Le blog de Pierre M. Thivolet, journaliste

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Bas les masques: Et quand est-ce qu’on respire ?

Non, je ne vais pas faire le malin. Je ne vais pas faire mon Trump, Johnson ou Bolsonaro. Le ( non pardon, laCOVID19 n’est pas un « fake », et je ne fais pas partie de celles et ceux qui pensent qu’on nous ment, que tout cela est un coup monté par Macron ( ?) pour bâillonner les gilets jaunes. Si, si, c’est ce qu’on peut lire sur les réseaux sociaux, c’est-à-dire n’importe où . L’extension du port du masque à la plupart des rues du centre de Paris, Lyon, Marseille etc…est présentée comme un « coup » du gouvernement français. Comme si nous étions une exception, alors que partout dans le monde, nous vivons l’extension du domaine du port du masque. Et que reprend le décompte anxiogène du nombre de contaminés en hausse quotidiennement. 

A-t-on cependant le droit d’émettre quelques réserves au sujet de l’hystérie qui nous gagne. 

D’abord remarquons que les scientifiques, et le Conseil scientifique se sont beaucoup trompés. Si on les avait écoutés, nous n’aurions jamais déconfiné, et les « vieux » auraient été condamnés à rester enfermés, pour leur bien – bien sûr- jusqu’en 2021 ou 2022 au moins. 

Et puis les catastrophes annoncées suite à des rassemblements festifs comme la fête de la musique, n’ont pas eu lieu. 

Et puis on nous annonce le nombre de contaminés, en hausse, mais pas le nombre de morts ou de personnes hospitalisées qui pour l’instant reste très faible ou en baisse. Nous pourrions nous en réjouir, cela signifie sans doute que l’épidémie est beaucoup mieux gérée et que les équipes médicales ont formidablement progressé en trois mois dans la prise en charge des malades. Mais non, les media notamment crient au feu et « la France a peur ».

Certains épidémiologistes s’inquiètent. Les risques de contamination en extérieur sont très faibles. Il faudrait plutôt se concentrer sur les « clusters » familiaux ou en entreprises. Le port du masque partout et tout le temps est-il tenable sur le long terme ?  Faire du footing avec un masque est-ce vraiment s’aérer? 

Et une amende de 135 € pour non-port de masque, est-ce réaliste ? Quand on pense que fumer du cannabis est illégal en France et que nous sommes le pays où l’on “pétarde” le plus, on peut avoir des doutes sur l’opportunité de charger la police de cette nouvelle mission de traque aux masques. 

Et puis que valent les masques manipulés dans tous les sens et portés pendant des jours ? Faudra-t-il instaurer un contrôle qualité des masques ? 

Et puis y’en a un peu marre de toujours « stigmatiser » les « jeunes », qui seraient inconscients, alors que franchement, d’abord ils risquent très peu, et puis c’est à eux qu’on demande le plus de sacrifices : Ne plus sortir, ne plus aller danser, ne plus faire la fête, et en plus se préparer à payer pour les vieux, retraite et dépendance comprises. 

Laissez les respirer un peu, non ? 

 

 

Coronavirus confinement : vérité en-deça des Alpes, erreur au-delà, ou l’inverse ?

Tutti a casa ?
Ce qui nous pend au nez ( ! ), c’est le confinement général. Ce soir après le discours d’Emmanuel Macron ? Juste après les municipales ? 
L’heure n’est pas à montrer de l’arrogance à l’égard de l’Italie, en cherchant à nous rassurer à bon compte, avec des réflexions du style : S’ils sont contaminés c’est parce que notre système de santé, cocorico… c’est parce que c’est l’Italie, mama mia !…
L’heure serait à garder la tête froide ( et il ne s’agit pas là de la fièvre qui accompagne le coronavirus ). Mais comment faire alors que le virus infecte non seulement les êtres humains mais aussi tous les réseaux, tous les media, tout le web ; Nous vivons la première pandémie digitale. 
Le décompte minute par minute du nombre de contaminés, worldwide, finit par infecter notre capacité de jugement. Le défilé de spécialistes de tout bord – tellement de spécialistes qu’on ne sait plus qui est vraiment spécialiste -, les commentaires y compris de ceux qui n’y connaissent rien, mais qui trouvent là leur quart d’heure de gloire médiatique, ne nous permettent plus d’y voir clair. 
Même les plus placides commencent à s’inquiéter. À force d’écouter les infos, on commence à se sentir patraque. 
On voit mal quel gouvernement dans quel pays du monde pourrait résister à la contagion du confinement général. Car chaque décès – inévitable – sera mis sur le compte du gouvernement. « Ils » ont sous-estimé la gravité de la pandémie. Et regardez ce qu’ils ont fait en Italie ou au Danemark, pourquoi ne l’ont-ils pas fait chez nous ? 
Donc on y va. Vers le confinement « à l’italienne », version européenne de « à la chinoise ». 
On verra bien dans quelques mois si ces mesures étaient vraiment indispensables. 

Iran, climat,Trump : Que reste-t-il du G7 d’Emmanuel Macron ?

La France sait recevoir. Ça au moins, on ne peut pas nous l’enlever !

Souvenez-vous: C’était il y a quoi ? Même pas 15 jours. Les commentatrices/teurs les plus anti-Macron ( si, si, ça existe ! ) s’extasiaient: Quel talent ce Président ! En 2 promenades sur la plage de Biarritz et une réception à l’Hôtel du Palais, il avait remis la France à sa place dans le monde. Peut-être pas en première place, mais en tout cas, dans le carré de tête. La France habile, diplomate, capable de réconcilier les positions irréconciliables. Un peu comme en 1938 à Munich… Euh ! non, là, mauvaise comparaison, mais passons. 

Donc à Biarritz, le coup de maître, qui a bluffé tous les commentatrices/teurs : L’arrivée surprise du ministre des affaires étrangères iranien. Bien sûr, il n’a vu personne, à peine l’aéroport. Enfin si : il a vu les français qu’il avait déjà vus deux jours avant à Paris. Mais l’on guettait la réaction des américains, le tweet vengeur de Donald Trump, qui aurait douché tous les espoirs, genre : « Melania, fais ta valise, on rentre à Washington ». Eh ! puis, rien ! Alors, alléluia ! tout le monde d’imaginer déjà un sommet de Paris, où l’on verrait Trump embrasser le Président Rohani. Chapeau Macron, France is back

Et puis. 

Et puis rien. Au contraire : L’Iran annonce la mise en route de centrifugeuses avancées pour augmenter son stock d’uranium enrichi. Les États-Unis durcissent encore leurs pressions pour empêcher toute exportation clandestine de pétrole par Téhéran. Et à la frontière entre le Liban et Israël, où sévit le Hezbollah, marionnette des iraniens, les « incidents » se multiplient.

Bref, la seule chose qui va nous éviter une guerre, c’est sans doute qu’en période électorale, ce n’est pas terrible pour un Président américain d’en déclencher une, de guerre.Que reste-t-il du G7 de Biarritz ? Peut-être la découverte par Melania Trump des vins français ( dixit son mari en conférence de presse) Remarquez, rien que ça, ça ne serait pas si mal. Cheers !

Blogodo! Le blog de Pierre Thivolet

Tout sur rien et rien sur tout !

Le blog de Pierre Thivolet, journaliste.

Des petits papiers sur l’actualité en France et dans le monde, des histoires, des éditos, des commentaires. Parfois des podcasts ou des vidéos.

Blogodo ? Parce que blogodo c’est le bruit d’une chute en créole. Et du bruit c’est ce que font beaucoup de journalistes…

Ëtes-vous plutôt Paul ou Kylian ?

Entre Paul et Kylian, nos coeurs balancent!
Quel dilemme ! Comment choisir ce soir entre Paul Pogba et Kylian Mbappé ? Un duel fratricide. C’est cornélien.
Mbappé ? C’est notre chouchou. Pas 20 ans. 20 ans ? On croit rêver, et un mix entre Pelé, le Dieu, et Villani, la médaille Fields de mathématique. Le fiancé, le gendre idéal, le poto rêvé. Et en plus, plus rapide que l’éclair, plus sioux que le lynx, Ca c’est pour le PSG bien sûr.
De l’autre Paul, Paul la pieuvre, Pogba, c’est le meilleur au milieu, et puis des foulées immenses, il est partout, et en plus il motive tous ses coéquipiers. C’est presque un revenant, depuis un an, il est revenu avec une maturité et un sérieux bluffants, tout en restant ambianceur. C’est un des premiers à avoir dabé, ou à avoir repris « La Puissance »  du jeune MHD, en pleine Coupe du Monde, en en assurant ainsi le succès fulgurant. Mais ça c’était avant le fait divers particulièrement sordide et triste dans lequel semble s’être compromis le jeune artiste MHD. Passons.
Par les temps qui courent, par les temps haineux qui courent, ça fait plaisir de voir ces sportifs d’exception être si heureux d’être des sportifs d’exception. Ils portent haut et fort les couleurs de notre pays, même quand cela est sous les couleurs de clubs étrangers. Comment choisir ? Un RIC ? Vite ! Pas sûr que ce soit la bonne solution : On dit qu’en France il y a autant de français que d’entraîneurs, donc presque 70 millions, cela risque d’être difficile de choisir d’ici ce soir. 
En attendant, bien sûr entre Paul et Kylian, j’ai fait un choix. Douloureux. Inavouable. 
Mais il ne peut y avoir qu’un seul gagnant. 
A l’autre, je dis : Sois fier. Tu nous fais rêver. Tu fais rêver des millions de jeunes et de moins jeunes en France et pas seulement qu’en France. 
C’est la France que le monde aime, pas la France rabougrie, réduite à la seule Corinne. 
Pas la France haineuse, jalouse. Mais, la France champions du monde. 
Ça fait moins d’un an, mais ça paraît si loin, une éternité, nous étions si unis et heureux quand nous étions tous bleus.

La Coupe du monde, parenthèse enchantée

Même au Kiezbiergarten à Paris, on se passionne pour la Coupe du Monde, même sans Mannschaft 
Est-ce l’effet Coupe du Monde ? 
L’arrivée de l’été -enfin- après des semaines de pluies, orages et giboulées, les cafés qui ouvrent leurs terrasses, les vêtements qui libèrent les corps et d’un coup le spectacle de la rue qui donne le sourire, la perspective des vacances – du moins pour les 60 % de français qui peuvent en prendre – sans doute, peut-être, un mélange de tout cela : Depuis quelques jours, il y a comme de la légèreté et de la gaieté dans l’air. 
On remonte une rue et de cafés en bars, on peut suivre au son les rebondissements d’un match : Ooohhh ! Aaaahhhh ! Noonnn ! On passe une tête : Il y a coup-franc ? C’est carton jaune ? Personne ne s’offusque, les barrières s’effacent. Il n’y a plus les fans de foot et les autres, les spécialistes qui discutent compo et les béotiens, il n’y a même plus vraiment de drapeaux. Tout le monde est bleu, bien sûr, mais on pleure pour la Tunisie, c’est dur quand même pour eux ; pour le Sénégal, se faire éliminer pour 2 cartons jaunes de différence ; on s’enflamme pour l’Uruguay, Cavani, la Céleste qui marque 5 buts et n’en encaisse aucun ; les Portugais qui passent tout juste, mais Ronaldo, Ronaldo ! On admire les diables rouges belges, la Nati suisse. Quant à l’Allemagne éliminée, on oublie très vite, et aussi les réactions de « Schadenfreude » de joie malsaine et méchante, qui de Mélenchon aux Brésiliens et aux Italiens se réjouissent du malheur de la Mannschaft. Et puis l’Argentine : Y penser toujours, en parler jamais. Elle se traîne, mais bon, Messi, Di Maria. Si par malheur ou par logique… mais chut !
Profitons encore de ce mondial russe qui est un succès : les russes font l’unanimité avec leur accueil, la beauté de leurs villes que le monde découvre. En plus Kazan ou Ekaterinbourg par 30 °C, c’est plus sympa que par – 30. Et cerise sur le prianik, même la Russie va en 8 ème de finale ! Et vous avez remarqué : Poutine brille par son silence. Il engrange. Il n’a rien à faire. Donald Trump s’en charge pour lui en s’attaquant à ses alliés et amis. 
Poutine ne cause pas, il avance ses pions. Comme en Syrie où il bombarde les « rebelles ». Et ils laissent les européens se diviser, nous qui jouons à chat pitre avec les bateaux de réfugiés. Triste car tout cela n’est pas un jeu et risque de mal se finir. 
La parenthèse enchantée va donc se refermer. Peut-être très vite, si les bleus …, mais chut ! … de toute façon, tout sera terminé le dimanche 15 juillet au plus tard, avec le coup de sifflet final. 
Ensuite retour aux réalités. 
A la grève de la SNCF, qui se termine ou pas en eau de boudin. Aux réformes en tous sens. Comme celle des retraites où l’on ne sait plus très bien à quelle sauce les veuves seront mangées ; à la réforme de l’apprentissage, à la réforme, c’est-à-dire à la réduction des APL, ou des contrats aidés. Au 80 km/h sur les routes. Au prélèvement à la source. 
Et comme le chantent les brésiliens avec Vinicius de Moraes, à propos du carnaval : Tristeza não tem fim Felicidade sim. Le bonheur des pauvres est la grande illusion du carnaval. La tristesse n’a pas de fin, le bonheur, si. 
En attendant : Que la grande illusion de cette parenthèse enchantée continue !

Violences : Le poids des jeux, le choc des videos.

Une policière rouée de coup: C’est bon ça, coco, ça fait du viral !
Combien de vues a pu faire cette vidéo ? Un jeune homme mortellement poignardé dans la station Châtelet- Les Halles à Paris, son agonie filmée par x smartphones. Personne ou presque n’est intervenu, ce sont les services de sécurité qui ont coursé l’agresseur. Les « spectateurs » étaient trop occupés à immortaliser l’instant, à poster et partager leurs vidéos, à en faire des stories sur Instagram, peut-être même des selfies, pour snapchat avec des oreilles de lapin ou des nez de clowns (?).
Comme le 31 décembre dernier à Champigny, pour ces deux policiers roués de coups, alors qu’ils étaient appelés à la rescousse pour empêcher qu’une soirée mal organisée tourne au drame: Tout le monde condamne, tout le monde est choqué. Tout le monde est choqué, vraiment ? Les pti’mecs qui sortent leurs smartphones pour filmer la baston et la policière frappée à terre, en s’approchant pour qu’on voit mieux, en se pourléchant les babines d’excitation, en poussant des cris : « C’est chaud, c’est chaud ! » ne sont-ils pas coupables, au moins de non assistance à personne en danger ?
Si vous vous noyez, soyez sûrs que vos derniers instants seront diffusés en live, mais y aura-t-il quelqu’un pour vous lancer une bouée de sauvetage ?
Il existe aujourd’hui une complaisance à l’ignoble. Nous sortons notre smartphone et nous filmons en criant que c’est horrible. Nous nous croyons dans des jeux vidéos. Nous ne partageons plus avec le monde qui nous entoure mais avec nos réseaux, nos groupes, nos « amis » facebookiens, nos followers. Nous n’allons plus voir la Tour Eiffel, mais faire un selfie devant la Tour Eiffel, nous ne regardons plus la Joconde, mais nous la filmons avec une perche.
Tout est virtuel, la mort n’est qu’un jeu, tout est occasion à faire du buzz. Si possible viral. Une vidéo virale. Rien que l’appellation, cela fait froid dans le dos.
Remarquez, à partir où le Président des Etats-Unis annonce qu’il a vendu à la Norvège des avions F-52, qui n’existent que dans le jeu « Call of Duty », tout est possible !

Interview de Macron/ Secrets d’histoire à l’Elysée.

Interview ou exercice de péripatéticiens ? 
Il paraît que l’interview, non pardon l’entretien, non pardon encore, la promenade du Président avec le sémillant Laurent Delahousse, est une nouvelle manière de s’adresser aux français, qu’elle appartient au nouveau monde, l’interview appartenant à l’ancien.
C’est vrai qu’interviewer quelqu’un tout en marchant ( En marche-ant, vous saisissez? ) c’est rudement original. Du jamais vu à la télé. En tout cas pour ceux qui ont une mémoire de poisson rouge, parce que sinon ça a déjà été fait 36 fois. Par Michel Denizot par exemple.
Donc on se promène. Mais on avait plus l’impression d’être dans Vivement Dimanche de Drucker où sur le canapé rouge tout le monde il est beau tout le monde il est gentil, mais c’est la loi du genre. Ou plutôt dans Secrets d’Histoire, et l’on s’attendait à tout moment à ce que Stéphane Bern non pardon Delahousse, ouvre une porte dérobée en nous annonçant avec gourmandise. « Et pour la première fois, vous allez découvrir le PC secret , l’abri anti-atomique où aucune caméra n’a jamais pu entrer etc »…
Finalement qu’avons-nous appris ? Macron est un jeune homme intelligent, sympathique qui s’entretient avec un jeune homme sympathique, les deux faisant un concours de dents blanches, avec une mention sourire plus carnassier pour le Président.
Il paraît que cela fait partie de la nouvelle stratégie de communication du Président, afin de surfer sur une remontada de sa côte de popularité. Mais on peut se demander si cet exercice de péripatéticienne va pas plutôt le desservir.
Péripatéticien, c’est ainsi que s’appelaient les disciples d’Aristote qui philosophaient tout en se promenant.
Péripatéticienne. C’est autre chose, plus trivial, même s’il s’agit toujours de promenade, mais de jeunes femmes ou jeunes hommes rue Saint-Denis ou au Bois de Boulogne. Mais cela n’a rien à voir bien sûr avec l’émission d’hier soir. Ce serait injurieux pour le journalisme français qui, comme on le sait, n’est jamais courtisan.

Noir c’est noir. Mais trop, c’est trop !

Trop d’hommage(s) tuent-ils l’hommage ? 
Depuis 24 heures, impossible d’y échapper. 
Entre Oh! Marie, et On a tous quelque chose de Tennessee, en passant par les portes du pénitentier, ou ma gueule , etc…, etc… Avec 50 albums, plus de 500 titres, plus de 55 ans de carrière, les possibilités semblent infinies.
Et donc Johnny est partout. Non seulement lui, ses chansons, mais également , ses amis, ses connaissances, ses fans, et aussi des sociologues, des médecins, des économistes et bien sûr des hommes politiques.
Tous ces hommages, souvent redondants, tournent en boucle, comme un 45 tours sur un mange-disque et à force de les entendre on est comme hypnotisé. Et pris d’un doute. Si je ne fais pas partie de ce « mainstream », si je ne suis pas plus bouleversé que cela, suis-je normal ? Suis-je un mauvais français ? On a l’impression que plus on est intello, plus on est bourge, plus il faut se découvrir Johnny.  Comme si cela décernait un brevet de « peuple », de proche du peuple.
Et cela va continuer puisque la question qui nous agite maintenant est de savoir s’il y aura hommage national ou obsèques nationales. Et déjà une pétition circule pour que Johnny, déjà élevé au rang de « héros national » par le Président de la République lui-même, soit transféré au Panthéon.  
Franchement n’en fait-on pas un peu trop ? Tout mélanger, Simone Veil et Johnny sur le même plan.
Bien sûr, il y a l’exemple de Lady Di, dont le décès brutal avait provoqué une vague d’émotion chez tous les britanniques, allant bien au-delà des seuls addicts aux têtes couronnées. Une nation se rassemblait autour d’une personnalité positive.
Peut-être est-ce ce dont nous avons besoin nous aussi aujourd’hui. Et comme nous ne trouvons pas de personnalités charismatiques dans le champ politique, nous nous rabattons sur Johnny, qui serait donc un peu notre Lady Di.

Jour debout à Brasilia.

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Nuit debout, devant le Parlement de Brasilia: Là, il s’agit vraiment de démocratie…
Jusqu’à présent le Brésil, c’était foot et samba. Désormais, c’est aussi Lava jato, l’opération « mains propres » qui semble devoir emporter l’actuelle Présidente Dilma Rousseff.
Le Brésil n’est pas un pays anecdotique. Il ne joue d’ailleurs même plus dans la même catégorie que ses voisins latino-américains: 43 millions d’habitants en Argentine, longtemps le grand rival, 203 millions au Brésil. C’est le 5 ème pays le plus peuplé au monde, le 5 ème par la superficie. C’est la 7 ème puissance économique mondiale, et lorsqu’il aura surmonté la crise actuelle, car il la surmontera, il nous dépassera.
Ce qui s’y passe ces derniers mois est à la dimension de ce pays continent: Des dizaines de députés, de ministres, de haut fonctionnaires, de dirigeants de grandes entreprises poursuivis pour corruption et malversations diverses, mis en examen, voire en prison. Jusqu’à la Présidente donc, dont on voit mal comment elle va pouvoir éviter d’être destituée.
« Coup d’état », crie-t-elle pour se défendre. Un slogan repris par ses partisans, ils sont nombreux , mais pas les plus nombreux, un slogan répété jusqu’en France par tout ceux qui, par exemple, continuent à croire qu’au Venezuela, le Président Maduro, héritier de Hugo Chavez fait la révolution, alors qu’il ruine consciencieusement son pays. Les mêmes qui décidément cultivent ces vieux clichés exotiques sur l’Amérique Latine, de ces gauches tropicales, ces nostalgiques de la revolución arrosée au mojito, ou à la cachaça, pour la version « revolução » brésilienne. Des pays finalement incapables d’accéder durablement à la démocratie, à un fonctionnement durable d’institutions stables etc, etc…
Or c’est tout le contraire qui est en train de se passer, et c’est une bonne nouvelle malgré l’actuel chaos de Brasilia à São Paulo, en passant par Rio et Salvador.
Evidemment le sort réservé à Dilma Rousseff est un peu injuste, pour ce que l’on sait de son parcours personnel, politique, de son intégrité. Elle n’a pas empêché que les juges enquêtent,  poursuivent des ministres, plusieurs de ses collaborateurs, de ses amis et alliés politiques. Elle paie les erreurs commises par d’autres autour d’elle, avant elle. Par exemple, évidemment par son prédécesseur, son mentor, le charismatique, l’emblématique Lula. Il est décevant de se rendre compte que lui aussi, l’ancien ouvrier métallo, le syndicaliste courageux du temps de la dictature militaire, l’idole du petit peuple, que lui aussi en a « croqué ». Et là ce que révèlent les enquêtes du « petit juge » Sergio Moro, ce que publie la presse brésilienne, laisse peu de doutes, hélas !
Il est également inquiétant de se rendre compte que le « miracle des années Lula » avait été construit sur du sable mouvant, sur beaucoup de démagogie, sur des politiques « sociales » non financées sur le long terme et que paie aujourd’hui l’économie brésilienne, en pleine récession, en pleine inflation. Les premières victimes en sont ces fameuses classes moyennes devenues aujourd’hui majoritaires, grâce justement aux politiques de croissance, de « bourse familiale », de développement de l’éducation. Ce poids des classes moyennes est une première dans l’histoire du Brésil, un pays autrefois construit sur les inégalités et l’exploitation de l‘économie esclavagiste. Et il est certain, qu’une partie des classes privilégiées brésiliennes ne digère pas encore le fait de devoir partager leurs privilèges avec des classes moyennes qui ont envahi leurs plages ou leurs centres commerciaux. Ils voient dans les ennuis de Dilma Rousseff une occasion de prendre leur revanche. Mais expliquer ce qui se passe par un complot du grand capital contre un gouvernement des travailleurs, ne tient pas, tant Lula Président avait flatté les grands entrepreneurs brésiliens dans le sens du poil et de leurs intérêts.
Les centaines de milliers de brésiliens qui ces derniers jours partout dans le pays sont la nuit debout , et aussi le jour, le sont pour la démocratie. Ils suivent les débats au Parlement de Brasilia comme un match de foot sur des écrans géants installés au milieu des avenues. Apparemment, en majorité, ils souhaitent que la procédure de destitution de la Présidente, procédure inscrite dans la Constitution, aille à son terme. Ce ne sont pas seulement des blancs favorisés, mais en grande majorité ces nouvelles classes moyennes qui n’ont pas envie d’être déclassées. Elles ont envie et croient dans la démocratie, la transparence démocratique, une justice indépendante, et surtout, surtout, veulent en finir avec le vrai mal brésilien, le principal obstacle au développement économique et social, auquel Lula et son Parti des Travailleurs ne s’étaient pas attaqués: La corruption, qui fait perdre tellement d’argent au pays, dans les grands chantiers qui transforment le Brésil, y compris il y a 2 ans pour la Coupe du Monde de football, y compris pour les Jeux Olympiques dans quelques semaines. tant d’argent volé dans les grandes entreprises publiques, comme Petrobras le géant du pétrole brésilien, ou dans tous les rouages de la vie quotidienne.
Contrairement à cette phrase prêtée à Georges Clémenceau – et qui est une tarte à la crème que l’on ressort à tout bout de champ : le Brésil est un pays d’avenir et le restera longtemps -, les brésiliens veulent le changement maintenant.
Et ça, c’est une vraie bonne nouvelle pour le monde entier, même si les mois qui viennent, risquent d’être plus compliqués qu’un 100 mètres de Usain Bolt ou qu’un 50 mètres de Manaudou. Au fait, on se demande, s’il y aura encore un Président au Brésil pour l’ouverture des JO de Rio. 
Vivemos numa e-poca estupenda !
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