Le blog de Pierre M. Thivolet, journaliste

Catégorie : media (Page 2 of 3)

Elections : Enfin !

Manifs au Venezuela: mieux vaut trop voter que pas assez
Ça y est, on y est: On va enfin pouvoir voter. Et on va enfin savoir :
Les instituts de sondages sont-ils tous à la solde de Macron ? Les électeurs cachés de Fillon vont-ils faire leur coming-out ? Le Pen a-t-elle des réserves d’électeurs honteux d’avouer leur vote FN ? Mélenchon va-t-il continuer sa chevauchée fantastique ? Que restera-t-il du Parti socialiste ? Etc, etc…
C’est la fin d’un suspens qui nous aura plus épuisés qu’un binge watching de toutes les saisons de House of cards, West Wing plus Game of Thrones.
Saoulés, nous l’avons été par les medias en continu, qui moulinent en direct live même quand il n’y a qu’un seul grain à moudre dans la cafetière. Saoulés nous le sommes encore par ces nouveaux medias, les réseaux sociaux, diffusant sans filtre toutes ces rumeurs, ces fake news, cette haine souvent.
Avant, nous partagions nos médisances au café du coin, entre voisins, en famille, bref en petits comités. Les corbeaux devaient écrire et poster leurs lettres anonymes. Tout cela prenait du temps. Maintenant un petit clic, et on fait un grand crac: Le battement de l’aile d’un papillon sur Google actualités peut faire s’écrouler une réputation.
Et puis avec les primaires, on a l’impression que cette campagne dure depuis des mois. Et de fait, elle dure depuis des mois. Quand on pense que certains voudraient nous consulter en permanence par référendum, est-ce vraiment une bonne idée ? Avec les deux tours des présidentielles, des législatives, et même les primaires, nous aurons voté 4, voire 6 ou même 8 fois.
Crevant. Hâte de savoir ce que sera la suite. 
Mais ne râlons pas trop. Quand on pense qu’au Venezuela – un exemple pris au hasard ( !) – les manifestations réclamant le retour à la démocratie et le départ du Président dictateur ont encore fait une dizaine de morts, on se dit que mieux vaut trop voter que pas assez.

Nous vivons une e-poque formidable !

Fatigués de cette campagne présidentielle ? Vite un coup de Grande Vadrouille

La Grande vadrouille: Même les allemands en rit !  
La France va mal, la politique va mal, les medias vont mal. La preuve : La re-re-re-diffusion de la Grande Vadrouille. Et une nouvelle fois Bourvil et De Funès ont battu des records d’audience. Plus forts que Fast and Furious qui pourtant en matière de muscles et de grosses cylindrées écrasent tout le monde…
Pour beaucoup d’entre nous, c’était la xième fois qu’on voyait ce film. On se dit: Allez juste 5 mn. Et puis on regarde jusqu’à la fin, et on rigole aux mêmes blagues, aux mêmes répliques.
Il faut dire que la Grande Vadrouille, ça fait du bien.
Bien sûr, c’est la défaite, l’occupation. Mais la France y est belle, sans hyper ni cité. Une France comme sur une affiche électorale de François Mitterrand, un petit village serré autour de son église. Et puis les allemands n’y sont pas ceux d‘aujourd’hui, ceux de Merkel, tellement agaçants parce qu’ils font tout bien, tout leur réussit. Même leur démocratie. Ras-le-bol de toujours nous les citer en exemple : « Les allemands eux engrangent des excédents commerciaux » « Les allemands eux ont réduit leur déficit budgétaire » « Les allemands eux pratiquent le consensus »
Au moins dans la Grande Vadrouille, nous prenons notre revanche, et en plus gentiment. A coups de citrouille ou pots de peinture contre la Wehrmacht. Les allemands y sont à leur place. Ridicules plus que méchants.
Et nous, bien sûr on s’engueule, on n’est pas des héros, mais in fine on fait le bon choix, le riche allié à l’ouvrier, même si c’est pour lui monter sur les épaules.
Et tout ce petit monde de se réconcilier autour de la France éternelle qui ne ment pas, celle de nos grands vins que le monde entier nous envie, anglais et allemands en tête.
A consommer avec modération.
Sauf que si Dimanche soir nous avons la gueule de bois, cela risque de ne pas être par excès de boisson.

Nous vivons une e-poque formidable !

Et c’est quoi un bon journaliste ?

Même à Bobigny, les media cibles de toutes les attaques
Un bon journaliste est un journaliste objectif. Et c’est quoi l’objectivité ? C’est dire comme moi ?  Ecrire comme la majorité ?
Tous les journalistes sont de gauche, c’est bien connu. Tous font partie du système, du microcosme. Tous gagnent autant que PPDA ou Pujadas. Tous déjeunent avec Taubira et dînent avec Macron. Et participent à ce vaste complot ourdi par Le Canard, Mediapart, Le Figaro, TF1, LCI, BFM, Elise Lucet, (complétez la liste). Dans ce vaste complot, ne pas oublier les instituts de sondage.
Si le candidat de la droite dévisse dans les sondages, c’est leur faute.
Si le FN n’arrive jamais à être élu, c’est leur faute.
Et les Philippot, les Le Pen, fille et petite fille, qui passent leur temps sur les plateaux télés, de s’en prendre aux journalistes, parfois même individuellement, menaçant tel ou tel dans certains meetings, ce qui est hyper courageux, mais ce qui conforte surtout leur image d’anti-système. Anti-système, la « dame de Montretout » – comme l’appelle François Fillon -, prétend parler au nom des sans-voix, des exclus, du peuple, du « vrai » peuple. Elle qui a tant souffert dans sa vie – on la croirait sortie du clip des inconnus « Auteuil-Neuilly-Passy » -.
Pourtant, le tribunal médiatique se trouve moins dans la presse « traditionnelle » mais sur les réseaux sociaux. Il est dans ces forums qui transforment une rumeur, une lettre d’un « corbeau », en news mondial. Vous balançez n’importe quoi sur internet, ne vous étonnez pas d’être arrosés en retour.
Ce qui manque sur les réseaux, ce ne sont pas les infos, ce sont les journalistes justement, dont le travail fondamental est de « sourcer, vérifier et croiser, hiérarchiser, mettre en perspective », de séparer le vrai du faux.
Alors stop au media-bashing. Car dans certains pays, un bon journaliste est un journaliste mort ou en prison. On appelle ça des dictatures.
Nous vivons une e-poque formidable !

Twitter ramollit-il le cerveau ?

Descartes : Je pense donc je tweete !
Quand Donald Trump veut envoyer un oukaze à Ford, il tweete. Quand Obama veut faire ses adieux, il tweete ou il « post » sur Instagram.
Aujourd’hui, la communication passe par le dernier media apparu, pas seulement internet, mais au sein du web, les réseaux sociaux, et parmi les réseaux sociaux, ceux qui sont les plus rapides, les plus concis : Twitter, Instagram : 140 signes.  Ou mieux : Une photo et un hashtag.
Pas la peine de pointer du doigt les nouvelles technologies, ce ne sont que des technologies. Un peu comme l’électricité qui peut aussi bien servir à la chaise électrique qu’à nous éclairer. Tout dépend donc de l’usage que l’on en fait et là ça se complique. Contrairement à une idée reçue, il est beaucoup plus difficile de faire court que de s’épancher. Ça demande de la technique, du travail. Il y en a même qui tente d’en faire leur métier et on les appelle les journalistes.
Chez nos politiques, c’est un peu la panique. Autrefois, une seule chaîne de télé, les citoyens n’avaient pas vraiment le choix. Aujourd’hui un coup de zapette, un clic de souris et on passe chez Hanouna. Alors ils  s‘y mettent toutes et tous, à la petite phrase, aux « punchlines » qui feront le buzz, et c’est verglas et pluies verglaçantes toute l’année: Des dérapages :
Comme le tweet de Macron dans un avion l’emmenant aux Antilles et parlant d’expatriation.
Comme Vincent Peillon déclarant à la télé: « les juifs à qui on mettait des étoiles jaunes, c’est aujourd’hui un certain nombre de nos compatriotes musulmans ». 
Ou la déclaration du Président du Club de foot de Metz, sanctionné après des (graves) incidents lors d’une rencontre contre l’OL : « C’est comme si la justice sanctionnait le Bataclan ».
Ou encore: « Je suis gaulliste et de surcroit je suis chrétien », raccourci un peu surprenant de François Fillon sur TF1.
Tout le monde n’est pas De Gaulle qui alliait le fond et la forme, capable de détourner la langue française pour en faire des punchlines de génie, comme au moment du putsch d’Alger en avril 1961: « Ce pouvoir a une apparence: un quarteron de généraux en retraite. Il a une réalité: un groupe d’officiers, partisans, ambitieux et fanatiques ». Waou ! trop fort , d’autant plus que quarteron ne veut absolument pas dire quatre, mais métis. Qu’importe: En 140 signes, De Gaulle avait clashé et cassé les généraux ! Et d’ailleurs 24 heures plus tard, le putsch échouait.
Et puis ce n’est pas parce qu’on fait simple que l’on écrit simpliste. On peut être écrivain et écrire en moins de 140 signes : « On est heureux Nationale 7 », très belle contraction poétique de Charles Trénet chantant le route nationale qui mène aux vacances. Ou encore Marguerite Yourcenar: « Quoiqu’il arrive j’apprends. Je gagne à tout coup». Mais le plus fort « Je pense donc je suis ». Descartes twitto avant l’heure. Il est vrai qu’il y a 400 ans René le philosophe tournait 7 fois sa plûme dans son encrier avant de se mettre à écrire.
Nous vivons une e-poque formidable.

Primaires : C’est Black Friday pour les journalistes !

Primaires: Haro sur les journalistes !
Black Friday, autrefois on disait soldes, rabais, prix cassés, tout-doit-disparaître, mais aujourd’hui quand on le dit en américain, ça veut dire soldes, rabais, prix cassés, tout-doit-disparaître.
C’est du pareil au même ?
Mais non, Black Friday, ça un petit goût de modernité, de e-commerce. C’est comme dire digital pour numérique, ça change tout. Voilà où l’on en est, et nos rodomontades sur la défense de la langue française n’y pourront rien changer: Jusque dans les moindres recoins de notre vie quotidienne, l’influence de la culture américaine a tout envahi. Plus précisément de la culture mercantile américaine. Nous absorbons depuis nos premières tétées, nos premières couches culottes, nos premiers émois gastronomiques ou érotiques, une culture du marketing, du merchandising, de l’emballage, du conditionnement du consommateur qui est bien loin des fulgurances de Shakespeare, Dickens ou … Bob Dylan.
Cela commence avec Pampers, Mac Do, Burger – les premiers mots prononcés, par un bébé avant même Papa ou Maman – puis viennent les westerns qui nous font nous imaginer en cowboys et indiens, alors qu‘historiquement on n’en a pas beaucoup vu sur notre sol, sauf chez Disney. Et puis les petites filles chantent « Un jour mon Prince viendra » en peignant leur Barbie et fantasmant sur leur Ken. Les petits garçons aussi, à moins que ce ne soit sur Batman, Spiderman.
Black Friday, Black week-end, évidemment, ça « sonne » mieux en anglais qu’en français. Vendredi noir ou Week-end noir, ce n’est pas très vendeur. On voit moins le côté solde mais plutôt l’aspect « noir » qui fait tristounet et même carrément peur.  
Comme ce lendemain de débat pour les Primaires de la droite. Pas parce que les débats auraient été au rabais, ou soldé: 8 millions de téléspectateurs, ça a « performé » ! Non, le débat a été « tranquille » « à fleurets mouchetés» « digne » nous dit-on. Mais, soyons clair, également un peu chiant. 
Ça, c’est la partie émergée, car le reste c’est ce qui s’est passé et se passe sur les réseaux sociaux. Un déferlement de haine, de désinformations, de tweets injurieux. Avec au centre des attaques, les medias, les journalistes. C’est devenu un leitmotiv: Les journalistes sont nuls, leurs questions indécentes. Nous sommes tous soupçonnés d’être bobos, de faire partie de l’élite, du microcosme parisien, de ne pas nous intéresser à la vraie France, ou aux vrais gens. C’est totalement démago, mais ça marche.  Et les politiques l’ont bien compris qui l’ont totalement intégré dans leurs éléments de langage. Autrefois cela était réservé aux Le Pen ou Mélenchon. Aujourd’hui tout le monde s’y met.
Mais c’est quoi un bon journaliste ? C’est quoi, une bonne question ? Comment interroger les hommes politiques ? Comment ne pas être cire-pompe sans être agressif. Et puis, finalement pour beaucoup d’entre nous, les questions, les seuls points de vue que nous voulons entendre, ne sont-ce pas seulement les nôtres ?
Avec les nouveaux medias, avec l’interactivité, nous pouvions espérer plus de débats, plus de démocratie, mais non. C’est Black Friday, Vendredi noir pour les journalistes et les medias.
Nous vivons une e-poque formidable.

Grâce à internet, tout le monde pense en rond !

Y-a-t-il encore des journalistes aux commandes de l’information ?
C’est dingue : Vous avez remarqué ?  Aujourd’hui, nous sommes informés en temps réel ou presque, non seulement de ce qui se passe au coin de notre rue, mais également du battement de l’aile d’un papillon à Hong Kong. Merci internet, le web, c’est formidable. Ce qui l’est moins c’est que progressivement, vous ne voyez plus (virtuellement) que des gens qui pensent comme vous, qui ont les mêmes centres d’intérêts, les mêmes goûts musicaux, les mêmes opinions politiques. Prenez Facebook. Tous les jours, vous surfez sur le fil d’actualités qui est alimenté essentiellement par les publications de vos amis, par les amis de vos amis, et tout ce qu’aiment vos amis. Et comme ce sont vos amis, ils aiment ce que vous aimez.
Prenez Google actualités. Et là c’est génial, vous êtes géolocalisés. Donc si vous êtes à Paris, vous avez l’actu de Paris, si vous êtes à Marseille, celle de Marseille. Bien sûr vous pouvez composer votre programme, vos préférences recherche. Brésil, économie, France etc… Et tous les jours, vous parviennent toutes les infos sur tous ces thèmes préchoisis. Qui est le rédacteur en chef de ce super nouveau média ? Qui sont les journalistes qui hiérarchisent les infos ? Qui les vérifie, les « source » ? Mystère !  « Ils » doivent être quelque part à Cupertino dans la Silicon Valley, à moins qu’ils ne soient pas, qu’ils n’existent pas, sauf sous la forme d’algorithmes et de super ordinateurs.
Ce qui est également insidieux ce sont les cookies, vous savez : Vous consultez un site de vente en ligne, vous cherchez une cafetière, et hop ! Comme c’est curieux : Dans les jours qui suivent vous voyez des tas d’annonces de cafetières, qui surgissent ici et là dans votre navigation. Même chose, si vous êtes allez voir une info sur le site du Monde ou celui de RTL.
Et puis encore plus insidieux, tout est mélangé : Les vraies infos avec les rumeurs, les commentaires sur les forums, les chats. Cela peut conduire à des situations cocasses. Comme l’ineffable Christine Boutin, qui depuis qu’elle a découvert les réseaux sociaux tweete plus vite que son ombre, y compris en réaction à des infos du Gorafi, ce site humoristique qui pastiche avec talent les tics d’écriture des journalistes. Mais cela peut conduire aussi à de la désinformation. Comme dans le cas d’Hillary Clinton, accusée d’être soutenue par Daesh, ou d’Alain Juppé, accusé d’être laxiste à l’égard des islamistes bordelais et rebaptisé Ali Juppé. Ensuite on dément, mais c’est trop tard, le bad buzz est passé par là. Médisez, médisez, sur internet il en restera toujours quelque chose.
Finalement la presse traditionnelle avait du bon, qui permettait au fil des pages de faire des découvertes et d’être informés y compris sur ce que l’on ne connaissait pas. Finalement les journalistes avaient du bon. Il en faudrait peut-être un peu plus aux commandes du web.
Nous vivons une e-poque formidable.

Franceinfo tv : Epuisant.

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Arrêtez de bouger, c’est saoûlant
Au début on écrit (et on tweete): Bravo, c’est très bien.
L’habillage, le look, les « jingles ». Et puis surtout l’idée de créer un vrai media à partir du web, et non pas un média qui soit une déclinaison web d’une télé, d’une radio ou d’un journal déjà existant. Un media pensé d’abord pour le premier support sur lequel nous consommons de l’info: notre smartphone (ou notre tablette), et qui soit « compatible tout écrans », c’est-à-dire aussi regardable sur l’ordinateur ou la télévision. Et enfin un média qui intègre dans sa conception les fonctionnalités propres au web : l’interactivité, forum, chat, tweet, réseaux sociaux. Donc ça c’est génial.
Hélas, en matière de communication, il n’y a qu’une seule vérité, celle du consommateur, du spectateur, du lecteur. Or quand on essaie de regarder/ écouter/ lire franceinfo radio.tv, on s’épuise très vite. Pire, on a le tournis, le mal de mer.
D’abord à l’image, ils n’arrêtent pas de marcher, de bouger: C’est épuisant. On en est fatigué pour eux, et pour les cameramen qui les filment avec leurs steadycams. En plus comme l’info, les images de l’info, bougent en permanence, on se dit que dans ce monde qui bouge autour de nous, on n’a pas besoin de marathoniens de l’info, mais de points fixes, de repères.
Et puis, il y a cette idée de filmer sur fond de rédaction, de montrer les entrailles de l’info en train d’être « fabriquée », la aussi bonne idée.Sur le papier, pardon la tablette, du moins. Parce que parfois – souvent – il n’y a rien. L’ « open-space» en arrière plan est vide ou presque, ou bien il s’y passe des choses qui retiennent votre attention au détriment de ce que raconte le présentateur.
Et puis, il y a l’envie d’utiliser toutes ces nouvelles technologies. Mais là aussi, on a envie de leur dire : « Lâche ta tablette, arrête un peu de cliquer ».
Et puis trop d’infographies, trop de stabilo, trop d’incrustations, tuent l’info. Et là on a envie de revenir à la radio, mais on ne sait plus très bien si Franceinfo radio est toujours une radio, ni si Franceinfo tv est vraiment une télévision.
Et puis, il y a le fond, bien sûr, le choix des infos, la hiérarchisation de l’info, le traitement de l’info, et sur ce plan, pour l’instant, on ne voit, ni n’entend la différence. On a même l’impression que Franceinfo tv s’est épuisée sur la forme au détriment du fond.
Prenez le Gabon, par exemple. Dans l’actualité, de manière sanglante, depuis quelques jours. Personne ne prend le temps de nous rappeler, de nous apprendre, de nous expliquer ce qu’est ce pays: Combien d’habitants, combien de ressources, son histoire, quelles religions, la présence de l’Islam, vu que la famille du Président s’est convertie, la présence de la Chine, vu que le candidat de l’opposition Jean Ping, est d’origine chinoise, etc. Et Libreville et Port-Gentil, ça ressemble à quoi ?… On n’a le droit qu’à des clichés sur la FranceAfrique, sur les républiques bananières, sur l’Afrique alors que franchement, une carte, de l’infographie, des images, et notamment toutes ces nouvelles images auxquelles on a accès avec les nouvelles technologies, seraient les bienvenu(e)s.
Prenez également  Mère Theresa. Là aussi, plutôt que d’en faire des tonnes y compris avec des sujets qui se veulent humoristiques et décalés sur les « miracles » attribués à la future Sainte, et là c’est délicat, car on est dans le domaine de la foi, de la conviction, il aurait mieux valu expliquer en quoi cet événement qui au départ intéresse essentiellement les seuls catholiques, peut concerner tout le monde. On aurait aimé en savoir plus sur sa vie de catholique née en Albanie, pays musulman, mais avec une histoire religieuse compliquée, et qui est allée travailler toute sa vie, à Calcutta, hindoue et musulmane.
On se dit que, avec le temps, ces gamineries, ces erreurs de jeunesse seront corrigées. D’autant plus que l’atout formidable de ce media, surtout par rapport à ITélé par exemple, est de s’appuyer sur les ressources rédactionnelles et documentaires de France Télévision, France 24, Radio France, l’INA. Excusez du peu.
On se dit aussi, et c’est là peut-être, la principale inquiétude: Qui va payer ? Car tout cela aura – et a déjà – un coût, forcément très élevé. Préparons-nous à des grincements de dents chez les autres chaînes du groupe (Laquelle va être sacrifiée en premier ?).  Préparons-nous aussi à payer (Bonjour la hausse de la redevance télé en 2017 … après les élections). Quant aux autres sources de financements, il ne faut pas rêver. Les pure player, comme Rue 89, qui en son temps, avait été le premier, n’ont jamais été rentables.
Nous vivons une e-poque formidable.

Canicule, incendies, catastrophes et Alzheimer !

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Après les incendies de 1965 entre Bormes et la Cap Bénat
Nous n’avons pas de mémoire. Nos sociétés n’ont pas de mémoire, et les médias tout info, instantanés, qui enfilent les catastrophes et les « breaking news » comme des perles, y sont pour quelque chose.
Prenez la « canicule ». C’est comme si fin août en France, il n’avait jamais fait chaud ! Et puis comment font les 2/3 de l’humanité qui, rappelons-le quand même, vivent dans des pays « chauds », c’est-à-dire plus chauds qu’à Paris ou Londres ? Lorsque Christophe Colomb a découvert les Antilles, il a décrit leur climat comme « aussi doux qu’un printemps en Andalousie ». C’est dans ses récits de voyage. Il faut dire que l’été en Andalousie, vers midi, on pourrait faire cuire un œuf par terre. Sauf qu’il faudrait être fou ou touriste, pour mettre le nez dehors entre midi et trois heures. Curieux que les andalous arrivent ainsi à vivre, sans plan canicule ni conseils donnés par les « experts » santé ou climat de BFM TV, Itélé, et autre LCI. Et cela n’est pas nouveau, et n’a rien à voir avec le réchauffement climatique.
Nous manquons de perspective(s), nous manquons de culture, et puis, nous manquons de mémoire. Tout événement nous est présenté comme exceptionnel, hors norme, apocalyptique. Ainsi 36 ° C en Europe de l’Ouest fin août ? Eh ! bien, si l’on réfléchit bien, en se souvenant par exemple d’événements familiaux marquants, comme la naissance d’un de ses enfants, eh ! bien on peut se souvenir qu’il y a 25 ans, il faisait 36 ° C à Berlin le 24 août. Et personne sur place n’avait déclenché l’état d’urgence. Il est vrai qu’à Berlin, en été on va se baigner, les forêts y sont nombreuses, les lacs également et baignables! Ce qui par rapport à Paris, évidemment change tout !
Manque de mémoire ? C’est la même chose avec les incendies.
Il y a quelques jours ceux de Vitrolles ont été décrits comme «apocalyptiques». Bien sûr, pour les habitants de la région, tout incendie est un cauchemar, et la désolation continue encore longtemps après les feux. 2000, 4000 hectares brulés, c’est toujours trop. Mais l’on oublie que c’est dix fois moins que dans les années 1960-1990. Là aussi, il faut se souvenir en interrogeant parents, habitants, ou … la presse de l’époque: Qui vous rappelleront la Sainte Victoire, massif cher au peintre Cézanne, défigurée par les incendies d’août 1989, ou encore ceux terribles qui ravagèrent les massifs des Maures ou de l’Estérel en 1962, 1965, où 21 000 hectares partirent en fumée dans le seul département du Var. Les nuages de fumée se voyaient depuis la presqu’île de Giens.
Mais notre pays – et c’est tant mieux – a mis le paquet sur la prévention, la réglementation, le réseau de surveillance, les moyens de lutte contre les incendies. Aujourd’hui, la France est plutôt un exemple au niveau mondial. Il suffit de voir ce qui se passe chaque année de la Californie au Portugal ! Bien sûr l’urbanisation dans des milieux fragiles – et les zones méditerranéennes sont des milieux fragiles – accroissent les conséquences de telle catastrophe. Mais arrêtons de penser que « nous n’avons jamais vu ça ».
Ce manque de mémoire est conforté par l’obsession des medias d’aujourd’hui, pour le « breaking news », pour le tweet ou le periscope envoyés, sans recul, sans discernement. Ou la peur de ne pas être les « premiers » sur un événement. Or il est infiniment plus facile d’aller faire « un plateau en situation » avec des phrases du genre « Derrière moi, l’apocalypse » plutôt que de prendre le temps de la remise en perspective, qui suppose de travailler ses dossiers, de travailler tout court.
Pourtant, n’est-ce pas cela le métier de journaliste ? Nous donner de la mémoire, éviter que notre mémoire de citoyens soit aussi brève que celle des poissons rouges. Plus que d’être des moulins à parole, des tuyaux à news : Sur ces plans-là les ordinateurs nous battront bientôt.
Nous vivons une e-poque formidable.

De #SergeAurier à #Nuitdebout, #Periscope la dernière mode.

Periscope: L’illusion du “Tous reporters”?

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Comme des poules devant un couteau, tous les medias s’extasient devant cette nouvelle invention, periscope. Toujours en retard d’une bataille, les journalistes « traditionnels », qui pensaient encore il y a quelques semaines que Periscope était un magazine d’actualités culturelles (pariscope) ou encore pour les anciens, qu’il s’agissait de marine de guerre, tous donc en sont maintenant « croque ». Periscope, c’est le parangon de la démocratie participative, les nouveaux canaux d’expression dont s’emparent les jeunes. ( A prononcer« jeuuuunes » comme à Lyon ou « Jèèèèène » comme à Marseille, ou « djeune’s » à Paris Blanc-Manteaux ou Oberkampf , pour faire branchouille). On prend le pari ? Vous allez voir que jeudi soir, par peur de se faire battre par le feuilleton « The missing », France 2 nous mettra un peu de Periscope, ou de webcamers dans sa sélection de prise de parole citoyenne. Mais pas sûr que ce soit suffisant pour que « François Hollande , Face aux Français » pendant 2 heures fasse « bander » l’audimat, ou inverse la courbe d’impopularité présidentielle.
A noter d’ailleurs que plus le ou la journaliste est vieux ou a peur de vieillir, plus il fantasme sur la révolte des jeunes : « Ca y est : Le grand mouvement révolutionnaire, 1789, les journées de juillet, le Front populaire, les indignés, ça y est c’est là, nous allons vivre un moment d’Histoire. » Et cette jeunesse qui nous désespérait un peu parce qu’elle se battait plus pour le dernier Iphone ou les derniers sneakers à la mode, elle va se battre pour trouver enfin le graal :  La troisième voie entre le communisme qui est mort sauf en Corée du Nord et le capitalisme qui est mort… enfin, qui devrait l’être sauf, que ni les Chinois, ni les Indiens, ni les Américains, ni les… , bref ni le monde entier, ne s’en est aperçu et continue à vouloir faire du business,de plus en plus de business. Sauf nous, bien sûr , Astérix qui résistons, nous debout Place de la République,
Non, vraiment, c’est formidable Periscope. Surtout pour les propriétaires de Twitter, qui ont racheté l’application. Curieux d’ailleurs, tous ces coups marketings qui se multiplient depuis un an: Après Justin Bieber et Lady Gaga, Serge Aurier ( poto ! le directeur de Twitter France te dit merci ) voilà Nuitdebout. Espérons que cela permettra pour la première fois au groupe amércain d’être rentable, et de ne plus licencier 8 % de ses employés comme en Octobre dernier.
Non, vraiment, c’est formidable Periscope, c’est un selfie mais qui bouge. Vous savez les selfies: C’est quand ce n’est pas le Taj Mahal derrière  vous qui est important, mais vous devant le Taj Mahal. Ce n’est pas la Joconde que vous êtes venus voir, ni un concert de Rihanna, mais vous devant le tableau ou devant l’artiste. Génération selfie – génération narcisse ?
Oui décidément, Periscope est la dernière mode. Mais comme toutes les modes, elle risque de passer aussi vite que les autres, peut-être même plus vite car sur le web, à l’ère d’internet c’est le trop d’infos et de fausses infos qui nous submergent. Plus que jamais une actu chasse l’autre.
Et des « nuits debout » Place de la République, il risque de ne rester que quelques selfies qui s’oublieront très vite au milieu des selfies de vacances. Un peu comme les traces de pas sur le sable effacés par la mer qui monte. Mais la disparition des traces de pas, ne veut pas dire que l’on n’avait pas marché…. `
Nous vivons une e-poque formidable !

Républicains : That is (not) the question !

keep calm et voter quoi ?
En France, nous discutons de l’opportunité de rebaptiser un parti « Les Républicains ».
A Londres, on s’extasie sur le Royal baby 2.
Et pas qu’à Londres, puisque chez nous, depuis 24 heures, nous avons le droit au défilé de tout ce que les medias comptent de « spécialistes » des têtes couronnées, des monarchies, du protocole, des heurts et malheurs de tous ces Princes et Princesses, qui aujourd’hui sont tellement « modernes », à l’unisson de leurs peuples, des gens comme nous en fait, sauf qu’ils ne seront jamais menacés d’aller faire la cour à Pôle Emploi. Ainsi cette information “étonnante”: Le Prince William, qui est appelé à régner – enfin après sa grand-mère qui semble bien partie pour entrer dans le Guinness book pour battre tous les records de longévité, toutes catégories, et après son père, qui continue à porter le kilt avec élégance – le futur roi, donc, est en congé paternité ! Comme tout le monde, c’est dingue, non ?
Dingues aussi tous ces commentaires qui en rajoutent sur la chance des britanniques d’avoir ainsi un si beau symbole national, qui leur coûte certes cher tous les ans, mais leur rapporte encore plus en tourisme et produits dérivés: Les ventes de mugs « Royal Baby 2 » détrônent déjà celles des T-shirts Messi ou des sous-vêtements Beckham. « Nous avons besoin de bonnes nouvelles, les français comme les britanniques ont besoin d’un peu de rêve ! » entend-on ici ou là. Comme si la royale naissance allait compenser les milliers de morts au Népal, les attentats de janvier, la hausse du chômage.
Notons quand même que ces anglais tellement chanceux d’être en royauté nous avaient montré la voie près de 150 ans avant notre révolution. Leur éphémère République proclamée par Cromwell avait fait décapiter le roi Charles 1er, et à la hache, en plus, ce qui franchement était digne des bourreaux actuels de Daesh.
Un sort (la décapitation en moins) auquel a échappé de justesse la Reine, il y a vingt ans, à l’époque de Diana, princesse des cœurs, icône des épouses bafouées.
Ce rétablissement d’image des souverains britanniques est tout à fait remarquable. Même si leurs recettes, comme la conduite à gauche et les jellies, ne sont sans doute pas importables sur le continent, les conseillers en communication, les « spindoctors » de nos dirigeants devraient en prendre de la graine.
La tâche risque cependant de se révéler ardue avant 2017: Le look énarque, même avec des lunettes relookées et danoises, est moins flashy que les tenues vert fluo avec chapeau « retour de pique-nique» qui est la marque des Windsor. Et puis cette famille est décidément très douée pour retourner les situations, même les plus limites, en sa faveur: Ils ont réussi à devenir le symbole de l’unité britannique, à se faire passer pour plus écossais que Sean Connery alors qu’ils sont plus allemands qu’anglais, plus Saxe-Cobourg-Gotha ou Schleswig-Holstein-Sonderbourg-Glücksburg, famille d’origine de Philippe d’Édimbourg avant son mariage avec la reine Elisabeth.
Notons que décidément les allemands sont vraiment partout: D’ici qu’Angela Merkel fasse valoir ses droits sur Buckingham Palace…
Fort heureusement, la chancelière n’a aucune raison de le faire. Chez elle, sa popularité est aussi importante que celle de Kate et de William. Mais sans tralala monarchique et salut à la foule. Et sans chapeaux. En matière de parades et de jeux destinés à endormir les peuples, les allemands ont beaucoup donné il y a 70 ans. Et aujourd’hui ils ont une préférence pour la transparence et la simplicité de leur République. Et chez eux, peu d’entre eux songeraient à baptiser un parti «Républicains». Seule l’extrême droite l’avait fait. Mais jusqu’à présent, cela ne lui a pas porté chance puisqu’elle n’a jamais pu entrer au Bundestag.
Alors qu’il n’est pas sûr que la naissance du « Royal baby 2 » évite ce risque au Parlement britannique où le très xénophobe Parti Ukip pourrait bien faire son entrée.
Les élections britanniques se déroulent dans 4 jours, et elles seront plus importantes pour l’avenir des Britanniques, de l’Europe et du nôtre, que le prénom d’une Princesse ou le changement de nom d’un Parti.
Nous vivons une e-poque formidable.
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