Catégorie : Uncategorized (Page 9 of 29)
![]() |
Omar Sy en Zorro… On aime! |
La scène se passe dans les jardins du Château Bellevue, à Berlin. Angela von Mecklemburg et
Nicolas de Neuilly se sont discrètement éclipsés de la réception offerte par le roi de Prusse. On
entend, au loin, les accents du quatuor de Joseph Haydn.**
Nicolas:
Madame, l’heure est grave : alors que Berlin danse
Athènes est en émoi et Lisbonne est en transes.
Voyez la verte Erin, voyez l’Estrémadoure
Entendez les Romains: ils appellent au secours !
Ils scrutent l’horizon, et implorent les Dieux.
Tous les coffres sont vides, et les peuples anxieux
Attendent de vous, Madame, le geste généreux !
De leur accablement ils m’ont fait l’interprète :
Leur destin est scellé, à moins qu’on ne leur prête
Ce D-mark des Allemands sur lesquels vous régnez.
Cette cause est bien rude, mais laissez-moi plaider…
Angela:
Taisez-vous Nicolas ! Je crois qu’il y a méprise
Folle étais-je de croire à une douce surprise
En vous suivant ici seule et sans équipage
Je m’attendais, c’est sûr, à bien d’autres hommages !
Mais je dois déchanter, et comme c’est humiliant
De n’être courtisée que pour son seul argent !
Nicolas :
Madame, les temps sont durs, et votre coeur est grand
Vos attraits sont troublants, mais il n’est point décent
D’entrer en badinage quand notre maison brûle !
Le monde nous regarde, craignons le ridicule !
Notre Europe est malade, et vous seule pouvez
La soigner, la guérir et, qui sait ? La sauver !
Nous sommes aujourd’hui tout au bord de l’ abîme
Vous n’y êtes pour rien, mais soyez magnanime !
Les Grecs ont trop triché ? Alors la belle affaire !
Qu’on les châtie un peu, mais votre main de fer
Est cruelle aux Hellènes, et nous frappe d’effroi !
Angela:
J’entends partout gronder, en Saxe, Bade ou Bavière
L’ouvrier mécontent, le patron en colère.
Ma richesse est la leur, ils ont bien travaillé.
L’or du Rhin, c’est leur sueur et leur habileté.
Et vous me demandez, avec fougue et passion
De jeter cette fortune au pied du Parthénon ?
Ce serait trop facile et ma réponse est non !
Nicolas:
On ne se grandit pas en affamant la Grèce
En oubliant Platon, Sophocle et Périclès !
Nos anciens nous regardent, et nous font le grief
D’être des épiciers et non pas de vrais chefs !
Helmut Kohl est furieux et Delors désespère.
Un seul geste suffit, et demain à Bruxelles
Desserrez, je vous prie, le noeud de l’escarcelle !
Angela:
Brisons là, je vous prie, la nuit est encore belle
Votre éloquence est grande et mon âme chancelle…
Mais si je disais oui à toutes vos demandes
Je comblerais la femme, et trahirais l’Allemande !
Et ils s’éloignent, chacun de son côté…*
« … le mensonge officiel se trouve lié à la conviction insolente que le pouvoir appartient « nèt ale » à un « petit reste », mais contrairement au sens biblique attaché au mot « anawim », « les pauvres de Yahvé », le petit reste ici, ce sont les « plus malins », analogue au petit groupe de dirigeants décrit par Dostoïevski dans la Légende du Grand Inquisiteur, qui avaient trouvé plus intelligent d’accepter les offres du démon pensant que Jésus avait été bien sot d’avoir refusé. »
« A moins que tous et chacun décidions de nous opposer à ce bal de ripoux et qu’on montre en clair, selon la loi, comment l’illégalité et l’impunité transforment en coquins de jeunes représentants et serviteurs de l’Etat et qu’avant toute chose, on proclame le réveil de la dignité, l’épiphanie de l’aube. »
Jean-Claude Bajeux, Ces fruits amers de l’illégalité, 7 janvier 2011
« …la boussole qui me guidait dans l’activité tumultueuse du CEDH est restée la même dans ce crépuscule infertile. Toujours et encore, on y rencontre l’humanisme chrétien du personnalisme, la recherche de la paix et la justice, et la Constitution haïtienne du 28 mars 1987 qui a proclamé, de façon réelle et prophétique, les obligations de l’Etat et des gouvernements de respecter la loi, les droits des citoyennes et des citoyens, de donner accès à tous « san pas pou ki » aux services communautaires, leur assurant santé et savoir. »
Jean-Claude Bajeux, idem, 7 janvier 2011
« La refondation de 1804 ne peut se faire qu’en faisant le contraire de ce qui avait été nécessaire en 1804 : il faut abandonner le chemin des armes, il faut enterrer les armes et leur dire adieu, il faut instaurer la grève de la violence. Il faut que la justice prononce ses verdicts et par là rendre inutile le recours aux armes. Il faut dire le crime par son nom et appeler les voleurs, les menteurs, les incendiaires, les assassins et les violeurs par leurs noms, tels qu’ils sont énumérés dans les articles du code pénal. Il faut donc sanctionner aujourd’hui ces fusillades qui ont emporté tant de monde depuis 1804, Capois-la Mort et Dessalines y compris. Ce n’est plus le temps de couper les têtes, c’est au contraire, le moment de remettre les têtes en place ; ce n’est plus l’heure de mettre le feu, car, pour notre survie, il est venu le temps de planter et de construire un nouveau monde, en soumettant ce monde-là, ces hommes, ces femmes, à l’ordre du plan, de la raison, de l’écriture ».
Jean-Claude Bajeux, Les crucifiés de l’histoire, Pâques 2004.
« …pour exercer cette justice, au niveau où elle veut être servie, il faut regarder, en même temps, au-delà de ce monde, le spectre lumineux d’une justice qui devient, est devenue, se doit de devenir, le moteur d’une société civilisée, la conscience d’une société humaine, et le centre d’un immense réseau de services publics. C’est de cette réalité que nous parlons, quand nous parlons d’une vision intégrale de la justice. »
JC Bajeux : « Pour une vision intégrale de la justice ». Discours d’ouverture du 11e Forum citoyen pour la réforme de la justice, 5 septembre 2009.
« Cet arrachement du marécage où nous sommes englués demande, de manière antinomique, l’adhésion collective à une constellation de valeurs qui devrait nous qualifier comme société civile. Des valeurs à vivre et à réaliser et j’en cite cinq : l’égalité, la loi, la dignité humaine, le savoir, la solidarité. Et de ces cinq, je salue la loi dans un monde dont la justice serait la clé, la porte, le seuil et la lumière »
JC Bajeux, intervention pour le secteur des Droits Humains à la présentation des travaux pour un Nouveau Contrat Social , organisé par le groupe des 184, le 15 janvier 2005 au Karibe.
Laval, Québec, 5 août 2011