Le blog de Pierre M. Thivolet, journaliste

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Sanctionner Samir Nasri ? Comment dit-on « Pas de quoi casser trois pattes à un canard » en italien ?

Pas toujours classe Balotelli, mais quel talent !


Il paraît que les sanctions vont tomber à l’égard des footballeurs de l’équipe de France. Et notamment de Samir Nasri.
Bien sûr, Nasri et autres Ben Arfa ou Menez se comportent parfois comme des sales gosses mal élevés. Ce qui n’est pas vraiment un bon exemple pour la jeunesse !
Mais, bon !  Pour Nasri par exemple, ses saillies verbales sont-elles si dramatiques ? Après le match calamiteux devant l’Espagne, il aurait pété les plombs verbaux parce qu’un de nos confrère lui aurait lancé un « casse-toi » certes sans « pov’ con ». Dans cet échange qui est le plus à blâmer ? Nasri ou notre confrère ? Et puis pas de quoi casser trois pattes à un canard.
Le problème n’est-il pas qu’en l’occurrence il s’agit de canards boiteux?
Car si Nasri et les autres marquaient des buts ou gagnaient des matchs, serions-nous aussi critiques ?
Ils arrivent sur le terrain  en roulant des mécaniques, pour 100 000 euros, tout tatouages dehors, genre: “c’est qui la star ? “. Ils deviennent grassouillets comme Maradona mais sans avoir le palmarès d’un Maradona.
Le coup de boule de Zindane, c’était quand même plus grave. Sauf que Zidane avait été jusque là un beau modèle et qu’il restera comme un des plus grands champions de l’histoire du foot.
Prenez le formidable Mario Balotelli: A 21 ans, il est connu pour son côté incontrôlable. Mais, après les buts d’anthologie contre l’Allemagne, tout le monde passe l’éponge.
Le comble avec les joueurs français est que personne ne leur remonte les bretelles: Tout le monde est content, jusqu’à l’entraîneur, jusqu’au Président. Leur équipe se fait ratatiner par la Suède puis par l’Espagne, mais on est content. « L’objectif était d’arriver en 1/4 de finale ». Objectif atteint. Alors pourquoi voudriez-vous que les joueurs se comportent autrement ?
Nous vivons une e-poque formidable

Danke Herr Hollande !


Soutien quasi-unanime des allemands à la fermeté économique d’Angela Merkel. Ce n’était pas évident il y a quelques semaines. 
Mais la multiplication des attaques caricaturales contre ces « salauds » d’allemands ( “taspé” va, comme dirait… ???), la reprise de la vieille rengaine : « l’Allemagne paiera », la confirmation que les principaux responsables du naufrage grec, c’étaient les dirigeants grecs eux-mêmes qui mentaient sur les comptes du pays et continuaient à le faire, tout cela unit les fourmis allemandes face aux cigales françaises. Angela Merkel pourra remercier François Hollande de lui avoir redonnée un peu de prestige aux yeux de son opinion publique.
Oui, parce que  le miracle économique de l’Allemagne, sa bonne santé économique, sa capacité d’exportations y compris sur les marchés des pays émergents, tout cela a un prix, un revers: Pendant 15 ans, les allemands se sont serrés la ceinture : Modération salariale ( entendez blocage ou baisse des salaires) , flexibilité du travail ( entendez, temps partiel, notamment chez les femmes ), remise en cause de tabous sociaux existant parfois depuis Bismarck, depuis 120 ans, comme la durée du temps de travail, l’âge du départ à la retraite, les horaires d’ouverture des magasins.
Alors quand on leur explique que nous les français nous avons trouvé la martingale pour sauter la case  austérité, comprenez qu’ils nous répondent Nein, Danke !
Et puis, à quoi cela sert-il d’avoir été prof d’allemand et de commettre l’erreur de recevoir dans le dos de la chancelière son opposition social-démocrate. Groß connerie.
Non ! A la suite du sommet européen, tous les cocoricos français ne pourront pas cacher notre impuissance. Difficile de défendre son point de vue quand on est le pays le plus endetté d’Europe.
Nous vivons une e-poque formidable

France-Allemagne : Après Mer-kozy, quoi ?

source:AFP

Il paraît que les britanniques ont une nouvelle blague au sujet des futures relations entre la France et l’Allemagne, entre Hollande et Merkel. Une blague  qui vous allez le voir fait dans la nuance !
«  Après Merkozy, Merkozy-Hollande, ce sera… Mer-de »
Au-delà du bon mot ( qui ramène au mot de Cambronne refusant de se rendre aux anglais), est-ce si sûr ?
L’histoire montre au contraire que l’axe France-Allemagne s’impose toujours au-delà des différences de couleurs politiques et de personnalités. Faut-il rappeler ce qu’ont été les relations entre Valéry  Giscard d’Estaing et Helmut Schmidt ou celles entre François Mitterrand et Helmut Kohl ? Il y a fort à parier qu’il en ira de même entre Hollande et Merkel, et qu’à l’occasion de sa première visite à Berlin, François Hollande ressortira de la chancellerie, bras-dessus bras-dessous avec Angela Merkel. Et l’on parlera plutôt d’un couple « Ho-Mer »… ce qui est nettement plus positif que ce que supposent les britanniques.
Il n’y aura pas de clash entre Paris et Berlin. Ne serait-ce que parce que ce n’est pas la manière de faire des allemands. 
Les allemands sont absolument convaincus que la géographie et l’Histoire les condamnent à travailler avec les français. Ce n’est pas que ça leur fasse toujours plaisir. Mais pour eux, c’est ainsi. Pas d‘avenir sans l’Europe. Pas d’Europe sans le moteur franco-allemand. Les allemands sont des pragmatiques. Oh! bien sûr, nous leur donnons souvent le sentiment d’être des cigales inconséquentes, quand eux, ont le sentiment d’être des fourmis travailleuses. Mais ils savent compter, la France est leur premier client et cela pèse plus lourd que l’amour ou le désamour.
Ce qui ne veut pas dire qu’Angela Merkel fera des cadeaux. Des gestes symboliques pour éviter de mettre le nouveau Président français dans une impasse, oui. Mais changer vraiment de politique, là, il ne faut pas y compter. Car la chancelière allemande doit d’abord tenir compte non seulement de son électorat, conservateur, mais de l’ensemble des allemands. Or, les allemands ont le sentiment qu’ils se sont serrés la ceinture depuis une quinzaine d’années, et que leur relative bonne santé économique est le résultat des sacrifices qu’ils ont consenti : Pour s’adapter aux nouvelles données économiques mondiales, ils ont dû remettre en question des systèmes de protection sociale qui paraissaient immuables. Comme par exemple, l’allongement de l’âge de la retraite, l’assouplissement des horaires de travail, l’acceptation par de nombreux allemands d’emplois à temps partiel ce qui a signifié pour beaucoup outre-Rhin une baisse de revenus. Prenez par exemple la loi sur la fermeture des magasins « Ladenschlussgesetz » qui interdisait l’ouverture des commerces après 18h et tout le week-end , et qui existait depuis Bismarck, un véritable tabou. Eh ! bien, elle a été supprimée et aujourd’hui les magasins et restaurants sont ouverts largement : Une vraie révolution pour tous ceux qui ont connu l’Allemagne jusque dans les années 90…
Une partie de ces sacrifices ont été imposées au nom de la réunification. Beaucoup d’allemands de l’Ouest ont d’ailleurs rechigné, ne voyant pas pourquoi ils devraient payer pour les allemands de l’Est. Mais finalement, ils l’ont fait, au nom de cet idéal, l’unité retrouvée de leur pays. Et cela s’est révêlé utile face aux défis du nouvel ordre mondial et l’émergence de nouvelles puissances économiques.
Il y a là peut-être une leçon à tirer pour le nouveau Président français : Trouver un nouvel élan, un nouveau projet, un nouvel idéal national permettant de «transcender» l’incontournable politique de rigueur à venir.
Pas de clash à attendre donc en Berlin et Paris, mais pas de cadeau non plus. Aucun allemand de droite comme de gauche n’est prêt à payer pour la France. Ils n’arrivent déjà toujours pas à avaler le fait d’avoir consenti à payer pour les Grecs, en tout cas, c’est leur impression, au nom de l’intérêt de l’Europe, de « leur » Europe…
Nous vivons une e-poque formidable.

Toussaint-Louverture sur France2 : Eloge du zapping.


Heureusement que nous avons la touche « zapping » sur nos télécommandes. Cela nous permet d’éviter l’accident vasculo-cérébral en tombant sur des émissions ridicules. Le ridicule peut tuer.
Sans doute parce que cela figure dans le cahier des charges du service public, on nous a donc infligé une reconstitution historique d’un des grands moments de l’histoire du combat pour les libertés et l’égalité dans le monde, la révolte des esclaves de Saint-Domingue, l’indépendance d’Haïti, «première République noire », autour d’une figure historique considérable celle de Toussaint-Louverture. 
Sur le principe, l’intention est louable. Mais le chemin qui mène à l’enfer est pavé de bonnes intentions. Et en l’occurrence, la folklorisation de cette page d’histoire était d’un grotesque fini. La folklorisation (“doudou-isation”) mène à la dévalorisation, au racisme; La palme revenait à la mise en scène de la cérémonie de Bois-Caïman, où tous les clichés sur la religion vaudou étaient réunis; Avec ce côté voyeur à l’égard des phénomènes de transes et de possessions, qui ne sont pourtant pas propres au seul vaudou, mais que l’on retrouve par exemple chez protestants américains, les « Quaker ».
La révolution haïtienne est sœur de la révolution française de 1789. Bois-Caïman, c’est la prise de la Bastille. Et parmi les révolutionnaires haïtiens, il y a des figures comparables à celles de Mirabeau, Danton, Robespierre, Napoléon. Ce sont Toussaint-Louverture, mais aussi Dessalines, Pétion, Christophe. Leurs débats, leurs oppositions, leurs luttes sont du même ordre: Luttes pour le pouvoir, intérêts personnels, oppositions idéologiques: “Pas de liberté pour les ennemis de la Liberté”, Girondins contre Montagnards. Avec les mêmes grandeurs, les mêmes horreurs, les mêmes erreurs.
Il est dommage  que France Télévision n’ait pas pensé faire appel aux grands textes déjà écrits sur la révolution haïtienne, Toussaint Louverture ou d’autres.
Il y a eu Victor Hugo, le grand écrivain cubain Alejo Carpentier, plus récemment Aimé Césaire, Aimé Césaire dont la pièce « La Tragédie du Roi Christophe », inscrite au répertoire de la Comédie-Française, décrit en fait la tragédie d’Haïti, première République noire, mise au banc des nations pendant près d’un siècle. Il y a aussi les textes des haïtiens eux-mêmes, sur  eux-mêmes: «Gouverneur de la Rosée » de  Jacques Roumain, ou «Romancero aux étoiles » de Jacques-Stephen Alexis. Parce que les haïtiens depuis deux cents ans parlent et écrivent sur leur Histoire, avec un grand H, mieux que nous, et dans notre langue. C’est dingue, non ?
Alors un conseil, allez chercher ces grands auteurs, et écoutez en boucle une des chansons de l’actrice et chanteuse Toto Bissainthe: « Ayiti, sé Manman libétè. Si’l tonbé , l’al lévé » « Haïti est mère de la Liberté. Même si Haïti tombe à terre, elle finira par se relever ».
Nous vivons une e-poque formidable

Ce n’est pas MERKEL qui nous menace, c’est plutôt ALZHEIMER…

Georges Clémenceau
Jules Ferry

«Quels sont les premiers signes de la maladie d’Alzheimer ?
– Euh! Je ne m’en souviens plus.
– Eh! bien, ça commence comme ça !»
Cette vanne rappelle que la perte de mémoire est une des premières manifestations de la maladie d’Alzheimer…
Or, aujourd’hui, Il semble que l’absence de mémoire guette nos politiques, de droite comme de gauche.
Ce n’est pas donc pas Merkel, mais plutôt Alzheimer qui menace la France…
Ainsi, prenez le texte suivant : ( Merci à mon ami de toujours, Alex, professeur d’Histoire-Géo à Cayenne 1, qui me l’envoie).C’est un extrait d’un échange à l’Assemblée Nationale 2 :
Orateur n°1 : « Messieurs, il faut parler plus haut et plus vrai ! … Il faut dire ouvertement qu’en effet les races supérieures ont un droit vis-à-vis des races inférieures … Je répète qu’il y a pour les races supérieures un droit, parce qu’il y a un devoir pour elles. Elles ont le devoir de civiliser les races inférieures… »
Réponse orateur n°2 :
« Races supérieures ! Races inférieures ! C’est bientôt dit. Pour ma part, j’en rabats singulièrement depuis que j’ai vu des savants allemands démontrer scientifiquement que la France devait être vaincue dans la guerre franco-allemande, parce que le Français est d’une race inférieure à l’Allemand. Depuis ce temps, je l’avoue, j’y regarde à deux fois avant de me retourner vers un homme et vers une civilisation et de prononcer : homme ou civilisation inférieure ! […] . L’histoire de France depuis la Révolution est une vivante protestation contre cette unique prétention. C’est le génie même de la race française que d’avoir généralisé la théorie du droit et de la justice, d’avoir compris que le problème de la civilisation était d’éliminer la violence des rapports des hommes entre eux dans une même société et de tendre à éliminer la violence, pour un avenir que nous ne connaissons pas, des rapports des nations entre elles. […] Regardez l’histoire de la conquête de ces peuples que vous dites barbares et vous y verrez la violence, tous les crimes déchaînés, l’oppression, le sang coulant à flots, le faible opprimé, tyrannisé par le vainqueur ! Voilà l’histoire de votre civilisation ! […] Combien de crimes atroces, effroyables ont été commis au nom de la justice et de la civilisation.»
Qui débat ainsi ? Qui est l’orateur numéro 1 ? Un Claude Guéant ? Une Marine Le Pen ? Non, il s’agit d’une des icones de notre République, une des icones de notre gauche actuelle. Il s’agit de  Jules Ferry, qui en juillet 1985, justifiait la politique d’expansion coloniale de la France, la guerre au Tonkin, au nom des devoirs des civilisations supérieures.
Et qui est l’orateur n°2 qui lui répond à l’Assemblée Nationale? Il s’agit du futur père de la victoire de 1918, Georges Clémenceau.  
Jules Ferry n’était pas d’extrême-droite. Il a été au contraire l’un des artisans de l’enracinement des valeurs républicaines “Liberté, Egalité, Fraternité” dans notre éducation. Et pourtant cela ne l’a pas empêché d’écrire, de dire beaucoup de … bêtises, comme d’ailleurs un certain nombre de grands noms, de grands intellectuels de son époque, qui aveuglés par la toute puissance de l’Europe à la fin du XIXème siècle pensaient que la civilisation européenne était supérieure aux autres. 
Sans être “nazis”, ils préparèrent la voie aux nazis qui, eux, mirent ces idées en action, non plus “Outre-mer” mais en Europe. 
Et cela n’était propre aux français, mais bien à tous les européens. Comme les anglais par exemple, qui portés par un poème du grand William Shakespeare, se voyaient comme “This happy breed of men, this little world, this precious stone set in the silver sea”: Une sorte de race élue, partie de sa petite île pour dominer le monde… Shakespeare, nazi ? 
Mais tout cela, c’est-à-dire comment ces petits glissements de la pensée européenne ont préparé la grande catastrophe de la civilisation qu’a été le nazisme, cela Aimé Césaire l’avait magistralement écrit dans “Discours sur le colonialisme” en 1955. 
Quant aux débats Ferry-Clémenceau, c’était en juillet 1885…
1955…1885… N’avons-nous donc aucune mémoire ? N’avons-nous donc rien appris ?
Nous vivons une e-poque formidable !


1 (Eh !oui, il y a même des guyanais profs d’Histoire, c’est fou, ça non ! Ca aussi, c’est une vanne, comme dirait… Driss-Omar Sy)
2In :  Revue de la L.D.H Toulon, juillet 1983

D.S.K: Après l’affaire, le film. Un poisson d’Avril en plein février ?

Il n’y a vraiment plus de saisons. 
Ainsi, alors que ces derniers  jours-ci nous suivions avec angoisse l’avancée du froid sibérien du «Moscou-Paris», est tombée cette nouvelle, torride et new-yorkaise: « Urgent : Affaire DSK. Un film va être tourné avec Gérard Depardieu dans le rôle titre et … Isabelle Adjani dans celui d’Anne Sinclair ».
Franchement sur le coup, j’ai cru à une erreur de la claviste (celle ou celui qui tape les nouvelles qui passent en « scroll » au bas de vos écrans). Ou bien encore, à un nouvel épisode du “complot“, celui ourdi depuis l’Elysée contre la gauche. Vous savez: Sarko et/ou ses éminences grises seraient allé chercher Nafissatou Diallo pour qu’elle piège le candidat putatif des socialistes dans une suite du Sofitel de New York. Et, aujourd’hui, Sarko aurait payé des producteurs de cinéma pour, avec ce projet à mourir de rire, torpiller la candidature Hollande. 
Mais il paraît que c’est Eva Joly qui s’en charge déjà. De torpiller Hollande.
Donc, j’ai plutôt penché pour le bug de ma T.N.T, le gel bloquant ma télé sur un gros canular, un gros poisson d’Avril en plein février.
Car franchement, ça ne tient pas du poisson d’avril ? Depardieu jouant Strauss-Kahn? Je me pince. 
Bien sûr, après Raspoutine, quel rôle “historique”à sa taille peut encore trouver notre Gérard national ? Mandela ? ça paraît compliqué? Mao-Tsé-Toung? Idem. Napoléon? Le rôle lui est déjà passé sous le nez: Il faut dire que, même en faisant appel à son immense talent de composition, Gérard Depardieu aurait été difficilement crédible, sur le plan physique s’entend. Et puis l’Amérique, il connaît, puisque il l’a même découverte. En 1492,  lorsqu’il était Christophe Colomb. 
Donc, Depardiou, why not ?
Mais Adjani en Sinclair… là on se demande dans quel registre notre autre monstre sacré devra piocher : Adèle H ? Camille Claudel ? Pas la Reine Margot, quand même. Les producteurs ont sans doute plutôt pensé à la journée de la jupe, à l’Adjani battante, Adjani la militante.
En attendant, je préfère me préparer pour la prochaine cérémonie des Oscars où j’espère très fort que seront récompensés Dujardin, The Artist and co. Ca au moins , c’est tout sauf ridicule!
Nous vivons une e-poque formidable !

Bernard Arnault : Quel luxe !

Décidément, « on »  (c’est-à-dire : je) zappe beaucoup ces jours-ci.
Est-ce parce que je suis d’avance fatigué par ces débats d’avant-campagne ? Fatigué parce je sais que je ne vais rien y apprendre. Ni sur les programmes, absents, ni sur les impétrants, présents certes, mais depuis tellement longtemps qu’ils sont sans surprise… ?
Est-ce la faute à nos consœurs-frères journalistes, eux aussi tellement sans surprise, ou bien est-ce la situation, tellement morose? Toujours est-il, que, pour moi, ces soirs-ci, les débats à la télé, ça me saoûle. Mais alors, se rabattre sur quoi ? Sur un programme « light » ? Distractif ? Mais ils ne sont que des resucées des années 80, 90, 2000 , des best-off de bêtisiers, de gags, de « grands du rire » ! C’est fou quand même ce manque d’imagination, d’inventivité, ces jeunes qui sont vieux avant l’âge alors que le monde des médias explose sous le choc d’internet!
Donc, l’autre soir après n’avoir pas résisté à plus de 5 minutes d’Alice Nevers, ni à 10 minutes de Murielle Robin, et encore moins à Hanouna, après avoir été écoeuré par « Qui veut gagner des millions ? » où Enrico Macias et 95 % du public se sont lamentablement vautrés en répondant Dubai  à la question « Où va ouvrir le prochain Louvre, Dubai ou Abu Dhabi ? » alors qu’il s’agit d’Abu Dhabi. Evidemment.  (Explications du sympathique Enrico : « Dubai, parce que c’est le luxe, la folie des grandeurs »… Comme si culture signifiait démesure… **)
Bref, un coup de zappette, et je suis tombé sur « Empreintes » sur France5.
A priori, rien pour me retenir et tout pour me faire fuir: Le portrait du roi du luxe, Bernard Arnault avec le commentaire et la voix de Guillaume Durand… Et pourtant, je suis resté, resté avec « B.A » dans sa tour face au nouveau Shanghai, où il venait d’épater la Chine avec Dior, Vuitton et autres « marques » ; sur les traces de son passé : A Roubaix, dans les bureaux de Férinel, sa première société, dans la piscine  de la ville, transformée aujourd’hui en remarquable musée, à New York, pour évoquer son « exil » après la victoire de la gauche en 1981, puis son retour en France et aux affaires, grâce à la gauche et le « Enrichissez-vous » du Mitterrand d’après 1983… (Tiens, tiens… Serait-ce ce qui nous attend : Deux ans de démagogie pour faire « social » et ensuite, barre à droite toute pour se sortir de la faillite et alors, tant pis pour les laissés pour compte ? ).
Et « on » se laisse, je me suis laissé, séduire.
Et on croit Bernard Arnault quand il nous explique que sa fierté, c’est moins celle de sa réussite personnelle ( Je vous rassure, yachts, hélicos, châteaux, il a, mais, il ne montre pas, il ne montre SURTOUT pas !) que celle d’avoir su construire  le premier groupe mondial du luxe, et quelque part de défendre ainsi ce produit, ces produits de la culture française. Quand on y réfléchit, c’est vrai que LVMH fait infiniment plus pour notre cocorico national (et nos emplois) que les « tous aux abris derrière la ligne Maginot » d’une Marine Le Pen ou les « ne touchez pas aux acquis sociaux de 1945» d’un J.L Mélenchon».
Et puis comment ne pas en avoir plein les yeux quand on parcourt avec lui les vignes de Château-Yquem, ou le chantier de la fondation Louis Vuitton construite par Franck Gehry dans le bois de Boulogne. Comment ne pas en avoir plein les oreilles quand il nous explique le génie d’un John Galliano, lui dessinant sur un coin de son bureau en 10 mn, les 50 robes imaginées pour Dior. Mais comment il n’avait pas hésité une seconde à licencier le même Galliano après ses pétages de plombs anti-sémites d’il y a un an.
Et puis, le final est superbe. Au piano, physiquement, puisque le richissime roi du luxe semble avoir tous les talents (excellent joueur de tennis, de golf, musicien etc…) et cette conclusion, sur son sens de la famille, son attachement à son père : « On ne se remet jamais complètement de la mort d’un père ». Touché !
Alors bravo Empreintes, bravo France 5 *. Bravo et merci parce que j’en ai tiré plus d’enseignements sur notre pays, notre situation mais aussi notre génie, que toutes ces émissions de précampagne que je fuyais plus haut.
Nous vivons une e-poque formidable !

* Telerama n’a pas aimé à cause de Guillaume Durand qui co-signe ce documentaire. Pourtant, une fois n’est pas coutume, Guillaume Durand n’est jamais envahissant, résistant à cette tendance horripilante de tous ces confrères qui ne peuvent s’empêcher de se mettre en avant et en scène aux côtés de leur « sujet ».
C’est oublier aussi que le réalisateur de cet excellent portrait ( ok : Tout n’est pas dit, ni montré, blablabla…) est Gilles de Maistre, et en matière de réalisation, Gilles, c’est une garantie de finesse et de qualité , la qualité France… comme celle de LVMH, LOL !

** Et pour ceux qui l’ignoreraient, ci-dessous le Louvre Abu Dhabi (architecte Jean Nouvel)

Présidentielles 2012: Moi je vote… Youssou N’Dour !

Me and Youssou… 

Ainsi donc, hier soir, vous avez été plus de 15 millions à regarder « En direct du bureau ovale » dans sa version française.
J’insiste sur le « vous »,car moi j’ai zappé. J’attendais  « Braquage à l’italienne », film d’action programmé sur TF1 et où je ne joue pas Carla Bruni, ou bien encore « Le serpent », sur France 2, où je ne joue pas Nicolas Sarkozy. J’ai glissé sur Arte, et sa « France sauvage » (Sauvage ? non mais, sauvages, vous-mêmes ?), puis sur « Crimes à Oxford » sur France 4. J’aurais préféré « ENA, petits meurtres entre amis » mais ça n’existe pas encore, et j’ai donc fini sur France 0 et le journal Afrique.
On y apprenait que la démocratie continuait de reculer à grands pas au Sénégal, qui compte presque autant d’habitants que de français devant Nicolas Sarkozy hier soir.
Contrairement à notre Président qui a fait limiter à 2 le nombre de mandats présidentiels successifs, le Président sortant du Sénégal se présente pour un troisième mandat alors que jusqu’à présent la Constitution du Sénégal l’interdisait.
Contrairement à notre Président qui vient de fêter ses 57 printemps, Abdoulaye Wade va fêter ses … 87 ans ! Un vrai beau symbole dans un pays, où contrairement à la France, la moitié de la population à moins de 25 ans…
Depuis des mois, les jeunes sénégalais sont dans la rue pour défendre la démocratie. Mais Washington (merci Barack !) leur demande de respecter la « Constitution »… Quant à l’Union européenne et la France, c’est profil bas. Il est vrai que Abdoulaye Wade a fait ses classes chez nous, il a commencé socialiste, son parti le PDS est membre de l’Union « libérale »… bref, il est gênant qu’un de nos grands amis pète les plombs sur le tard et conduise tout droit vers le chaos un pays longtemps présenté comme un modèle.
Il ne faudra pas s’étonner si un jour les fondamentalistes islamistes apparaissent comme un recours.
Alors moi je vote Youssou N’Dour, le chanteur.
Bien sûr, il n’est sans doute pas le seul type bien au Sénégal, mais il fait partie de ceux qui ont fait beaucoup pour l’image de leur pays. Il a investi chez lui.  Et , comme j’ai eu le privilège de le rencontrer (si, si, j’en suis fier), je peux témoigner que c’est un homme d’expérience et de bon sens. Bon sens : c’est une bonne qualité pour un Président, non, et pas seulement au Sénégal… ?
Au fait, évidemment que je ne peux pas voter pour Youssou : D’abord parce que je ne suis pas sénégalais, ensuite et surtout parce que sa candidature a été rejetée…
Nous vivons une e-poque formidable.

Désormais, le Brésil et la France, à travers la Guyane, sont unis…


 Ainsi donc, le pont sur l’Oyapock est terminé.
Belle photo de ce bel ouvrage qui relie le Brésil et… la France , par la Guyane.
Côté guyanais : Saint-Georges de l’Oyapock, et la RN2- (Nationale 2) qui par Régina rejoint Cayenne, 180 kilomètres plus loin….
Côté Brésil, il y a … euh !… ??? Oiapoque, c’est-à-dire rien, ou presque, et puis près de 600 kilomètres de routes-pistes non achevées jusqu’à Macapa, capitale de l’Etat de l’Amapa, le plus pauvre du Brésil. Etat qui  n’est séparé du reste du pays que par, excusez du peu, l’estuaire de l’Amazone….
La Manche à côté de cet estuaire, c’est comme la Seine par rapport à l’Amazone, ou bien encore le Quiévrain par rapport au Rhin, ou encore la Bidassoa par rapport au Rhône. Enfin bref c’est « big »…
Bien sûr, ce pont est un symbole sympa.
Pas très utile en tout cas à court terme, mais sympa.
Coûteux, mais sympa….
Nous vivons une e-poque formidable et sympa…
Liens (critiques… parce que ce n’est pas LE pont de Sarkozy) :

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