Le blog de Pierre M. Thivolet, journaliste

Catégorie : politique (Page 4 of 4)

Italie, Polynésie : La vie commence à 80 ans !

Gaston Flosse , 82 ans, toutes ses dents, qui est en train peut-être de conduire son parti, le Tahoeraa, de nouveau à la tête de la Polynésie française ; Giorgio Napolitano, 87 ans, réélu Président de la République italienne alors qu’il aurait préféré prendre une retraite bien méritée.  Mettons de côté les différences de parcours, d’institutions, de géographie, il y a des points communs ou en tout cas des leçons communes.
Alors que nous continuons à avoir des difficultés à sortir d’un sytème de retraites mise en place à une époque où à 60 ans, nous n’avions souvent qu’à peine 5 à 10 ans d’espérance de vie, le grand âge semble avoir des vertus aux yeux d’électeurs qui ne sont pas plus aveugles que nous. Et notamment la redécouverte dans un monde souvent dominé par le jeunisme, des vertus de l’expérience: Entre un chirurgien qui a 300 opérations à son actif, et un autre doué et talentueux mais qui n’en a que 10, que préférons-nous ? Le premier, bien sûr!
Et puis, beaucoup peuvent se dire: « Ce n’est pas à 80 ans qu’on devient dictateur». Gaston Flosse, par exemple, qui semble aujourd’hui en passe de revenir au pouvoir, ne sera pas le même Président tout puissant qu’il avait pu être il y a 20 ans. Sa volonté de pouvoir, éventuellement de revanche, le fait que son élection le mettra peut-être à l’abri de nouvelles condamnations par la justice, tout cela qui est sans doute vrai, ne peut masquer une autre ambition : Celle d’entrer dans l’histoire par le haut, en tentant de sortir son pays de l’impasse. Depuis 10 ans, 10 Présidents et gouvernements se sont succédés, rendant la Polynésie ingouvernable alors qu’elle s’enfonce dans une crise économique et sociale sans précédent.
Mais, sa possible élection, comme celle par les grands électeurs italiens de Giorgio Napolitano, est aussi le symbole d’un échec. Celui des politiques, des partis traditionnels, de sociétés où le renouvellement des élites semble bloqué. La faute à qui ? Dans les deux cas, les classes politiques n’ont pas su se renouveler, n’ont pas pu faire émerger de nouveaux leaders crédibles et efficaces. Au royaume des aveugles, les borgnes sont rois.
Nous vivons une e-poque formidable

Et si après les « chocs », on essayait plus simplement le changement ?

Source:Videberg , Le Monde

Depuis près d’un an, nous vivons au rythme de « chocs » qu’on nous annonce à grand renfort de roulement de tambours médiatiques et qui se terminent en « pschitttt ». Une suggestion, comme ça, toute bête et toute naïve : Et si le gouvernement se contentait de travailler sur quelques réformes basiques. Une première liste ? Réforme de la justice, des retraites, de la protection sociale; Réforme de la fiscalité, du millefeuilles administratif; On peut continuer longtemps. Il y a fort affaire mais pourquoi attendre LA réforme fondamentale, définitive, qui à force d’être à l’étude, va rejoindre le cimetière déjà fort rempli des bonnes intentions qui restent lettre morte ?
Aujourd’hui nous sommes tous sous le choc de « l’affaire Cahuzac ». Cela rend-il vraiment plus impérieux qu’il y a un mois, la mise en place de mesures, de lois encadrant l’activité des élus, contrôlant leur honnêteté, empêchant les conflits d’intérêt ? Même si cette affaire n’avait pas éclaté, la « moralisation » aurait été tout autant nécessaire et elle devra continuer même après la loi la plus sophistiquée. C’est un combat et une vigilance qui ne peuvent cesser. Un peu comme pour les accidents de la route. Après les ceintures de sécurité obligatoires, puis les radars, le contrôle de l’alcoolémie, le nombre de morts sur les routes a été divisé par 3. Mais personne n’estime qu’il faut s’en contenter.
Le danger serait que la seule émotion soulevée par un fait, même grave, d’actualité détermine la politique du gouvernement. Aujourd’hui, la moralisation, demain la délinquance des jeunes, après-demain la canicule ? L’actualité qui nous tourmente tous au quotidien, celle de la crise, du chômage et de la déprime économique passe au second plan, en tout cas c’est l’impression que nous avons, et c’est pourtant là que se trouve le nerf de la guerre. N’est-il pas désespérant de nous entendre dire par le gouvernement qu’il est urgent d’attendre … 2014 pour espérer entrevoir, peut-être, enfin, ce n’est pas sûr, le début d’un commencement de lumière au bout du tunnel où nous avons l’impression de nous trouver. Tout cela est désespérant. Et le désespoir est mauvais conseiller.
Nous vivons une e-poque formidable.

6ème République ? Et pourquoi pas 7ème ou 8ème?

Et c’est reparti. Chaque fois que notre pays traverse des difficultés, chaque fois qu’un scandale, une affaire, une crise politique éclatent, il FAUT changer de constitution. Comme s’il existait une constitution et des institutions parfaites. Et derrière cette vieille lune, l’on retrouve à la fois d’honnêtes constitutionnalistes, de doux rêveurs, mais aussi des cyniques manipulateurs, qui dans le fond n’ont jamais accepté la Constitution de 1958, le geste Constitutionnel initié par le Général De Gaulle, ce que François Mitterrand avait appelé le coup d’état permanent, avant de se fondre avec délectation pendant 14 ans, dans les institutions.
Qu’il soit nécessaire de réformer, de faire évoluer la Constitution, certes. Et tous les pays démocratiques le font à leur sauce, avec leur culture et leur histoire. Mais où voyez vous que dés qu’il y a un problème, crac on change de régime ?
Aux Etats-Unis, c’est la même République depuis 1787… mais la Constitution  a évidemment beaucoup évolué avec les fameux « amendements », entre autres. Ils n’ont jamais connu de crises ? Allons donc, ne serait-ce que le Watergate, et la démission du Président Nixon qui lui aussi, les yeux dans les yeux, avait juré qu’il n’avait pas menti !!! Quant à la Grande-Bretagne, sa Consitution n’en est pas une, puisque il s’agit d’un ensemble d’usages constitutionnels, dont le plus ancien remonte à …1215… ce qui n’a pas, là non plus, empêché de nombreux scandales où tout se mêlait, pouvoir, corruption, sexe, espionnage…
Au lieu d’amuser la galerie avec une hypothétique 6ème République, nous ferions mieux de régler nos vrais problèmes : 
Améliorer encore la « moralisation » et le contrôle démocratique de la vie politique; Remettre à plat des réformes dont on mesure les conséquences néfastes, comme le passage au quinquennat qui pose un vrai problème de coordination entre Président, Premier ministre, Assemblée; Et surtout, surtout, quelle poltique économique ?
Alors que nous nous enfonçons dans la crise, l’impression de flottement, d‘hésitations de la part du gouvernement est catastrophique. Et c’est cela le vrai problème. Pas une xième Constitution ou une 6ème République.
Nous vivons une e-poque formidable

Affaire Cahuzac: Le syndrome Richard Nixon ?

Nixon: Je ne suis pas un escroc

Tout le monde se préparait pour le fameux choc de simplification, annoncée jeudi dernier par François Hollande. Ce devait être l’arme ultime de la boîte à outils gouvernementale. Et là caramba, encore raté ! On a bien eu un choc, mais le choc Cahuzac.
Même s’ils s’en trouvent qui disent « je le savais, je m’en doutais ». évidemment, nous sommes tous estomaqués. Et tout est en train d’être dit et écrit.
Evidemment l’on se souvient des grandes déclarations moralistes et donneuses de leçon de François Hollande, candidat qui avait tant impressionné les journalistes avec son anaphore « Moi président » : « Moi président de la République, il y aura un code de déontologie pour les ministres, qui ne pourraient pas rentrer dans un conflit d’intérêts». Alors ?
Alors, tout sauf « notre démocratie est malade ». Au contraire, elle fonctionne, et elle progresse et c’est tant mieux. Une telle affaire ne serait même pas sortie il y a 20 ou 30 ans.
Tout sauf la « démonstration de la complicité du monde politique et médiatique ». Aux Etats-Unis, qui vont loin dans ce genre d’exercice, cela a donné certes le Watergate, les mensonges de Nixon et sa démission, mais aussi des années d’audition et de procédures souvent sordides contre Clinton dans l’affaire Lewinsky.
Tout sauf les dérives populistes et démagos, les « tous pourris ». Mettre tout le monde dans le même sac. Par exemple Eric Woerth. Pour l’instant, rien n’a encore été trouvé et prouvé par la justice, c’est donc procéder par amalgame, nier la présomption d’innocence. Même si bien sûr, que l’ancien ministre du budget n’ait pas vu de problèmes dans le fait que sa femme exerce le métier de gestionnaire de fortunes, paraît incompréhensible, même si cela n’est pas répréhensible. Ce n’est pas sale, gérer des fortunes, il en faut et ça rapporte, et ce serait idiot de laisser ce travail à des anglo-saxons ou des luxembourgeois. La discussion suivante, imaginaire, paraît pourtant relever du simple bon sens: « Ecoute ma chérie, le temps où je suis ministre, il faudrait peut-être que tu prennes un congé sabbatique, que tu enseignes la finance ou la fiscalité à HEC ou ESCP » Ou bien au contraire : « Chéri, mon boulot de gestionnaire nous rapporte gros, donc, tant pis pour ton portefeuille de ministre, ou alors les anciens combattants ou l’économie numérique ». Apparemment nos hommes politiques n’en sont pas encore là. Il faudrait peut-être importer l’exemple américain de l’audition des ministres pressentis, devant une commission parlementaire.  
D’un mal, on peut faire un bien et de l’affaire Cahuzac, tirer les leçons pour améliorer nos institutions. Cela tomberait pile poil dans la fameuse loi sur la moralisation de la vie politique que François Hollande nous avait promis dans sa période anaphorique du « Moi président »… par référendum si nécessaire avait-il ajouté. Là c’est sûr il obtiendrait un «

Oui» franc et massif !

Nous vivons une e-poque formidable

Sarkozy mis en examen: Une bonne chose ?

L’ancien Président de la République a donc été mis en examen dans le cadre de l’affaire Bettencourt. Ce peut être in fine une bonne chose. Car de deux choses l’une :
Soit au bout de l’instruction, ou même d’un éventuel procès, le dossier se révélera insuffisant pour mettre en cause Nicolas Sarkozy, et alors, fin de l’histoire.
Soit l’ancien Président a effectivement profité de la milliardaire pour financer illégalement ses campagnes politiques et alors il est normal qu’il soit sanctionné.
Dans les deux cas, l’image de la Justice et celle du monde politique en sortiront grandies. Cela signifiera en effet que nul n’est au-dessus des lois et que la Justice travaille dans la plus grande indépendance.
Qui pourrait alors ne pas s’en réjouir ?
Il y a trop longtemps que le « microcosme », hommes politiques, journalistes, juges, sont mis dans le même sac dans l’esprit du grand public sur le thème « tous pourris » « tous copains et coquins » « Justice à deux vitesses » ; Des idées largement entretenues par les démagos de tous bords et dangereuses pour la démocratie. A terme, toutes ces procédures engagées à l’encontre de responsables de tous bords, démontreront que ce n’est pas vrai : Elles et eux aussi doivent rendre des comptes. Ils sont des justiciables comme les autres
Bien sûr, nous aurions pu rêver d’un monde idéal où tous nos élus et tous nos dirigeants auraient été des femmes et des hommes parfaits. Mais reconnaissons qu’en vingt ou trente ans d’immenses progrès ont été réalisés dans le sens d’une plus grande transparence démocratique.
Bien sûr se pose toujours la question du « Qui jugent les juges ? ». En théorie le Peuple, au nom duquel la justice est rendue, mais il n’existe pas chez nous d’élection de Procureurs, comme aux Etats-Unis. Est-ce si mal ?
Bien sûr, l’action politique ne doit pas non plus être paralysée par la multiplication des actions en justice. Mais on en est encore loin dans notre pays!
Il reste maintenant à la Justice à montrer qu’elle est, elle aussi, à la hauteur de cette exigence. On peut notamment s’inquiéter de la lenteur de procédures qui peuvent parfois s’étaler sur des années et des années. Mais là, on aborde le problème de la réforme de notre système judiciaire, le rôle du juge d’instruction, et les moyens financiers dont ils disposent.
Nous vivons une e-poque formidable

Cahuzac et Woerth : Même (in)justice(s) ?

Evidemment, si c’est vrai, ça la fout mal!

Jérôme Cahuzac est donc obligé de démissionner, un peu dans les mêmes circonstances (*) que, il y a trois ans, un autre ministre du Budget, Eric Woerth.
Décidément, ce portefeuille doit porter la poisse: A croire que s’attaquer aux portefeuilles, ceux des contribuables, lutter contre l’évasion fiscale jusqu’aux fins fonds des alpages helvètes, c’est s’exposer à de violents retours de flammes, avec suspicion(s) et rumeur(s). « Ce ne sont que des rumeurs, mais… » dit-on dans les rues de Villeneuve-sur-Lot, la ville dont Jérôme Cahuzac était le maire. Mais… quoi ? Blanchiement de fraude fiscale … Je ne sais pas si Jérôme Cahuzac a, ou a eu, des comptes en Suisse. Je dois même avouer ma naïveté: Vu de loin, comme ça, comme nous tous, vulgaires pékins, j’ai quelques difficultés à imaginer le ministre démissionnaire comme un richissime exilé fiscal. Et je ne connais pas  d’ «indics» comme ceux qui alimentent certains confrères journalistes. ( Pourtant, j’aimerais bien connaître des gorges profondes…).
La justice passera, comme l’on dit,.
Mais au fait, dans les affaires concernant Eric Woerth, on en est où ? Coupable, pas coupable ? Ressortait-il de chez les Bettancourt avec des enveloppes pleines de billets ? Et dans l’affaire de la vente de l’hippodrome de Compiègne, avait-il été coupable de prise illégale d’intérêts ? De trafic d’influence ? Jusqu’à présent, rien: Pas de fumée, ni blanche, ni noire. Et même, des décisions de justice qui concluent plutôt à l’absence de feu. Pourtant à l’époque, que d’insultes, de la part des amis politiques de Jérôme Cahuzac, contre le pauvre (?) Eric Woerth. Sa carrière ministérielle en fût stoppée comme l’est aujourd’hui celle de  Jérome Cahuzac. Est-ce juste? Injuste ? Et dans ce cas, qui réparera cette injustice ? «Pan sur le bec» écrivait le Canard Enchaîné, quand il se trompait. Et chez Mediapart, on écrit quoi ?
Pendant ce temps, le prochain budget n’est pas bouclé, nos déficits s’enfoncent, le chômage s’envole comme les promesses hasardeuses sur le «changement c’est maintenant», le «retour à la retraite à 60 ans», et «demain, on rasera gratis».
Nous vivons une e-poque formidable !

(*) Pour Woerth, ce fût après le Budget, le Travail, puis une « absence de reconduction » à l’occasion du remaniement ministériel de novembre 2010

Harry Potter et le redoublement scolaire


Abracadabra ou plutôt Aresto Momentum comme dirait Albus Dumbledore pour freiner la chute d’Harry Potter dans le célèbre match de quidditch sur le terrain de sports de Pudlar.
Dans le monde magique d’Harry Potter, ça marche. Mais dans la vraie vie ? Peut-on décréter d’un coup de baguette magique la fin du redoublement scolaire ? C’est un peu comme lorsque chaque année on se réjouit de l’augmentation du nombre de bacheliers, alors que dans le même temps on constate la baisse du niveau scolaire ou l’augmentation du nombre de collégiens ne maîtrisant pas les fondamentaux à leur entrée en sixième.
Pourquoi le redoublement serait-il en soit une mauvaise solution ? Tous les collégiens ou lycéens fonctionnent-ils sur le même rythme de développement, de maturité ? Finalement le «traumatisme» du redoublement est-il plus celui de l’élève qui redouble ou bien plutôt celui des parents ou des enseignants ? Il en va du redoublement comme de l’enseignement professionnel, qui continue à être dévalorisé d’une manière générale ( « si tu ne travailles pas plus, tu vas terminer en L.E.P » ), alors qu’en Allemagne (encore et toujours), les filières professionnelles, les systèmes d’alternance, d’apprentissage, sont une des explications de la qualité du niveau technique et technologique des entreprises.
Aresto Redoublum, grâce à la loi sur la refondation de l’école actuellement votée par l’Assemblée, d’un coup de baguette magique il n’y aura donc plus de redoublement, tout le monde au même niveau et sur le modèle de développement et d’épanouissement… On y croit !
Au fait, moi je connais des collégiens qui ne lisaient pas une ligne et qui en découvrant Harry Potter, ont dévoré les milliers de pages des premiers romans. Comme quoi la magie, ça marche.
Nous vivons une e-poque formidable !

Newer posts »

© 2025 BLOGODO

Theme by Anders NorenUp ↑