Le blog de Pierre M. Thivolet, journaliste

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Crise des sous-marins : Embrassons-nous Folleville !

Ainsi, la France et les États-Unis seraient au bord du nervous breakdown.

Pourtant, j’ai beau zapper : sur CNN ou sur la BBC, aucune trace de cette crise qui nous agite :  La crise des sous-marins.

Nos « amis » anglo-saxons parle plutôt de l’ouverture de la 76 ème session de l’assemblée générale des Nations-Unies, des craintes suscitées par la presque faillite du géant de l’immobilier chinois ou de l’éruption du volcan aux Canaries. 

En ce qui concerne la France, rien. 

Ah ! si : La demi-prestation de Lionel Messi, au cours de la rencontre PSG-OL 

Pas un mot sur la mauvais humeur française suite au contrat de sous-marins perdu. Apparemment ni Boris Johnson, ni Joe Biden n’ont du mal à dormir.

Ce qui vu de chez nous est présenté comme une tempête, ne serait donc qu’une tempête dans un verre d’eau.

Ok, il n’est jamais très marrant de se voir rappeler que nous ne sommes plus la « Grande Nation ». Et puis il y avait du business à la clef et du boulot pour toute la filière construction navale en France. Ce monde économique est sans pitié. Mais est-ce vraiment nouveau ? 

En revanche, la crise dont le monde entier parle, c’est celle du gaz. Et il y a de quoi ne plus en dormir la nuit. 

En gros les prix du gaz ont triplé depuis le début de l’année et ça devrait continuer. Les stocks sont au plus bas. Et les politiques européennes de “verdissement” de la production d’électricité commencent à avoir des conséquences. Surtout quand le vent est un peu en panne, comme en Grande-Bretagne ce printemps, et que les éoliennes ont moins tourné.

On craint des blackouts en Grande-Bretagne, en Espagne ou en Italie. L’hiver sera rude en Europe s’alarme un des responsables d’Engie. 

Comme dans un vaudeville de Labiche, gageons donc que dans quelques jours la crise des sous-marins sera remplacée par « Chacun cherche son gaz en Russie ».

L’ombre du Z …

Quand j’étais petit, et ça commence à dater, je n’étais pas spécialement attiré par les films d’horreur. Une fois qu’on a vu « Massacre à la tronçonneuse » ou « La nuit des morts vivants » finalement tous les films qui suivent n’inventent plus rien, juste un ou deux doigts d’hémoglobine en plus ou une surenchère dans les effets spéciaux…

À la télé, il y avait « Belphégor ». Pas le remake avec Sophie Marceau. Non, l’original avec Juliette Greco. Les scènes où l’héroïne innocente (forcément innocente) se couche alors que Belphégor avec son masque de momie la guette derrière un rideau, m’ont terrifié pendant des soirs. 

En dehors des films, il y avait les livres et les BD. Et Spirou, avant que l’adolescence ne nous plonge dans les mangas ou ne nous pousse vers Fluide glacial ou Hara Kiri, l’ancêtre de Charlie, mais en plus cul.

Spirou c’était Fantasio, le Marsupilami et Z…

« L’ombre du Z » était le livre qui faisait le plus peur. L’ombre de Z planait sur mon en-France. 

Est-il nécessaire de rajouter « l’infâme Z » ? Z est infâme, l’infâme Z est donc un pléonasme. 

La couverture du livre avait de quoi impressionner. 

On ne voyait pas Z mais son ombre gigantesque qui envahissait toute la couverture, menaçante, prête à bondir sur nos héros, tout petits dans le coin en bas à droite de la page, tournant le dos au danger. Mais heureusement il y avait le Marsupilami, le seul à rester totalement insensible à la zorglonde, ces ondes maléfiques qui tétanisent tout le monde. 

Je dois avoir quelque chose de Marsupilami. 

Toute référence à un personnage ou une situation d’aujourd’hui est totalement fortuite. 

C’est Zorglub qui me fait peur. Et personne d’autre. 

Parce que vous, vous pensiez à qui ? 

Nabilla 1 Haïti 0

Il n’aura fallu que quelques heures, quelques minutes pour que Haïti ne soit devancée par Nabilla dans la hiérarchie des infos du jour. 

Attention ! j’ai beaucoup de compassion pour Nabilla. Se faire dérober pour plusieurs centaines de milliers d’euros de bijoux, le jour de son mariage au château de Chantilly, ce n’est pas donné à tout le monde. 

Mais ma compassion s’arrête là. 

En revanche, ce qui se passe en Haïti – l’assassinat du Président Jovenel par des gangs mafieux – appelle non seulement notre compassion, mais plus que cela : une infinie tristesse et une immense colère. 

Colère et tristesse parce que Haïti est plus qu’Haïti, plus qu’une petite île misérable des Caraïbes, plus qu’une poignée – 7 – 8 – 10 milllions ? – de miséreux qui ne voient comme seul avenir au naufrage de leur pays que la fuite, vers les États-Unis bien sûr, vers la Guyane, vers le Chili. 

Colère et tristesse parce Haïti est une histoire, une page fondatrice de notre histoire, un marqueur dans l’histoire universelle. 

C’est sur ce bout de terre de rien du tout, qu’il y a plus de 200 ans, les ancêtres de cette poignée de miséreux se sont révoltés contre l’esclavage, contre la domination, qu’ils ont fait leurs, les idéaux de la Révolution française : Liberté, Égalité, Fraternité. 

Écho tropical de la révolution française, puis trahie par Napoléon, Première République noire et la seule pendant longtemps, creuset artistique et culturel, mélangeant l’Afrique, la langue française, créant la langue créole, une religion, le vodou, Haïti devrait susciter notre curiosité, notre compassion, notre solidarité. Nous avons une dette à l’égard d’Haïti. Et pas l’inverse. Et cette dette est non seulement morale. Elle est politique. Elle est aussi financière. Sait-on suffisamment qu’Haïti a payé à la France pendant 100 ans, une rente annuelle comme dédommagement des propriétés des colons français chassés d’Haïti. C’était le prix pour que la France reconnaisse l’indépendance de son ancienne colonie. Une honte quand on y pense. Mais en France qui y pense ?

Et Haïti s’enfonce, s’enfonce. Il n’y a plus d’État. Le pays est sous la coupe des gangs, des mafias de toute sorte qui se servent de ce pays ouvert comme d’une base relais pour leurs trafics vers les États-Unis, vers l’Europe. Chaque année l’on pense qu’on a touché le fond, et l’on découvre qu’il y plus profond que le fond.  

Alors bien sûr, même si Haïti c’est infiniment moins de followers que Nabilla, mais, désolé son naufrage est immensément plus important que le vol de bijoux d’une starlette de télé-réalité, qui de toute façon devaient être assurés.  

Que peut-on faire ? Peu de choses sans nul doute, mais peu serait déjà mieux que rien. 

Rien, c’est l’indifférence, le silence qui nous rendrait complices. 

Le silence des médias français est coupable. 

Déconfinés ? des cons finis : En Paca, quel oaï !

Avec le déconfinement, les masques tombent.

Et derrière qu’est-ce qu’on découvre ? Les mêmes ! Rien n’a changé, aucune leçon des échecs du passé n’aura été tirée…

Je veux parler de politique, pas de santé. Quoique l’un soit lié à l’autre et réciproquement. Prenez la région PACA. Une si belle région que le monde entier nous envie, peuchère ! 

Nous enviait.  Parce qu’aujourd’hui, c’est le oaï 

Renaud Muselier, le Président « Les Républicains » sortant, a eu la riche ( ? ) idée de vouloir présenter une liste commune avec la République en Marche. Son parti lui a mis un stop. Muselier est donc obligé de faire marche arrière. Trop tard, trop peu. 

Ses « amis » comme Eric Ciotti (le niçois qui rêve d’être calife à la place du calife) ou Guy Tessier (qui lui, n’a pas apprécié de ne pas devenir calife) ont sorti leurs karchers. Ils ne soutiendront pas sa liste. 

On peut s’étonner du calcul électoral de Renaud Muselier. Toujours est-il que tel Raminagrobis, Thierry Mariani le candidat du RN n’a plus qu’attendre que la région lui tombe tout cuit dans la gueule. 

Et c’est ce qui va se passer. 

Bien sûr, comparaison n’est pas raison, et les « frontistes » ne sont pas Hitler (ils n’ont pas de moustache). 

Mais petit rappel historique : En Allemagne, aux dernières élections libres de novembre 1932, le parti nazi est en recul. Il n’obtient « que » 33 % des voix ( moins que le RN aujourd’hui). Si les autres partis démocratiques s’étaient entendus, jamais Hitler n’aurait été choisi comme Chancelier. 

Mais les communistes pratiquaient la politique du « niet » systématique et la droite conservatrice se disait : De toute façon, ce type est ridicule et nous récupèrerons vite le pouvoir. On connaît la suite…

Les allemands pratiquent la « Vergangenheitsbewältigung », la confrontation avec l’Histoire. Nous, les français, nous croyons plus malins, plus démocratiques, que les autres. Ne sommes-nous pas le pays des droits de l’Homme ?

Nous ne tirons aucune leçon de notre Histoire, et encore moins de l’Histoire de nos voisins. 

Que le RN gagne PACA n’a rien d’une pagnolade. Et tous porteront la responsabilité de cette limonade

Les Républicains, bien sûr mais la République en Marche aussi, qui en montant cette trapanelle, a joué là un bien mauvais jeu. 

Et pour conclure avec La Fontaine et Raminagrobis : 

Grippeminaud le bon apôtre

Jetant des deux côtés la griffe en même temps,

Mit les plaideurs d’accord en croquant l’un et l’autre.

Ceci ressemble fort aux débats qu’ont parfois

Les petits souverains se rapportants aux Rois.

NB: Ce n’est pas parce qu’on glisse 2 à 3 expressions marseillaises, qu’on parle provençal… Même si…

Libérés, délivrés, déconfinés : la guerre des terrasses est déclarée.

Et Paris est à nouveau une fête !

Balayées toutes les peurs, oubliés les gestes barrières ! Les masques tombent, pour se murger à la bière tout en clopant et pas seulement du tabac. En toile de fond, la guerre, celle des terrasses…

C’est à qui récupérera le plus de palettes de chantier. Il paraît qu’il y a pénurie et que les prix flambent. Si j’avais su, j’aurais investi dans la palette plutôt que dans les bitcoin !

Les palettes ont donc envahi nos rues, d’abord les trottoirs, puis les places de livraison, puis de stationnement, puis les chaussées.

Et c’est à qui construira le plus haut. À quand les terrasses à impériale, avec toit rétractable ?  Bientôt ce seront des duplex. Au prix du m2, voilà qui s’annonce rentable.

D’un coup, la place des voitures s’est réduite comme peau de chagrin. Et on ne peut s’empêcher d’avoir une pensée – attristée – pour ceux qui chercheraient une place de stationnement (dis Papa, ça ressemblait à quoi une place de stationnement ?) ou bien qui voudrait faire Montreuil – Boulogne autrement qu’en trottinette, même électrique.

Hidalgo en rêvait (du moins c’est ce qu’on dit, n’étant pas moi-même le psy de la maire de Paris), COVID l’a fait. Les voitures ont perdu la bataille, que dis-je la guerre.

Ce serait génial, s’il n’y avait des victimes collatérales : les piétons.

Avant on arrivait à s’en sortir en slalomant entre les poubelles, les merdes de chiens et les travaux. Désormais, il faut se frayer un chemin entre les cafés et leurs terrasses, en évitant les serveurs et leurs plateaux. Et quand on pense être sauvé, on est frôlé par une trottinette ou un skate qui pense que sa liberté ne s’arrêtera que lorsqu’il aura télescopé un piéton. Quand ce ne sont pas les vélos, qui aujourd’hui électriques, permettent aux plus paresseux de se prendre pour Quintana ou Voeckler dans la descente de l’Alpe d’Huez.

Et en plus, tous ces adeptes des nouvelles « mobilités douces » ont l’air de croire que les feux de circulation sont faits pour les chiens !

« C’est pas la bamboche » s’était inquiété le Président. Toujours le mot pour rire, Manu : C’est pas la bamboche, c’est le bordel !

Ouf ! Nous sommes passés à deux doigts d’un nouveau drame sanitaire.


En plus du COVID – ou de la COVID, (le ou la, on s’en fout un peu, même si je sais que certains en font une affaire à rendre malades les immortels de l’Académie française) voilà qu’une nouvelle plaie nous menaçait, une plaie d’Egypte cette fois-ci : Nous allions manquer de papier Q. Pardon de papier WC. 

Et tout cela parce que le canal de Suez était bouché par un super porte-container mal embouché. Incroyable ! à l’heure de l’intelligence artificielle et des voitures autonomes, Evergreen (« Toujours vert », quelle ironie !) était allé bêtement s’échouer contre les sables du désert.

Et l’on découvre d’un coup, qu’un grain de sable pouvait enrayer notre formidable chaîne logistique mondiale. Un peu comme ce virus de rien du tout, ce corona machin qui nous pourrit la vie depuis un an. 

Trêve de plaisanteries, le canal de Suez est une artère vitale, surtout pour l’Europe. Sans le canal, nos voitures, nos masques, nos vêtements, nos jouets devraient contourner l’Afrique, un détour de plus de 9000 kilomètres, excusez du peu. Bonjour l’empreinte carbone !

Allions-nous nous ruer à nouveau sur les rayons de papier toilette pour constituer des stocks qui rejoindraient ceux de nouilles ? 

Allait-on manquer de moutons et de chèvres (comment ne pas être ému par ces images des pauvres bêtes enfermées côtes contre côtes sur les ponts du bateau) ? 

Y-aurait-il pénurie de thé ? de cacao, donc de cloches pour Pâques ? (Non ! parce que les cloches nous en avons déjà beaucoup chez nous par les temps qui courent ! ). 

Mais OUF ! Super tanker est enfin dégagé. 

Une bonne nouvelle pour les chèvres … et pour nos « fondements ». 

Oui, c’est comme ça qu’on dit pour parler poliment de cette partie de notre anatomie sur laquelle Paul Verlaine a écrit son poème « l’Idole », autrement dit son sonnet du …trou du cul : culture !

Froid en hiver : Quand les médias découvrent le concept de températures « ressenties » !

On ne va pas se mentir : On se les gèle. Un bémol : « On « ce n’est pas toute la France. C’est la France au nord d’une ligne Bordeaux-Lyon. 500 kilomètres nous séparent et pourtant ce sont 15 à 20 degrés de différence. 

Donc au nord et à l’est, il fait froid. 

L’hiver, début février, ce n’est pas vraiment un scoop. Normalement, les media ne pourraient pas en faire des tonnes. 

C’est d’ailleurs ce qu’on apprend depuis toujours dans les écoles de journalisme. Un chien qui mord un évêque, ou pour laïciser cet exemple, un chien qui mord un journaliste, ce n’est pas une info. En revanche un journaliste qui mord un chien, ça c’est une info. 

Idem pour les températures. -7 à Strasbourg : Pas de quoi faire frémir les oreilles d’éléphant d’une coiffe traditionnelle alsacienne. Mais si on annonce : -17 ressenti, alors là, c’est le live garanti. Et l’on retrouve notre envoyé spécial en direct depuis Souffelweyersheim, engoncé dans une doudoune Northface ou Canadian Goose, expliquant d’un ton grave : « Derrière moi le froid », alors là c’est tout bon.

La température ressentie permet ainsi de faire passer un grand frisson, de peur. 

Être anxiogène semble être le principal rouage de l’info en continue, une roue infernale qui ne doit jamais cesser de tourner, sinon l’audience en pâtit. 

C’est aussi le principal défaut du tout info, car comme l’écrivait Montaigne, cité de multiples fois en ces temps de pandémie : « Ce dont j’ai le plus peur, c’est la peur », parce que la peur rend insensé et idiot.

Covid19 : moi, quand je serai grand, je veux être éditorialiste à la télé.

En définitive, j’ai tout raté à vouloir être reporter, c’est-à-dire aller voir sur place, aller à la rencontre de, pour essayer ensuite de rapporter ce dont on a été témoin. En toute subjectivité, mais avec – je l’espère – honnêteté. 

Non, j’aurais dû faire éditorialiste. 
Je suis peut-être un peu jaloux, mais je ne peux m’empêcher d’être interloqué ? esbaudi ? devant l’agilité d’un certain nombre de nos confrères/sœurs qui sur les plateaux des chaînes tout-info passe d’un sujet à l’autre, bondissant tels des singes hurleurs d’arbres en arbres au sommet de la canopée de la forêt guyanaise, passant du terrorisme aux élections américaines, de l’inceste au COVID. Évidemment. 
Ainsi, tous nos confrères sont devenus en une nuit ou presque, des spécialistes de l’épidémiologie et des techniques de réanimation. 
Ainsi depuis plusieurs jours, nous avons eu droit à une explosion d’analyses annonçant le reconfinement pour mercredi, pour vendredi, pour ce week-end, toutes certifiées par les fameuses « sources bien informées ». Et puis, pschiittt, pas de reconfinement, en tout cas pour l’instant. 
Cela va-t-il conduire nos confrères à un peu plus de retenue, savoir « fermer sa gueule quand on n’a rien à dire » ? Ce n’est pas sûr, car le défaut de l’information en continue, des chaînes tout info, c’est qu’il faut produire du flux, du contenu, 24 h sur 24. Or les reportages, les témoignages que l’on va recueillir parfois très loin, cela coûte cher, très cher. 
En revanche, les plateaux où un présentateur et 3 experts débattent pendant des heures, ça ne coûte pas cher et ça meuble. 
On voit mal dans ces conditions pourquoi les media tourneraient leur langue sept fois dans leurs bouches avant de parler. 

Quand je serai grand, moi aussi je veux être le maître du « magic wall » comme John King sur CNN.

John King et son mur magique

 

On connaissait le supplice chinois, l’eau qui tombe goutte à goutte finit par vous rendre fou. Aujourd’hui il y a le supplice américain, avec le goutte à goutte des résultats des élections. Pour ceux qui s’y sont laissés prendre ces dernières 3 nuits, cela risque d ‘être mortel. 

C’est en tout cas épuisant, notamment si l’on suit CNN et John King et son « magic wall », son mur magique. 

L’Amérique entière le surnomme the election’s MVP, le maître des cartes électorales. Et il fascine des dizaines de millions d’internautes qui s’endorment avec lui et qui le retrouvent au réveil, toujours aussi frais, toujours aussi savant électoralement, zoomant sur un comté du fin fond du Nevada, pour dézoomer sur la Géorgie. Et tout le monde s’interroge, mais quand dort-il ? quand mange-t-il ? N’a-t-il jamais besoin de satisfaire des besoins naturels ? CNN a fait savoir qu’il avait effectivement dormi 6 heures et demi en 3 jours. On se croirait dans le film « On achève bien les chevaux ». Et le plus fascinant, c’est qu’il est toujours impeccable, pas de valises sous les yeux, un brushing qui résisterait à un cyclone force 10. C’est d’ailleurs le cas pour l’ensemble des présentateurs et présentatrices des chaînes américaines. Toutes et tous sur le même moule, qu’ils soient blancs, noirs, jaunes, à croire que les américains ont subi une mutation génétique depuis que leurs ancêtres ont colonisé ou ont été déportés en Amérique ; les hommes ont tous les mêmes nœuds de cravates improbables, les femmes des coupes de cheveux qui doivent être laquées au béton. Il y a une évolution d’ailleurs, il y a 20 ans, elles avaient des coupes au carré, aujourd’hui cheveux longs lisses, pas une mèche qui bouge, qu’elles soient en extérieur devant la Maison-Blanche ou en studio depuis huit heures. Elles doivent porter des perruques ou des extensions. 

La messe électorale américaine étant pratiquement dite, je vais pouvoir décrocher et dormir. Une leçon quand même : décidément en matière de show, les américains restent très forts, en matière de démocratie et de système politique, j’en suis moins sûr. 

Allez good night, Mr John King, éteignez votre “magic wall”.

 

Covid19 : Que peut annoncer Emmanuel Macron coincé entre Cassandre et Antigone ?

 

Il y a de la tragédie dans l’air et couvre-feu ou cessez-le feu, de toute façon, toute mesure gouvernementale sera jugée trop ou trop peu. 

D’un côté il y a les Cassandre qui nous annoncent la catastrophe : Nous allons tous mourir, repentez-vous avant qu’il ne soit trop tard. Vous avez beaucoup péché comme lorsqu’à Paris au bord du canal Saint-Martin où vous êtes allés faire la fête, bière à la main, eh ! bien aujourd’hui c’est fini, on va faire comme en Guyane , sic ! au dodo à 5 heures de l’après-midi.  Comme ça au moins, le virus va tellement se faire chier, qu’il va finir par se lasser et repartir de là où il vient. En Chine, puisque comme dirait Trump, la covid est chinoise. LOL !

De l’autre, il y a les Antigone. Ce sont des rebelles, avec peut-être, un petit accent du sud. Elles-ils- ne veulent pas se soumettre à la loi du roi, elles ont l’emportement de la jeunesse : « je veux tout et tout de suite » dit l’Antigone de la pièce de Jean Anouilh qui ajoute « Comprendre. Toujours comprendre. Moi, je ne veux pas comprendre. Je comprendrai quand je serai vieille. Si je deviens vieille. Pas maintenant. » 

« Antigone » et « La guerre de Troie n’aura pas lieu » deux pièces de théâtre à relire pendant le -non-confinement mais presque- qui nous attend. Les deux ont été écrites avec, en toile de fond, la seconde guerre mondiale, à venir, ou en cours. Seconde guerre mondiale qui soit dit en passant a été une vraie guerre avec des millions de morts, et de vrais couvre-feu

La Guerre de Troie a bien eu lieu comme l’on sait. En sommes-nous arrivés aujourd’hui à la Guerre du covid ? Les mots (maux) ont-ils encore un sens ?

Face à toutes ces certitudes que l’on nous assène, celles des professionnels de la santé ou des hommes politiques yaka fokon, ou de nos confrères journalistes qui semblent aspirés par la roue infernale du tout info où ce sont les trains qui n’arrivent pas à l’heure qui retiennent l’attention, je suis un peu comme la Cassandre de Giraudoux: « je suis comme un aveugle qui va à tâtons. Mais c’est au milieu de la vérité que je suis aveugle. Eux tous voient, et ils voient le mensonge. 

Moi, je tâte la vérité. »

 

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