque.

La montagne s’effondre, la route est coupée.
Incroyable mais vrai: La route qui relie la France à l’Italie, Grenoble à Briançon est coupée et apparemment à Paris, tout le monde s’en fout. La seule inquiétude: Mais par où va passer le Tour de France le samedi 25 juillet pour atteindre l’Alpe d’Huez ?  Pas de souci: Un autre itinéraire est en train d’être organisé. Les cyclistes vont donc pouvoir pédaler tranquille. En revanche, sur place, les habitants sont coupés du monde, coupés des vallées voisines. Et ils vivent maintenant dans la peur du glissement brutal de tout un pan de montagne, déversant d’un coup, l’équivalent de 10 000 camions de roches dans le lac du Chambon, provoquant un tsunami dans le lac artificiel retenu par le barrage hydroélectrique le plus vieux de France. EdF se veut rassurante, mais c’est quand même une première.
Comment en est-on arrivé là, en 2015, en France ?
Depuis les romains, cette route est un des principaux axes reliant la France et l’Italie. Après la construction du barrage, dans les années 1930, la vallée a été noyée par un lac. Il a fallu construire une route à flanc de montagne au pied du plateau d’Emparis, jusqu’à la Grave, puis le Col du Lautaret, vers la vallée de Briançon. Et ce serait seulement aujourd’hui que l’on découvrirait que ce flanc de montagne était instable ?
Et quel a été l’impact de l’augmentation démesurée du trafic depuis que le tunnel sous le Mont-Blanc a limité ses capacités après l’incendie dramatique de 1999, et que la vallée de la Romanche a dû absorber des colonnes de camions, des files de caravanes et de vacanciers passant au ras des maisons et des voutes des tunnels ?
Il y a quelques mois, les services de l’équipement s’étaient voulus optimistes: La route serait réparée avant juillet.
Mais aujourd’hui les travaux ont dû être stoppés : Trop dangereux, la voute d’un des tunnels étant en train de s’effondrer. La catastrophe est imminente.
Vous n’en n’avez pas entendu parler ? Aucun ministre ne s’est rendu place ? La Ministre de l’Environnement et des Transports préfère voguer avec l’Hermione sur l’Atlantique plutôt qu’avec les sinistrés du lac du Chambon ?
Se sentant abandonnés, les habitants se sont organisés en collectif www.collectif-du-chambon.org.
Et ils découvrent que cela fait en fait plusieurs années que l’on avait détecté des fissures et des glissements de terrain. Ils redécouvrent que dès la construction du barrage dans les années 1930, le tracé de la route avait été jugé dangereux, et que la solution aurait été de construire un grand tunnel pour éviter ce versant trop instable. Un tunnel jamais construit. La seule solution qu’on leur propose serait d’aménager à la hâte une piste provisoire, un sentier, sur l’autre rive, au pied des glaciers du Mont-de-Lans et de la Meije… Retour deux siècles en arrière.
Ces 30 dernières années, suisses et autrichiens ont construit des ouvrages gigantesques, des tunnels de dizaines de kilomètres pour aménager la traversée des Alpes, le plus souvent en ferroutage. En France… nous sommes toujours à discuter de l’opportunité de la fameuse liaison Lyon-Turin, avec de nombreux tunnels, dont l’un de 57 kilomètres. C’est trop cher, clament des militants écologistes. Pas rentable, écrit un récent rapport de la Cour des Comptes. Pourtant, ce qui se passe dans la vallée du Chambon, montre que face aux Alpes, on ne peut pas mégoter avec les infrastructures. Sinon la montagne se rappelle à vous.
Apparemment, il manque une volonté politique à Paris. Il y aurait là de quoi lancer des grands travaux, une vraie politique d’infrastructures nouvelles. Mais on préfère s’attaquer à Nutella plutôt qu’aux Alpes, candidater pour les Jeux Olympiques plutôt que reconstruire un des axes majeurs de circulation entre le Nord et le Sud de l’Europe.
Et puis, la Grave, Mizoën, le Chazelet, Le Freney, le Chambon, c’est loin, c’est quelle sortie sur le Périph?
Nous vivons une e-poque formidable.

Et on en fait quoi des bateaux chargés de migrants: On les coule ?

Après un premier ferry chargé de plus de 900 réfugiés, encore un bateau à la dérive avec plus de 400 « clandestins ».
2015 commence bien: Avec ces dizaines de milliers de désespérés qui tentent au péril de leurs vies, moins de nous rejoindre que de fuir l’enfer: L’horreur de la guerre en Syrie, les massacres en Irak, l’oppression en Erythrée, le chaos en Lybie.
Vous rendez-vous compte du désespoir dans lequel il faut être pour prendre de tels risques, affronter de tels dangers ? Combien de noyés ? 3 500 disent les estimations… Mais combien ont sombré dans l’anonymat, dans l’indifférence, et qui n’entrent même pas dans ces macabres statistiques ?
Où sont-elles, où sont-ils les « yaka », les « fo-que » ? Que proposent-ils ? On laisse couler les bateaux? On les renvoie chez eux, quand chez eux n’est plus que ruines et désolations.
Où est-elle la Jeanne d’Arc de Saint-Cloud, celle qui, il y a 4 ans, allait jouer devant nos caméras complaisantes, le rôle de la défenseuse de l’Occident face aux hordes musulmanes qui allaient débarquer de Tunisie ? Pas de bol: La Tunisie  n’a pas basculé dans l’intégrisme, contrairement à ses prédictions. Quant aux réfugiés « arabes », ils sont souvent chrétiens et non pas musulmans. Alors on fait quoi ?
On détricote l’Europe et Schengen ? Pourtant ce sont bien les italiens, les espagnols, les grecs qui assument aujourd’hui la plus grande part du fardeau. Ne faudrait-il pas au contraire plus d’Europe au large de Lampedusa, de Brindisi ou de Ceuta, où se trouvent aujourd’hui nos vraies frontières ?
Notre pays est en crise,  beaucoup d’entre nous s’appauvrissent, nous ne pouvons pas accueillir toute la misère du monde. 
Mais comment peut-on d’un côté affirmer – et c’est assez juste, que l’ont soit croyant ou athée – que nos sociétés ont été marquées par la culture et les valeurs du christianisme, et de l’autre refuser toute compassion, toute « charité chrétienne »? 
Comment peut-on se dire chrétien et en même temps trouver que: « Oui, quand même, Zemmour n’a pas tort » ou que « Bien sûr, le FN est excessif, mais il pose de vraies questions ».
Aux frontons de nos mairies, de nos aéroports, de nos ports, nous devrions rajouter ce poème qui est gravé sur le socle de la statue de la Liberté, à New York, statue que nous sommes tellement fiers d’avoir offert aux américains :
« Donnez-moi vos fatigués, vos pauvres
Masses qui en rangs serrés aspirent à vivre libres,
Le rebut de vos rivages surpeuplés
Envoyez-les moi, les déshérités, que la tempête m’apporte,
De ma lumière, j’éclaire la porte d’or ! »

Nous vivons une e-poque formidable !

FN en tête aux européennes: Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu !

Chronique d’une victoire FN annoncée. Mais c’était couru d’avance :
Des socialistes calamiteux. N’ayant toujours pas décidé pour savoir s’ils étaient socialistes, sociaux-démocrates, sociaux-libéraux. Quand au Président, il a préféré aller au concours d’improvisation avec Djamel Debbouze! Quelle belle campagne !
L’UMP, qui est sans doute le vrai « premier parti de France » ? C’est « Titanic » mais sans l’orchestre, ou « massacre à la tronçonneuse ».
Les écolos ? Sans Dany, ils nous donnent envie d’abandonner le tri sélectif et d’acheter des diesels.
L’UDI , l’UDI ? Sans Borloo, on a eu l’impression qu’ils étaient toujours en réanimation à l’hôptal.
Mais le pire, c’est qu’après la branlée d’hier soir, la cata va continuer: Tous nous déclarent quil faut « faire de la politique autrement », mais il n’y en a pas un pour en tirer des conclusions pour lui-même. Quant au gouvernement, il a déjà annoncé qu’il allait se précipiter à Bruxelles pour négocier avec nos partenaires des « assouplissements », moins de « rigueur ». Donnant ainsi l’impression que le Front National posait les bonnes questions ! Alors que non seulement, le FN donne les mauvaises réponses, mais il pose les mauvaises questions. Même ses électeurs ne croient pas à la sortie de l’euro.
La faute à l’Europe ? Mais ce n’est pas elle qui est responsables de nos déficits et de notre endettement croissants.
La faute à l’immigration ? Mais il y a aujourd’hui trois fois moins d’immigrants en France qu’en Allemagne. Quant aux sans-papiers de Calais, ils  ne rêvent que d’une chose: Passer en Grande-Bretagne. Mais pas rester chez nous !
4 millions d’étrangers, 4 millions de chômeurs ? Si nos entreprises ne crèent pas d’emplois, si notre économie ne croit plus, c’est notre faute, pas celle des immigrés.
Ma France à l’heure Marine est aussi ridicule que l’Italie au temps de Berlusconi. Mais heureusement, aujourd’hui, il y a l’Italie. L’Italie qui nous prouve qu’il n’y a pas de fatalité à la montée de la démagogie et du populisme anti-européen.
De l’autre côté des Alpes, le tsunami s’appelle Matteo Renzi, quand tout le monde prévoyait la victoire de Pepe Grillo et de son parti anti-tout. En quelques mois, le nouveau Président du conseil italien n’a pas seulement promis, il a agi: En 4 mois, baisse des charges sur les entreprises, baisse des dépenses de l’Etat, suppression des départements etc… Pas pour 2015 ou 2017, ou 2022. Tout de suite. Les italiens dont nous rigolions sous Berlusconi, nous montrent aujourd’hui l’exemple.
Aux quelques millions qui ont voté FN, on peut opposer les 7 millions, et ce sont en partie les mêmes, qui sont allés rire de « Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu ». Peut-être pas un chef d’œuvre intello, mais un film qui correspond à la France d’aujourd’hui. Où la réalité quotidienne n’est pas celle décrite par le FN.

Nous vivons une e-poque formidable.

Régions : Le mythe du nombre et de la taille !

Manuel Valls propose de réduire le nombre de régions de moitié. Et tous les commentateurs applaudissent, des commentateurs, qui pour la plupart sont dans leurs bureaux parisiens, et pour lesquels le grand reportage commence au périphérique.
C’est une vieille lune qui a l’apparence de la bonne idée et de la rationalité. Mais l’efficacité des régions est-elle vraiment une question de taille?  
Prenez les exemples de l’Espagne, de l’Allemagne, de l’Italie: Le Pays-Basque n’est pas très grand, ni la Galice. La Sarre, Hambourg, Brême, ou Berlin sont des micro “Länder”. Et d’ailleurs, il y a vingt ans, l’Etat de Berlin a refusé de fusionner avec le Brandebourg. En Italie existent des régions comme le Trentin Haut-Adige, le Val d’Aoste, la Vénétie, Trieste, créées pour des raisons historiques, culturelles, géographiques. Même petites en taille et en population , elles sont plus efficaces que des régions beaucoup plus grandes, comme la Sicile.
Redécouper les régions françaises, c’est prendre le risque de faire capoter la nécessaire simplification du “millefeuille” administratif, c’est perdre 40 ans de construction régionale, qui a mis en place des réseaux , des organisations régionales de transports, de gestions des lycées etc… C’est s’embarquer dans des débats sans fin. Comment regrouper Aquitaine et Midi-Pyrénées et avec quelle métropole: Toulouse ou Bordeaux ? Et faut-il fusionner Franche-Comté et Bourgogne ? Auvergne et Limousin ? Et Nantes ? Doit-elle retourner en Bretagne?  Mais quid des Pays de Loire ? 
La vraie simplification, ce sont l’émergence de métropoles et la disparition des départements. Avec par exemple, en 2015, la naissance de Lyon-métropole, deuxième métropole de France après la région parisienne. Le département du Rhône aura alors presque disparu. Et puis, il y a la question du Grand-Paris qui pose celle de l’ïle–de-France… Voilà de vrais changements en cours, qui vont apporter simplification et rationalité. Mais on comprend que Manuel Valls n’en ait pas parlé: Après les dernières élections, toutes ces futures métropoles risquent de tomber « à droite », y compris Lyon de Gérard Collomb, et Paris d’Anne Hidalgo. Gênant…
La vraie simplification, c’est d’ailleurs la suppression annoncée par le Premier Minsitre de cette fameuse clause de “compétence générale” pour les collectivités territoriales. Gênant également de rappeler que sa suppression avait été décidée sous Nicolas Sarkozy mais rétablie par … le précédent gouvernement: Nous avons donc perdu deux ans, au moins!
Dans le même temps, en Italie, en moins d’un mois, Matteo Renzi vient d’annoncer la disparition des 110 provinces, l’équivalent des départements. Cela lui a pris un mois, et c’est prévu pour le 1 janvier 2015.  L’Italie vient aussi d’annoncer su’elle tiendrait ses engagements en matière de réduction du déficit budgétaire, tout en annonçant de substantielles baisses d’impôts.
Alors, d’accord avec Manuel Valls : Fiers d’être français, mais pourquoi ce qui est possible au-delà des Alpes, doit attendre chez nous 2017, 2021 ou 2025 ?

Italie, Polynésie : La vie commence à 80 ans !

Gaston Flosse , 82 ans, toutes ses dents, qui est en train peut-être de conduire son parti, le Tahoeraa, de nouveau à la tête de la Polynésie française ; Giorgio Napolitano, 87 ans, réélu Président de la République italienne alors qu’il aurait préféré prendre une retraite bien méritée.  Mettons de côté les différences de parcours, d’institutions, de géographie, il y a des points communs ou en tout cas des leçons communes.
Alors que nous continuons à avoir des difficultés à sortir d’un sytème de retraites mise en place à une époque où à 60 ans, nous n’avions souvent qu’à peine 5 à 10 ans d’espérance de vie, le grand âge semble avoir des vertus aux yeux d’électeurs qui ne sont pas plus aveugles que nous. Et notamment la redécouverte dans un monde souvent dominé par le jeunisme, des vertus de l’expérience: Entre un chirurgien qui a 300 opérations à son actif, et un autre doué et talentueux mais qui n’en a que 10, que préférons-nous ? Le premier, bien sûr!
Et puis, beaucoup peuvent se dire: « Ce n’est pas à 80 ans qu’on devient dictateur». Gaston Flosse, par exemple, qui semble aujourd’hui en passe de revenir au pouvoir, ne sera pas le même Président tout puissant qu’il avait pu être il y a 20 ans. Sa volonté de pouvoir, éventuellement de revanche, le fait que son élection le mettra peut-être à l’abri de nouvelles condamnations par la justice, tout cela qui est sans doute vrai, ne peut masquer une autre ambition : Celle d’entrer dans l’histoire par le haut, en tentant de sortir son pays de l’impasse. Depuis 10 ans, 10 Présidents et gouvernements se sont succédés, rendant la Polynésie ingouvernable alors qu’elle s’enfonce dans une crise économique et sociale sans précédent.
Mais, sa possible élection, comme celle par les grands électeurs italiens de Giorgio Napolitano, est aussi le symbole d’un échec. Celui des politiques, des partis traditionnels, de sociétés où le renouvellement des élites semble bloqué. La faute à qui ? Dans les deux cas, les classes politiques n’ont pas su se renouveler, n’ont pas pu faire émerger de nouveaux leaders crédibles et efficaces. Au royaume des aveugles, les borgnes sont rois.
Nous vivons une e-poque formidable

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