Le blog de Pierre M. Thivolet, journaliste

Catégorie : Primaires

Elections : Enfin !

Manifs au Venezuela: mieux vaut trop voter que pas assez
Ça y est, on y est: On va enfin pouvoir voter. Et on va enfin savoir :
Les instituts de sondages sont-ils tous à la solde de Macron ? Les électeurs cachés de Fillon vont-ils faire leur coming-out ? Le Pen a-t-elle des réserves d’électeurs honteux d’avouer leur vote FN ? Mélenchon va-t-il continuer sa chevauchée fantastique ? Que restera-t-il du Parti socialiste ? Etc, etc…
C’est la fin d’un suspens qui nous aura plus épuisés qu’un binge watching de toutes les saisons de House of cards, West Wing plus Game of Thrones.
Saoulés, nous l’avons été par les medias en continu, qui moulinent en direct live même quand il n’y a qu’un seul grain à moudre dans la cafetière. Saoulés nous le sommes encore par ces nouveaux medias, les réseaux sociaux, diffusant sans filtre toutes ces rumeurs, ces fake news, cette haine souvent.
Avant, nous partagions nos médisances au café du coin, entre voisins, en famille, bref en petits comités. Les corbeaux devaient écrire et poster leurs lettres anonymes. Tout cela prenait du temps. Maintenant un petit clic, et on fait un grand crac: Le battement de l’aile d’un papillon sur Google actualités peut faire s’écrouler une réputation.
Et puis avec les primaires, on a l’impression que cette campagne dure depuis des mois. Et de fait, elle dure depuis des mois. Quand on pense que certains voudraient nous consulter en permanence par référendum, est-ce vraiment une bonne idée ? Avec les deux tours des présidentielles, des législatives, et même les primaires, nous aurons voté 4, voire 6 ou même 8 fois.
Crevant. Hâte de savoir ce que sera la suite. 
Mais ne râlons pas trop. Quand on pense qu’au Venezuela – un exemple pris au hasard ( !) – les manifestations réclamant le retour à la démocratie et le départ du Président dictateur ont encore fait une dizaine de morts, on se dit que mieux vaut trop voter que pas assez.

Nous vivons une e-poque formidable !

Comment perdre une élection gagnée d’avance ?

Les élections ? Tant qu’un match n’est pas terminé, tout semble possible…

 

Les élections c’est comme en sport. Tant que le coup de sifflet final n’a pas retenti, tout peut se produire. Comme en foot, les stats d’avant match ne veulent rien dire. Ainsi PSG – Monaco, sur le papier, c’était le PSG… Et puis, non : 1-1 , qui sonne comme une défaite !
Il y a deux mois, Alain Juppé était élu Président de la République. Et puis, non.
Il y a un mois, le PS n’existait plus. Et puis non. Depuis hier soir et plus de 2 millions de votants aux primaires, le PS est toujours là et vire même à gauche. Sur les terres d’un Mélenchon, qui 3ème homme il y a encore quelques jours, repasse en 4 ème, 5 ème position.
Il y a quelques jours, François Fillon était élu Président de la République. Et puis… quelques Pénélopes plus tard, il sent maintenant dans son dos le souffle du Macron … Alors bien sûr, on peut s’indigner des « boules puantes » lancées à l’encontre du candidat de la droite, de son épouse, de sa famille et de leurs emplois fictifs ou non. Que tout cela soit manipulé par certains, est-ce surprenant ? Il s’agit d’une campagne électorale, non ? Et lorsque vous êtes candidat, tout est passé au crible. Votre vie privée, mais d’abord et avant tout, votre gestion des affaires publiques et de l’argent public.
Bien sûr, on peut tacler Emmanuel Macron. Est-ce qu’avoir gagné plusieurs millions d’euros en deux fusions-acquisition chez Rothschild, qualifie pour la gestion du pays ?
Bien sûr on peut et/on doit s’attrister de la permanence d’un vote FN à plus de de 25%
N’empêche que désormais, on entrevoit un deuxième tour, sans PS ni Républicains. Qui l’aurait dit il y a deux mois ?
Mais c’est comme pour la victoire des bleus hier en handball, ce n’est parce qu’on est mené au bout de 10 mn qu’on perd la Finale. Les français menés ont fini par renverser le match avant la pause et l’emporter haut la « hand » et devenir champions du monde.
Nous vivons une e-poque formidable !

Primaires : C’est Black Friday pour les journalistes !

Primaires: Haro sur les journalistes !
Black Friday, autrefois on disait soldes, rabais, prix cassés, tout-doit-disparaître, mais aujourd’hui quand on le dit en américain, ça veut dire soldes, rabais, prix cassés, tout-doit-disparaître.
C’est du pareil au même ?
Mais non, Black Friday, ça un petit goût de modernité, de e-commerce. C’est comme dire digital pour numérique, ça change tout. Voilà où l’on en est, et nos rodomontades sur la défense de la langue française n’y pourront rien changer: Jusque dans les moindres recoins de notre vie quotidienne, l’influence de la culture américaine a tout envahi. Plus précisément de la culture mercantile américaine. Nous absorbons depuis nos premières tétées, nos premières couches culottes, nos premiers émois gastronomiques ou érotiques, une culture du marketing, du merchandising, de l’emballage, du conditionnement du consommateur qui est bien loin des fulgurances de Shakespeare, Dickens ou … Bob Dylan.
Cela commence avec Pampers, Mac Do, Burger – les premiers mots prononcés, par un bébé avant même Papa ou Maman – puis viennent les westerns qui nous font nous imaginer en cowboys et indiens, alors qu‘historiquement on n’en a pas beaucoup vu sur notre sol, sauf chez Disney. Et puis les petites filles chantent « Un jour mon Prince viendra » en peignant leur Barbie et fantasmant sur leur Ken. Les petits garçons aussi, à moins que ce ne soit sur Batman, Spiderman.
Black Friday, Black week-end, évidemment, ça « sonne » mieux en anglais qu’en français. Vendredi noir ou Week-end noir, ce n’est pas très vendeur. On voit moins le côté solde mais plutôt l’aspect « noir » qui fait tristounet et même carrément peur.  
Comme ce lendemain de débat pour les Primaires de la droite. Pas parce que les débats auraient été au rabais, ou soldé: 8 millions de téléspectateurs, ça a « performé » ! Non, le débat a été « tranquille » « à fleurets mouchetés» « digne » nous dit-on. Mais, soyons clair, également un peu chiant. 
Ça, c’est la partie émergée, car le reste c’est ce qui s’est passé et se passe sur les réseaux sociaux. Un déferlement de haine, de désinformations, de tweets injurieux. Avec au centre des attaques, les medias, les journalistes. C’est devenu un leitmotiv: Les journalistes sont nuls, leurs questions indécentes. Nous sommes tous soupçonnés d’être bobos, de faire partie de l’élite, du microcosme parisien, de ne pas nous intéresser à la vraie France, ou aux vrais gens. C’est totalement démago, mais ça marche.  Et les politiques l’ont bien compris qui l’ont totalement intégré dans leurs éléments de langage. Autrefois cela était réservé aux Le Pen ou Mélenchon. Aujourd’hui tout le monde s’y met.
Mais c’est quoi un bon journaliste ? C’est quoi, une bonne question ? Comment interroger les hommes politiques ? Comment ne pas être cire-pompe sans être agressif. Et puis, finalement pour beaucoup d’entre nous, les questions, les seuls points de vue que nous voulons entendre, ne sont-ce pas seulement les nôtres ?
Avec les nouveaux medias, avec l’interactivité, nous pouvions espérer plus de débats, plus de démocratie, mais non. C’est Black Friday, Vendredi noir pour les journalistes et les medias.
Nous vivons une e-poque formidable.

Est-il encore utile d’attendre Mai 2017 pour nommer Fillon Président ?

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Le secret de Fillon: Il aurait imploré Sainte Rita ?
C’est plié. C’est mathématique: Fillon a une telle avance à la suite du premier tour des primaires (de la droite et du centre) qu’il pourrait sans doute aller à la pêche (à la chasse) et l’emporter au second tour. Donc être le candidat de la droite, donc être le futur Président de la République. Il y a un signe qui ne trompe pas: Fillon est l’invité du 20 h de TF1, quand Juppé devra se contenter de la matinale d’Europe 1.
Alors pourquoi attendre 6 mois pour qu’il prenne ses fonctions, qu’il se mette au travail, pour qu’il fasse tous les changements qu’il a annoncés. « Le changement c’est maintenant »: Non, ça c’était François Hollande. La référence à l’autre François n’est peut-être pas très heureuse, sauf à souligner que son quinquennat est plié, transformé en quadrennat.
Pourquoi dépenser tant d’argent, pourquoi nous obliger à aller voter encore 5 fois (deuxième tour des Primaires, deux tours des Présidentielles, deux tours des législatives) alors que c’est plié ?
A quoi vont rimer les primaires de la gauche ? Une bataille d’egos ? Et pour quoi faire ? Choisir le perdant ?
A quoi rime encore la candidature Macron ? Flingué en plein envol, Emmanuel aurait mieux fait d’écouter les conseils de son ancien mentor Jacques Attali, qui dit de lui qu’il a un tel ego, une telle ambition, que ça le fait aller trop vite. Notre vie politique est pleine d’hommes pressés, trop pressés qui ont raté leur rendez-vous avec les français.
Quant à Marine Le Pen. Franchement ne pourrait-elle pas économiser son argent et le nôtre – les frais de campagne étant en grande partie remboursés aux candidats et aux partis – ? Pour elle aussi c’est plié : Le presque élu Fillon séduit les plus conservateurs (A deux doigts d’annuler le mariage pour tous, mais comme ce n’est pas faisable, non, il ne le fera pas) mais sans les outrances d’extrême-droite, ni les dérapages « double ration de frites » d’un Sarkozy.
Quand on pense qu’il y a un mois François Fillon était à deux doigts d’abandonner, de passer à côté de son destin présidentiel. C’est fou quand même la vie! A croire qu’il a imploré Sainte Rita – vous savez, la patronne des causes désespérées. Et cela pourrait donc redonner de l’espoir à beaucoup et pas seulement aux chômeurs en fin de droits. Mais à des Hollande, par exemple. Ou à des Valls. Vous imaginez : Démarrer à 10 % aujourd’hui et battre Fillon en Mai au second tour ? Après ces incroyables primaires, qui peut jurer que ce serait impossible ? Pas les instituts de sondage ou les experts analystes politiques qui font le miel des medias. Après leurs récents déboires, ils vont sans doute la mettre en sourdine quelque temps.
Rien ne vaut donc une vraie campagne électorale, un vrai vote. Malgré la numérisation, les sondages, les études d’opinion, les modèles mathématiques de simulation de comportements des électeurs, nous restons libres, in fine, de nos choix. On appelle cela la démocratie. Un système qui n’est pas parfait, mais pas si mal que ça en définitive.
Nous vivons une e-poque formidable !

Allo la Terre ! Kim Kardashian va recommencer à émettre.

Katy Perry annonçant la Révolution et soutenant Clinton: Très efficace!
Quelle angoisse ! Quel suspens insoutenable! Aucune nouvelle depuis plus d’un mois. Pire que l’attente des scientifiques européens guettant un signal venu de Philae posée sur la comète Tchouri à 700 millions de kilomètres de la terre. 
Pas le moindre signe de vie, de e-vie en provenance de l’incroyable famille Kardashian. Le silence des réseaux sociaux de Kim Kardashian est assourdissant. Ou du moins était, car grande nouvelle, il paraît qu’elle va se remettre à émettre.
Bien sûr, pendant cette attente insupportable, la Terre a continué à tourner, les élections à élire, les primaires à choisir. D’ailleurs il a été possible de se rabattre sur d’autres people et de suivre par exemple les tweets de Justin Bieber – 22 ans, 3 MTV Music Awards il y a quelques jours, détestable avec ses fans qui pourtant sont toujours plus nombreux à l’aimer – Aux dernières nouvelles 78 millions « l’aiment », bien plus que Donald Trump aux dernières élections. 
Ou alors – comme quoi les « people » du web font aussi de la politique – s’enflammer avec Katy Perry, qui si elle était latino, pourrait être comparée à Che Guevara. Pour marquer son opposition au nouveau Président élu américain, savez-vous ce qu’elle osé faire? Elle a repoussé la sortie de son dernier album. Afin d’y inclure de nouvelles chansons appelant à la Révolution. Tremble, Donald Trump, tremble ! car comme le tweete Katy Perry le 9 novembre dernier « The revolution is coming ». Besancenot et Mélenchon en ont fait des rêves (humides). Et à coup sûr Emmanuel Macron va la faire venir dans un de ses prochains meetings. Non, ça c’est un fake. Elle n’est pas si « successfull » que ça Katy Perry, en tout cas beaucoup moins que “la moins de 30 ans la mieux payée au monde“, et qui est, selon le dernier classement « Forbes », Taylor Swift, sa grande rivale avec laquelle elle se «clash », par réseaux interposées: 170 millions de dollars l’an dernier, loin devant Lionel Messi et …Emmanuel Macron. Non, là c’est encore du mauvais esprit. Comme tout le monde le sait, ce dernier est anti système et quand il faisait de l’argent comme banquier, c’était par millions par an, pas par centaines de millions.
Comment Trump a-t-il donc pu gagner en ayant contre lui une telle passionaria? Là-aussi il faut suivre les people: Ainsi, on a appris sur Twitter – à moins que ce ne soit dans Le Monde, ou sur France Culture – que Kanyee West soutenait Donald Trump. Et là  on comprend mieux sa victoire. Car West, c’est du lourd, et on ne parle pas de muscles, même si côté gonflette le rappeur est évidemment survitaminé, on ne parle pas non plus de son ego – Après s’être pris pour Yeesus- Jésus, West se prend maintenant pour Saint Pablo (comme Picasso) – , on ne parle pas non plus de son talent de rappeur aux punchlines de plus en plus intellos, ni de ses incontestables talents de businessman, non ! Kanyee West et sa femme Kim Kardashian, sont aussi, surtout, des «prescripteurs de tendances ».
Voilà ce que n’ont pas compris nos Lemaire, nos NKM ! Voilà ce qu’ont ignoré les Pujadas et autres Elkabbach. D’ailleurs, c’est sûr ces deux-là ne sont même pas abonnés au Twitter ou à l’Instagram de @KimKardashianWest. Et ils ont tort car ce qui aurait fait toute la  différence pour booster les débats un peu ennuyeux des primaires de la droite, ce n’était pas des questions de bobos ou de SciencesPoseux., ni des questions sur le prix du pain au chocolat, ou encore sur Takkieidine. Non, il aurait fallu poser les vraies questions, celles du vrai peuple en colère, celles que nous nous posons tous les matins en lisant les fils d’actu de nos réseaux  sociaux: Comment va Kim Kardashian ? Que pense-t-elle du programme  de François Fillon ? A-t-elle la pêche comme Alain Juppé ? Que pense-t-elle de la dispute entre Katy Perry et Taylor Swift ? Reviendra-t-elle à Paris malgré son agression le 2 octobre dernier ? Sera-t-elle présente à la prochaine Fashion week. Notre industrie du luxe peut-elle compter sur elle ?
Alors que Kim Kardashian soit sur le point de se remettre à poster sur Instagram et Twitter, c’est ça l’info de la semaine !
Nous vivons une e-poque formidable !

Primaires de la droite et du centre: L’univers compte 2000 milliards de galaxies

7 candidats et au-dessus 2000 milliards de galaxies
15 minutes de temps de parole pour 120 minutes d’émission. Le pari semblait un peu fou, mais ils ont tous réussi. Tous sauf un, Nicolas Sarkozy, ce qui n’étonnera personne. Mais ce n’est pas très grave. Il fallait bien une exception pour confirmer la règle. Et puis cela n’a rien changé au résultat conforme disent les sondages à l’ordre de départ, et sans doute à ce que sera le résultat final des primaires.
C’est dingue ce qu’on arrive à faire faire aux hommes et femmes politiques d’aujourd’hui. Alors qu’ils étaient habitués à nous saouler avec des discours fleuves, ils se sont tous mis au tweet, à la petite phrase, à concentrer leur pensée en 140 signes. Et faire court c’est infiniment plus difficile que de se laisser aller à la logorrhée. (Pour les incultes – LOL!- : Logorrhée ? Diarrhée verbale).
Evidemment, à la longue, formater son discours en 140 signes, 15 secondes, exposer son programme sous forme de QCM, être soumis à des questions auxquelles on vous impose de ne répondre que par oui ou non, ou en 3 mots, cela finit par influencer votre pensée. Aussi au final, on n’aura pas appris grand chose. Mais était-ce le but de cette émission plus saucissonnée qu’une Kim Kardashian, par ses agresseurs à Paris ( Là aussi, LOL !
Saucissonnée, l’émission était donc rythmée: Est-ce pour cela qu’elle a attiré plus de 5 millions 600 000 téléspectateurs ?  Ce succès n’a pas empêché de s’assoupir un peu, beaucoup … En fait, dans le fond, on a envie de passer au plus vite aux choses sérieuses, au vrai vote. Pour cette Présidence-là, on sait bien que tout est fini. Ah ! Si on pouvait se réveiller en mai 2017 pour savoir si oui ou non notre pays pourra se remettre en marche (N’y voyez aucune allusion à Macron re-LOL !).
120 minutes un peu vides, 7 candidats, 7 étoiles pas vraiment brillantes, et brusquement une alerte info: L’univers compte 10 fois plus de galaxies que ce que l’on pensait. Et là ça réveille et on est pris de vertige. Non pas devant le vide du débat et des idées et des candidats mais devant ce vide qui entoure notre planète et qui est beaucoup moins vide que ce que l’on croyait. 2000 milliards de galaxies, déjà qu’on a de la peine à imaginer ce qu’est une galaxie, 2000 milliards… cela remet nos problèmes à leurs justes proportions, notre pays à sa juste place et avec tout ce qu’il reste à découvrir dans l’univers, nous pouvons nous dire que décidément :
Nous vivons une e-poque formidable !

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