Le blog de Pierre M. Thivolet, journaliste

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Salauds d’allemands : Le retour de Bismarck. Ou plutôt celui du Général Boulanger ?

Ainsi donc, les allemands seraient « revanchistes ». Ils voudraient l’Europe à leur image. Ils voudraient nous dicter notre politique. Salauds d’allemands : Ils se sont serrés la ceinture pendant toutes ces années, et maintenant que ça va un peu mieux, enfin un peu moins mal chez eux, ils ne veulent pas payer pour nous. C’est vraiment dégueulasse ! Mais ça y est : Ils montrent leur vrai visage : arrogants et dominateurs : Ach ! so, Gestapo ! Schnell ! Raus !
Avec son « retour de Bismarck », Arnaud Montebourg a allégrement franchi le mur du çon, comme on dit au « Canard Enchaîné ». Mais il n’est pas le seul, loin de là. « Sachez Môssieur que nous, nous sommes la France, la « Grande Nation » et que nous allons montrer au monde entier, qui nous envie, et aux allemands en particulier, la voie, le chemin, celui de la démondialisation ». C’est, à peu près, ce que disent, et tant pis pour l’amalgame, Le Pen, Mélenchon, et pas mal d’autres, qui à gauche comme à droite, ne connaissent de l’Allemagne que « La Grande Vadrouille » et « Nuit et brouillard ». Utiliser l’épouvantail allemand est bien pratique pour cacher leur manque de courage politique, leur démagogie qui depuis vingt ans ( trente ans ? Quarante ans ?) nous ont fait rater la modernisation de notre économie, de notre système de protection sociale, de notre système fiscal… A force de reculer, nous voilà au pied du mur et nous savons tous que ça va faire mal. Plus mal, que, si comme les allemands, nous nous y étions mis, il y a 20 ans.
Et à propos de Bismarck, savons-nous que c’est lui qui instaura la sécurité sociale en Allemagne, 75 ans avant que nous français nous ne le fassions ? Sait-on que ce sont justement ces lois sociales de Bismarck qui ont été réformées par les gouvernements socialistes ces 20 dernières années en Allemagne ? Comme la fameuse « Ladenschlussgesetz » qui interdisait l’ouverture des magasins après 18 heures et tout le week end ? Un vrai tabou et qui a pourtant été sacrifié sur l’autel des plans de rigueur allemandsl
Si nous voulons en appeler à l’histoire pour nous dresser sur nos ergots de coq gaulois, nous devrions nous souvenir qu’à l’époque de Bismarck, en France, c’était le difficile accouchement d’une troisième République attaquée par l’extrême-droite, le racisme et la démagogie…
C’était l’affaire Dreyfus. C’était le temps des succès électoraux du Général Boulanger qui faillirent emporter notre fragile démocratie. « Boulanger ? C’est qui ça ? J’sui trop jeune, j’ai pas connu » : Pas de panique: Relisez vos cours d’Histoire ou cliquez sur wikipedia. Et vous vérifierez que, décidément, au lieu de vouloir donner des leçons aux autres, nous ferions bien d’en prendre !
Nous vivons une e-poque formidable

Les personnalités préférées des français: Pommes, poires et scoubidou, bidou, ah…

Omar Sy en Zorro… On aime!


Ainsi donc, avec le Nouvel an, est arrivé le sondage-classement « Les personnalités préférées des français ».
Il paraît que c’est un sondage sérieux puisqu’il a été réalisé par l’IFOP, institut dont les sondages vont nous accompagner jusqu’à la porte des bureaux de vote des prochaines présidentielles.
Dans ce classement, il y en a qui monte, d’autre qui baisse, d’autre qui sorte, d’autre qui entre.
50 « personnalités »…
Ah ! Bon ? c’est quoi être une personnalité à l’heure de « Secret Story » et de « Incroyable talent ».
Zidane est un des plus grands joueurs de foot de tous les temps. Mais comme sportif, je préfère Usain Bolt… Zut, c’est vrai, Bolt est sprinter et jamaïcain et souriant et showman.
Yannick Noah est très sympa. Il a été un tennisman hors pair. Comme chanteur, il est…bof… Gentillet ? Je lui préfère par exemple un Ben l’Oncle soul, mais bon ! à chacun son mauvais goût, n’est-ce pas ?
Et puis comment comparer la préférence que nous portons, que je porte à un comédien charismatique et talentueux et sympathique (Omar Sy) avec la non-préférence que nous portons, que je porte à l’égard de responsables politiques qui, pour l’instant, semblent dépassés par la crise, les crises ? Ainsi, Chirac, nous l’adorons, et qu’est-ce qu’il est sympa, et drôle et touchant… Mais surtout depuis qu’il n’est plus aux affaires.
Et, est-ce bien sérieux de tout mettre sur le même plan, de tout mélanger ? Comme ces émissions qui nous demandent de choisir les plus grands français de l’Histoire, et la liste proposée va de Vercingétorix à Claude François en passant par Jeanne D’Arc, De Gaulle et Michel Drucker ? Et qui ne sont que des déclinaisons de « concepts » d’émissions anglo-saxonnes « Les plus grands anglais », « Les plus grands américains »… Il y a même eu « Les plus grands belges ». Merci de ne pas rire … ( Je pousse un peu, c’est juste pour faire rire, car il y a évidemment plein de très grands belges, et je ne pense pas à Johnny.)
Que restera-t-il de toutes ces « personnalités » une fois retombée cette notoriété gonflée aux hormones de la téléréalité et des intérêts économiques des instituts de sondage, qui sont avant tout des entreprises cherchant à faire un maximum de profits ?  Des personnalités qui nous sont présentées en vrac comme dans des paniers de pommes de poires et de scoubidou, bidou, ah…
Au fait, qui chantait cette chanson qui faisait fureur, dans les années 50, 1950, c’est-à-dire, il y a une éternité ? Qui ? Sacha Distel ? Sacha Distel ! Lui aussi à son époque, il a dû être en tête des personnalités préférées…On est bien peu de choses, mon pauvre meussieu !
Nous vivons une e-poque formidable…

Sarkozy et Merkel vendent la liqueur portugaise “Beirao”

La marque de liqueur portugaise Beirao détourne l’actualité et pour sa campagne publicitaire de fin d’année met en scène Nicolas Sarkozy et Angela Merkel, perçus comme le père et la mère fouettards d’un Portugal surendetté et contraint à une caure d’austérité réclamée par les deux dirigeants européens.
Tous deux présentent une bouteille de Beirao, avec les mots: « Le Portugal fait de son mieux ».
Il paraît que l’ambassadeur d’Allemagne à Lisbonne a trouvé cela tellement drôle qu’il va en faire sa carte de voeux cette année. Il paraît que le gouvernement français a moins d’humour…

L’impromptu de Berlin… pastiche

Je ne sais qui est l’auteur de ce pastiche, tout à fait dans le style de feu l’Almanach Vermot, ou du Canard. Mais c’est très fin… 
Voici donc ce texte, envoyé sur et par le web!

L’impromptu de Berlin
un régal en Alexandrin



La scène se passe dans les jardins du Château Bellevue, à Berlin. Angela von Mecklemburg et
Nicolas de Neuilly se sont discrètement éclipsés de la réception offerte par le roi de Prusse. On
entend, au loin, les accents du quatuor de Joseph Haydn.**


Nicolas:
Madame, l’heure est grave : alors que Berlin danse
Athènes est en émoi et Lisbonne est en transes.
Voyez la verte Erin, voyez l’Estrémadoure
Entendez les Romains: ils appellent au secours !
Ils scrutent l’horizon, et implorent les Dieux.
Tous les coffres sont vides, et les peuples anxieux
Attendent de vous, Madame, le geste généreux !
De leur accablement ils m’ont fait l’interprète :
Leur destin est scellé, à moins qu’on ne leur prête
Ce D-mark des Allemands sur lesquels vous régnez.
Cette cause est bien rude, mais laissez-moi plaider…


Angela:
Taisez-vous Nicolas ! Je crois qu’il y a méprise
Folle étais-je de croire à une douce surprise
En vous suivant ici seule et sans équipage
Je m’attendais, c’est sûr, à bien d’autres hommages !
Mais je dois déchanter, et comme c’est humiliant
De n’être courtisée que pour son seul argent !

Nicolas :

Madame, les temps sont durs, et votre coeur est grand
Vos attraits sont troublants, mais il n’est point décent
D’entrer en badinage quand notre maison brûle !
Le monde nous regarde, craignons le ridicule !
Notre Europe est malade, et vous seule pouvez
La soigner, la guérir et, qui sait ? La sauver !
Nous sommes aujourd’hui tout au bord de l’ abîme
Vous n’y êtes pour rien, mais soyez magnanime !
Les Grecs ont trop triché ? Alors la belle affaire !
Qu’on les châtie un peu, mais votre main de fer
Est cruelle aux Hellènes, et nous frappe d’effroi !

Angela:
J’entends partout gronder, en Saxe, Bade ou Bavière
L’ouvrier mécontent, le patron en colère.
Ma richesse est la leur, ils ont bien travaillé.
L’or du Rhin, c’est leur sueur et leur habileté.
Et vous me demandez, avec fougue et passion
De jeter cette fortune au pied du Parthénon ?
Ce serait trop facile et ma réponse est non !

Nicolas:
On ne se grandit pas en affamant la Grèce
En oubliant Platon, Sophocle et Périclès !
Nos anciens nous regardent, et nous font le grief
D’être des épiciers et non pas de vrais chefs !
Helmut Kohl est furieux et Delors désespère.
Un seul geste suffit, et demain à Bruxelles
Desserrez, je vous prie, le noeud de l’escarcelle !


Angela:
Brisons là, je vous prie, la nuit est encore belle
Votre éloquence est grande et mon âme chancelle…
Mais si je disais oui à toutes vos demandes
Je comblerais la femme, et trahirais l’Allemande !

Et ils s’éloignent, chacun de son côté…*

Bravo à l’auteur anonyme…

Bar à tapas…Tapes au faciès ?

J’ai été témoin d’une bien curieuse histoire que je m’en vais vous conter car elle m’en a retourné l’estomac …

Il était une fois dans une petite rue d’un quartier à la mode du centre de Paris – le Marais entre l’Eglise Saint-Paul et la Place des Vosges – un petit restaurant qui périclitait. Puis ses lumières s’éteignirent et il mourut. Devanture fermée. Porte condamnée.

Et puis le printemps dernier, comme une montée de sève printanière ou mieux un coup de baguette magique :Voilà qu’on s’agite, qu’on repeint, qu’on rafraichit, qu’on relooke… Yes ! Un bar à tapas ouvre ses portes, ce qui n’a rien de très original dans ce quartier branchouille, mais tenu par un type sympa, chaleureux, et ça, ça fait toute la différence.
Ainsi donc, nous, travailleurs et travailleuses du voisinage, avons pris l’habitude d’y venir boire un verre autour d’une assiette de tapas, voire même d’y manger un plat.
Le type sympa et chaleureux, le patron, celui qui a réveillé cet ancien restau n’est pas né avec une cuillère en argent dans la bouche, il n’est pas le fils de … ni l’amant de … et n’a pas passé son enfance à tisser des liens avec de « bonnes relations » (sociales s’entend). Il ne connaît personne à la Mairie de Paris, ne paye pas des pots aux policiers du quartier. Il vient de Grenoble, pardon de Voiron, dans les terres froides, ceux qui connaissent, compatiront. Enfin, bref, c’est un dauphinois  monté à Paris. On imagine donc quel a pu être son parcours, un parcours méritant, semé d’embuches, d’autorisations, de licences IV ou V, de contrôles, de réglementations, d’URSSAF et d’impôts… et on se doute que cette histoire ne va pas être un conte de fées !
Vint d’abord le succès. Et avec le succès, la jalousie… et les plaintes: D’abord cet été, celles de certains voisins: « Des clients en terrasse faisaient du bruit après 10 heures ». On comprend les voisins: Ils avaient choisi ce quartier, le Marais, pour vivre au calme, autant qu’à Neuilly-Auteuil-Passy, un quartier aussi calme qu’un cimetière. Un calme éternel ! Et un bar à tapa, c’est forcément plus bruyant qu’un magasin de fringues ou qu’une succursale de banque.
Puis ce fût l’hygiène. Puis l’autre soir, la répression des fraudes, sous la forme de deux officiers faisant des heures sup, avant leurs RTT.
Venant en civil établir le flagrant « délit » : Le délit ? Certains clients consommaient sansmanger. C’est vrai que c’est pas bien, c’est pas réglo. C’est vrai aussi qu’on voit mal le patron qui vient d’ouvrir son bar à tapas, qui est étranglé à la banque, et qui joue sa vie sur ce coup-là, dire aux consommateurs : « Tu manges ou tu te casses, pov con ! ».
Alors, en cascade, c’est: Amende, menaces de fermeture, convocation au poste, obligation d’acheter une licence IV  ou V (entre 12 000 et 15 000 €).
Bien sûr, c’est la loi, ce sont les décrets. Mais tout est dans l’application de ces lois.
Dans une période où l’on déplore que les petites entreprises aient tant de mal. Où l’on s’inquiète d’une jeunesse qui ne serait capable que de trafics, d’économie parallèle et de « black », ce genre de sévérité ne fait que leur mettre la tête sous l’eau, et bien profond.
Il en a pleuré le patron sympa. Et nous tous aussi, atterrés, désemparés, parce que nous ne connaissons personne, nous ne savions pas quoi faire, quoi conseiller, comment aider.  C’est rageant vraiment.
Alors si quelqu’un connaît quelqu’un… Peut faire quelque chose… peut conseiller. Ceci est une bouteille jetée à la mer des tracasseries administratives, grande spécialité française.
Nous vivons une e-poque formidable.
PS : Ah ! oui, au fait:  Le patron sympa, le dauphinois des terres froides, il est « issu de la diversité » comme on dit, il est « noir »… Mais ceci n’a certainement rien à voir avec ce qui lui arrive. Non rien. Impossible ! Vraiment ? Rien à voir ? Je dois avoir l’esprit mal tourné.

Débâcle économique: Vérité en deça des Pyrénées, erreur au-delà !

Comment dit-on « ils ont la mémoire courte » en espagnol ? On dit « Zapatera » ! C’était quand encore ? Oh! tout juste 5 ans, avant les dernières élections présidentielles ( chez nous ) : Que nous avait-on cité l’Espagne socialiste en exemple : Chez eux, tout était mieux. Les immigrés mieux traités, les illégaux légalisés, l’argent redistribué, les allocs augmentés, et la candidate socialiste de poser bras dessus bras dessous avec le Président socialiste du gouvernement espagnol. C’étaient Zapatero et Zapatera ! Mais quand Zapatero tombe à l’eau, et pas seulement à cause de la crise, mais bien parce qu’il a mené les espagnols en bateau, que reste-t-il ? Zapatera ? Non, elle semble s’être volatilisée, et avec elle, tous ceux qui faisaient le pèlerinage à Madrid : Quels ingrats !
Les immigrés ?: L’Espagne a rétabli en catastrophe, toutes les barrières, tous les contrôles, même les visas pour les latino-américains qui depuis deux siècles n’en n’avaient jamais eu besoin. L’âge de la retraite ? 67 ans. Les allocations chômage ? Une misère. Le droit au logement ? Le droit surtout d’habiter chez ses parents.
Bien sûr l’Espagne va rebondir, parce que son potentiel est énorme, sa modernisation a été spectaculaire, le surendettement de l’Etat et des collectivités s’est aussi traduit en d’énormes investissements en infrastructures modernes, en équipements collectifs de pointe. Et cela restera et ne sera pas que des châteaux de sable. On peut d’ailleurs dire la même chose du Portugal ou même de la Grèce. quand on pense à la métamorphose du pays, de ses routes, d’Athènes en 20 ans: Il n’y a pas que de la corruption, mais bien des infrastructures qui serviront.
Mais il y a 5 ans au lieu de distribuer l’argent du mirage ( et non du miracle) économique espagnol, Zapatero aurait dû prévenir le retournement de situation. Il aurait dû conforter l’économie espagnole, traquer la spéculation immobilière, prévoir la fragilité du tourisme et des services. Il y a 5 ans, la crise espagnole avait commencé avant la crise. De ce côté-ci des Pyrénées nous ferions bien d’en retenir la leçon.
Nous vivons une e-poque formidable

Présidentielles : blablablablabla

Quelle époque ! Pardon, quelle « séquence » ! Comme diraient nos confrères et consœurs journalistes politiques qui, ce n’est pas la crise pour tout le monde, multiplient les émissions de débat, de décryptage, de commentaires, de gloses quoi ! sur la- à venir-campagne électorale.
Attention : « Je n’ai que des ami(e)s dans la profession » Et à mes mots, j’ajoute naturellement ce geste de la main qui mime, quoi déjà… ? Ah! oui, le coup de poignard dans le dos.
Donc je ne vise ni untel, ni untelle, mais ce débat l’autre soir sur une chaîne d’infos en continu, animé par l’excellent Biiiiiip et où le passionnant Tuuuuuuut laissa tomber d’un air savant : «  La séquence actuelle pourrait se résumer à la question de la synchronisation entre le candidat et le parti ». Et autour de lui, tout le monde d’opiner du chef (ce qui en français veut aussi dire, de la tête).
Alors là, ça m’a réveillé. Putain, mais c’est bien sûr. On n’y aurait jamais pensé: Pour qu’un candidat gagne, il vaut mieux qu’il soit soutenu par ses partisans. Heureusement qu’il y a des experts ( oh ! celui-là, il a au moins dû faire Sciences Po) pour nous remettre les idées en place.
Et quand je pense que la campagne n’a même pas commencé, cela nous promet quelques beaux florilèges de portes ouvertes enfoncées !
Nous vivons une e-poque formidable

Haïti : A la mémoire de Jean-Claude Bajeux

Haïti : Cérémonie d’adieu à la mémoire de Jean-Claude Bajeux ce 10 août
mercredi 10 août 2011
Une cérémonie d’adieu a lieu à la mémoire de Jean-Claude Bajeux, écrivain, poète, critique littéraire, fondateur du Centre OEcuménique des Droits Humains (CEDH), ex-Ministre de la Culture, ce 10 août 2011 à Port-au-Prince.
Elle se déroule à l’Ange Bleu (angle rue José Marti et Jean-Paul II) à 9:00 am, tandis que la famille reçoit à partir de 7:30 am
AlterPresse reprend le texte contenu dans le feuillet-programme de la cérémonie, qui est une lettre de Pierre Bonin, « vieil ami » canadien de Jean-Claude Bajeux à tous ceux qui étaient proches du défunt.
Chers ami-e-s de Jean-Claude et Sylvie Bajeux,
J’apprends à l’instant que Jean-Claude s’est envolé durant la journée vers une grande lumière, un espace de vérité, de justice et d’amour. Pour moi, c’est un prophète toujours en quête de justice, marchant sans relâche, alertant les humains de tous horizons, à l’instar des prophètes de l’ancien Testament.
Nul ne peut servir deux maîtres était le titre de sa dénonciation d’Aristide en janvier 2001 :
« … le mensonge officiel se trouve lié à la conviction insolente que le pouvoir appartient « nèt ale » à un « petit reste », mais contrairement au sens biblique attaché au mot « anawim », « les pauvres de Yahvé », le petit reste ici, ce sont les « plus malins », analogue au petit groupe de dirigeants décrit par Dostoïevski dans la Légende du Grand Inquisiteur, qui avaient trouvé plus intelligent d’accepter les offres du démon pensant que Jésus avait été bien sot d’avoir refusé. »
Dix ans plus tard, Jean-Claude tonne encore
« A moins que tous et chacun décidions de nous opposer à ce bal de ripoux et qu’on montre en clair, selon la loi, comment l’illégalité et l’impunité transforment en coquins de jeunes représentants et serviteurs de l’Etat et qu’avant toute chose, on proclame le réveil de la dignité, l’épiphanie de l’aube. »
Jean-Claude Bajeux,
Ces fruits amers de l’illégalité, 7 janvier 2011
Avec une compagne exceptionnelle comme Sylvie, ils demeureront dans notre esprit un couple vivant, debout, persévérant au delà de tous les obstacles. Votre engagement nous redonnait courage, pour surmonter des multiples défaites et ne jamais se décourager. Un homme aimable, chaleureux, d’une générosité sans bornes. Un intellectuel exigeant, d’une immense culture, à la plume incisive certes, mais aussi un guide accueillant.
« …la boussole qui me guidait dans l’activité tumultueuse du CEDH est restée la même dans ce crépuscule infertile. Toujours et encore, on y rencontre l’humanisme chrétien du personnalisme, la recherche de la paix et la justice, et la Constitution haïtienne du 28 mars 1987 qui a proclamé, de façon réelle et prophétique, les obligations de l’Etat et des gouvernements de respecter la loi, les droits des citoyennes et des citoyens, de donner accès à tous « san pas pou ki » aux services communautaires, leur assurant santé et savoir. »
Jean-Claude Bajeux, idem, 7 janvier 2011
Jean-Claude était un homme de paix, un ferme opposant à la violence :
« La refondation de 1804 ne peut se faire qu’en faisant le contraire de ce qui avait été nécessaire en 1804 : il faut abandonner le chemin des armes, il faut enterrer les armes et leur dire adieu, il faut instaurer la grève de la violence. Il faut que la justice prononce ses verdicts et par là rendre inutile le recours aux armes. Il faut dire le crime par son nom et appeler les voleurs, les menteurs, les incendiaires, les assassins et les violeurs par leurs noms, tels qu’ils sont énumérés dans les articles du code pénal. Il faut donc sanctionner aujourd’hui ces fusillades qui ont emporté tant de monde depuis 1804, Capois-la Mort et Dessalines y compris. Ce n’est plus le temps de couper les têtes, c’est au contraire, le moment de remettre les têtes en place ; ce n’est plus l’heure de mettre le feu, car, pour notre survie, il est venu le temps de planter et de construire un nouveau monde, en soumettant ce monde-là, ces hommes, ces femmes, à l’ordre du plan, de la raison, de l’écriture ».
Jean-Claude Bajeux, Les crucifiés de l’histoire, Pâques 2004.
Partisan d’une « vision globale et intégrante de la justice »…JC Bajeux nous dit que
« …pour exercer cette justice, au niveau où elle veut être servie, il faut regarder, en même temps, au-delà de ce monde, le spectre lumineux d’une justice qui devient, est devenue, se doit de devenir, le moteur d’une société civilisée, la conscience d’une société humaine, et le centre d’un immense réseau de services publics. C’est de cette réalité que nous parlons, quand nous parlons d’une vision intégrale de la justice. »
JC Bajeux : « Pour une vision intégrale de la justice ».
Discours d’ouverture du 11e Forum citoyen pour la réforme de la justice, 5 septembre 2009.
Convaincu que l’Etat de droit et la construction démocratique nécessitent prioritairement la réforme de la justice, Jean-Claude Bajeux mettra toutes ses dernières énergies à la relance du Forum citoyen.
Jean-Claude nous guidera encore longtemps, il y a tant à découvrir dans ses écrits militants :
« Cet arrachement du marécage où nous sommes englués demande, de manière antinomique, l’adhésion collective à une constellation de valeurs qui devrait nous qualifier comme société civile. Des valeurs à vivre et à réaliser et j’en cite cinq : l’égalité, la loi, la dignité humaine, le savoir, la solidarité. Et de ces cinq, je salue la loi dans un monde dont la justice serait la clé, la porte, le seuil et la lumière »
JC Bajeux,
intervention pour le secteur des Droits Humains à la présentation des travaux pour un Nouveau Contrat Social , organisé par le groupe des 184, le 15 janvier 2005 au Karibe.
Salut mon vieil ami Jean-Claude
Pierre Bonin
Laval, Québec, 5 août 2011

Norvège: Attentat, préjugés et conclusions hâtives…

L’horreur : Que dire face à la boucherie de Vendredi à Oslo ?
L’énormité de ce qu’a fait ce type, même éventuellement aidé par des comparses, ce type dont je n’ai nulle envie de mémoriser le nom, nous laisse incrédule: « On » cherche à comprendre. Même par haine de l’autre, des autres, qui ne sont pas blonds aux yeux bleus, des autres qui ne sont pas chrétiens, même par haine hystérique, peut-on faire ça ?
« On » croyait que cette violence aveugle ne pouvait être que réservée à des « barbares, à des sous-développés, à des fous d’Al-Qaida, à des intégristes musulmans ».
Et d’ailleurs, qu’elle a été la première réaction des médias, je ne sais pas dans le monde, mais en tout cas, en France, en apprenant les attentats d’Oslo ? Explorer les pistes « islamistes ». Nous avons ainsi vu défiler les « experts » habituels, qui , avec plus ou moins de prudence, ont énuméré les raisons qui « faisaient de la Norvège une cible » pour les terroristes d’Al-Qaida and co: Participation à la guerre en Afghanistan, à la guerre en Libye, affaire des caricatures islamistes, ou même le fait qu’Oslo soit la capitale où est décernée le Prix Nobel de la Paix…
Qu’importe que les caricatures aient été l’œuvre d’un danois et non d’un norvégien, ou que la participation à l’offensive en Libye se limite à 6 avions stationnés en Crête et qu’Oslo ait déjà annoncé son retrait de la coalition! Une telle barbarie ne pouvait être l’œuvre que de barbares, or chez nous le barbare « c’est pas moi, c’est les autres ».
Personne n’a songé à ces illuminés d’extrême-droite,  qui en avril 1995 ont fait sauter un bâtiment fédéral à Oklahoma City aux Etats-Unis (168 morts), ou bien encore en août 1980, la gare de Bologne en Italie (85 morts). Ou sans doute ont également assassiné le premier ministre suédois Olof Palme en février 1986.
Dans « Discours sur le colonialisme », en 1955, Aimé Césaire écrivait que la plus grande barbarie, le nazisme, était justement apparue en Allemagne, le pays qui au début du XXème siècle semblait être le phare de culture européenne, qui elle-même se prenait pour le summum de la civilisation puisqu’elle dominait le monde.
Toutes proportions gardées, Vendredi, en cherchant immédiatement le musulman avec le couteau entre les dents derrière les attentats, en tirant des conclusions hâtives, nous journalistes, nous avons cultivé les préjugés, alimenté la paranoïa, avant que les premières informations de la police norvégienne nous dirigent vers le ou les vrais responsables.
L’Islam n’a donc pas le monopole des fous furieux qui au nom de telle ou telle foi, de telle ou telle croisade, sont prêts à tous nous massacrer… mais il n’était nul besoin de la boucherie d’Oslo pour nous en souvenir.
Nous vivons une e-poque formidable

Si c’est ça le réchauffement climatique…


Si c’est ça le réchauffement climatique, moi je comprends les allemands : Vite fermons nos centrales nucléaires et recrachons plein de CO2 dans l’atmosphère. Je plaisante…
Quoique 14 °C un 14 juillet, ça va faire un peu « just » pour la canicule ou la sécheresse du siècle. C’est peut-être le premier effet « Eva Joly », une vague de froid style « kiss cool » venue tout droit du grand nord. Non, je plaisante… En plus on va me taxer de norvégiennophobe (norskiphobe ? huskyphobe ? ). Or, pas du tout, j’adore tout ce qui vient de Norvège : Les normands, qui sont les seuls à avoir réussi à conquérir l’Angleterre, donc respect ; le pétrole ; le saumon, et l’omelette, norvégienne of course, toujours très utile quand on ne sait pas faire de politique sans casser des œufs…
Je plaisante mais de toute manière, nous étions parés, puisque dés les premiers 30 ° dépassés (c’était il y a longtemps, souvenez-vous, en Mai ?), nos cellules de crise avaient déjà été réunies, les plans canicule lancés, les provisions de glaçons constituées dans les établissements pour personnes âgées.
Parce qu’il faut bien reconnaître qu’à défaut d’arriver à créer des emplois, qu’à défaut de réduire nos déficits, qu’à défaut d’arriver à exporter, nous sommes les rois de l’anticipation, des plans rouge vert ou blanc, de bison futé, des cellules d’aide psychologique et du principe de précaution. Ce n’est pas la grippe A qui me démentira, elle qui avait fini par battre en retraite devant la formidable opération « vaccination du siècle » lancée par (feu ?) Roselyne Bachelot.
Ah ! le principe de précaution, dommage que cela ne soit pas applicable à la politique intérieure. Sinon, ça pourrait nous éviter une Le Pen au second tour. Dommage que ne soit pas exportable. Notamment dans la corne de l’Afrique où entre Somalie, Ethiopie et Kenya, plusieurs millions de personnes sont en train de crever  la gueule ouverte, dans les plus grands camps de réfugiés jamais installés, à cause d’une canicule, d’une sécheresse, d’une vraie, celle-là, qui se rajoute à des dizaines années de guerres, de pirateries, de coups d’état, de coups de main…
Mais ce sont les vacances, Dominique et Anne vont au concert, le ventre de Carla s’arrondit, Fillon, Aubry, Joly et Hollande font mumuse… C’est autrement plus intéressant que les affamés de Somalie.
Nous vivons une e-poque formidable

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