Le blog de Pierre M. Thivolet, journaliste

Catégorie : Merkel (Page 1 of 3)

Allemagne : Angela Merkel est en train de faire ses valises, mais ça dure. Et c’est dur pour l’Allemagne.

Mais qui est la personne à côté d’Angela Merkel ? 

Ce n’est pas la « poussée » de l’extrême-droite allemande qui est inquiétante, c’est l’obstination d’Angela Merkel à rester au pouvoir. 
Certes elle a annoncé elle-même qu’elle ne représenterait pas pour un cinquième mandat. Mais c’est en 2021, et il y a fort à parier qu’elle n’arrivera pas à rester jusqu’à la fin.
2017 a été le mandat de trop. Arrivée en tête des dernières élections fédérales, sa victoire n’a pas été suffisante pour qu’elle puisse former un gouvernement à sa main. Il a fallu des mois pour qu’elle forme une nouvelle grande coalition avec les sociaux-démocrates. Tout en restant chancelière, elle s’est retirée de toutes ses responsabilités à la tête des chrétiens-démocrates qu’elle présidait depuis 18 ans. 
Mais sa successeuse n’a pas l’air d’imprimer. Non pas parce qu’elle s’appelle Annegret Kramp-Karrenbauer – même pour les allemands c’est un peu compliqué à dire, d’où son surnom AKK– mais parce qu’il lui manque du charisme et peut-être un projet pour l’Allemagne de demain. Et elle n’a pas pu empêcher la veste que vient de se prendre son parti dans les deux élections régionales du Brandebourg et de Saxe. Il faut dire que tant que l’ombre de Merkel flottera sur la CDU, la page ne pourra être tournée. C’est peut-être injuste, mais la chancelière cristallise contre elle beaucoup de rancœurs, notamment en raison de sa gestion de la « crise » des migrants. 
Ce ne sont pas les scores de l’AfD qui posent problème, même s’ils traduisent un mécontentement réel. L’extrême-droite pourra certes gêner, mais elle n’arrivera pas au pouvoir. L’Allemagne n’est pas l’Italie. Et d’ailleurs les deux Länder du Brandebourg et de Saxe ne représentent que 12 % des électeurs allemands. 
Le problème c’est que pour l’instant on ne voit pas bien qui à droite, à gauche, au centre, aux Verts, pourra incarner l’Allemagne de l’après-Merkel. 

Economie, géopolitique, sommet du G7: C’est la merde !

Avis de sale temps pour le G7 à Biarritz !
On ne va pas se mentir, mais la situation internationale est comme cette fin d’été sur le nord, l’est, l’ouest, le centre de la France : Pourrie. 
Le Brexit ? Les anglais eux-mêmes naviguent à vue. Or si l’Angleterre prend l’eau, c’est nous qui boirons la tasse. 
L’Italie : on ne sait plus qui gouverne. Matteo Salvini depuis son ministère de l’intérieur veut lancer une nouvelle marche sur Rome. Les italiens vont certainement devoir retourner aux urnes. Pour la xième fois. Et pendant ce temps-là, l’économie se grippe. Or quand l’Italie se grippe, c’est nous qui prenons froid.
Jusqu’à présent la France pouvait compter sur l’Allemagne. Mais depuis qu’Angela Merkel a gagné les élections sans les gagner, elle dirige d’une main de moins en moins de fer une coalition bancale. Mais qui pour succéder à Merkel ? Et quid de l’économie ? La guerre entre Trump et la Chine produit ses effets. La croissance chinoise ralentit. Et puis Hong-Kong … Un battement d’aile du papillon et les exportations allemandes marquent le pas. Et quand l’Allemagne tousse, c’est nous qui prenons froid. 
C’est comme en Espagne, où 3 mois après la victoire du socialiste Pedro Sanchez, impossible de former un gouvernement. Pendant ce temps-là, l’Espagne se détricote, jetez un coup d’œil du côté de Barcelone : Or quand l’Espagne tousse…
Et puis Trump qui veut faire plier les mollahs de Téhéran. Comme si c’était des partenaires BTP d’un de ses chantiers à New York ! Il ferait mieux de s’occuper des indices de l’économie américaine qui virent au rouge les uns après les autres.
Et puis l’Inde de plus en plus nationaliste qui montre les muscles face à un Pakistan qui gonfle ses pectoraux. 
Et puis Daesh : les attentats continuent en Irak, en Afghanistan, au Nigéria, au Mali. Quant à la Lybie…
Et puis l’Argentine qui fait faillite, encore et toujours. 

Et puis, et puis : Quelque soit la météo, il va faire un temps de merde à Biarritz au sommet du G7. 

Europe : Comme la plume au vent, media est volage …

Un quarté qui a du répondant: Suffisant pour faire avancer l’Europe ? 
Comme la plume au vent, media est vola-a-ge, et bien peu sa-a-ge qui se fit aux journalistes un instant…
Il y a encore 24 heures, qu’est-ce qu’il ne fallait pas lire ou entendre. L’Europe dans l’impasse. Le dialogue franco-allemand brisé. A en croire nos editorialistes-experts-spécialistes qui en continu 24 heures sur 24 analysent toutes les situations et semblent experts de tout, sautant de la Corée du Nord à l’Iran, en passant par les primaires démocrates aux Etats-Unis ou la déforestation au Brésil, Angela Merkel avait sorti son casque à pointe, réouvrait la ligne Siegfried, et l’Italie allait couler l’Europe. Il fallait voir la mine gourmande de certains qui annonçaient : C’est l’échec d’Emmanuel Macron, son isolement en Europe. 
Et puis hier soir, virage à 180 °. Les mêmes experts qui criaient au feu, saluent le nouveau casting qui va incarner les institutions européennes. Un duo de dames qui sont tout sauf des alibis, complété par un espagnol et un belge. 
Donc l’Europe est capable de trouver de bonnes solutions après de bons compromis. C’est cela auquel nous avons du mal à nous faire en France. La prise de décision à la suite de longues négociations aboutissant à un compromis. Dans ce domaine, les autres européens et notamment les allemands, ont des décennies d’avance sur nous. 
Tout le monde est content ? 
Presque, il y aura toujours quelques aigris. 
Comme ces eurodéputés Brexit qui ont trouvé malin de tourner le dos au moment où l’on interprétait l’hymne européen pour la séance inaugurale du nouveau Parlement. Dans quelques mois ils ne seront plus là, donc qu’est-ce que ça peut leur faire. Et puis tourner le dos à Ludwig van, il faut être vraiment stupide. 
Heureusement que Beethoven ne peut entendre ça. Il était sourd à la fin de sa vie ! Mais cela lui aurait fait certainement de la peine que son hymne à la joie suscite de telles manifestations de haine anti-européenne. 

Canicule ta mère ! Episode#4 C’est chaud en Allemagne : Merkel fait des malaises.

Les malaises de Merkel, chaleur ou politique ou les 2 ?
Contrairement à une idée reçue, il peut faire chaud, très chaud en Allemagne. Les records de température y sont assez semblables à ceux relevés en France. Et à Berlin, 36-37 °C ne sont pas rares. 
Hitze ! Canicule : en Allemagne aussi, autorités et médecins multiplient les messages de prévention. Mais il y a des différences de taille entre nos deux pays : 
D’abord le vert, le grün, la nature. 
Prenez Berlin : 5 millions d’habitants sur une superficie 8 fois plus étendue que Paris. Au coeur de la ville, des forêts, des lacs, deux rivières. On se baigne, parfois même à poil, sous les fenêtres de la Chancellerie. 
Et puis en période de canicule, il y a le « Hitzefrei » : Si la température dépasse 25 °C à 11h du matin, on met fin aux cours. Il faut voir en classe, les élèves souffler sur leurs thermomètres, guettant le moment fatidique : Hizefrei ! Une mesure qui existe depuis… 1892. Ce sont les Länder qui fixent la réglementation. La situation absurde où les épreuves du brevet sont repoussées à la Réunion, au cœur de l’Océan Indien parce qu’il fait chaud en France, est inconcevable en Allemagne. 
Inconcevable aussi le coup de froid des relations avec la France. Car il paraît que le torchon brûle entre Merkel et Macron sur la question des nominations à la tête des institutions européennes. Rien à voir avec les malaises récents qui ont affecté en public la Chancelière. Son entourage dit que la chaleur y est pour quelque chose, mais la Chancelière est peut-être aussi au bout du rouleau. Elle l’a annoncé : Après 18 ans au pouvoir, elle se retire, par étapes. 
Gageons qu’elle mettra quand même toutes ses forces pour faire baisser la température entre Paris et Berlin. C’est une autre qualité allemande, l’art du compromis. Or la conviction d’Angela Merkel, c’est qu’il n’y a pas d’avenir pour l’Allemagne sans l’Europe, sans la France.
Ses successeurs/euses auront-ils la même conviction ? C’est chaud

Il neige à gros flocons, c’est la faute à … Macron

Toute la France bloquée par la neige… jusqu’en Guyane !
Ça y est : C’est le plan neige, l’alerte météo, la vigilance orange, et en même temps, le grand chaos sur nos routes, les voitures qui dérapent sur les nationales, les camions bloqués en Normandie. Mais que fait le gouvernement ? Et Macron ? 
Au lieu d’envoyer saleuses et déneigeuses sur nos routes, il préfère se « goberger » avec les riches de la planète à Versailles. 
Au lieu de se les geler sur les rond-points avec les gilets jaunes, il va à Aix-La-Chapelle vendre l’Alsace et la Lorraine à l’Allemagne de Merkel !
On sait bien ce que veulent les allemands, c’est une Europe, à leur botte et récupérer la Normandie. Non, la Normandie et l’Aquitaine ce sont les anglais qui les veulent. L’Espagne veut récupérer les Flandres et la Franche-Comté, quant à l’Italie elle veut reprendre la Savoie et Brigue et Tende…
Quant aux arabes, on le sait, ils veulent le grand remplacement jusqu’à Poitiers. Marseille c’est déjà fait ! Et avec le traité de Marrakech, Macron – encore lui – leur livre notre pays .( Eric Zemmour sort de ce corps…)
Je plaisante, je plaisante, mais dans le fond, si on creuse vraiment, n’est-ce pas ce que bon nombre d’entre nous pense tout bas. Et ce que certains écrivent tout haut. Comme cet obscur député européen de Debout la France qui affirme que «  Macron va livrer l’Alsace à l’Allemagne et que la langue administrative sera l’allemand  », propos repris par Marine Le Pen, qui twitte « Mise sous tutelle d’une part de l’Alsace, partage de notre siège au Conseil de sécurité de l’ONU  En signant ce traité d’#AixLaChapelle en catimini, Emmanuel #Macron commet un acte qui relève de la trahison.»
Trahison ? Rien que ça ! Mais pourquoi pas traduire Macron devant la Haute Cour de Justice ? ( Ah ! non, elle a été supprimée ). Evidemment que c’est faux et même plus que ça, stupide , dumm,oups, mon allemand me trahit), mais qu’importe, médisez, médisez, il en restera toujours quelque chose, comme par exemple, 10 millions d’entre nous qui votent pour elle, comme au second tour des Présidentielles en 2017. 
En attendant, il neige. Au mois de janvier. 
Mais que fait Macron !
* Au fait, la photo de Cayenne sous la neige est un fake, bien sûr, mais pas plus absurde que l’Alsace livrée à l’Allemagne, non ?

 

La chancelière Angela Merkel passera-t-elle la fête de la bière ?

 

A boire avec modération… Merkel prête à tout pour sauver la Bavière ?

Oui, Angela Merkel va survivre à la fête de la bière. Tout simplement parce que celle-ci est déjà terminée. 
L’Oktober Fest est à Munich un peu ce que le carnaval est à Rio de Janeiro, 6 millions de visiteurs, 7 millions de litres de bière, avec une nuance quand même, le « Schuhplattler » bavarois n’est pas une danse aussi – comment écrire – légère ? élégante ? sensuelle ? que le samba brésilien . 
En revanche côté politique, les prochaines élections en Bavière risquent de ressembler au récent premier tour des Présidentielles au Brésil. Avec notamment une poussée de l’extrême-droite. Non que les nazis soient de retour en Allemagne. S’il y a bien un pays au monde où la « confrontation avec l’Histoire » vaccine contre ce genre de danger, c’est bien l’Allemagne. Contrairement à la France, par exemple, où tout récemment des graffitis anti sémites ont tagué des salles de cours de la grande école HEC ou au Brésil pays de tous les métissages mais également de tous les préjugés racistes. Ainsi, Jair Bolsonaro peut déclarer que ses fils ne sortiraient jamais avec des femmes noires « parce qu’ils avaient été bien éduqués » et obtenir 46 % des votes au premier tour des élections, être soutenu par des stars – noires- du football comme Ronaldinho, dans un pays où la moitié de la population est noire ou métisse. 
Non, en Allemagne arborer des symboles nazis ou se revendiquer du nazisme peut- fort heureusement – vous envoyer en prison. En revanche l’AfD, l’Alliance pour l’Allemagne bouleverse effectivement le jeu politique traditionnel, grignotant sur la droite et même la gauche, les grands partis. Eurosceptique, et aujourd’hui migrants sceptique, il attire 13 % ? 15 ? 19 % ? des électeurs. Trop peu pour arriver au pouvoir, mais avec la proportionnelle, suffisant pour empêcher par exemple Angela Merkel de gouverner de manière stable. Gagnante des dernières élections de 2017 avec 33 % des suffrages, elle a dû batailler pour former une coalition gouvernementale, bien fragile et à la merci du raidissement de son allié bavarois la CSU. Et c’est là où interviennent les élections du 14 octobre en Bavière. 
Si les chrétiens bavarois qui depuis 70 ans dirigent ce Land, le plus riche d’Allemagne, se prennent une raclée à cause de l’extrême-droite, alors Merkel ne passera pas l’automne. Mais d’autres scenarii sont possibles, comme une poussée des Verts, et une coalition entre conservateurs bavarois et écolos. Du jamais vu ! Décidément il n’y a pas que la bière qui fait tourner les têtes en Allemagne…

Élections en Suède : Schack och pat ! Échec et pat !

La partie d’échecs mortelle du “Sceptième sceau”, d’Ingmar Bergman
Aux échecs, on appelle cette situation le « pat ». En suédois, schack och pat :  Echec et pat.
Même si l’un des joueurs a dominé la partie, le jeu est bloqué, aucun coup n’est encore possible, mais personne n’est « mat », il n’y a ni vaincu, ni vainqueur. 
En Suède, l’extrême-droite annonçait un raz-de marée historique. « Entre 20 et 30 %, je serai satisfait », claironnait son leader. Et un peu partout en Europe, de Salvini à Le Pen, on se préparait à emboucher les trompettes de la renommée. 
Caramba, encore raté. 
Même s’ils progressent les S.D, démocrates suédois, qui n’ont de démocrates que le nom, obtiendraient 17 %. Les démocrates, les vrais, respirent mieux. A gauche, au centre, à droite, ils ont répété qu’ils maintiendraient un cordon sanitaire. Un peu comme en France – pour l’instant – à l’égard du Front, pardon, du Rassemblement national. Jusqu’à preuve du contraire, il n’y aura donc aucune alliance avec l’extrême-droite, et la Suède se retrouve donc … sans majorité. 
Là, elle démontre qu’elle n’est pas l’Italie. En Italie, le mouvement 5 étoiles, plutôt extrême-gauche, anar, écolo s’est allié avec les fascistes. 3 mois plus tard, il se fait manger la laine sur le dos par un Matteo Salvini, ministre de l’intérieur, tellement présent qu’on le croit Président, et qui la joue comme Trump, tweets et provocs à tous les étages, avec le même résultat, une majorité d’italiens adorent.
Mais si l’on y regarde de plus près, le résultat de l’extrême-droite en Suède n’est pas si mauvais que ça : Meilleur que la ligue de Salvini aux dernières élections en Italie. Et son pouvoir de nuisance va être grand. Un peu comme en Allemagne, ou l’AfD a fait baisser les partis traditionnels, et a empêché Angela Merkel de former autre chose qu’une Xième grande coalition. L’Allemagne justement, montre que les grandes coalitions qui sur le court terme, peuvent apparaître comme inspirées par l’esprit de compromis et de concertation, sont en fait des mortes lentes. 
Dans le film d’Ingmar Bergman ( tant qu’à faire de parler de la Suède, évoquons les plus grands !) Le Septième sceau, un chevalier revenant de la guerre rencontre sur son chemin La mort. Avec laquelle il entame une partie d’échecs. Au début, il pense lui tenir tête, mais à la fin : Schack och tråkigt ! Échec et mat ! la mort l’emporte. 

Allemagne-manifs racistes: Et si Matteo Salvini balayait devant sa porte.

 

Angela Merkel, tête de turc du ministre italien de l’intérieur.

Matteo Salvini, le Président italien – non pardon, le ministre de l’intérieur, il n’est que ministre de l’intérieur, mais on a l’impression que c’est lui qui dirige l’Italie–  accuse donc en direct live sur la télé allemande la chancelière Merkel d’être responsable des violences anti-étrangers de Chemnitz. 
Selon Salvini, Chemnitz, une ville industrielle, un peu paumée dans le sud-est de l’Allemagne, se réveillerait brusquement raciste, à cause de Merkel et des migrants … Allons donc ! 
Il y a 30 ans, quand la ville s’appelait encore Karl-Marx Stadt, il ne faisait déjà pas bon se promener dans les rues sinistres du centre-ville entre la Tour de l’Interhotel Kongress et le restaurant Sputnik, quand on était quelque peu bronzé ou basané…  A l’époque, les allemands excusaient : Karl-Marx Stadt, c’est la « Tal der Ahnungslosen », la vallée de ceux qui sont ignorants. Parce que la région était un des rares coins de l’ancienne RDA où il n’était pas possible de capter la télévision de l’Ouest. Et qui donc n’était pas au courant de ce qui se passait dans le vaste monde. 
Et puis il y eut Rostock, toujours à l’Est, en 1992. Un foyer de travailleurs vietnamiens ( oui, ni syriens, ni somaliens)attaqué pendant 2 nuits par des casseurs d’extrême-droite, la police dépassée, et des familles vietnamiennes qui n’échappèrent à l’incendie de leur bâtiment que par la présence d’esprit d’une équipe de télévision qui arriva à les exfiltrer. 
Et puis il y eut Solingen en 1993, l’incendie d’un foyer d’immigrés par des extrémistes de droite : 6 morts donc 5 enfants. Quelques jours plus tard, des millions d’allemands étaient dans les rues, souvent en larmes, scandant « Plus jamais ça », et s’inquiétant : Mais qu’est-ce qui ne va pas avec nous les allemands, pourquoi cette violence chez nous ?
Le racisme en Allemagne n’est donc pas un phénomène récent, plus à l’Est d’ailleurs qu’à l’Ouest, et l’accueil d’un million et de demi de migrants en 2 ou 3 ans, n’a pas amélioré la situation. Et aujourd’hui beaucoup ne croient plus dans le « wir schaffen das » » on va y arriver » d’Angela Merkel à propos de leur intégration. 
Mais ce qui différencie les allemands, des autrichiens à coup sûr, des français sans doute, des italiens également, c’est qu’ils ont une conscience historique, une mémoire enseignée depuis les premières classes à l’école, ce que l’on appelle la « Vergangenheitsbewältigung » la confrontation avec l’Histoire. Dans leur grande majorité, ils restent très vigilants et méfiants à l’égard des démagogues et des populistes. Il faut dire aussi qu’avec Hitler et le nazisme, l’Histoire allemande a de quoi faire réfléchir. 
Apparemment en Italie, Matteo Salvini ne tire pas les mêmes leçons à propos du passé fasciste et de Mussolini. 
Or ce qui attend son pays dans les mois qui viennent, est inquiétant.
Pas les migrants – cela fait deux ans que l’Italie n’est plus la porte d’entrée de l’Europe -, ni les « diktats » de Merkel – pauvre Angela, elle vit son mandat de chancelière de trop -, mais l’asphyxie de son économie, la troisième d’Europe. Le poids des dettes, le risque d’effondrement des banques, la baisse de la population : moins 100 000 habitants l’an dernier, le manque de main d’œuvre pour payer retraites et protection sociale. Avec tous ces problèmes à venir, on comprend mieux pourquoi Matteo Salvini attaque les migrants ou l’Allemagne ou la France ou Bruxelles. Il se cherche des têtes de turcs. 

Et si Trump avait raison – Suite : C’est la merde !

Derrière Trump, Bolton: L’homme qui murmure à l’oreille du Président pour renverser le régime iranien.  
Nous sommes pas dans la merde. 
Même si on s’en doutait un peu, les bisous de Macron n’auront servi à rien, Donald Trump n’a pas fait dans le détail en déchirant l’accord sur le nucléaire iranien. 
L’Iran est redevenu le grand Satan, en Israël, Netanyahu applaudit, ce qui n’est pas rassurant. C’est la méthode rocket man , mais fonctionnera-t-elle avec les ayatollahs comme elle paraît fonctionner avec la Corée du Nord ? 
Si oui, Trump méritera au moins deux Prix Nobel. Celui de la Paix et celui de l’Economie.
Sinon, c’est la guerre. 
En fait la guerre a déjà commencé. 
En Syrie où Israéliens et Iraniens se bombardent déjà. Pauvre peuple syrien. Pauvres israéliens aussi, parce que comme Trump n’a aucune envie d’envoyer des GI’s se faire tuer pour Jérusalem – En 1968, ce grand va-t-en guerre avait réussi à éviter le Vietnam, grâce à un certificat médical douteux : Courageux mais pas téméraire ! En cas de conflit, ce seront donc les jeunes israéliens qui serviront de chair à canon. Et quand on aime Israël, quand on aime l’Humanité tout simplement, on ne peut être qu’inquiet. 
Mais la guerre économique a également commencé et pauvres de nous en Europe. Car c’est nous qui sommes menacés par les sanctions contre toutes les entreprises qui commerceront avec l’Iran. Adieu veaux, vaches, cochons (enfin plutôt poulets). PSA va être très mal. Et Airbus. Et les banques. Et puis cherry on the cake, moins de pétrole iranien égale les prix du pétrole montent. Et là qui dit merci à Trump ?: Les pétroliers et gaziers américains, les schistes bitumeux, l’Arabie saoudite qui commençait à être dans le rouge. 
Alors soit l’Europe se dit : Nous sommes le premier marché au monde, la première puissance commerciale, renforçons vite notre Union, avec ceux qui veulent, car l’Union fait la force, soit on se la joue perso, chacun dans son coin, et alors cela risque de se terminer en bourgeois de Calais, être obligés de se rendre, la corde au cou. Mais apparemment même les anglais n’en ont pas trop envie. C’est dire !

Allemagne, y aura-t-il un gouvernement à Pâques ou à la Trinité ?

 “Les syndromes s’aggravent”. La Groko (un crocodile dominée par la CDU) tente de calmer les soubresauts d’une queue socialiste. 
Ce n’est pas la première fois qu’en Europe, un pays continue de fonctionner sans gouvernement.
En Italie, c’est assez récurrent. 50 jours en 2013, plus de 60 gouvernements depuis la fin de la guerre, et des élections de Mars prochain qui n’annoncent pas de majorité claire.
209 jours aux Pays-Bas, après les élections de Mars 2017, 315 jours en Espagne après les élections de décembre 2015, le record étant (évidemment ?) détenu par les belges : 541 jours sans gouvernement après les élections de 2010.
A chaque fois c’est le système électoral et le scrutin à la proportionnelle qui permettent à de plus en plus de partis de plus en plus petits de siéger au Parlement. Est-ce plus démocratique que notre système majoritaire, en France mais aussi en Grande-Bretagne ? C’est loin d’être sûr. Car pour arriver à former un gouvernement les partis arrivés en tête sont obligés de négocier dans la plus grande opacité avec des formations représentant parfois de tout petits intérêts particuliers ou défendant des positions extrémistes. L’actuelle coalition au pouvoir aux Pays-Bas associe ainsi 4 partis qui vont du parti libéral, centriste, à l’Union chrétienne, très conservatrice sur le plan sociétal.
En Espagne, il y a longtemps qu’il n’est plus possible d’avoir une majorité aux Cortès sans l’appui de partis régionaux nationalistes, basques, catalans, qui réclament à chaque fois, plus d’autonomie, plus de pouvoir local. La « crise » catalane – qui n’est toujours pas réglée, et la Catalogne est toujours sans vrai gouvernement – est sans doute en partie le résultat de ces reculades.
Et puis, il y a l’Allemagne. Sans gouvernement depuis les élections du 24 septembre! Une groko, grande coalition, entre droite et gauche semble enfin sur les rails. Quoique peut-être déjà morte avant d’être accouchée. 
Le SPD est divisé. Ses 450 000 militants pourraient bien dire non à un accord qui serait le troisième avec le parti d’Angela Merkel, et dont à chaque fois ils ressortent encore plus affaiblis ! 20 % des voix pour le parti de Willy Brandt et Helmut Schmidt: On se pince. 
Mais c’est à peine mieux du côté de Merkel, qui certes a gagné les élections, mais en une victoire à la Pyrrhus. La chancelière a imposé une partie de ses choix, notamment en ce qui concerne l’accueil massif de migrants, à son parti et ses alliés. Et elle l’a payé par une fuite d’une partie de son électorat vers l’extrême-droite. Sans doute était-ce le mandat de trop, son quatrième, mais Angela a tellement écrasé la vie politique allemande, et celle de son parti, qu’on ne lui voit pas de successeuse(eur).
Tout cela est très embêtant. Pour l’Allemagne, bien sûr. Même si elle continue de tourner. Et de très bien tourner, avec des excédents commerciaux records, pas d’endettement, pas de chômage, et enfin, une remontée des salaires et des investissements. S’il n’y a pas de gouvernement à Berlin, il y en a 16 qui continuent de fonctionner, c’est l’avantage de l’organisation très décentralisée en Länder.
Mais c’est sur le plan européen que cela commence à être inquiétant et notamment pour nous. Pas d’avancées européennes sans les allemands. Adieu les rêves européens d’Emmanuel Macron sur des sujets comme l’harmonisation des fiscalités, la gestion de l’euro, le financement des dépenses des opérations militaires extérieures, le renforcement d’une politique d’immigration commune, la France ne peut rien toute seule.
On l’a vu d’ailleurs au moment des négociations sur le glyphosate. Alors qu’Angela Merkel était proche de la position française, et avait demandé que l’Allemagne s’abstienne, son ministre de l’agriculture, sans prévenir personne, a voté en faveur du renouvellement pour 5 ans de cet herbicide produit notamment par l’industrie chimique … allemande.
Si les taux d’intérêts commencent à remonter, si les nuages s’accumulent sur l’économie mondiale, nous nous trouverons alors fort dépourvus sans notre amie la fourmi allemande, lorsque la bise sera venue.

« Older posts

© 2025 BLOGODO

Theme by Anders NorenUp ↑