Le blog de Pierre M. Thivolet, journaliste

Catégorie : politique (Page 3 of 4)

Régions : Le mythe du nombre et de la taille !

Manuel Valls propose de réduire le nombre de régions de moitié. Et tous les commentateurs applaudissent, des commentateurs, qui pour la plupart sont dans leurs bureaux parisiens, et pour lesquels le grand reportage commence au périphérique.
C’est une vieille lune qui a l’apparence de la bonne idée et de la rationalité. Mais l’efficacité des régions est-elle vraiment une question de taille?  
Prenez les exemples de l’Espagne, de l’Allemagne, de l’Italie: Le Pays-Basque n’est pas très grand, ni la Galice. La Sarre, Hambourg, Brême, ou Berlin sont des micro “Länder”. Et d’ailleurs, il y a vingt ans, l’Etat de Berlin a refusé de fusionner avec le Brandebourg. En Italie existent des régions comme le Trentin Haut-Adige, le Val d’Aoste, la Vénétie, Trieste, créées pour des raisons historiques, culturelles, géographiques. Même petites en taille et en population , elles sont plus efficaces que des régions beaucoup plus grandes, comme la Sicile.
Redécouper les régions françaises, c’est prendre le risque de faire capoter la nécessaire simplification du “millefeuille” administratif, c’est perdre 40 ans de construction régionale, qui a mis en place des réseaux , des organisations régionales de transports, de gestions des lycées etc… C’est s’embarquer dans des débats sans fin. Comment regrouper Aquitaine et Midi-Pyrénées et avec quelle métropole: Toulouse ou Bordeaux ? Et faut-il fusionner Franche-Comté et Bourgogne ? Auvergne et Limousin ? Et Nantes ? Doit-elle retourner en Bretagne?  Mais quid des Pays de Loire ? 
La vraie simplification, ce sont l’émergence de métropoles et la disparition des départements. Avec par exemple, en 2015, la naissance de Lyon-métropole, deuxième métropole de France après la région parisienne. Le département du Rhône aura alors presque disparu. Et puis, il y a la question du Grand-Paris qui pose celle de l’ïle–de-France… Voilà de vrais changements en cours, qui vont apporter simplification et rationalité. Mais on comprend que Manuel Valls n’en ait pas parlé: Après les dernières élections, toutes ces futures métropoles risquent de tomber « à droite », y compris Lyon de Gérard Collomb, et Paris d’Anne Hidalgo. Gênant…
La vraie simplification, c’est d’ailleurs la suppression annoncée par le Premier Minsitre de cette fameuse clause de “compétence générale” pour les collectivités territoriales. Gênant également de rappeler que sa suppression avait été décidée sous Nicolas Sarkozy mais rétablie par … le précédent gouvernement: Nous avons donc perdu deux ans, au moins!
Dans le même temps, en Italie, en moins d’un mois, Matteo Renzi vient d’annoncer la disparition des 110 provinces, l’équivalent des départements. Cela lui a pris un mois, et c’est prévu pour le 1 janvier 2015.  L’Italie vient aussi d’annoncer su’elle tiendrait ses engagements en matière de réduction du déficit budgétaire, tout en annonçant de substantielles baisses d’impôts.
Alors, d’accord avec Manuel Valls : Fiers d’être français, mais pourquoi ce qui est possible au-delà des Alpes, doit attendre chez nous 2017, 2021 ou 2025 ?

Manuel Valls : Le Tony Blair français, avec quelques différences…!

Manuel Valls a beaucoup d’un Tony Blair. Et parions qu’il va très vite aussi bien réussir que son prédécesseur (modèle ?) britannique. L’impression de punch, de dynamisme, c’est ce que nous attendions tous. Finis  les grandes déclarations, les comités d’experts, les rapports sur ce qu’il faudrait faire. L’heure est à l’action.
Valls va réussir, parce qu’il n’y a pas d’autres possibilités. Il va réussir, pas seulement devant l’Assemblée. Ca, c’est une formalité, et il n’y a que les commentateurs pour créer un faux suspens autour de «  Obtiendra-t-il la confiance ? ».  Evidemment ! Pas fous les députés socialistes ou verts pour prendre le risque d’une dissolution, de nouvelles élections.
Parions aussi que Valls sera populaire, qu’il aura la confiance des sondages, surtout comparé au Premier Ministre sortant, ce qui, il est vrai, n’est pas difficile.
Et puis Valls n’a pas fait l’ENA, et ça, consciemment ou inconsciemment, c’est un bon point pour lui. Cela nous donne l’impression qu’il sera moins technocrate et plus homme de terrain. Moins microcosme et plus « Jean-Jacques Bourdin » (MDR)! Même ses origines jouent en sa faveur: Espagnol, catalan, c’est fun, branché, ça sent la playa et les ramblas, alors que les références prof d’allemand de Jean-Marc Ayrault faisaient un peu tristounet … Remarquons d’ailleurs que l’on insiste moins sur ses origines suisses. Lugano, ça fait plutôt paradis fiscal et comptes bancaires anonymes…
Un Tony Blair français donc, mais avec quelques différences, des différences notables.
Il ne succède pas à onze ans de Margaret Thatcher. Si Tony Blair a réussi, n’est-ce pas parce que avant lui, la dame de fer avait fait le ménage ? Personne ne souhaite à la France que les réformes indispensables ne soient menées avec la dureté qui avait été celle du Thatchérisme. Mais la droite au pouvoir, Sarkozy, Fillon, n’ont pas fait les réformes, ils les ont à peine esquissées. Résultat : Contrairement à Tony Blair, Manuel Valls va devoir sabrer dans les dépenses, et les dépenses sociales, et ce sera sans doute douloureux.
Et puis, contrairement à Tony Blair, Manuel Valls n’est pas soutenu par un parti socialiste qu’il aurait rénové à son image. Il avait bien essayé, il y trois ans, avec les primaires socialistes, mais n’avait entraîné que 6 % des militants. Comment pourra-t-il réformer à la fois la France et le parti ?
Enfin, le Président n’est pas la reine Elisabeth: Il gouverne. Et même si François Hollande  a tout intérêt, comme nous tous, à ce que Manuel Valls réussisse, pas trop quand même… Car 2017, c’est demain. Et l’on risque de voir très vite deux ambitions présidentielles entrer en concurrence.

Nous vivons une e-poque formidable.

Valls : Protégez-moi de mes amis, je m’occupe de mes ennemis !

« Socialiste, républicain, et patriote » : Il a beau le dire et le répéter jusque sur le perron de Matignon au moment de sa prise de fonction, Manuel Valls est accusé de tous les maux par ses propres amis, ses propres alliés, ou du moins celles et ceux qui devraient être ses amis et alliés.
Toutes et tous prétextent le fameux « message » des électeurs pour attaquer a priori le nouveau premier ministre. Mais apparemment les voix des électeurs sont impénétrables. Et personne ne semble entendre la même chose.
Prenez la socialiste Marie-Noëlle Lienemann : Sénateur de Paris …Elle, elle aurait entendu que les électeurs ne voulaient pas du fameux pacte de responsabilité, ni réduire les charges sur les entreprises. Et elle assassine son camarade : « On prend l’homme le plus à droite pour répondre au peuple de gauche ». Prenez encore Cécile Duflot, elle aussi a entendu les électeurs : « Cécile, Cécile ! démantèle les centrales nucléaires, now, je le veux ! » .
Duflot ? Lienemann ? Mais quel est leur bilan ? C’est marrant, mais toutes les deux ont été ministre du Logement, et même si c’est moins « sexy » que l’Intérieur ou la Justice, c’est quand même une de nos grandes catatstrophes nationales : La pénurie de logement. La situation est aujourd’hui pire que du temps de l’abbé Pierre , hiver 1954 ! Jamais, on aura mis aussi peu de logements en chantier, alors que, peuple de gauche ou pas, il faudrait tout faire pour que le BTP redémarre. Ce sont à la fois des logements bien sûr, mais aussi des emplois, tout de suite, et des emplois non délocalisables.
Chef de chantier(s) voilà ce que devra être Manuel Valls. Et a-t-il vraiment le choix des politiques à mener ? Il faudra qu’il fasse ce que tous les autres pays européens ont fait ou font. Il est faux et aveugle d’en rester aux « indignés » d’il y a deux ans, qui annonçaient l’effondrement du capitalisme. N’en déplaise à Mathieu Pigasse, banquier de « gauche », , qui dans son “Éloge de l’anormalité” critique les politiques d’austérité menées en Europe depuis la crise financière de 2008. Ce directeur général de la banque d’affaires Lazard préconise une politique de relance comme en Italie. Mais il oublie de rappeler que l’Italie comme l’Espagne, le Portugal, l’Irlande, et auparavant , l’Allemagne, les pays nordiques, le Canada, a déjà réduit son déficit budgétaire. Quant aux marges des entreprises, elles sont souvent le double de celles des entreprises françaises . Partout le redémarrage est là, alors que nous, nous continuons à couler.
Pour une fois, arrêtons notre arrogance bien française et vite ! faisons donc les réformes que les autres ont fait. Il ne s’agit ni de diktat de Bruxelles, ni de copier Merkel, mais de renvoyer ceux qui prétendent parler au nom du « peuple de gauche » , à leurs vieilles lunes idéologiques, qui ne sont en fait que conservatisme et immobilité.
Espérons qu’un premier Ministre d’origine espagnole aura cette « vista *» là.
Nous vivons une e-poque formidable…
*(Esto es una broma)

“Et pourtant ne sombre pas” : Delanoë, seul recours pour François Hollande ?

« Fluctuat nec mergitur » Qui vogue mais ne sombre pas : La devise de la ville de Paris va s’imposer au remaniement gouvernemental annoncé. Parce que la défaite des socialistes aux municipales est un tsunami. Et que dans la tempête, il va falloir un sacré capitaine.
Sans jeu de mots, François Hollande aura-t-il une autre solution que Bertrand Delanoë ? 
L’ancien maire de Paris peut se prévaloir d’avoir su gagner la capitale sur la droite, en 2001, et de l’avoir transmise à sa successeur désignée. Il jouit d’une certaine popularité, surtout parmi les bourgeois «bohêmes», fonctionnaires, enseignants qui sont aujourd’hui l’électorat type du PS. Il ne fait pas peur aux plus modestes, qui, eux de toute façon, sont de moins en moins nombreux à voter dans les centres villes comme Paris puisqu’ils n’ont plus les moyens d’y habiter. Il a un petit côté “vert”, avec Paris-Plage ou Vélib’. Tout en ayant gouverné avec les alliés des socialistes, on dit qu’il est autoritaire: Ce qui apparaît aujourd’hui comme un atout alors qu’il est reproché à Jean-Marc Ayrault, mollesse et manque d’autorité. Contrairement à Manuel Valls, il ne heurte pas la gauche du PS et ne ferait fuir ni Cécile Dufflot ni Christiane Taubira. Et puis contrairement à Valls, il n’est pas soupçonné d’arrières-pensées présidentielles pour 2017.
Les paris sont ouverts, mais parions que l’ancien maire de Paris a de bonnes chances de se retrouver à Matignon.
Sauf si… S’il refuse ! Car franchement qu’est-ce que pourra faire  le prochain gouvernement ? Il n’y aura que du sang et des larmes, puisque depuis deux ans le gouvernement n’a pas été capable de mener les réformes indispensables. On ne sait toujours rien des 50 milliards – au moins – d’économies qui vont faire très, très mal, alors que la courbe du chômage ne s’est pas inversée, et que le déficit budgétaire est bien au-dessus de ce qui avait été promis aux autres européens, qui, eux, ont fait de sacrés efforts depuis deux ans. Pour les prochaines élections européennes, ce sera d’ailleurs un boulevard de démagogie pour les anti-européens monomaniaques qui accuseront les diktats de Bruxelles, alors que ce sont les réalités économiques qui nous les imposent. 
Et puis il y aura le troisième tour de ces élections municipales, les métropoles : Puisque ce qui est programmé, c’est la fin de communes héritées du 19 ème siècle. A Lyon, Marseille, Lille, Strasbourg, Nantes, vont naître des «métropoles» qui toutes, ont de grandes chances de ne pas être dirigées par les maires socialistes des centres villes.
Y compris à Paris, où l’élection d’Anne Hidalgo risque de n’être qu’une victoire à la Pyrrhus : La ceinture rouge de Paris étant devenue une ceinture bleue, ce serait une nouvelle giffle que le Grand Paris échappe au maire de Paris.
Delanoë aura-t-il suffisamment d‘abnégation pour vouloir affronter tous ces lendemains qui déchantent ?
Nous vivons une e-poque formidable…

«Nous avons entendu le message des électeurs»: Ca veut dire quoi ?

 Ils n’ont que ça à la bouche, tous bords politiques confondus :« Nous avons entendu le message des électeurs ». Mais qu’est-ce que ça veut dire ?
Car que disent-ils les électeurs ? Tous la même chose ?  Quel est le message commun à entendre parmi ces 85 % de français qui ont donné une gifle au gouvernement ?
Entre ceux qui veulent « donner une leçon » aux élites parisiennes, au « microcosme », « tous pourris, copains et coquins », » l’UMPS », quoi !
Et puis ceux qui attendaient de la victoire de la gauche, de l’élection de François Hollande, des « lendemains qui chantent »: Je me souviens de réactions, ici même, de certains amis PS, qui m’annonçaient , rageurs, après la réforme Fillon sur les retraites : « Quand nous reviendrons au pouvoir, on annulera tout ça, et on reviendra à la retraite à 60 ans ». Les mêmes qui avaient cru aux enlevées lyriques du discours du Bourget du candidat Hollande : « La finance , voilà mon ennemi ».
Il y a ceux qui s’étaient extasiés devant la formule de style «  Moi, Président », une anaphore qui avait fait pousser des cris d’admiration à tous les bénis-oui-oui socialistes, alors qu’il s’agissait d’une lourde répétition d’une formule qui, a posteriori, apparaît comme un peu égomaniaque et tout à fait ridicule.
Il y a ceux qui de toute façon voit du communiste avec couteaux entre les dents derrière chaque pensées ou réflexions légèrement humanistes.
Il y a ceux qui en bavent parce qu’ils bossent comme des malades, beaucoup plus que 35 heures par semaine, et qui se demandent avec effroi, comment ils vont payer l’URSSAF, les impôts qui augmentent, les charges qui s’alourdissent. Il y a ceux qui en dépit de tous les effets d’affichage constatent que décidément les banques ont surtout le pouvoir de leur dire non.
Et puis bien sûr, il y a les « y’a qu’à ». « Y’a qu’à fermer les frontières ». « Y’a qu’à sortir de l’euro »« y’à qu’à interdire les licenciements » » y’à qu’à prendre aux riches » »y’à qu’à expulser les immigrés » .
Tout en vrac, un gigantesque ras-le-bol. Pas un message, mais des centaines de messages, différents, contradictoires qui rendent la formule « Nous avons entendu le message des électeurs » totalement creuse. Et le changement de gouvernement annoncé, n’y changera rien, et ne sera qu’un feu de paille de communication.
Ce n’est pas UN message qui ressort des élections, mais des appels au secours, qui expriment un profond désespoir. 
Et le plus grave n’est pas cette gifle électorale. Ce sont ces milliers, ces dizaines de milliers de jeunes français qui votent avec leurs pieds, et partent vivre à Londres, à Montréal, à Los Angeles, au Brésil…

Nous vivons une e-poque formidable !

Christiane Taubira : Rayi chien mè di so dan blan !

« On peut haïr un chien tout en reconnaissant qu’il a les dents blanches« ! C’est ce que dit un  “dolo”, un proverbe en créole guyanais. C’est ce que devraient méditer toutes/s celles/ceux qui tombent à bras raccourcis sur Christiane Taubira affirmant que ses couacs de communication seraient dû à une erreur de casting (1), à un manque de compétence…
Incompétente Christiane Taubira ? C’est une universitaire plus brillante en tout cas que beaucoup de ses prédécesseurs au même portefeuille de la Justice. Docteur en économie de l’Université Panthéon-Sorbonne, son directeur de thèse, le professeur Jacques Austruy, qui était tout sauf un idéologue marxiste, disait d’elle «  Elle est l’une des étudiantes les plus brillantes que j’ai connues ».
On lui reproche aussi d’avoir été indépendantiste. Mais cela devrait alors discréditer la quasi-totalité des élus d’Outre-Mer, dont beaucoup sont passés dans leurs jeunes années par la case indépendantiste. Un peu comme Lionel Jospin était passé par celle de l’extrême gauche marxiste lambertiste. Et puis est-ce si stupide que cela quand on a vingt ans en Guyane, en Guadeloupe ou en Martinique de se poser la question de l’avenir et du statut de son pays ? Département français, certes, mais quand même département très particulier, ( certains disent : »Français à part entière mais entièrement à part ») quand on est comme la Guyane un bout d’Amazonie, voisin du Brésil, à 7000 kilomètres de Paris, quand on constate qu’il n’existe aucune vraie perspective de développement économique hors de la situation d’assistanat et de dépendance à l’égard de la métropole. Avoir envisagé l’indépendance comme perspective de développement de la Guyane n’est peut-être pas réaliste, mais en tout cas ce n’est pas infamant ! Et puis c’est oublier que Christiane Taubira s’est surtout distinguée dans la politique outre-mer en s’attaquant au nom de la morale en politique, aux partis « de gauche » aux commandes  des principales villes et collectivités . PSG guyanais, PPM martiniquais, PCG guadeloupéen : Derrière leurs appellations de « socialistes », « progressistes » ou « communistes » , ces partis manient surtout le  « clientélisme », distribuant emplois publics et accès aux logements. En défiant ainsi les potentats locaux, tout en étant « de gauche », Christiane Taubira s’est attirée la haine durable du Parti Socialiste Guyanais, pourtant allié au PS français. Ce qui lui pose d’ailleurs un problème pour un éventuel avenir politique en Guyane: Avec qui faire alliance si elle veut garder son âme ?
Alors, critiquer Christiane Taubira, critiquer le bilan quasi nul de la politique du gouvernement en matière de Justice(2), oui, ! Mais avec de vrais arguments et non pas un procès en incompétence .
Nous vivons une e-poque formidable !
(2) Christiane Taubira : un bilan décevant après deux ans à la Justice. Blog Le Monde

Taubira : pourquoi tant de haine ?

Franchement, que reproche-t-on à Christiane Taubira ? D’avoir fait une faute de communication ? De manquer d’expérience ? D’avoir « menti » à la France ? S’il n’était pas question de la gestion de notre pays, il y aurait de quoi hurler de rire ! Car, comparée à la plupart de ses collègues au gouvernement, Christiane Taubira, c’est une Einstein !
Faut-il vous faire la liste des « ravis » qui ont occupé des fonctions ministérielles dans les quarante dernières années, gauche comme droite confondues ?Et le Président Hollande avec sa blague sur l’Algérie ou bien encore dans l’affaire Léonarda : On ne peut pas dire que ses trente années d’expérience politique lui aient vraiment servi ! Et Jacques Chirac décidant de dissoudre l’Assemblée nationale, lui le fin politique… quelle bourde !
« Démission » : C’est la grande expression aujourd’hui, dés qu’il y a une boulette. Et aujourd’hui c’est « Haro sur Taubira ». Taubira ? Pourquoi elle plus qu’un/une autre ? Et pourquoi pas Sapin qui nous avait enfumé avec sa courbe du chômage ; ou Duflot après les violences lamentables en marge des manifs de Nantes ? Ou Moscovici qui avait bien dû savoir pour Cahuzac . À ce compte là, il ne resterait plus grand monde au gouvernement. Ni dans l’opposition ! 
Pourquoi donc ce « Taubira démission » trouve-t-il un tel écho ? Pourquoi au fond tant de haine à son égard ? Il y a une explication que beaucoup repousseront avec dédain parce qu’elle n’est pas à notre honneur.
Taubira est guyanaise ( et noire…) et l’on a découvert, à la faveur des débats sur le mariage pour tous ( qui d’ailleurs n’était pas « sa » loi, mais celle du gouvernement ) son intelligence, sa grande culture, son art de manier la langue française à la mode des plus grands orateurs de la III ème République. Si elle s’était comportée en « doudou » folklorique, ou en ministre anecdotique comme Rachida Dati, finalement tout le monde aurait trouvé cela normal. Mais  manque de pot, Taubira est une vraie femme politique, plus intelligente, compétente et travailleuse que la plupart de ses collègues politiques. Elle est victime du même traitement qu’il y 12 ans, lorsque candidate aux présidentielles pour le parti radical, elle avait été accusée par les socialistes d’avoir fait perdre Lionel Jospin. Alors que Jean-Pïerre Chevènement, lui aussi candidat, avait été épargné par les critiques, alors qu’il avait obtenu deux fois plus de voix ! On aurait pu d’ailleurs saluer le fait que Christiane Taubira était ainsi le premier candidat noir à une élection présidentielle ( bien avant un Obama aux Etats-Unis)
Où sont-ils aujourd’hui tous ces bobos cultureux  qui, il y a quelques mois, se réunissaient dans un pince-fesses bien pensant au Théatre du Rond-Point pour dénoncer le racisme qui menaçait notre République ? Comme disait à peu près l’humoriste Djamel « représenter Taubira en guenon, c’était tellement con, qu’il valait mieux ne pas faire de la pub pour des personnes ou des journaux qui publiaient de telles caricatures ».
Alors qu’aujourd’hui, il est là, le vrai racisme, les préjugés qui sont au fond de nous, et de notre société. Les noirs ne sont à leur place que lorsqu’ils dansent le zouk, ou qu’il sont ministres de l’Outre-Mer ! Quand aux arabes ? Aux anciens combattants  ou aux banlieues !
Il y aurait, il y a des tas de choses à critiquer au ministère de la Justice, notamment le fait qu’on cherche justement qu’elle est la politique du gouvernement en matière de justice, alors qu’il faudrait résoudre le problème de la surpopulation dans les prisons, réformer la détention préventive, trop longue, repenser le système de l’instruction. L’affaire d’Outrau, il y a 7 ans déjà, en avait pointé les graves lacunes etc, etc… oui, là il y aurait matière à critiquer à Christiane Taubira. Mais pas comme nous le faisons hypocritement aujourd’hui.

Nous vivons une e-poque formidable !

NKM a-t-elle le même dir’com que François Hollande ?

J’aime bien Nathalie Kosciusko-Morizet ( Problème : j’aime bien aussi Anne Hidalgo) , mais là je dois dire que sa campagne ressemble un peu, beaucoup à la com’ de François Hollande.
On se dit chaque semaine, que vont-ils encore inventer ? Préparent-ils des « cas » d’école pour permettre l’enseignement des grands principes de la communication par la négative : Voilà tout ce qu’il ne faut pas faire.
Bien sûr, il y a des différences.
NKM a des jambes que Hollande n’a pas – Non, je plaisante ! – En tout cas, le Président donne l’impression de mettre son point d’honneur quand il voit par terre une peau de banane à sauter dessus à pieds joints. Comme dans l’affaire Leonarda (au fait, son expulsion devait être le début d’une nouvelle révolution lycéenne… Il en est où le mouvement de soutien à Léonarda ?), avec la phrase de fin d’allocution présidentielle : « Léonarda, si tu m’écoutes, tu peux revenir du Kosovo, mais sans tes parents ». Là , croyant halluciner, nous étions beaucoup à nous être pincés tellement forts que nous en avons encore des marques. Ou bien, le fameux sens de l’humour du Président utilisé à propos de l’Algérie, tellement drôle que nous avons risqué l’incident diplomatique. Il y encore la fameuse promesse sur l‘inversion de la courbe du chômage. Personne ne le lui avait demandé, mais si, le Président a donné l’impression de se prendre pour un Uri Geller, vous savez ce magicien qui faisait croire qu’il tordait cuillères et couteaux par la seule force de sa pensée : « Inverse-toi, je le veux ». Et puis il y a ces escapades nocturnes habillé en Daft Punk. Sauf que pour un Président qui n’est pas candidat aux Grammy awards

, ça ne le fait pas.

C’est comme NKM. Ok, en matière de peaux de bananes, son camp s’en charge. A croire que c’est Delanoë qui verse des pots de vin pour que la droite se déchire. Mais le coup de l’odeur du métro aussi agréable que “L’Heure bleue” ou “Vol de nuit” de Guerlain. Là déjà, ça démarrait fort. Ensuite la pause cigarette avec des SDF, on a cru un moment qu’elle avait accepté de poser pour une campagne anti-tabac pas pour la Mairie de Paris. Et là enfin, sa dernière proposition de piétonniser le centre de Paris, on se dit que décidément ce sont les conseillers com’ de l’Elysée qui lui ont soufflé la bonne idée pour gâcher toute chance de gagner les Municipales à Paris
Il y en aurait pourtant des choses à dires sur la gestion de l’actuelle équipe municipale, et de la région parisienne, où les conditions de vie, de transports, de travail sont de plus en plus difficiles à l’exception d’un centre « boboisé », où dans des appartements hors de prix avec poutr’app on disserte sur les inégalités sociales et sur l’intégration.
Gageons que le #débatParis confirmera cette chronique de la victoire annoncée de « mon Anne, mon Hidalgo » (cf. Canteloup sur #Europe1)

Nous vivons une e-poque formidable !

L’aversion de la courbe du chômage.

source: blog 97plus
Donc, la courbe du chômage s’est inversée. Mais pas le nombre de chômeurs classe A, qui lui a augmenté. La classe A pour le chômage cela n’a rien à voir avec Mercedes, ça veut dire les chômeurs encore plus dans la merde que les B ou C. Alors, baisse ? Pas baisse ? Comprenne qui pourra…
A croire que nos « élites » nous prennent pour des cons. Mais stop, prière de ne pas critiquer. Sinon, ouh! les vilains ! Vous êtes « anti-France » , ou bien encore  vous faîtes du « Hollande bashing» . Car tout va bien mais les français ne s’en rendent pas compte parce que « TOUTE la presse est contre nous ». Quand un gouvernement commence à rendre la presse responsable de tous ses maux, ça commence à sentir mauvais.  De toute façon, face aux sceptiques, il y a l’autisme des soutiens inconditionnels du Président de la République. Comme ce sémillant directeur de théatre parisien – subventionné – qui répète à envie : « malgré tout, je préfère vivre sous Hollande que sous Sarkozy ». C’est vrai que lui, Pôle emploi, il connaît – tu parles ! – comme d’ailleurs tous ces technocrates, tous ces experts qui glosent à longueur d’émissions de « décryptage ». Ce qui les sépare de nous tous, c’est qu’ils causent de choses qu’ils ne vivront jamais, bien à l’abri de leurs CDI, de leur sécurité de l’emploi, de leurs retraites assurées, de leurs appart’ bobos avec poutre apparentes.
« Cela va mieux ». « Nous avons raison ». « Il faut y croire ». « Si l’on y croit, c’est déjà la moitié du travail qui est fait ». Or là, il y a les faits et ils sont têtus et ils nous disent que la rentabilité des entreprises françaises est la plus faible de la zone euro; Que les charges sociales pesant sur les entreprises et le travail y sont les plus élevées. Et que notre croissance, cocorico ! est de … 0,1 %. Nous avons évité la récession ! Tu parles : 0,1 %, c’est la grosseur du trait, la marge d’erreur. Quand les autres en sont, à près de 2% prévus en Grande-Bretagne, ou 4 % aux Etats-Unis. 2014, année de la croissance partout . Sauf ?  Sauf chez nous : Cherchez l’erreur.
Comment dans ces conditions pourrait-il y avoir un miracle sur le “front” de l’emploi ? Pourtant, le gouvernement continue la méthode non pas Hollande ou Moscovici ou Sapin, mais la méthode Coué. Qui relève de l’incantation, de la pensée magique, qui ( comme l’on sait depuis Levy-Bruhl et Freud ) est une forme résiduelle de mentalité primitive: « Chômage, baisse ! Je le veux!».
Pour les millions de chômeurs, cette pseudo inversion de la courbe du chômage risque surtout de créer une aversion,  une aversion à l’égard du microcosme politique. A l’égard de nos élites brillantes mais coupées des réalités.
Nous vivons une e-poque formidable.

Elections à Villeneuve-sur-Lot : Jouer à se faire peur!

Dimanche les électeurs de Villeneuve-sur-Lot doivent choisir entre un candidat UMP et un candidat FN. Et tous les médias organisent des « spéciales » avec des titres accrocheurs du style : « Le Front National va-t-il gagner un troisième siège de député ? »
C’est une mauvaise question, jouant avec le spectre d’une extrême-droite arrivant au pouvoir. Or, le mauvais score des socialistes au premier tour doit évidemment beaucoup au choc Cahuzac. Difficile de remonter la pente en quelques semaines après l’explosion en plein vol de la personnalité qui dominait autant la vie politique locale.
Non, j’en fais le pari, le FN ne gagnera pas et le candidat UMP sera élu. ..
Bien sûr, il est consternant que le vote FN continue à être aussi important, non seulement à Villeneuve-sur-Lot mais aussi partout en France. Mais il ne sert à rien de croire que la bonne stratégie est de dire, selon la – mauvaise – formule attribuée à Laurent Fabius, que « le Front National pose parfois de bonnes questions, mais y apportent de mauvaises réponses ».
Les réponses du FN sont mauvaises, souvent même surréalistes ( Et l’on sort de l’Euro, et l’on construit de nouvelles lignes Maginot le long de nos frontières etc…), mais les questions qu’il pose, le sont tout autant. Prenez l’exemple de l’immigration, qui dans le fatras idéologique du FN serait la source de tous nos maux ; responsable du chômage, avec des équations comme « 4 millions d’immigrés égalent 4 millions de chômeurs », ou encore « les immigrés profitent de notre système social notamment avec leurs familles nombreuses qui pèsent sur nos comptes sociaux ». C’est tout l’inverse : Les immigrés paient plus en cotisations ou impôts qu’ils ne coûtent. Heureusement qu’ils sont là pour payer la retraite des Le Pen !
Et puis, tant pis si aux premiers tours 20 ou 25 % des électeurs votent pour l’extrême-droite. Le vote pour le Front National est un vote perdu, qui ne fera pas bouger notre société. Car fort heureusement nos institutions, notre système électoral, empêchent qu’il accède au pouvoir. Voter utile, c’est voter pour des partis qui reconnaissent nos valeurs communes républicaines, et qui sont les seuls à pouvoir un jour gouverner réellement. Bien sûr, nos femmes et hommes politiques nous donnent souvent l’impression d’être une bande de bras cassés, certains sont corrompus, d’autres cramponnés à leurs avantages. Ils manquent de visions d’avenir, de charisme. Tout cela est vrai, triste, désespérant, mais comme le disait Churchill «La démocratie est un mauvais système, mais c’est le mojns mauvais des systèmes ». On ne discute pas avec les ennemis de la démocratie, ni avec leurs électeurs. Il faut leur répéter encore et toujours : Tant que vous votez pour l’extrême-droite, vous votez cul-de-sac. Revenez dans le giron des partis républicains, et là nous pourrons discuter…
Nous vivons une e-poque formidable !

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