Le blog de Pierre M. Thivolet, journaliste

Catégorie : Mélenchon (Page 1 of 2)

Entre Johnny et Mélenchon, nous sommes coincés…

No comment…
Nous sommes coincés : web, radio, télé, nous sommes abreuvés jusqu’à plus soif, par les spéciales, les exclusifs, les directs, consacrés à 2 infos : À ma droite Johnny, à ma gauche Mélenchon. Comme s’il ne se passait que cela dans notre vaste monde.
Attention, il ne s’agit ni de kc le souvenir de Johnny l’artiste, ni de négliger la sortie de son album posthume. Pour ceux qui sont fans et apparemment ils sont nombreux, c’est bien. Mais pour ceux et apparemment ils sont encore plus nombreux qui trouvent que Johnny c’est bien, mais qu’il n’est pas non plus ni Michael Jackson, ni Aretha Franklin, ni même peut-être non plus Charles Aznavour, l’air est devenu étouffant. Matraquage ? Vous avez dit matraquage ? En tout cas, impossible de passer à côté à moins de franchir une de nos frontières et de prendre pour quelque temps refuge en Espagne ou en Allemagne. On nous dit que son disque est déjà disque d’or, mais c’est l’inverse qui aurait été une info, avec une telle saturation de l’espace, bravo la maison de disques, bravo les producteurs, chapeau Laetitia. 
Et quand on cherche autre chose, on tombe sur … Mélenchon. E là ce n’est pas pour kc ni la France Insoumise, ni les idées de gauche (? c’est quoi au fait des idées de gauche ?) mais là aussi brusquement on étouffe. On hésite entre le fou rire et la consternation. Et d’ailleurs en matière de consternation, on hésite aussi. Qu’est-ce qui est le plus consternant : Mélenchon hurlant sur ce juge, sur ces policiers stoïques sous les injures, éructant : « Ne me touchez pas, JE suis la République ». Et l’on parle de cailleras dans des banlieues qui seraient perdues pour la République ? Et l’on s’inquiète des violences contre la police, de la montée des incivilités ? Mais l’exemple ne vient-il pas de haut ? On attend avec impatience les prochains contrôles policiers où des jeunes hurleront « Nous sommes tous des Mélenchon ». 
Ou plus consternant encore peut-être, cette manière d’humilier avec un mépris qu’autrefois on aurait qualifié de classe, telle journaliste pour son accent, tel autre pour sa question. Là Mélenchon, c’est Trump en français dans le texte, comme lorsque le Président américain ironise sur un journaliste handicapé, ou répète à longueur de tweets : « Fake news et Presse pourrie ». 
On cherche d’autres nouvelles et l’on tombe sur … l’affaire Khashoggi, ce journaliste saoudien « disparu », en fait torturé puis découpé à la scie dans le consulat de son pays à Istanbul. Et là on se pince : Et ce pays est notre meilleur allié ? le meilleur allié des Etats-Unis, d’Israël au Proche-Orient ?
Du coup on étouffe. On éteint tout. Give me a break. Heureusement qu’il fait beau (enfin, du moins là où le ciel semble ne pas avoir voulu déverser toutes les larmes du monde, on pense à l’Aude), on peut sortir respirer. Et l’on se dit : Pourtant que la montagne est belle. Comment peut-on s’imaginer. En voyant un vol d’hirondelles. Que l’automne vient d’arriver ?
Enfin jusqu’à quand ? Avec le changement climatique, la sécheresse ou les inondations, la fonte des glaciers ou les tornades… Nous sommes coincés…

Législatives : La Guyane en marche mais coupée du monde !

Emmanuel Macron et le nouveau député de la Guyane: Si pas le père Noël, qui et quoi alors ?
Le candidat En Marche a donc remporté les élections partielles en Guyane. Lénaïck Adam confirme sa victoire de juin dernier invalidée pour cause de listes électorales non signées. 
Jean-Luc Mélenchon qui avait beaucoup mouillé la chemise en venant soutenir Davy Rimane, apparenté France Insoumise, dénonce une élection à la « Corée du Nord ».  Dans les communes du « fleuve », le vainqueur, Lénaïck Adam a en effet obtenu jusqu’à 98 % des suffrages.
Cette comparaison est insultante pour la Guyane et montre qu’il ne suffit pas de faire un Paris Cayenne en business class pour comprendre les particularités électorales, sociales, culturelles de ce département vaste comme un sixième de la France. Et qui n’est ni Marseille, ni le Venezuela. Il faut faire un peu d’histoire.
La deuxième circonscription de la Guyane, l’Ouest guyanais, est en fait constituée de deux régions bien distinctes.
Le fleuve, le Maroni, où vivent les descendants des esclaves échappés des plantations, il y a 300 ans. A l’époque ils réussirent à former des tribus pratiquement indépendantes. Leur pays était avant tout le fleuve, partagée entre la France d’un côté et la Guyane Hollandaise, aujourd’hui Suriname de l’autre. Leurs tribus conservèrent beaucoup d’éléments de leur culture africaine d’origine. Ils créèrent une langue nouvelle, parlée aujourd’hui par beaucoup au Suriname, le sranan tongo, une langue très différente du créole guyanais ou antillais. On les appelle les bushinengés, les « noirs de la forêt » ou « noirs réfugiés ». Depuis vingt ans, leur poids a considérablement augmenté dans la société guyanaise: Emergence de nouvelles élites par le système éducatif, et en ce sens l’élection d’un « N’djuka », Lénaïck Adam, en est le symbole.  Mais surtout, arrivée massive de nombreux bushinengés fuyant la guerre civile et la pauvreté au Suriname. Il leur suffit souvent de simplement traverser le fleuve. A la maternité de Saint-Laurent du Maroni, l’immense majorité des femmes qui viennent accoucher sont surinamiennes et leurs enfants peuvent souvent bénéficier du « droit du sol », même si, contrairement à ce que pensent beaucoup, il n’est pas automatique.
En dehors de toutes considérations politiques, il n’est donc pas étonnant que Lénaïck Adam, premier candidat originaire de ces tribus, fasse le plein des voix chez lui.
Mais l’autre partie de la circonscription, qui commence aux portes de Cayenne, et regroupe les communes de la côte, les communes des « savanes », avec notamment Kourou, est socialement et culturellement bien différente. C’est la Guyane créole. Mais ce terme doit être compris non pas dans le sens antillais, c’est-à-dire blanc colon, comme la martiniquaise Joséphine, la première épouse de Napoléon, mais noir et métis. Toute la classe politique guyanaise en fait partie : De Christiane Taubiraà l’actuel Président de région Rodolphe Alexandre, mais aussi Gaston Monnerville, président du Sénat, Félix Eboué, premier compagnon de la libération, du poète Léon-Gontran Damas ou de de l’écrivain René Maran, premier noir à obtenir le Prix Goncourt en …1921, pour « Batouala » ou « Roman nègre » !
Davy Rimane, le candidat France Insoumise, qui vient d’être battu, est lui-même un créole de Kourou. Et l’histoire de sa famille est celle d’une Guyane qui a été bouleversée par les 4O dernières années.
Jusque dans les années 60, les habitants des communes côtières pratiquaient une agriculture et un élevage extensifs, sur des terres sans vraie propriété, car la Guyane est immense. A l’abolition de l’esclavage, en 1848, les esclaves libérés ne furent pas contraints de rester travailler sur les plantations des békés, contrairement à ce qui se passa en Guadeloupe ou Martinique. Ils prirent leurs canots, remontèrent quelques kilomètres pour défricher un demi hectare ou un hectare pour y faire leur « abattis » et vivre ainsi entre cultures vivrières, chasse et pêche.  Ensuite sont venus l’or, exploités surtout par des immigrés des Antilles, et le bagne, avec pour un certain nombre de « créoles », des boulots de commerçants ou de fonctionnaires à Cayenne ou à Saint-Laurent.
Dans les années 60, l’arrivée du Centre spatial de Kourou a été un premier choc. En expropriant et achetant à bas prix des terres qui effectivement ne valaient pas grand-chose à l’époque, pour y implanter la base de lancement d’Ariane, le gouvernement français a suscité un ressentiment, un sentiment d’injustice qui perdure jusqu’à aujourd’hui.
Et puis il y a l’immigration d’une ampleur que l’on ne peut pas imaginer en métropole. En 30 ans la Guyane est passée de 50 000 à 200 000 habitants, C’est comme si la France de 50 millions d’habitants en avait aujourd’hui… 200 millions.  Les communes sont dépassées, les écoles submergées, le système de santé a explosé, et les infrastructures sont totalement sous dimensionnées. Il n’y a qu’un autre « département » dans la même situation catastrophique : Mayotte…
Tout un symbole d’ailleurs : Pour faire remonter les résultats électoraux, le gouvernement a été obligé de mettre en place en urgence un système de téléphone par satellite. Depuis plusieurs jours en effet la Guyane est coupée du web, internet et téléphone ne fonctionnent que par intermittence, le câble sous-marin qui la relie au reste du monde, ayant été accidentellement coupé. Il faudra plusieurs semaines pour le réparer.
Au pays d’Ariane, on croit rêver ou plutôt cauchemarder.
A la fin de l’année dernière, Emmanuel Macron avait prévenu qu’il n’était pas le Père Noël. Certes. Mais à défaut de cadeaux, il faudra un miracle, ou en tout cas, beaucoup, beaucoup, beaucoup de volonté et de financements pour que la Guyane ne soit plus française entièrement à part, mais à part entière.
« Désastre parlez-moi du désastre, parlez-m’en. » écrivait le poète Léon-Gontran Damas, un des pères de la négritude avec Césaire et Senghor. Il parlait de son éducation. Aujourd’hui cela s’applique à sa Guyane natale.

Macron, l’ami des bêtes.

Partout où il y a un malheureux, Dieu envoie un chien ( Lamartine)
Ouf ! Nous voilà rassurés: Notre Président aime les bêtes. Et comme ses prédécesseurs, sauf De Gaulle – mais imagine-t-on le Général etc, etc…– il a désormais un chien.
Depuis 100 jours, ça manquait. Et nul doute que cette absence canine explique sa baisse estivale dans les sondages de popularité.
Car aimer les bêtes, c’est aimer les gens. C’est aimer celles et ceux qui dans une gare «  ne sont rien » pour reprendre l’expression du Président dans son discours du 29 juin pour l’inauguration de la Station F de Xavier Niel, Xavier Niel qui lui n’est pas rien. A partir du minitel rose, il est devenu une sorte de Bill Gates français, propriétaire de Free, co-propriétaire du Monde, du Nouvel Obs, de Rue 89.
Nemo – pas le capitaine, ni le poisson, le nouveau chien présidentiel – est un labrador croisé griffon, un métis, un oublié adopté à la SPA. Difficile de passer à côté, car il est sur toutes photos officielles. S’il bouscule le protocole, c’est parce qu’il est jeune, un peu chien fou, un défaut qui disparaît avec l’âge. On ne sait pas encore s’il va bénéficier d’un statut ou d’une charte. Après tout un chien ça coûte et qui va payer ? Et pourquoi la transparence ne concernerait pas aussi les animaux qui sont des êtres vivants comme nous.
En attendant, Nemo ne quitte pas son nouveau maître d’une semelle. Pour accueillir le Président du Niger. Ou le ministre allemand des affaires Etrangères. Un peu surpris sur le coup, Sigmar Gabriel y est quand même allé de sa caresse. Il est vrai que l’Allemagne est en pleine campagne électorale.
Mais nous avons évité le pire et là on reconnait bien la patte de la nouvelle com’ de l’Elysée. Imaginez qu’au lieu d’un labrador, la SPA ait proposé un berger allemand. Mélenchon et les insoumis auraient aboyé : « C’est l’illustration de la soumission de Macron aux diktats de Merkel ». « Allez les gens déferlons contre les allemands, même bergers ». Ça aurait été bête !

Les chantiers STX nationalisés : L’Europa non si farà da se ?

 

L’invasion de l’économie vue par la presse italienne: Il ne manque plus que Napoléon !


L’Italie, le pays dont nous sommes sans doute le plus proche, notre sœur latine, notre partenaire de toujours dans la construction de l’Europe moderne après le Traité de Rome, l’Italie est amère et elle a de quoi.
Quand il s’agit de Vivendi qui lance un raid sur Telecom Italia, le débarquement annoncé de Free, la domination de Carrefour ou d’Auchan, l’invasion du secteur bancaire ou de l’assurance et puis, emblématique, tous les grands noms du « Made in Italy » qui tombent dans l’escarcelle de Bernard Arnault ou de François Pinault: Gucci, Balenciaga, Fendi, Berluti, Bulgari, nous trouvons cela normal.
Mais lorsqu’une entreprise italienne, leader dans son secteur, veut prendre le contrôle des chantiers de Saint-Nazaire, la France sort sa bombe atomique et nationalise. Ce qui montre à nos amis italiens, qu’on adore leur cuisine, qu’on adore le week-end à Rome ou à Venise, mais que pour le reste, nous ne leur faisons pas confiance.
Dans le même temps, un des fleurons de la diffusion de la culture française, la FNAC est vendue à un des géants allemands de la distribution. Mais l’on entend personne, de la droite libérale aux insoumis, s’inquiéter: « Danke Patron ! ».
Indignations sélectives.
L’Italie avait un cri de ralliement au moment de son unification menée notamment par Garibaldi, un niçois : L’Italia farà da se, L’Italie se fera toute seule. On sait ce qu’il en a été car même si l’unité italienne a bien été conquise, l’Italie a fonctionné de manière boiteuse jusqu’à ce naufrage qu’ont été le fascisme, Mussolini, la guerre.
Emmanuel Macron avait affiché sa volonté de faire avancer l’intégration, notamment économique, de l’Europe. Mais l’Europe non si farà da se. L’Europe ne se fera pas d’elle-même. Les déclarations de bonne volonté ne suffisent pas, c’est comme en amour, il faut aussi des preuves. Il faut une politique.
Les chantiers STX en étaient l’occasion. Ratée.

Emmanuel Macron devrait apprendre à faire plus court.

Même ses ministres ne résistent pas aux longueurs du Président.
Les qualités de notre Président ne sont plus à démontrer.
Il parle anglais ( ça nous change !), il est intelligent et cultivé et cela s’entend dans ses discours.
Pourtant, on ne va pas se mentir, Emmanuel Macron n’est pas un tribun. Bien sûr, il a été coaché, pour poser sa voix, pour jouer ses textes et ses postures. Mais il lui manque ce petit plus, que possèdent un Jean-Luc Mélenchon ou un Jean-Marie Le Pen, et qui vous permet d’emporter une foule. Au risque de tomber dans la démagogie.
Ce n’est pas un risque qui menace le Président. Certes, Emmanuel Macron est un bon orateur, excellent dans les débats et face aux contradicteurs. Mais il fait plus, prof, conférencier à Sciences Po que Napoléon au Pont d’Arcole. Il n’emballe pas.
Prenez son discours aux militaires. Au début, c’est bien, on comprend tout : Il dit : « Je suis votre chef et personne ne doit moufter dans les rangs ». Clair et net.
Ensuite on comprend moins bien. « Je réduis votre budget, cette année de 850 millions, et c’est normal, car tous les ministères doivent se serrer la ceinture. Mais je n’ai qu’une parole et donc je tiendrai ma promesse d’augmenter le budget de la défense à 2 % du PIB ». On est un peu perdu : Ça baisse ou ça monte ?
Et puis ensuite, le Président parle du beau métier de militaire, des valeurs de notre pays, il s’envole et nous, on s’endort … Comme lors de son discours à la nation devant le Congrès à Versailles prévu pour durer une heure et qui déborda à 1 h 45.
N’y a-t-il personne à l’Elysée pour lui murmurer à l’oreille : Ok, Jupiter, prend de la hauteur. Mais à force d’être stratosphérique, les gens restés sur le plancher des vaches risquent de ne plus te suivre. Peut-être devrait-on aussi lui dire qu’il fasse plus court. Savoir faire court : La clef de toute communication efficace.
Au fait, au temps des anciens romains, le Dieu de l’éloquence n’était pas Jupiter, mais Mercure. Ceci explique sans doute cela.

Insoumis de Mélenchon: A Caracas, les gens ne vous disent pas merci !

A Caracas les gens aimeraient bien pouvoir révoquer le Président

« Le chemin qui est pris est celui du coup de force » :
Il y a bien un pays où cette dénonciation de Jean-Luc Mélenchon prend tout son sens. Un pays où l’Assemblée est attaquée par des bandes au service du pouvoir, où le Président refuse tout référendum révocatoire, où les opposants paient de leurs vies, par dizaines, leur volonté de ne pas se soumettre. Ce pays c’est le Vénézuela.
Jean-Luc Mélenchon – qui apparemment a été bouleversifié par ses voyages dans ce pays d’Amérique Latine – revolución-cumbia-mojito– y voyait un exemple, la troisième voie, anticapitaliste, socialiste, celle qu’il nous propose également pour la France.
Mais en fait de 3 ème voie, les gouvernements d’Hugo Chavez d’abord, Nicolas Maduro aujourd’hui ont déconstruit tout ce qui avait fait du Vénézuela un des pays les plus riches d’Amérique Latine, l’un des plus démocratiques aussi, malgré les inégalités, malgré la corruption. Du temps des dictatures en Argentine, au Brésil, au Chili, Caracas était le refuge de beaucoup d’exilés politiques.
Aujourd’hui, c’est le mouvement inverse: Les richesses nationales, le pétrole, ont été dilapidées avec démagogie et aveuglement idéologique. Les caisses sont vides mais la répression fait le plein. Et « les gens »pour reprendre les mots de Jean-Luc Mélenchon votent avec leurs pieds. Les cadres de l’industrie pétrolière nationale sont partis, les classes moyennes tentent d’émigrer. Quant aux plus pauvres, ils sont des milliers tous les jours à passer par les postes frontières de Colombie, comme à Cúcuta, pour essayer d’y vendre, qui une chaine en or, qui ses cheveux, qui son corps, contre des médicaments, du papier toilette, du riz.
Que Mélenchon ne reconnaisse même pas qu’il s’est trompé et que ces gouvernements révolutionnaires ne sont que tromperies, cela insulte les gens qui là-bas au Venezuela paient de leurs vies, le fait d’être insoumis.

Moi quand je serai grand, je veux faire comme Mélenchon.

Mélenchon à 35 ans: Un insoumis au Sénat?
Des millions de parents essaient de stimuler leurs enfants pour qu’ils bossent à l’école : Si tu t’accroches tu feras comme Macron. Ou alors comme Xavier Niel. Ou encore comme Mourad Boudjellal. Ou comme Teddy Riner ou Tony Parker ou comme Slimane, le gagnant de The Voice.
Mais ces réussites demandent du travail, souffrir à l’entraînement, de vraies qualités physiques, du talent, un peu (beaucoup) de chance.
Non, moi quand je serai grand, je veux faire comme … Mélenchon : Apparatchik d’un grand parti ( le PS)  pendant 30 ans, sénateur pendant 20 ans.
Sénateur : Quelle planque ! Et ça rapporte. Des chiffres ? Salaire: 7185 euros par mois, en partie en indemnité donc non imposable. Plus une indemnité représentative de 6109 euros par mois. Plus des « avantages » : 7638 euros pour des collaborateurs, plus l’équipement informatique, plus le forfait téléphone, la gratuité des transports, le TGV en 1ère Classe et 40 billets d’avion Aller-Retour pour sa circonscription. Evidemment hôtel payé quand le Sénat est en séance. Plus un restau, une salle de sports. Plus des prêts immobiliers à taux privilégiés. Plus la possibilité de cumuler jusqu’à un certain montant avec d’autres mandats, d’autres rétributions. Ministre, Président de Conseil Général etc…
Plus une retraite 5 étoiles. 6440 euros par mois quand on a fait 3 mandats, sans compter les autres retraites, cumulables.
Alors les « gens » comme dit Mélenchon, on ouvre les yeux:
Facile de s’ériger en chantre de la Révolution, en Insoumis, en Monsieur Propre quand vous avez tant profité du système, que vous avez un toit sur la tête – au prix de l’immobilier à Paris – et une retraite dorée qui vous assurent des couilles en or jusqu’à vos dernières années.
Oh ! bien sûr, rien d’illégal, comme dirait Richard Ferrand! Mais avoir autant profité du fromage républicain sans moufter pendant 30 ans, est-ce bien moral?

Elections : Enfin !

Manifs au Venezuela: mieux vaut trop voter que pas assez
Ça y est, on y est: On va enfin pouvoir voter. Et on va enfin savoir :
Les instituts de sondages sont-ils tous à la solde de Macron ? Les électeurs cachés de Fillon vont-ils faire leur coming-out ? Le Pen a-t-elle des réserves d’électeurs honteux d’avouer leur vote FN ? Mélenchon va-t-il continuer sa chevauchée fantastique ? Que restera-t-il du Parti socialiste ? Etc, etc…
C’est la fin d’un suspens qui nous aura plus épuisés qu’un binge watching de toutes les saisons de House of cards, West Wing plus Game of Thrones.
Saoulés, nous l’avons été par les medias en continu, qui moulinent en direct live même quand il n’y a qu’un seul grain à moudre dans la cafetière. Saoulés nous le sommes encore par ces nouveaux medias, les réseaux sociaux, diffusant sans filtre toutes ces rumeurs, ces fake news, cette haine souvent.
Avant, nous partagions nos médisances au café du coin, entre voisins, en famille, bref en petits comités. Les corbeaux devaient écrire et poster leurs lettres anonymes. Tout cela prenait du temps. Maintenant un petit clic, et on fait un grand crac: Le battement de l’aile d’un papillon sur Google actualités peut faire s’écrouler une réputation.
Et puis avec les primaires, on a l’impression que cette campagne dure depuis des mois. Et de fait, elle dure depuis des mois. Quand on pense que certains voudraient nous consulter en permanence par référendum, est-ce vraiment une bonne idée ? Avec les deux tours des présidentielles, des législatives, et même les primaires, nous aurons voté 4, voire 6 ou même 8 fois.
Crevant. Hâte de savoir ce que sera la suite. 
Mais ne râlons pas trop. Quand on pense qu’au Venezuela – un exemple pris au hasard ( !) – les manifestations réclamant le retour à la démocratie et le départ du Président dictateur ont encore fait une dizaine de morts, on se dit que mieux vaut trop voter que pas assez.

Nous vivons une e-poque formidable !

Débat télévisé présidentiel: Entre dîner de cons et 10 petits nègres.

Déjà un absent sur la photo de famille du Grand débat: 10 et non pas 11
On hésite : Un remake de dîner de cons ? Mais qui dans le rôle titre ? Et puis onze candidats et 2 journalistes, ça fait 13 à table : Mauvais présage. 
Ou alors les « 12 salopards », comme dans le film, où 11 condamnés sont graciés contre une mission suicide censée sauver le débarquement de 1944, donc la démocratie. Un peu simpliste, mais haletant. Alors que le grand débat, même avec Mélenchon en chauffeur de salle, c’était un peu … chiant.
Il faut dire que 3 heures 30 divisées entre 11 intervenants, il restait 15 minutes de temps de parole, tronçonnées en séquences d’1 mn 30. Pas le temps pour des débats, sauf peut-être pour des saillies, comme celle de Philippe Poutou : « Nous, quand on est convoqués, on n’a pas d’immunité ouvrière ».
A part ça, les lignes vont-elles bouger ? Les électeurs cachés vont-ils faire leurs coming-out ? Les indécis se décider ? Pas sûr.
Pas sûr non plus que le « grand débat » ait été un moment « historique », comme l’ont rabâché pendant plusieurs jours tous les medias. Aucune démocratie n’avait imaginé ou même osé imaginer un tel débat. Et l’on comprend pourquoi: La cacophonie n’est pas la démocratie. On veut nous faire croire que donner la parole à tout le monde, c’est la démocratie, la vraie, à l’ancienne, à la grecque, genre Ecclesiaqui se réunissait sur l’Agora. Sauf qu’on oublie de nous préciser que les débats entre citoyens dans l’Athènes antique, n’étaient réservés qu’à une élite, moins d’un dixième de la population, les femmes aux gynécées, les non grecs et les esclaves à la cave. Quant à l’absentéisme: 2000 votants sur 400 000 habitants…
Le grand débat, donc, pas de gagnant, mais beaucoup de morts. Un peu comme dans la chanson et le roman Les dix petits nègres.
Sauf qu’à la fin du roman, tous sont morts, le coupable s’étant suicidé.
Alors que là, le 7 mai, il en restera un :
Un petit nègre se retrouva tout esseulé
Se pendre il s’en est allé
N’en resta plus… du tout .
La corde pour nous pendre en l’occurrence, ce serait, ce sera l’abstention.

Nous vivons une e-poque formidable.

Le Pen aux Kerguelen ?

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Aux Kerguelen, aussi il faut défendre la France !
Après le premier débat télévisé des présidentielles, nous nous sommes retrouvés dans un état second, ( de second tour ? ).
D’abord nous avons été 10 millions pour suivre ce débat. Et 10 millions ce n’est pas rien. C’est même un record. Et qui disait que nous étions des limaces qui ne nous intéressions pas à la politique ? On s’y intéresse mais encore faudrait-il qu’elle en vaille le coup, qu’elle s’écrive Politique, avec un grand P quand notre avenir est jeu. Et là, il l’est. Et ce n’est pas un jeu.
De ces 3 heures et demi de débat ( moins les assoupissements) nous sommes ressortis confortés dans nos choix. En tout cas pour ceux qui – qu’il pleuve, qu’il vente – ont déjà fait leur choix. Pour les autres, eh ! bien chacun(e) a été comme ce qu’on attendait, mais en vrai, en grand sur le petit écran.
Mélenchon ? Quel tribun ! On croirait Jaurès ( j’ai pas connu, mais on m’a dit), Malraux ( j’ai pas connu mais on m’a dit). Il pourrait nous promettre la lune, qu’importe, quel orateur !
Hamon ? : Un ange passe, les ailes chargées d’un certain ennui.
Fillon ? Droit dans ses bottes, mais il est vrai que l’on a aussi beaucoup regardé son costume, la coupe, le tissu…
Macron ? On annonçait qu’il se ferait enfoncer par les autres, parce que sans expérience, et puis non ! Et quand on tente de le mordre aux mollets, il sort les crocs.
Le Pen ? Marine était fidèle à elle-même. Mais pourquoi faire ? Au mieux elle va arriver en tête du premier tour et se fera battre au second. Au pire ( pour elle ) elle pourrait même se faire doubler par les deux en on : Macron, Fillon. Et là ce serait le début de la fin. On annonce une nuit des longs couteaux où son bras très droit, Philippot, serait sacrifié. On annonce une fin à la César où Brutus aurait le visage angéliquement blond de Marion. Mais la nièce pourrait-elle avoir un autre avenir que celui de sa tante ou de son grand-père ? C’est-à-dire représenter éternellement  sans jamais accéder au pouvoir, le quart d’entre nous  qui en ont marre, qui veulent renverser la table, qui crachent à la gueule de Bruxelles, de l’Europe , des autres, du voisin, des journalistes, du microcosme. Tous pourris, sauf ma mère et ma fille. Et encore !
Il faudrait peut-être leur proposer une porte de sortie : Les Kerguelen. C’est chouette les Kerguelen. Un petit bout de France dont il faut défendre l’identité au fin fond de l’Océan Indien sud. Et puis des pingouins et des manchots sur lesquels on peut régner. Et puis Kerguelen, ça rime avec Le Pen , non ?
Nous vivons une e-poque formidable.
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