Le blog de Pierre M. Thivolet, journaliste

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Le mythe du Maracanã: Mais ça c’était avant.

Maracanã: En 1950          aujourd’hui, après la reconstruction
#seleção#Brésil#Coupedumonde#EdF#maracanã#rio
Depuis quelques jours, tout le monde fantasme sur « l’enceinte mythique» du Maracanã de Rio. « Mythe », c’est bien le mot. Car le nouveau Maracanã n’a plus rien à voir avec l’ancien stade. Si ce n’est l’enceinte extérieure, qui a été classée monument historique.
L’ancien Maracanã avait été construit en 1950.  Comme pour les stades de la Coupe du Monde d’aujourd’hui, des retards monstrueux s’étaient accumulés, et des milliers d’ouvriers, souvent « importés » du Nord-est du Brésil avaient dû travailler nuit et jour pour achever le stade. Un chantier pharaonique qui n’était pas allé sans son lot de morts. Mais à la différence d’aujourd’hui, les travaux ne s’arrêtaient même pas lorsqu’il y avait des accidents. On raconte que certains ouvriers tombant dans les formes des piliers ont été même enfouis sous les tonnes de béton dont on ne stoppait pas le coulage.
Mais au final, le résultat était là: Le stade plus grand du monde, 200 000 spectateurs, le dixième de la population de Rio de l’époque !
Le Brésil marquait son entrée dans la modernité, parmi les futurs grands du monde.
Le Maracanã, c’était aussi une ambiance due en grande partie à cette particularité, les 120 000 places debout de l’anneau inférieur: Des places peu chères, qui permettaient aux plus modestes de venir voir les matchs. Des places gratuites si le stade n’était pas plein à la mi-temps. Et puis les vibrations des tambours des batucadas qui vous saisissaient même à l’extérieur du stade. Il n’y a pas un habitant de Rio, quelque soit son niveau social, qui ne soit allé au Maracanã, au moins une fois dans sa vie.
Bien sûr, le Maracanã avait vieilli, il sentait la pisse, certains piliers s’effritaient. Il devenait dangereux. Et Le Brésil l’a donc mis aux normes, modernisé, sécurisé, mais pour beaucoup… aseptisé. « Sem graça », sans charme, voilà ce que regrettent les spectateurs qui d’ailleurs sont beaucoup moins nombreux à remplir le Maracanã, comme tous les autre stades du Brésil. C’est l’effet télé et internet ; Qui n’a pas son écran plat, y compris dans les favelas ?
Et puis seulement 75 000 places, certes assises, mais plutôt chères, et puis des loges VIP, comme le long du sambadrome pour le carnaval. .
Le Maracanã est à l’image du Brésil d’aujourd’hui, plus riche, avec toujours des différences sociales gigantesques, modernisé, aux “normes »mondiales, mais moins exotique..
Il reste le mythe. Avec ce nom qui chante : Maracanã. Et ça c’est formidable : Tant mieux si les touristes s’y précipitent.
Au fait, toujours cet accent tilde ~ mais cette fois-ci sur le ã final. C’est simple, cela indique que l’accent tonique est sur la dernière syllabe. On dit donc Ma-ra-ca-na. Et pas Maracagna , on n’est pas en Espagne !

Playlist du blogodinho :
La vidéo du but mythique de Pelé en 1961.
Une plaque a même été apposée qui célèbre le « gol de placa », le plus beau but dans l’histoire du Maracanã et peut-être de l’histoire du foot.

Ilusão como verdade

Bel exemple de l’humour algérien ( paru dans  El Watan) 
#algerie#Brésil#Coupedumonde 

Il est intéressant de suivre ce que disent et écrivent d’autres que les français sur le Brésil. 
A lire donc, une excellente série d’articles de Abdelkader Djemaï, publiés par El Watan. Apparemment le regard algérien sur le Brésil est moins superficiel que celui de beaucoup de nos confrères français. Peut-être parce que l’Algérie partage un certain nombre des contradictions qui rendent le Brésil difficile à saisir au-delà des clichés de cartes-postales. Dans les deux pays, le décalage est immense entre les discours officiels, forcément optimistes et la réalité: Mal gouvernance, corruption, violences, infrastructures inachevées: C’est ce qui fait encore la Une des journaux brésiliens aujourd’hui. Avec ces faits “divers”: 2 morts, 3 blessés dans des tirs dans une favela près du téléphérique “Complexo do alemão”. L’attaque en pleine journée et en plein parlement, des bureaux d’un sénateur de Rio. L’alerte aux bouchons en prévision du match du Brésil qui doit débuter à 17 heures, heure de Rio. 
Et puis cet édito du “Jornal do Brasil”: Ilusão como verdade. Prendre ses désirs pour la réalité. 
Car les voyants économiques brésiliens sont en train de passer au rouge. Les prévisions de croissance  sont encore revues à la baisse. 
Même s’ils ont le foot et le samba, même s’ils entendent bien profiter au maximum de la grande fête du foot, les brésiliens savent que le réveil sera dur après la Coupe. Comme le carnaval, le mondial est “la grande illusion du peuple”, et comme le dit la chanson; “la tristesse n’a pas de fin, mais le bonheur en a une… “
Le mot du jour: Ilusão , qui se prononce “ilou-zan”, et non pas “ilouza-o”

Playlist du blogodinho:
de 2 formidables compositeurs, poètes, musiciens, Vinicius de Moraes et Tom Jobim. En l’honneur duquel a d’ailleurs été baptisé l’aéroport international de Rio. 
Une chanson composée en 1959 pour le film “Orfeu Negro” de Marcel Camus, palme d’or à Cannes, oscar du meilleur film étranger à Hollywood. Un grand moment de la culture brésilienne et des échanges entre artistes français et brésiliens. 

Et ils sont où ceux qui prévoyaient un mondial catastrophique ?

Bien sûr, il y a les performances des « bleus ». La France ne gagnera peut-être pas la Coupe du monde, mais en tout cas, l’image qu’ils nous (r)envoient nous fait plaisir, à tous, que l’on soit fan ou pas de foot. Quelle différence avec les psychodrames d’il y a 4 ans, en Afrique du Sud… passons, c’était nul !
Mais il y a aussi tous ceux qui nous annonçaient un mondial calamiteux, des stades pas finis, une organisation bordélique, des brésiliens vent debout contre la « Copa « et la « FIFA ». Aux cris de «Não vai ter Copa ».
Le premier anniversaire des grandes manifestations anti-mondial qui avaient fait descendre des millions de brésiliens dans les rues, a fait « pschiiiitttt ». Quelques centaines d’ultras, plus casseurs que manifestants, vite dispersés par la police militaire, qui, il est vrai, ne sont pas des bisounours. Pour le reste, l’immense majorité des brésiliens fêtent le foot, et ce mondialqui nous surprend d’ailleurs avec des idoles qui s’effondrent, des rebondissements, du suspens, des beaux matchs, et de belles ambiances : Car quand même, effectivement, foot et samba vont bien ensemble.

Le nouveau Pape: Laudem silentio

Le nouveau Pape: Laudem silentio

Alors là, c’est un sans faute. Dans ce monde du tout infos, du tout tweet, du tout « breaking news » à tout moment et sur n’importe quoi, l’Eglise catholique nous a tous pris de court.
On refait le film ?
D’abord, « un pape ne démissionne pas » : Patatras, Benoit XVI se retire, et sans en faire une tonne. 
Ensuite, on nous inonde de doctes analyses sur l’Eglise en crise, l’Eglise divisée, l’Eglise au bord de l’implosion. Rebelote : Le conclave se réunit en un rien de temps, et en moins de 24 heures, choisit un nouveau pape. 
Ensuite encore, il y eu tous ces pronostics sur le favori tel, le possible untel. Badaboum : C’est un argentin qu’on n’avait pas vu venir. Ce qui est logique et pragmatique, 40 % des catholiques du monde étant sud-américains.
On dit de lui qu’il a partagé les souffrances de son peuple et des plus pauvres à Buenos-Aires, nous verrons bien. Et la suite concerne surtout  les catholiques, les pratiquants.
Pour le reste, pour la majorité d’entre nous, qui ne sommes ni catholiques, ni croyants, ni quoique ce soit de religieux, force est de constater que cette très grande institution, qui a marqué  et marque encore nos sociétés et nos valeurs, a encore des choses à dire, 2000 ans après son « lancement »(LOL !).
Il y avait quelque chose de pitoyable dans les prestations de la plupart de nos commentateurs, qui en une semaine se sont auto-décrétés experts en religion et vaticanisme – à l’exception de quelques rares, comme Odon Vallet, toujours fascinant d’intelligence, de culture, de pédagogie et d’humilité -. Dépassés par l’exigence de non-communication du Conclave, nos confrères ont enfilé les perles de bêtises (« Mais interdire de communiquer avec l’extérieur, interdire les portables ou les ordinateurs, n’est-ce pas le signe de l’archaisme de l’Eglise catholique ? »  « Pas de fumée blanche, cela veut dire qu’ils n’arrivent pas à se mettre d’accord ?» «  Mais pourquoi, ça dure aussi longtemps pour qu’il vienne au balcon ? »)
Tous ces agités de l’info, et nous tous d’ailleurs, devrions méditer cette leçon : Il est parfois utile de se couper du bruit de l’info, pour réfléchir, prendre du recul, et comme l’a fait d’ailleurs le nouveau pape, devant des centaines de milliers de personnes, et des centaines de millions de spectateurs, faire silence quelques secondes. Impressionnant, ce silence… En latin de cuisine, cela se dit : « Laudem silentio »
Nous vivons une e-poque formidable.

Suis-je donc le seul à ne pas avoir été devant la télé le jour où Neil Armstrong a fait faire un bond de géant pour l’humanité sur la lune ?

C’est horrible: Je ne me souviens absolument pas de ce que je faisais le 21 juillet 1969 quand Neil Armstrong a fait son petit pas sur la lune. 
Mais je me souviens absolument que je n’étais ni devant une télé ni derrière une radio.
Oh ! bien sûr, j’ai vu par la suite comme tout le monde les images de cet événement incroyable. Je les ai tellement vues que c’est comme si je les avais vues en direct; Elles font partie de notre mémoire collective que l’on soit américain, européen ou persan (au sens de Voltaire…)
Mais, non, ce jour-là, je n’étais pas au rendez-vous ni avec la lune, ni avec l’Histoire avec un  grand H… Je dois en être terriblement honteux et donc mon surmoi censure tous mes souvenirs pour ce jour-là. A moins que ce n’ait été pour moi aussi une première fois, mais, hum! n’extrapolons pas…
Aujourd’hui un tel faux-pas serait impossible. En 40 ans, l’humanité a continué à faire des bonds de géant, en matière de communication en tout cas.
Merci Steve (Jobs) ; Merci Bill (Gates) ; Merci Mark (Zuckerberg) ( la liste est bien plus longue, of course !, mais elle conduit souvent à la Silicon Valley) : Aujourd’hui, il n’y a plus de « terra incognita » pour les réseaux sociaux, l’info en continu, les tweets, les alertes, et même quand je parle à ma mère/femme/enfants/amis, mon joujou magique que je ne quitte jamais me connecte à toutes les images du monde.
Je suis donc prêt pour la prochaine. Quoi? c’est fini, il n’y aura plus de prochaine ? Il n’y aura plus de premier pas de l’homme sur la Lune ? Et mars, ce ne sera même pas pour nos enfants ? Zut alors…
Nous vivons une e-poque formidable

Breivik en Norvège : 21 ans de prison pour 77 morts : Est-ce trop peu par mort ?

En Norvège, les tribunaux ont rendu leur verdict: 21 ans de prison pour Breivik qui il y a un an, avait massacré 77 personnes.  Je préfère ne plus répéter son nom. Car ce type jusqu’à la fin de son procès, a recherché la publicité pour sa soit-disant « croisade » de défense de l’occident.
Horrible quand même de se dire qu’une société a pu produire un être haineux jusqu’au meurtre. C’est un peu comme pour Mohamed Mera, chez nous: Comment peut-on en arriver là ?
Et donc, le verdict peut surprendre: A peine 3 mois par victime! On s’attendrait, si ce n’est à la peine de mort, au moins à des centaines d’années de prison. Ainsi en Espagne, les responsables des attentats de 2004 à Madrid ont été condamnés à 34 715 années de prison chacun.
Mais en Norvège, il s’agit de la peine maximale. Et même si c’est parfois dur à avaler (Kès tu ferais si on violait ta fille ? si on tuait ta mère ?), notre justice partage (devrait partager ?) les mêmes valeurs que la justice norvégienne: Elle refuse la loi du talion, œil pour œil, dent pour dent, la mort pour ceux qui l’ont donnée, la vengeance au lieu de la justice, la torture au lieu de la sanction. C’est ce qui fait la différence avec la Chine où l’on fusille pour un oui pour un non, l’Arabie Saoudite où l’on coupe les mains ou lapide les femmes adultères, et même avec les Etats-Unis, où on le voit bien, la peine de mort n’empêche pas les massacres à l’arme de guerre en plein cinéma.
Nous vivons une e-poque formidable

J.L Delarue: N’en fait-on pas un peu trop ?

J.L Delarue : N’en fait-on pas un peu trop … ?

Emissions spéciales sur I-Télé, BFM TV et autres chaînes d’info; mêmes témoignages diffusés en boucles urbi et orbi: Depuis hier, difficile d’échapper à l’hommage national à Jean-Luc Delarue , dont le décès a été élevé au rang de « principale information de la journée » !
Eclipsés Breivik et ses 77 victimes ; oubliés Assad et les milliers de morts en Syrie; balayés l’Euro qui craque, la Grèce qui souffre et la France qui doute.
Bien sûr, mourir à 48 ans c’est moche et triste, mais hélas ça existe.
Et bien sûr ce n’est pas moi qui vais dire que le métier d’animateur télé ou radio n’est pas de la première importance. Je me demande quand même si les spécialistes du cancer ou les professionnels des soins palliatifs n’exercent pas des métiers plus fondamentaux…
Quand PPDA (le plus tard possible , bien sûr) disparaîtra, va-t-on organiser un Requiem à Notre-Dame ? Et pour Michel Drucker ( pas avant l’an 3000 , SVP) une descente des troupes sur les Champs-Elysées ? (Champs-Elysées… Suivez mon regard cathodique… LOL !).  Remarquez, « on » avait déjà fait la même chose avec la mort de Thierry Roland et les minutes de silence au début des matchs de foot.
Quand les médias se mettent à se regarder le nombril et à faire d’eux-mêmes le principal sujet d’information, il y a peut-être du mouron à se faire.
Nous vivons une e-poque formidable

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