Le blog de Pierre M. Thivolet, journaliste

Catégorie : terrorisme (Page 2 of 2)

Attentats: Panic room

Il y a 70 ans, déjà: Sur les plages d’Argelès, des barbelés pour contenir des migrants

C’est un peu tuant, pardon, un peu fatiguant, cette noria de donneurs de conseils, ce défilé d’experts qui nous répètent qu’ils nous « l’avaient bien dit » que « je l’avais annoncé il y a déjà 3 ans ». D’ailleurs, c’est fou le nombre d’experts terrorisme ou mieux d’experts Etat islamique qui se cachaient dans toutes les rédactions de France, de Navarre et de Belgique, et nous ne le savions pas. Pratiquement plus d’experts que de terroristes !
C’est un peu saoulant de s’entendre culpabilisés par tous ces Savonarolede pacotille qui non contents de nous annoncer le pire,  nous expliquent que si nous allons beaucoup souffrir c’est parce que nous avons beaucoup pêché, par naïveté. « Repentez-vous, il est encore temps » tweetent-ils  alors que nous sentons déjà le bûcher des vanités nous lécher la plante des pieds, comme autant de Jeanne d’Arc qui n’auraient pas été rachetées par Gérard de Villiers – non ! pas Gérard mais Philippe, c’est moins drôle -.
Y en marre de toutes ces Madame Irma qui nous annoncent les attentats à venir, aussi sûrement que neige en novembre, Noël en décembre. 
Et puis, il faudrait savoir: D’un côté on nous dit, « N’ayez pas peur », continuez à vivre normalement, sinon les terroristes auront gagné. Et de l’autre : « Nous sommes en guerre ». Et là on ne comprend plus. Si on est en guerre alors c’est tous aux abris, non ?
Evidemment qu’on a peur: Gare de Lyon, dans la cohue des départs pour Pâques, tous les barbus même sans barbe paraissent suspects. Et puis ce groupe-là, ils ont vraiment de gros sacs : Sont-ce vraiment des skis et des chaussures ?
Evidemment qu’on s’attendait, et qu’on s’attend à des attentats. Mais que devrions-nous faire ? Suspecter tous les Mohamed ou les Salima ? Si on gratte bien les discours des Robert, Marion et autres Marine, c’est bien ce que l’on nous propose. Avec des glissements progressifs vers la parano. Si lui n’est pas coupable, alors, c’est son frère, son père ou son cousin. Ils n’ont rien fait ?  Ils ne sont pas pratiquants ou croyants? Pas encore. Un jour ou l’autre, le kamikaze qui sommeille en tout arabe (et/ou musulman, tant qu’à faire, amalgamons, Dieu reconnaîtra les siens) ressortira; C’est dans leurs gènes, on vous dit. On croirait du copier-coller avec la littérature antisémite des années 1930. Faut-il avoir peur de tous les migrants ? Nous ne pouvons pas accueillir toute la misère du monde, non ? Dérouler des barbelés, construire des centres de rétention, construire de nouveaux Camp d’Argelès ou Camps des Milles,  au moment où nous inaugurons des mémoriaux pour nous souvenir du sort que nous avions réservé à ceux qui fuyaient le fascisme de Franco, de Mussolini ou d’Hitler.
Bien sûr que nous n’avons pas connu, mais ne faut-il pas connaître l’Histoire pour ne pas reproduire à l’avenir les erreurs et horreurs du passé. Les allemands appellent cela la Vergangenheitsbewältigung. Non ce n’est pas un gros mot, cela veut dire la « confrontation avec l’Histoire », maîtriser le passé, en tirer les leçons,  et cela fonde leur démocratie d’aujourd’hui.
Devons-nous écouter les sirènes qui nous conseillent de nous enfermer dans notre pré carré, dans notre maison France. Comme si c’était une sorte de panic room que l’on pouvait isoler du reste du monde. Quelle horreur: se retrouver coincés dans une France confinée, en attendant l’arrivée d’hypothétiques secours… Nous avons tous vu ça dans les films américains, et ça ne se passe pas bien. Car, même parfaitement conçues, ces panic room ont toutes un vice caché. Elles ne sont pas sûres à 100 % contrairement à ce que promettaient les fabricants. On nous aurait trompés ? Les y’a qu’à:  y’a qu’à faire ça, y’a qu’à prendre telle mesure, nous auraient donc menti ?  Les « avec nous au pouvoir, ça ne serait pas arrivé » ne seraient que des Tartarins ? En 1940 déjà, les ancêtres de Marine, Marion et autres Robert ou David avaient vendu à nos parents la ligne Maginot comme la défense absolue contre la barbarie nazie. On sait à quel point cela a été efficace !  Nous vivons une e-poque formidable.

#decheancedenationalite, 90 % des français sont pour: Pouvez-vous répéter la question ?

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Superdémocratique? En Suisse, les référendums ont longtemps bloqué le droit de vote pour les femmes.
C’est une opinion de plus en plus répandue : Le référendum est le summum de la démocratie. Tous pourris : Les hommes politiques ont peur de donner la parole au peuple et de demander au peuple son opinion. Sur tous les sujets.
Est-ce si sûr ? Car ce peut être une dérive, qui a l’apparence de la démocratie, mais toutes les caractéristiques d’une dictature de l’opinion.
On prend souvent la Suisse comme exemple. Mais les votations font partie de la culture électorale helvète depuis des générations. Et malgré cela, le taux de participation aux élections en Suisse est très faible: Moins de 50 %, et même moins de 30 % des jeunes, quand chez nous, le taux de participation dépasse les 80 % pour les Présidentielles. Alors que valent des décisions prises par des référendums auxquels ne participe qu’une minorité ? Et puis c’est oublier aussi que ce système peut-être très conservateur, comme dans le fameux canton d’Appenzell où les électeurs – hommes – ont refusé le droit de vote aux femmes jusqu’en 1990.
Enfin, si l’on courcircuite en permanence nos représentants élus, députés, sénateurs, Président, à quoi servent-il ? Un des principes de fonctionnement de la démocratie est la délégation d’autorité: Nous remettons notre autorité à des représentants pour une durée limitée.  On appelle cela des élections. Et ce sont eux, qui en notre nom, sont chargés d’étudier et de voter les lois. Si nous n’en sommes pas contents, eh !bien nous en changeons au bout de 4 ou 5 ans. Alors, oui  ce peut être rageant de devoir attendre 4 ou 5 ans pour changer, mais c’est le principe même d’une élection et il semble qu’il n’existe pas encore de moins mauvais système.
De plus, qu’est-ce que c’est que l’opinion ?  Les référendums sont comme les sondages, ce sont des photos instantanées de l’opinion, et celle-ci évolue au gré de l’actualité. Ainsi posez donc la question, surtout après une vague d’attentats : Etes-vous pour la peine de mort pour les terroristes ? Parions qu’une large majorité répondrait, oui . Que devrait faire alors le gouvernement : Rétablir la peine de mort ?
Le dernier qui parle n’a pas toujours raison, l’orateur le plus habile n’est pas forcément le plus compétent, et en matière de décisions politiques, il ne faut pas confondre vitesse et précipitation. 
Qu’il soit nécessaire de rappeler ces vérités de base sur la démocratie est inquiétant : Cela montre que nous sommes aujourd’hui tellement déboussolés, que nous nous sentons tellement coupés de nos élites politiques, que nous sommes prêts à nous abandonner à la première ou au premier démago venu. 
Espérons, que cela nous nous arrivera ni en 2016, ni en 2017.
Nous vivons une e-poque formidable.

#Déchéancedenationalité : Hollande, père fouettard plutôt que Père Noël !

Déchéance de nationalité: Comme le fût De Gaulle en 1940.
Il paraît qu’une majorité de français est pour:
La déchéance de nationalité pour les binationaux.
Et alors ? Demander toutes les cinq minutes sous le coup de l’émotion ou de l’actualité, leur opinion aux français, est une caricature de démocratie. Si en 1975, on avait demandé aux français de voter, l’avortement n’aurait pas autorisé, et en 1981, la peine de mort  n’aurait pas été abolie. Non, les référendum ne sont pas forcément le summum de la démocratie: Les allemands le savent bien qui excluent pratiquement totalement dans leur constitution, le recours au référendum. Ils se souviennent qu’Hitler, lui aussi, avait beaucoup utilisé ce système et l’on sait que cela n’avait pas abouti à la démocratie !
Le rôle des politiques n’est pas de se comporter en girouette et de tourner en permanence dans le sens du vent de l’opinion. C’est au contraire de garder un cap, de ne pas travailler seulement au rythme de l’instantané, de l’émotion, du « breaking news »: Un fait divers, une actualité : Vite une nouvelle loi ! Vite un changement de constitution.
Cela avait été suffisamment reproché à Nicolas Sarkozy et à juste titre. Il est donc stupéfiant aujourd’hui d’entendre l’assourdissant silence de celles et ceux qui se disent de gauche et qui ne sont que « gênés » par le projet du gouvernement. Christiane Taubira a bien raison de ne pas être d’accord avec cette mesure que tous les spécialistes jugent non seulement inefficace mais inapplicable. Comme l’ancien juge anti-terroriste Marc Trevidic, qui, lui, sait de quoi il parle !  Qui peut imaginer qu’un kamikaze soit retenu de se faire sauter par la menace de ne plus être français. Il n’y aurait pas des morts et des blessés à la clef, ce serait la meilleure blague de cette fin d’année.
On nous dit que c’est symbolique. Justement quel symbole ! Moche, qui nous ramène aux plus vilaines pages de notre histoire. Genre Pétain, Vichy, 1940.  Bien sûr Hollande n’est pas Pétain, Valls n’est pas Laval. Mais retirer la nationalité à des concitoyens  bi nationaux, c’est faire une différence entre deux classes de citoyens. Entre nous, et eux. Et par eux, on sous-entend que les binationaux ne seraient pas des français à part entière mais entièrement à part, qu’ils seraient un peu « le parti de l’étranger ». C’est ce que l’extrême droite disait des juifs avant-guerre. Avant d’ailleurs que Vichy ne déchoit de leur nationalité une partie de nos concitoyens. Y compris le général De Gaulle, en même temps qu’il fût condamné à mort. On entend ici ou là dire « Il faut qu’ILS choisissent entre leurs nationalités ». Mais quelle jalousie ! Où est le problème de vouloir conserver une nationalité liée à l’histoire de sa famille ou de ses ancêtres ? Nous devrions au contraire être fiers que tant « d’étrangers » au cours de l’Histoire se soient identifiés à notre pays, à notre culture. Et hélas d’ailleurs de moins en moins. Cela devrait rassurer les obsédés de l’invasion: Notre pays est de moins en moins, voire plus du tout, une destination pour les migrants qui lui préfèrent l’Allemagne, la Grande-Bretagne, l’Amérique du nord.
En jouant avec nos valeurs pour des raisons de stratégie électorale de bas étage, notre Président ne nous fait pas un cadeau.
Nous vivons une e-poque formidable.

Attentat du #Thalys: Non-dits français

Plus de contrôles dans les trains est-ce impossible ?
Apparemment, nous ne parlons pas la même langue que les belges. Il ne s’agit pas de « septante » au lieu de « soixante-dix », ni de « s’il vous plait » pour dire« merci », ni d’une nouvelle querelle linguistique entre flamands et wallons, mais plutôt du fossé qui séparent les réactions de Bruxelles et de Paris après la tentative d’attentat dans le Thalys samedi après-midi.
Dés le début, le premier ministre belge Charles Michel parle de « terrorisme », convoque un Conseil national de sécurité, et annonce le renforcement des mesures de sécurité dans les trains et les gares du pays.
Aux mêmes moments, Bernard Cazeneuve appelle à la plus grande « prudence concernant les motivations et l’identité de l’homme » qui a ouvert le feu dans un train Amsterdam-Paris près d’Arras. Surtout ne pas prononcer le mot : « terrorisme ».
En Belgique on appelle un chat un chat ( een Kat en flamand !), en France c’est comme si nous n’osions pas nommer la chose. Par peur de quoi ? Cela relève un peu de la « pensée magique », qui comme tout le monde sait, est un reste de pensée « primitive », notamment chez les jeunes enfants, mais qui normalement disparaît avec l’âge et l’éducation. On ne prononce pas le nom du diable, de belzébuth, de satan, on ne crie pas « au loup », par peur de le faire venir !
C’est tout aussi enfantin que l’histoire que nous sert le tireur qui prétend avoir “voulu rançonner les passagers sous la menace de ses armes, et avoir trouvé ces armes par hasard dans un sac abandonné dans un parc de Bruxelles ». Même si l’on sait que la Belgique est devenue une plateforme pour le trafic d’armes, on n’y trouve pas encore de kalachnikovs dans les cornets de frites !
Mais chut ! « Restons prudents », comme dirait notre ministre.
Cette fois-ci nous avons eu de la chance – merci les héros du Thalys ! Bravo pour leurs légions d’honneur, mais c’est quand même le minimum quand on pense, comme dit l’autre, qu’on l’a accordé à Johnny ou Mimy Mathy , ou dans un autre registre, aux époux Balkany !– , mais faudra-t-il un attentat aussi grave que ceux de Madrid le 11 mars 2004, avec plus de 200 morts pour que les contrôles dans tous les trains soient renforcés ? C’est impossible ? Mais est-ce que 200 morts c’est acceptable ?
Pour l’instant, la SNCF a annoncé qu’elle allait “mettre en place un numéro national de signalement des situations anormales” dans les gares et les trains. Voilà qui est rassurant et l’on imagine la scène : « Bonjour je suis dans le TGV de 13 h00 et il y a un tireur fou qui nous massacre ». « Ne quittez pas, nous vous mettons en relation avec la police » !
Nous vivons une e-poque formidable.

Attentats: Ils voient des djihadistes partout !

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Attention: Un pèlerin peut-il cacher un terroriste ?

Il y a quelques jours, on célébrait un mariage dans une église d’Anse, dans le Beaujolais au nord de Lyon. Pendant la cérémonie, trois hommes barbus et en djellabas, entrent dans l’église. Panique dans la noce, on pense à une attaque d’islamistes, des invités avertissent la gendarmerie. Interrogés, les trois suspects avouent être…des pèlerins en route pour Saint-Jacques de Compostelle. Il faisait chaud. L’église était fraîche et accueillante. Ils y étaient entrés pour s’y reposer quelques instants !
C’est vrai que si l’on regarde bien, entre une robe de bure et une djellaba, une barbe d’un moine et celle d’un islamiste, on peut confondre. Et puis dans certaines congrégations religieuses catholiques, le voile ressemble fort au voile islamique. D’ailleurs, dans les 3 grandes religions monothéistes, toutes nées au Proche-Orient, on retrouve très souvent les mêmes pratiques, comme notamment couvrir la tête ou le corps des femmes, parce que comme le dit l’humoriste Sofia Aram, « chez les juifs, les chrétiens et les musulmans, c’est toujours Dieu qui parle aux hommes, et les hommes qui parlent aux femmes ! »
Il n’en reste pas moins que l’affaire du mariage d’Anse, qui prête à sourire, est révélatrice de la parano qui nous envahit.
Et c’est une victoire pour les islamistes puisque nous voyons Daesh partout. Le moins pet de travers de la part d’un musulman ou présumé intégriste est interprété comme une manœuvre de Daesh. 3 ados qui sans se connaître, délirent virtuellement pour attaquer une caserne: Et c’est Daesh qui aurait donné l’ordre. Et nos experts à longueur d’émissions direct live, glosent sur la France, cible privilégiée de l’Etat islamique, sur notre jeunesse perdue, symbole de l’échec de l’intégration à la française, sur tous ces candidats au Djihad prêts à passer à l’action, embusqués derrière le premier buisson venu (buisson, pas Buisson Patrick LOL !).
Pourtant c’est bien aux Etats-Unis, le pays de la NSA, du « Patriot act », et des écoutes du monde entier, qu’un tireur s’est attaqué à des bâtiments de la Navy, tuant 5 militaires. Les autorités parlent de « terrorisme intérieur », de motivations floues. Le jeune homme avait quand même laissé des messages appelant les musulmans à ne “pas laisser passer l’occasion de se soumettre à Allah”. S’il avait grandi aux Minguettes ou à Aulnay, nous aurions eu droit à un défilé d’experts nous expliquant pourquoi tant de jeunes français rejoignaient le Djihad.
Pourtant, c’est bien en Grande-Bretagne, le pays où les immigrés seraient soi-disant mieux intégrés que chez nous, leurs différences mieux reconnues, avec un système de surveillance plus efficace avec des caméras partout, qu’il y a deux ans, un soldat avait été assassiné de manière épouvantable et décapité en pleine rue par deux jeunes convertis à Islam.
Le fait de mettre Daesh à toutes les sauces, ne finit-il pas par nous faire oublier d’autres actes plus inquiétants:
Ainsi ces explosions dans une raffinerie à Berre: Daesh ou pas Daesh ?
Ainsi ce vol d’explosifs et de bombes dans le camp militaire de Miramas. On nous dit que l’on s’oriente vers la piste du grand banditisme. Est-ce plus rassurant ? Qu’on puisse ainsi entrer dans un camp militaire comme dans un moulin. Et puis où est la limite entre délinquants et terroristes ? Beaucoup des deuxièmes ne sont-ils pas passés par les premiers.
Ainsi tous ces survols de drones au-dessus de centrales nucléaires ou de sites sensibles, sait-on qui est derrière ?
A force de crier au loup, nous risquons d’être démobilisés lorsque le loup attaquera pour de vrai.
Nous vivons une e-poque formidable.

Où vaut-il mieux être un jeune noir: A Paris ou à Baltimore ?

Des supporters anglais insultent un passager noir du métro à Paris
Depuis des mois, depuis des années, nous déplorons le délit de faciès, les préjugés racistes qui ont la vie dure. Nous déplorons le racisme au quotidien, le fait que lors d’un contrôle de police, il vaut mieux être un quinqua, tempes grises, barbour, attaché case, qu’un jeune black ou rebeu, casquette, jogging et sneakers : Je force peut-être un peu les clichés- LOL !: Le passager qui s’est fait insulté et repoussé par des supporters du club de foot de Chelsea le 17 février dernier, était bien habillé et cravaté…Mais justement, ceux qui l’ont insulté et refoulé du métro, étaient anglais !
Le fameux modèle anglo-saxon dit « communautariste » que l’on oppose à notre « modèle » républicain assimilationniste ne fonctionne pas si bien. Critiquer l’interdiction du voile dans les lieux publics en expliquant que c’est une exception française, et qu’à l’étranger à Londres, aux Etats-Unis, chaque communauté peut conserver ses coutumes, et que cela n’est pas un problème, cela laisse entendre qu’il nous faudrait adopter le « modèle » communautariste. Mais enfin ! Ce n’est pas parce que la burkha est acceptée à Londres que cela a empêché, il y a 2 ans, qu’un soldat anglais soit égorgé en pleine rue par 2 britanniques noirs convertis à l’islam radical. Cela n’a pas empêché en juillet 2005, que des britanniques musulmans commettent des attentats faisant 56 morts et 700 blessés.
Cela n’a pas empêché aux Etats-Unis, l’attentat du marathon de Boston, en avril 2013. Cela n’a pas empêché pas, les 3 morts dans une attaque d’un centre communautaire juif, le 13 avril 2014, ni les récentes agressions contre des juifs se rendant à la synagogue à Brooklyn. Ni l’assassinat de 3 étudiants musulmans sur un campus par un fanatique « antireligieux », en février dernier.
Que Barack Obama, dont on remarquera qu’il n’est pas un « afro-américain », au sens de descendants d’esclaves, mais d’origine kényane – soit Président des Etats-Unis, est évidemment formidable. Mais l’on voit hélas que cela n’empêche pas les violences racistes, et ces assassinats répétés par la police, souvent blanche, de jeunes noirs.
Les émeutes de Baltimore ces derniers jours après les obsèques d’un jeune noir tué par la police, en sont une nouvelle preuve.
Oui les Etats-Unis sont une société stimulante où des citoyens venus de toute la planète tentent leur chance et réussissent leurs vies. Et oui, chez nous, l’ascenseur social paraît bloqué, l’intégration a des hoquets, et beaucoup de jeunes, de jeunes diplômés, en tout cas, beaucoup trop, votent avec leurs pieds et préfèrent tenter leur chance à Londres, à Montréal ou à New York.
Mais n’oublions pas qu’à l’époque où la dépouille de Félix Eboué, noir guyanais, premier Gouverneur noir de l’Afrique Equatoriale, premier à avoir rejoint De Gaulle, premier compagnon de la Libération, co-fondateur de la Ligue des droits de l’Homme, était transférée au Panthéon en 1949, aux Etats-Unis, les noirs n’avaient même pas le droit de prendre le bus, de boire la même eau, d’utiliser les mêmes toilettes, ou d’aller dans les mêmes Universités que les blancs.
Tout cela veut peut-être tout simplement et malheureusement dire que le racisme, la peur de l’autre, la haine de l’autre, la connerie humaine, sont universellement répandus, et qu’il n’existe pas de recettes miracles. Seulement peut-être une vigilance permanente, qui commence dans nos familles et dans nos écoles par l’éducation et la connaissance des « autres ».
Nous vivons un e-poque formidable.

#Tunisie : Aider, oui, mais comment ?

Evidemment aujourd’hui, #noussommestunisiens.
Voilà un pays, un peuple, si proche de nous, historiquement, culturellement, géographiquement : Un habitant de Marseille n’est-il pas  plus « cousin » d’un tunisien que d’un finlandais ou d’un letton ?
Voilà un pays qui n’a jamais emmerdé personne, jamais agressé ou envahi aucun de ses voisins, en tout cas depuis Hannibal !, un peuple de commerçants, qui a souvent accueilli des communautés venues de toutes les régions de la Méditerranée, un pays qui a fait de la tolérance une de ses traditions, qui a su concilier tradition et modernité, religion et laïcité, qui a su passer de la dictature à la démocratie en moins de 4 ans, et avec relativement peu de violences ;  un pays qui croit dans le développement, en l’éducation, et c’est plaisir quand même de voir partout dans les campagnes tous ces enfants partir le matin à l’école ;
Voilà un pays dont la saison touristique si essentielle pour son économie était en train de redémarrer, comme d’ailleurs les investissements dans des secteurs comme le textile, les télécommunications, les nouvelles technologies, et hier, ce bain de sang…
Alors, oui, on peut trouver toutes les explications: Plusieurs années de flottements qui n’ont pas favorisé la surveillance des réseaux terroristes, la difficulté de rester hors des menaces alors qu’en Libye notamment c’est le chaos total – Merci l’intervention occidentale qui comme pour les américains en Irak après Saddam, n’avait pas prévu le scénario d’après Kadhafi – , le nombre de jeunes tunisiens qui partent faire le Djihad – mais il y en a aussi beaucoup en Belgique ou en Grande-Bretagne, et puis chez nous il va bien s’en trouver quelques uns qui sur les réseaux sociaux ou dans un spectacle «humoristique», préfèrerons se sentir Coulibaly
Mais encore une fois, nous sommes tous, #jesuistunisien.
Et maintenant on fait quoi ? La diplomatie française ou européenne va condamner fermement, nous avons droit à quelques déclarations graves avec cravates assorties. Et puis ?  Et puis, rien.
Alors, en attendant une vraie politique de solidarité et d’aide à la Tunisie, qui ne viendra sans doute pas, essayons de voter avec nos pieds, en prenant malgré tout, malgré notre peur, le chemin de la Tunisie, de ses commerces, de ses entreprises et de ses hôtels. Cela au moins aidera les tunisiens, et serait la meilleure réponse à ce chaos que veulent créer les terroristes.
Nous vivons un e-poque formidable.

« La France n’a pas peur ! ».. Euh ! Moi si, quand même un peu !

« La France n’a pas peur » déclarait sur un ton martial le ministre de l’intérieur, il y deux jours. » La France n’a pas peur » répétait-il, utilisant ainsi une figure de style qui a fait la fortune, et peut-être même l’élection de François Hollande, le fameux « Moi, Président »…
On est heureux pour Bernard Cazeneuve qu’il n’ait pas peur. Ou pour François Hollande itou. Nous sommes tous d’accord : « il ne faut pas céder aux monstres du soi-disant Etat Islamique,  céder au chantage, ne rien faire. Et donc dans le même temps, on n’a pas peur, on envoie l’aviation française bombarder en Irak. Là encore ce n’est pas pour minimiser les qualités « chef de guerre » de notre Président, qui fait l’admiration de certains de nos confrères, mais l’offensive française en Irak ce ne sont que 2 avions, 2 Rafale, certes excellents , même si aucun pays n’en a acheté, mais ce n’est quand même pas le débarquement en Normandie ! La France ne devrait pas avoir peur, donc, d’autant plus que nos frontières sont bien gardées, et que nos services sont à l’affût des terroristes potentiels .Et là qu’est-ce qu’on apprend ?
Coup sur coup : Un français enlevé par des brigands fous furieux en Algérie, puis « nos services » qui ratent 3 suspects de djihadisme. Ils les attendaient de pied ferme à Paris, ils sont arrivés à Marseille où le contrôle des passeports était en panne. Au ministère de l’intérieur qui avait annoncé un peu vite leur arrestation, on parle de « bévue ». Quelle litote !( Je fais toujours dans la figure de style ). Il s’agit plutôt d’un fiasco, d’un ratage, la liste des synonymes est longue pour dire « quel bordel ! ».
Alors ce matin, moi, sans être parano, oui, j’ai quand même un peu peur. Et cela ne date pas de ces derniers jours. C’est un vrai miracle que nous soyons passés entre les gouttes d’un attentat majeur, comme à Londres, en 2005, 56 morts ou à Madrid, en 2004, 191 morts, 2000 blessés.
Croisons les doigts, mais jusqu’à quand ?
Bien sûr, si le pire arrive, nous devrons tous être solidaires et faire « unité nationale » face à l’horreur. Mais cela ne devra pas, ne devrait pas nous empêcher de demander des comptes à ceux qui nous gouvernent. ll faudra quand même bien leur demander si dans le domaine de notre sécurité, nos dirigeants ne sont pas aussi inefficaces qu’en économie. Aux Etats-Unis, ou en Grande-Bretagne, cela se passerait devant les députés. Chez nous, c’est devant qui ? Les medias ?

Nous vivons une e-poque formidable.
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