Le blog de Pierre M. Thivolet, journaliste

Catégorie : terrorisme (Page 1 of 2)

Chaines info, terrorisme en Allemagne : Errare humanum est, perseverare diabolicum.

Sur Cnews vers 17 heures, c’est la piste terroriste !
Décidément nos media n’apprennent pas de leurs erreurs. Mais le plus diabolique est qu’ils persistent dans l’erreur. Ils ne peuvent résister à l’attraction du « breaking news », à la joie malsaine de l’attaque terroriste, à la répétition en boucle d’approximations, aux logorrhées d’experts auto-proclamés qui jouent avec nos peurs et cultivent nos angoisses. Et donc hier en milieu d’après-midi c’était parti : Nouvelle attaque terroriste en Allemagne. Et immédiatement le piège se refermait sur nous : Dans la demi-heure, nous avions droit à :
– La voiture-bélier est le modus operandi préconisé par Daesh.
– Si l’Allemagne est la cible c’est parce qu’elle a accueilli 1 million et demi de réfugiés.
– Que les loups solitaires ne sont pas si solitaires que ça.
– Que la taqqîya, la dissimulation rend de plus en plus difficile la prévention du passage à l’acte, etc….
Et puis, progressivement alors que la piste terroriste s’éloignait, que la police allemande appelait à la prudence, il fallait voir les mines déconfites des rédactions qui s’étaient préparées pour plusieurs heures de directs anxiogènes.
Finalement, le responsable est un amok, un déséquilibré lancé dans une dérive meurtrière et suicidaire, plus à rapprocher hélas du copilote du vol Germanwings qui en mars 2015 écrasa volontairement son avion avec 150 personnes à bord sur une montagne des Alpes de Haute-Provence. 
Horrible à écrire, mais heureusement qu’il n’était pas d’origine étrangère, ou qu’il ne venait pas de manger un kebab car qu’est-ce qu’on n’aurait pas conclu !
Le plus triste, le plus inquiétant est que malheureusement le terrorisme islamique n’a fini de nous frapper ou de tenter de nous frapper. Et de tels dérapages de nos media n’arrangent pas les choses. Ils contribuent à entretenir chez certains, jeunes et moins jeunes et pas forcément « d’origine étrangère », une fascination morbide pour cette idéologie mortifère qui hait notre société et ses valeurs.
Alors hier soir, et dans l’attente du prochain édito de Zemmour qui nous expliquera que de toute façon c’est la faute à Merkel et que cela ne se serait pas passé au temps de Chateaubriand, il ne nous restait plus qu’à regarder la chaîne franco-allemande ARTE. Et d’être captivé par un improbable documentaire sur Confucius.

Et c’était passionnant, car l’on sait bien que mieux comprendre la Chine c’est comprendre l’avenir du monde, notre avenir. Et cela permettait de conclure cet après-midi calamiteux pour le métier de journaliste avec une des innombrables maximes du philosophe chinois dont on va fêter le 2569 ème anniversaire en septembre prochain : « L’homme sage apprend de ses erreurs, l’homme plus sage encore apprend des erreurs des autres. ». Du coup on se sentait plus sage.

Attentats: Et pourquoi la Tour Eiffel n’est jamais éclairée aux couleurs de l’Afrique ?

La Tour Eiffel aux couleurs de l’Afrique: Non, c’est un  fake !
A chaque attentat qui endeuille notre pays ou les pays amis, la mairie de Paris éteint la Tour Eiffel, ou l’allume aux couleurs du pays concerné. Et malheureusement tout dernièrement aux couleurs de l’Espagne et de Barcelone endeuillées.
La Tour Eiffel étant devenue un symbole de la France, c’est un message de solidarité qui est ainsi envoyé en une image dans le monde entier.
Mais on peut s’interroger sur les choix de non-éclairages.
Quelques jours avant l’horreur de Barcelone et ses 13 morts, un attentat a fait 19 morts à Ouagadougou, Burkina Fasso. Au même moment, 3 attentats suicide au Nigeria: 28 morts. Et il en est ainsi chaque semaine au Cameroun, au Tchad, au Niger. Depuis 2009, la guerre menée par Boko Haram a fait 20 000 morts, oui 20 000 morts ! dont 2000 au Cameroun. Sans compter les personnes dites « déplacées »: 2,6 millions.
Alors bien sûr, on peut appliquer la « loi » morts/kilomètres – c’est un raccourci utilisé dans les écoles de journalisme pour mettre en évidence que nous sommes plus sensibles à ce qui se passe près de chez nous et que donc 1 mort chez nous « pèse » autant que 1000 morts à 1000 kilomètres. Sauf que ça ce n’est qu’un raccourci, une caricature. Et que c’était avant, avant que l’explosion des communications, des transports, d’internet ne nous fasse comprendre que nous sommes tous sur le même bateau. Le battement d’aile d’un papillon à Hong Kong peut faire chuter la bourse à New York et ruiner des épargnants à Paris.
Et là en l’occurrence, ce n’est un papillon qui bat des ailes, ce sont des assassins fanatiques qui au nom de la même idéologie islamiste, enlèvent, violent, tuent, massacrent, et ces morts là-bas annoncent d’autres morts chez nous.
Anne Hidalgo serait bien inspirée d’éclairer la Tour Eiffel aux couleurs du Burkina, du Cameroun ou du Nigeria. Cela montrerait que nous éprouvons autant de chagrin et de compassion pour les morts de Ouagadougou que pour ceux des ramblas. Cela montrerait aussi que nous avons bien compris que nos intérêts sont liés. Et que la guerre contre le terrorisme passe aussi, d’abord ( ?) par l’Afrique.

Attaque contre des militaires : Pléonasmes et lapalissades.

De l’art de parler à l’antenne pour ne rien dire.
Les militaires sont devenus des cibles. C’est ce que l’on nous répète depuis qu’une voiture a foncé sur des soldats à Levallois-Perret. Quelle surprise ! Des militaires «ciblés», n’est-ce pas un pléonasme ? N’est-ce pas ce que cela veut dire, nous sommes en guerre contre le terrorisme ?
Il y a une certaine indécence à « meubler » pendant des heures à l’antenne quand on n’a rien ou presque, à dire si ce n’est l’évidence. Des experts se succèdent, compensant l’absence d’informations par une surenchère de lapalissades, de fausses précisions: « C’est à 8 heures 3 mn, et 15 secondes précisément que la voiture a foncé sur un groupe de militaires ».  En quoi le fait que ce soit 15 secondes soit pertinent ? intéressant ? «C’est un acte délibéré»: Ah ! bon, ce ne sont pas les freins qui ont lâché ?
«C’est un acte honteux» déclare le maire de Levallois-Perret. Ça c’est sûr, qui peut dire le contraire ? « Levallois-Perret est une cible » répète-t-il en boucle ce qui lui permet d’occuper les media pendant 24 heures. Mais, il y a une semaine c’était la Tour Eiffel. Il y a deux semaines, c’était les Champs Elysées. Avant c’était Orly, Le Louvre, Notre-Dame. Il y a un an, c’était le père Hamel, égorgé dans son église de Saint-Etienne du Rouvray. Avant encore, Nice…
Evidemment il est plus rassurant d’expliquer qu’il y a une raison pour que tel groupe de personnes, tel bâtiment, telle ville, soit « ciblé ». Selon un plan articulé par un grand ordonnateur qui tirerait les ficelles depuis le désert irakien.
Hélas, il n’y aucune raison. En tout cas, aucune raison raisonnable, si ce n’est la haine de notre société, de nos valeurs. Sans devenir parano, nous sommes tous des cibles. Tout peut arriver, n’importe où, n’importe quand. Evidemment cela ne permet pas de tenir des heures à l’antenne.
Mais c’est ce que l’on appelle le terrorisme.

On pourrait pas voter plus vite ?

Y-a-t-il encore un pilote dans l’avion France ? 
Plus que 20 jours jusqu’aux élections. Quel supplice ! Le printemps affiche des températures d’été et pourtant nous sommes en plein brouillard. Qui seront les deux « heureux » élus qualifiés pour le second tour ? Les unes et les autres s’y voient déjà. Certains font appel aux comparaisons sportives, promettant une remontada et annonçant des votes cachés. D’autres comptent sur l’arbitrage vidéo et le ou les débats télévisés. A 11… Ça va pas nous aider à y voir plus clair.
Le suspens est donc insoutenable, d’autant plus que les problèmes eux paraissent s’accumuler.
Prenez la Guyane. Qui pouvait penser que cinquante ans d’incuries pourraient être amendés par 50 heures de discussions ? Donc les ministres rentrent à Paris – il faut bien qu’ils préparent leurs cartons de déménagement – et sur place c’est toujours la grève générale. Mais pas sûr que les prochains jours soient aussi fraternels et pacifiques que ces dernières semaines. Et puis qui à Paris a aujourd’hui la légitimité et la durée nécessaires pour décider quoi que ce soit de sérieux donc de couteux pour la Guyane ?
C’est la même chose avec les prisons. Qui à force d’être au bord de l’implosion, vont bien finir par exploser. Et puis il y a le terrorisme. Pourvu que nous soyons bien gardés. Il y a la création d’emplois. Baisse ou pas des charges ? Et quid de la fiscalité ? Et de nos retraites ? Et de l’assurance-maladie ? Et de l’hôpital public ? Et des prothèses dentaires ?
Et les canards du sud-ouest ? Et les fraises espagnoles. ? Et l’Europe dans tout ça ?
3 semaines encore à attendre. Puis voter une deuxième fois 15 jours après. Puis à nouveau voter deux fois pour les législatives. Et quand on pense que certain/e/s voudraient qu’en plus on revote pour des référendums.
Nous sommes bloqués jusqu’à la mi-juin. Ensuite les congés-payés partiront en congés.
Nous serions des ours en hiver, on appellerait cela hibernation. Ce printemps, en France, on appelle ça élections. Avec un réveil en septembre.  

Nous vivons une e-poque formidable.

Climat, terrorisme: Notre maison brûle.

Lancer une fausse alerte attentat, c’est comme jouer avec des allumettes
Il n’y a pas que le changement climatique. Sans être forcément passés à la salade boulgour, aux toilettes sèches  et aux pulls faits mains, nous avons tous à peu près compris qu’entre les ours blanc, les baleines et nous, nous étions tous embarqués sur le même bateau, la Terre, qui semble moins bien flotter que l’Arche de Noé d’antan, si l’on en croit la Bible tout du moins.
On met en cause le changement climatique. Par exemple pour expliquer les feux de forêts qui ont dévasté les environs de Marseille à la fin de l’été. Mais l’on oublie que la politique de prévention et d’alertes mise en place depuis 40 ans, a porté ses fruits, et qu’en France, les incendies ont été réduits des trois quarts. On parle moins de l’urbanisation galopante ou de la pression immobilière. 
Et puis, il y a les pyromanes. Et avec les pyromanes, il y a un peu de vrai et beaucoup de fantasmes, de rumeurs, amplifiés aujourd’hui avec les réseaux sociaux. Autrefois, c’était les bergers, comme en Corse, qu’on mettait en cause, puis les promoteurs immobiliers, puis encore la mafia. Aujourd’hui certains voient la main de Daesh, comme du côté de Vitrolles, un individu –patibulaire mais presque comme disait Coluche – avait été arrêté après avoir failli être lynché parce que son comportement et son allure paraissaient « supects ». Fausse alerte.
Plus tard, pour un autre départ de feu, un adolescent a été arrêté.
15 ans, il a avoué: Il voulait jouer avec un briquet, et n’avait pas mesuré les conséquences de ses jeux. Résultat : 300 hectares partis en fumée près de Luminy, sans compter les blessés parmi les pompiers.
16 ans : C’est l’âge du lycéen qui a poignardé sauvagement une de ses anciennes copines. Pendant 24 heures, les chaines info avaient laissé courir l’ambiguité : « Attaque au couteau, dans un lycée de Villefranche-sur-Saône ». Et certains y ont aussitôt vu encore l’ombre des islamistes. Et puis, non, même pas. C’est un ado, sans histoire, qui ne regrette même pas son geste et a envoyé un texto à sa victime : « J’espère que tu es morte ».
18 ans ? Quel âge ont les petits malins, pardon, les petits cons, qui ont lancé une fausse alerte à l’attentat samedi après-midi à Paris. Apparemment, ce serait des hackers, des petits Mozart de l’informatique et de la console, des geeks qui biberonnent 20 heures sur 24 h aux jeux gore, aux séries trash, aux blagues swat, à l’ultra violence virtuelle.  Et on les imagine se marrant comme des baleines devant la peur sur la ville. Là aussi c’est jouer avec le feu, parce que lorsque le prochain attentat arrivera vraiment – et nous savons, que cela va arriver, forcément – combien d’entre nous croiront que c’est un fake. Et eux, se disent, paraît-il, «fiers de leur acte».
On en fait quoi de ces jeunes? De ces hackers, de ces pyromanes, de ces jeunes femmes qui déposent des bonbonnes de gaz, de ces ados qui prennent un couteau de cuisine pour tenter de faire des morts dans la rue ? La prévention est-elle plus difficile pour que pour les feux de forêts? C’est quoi la déradicalisation pour eux ? Qu’est-ce que nous avons raté pour que nos enfants en soient là ?
Nous vivions une e-poque formidable.

Femmes terroristes: Ne les appelez pas pasionaria.

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La vraie pasionaria, Dolorès Ibarruri
Depuis quelques jours, nous découvrons – du moins les medias en boucle  semblent découvrir – que les femmes aussi peuvent être terroristes. Bientôt, sans doute, nous « découvrirons » que des enfants ou des ados peuvent l’être aussi. Et c’est épouvantable. En matière d’endoctrinement, de fanatisme, il n’y a malheureusement pas de limites.
Le terme employé depuis quelques jours pour qualifier cette jeune femme qui voulait faire un massacre aux bonbonnes de gaz près de Notre-Dame à Paris, c’est « pasionaria ». Eh ! Oh ! Confrères, consœurs, informer ce n’est pas répéter en boucle les mêmes bêtises, c’est aussi faire preuve d’un peu de culture. Alors retour sur la pasionaria et donc sur la guerre civile espagnole.
La pasionaria , du mot « pasión », c’est Dolorès Ibarruri, c’est cette fille d’ouvriers espagnols, cette militante communiste, qui pendant la guerre civile espagnole de 1936 à 1939, tenta de galvaniser les troupes républicaines face au putsch du Général Franco et à l’avancée des troupes fascistes, avec son cri « No pasaran ! «  Ils ne passeront pas ». C’est aussi cette femme âgée, qui après 40 ans d’exil à Moscou, fut la seule députée de 1936 à être réélue aux premières élections libres en Espagne en 1977. Et au soir de sa vie,  la Pasionaria retrouva d’ailleurs sa foi catholique jusqu’à devenir mystique, ce qui fût caché par le Parti Communiste espagnol
Evidemment, avec le temps, on a (re)découvert les aspects controversés de sa personnalité. Une fanatique, qui n’hésitait pas à faire éliminer tous ses opposants, un sous-marin totalement téléguidé par Moscou, un symbole fabriqué par la propagande soviétique. De là à faire un parallèle avec Daesh et les islamistes ? Sur la manipulation psychologique et la propagande, peut-être, mais attention à ne pas faire de contresens historique. Car en 1939, c’est bien le fascisme qui est l’ennemi principal, c’est le nazisme qui monte en Europe et il a bien fallu faire alliance avec l’Union soviétique pour vaincre l’Allemagne nazie. Que serions-nous devenu sans le sacrifice de centaines de milliers de militants communistes ?
Aujourd’hui, le fascisme c’est Daesh, et les poseuses de bombes sont des terroristes. Les qualifier de pasionaria est un dangereux raccourci, une insulte à la mémoire des millions de morts de la guerre civile espagnole, de la résistance au nazisme et au fascisme, et plus récemment aux « mères » argentines de la Place de Mai, manifestant pacifiquement à Buenos-Aires contre la dictature militaire qui avait fait disparaître leurs enfants. Ces mères-là, ces grands-mères pouvaient légitimement se réclamer du symbole de Dolorès Ibarruri.
Les terroristes à la bonbonne de gaz ne sont pas des « pasionarias », ce sont des folles dingues.
Nous vivons une e-poque formidable.

Terrorisme, violence : Nous sommes sauvés, Pokemon go est arrivé !

La réalité augmentée plus belle que la réalité ?
Ça y est : Il est arrivé. Non pas le Tour de France, ni l’homme politique miracle. Non, Le jeu événement. Le jeu dont on tout le monde parle, dont tous les medias parlent. Une opération marketing réussi de mains de maître. Comment relancer une marque sur le déclin et en faire l’objet de tous les désirs, une folie mondiale ? Quel suspens ! Quel teasing ! Tout y est, avec l’annonce du lancement imminent. Ce devait être jeudi dernier. Faux espoir, déception, frustration, donc désir exacerbé : Des « gamers » en colère se sont même indignés sur twitter que le jeu soit déjà lancé en Allemagne, en Grande-Bretagne, mais pas dans la 5 ème puissance mondiale ( sic )
Mais depuis dimanche matin, à l’heure du jour du Seigneur – y a-t-il un rapport ? – ça y est : Le Pokemon Go est là, téléchargeable en version française.
Et donc, une fois inscrit dans le club très ouvert (des dizaines, voire des centaines de millions de joueurs sur la planète) des dresseurs de Pokemon, il est possible de les voir autour de soi, c’est dingue : Pikachu est dans la cuisine, Salamech se trouve sous le kiosque devant la Mairie. Vite sortir dans la rue – en faisant gaffe aux voitures, quand même ! – et foncer jusqu’au premier Pokemon stop pour essayer d’en attraper un.
Tout cela n’a aucun n’intérêt, nous sommes bien d’accord.
Si ce n’est de remplir les caisses de Nitendo, au Japon l’action de la société a fait un bond de 24 %, du jamais vu pour cette compagnie depuis…1983. En quelques semaines les actionnaires ont gagné plus de 6 milliards d’euros ! Triomphe aussi pour l’éditeur, la startup Niantic, rachetée d’ailleurs pas Google…
Ensuite le jeu aurait un effet bénéfique sur la santé, puisqu’il oblige les joueurs, leurs smartphones en main, à courir un peu partout pour tenter de débusquer les créatures virtuelles. Il paraît que cela a fait augmenter de 37 % voire même 50 % l’activité physique. A quand une épreuve de chasse aux Pokemons au JO ?
Et puis, dans les pays où elle a été lancée, l’application Pokemon Go est plus utilisée que Tinder ou Twitter. La chasse aux Pikachu, Carapuce, Bulbizarre est passée devant les sites de rencontres de proximité. Parce qu’elle propose une nouveauté: Elle est la première à utiliser à grande échelle et de manière très simple, la réalité augmentée. Le joueur voit autour de lui et en se déplaçant des Pokemons.Et c’est assez bluffant.
Pour les annonceurs, le marketing, le placement de produits, la pub, mais aussi l’information, cela ouvre de formidables possibles. Cela annonce de nouveaux bouleversements dans le modèle économique d’internet. Déjà aux Etats-Unis, des chaîne de restaurants ont réussi à faire bondir de 75 % leur fréquentation, parce qu’ils se situaient près d’un Pokemon Stop, et on attire des Pokemonsen achetant auprès de l’éditeur des Pokemon Lure
Les esprits chagrins vont dire que cela va détourner un plus de la lecture de Marcel Proust. Quoique: Adapter le texte à la réalité augmentée, ce serait un beau défi, non ? Se balader à Cabourg avec des extraits de la « Recherche du Temps perdu » défilant dans son smartphone… Redécouvrir la Syrie – quand elle sera en paix, le plus tôt serait le mieux –  en lisant, le long du fleuve et des norias de Hama – reconstruite – “Un jardin sur l’Oronte “.
Et puis, ce qui est sûr, c’est qu’il vaut mieux jouer à la chasse aux Pokemons qu’à tous ces jeux de guerre où la virtualité est aussi violente que les vidéos de Daesh. A force de passer des heures devant toutes ces horreurs, cela influence forcément les esprits dérangés. Et l’actualité nous a tragiquement montré qu’ils étaient nombreux parmi nous.
Pour contrer le lavage de cerveau par Daesh, le Pokémon Go ?
Nous vivons une e-poque formidable.

Terrorisme à Munich : Vérité en deçà du Rhin, erreur au-delà ? Ou l’inverse ?

Le compte twitter de la police de Munich: Un modèle !
Évidemment cela ne peut en aucune façon nous consoler de la tuerie de Nice et des autres attentats chez nous, mais … 2 attentats coup sur coup en Allemagne, cela nous conforte dans l’idée, sans forcément que nous l’osions l’exprimer à voix haute: Nous ne sommes pas les seuls. Toute l’Europe est visée. C’est notre civilisation, ce sont nos valeurs que l’on attaque. Nous sommes en GUERRRE !
Et en mettant les sous-titres, sous-entendu : Sus aux islamistes, sus aux musulmans, sus aux arabes !
Certains, certaines, avaient déjà préparé leurs éléments de langage: Ça devait arriver. Voilà où mène le laxisme d’Angela Merkel, voilà ce qui arrive quand on accueille 1 million de réfugiés presque tous musulmans, voilà encore une preuve de l’infiltration des réseaux salafistes.  
Les allemands appellent cela la Schadenfreude”, la joie malsaine, se réjouir du malheur des autres.
Pas de pot (C’est une manière de parler parce que 9 morts, de nombreux blessés, beaucoup d’ados …) : Le tueur n’est pas un migrant, il n’était pas en contact avec Daesh. C’est un allemand d’origine iranienne, chiite et les chiites sont- et de loin – les premières victimes de l’E.I salafiste. C’était un déséquilibré fasciné par la violence et les massacres de masse. Même le très démago et trash journal « Bild « ( Premier tirage européen avec 2 millions d’exemplaires vendus tous les jours) titre sur le « Bain de sang » , mais n’insiste pas sur les origines du terroriste, ni sur l’ombre de Daesh.
Nos medias devraient prendre des leçons. Car chez nous, sur BFM-TV ou I Télé, nous avons eu le droit l’espace de 24 heures, au même défilé d’experts venant nous expliquer que cet attentat correspondait au modus operandi de Daesh, que cela faisait partie de ses recommandations, comme le couteau de cuisine ou le meurtre au camion, que les réseaux de Daesh étaient partout et notamment en Allemagne. Tout cela pimenté par des successions de clichés sur l’Allemagne et les allemands. Et puis : Pschiiittt.
Nos autorités devraient également prendre de la graine.  Devant l’attitude des autorités allemandes. Angela Merkel ne s’est pas précipitée au milieu de la nuit pour parler d’attentat islamiste sans attendre les premiers éléments de l’enquête. 
Mention spéciale pour la police de Munich, un modèle de modération et de réactivité. Sur twitter par exemple, il était possible de se tenir informé, et en 4 langues : allemand, anglais, français, turc !
Bien sûr, les explications de la police allemande ne convaincront pas ceux qui voient des barbus partout. Ils diront que les allemands sont dans le déni.
Et bien sûr, cela ne veut pas dire que l’Allemagne n’est pas ou ne sera pas une cible. On peut craindre le contraire. Car cette Allemagne vertueuse qui a accueilli malgré tous les problèmes 1 million de réfugiés presque tous musulmans, c’est insupportable : Aussi bien pour les populistes et les extrêmes-droites racistes que pour les fous furieux de Daesh. Pour les terroristes, le grand kiff, c’est de foutre le bordel chez eux comme chez nous, car chez eux c’est chez nous, c’est notre maison Europe. Des deux côtés du Rhin.
Mais que le concept de radicalisation express ne soit pas repris par nos amis allemands devrait nous faire nous interroger. Sur le fait que Daesh n’est pas la seule explication des bombes humaines qui sont parmi nous. Croire qu’ils sont partout, c’est d’ailleurs servir leur propagande.
Les suicidaires potentiels s’inspirent évidemment des modèles à la mode. Et en matière de violence, les modèles ce sont aussi bien les vidéos sanglantes de Daesh, les meurtres de masse du terroriste norvégien Breivik que les séries trash et violentes genre Game of thrones ou que les jeux vidéos style Call of Duty. Dans tous les cas, ça dézingue, ça décapite et ça massacre.
Nous vivons une e-poque formidable.

Massacre à Orlando: Tout ca n’est pas très gai.

#jesuischarlie

Massacre au #Pulse, boîte gay à Orlando: Tout ça n’est pas très gai. Et ce jeu de mots est de très mauvais goût. Même si l’humour, même relou, est sans doute la meilleure arme face à l’intolérance, à la bêtise, à la violence.
Car ne nous leurrons pas, au-delà des réactions officielles qui seront unanimement indignées, unanimement couleur arc-en-ciel, nous connaissons tous les non-dits, ce que beaucoup pensent mais n’osent dire à haute voix sauf en petits cercles d’amis. « Ce massacre est horrible, bien sûr, mais …  il s’agit d’une boîte homo… » Sous-entendu : « Ils l’ont peut-être un peu cherché, ces spectacles indécents, ces drag-queens, cette exhibitionnisme, ces hommes ou ces femmes qui s’embrassent… » . C’est comme pour les viols, certains continuent, non plus à dire à voix haute – ça non, ce n’est pas politiquement correct – mais à penser « Elle l’avait peut-être un peu cherché » «  On ne s’habille pas comme ça quand on sort » Et progressivement, on en arrive à justifier la burqa, « tenue décente ». Certains donc ne vont pas se sentir Orlando, de la même manière qu’en Janvier 2015, certains ne sont pas sentis « Charlie » parce que : « c’est horrible bien sûr, mais…Quand même, ils faisaient dans la provocation, et puis caricaturer le prophète … » de la même manière que certains n’ont pas voulu observer une minute de silence à la mémoire des victimes du supermarché casher « quand on voit ce que les juifs font aux palestiniens ».
Il y a beaucoup de naïveté à croire, à avoir voulu croire qu’une loi, le mariage pour tous, ferait disparaître l’homophobie. Alors que les 3 grandes religions monothéistes condamnent toutes l’homosexualité, comme un pêché, comme un acte contre nature, même si il y a une évolution avec quelques déclarations de tolérance du Pape, ou des Eglises protestantes. Les lois sur la citoyenneté des juifs français il y a deux cents ans, n’ont pas fait disparaître l’antisémitisme. Et au niveau de la planète, la tolérance à l’égard de l’homosexualité est une exception. En Afrique par exemple, les homosexuels sont toujours menacés de prison, voire même de peine de mort.
Et il est inquiétant de constater à quel point les préjugés machistes comme la haine des homos, cela va de pair, est répandue dans nos banlieues. Pas facile d’être une jeune femme sexy dans certains quartiers. Et pas facile d’être homo aujourd’hui quand on est beur et que l’on vit à Sarcelles, ou à Marly-Gomont.
Croire que Daesh est derrière tout cela, serait nous leurrer, comme le fait de manière cynique Donald Trump. Croire que la raison du massacre d’Orlando est la seule libre circulation des armes aux Etats-Unis, serait également nous leurrer. Un des pires massacres de ces dernières années a été commis dans la pacifique Norvège, où en juillet 2011, un malade d’extrême-droite est allé massacrer tout seul, 77 personnes. Croire que ce sont les seuls homos qui sont visés, serait aussi nous leurrer: En 1989, à l’Ecole Polytechnique de Montréal, 14 étudiants étaient tués, principalement des femmes, par un tueur anti-féministe.
Dans nos sociétés démocratiques et de tolérance, nous sommes tous des cibles. La tolérance à l’égard de l’autre est aussi, d’abord une question d’éducation, un effort permanent de toute la société. Nous sommes tous fragiles face aux terroristes de tous bords qui cherchent à créer la division, à opposer non seulement les communautés, mais les individus. Nous sommes fragiles face aux démagogues qui comme Donald Trump, vont exploiter la peur du musulman, la haine de celle ou de celui qui n’est pas dans la norme, dans le moule, dans la majorité.
Nous vivons une e-poque formidable.

Euro 2016 : Brexit, indignés, grèves, attentats et Fan-zones: Alors on danse ?

Le foot pour tout oublier ?
Après la pluie, pardon : après le déluge, le soleil enfin, et un concert, un megashow sous la Tour Eiffel, Paris ville lumières, allez on danse.
Après les polémiques, les niques de Benzema et Cantona, le foot enfin, et un beau but, des larmes de vraie joie de Payet –Paillettes-, allez on danse.
L’euro chasse les infos. Jusqu’au 10 juillet, y’en aura plus que pour le foot. Ce n’est pas a-normal. Après tout c’est le sport le plus populaire. Mais c’est aussi ( surtout ?) du business. Et « on » nous bourre le crâne avec les bleus – tous supporters- tous ensemble- tous ensemble-, « on » fait monter la sauce, avec des suspens du style France-Roumanie, France-Albanie. C’est pas pour dire, ni pour mépriser l’Albanie, mais dans le genre, il y avait aussi France-Malte, ou France-Chypre, ou encore France-îles Féroë. A vaincre sans mérite, on triomphe sans gloire … « On » ? « On », ce sont ces grandes marques, ces grands médias qui achètent très cher les droits de diffuser la moindre image liée à la folie foot, et qui entendent bien maximiser leur retour sur investissement. Sous la Tour Eiffel mais devant Mac Do, allez, on danse.
Oubliée la crise de l’Euro. Au fait, où ça en est, la Grèce en faillite ? Et la reprise économique, partout en Europe ? Et les élections en Italie, avec le mouvement 5 étoiles qui risque de bloquer les velléités de réformes du premier Ministre Matteo Renzi. Le 19 juin, à Lille, on jouera France-Suisse. A Rome, on votera pour de deuxième tour d’élections municipales à haut risque. Allez, on danse.
Exit le possible Brexit. Le référendum en Grande-Bretagne, ce sera le 23 juin. Les sondages sont aussi indécis que le France-Roumanie pendant 88 minutes. Si les britanniques larguent les amarres, personne ne sait vraiment ce qu’en seront les conséquences. Une nouvelle chance pour l’Europe ? Genre : On largue les poids morts, les ceux qui trainent du pied, et on fait avancer la construction européenne. Ou bien, une catastrophe, avec Cameron comme capitaine, et comme icebergs la Chine, l’Inde, les Etas-Unis, la Russie sur lesquels nos petits pays dispersés viendront se fracasser. Comme sur le Titanic, allez, on danse.
Oubliées les élections en Espagne. Le 25 juin, sur la planète foot débuteront les 8 ème de finale. Et dans l’Espagne, de nouvelles élections qui risquent d’être tout aussi indécises que celles de décembre dernier. Bravo les indignés: Ils bloquent tout mais ne gagnent rien, si ce n’est peut-être de permettre l’avancée des nationalistes catalans qui, d’élections en élections, vont bien finir par détricoter l’Espagne. Mais l’Espagne n’a jamais existé sans Catalogne, ni Pays Basque… Allez, on danse.
Oublions les grévistes de Sud ou de la CGT qui rendent un peu aléatoire tout déplacement en France, oublions les poubelles qui s’amoncellent, oublions Air France, oublions la grève du 14 juin, oublions les 5 millions de chômeurs, allez, on danse .
Oublions, les réfugiés, les migrants : Combien arriveront sur les côtes italiennes, combien se noieront en Méditerranée pendant que nous jouerons au foot ? Allez on danse.
Et puis surtout y penser toujours, en parler, jamais: La menace de nouveaux attentats. Pendant, des mois, on nous a répété que nous étions en guerre. Que c’était obligatoire. Que nous étions une cible. Qu’il y aurait d’autres bombes, d’autres attaques. Tous ces stades, toutes ces fan-zones, tous ces déplacements, autant de cibles… Danser dans ces conditions, est-ce résister ou bien est-ce être inconscients.  Alors, on danse, vraiment ?
Nous vivons une e-poque formidable.
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