Le blog de Pierre M. Thivolet, journaliste

Catégorie : Le Pen (Page 1 of 3)

Mais qu’est-ce qui ne va pas ( n’allait pas ?) avec Laurent Wauquiez

Et sur l’impétueux Wauquiez on relit l’enquête de Fabrice Veysseyre-Redon
Mettons de côté les idées politiques, les affinités partisanes, les sympathies électorales. 
Oublions un temps les petites phrases assassines, maladroites, mal à droite, très à droite, tellement à droite qu’on pouvait parfois se demander s’il y croyait vraiment ou s’il tentait de doubler Les Le Pen et consorts sur la droite. Alors que, on ne double jamais sur la droite, sauf en Grande-Bretagne. Mais on voit où ça les conduit, à Nigel Farage et au Brexit no deal qui va leur faire – et nous faire – très, très mal. 
Bouchons-nous le nez sur les boules puantes mal balancées. Ces fuites de son cours à l’EM Lyon où il dézinguait ennemis et amis à tout va…pas très habile. 
En dehors de tout ça, même si ça fait beaucoup, qu’est-ce qui ne va pas avec Laurent Wauquiez ? Pourquoi est-il si peu populaire ? Pourquoi n’imprime-t-il pas ? Il a la carrure physique d’un Chirac, une allure de gendre idéal, une tête bien pleine, normale Sup, l’ENA, il aime Houellebecq, il a un ancrage local : 
La Haute-Loire où il a su se faire adopter par feu Jacques Barrot, qui découvrit mais trop tard que son poulain n’était ni chrétien-démocrate, ni pro-européen comme lui. 
Le Puy-en-Velay, une ville conquise sur la gauche, mais où tout le monde, même ses adversaires mis sur la touche et souvent brutalement, reconnaissent son dynamisme, sa bonne gestion. Puy de Lumières – copié sur Michel Noir à Lyon il y a 30 ans – qui met en lumières cette superbe ville entre puy de volcans et cathédrale, attire les touristes et redonne de la fierté à toute une région. 
Mais le succès en politique n’a rien à voir avec les qualités humaines ou intellectuelles. Sinon Donald Trump …
Si tout cela n’avait pas in fine de possibles conséquences sur notre vie démocratique, on pourrait rire de voir, comme dit-on ? le bal des faux culs depuis l’annonce de sa démission. 
Il y a d’abord ses « amis » et « alliés » républicains. Tous louent la dignité de son départ. Mais tous sont très emm… Car qui va s’y coller ? Remonter un parti comme les Républicains, voilà une tâche plus compliquée que capitaine de bateau de croisière à Venise. Venise où vous avez vu, on a frôlé la grosse catastrophe, gondoles contre paquebot, c’est le Paquebot qui finit dans les quais. Certains pourraient y voir une allégorie du naufrage de la droite et pas seulement qu’en France, mais en Italie, en Espagne etc…
Et puis il y a les rapaces, les voraces, les hyènes qui se ruent sur le cadavre encore chaud, en se disant : Il y encore de la chair fraîche à se mettre sous la dent .Et qui a-t-on- revu dès l’annonce de la démission Marion Maréchal, ex-Le Pen ? 
Et puis la tête de tous ces journalistes, experts, analystes, chroniqueurs ! Les mêmes qui nous annonçaient un effet Bellamy aux européennes, une abstention record, bref qui avaient tout faux, analysaient « de sources sûres » que Wauquiez allait s’accrocher. Alors qu’il a raccroché.
Les prochaines présidentielles, c’est loin. 3 ans avant celle de 2017, qui aurait parié un euro sur Macron ? Et puis en 2022, Marine Le Pen perdra une nouvelle fois face à Macron et alors en 2027… 
En 2027, Laurent Wauquiez aura 52 ans. 
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Et sur l’impétueux Wauquiez on relit l’enquête de Fabrice Veysseyre-Redon et l’interview de l’auteur sur https://youtu.be/0PcdKOLjjW8

Elections européennes : Et les gagnants sont @&#§ « * »% !

Selfie tout sourire avec Geert Wilders… Mais ça c’était avant !
Je ne parle pas suffisamment bien néerlandais pour avoir suivi toute la campagne aux Pays-Bas. Mais « de afgang » doit se traduire par quelque chose comme « se prendre une veste ». Et une veste, c’est ce qu’est en train de se prendre l’extrême-droite europhobe de Geert Wilders. Il passe de 13 à 4 % et, « contre toute attente », les travaillistes sont en tête de ces élections européennes. 
Et la Slovaquie, un de ces pays de l’Est dont on dit qu’ils sont tellement eurosceptiques ? Elle vient d’élire Présidente une militante anti-corruption, pro-européenne, qui a envoyé les deux candidats d’extrême-droite dans les choux et pas de Bruxelles …
La Finlande ? Aux législatives du 14 avril dernier, les sociaux-démocrates sont arrivés en tête, comme d’ailleurs en Espagne il y a 3 semaines. Même si dans les 2 cas, les coalitions seront difficiles à trouver pour arriver à former des gouvernements
Et les premiers résultats des élections européennes en Irlande ? : Large victoire des pro-européens. 
Et si l’on parlait de l’Autriche ? La coalition droite – extrême-droite vient de voler en éclats. 
L’Italie ? Les paris y sont ouverts: L’improbable coalition au pouvoir depuis un an va-t-elle exploser avant l’été ? Les vacances ? Il faut dire que Matteo Salvini a mangé la laine ( l’haleine) sur le dos de son partenaire anarcho-nihilo-étoilé, avec lequel il n’est d’accord sur rien. Et surtout pas sur une politique économique qui ressemble plus à une fuite en avant qu’à une remontada. 
A ce tableau, on pourrait rajouter une touche allemande. On nous annonçait le retour des nazis avec l’AfD, anti-européen, anti-euro. Ce sont les Verts qui ont le vent en poupe !
Changeons nos lunettes: En Europe, l’heure n’est plus à l’inexorable montée de l’extrême-droite ou des populistes de tour bord. 
Tout l’Europe ? C’est vrai qu’en France, nous sommes souvent à contretemps, un temps en retard. Nous avons des difficultés à tirer les leçons de l’Histoire contrairement aux allemands, aux polonais, aux espagnols qui ont payé très, très cher leurs marches vers la démocratie.

L’Afrique va-t-elle nous envahir ou est-elle notre avenir ?

Dans la ballade Narayama, une mère devenue une bouche inutile demande à son fils de l’abandonner sur une montagne: Est-ce notre avenir ? 
D’un côté il y a ceux et celles qui nous annoncent le grand remplacement ! Sous-entendu par les noirs et/ ou les arabes. Ouh ! Ils vont venir prendre notre travail, toucher les allocs, baiser nos femmes et nos filles, transformer nos églises en mosquées ( surtout ceux qui viennent d’Afrique sud-saharienne, plutôt chrétienne, et même très sectes chrétiennes LOL !) et égorger nos poulets.
De l’autre Cocorico ( poulets-coqs !) en ces journées de la francophonie, le français est une langue d’avenir mondial, 800 millions de francophones en 2050. Merci qui ? Merci l’Afrique où seront 85 % des francophones. Le seul Congo : 200 millions d’habitants. Un bémol quand même: Car si sur le papier le français est la langue du Congo, dans la rue, la population parle le lingala, le kikongo ou le swahili, des langues plus parlées que le hollandais ou le danois par exemple ! Au Sénégal, le français est certes langue officielle, mais combien de jeunes le maîtrisent vraiment ? En revanche, pratiquement tout le monde parle le wolof.
La francophonie est surtout un avenir à construire.
En commun, c’est-à-dire sans nous enfermer, en ne cédant pas à celles et ceux qui nous vendent la protection illusoire des murs. Ce qu’ils nous proposent, c’est un scénario à la japonaise qui vit déjà un hiver démographique, la gérontocroissance. Ou plutôt la décroissance. Chaque année, désormais, le Japon perd de la population : – 25 millions d’ici 2050 – et il s’agit surtout de population active. Ceux qui croient que cela sera formidable dans un pays aussi densément peuplé se trompent, car qui paiera les retraites des japonais, leurs dépenses de santé ? Faudra-t-il qu’ils renouent avec cette tradition ancestrale évoquée dans la ballade de Narayama ? Devenue une charge pour sa famille, une grand-mère demande à son fils de l’emmener au sommet d’une montagne pour l’abandonner pour y mourir. Ah ! ça pour être purs ethniquement, les japonais sont restés purs. A force de refuser toute immigration, leur pays va s’éteindre tout doucement au pied du Fujiyama.
Même chez nous en France, notre taux de natalité qui faisait notre fierté, est en baisse. En 2050, 73 millions de français grand max et en comptant l’Outre-Mer, 700 millions d’habitants en Europe, versus 1 milliard et demi en Afrique.
Bien sûr le taux de fécondité baisse partout, la Chine elle aussi s’est mise à vieillir vitesse grand V. C’est mathématique: De moins en moins d’actifs pour de plus en plus de retraités. Même en Afrique. Car partout les mêmes causes ont les mêmes effets: Education et travail des femmes, explosion de l’urbanisation signifient baisse de la natalité. Mais il faudra une ou deux générations pour que la machine démographique ralentisse. Pas avant 2050 en tout cas. Et Lagos, Le Caire, Kinshasa, Abidjan feront ressembler Paris à une petite ville de province.  
Alors soit nous nous refermons sur nous-mêmes et alors derrière les Le Pen et consorts nous vieillirons mal ensemble, blancs peut-être mais avec plus personne pour nous torcher le cul,
Soit nous nous ouvrons sur le monde et notre avenir s’appelle alors Afrique.  
Et puis franchement, il ne s’agit pas seulement d’économie : Un pays où il n’y aurait plus que des vieux, n’est-ce pas un peu la mort avant la mort ?

Emmanuel Macron devrait apprendre à faire plus court.

Même ses ministres ne résistent pas aux longueurs du Président.
Les qualités de notre Président ne sont plus à démontrer.
Il parle anglais ( ça nous change !), il est intelligent et cultivé et cela s’entend dans ses discours.
Pourtant, on ne va pas se mentir, Emmanuel Macron n’est pas un tribun. Bien sûr, il a été coaché, pour poser sa voix, pour jouer ses textes et ses postures. Mais il lui manque ce petit plus, que possèdent un Jean-Luc Mélenchon ou un Jean-Marie Le Pen, et qui vous permet d’emporter une foule. Au risque de tomber dans la démagogie.
Ce n’est pas un risque qui menace le Président. Certes, Emmanuel Macron est un bon orateur, excellent dans les débats et face aux contradicteurs. Mais il fait plus, prof, conférencier à Sciences Po que Napoléon au Pont d’Arcole. Il n’emballe pas.
Prenez son discours aux militaires. Au début, c’est bien, on comprend tout : Il dit : « Je suis votre chef et personne ne doit moufter dans les rangs ». Clair et net.
Ensuite on comprend moins bien. « Je réduis votre budget, cette année de 850 millions, et c’est normal, car tous les ministères doivent se serrer la ceinture. Mais je n’ai qu’une parole et donc je tiendrai ma promesse d’augmenter le budget de la défense à 2 % du PIB ». On est un peu perdu : Ça baisse ou ça monte ?
Et puis ensuite, le Président parle du beau métier de militaire, des valeurs de notre pays, il s’envole et nous, on s’endort … Comme lors de son discours à la nation devant le Congrès à Versailles prévu pour durer une heure et qui déborda à 1 h 45.
N’y a-t-il personne à l’Elysée pour lui murmurer à l’oreille : Ok, Jupiter, prend de la hauteur. Mais à force d’être stratosphérique, les gens restés sur le plancher des vaches risquent de ne plus te suivre. Peut-être devrait-on aussi lui dire qu’il fasse plus court. Savoir faire court : La clef de toute communication efficace.
Au fait, au temps des anciens romains, le Dieu de l’éloquence n’était pas Jupiter, mais Mercure. Ceci explique sans doute cela.

Kwassa-kwassa: Macron est peut-être jupitérien, mais n’a pas toutes les qualités.

La blague sur les kwassa-kwassa : Même pas du niveau d’un Le Pen.


Emmanuel Macron a tous les talents. Du moins c’est ce que l’on croyait. A pas 40 ans, il a mené une campagne présidentielle plus rapide que celle de Napoléon en Italie. Il est en train de lever une armée de députés, plus nombreuse que la Grande Armée. Et en ces temps de Pentecôte, il ne parle peut-être pas toutes les langues (lecteurs de peu de foi, retourne voir ce qui s’est passé pour les apôtres à la Pentecôte ) mais il parle quand même aux américains dans leur langue ; pas avec l’accent de la Reine, mais un peu comme Robert De Niro dans Taxi driver : « Are you talking to me ?». De quoi faire peur à Trump. On sent des années de pratique de cours de théâtre, pas actor studio, mais plutôt club théâtre de la Providence à Amiens où – on le sait – notre Président s’est formé à l’art de la comédie.
De l’éloquence, de la prestance, du charisme, de l’intelligence: C’est déjà pas mal pour un seul homme.
Pour l’humour, qui est une qualité fort mal partagée, ce n’est pas encore ça. Ainsi avec cette saillie: « Le kwassa kwassa pêche fort peu, il amène du Comorien ». Sur le coup, même les mouettes qui tournaient au-dessus du bateau où se tenait le Président en sont restées sans voix. Quand on sait le drame quotidien de l’immigration clandestine à Mayotte, 101 ème département français, qui comme la Guyane d’ailleurs, est dépassée par une immigration incontrôlée… Cela n’aurait pas surpris dans la bouche d’un Le Pen, mais dans celle d’un Président jupitérien ? Ce qui signifie que Macron n’est pas Dieu, mais un homme.  Que l’on espère d’Etat. Car en définitive, ce n’est pas pour un Jimmy Fallon ni pour un Cyril Hanouna, genre nouilles dans le slip que nous votons.
Pour plagier Luc Plamondon « J’ai perdu le sens de l’humour depuis que j’ai le sens des affaires », Emmanuel Macron a peut-être perdu le sens de l’humour depuis qu’il a le sens de l’Etat. 

Sinon, la blague kwassa-kwassa n’est pas excusable.

Présidentielles 2017 : Pourquoi tant de haine ?

Pourquoi tant de haine et de violences dans notre société ? 
Haine. Pour François Ruffin publié dans le Monde, Emmanuel Macron est un futur président déjà haï. Parce qu’il serait sourd à la colère du peuple.
Colère. C’est ainsi que Marine Le Pen explique sa prestation télévisée où elle aurait été « la voix du peuple ».
Mais c’est quoi, c’est qui le peuple ?
Nuit debout, insoumis, zadistes, sont-ils le peuple ?
Faut-il être ouvrier ou paysan pour être le peuple ? Mais la grande majorité d’entre nous, sommes caissiers en supermarché, infirmières, assistants de vie, chargés de clientèles, opérateurs en call-centers, auto-entrepreneurs ou chômeurs. Sommes-nous moins peuple ?
En quoi, les « jeunes » ( et moins jeunes ) qui squattent la Place de la République ou Notre-Dame des Landes sont-ils le peuple ? Est-ce notre ras-le-bol, celui des banlieusards auxquels on annonce que pour la xième fois que le RER B est en panne qu’expriment ces individus, casqués, armés, prêts à transformer les policiers en « poulets grillés »?
Ils justifient leur violence comme une contre-violence, contre la première des violences celle de l’Etat. Minoritaires, ils refusent la loi de la majorité, base de nos démocraties.
Ce n’est pas nouveau.
C’est vieux comme Marx, Proudhon et Bakounine. C’est vieux comme Ravachol, comme Henry et l’attentat du Café Terminus. Comme Auguste Vaillant qui lança une bombe en pleine Assemblée Nationale en 1893, ou l’anarchiste italien Caserio qui assassina le Président Sadi Carnot à Lyon en 1894.
Dans les Justes, Albert Camus qui met en scène les débats et les doutes entre anarchistes qui commettent un attentat, fait dire à l’un d’entre eux Kaliayev : «J’ai lancé la bombe sur votre tyrannie, non sur un homme
A cette justification de la violence, à ce refus de l’autorité de l’Etat, à cette instrumentalisation de la colère du peuple, Emmanuel Macron veut opposer la raison, la négociation.

Cela risque d’être compliqué.

Ce soir c’est LE match !

Ce soir, on vote la jeunesse contre la vieille dame.   

C’est l’affiche du jour, le match, la rencontre, le choc ! Le sélectionné surprise contre la vieille dame.
Monaco – Juventus ( Turin étant surnommée la vieille dame… Bien sûr).
Parce que en ce qui concerne l’autre rencontre, celle, électorale, qui devrait durer 2 heures et demi, pas sûr qu’on y voit du beau jeu. Cette campagne présidentielle n’est que haine, ragots, rumeurs et fake news. …
Bien sûr, on jettera un coup d’œil de temps en temps, on regardera son tweeter, ou son mur Facebook. Il y aura les replays. Et puis les commentateurs se chargeront de commenter, pendant des heures. C’est fou ce que l’on peut avoir à dire pour occuper l’espace-temps du tout info. Et puis d’autres commentateurs commenteront ce que les premiers commentateurs auront commenté. C’est le carrousel infernal de cette campagne où depuis des mois le ban ( pas le banc …LOL!) et l’arrière-ban de nos hommes/femmes politiques défilent à longueur d’antenne. On en découvre des tas. Et, comme au nom de l’égalité du temps de parole, c’est moitié pour Macron, moitié pour Le Pen, on nous inflige des intervenants qui sont – comment dire ? consternants ? effrayants ? saoulants ? –
Interrogé du temps de 7 sur 7 par Anne Sinclair au sujet de sa prévention à l’égard des medias et de la télé, le réalisateur Jean-Luc Godard, expliquait à peu près ce qui suit : Lorsque vous parlez de Hitler et de l’holocauste, vous donnez 3 minutes de temps de parole à Hitler et 3 minutes aux juifs…
Attention, bien sûr, l’extrême droite française n’a rien à voir avec Hitler, elle n’a pas de moustache par exemple. Mais cet exemple pris par Godard – certes le bobo, l’intello type, en plus un peu suisse, mais génial quand même – a de quoi faire réfléchir ?
Donc ce soir, ce sera Monaco-Juve. Et en matière de punchlines, celles de Kylian Mbappé.
Pour le reste, la partie, celle qui engage notre avenir, se jouera dans les urnes, Dimanche.

Et dans le fond, nous savons bien ce qu’il nous faudra faire. Non ?

Relire Félix Eboué, le premier à avoir rallié De Gaulle en 1940

Imaginerait-on De Gaulle ou Félix Eboué voter Le Pen ?
Il y aura bientôt 80 ans, le 1 juillet 1937, Félix Eboué, premier noir, gouverneur général de la Guadeloupe prononçait un discours à la jeunesse, intitulé « Jouer le jeu » et dont voici quelques extraits :
« A cette jeunesse que l’on sent inquiète, si incertaine devant les misères de ces temps qui sont les misères de tous les temps ; à cette jeunesse, devant les soucis matériels à conjuguer ; à cette jeunesse dont on veut de part et d’autre, exploiter les inquiétudes pour l’embrigader (…)N’ai-je pas pour obligation de lui dire ; ne te laisse pas embrigader… Jouez le jeu !
Jouer le jeu, c’est être désintéressé.
Jouer le jeu, c’est piétiner les préjugés, tous les préjugés, et apprendre à baser l’échelle des valeurs uniquement sur les critères de l’esprit. Et c’est se juger, soi et les autres, d’après cette gamme de valeurs. (…)
Jouer le jeu, c’est savoir tirer son chapeau devant les authentiques valeurs qui s’imposent par la qualité de l’esprit et faire un pied de nez aux pédants et aux attardés.
Jouer le jeu, c’est accepter la décision de l’arbitre que vous avez choisi ou que le libre jeu des institutions vous a imposé.
Jouer le jeu, c’est, par la répudiation totale des préjugés, aimer les hommes, tous les hommes, et se dire qu’ils sont tous bâtis selon la commune mesure humaine qui est faite de qualités et de défauts.
Jouer le jeu, c’est respecter nos valeurs nationales, les aimer, les servir avec passion, avec intelligence, vivre et mourir pour elles, tout en admettant qu’au delà de nos frontières, d’authentiques valeurs sont également dignes de notre estime, de notre respect. C’est se pénétrer de cette vérité profonde: “Tu sauras, autant qu’il est donné à l’homme, que la nature est partout la même..” et comprendre alors que tous les hommes sont frères et relèvent de notre amour et de notre pitié. (…)
En juin 1940, Félix Eboué a été le premier gouverneur à rallier De Gaulle, faisant basculer l’Afrique Equatoriale dans son camp. C’est lui qui recrutera les premiers soldats de la France Libre en Afrique. De Gaulle le nomma premier Compagnon de la Libération. En 1949, ses cendres furent transférées au Panthéon, le premier noir dont la mémoire a été ainsi honorée sous l’inscription: « Aux grands hommes la Patrie reconnaissante ». Imaginerait-on De Gaulle ou Félix Eboué voter Le Pen ?

Elections : Enfin !

Manifs au Venezuela: mieux vaut trop voter que pas assez
Ça y est, on y est: On va enfin pouvoir voter. Et on va enfin savoir :
Les instituts de sondages sont-ils tous à la solde de Macron ? Les électeurs cachés de Fillon vont-ils faire leur coming-out ? Le Pen a-t-elle des réserves d’électeurs honteux d’avouer leur vote FN ? Mélenchon va-t-il continuer sa chevauchée fantastique ? Que restera-t-il du Parti socialiste ? Etc, etc…
C’est la fin d’un suspens qui nous aura plus épuisés qu’un binge watching de toutes les saisons de House of cards, West Wing plus Game of Thrones.
Saoulés, nous l’avons été par les medias en continu, qui moulinent en direct live même quand il n’y a qu’un seul grain à moudre dans la cafetière. Saoulés nous le sommes encore par ces nouveaux medias, les réseaux sociaux, diffusant sans filtre toutes ces rumeurs, ces fake news, cette haine souvent.
Avant, nous partagions nos médisances au café du coin, entre voisins, en famille, bref en petits comités. Les corbeaux devaient écrire et poster leurs lettres anonymes. Tout cela prenait du temps. Maintenant un petit clic, et on fait un grand crac: Le battement de l’aile d’un papillon sur Google actualités peut faire s’écrouler une réputation.
Et puis avec les primaires, on a l’impression que cette campagne dure depuis des mois. Et de fait, elle dure depuis des mois. Quand on pense que certains voudraient nous consulter en permanence par référendum, est-ce vraiment une bonne idée ? Avec les deux tours des présidentielles, des législatives, et même les primaires, nous aurons voté 4, voire 6 ou même 8 fois.
Crevant. Hâte de savoir ce que sera la suite. 
Mais ne râlons pas trop. Quand on pense qu’au Venezuela – un exemple pris au hasard ( !) – les manifestations réclamant le retour à la démocratie et le départ du Président dictateur ont encore fait une dizaine de morts, on se dit que mieux vaut trop voter que pas assez.

Nous vivons une e-poque formidable !

Fatigués de cette campagne présidentielle ? Vite un coup de Grande Vadrouille

La Grande vadrouille: Même les allemands en rit !  
La France va mal, la politique va mal, les medias vont mal. La preuve : La re-re-re-diffusion de la Grande Vadrouille. Et une nouvelle fois Bourvil et De Funès ont battu des records d’audience. Plus forts que Fast and Furious qui pourtant en matière de muscles et de grosses cylindrées écrasent tout le monde…
Pour beaucoup d’entre nous, c’était la xième fois qu’on voyait ce film. On se dit: Allez juste 5 mn. Et puis on regarde jusqu’à la fin, et on rigole aux mêmes blagues, aux mêmes répliques.
Il faut dire que la Grande Vadrouille, ça fait du bien.
Bien sûr, c’est la défaite, l’occupation. Mais la France y est belle, sans hyper ni cité. Une France comme sur une affiche électorale de François Mitterrand, un petit village serré autour de son église. Et puis les allemands n’y sont pas ceux d‘aujourd’hui, ceux de Merkel, tellement agaçants parce qu’ils font tout bien, tout leur réussit. Même leur démocratie. Ras-le-bol de toujours nous les citer en exemple : « Les allemands eux engrangent des excédents commerciaux » « Les allemands eux ont réduit leur déficit budgétaire » « Les allemands eux pratiquent le consensus »
Au moins dans la Grande Vadrouille, nous prenons notre revanche, et en plus gentiment. A coups de citrouille ou pots de peinture contre la Wehrmacht. Les allemands y sont à leur place. Ridicules plus que méchants.
Et nous, bien sûr on s’engueule, on n’est pas des héros, mais in fine on fait le bon choix, le riche allié à l’ouvrier, même si c’est pour lui monter sur les épaules.
Et tout ce petit monde de se réconcilier autour de la France éternelle qui ne ment pas, celle de nos grands vins que le monde entier nous envie, anglais et allemands en tête.
A consommer avec modération.
Sauf que si Dimanche soir nous avons la gueule de bois, cela risque de ne pas être par excès de boisson.

Nous vivons une e-poque formidable !
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