Le blog de Pierre M. Thivolet, journaliste

Catégorie : journaliste

Un gouvernement pesé au trébuchet: Késako ?

 

Un gouvernement pesé au trébuchet: Est-ce le bon qualificatif pour un gouvernement ?

Mais qui a lancé l’expression: Un gouvernement au trébuchet, ou pesé au trébuchet ? L’expression est vite devenue virale, sans doute pour combler un vide, pendant deux jours, les journalistes politiques n’ayant aucune info sur qui allait remplacer les Ferrand, Goulart, Sarnez, Bayrou. Pas la moindre piste, le moindre nom à lancer en pâture au public, pas le moindre « de source bien informé ». Et quand on a aucun biscuit pour meubler le fil tout-info, on en arrive à dire des bêtises, comme cette question posée même par des journalistes femmes: Mais comment le Président et le Premier Ministre vont-ils faire pour respecter la parité, pour trouver des femmes ? Incroyable qu’en 2017, on en soit encore à se poser cette question. Il suffit de regarder la société civile ou la société tout court pour voir que des femmes compétentes il y en a partout et à foison et ce n’est pas parce que nous journalistes, n’avons pas leurs 06 qu’elles n’existent pas.

La preuve: Parly, Loiseau, Belloubet, trois nouvelles ministres dont les carrières brillantissimes parlent d’elles-mêmes. La directrice de l’ENA, une juriste membre du Conseil Constitutionnel, une ancienne directrice de la SNCF, nous les avions sous les yeux, mais visiblement notre conditionnement machiste nous rendait aveugles.
Nous, mais pas Emmanuel Macron qui a donc réussi une nouvelle fois à constituer un gouvernement équilibré paritaire, au trébuchet.
Le trébuchet ? C’est une balance de précision. Mais cette balance sert surtout à mesurer le poids des pièces de monnaie. L’expression sent bon l’argent, la finance, plus que la parité et la justice. Et puis, le trébuchet est aussi une machine de guerre, une sorte de catapulte qui servait à démolir les murailles des châteaux. Ou encore un piège à oiseaux.

Pas sûr alors que un gouvernement au trébuchet soit une expression très heureuse. 

Virer Pujadas du 20h de France2: Pourquoi pas ? Mais pourquoi ?

Pujadas viré du 20h: Mauvais timing ?   
Il y a des choses qui doivent nous échapper. Des raisons qui nous passent au-dessus de la tête, à nous le public. Des logiques qui ne nous sont pas compréhensibles à nous journalistes. David Pujadas présentait le 20 heures depuis 16 ans. Ça faisait donc un bail. Donc le changement pourquoi pas.
Mais pour quelles raisons ? Avec quels objectifs ? Pas en raison de ses résultats. Car, qu’on l’aime ou qu’on l’aime pas, force est de constater qu’il avait hissé le JT de France 2 à la hauteur de celui de TF1. Alors bien sûr, un présentateur n’est qu’un porte-drapeau, l’arbre qui cache la forêt d’une rédaction. C’est un travail d’équipe, réalisateurs, monteurs, techniciens, chefs d’édition, scripts, journalistes bien sûr, et beaucoup d’autres qui apparemment avaient fait du bon travail. Avec lui. Et quand on connaît certain(e)s d’entre eux, journalistes de qualité, reporters incontestables, qu’on lit et que l’on écoute leurs réactions, non pas au départ mais à l’éviction, brutale, de Pujadas, on est en droit de se poser des questions. Et puis, c’est vrai, le « timing » est curieux, juste après l’élection d’un nouveau Président, la nomination d’un nouveau gouvernement. Cela donne l’impression que l’on veut donner des garanties au pouvoir. Comme si celui-ci l’avait réclamé. Ce que l’on ne peut pas croire. Ce que l’on ne veut pas croire.

Il reste alors des questions sur le management, la gestion des ressources humaines, les RH, la RSE de la plus grande entreprise de medias en France. Espérons que Muriel Pénicaud, la nouvelle ministre du Travail, qui sait avec son expérience notamment comme DRH chez Danone, ce que ces domaines veulent dire, saura donner quelques conseils en ce qui concerne le respect des individus.

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