Le blog de Pierre M. Thivolet, journaliste

Catégorie : Zidane

PSG : L’injonction à tous être derrière Paris.

Caramba! Encore raté !
Ouf ! c’est passé. Mal peut-être, mais c’est fait. Nous allons pouvoir passer à autre chose, parler d’autres choses, entendre autre chose que : Le PSG peut-il battre le Real ? Paris pourra-t-elle réussir sa remontada ? Résultat : Ce fût la remonta-nada, Waterloo-morne plaine, et même pas parce qu’il paraît qu’à Waterloo, sommé de se rendre Cambronne répondit aux anglais : Merde, ce qui fait que deux siècles plus tard on parle encore de lui. Alors que là on ne souvient plus déjà de personne.
Sauf de l’absent : – un seul être vous manque et tout est dépeuplé- Neymar, bien sûr, qui est convalescence. Enfin précisons : Le pied en l’air peut-être mais dans sa villa de Mangatariba. Un cadre – comment dire – digne d’un milliardaire comme Bernard Arnault, dont on est content d’apprendre qu’il est plus riche que l’an dernier de 18 % : Une villa hollywoodienne, saint-tropézienne, mais à la mode brésilienne. Une résidence généreuse : 1600 m2 (On se demande ce qu’il peut en faire, pense le jaloux dans son studio, et puis heureusement que c’est au Brésil, sinon bonjour le chauffage !), au milieu d’un domaine privé de 2500 hectares, avec forêt « vierge » privée, plages privées, on peut y accoster en bateau ou y atterrir en hélico, et surtout, gardes, barbelés, hypersécurisée ! Car on est au Brésil où l’on assassine dix fois plus que dans le 9-2 ou 9-3 ou 1-3, autant qu’en Afrique du sud, mais comme c’est sur fond de samba et de carnaval, on en parle moins à l’étranger.
Il paraît que Neymar s’est achetée une machine à produire 300 kilos de glaçons par heure, mais on ne sait pas si c’est pour sa rééducation ou pour ses fêtes. Et l’on ne sait pas trop si la défaite du PSG ne lui donnera pas l’envie d’aller voir ailleurs.
Mais revenons à Paris et à sa défaite. Ce n’est pas le fait d’être marseillais ou lyonnais ou strasbourgeois, que de se dire : Ouf ! on va pouvoir souffler. Car ces derniers jours, ces injonctions de « tous être derrière Paris » reprises par les médias en boucle, venant même des politiques, commençaient à être insupportables. Et relevant de la pensée magique.
Car en dehors des supporters dans le stade, hurler devant son poste de télé en partageant des pizzas et des bières, peut-il vraiment changer la physionomie d’un match ? Répéter « Ensemble on peut le faire » peut-il changer les faits ? Et les faits, c’est que, devenir un club de niveau mondial, ne se décrète pas, cela se construit. A moins de payer les arbitres (Et là le regard descend jusqu’au stade vélodrome), les clubs français ne sont pas encore à la hauteur des italiens, espagnols, allemands, anglais… Il va falloir encore beaucoup de centaines de millions pour que Paris devienne vraiment magique !

Est-ce avouable? Ne pas avoir envie de voir « Les Tuche » 1, 2 ou 3.

Je pense donc je tuche, ou bien, je tuche donc je suis. N’importe quoi !
Tout le monde en parle. Il paraît que c’est génial, que c’est drôle, pas intello mais marrant, une comédie à la française avec un peu l’esprit des Deschiens – vous savez cette mini série quotidienne, un peu trash, totalement absurde, le comique décalé, mais ça c’était avant. C’était au temps de Canal +. La vraie. 
Revenons aux Tuche(s). Des français de base, venant d’une province qu’on situe entre les chtis et la soupe aux choux, d’une zone « grise », loin de la Macronie et des premiers de cordée, en fait la vraie France. Et qui se retrouvent à Monaco et aujourd’hui à l’Elysée.
Les Tuche, nous dit-on, sont un phénomène de société. Se reconnaître dans les Tuche, ça appartiendrait un peu à l’identité française, comme aimer le camembert, soutenir les bleus, ou même le PSG face au Real ( quoique là, c’est moins évident, parce que Parisiens, têtes de chien , et puis Madrid c’est Zizou…).
Si l’on ne rit pas aux éclats à une de ces répliques devenues cultes, paraît-il, comme « Tuche pour un, un pour Tuche », ou bien « Avec Jeff Tuche, personne ne reste sur la tuche », est-on un mauvais français ?
Et qu’en pense Zeymour ? Les Tuche, est-ce mieux que le rap ? Plus proche de Chateaubriand ? Si l’on ne se bidonne pas à « Je m’appelle Willfried, mais appelle-moi Tuche Daddy », est-on tout de suite classé parmi la pensée unique, l’élite, le microcosme, les germano-pratins, ceux qui ne connaissent que Saint-Germain des Prés, l’île de Ré ou le Lubéron ?
Et si l’on préfère Game of Thrones ou Breaking bad, est-ce grave Docteur Tuche ?
C’est pas pour dire, mais en matière de répliques on peut regretter par exemple les dialogues d’Audiard. « Les cons ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnaît ». Voilà qui s’appelle: Botter en Tuche. LOL !

Le zouave du Pont de l’Alma est-il politiquement correct ?

–>

Pour un Zizou du Pont de l’Alma

Nous avons tous les yeux et les objectifs pointés vers le zouave du pont de l’Alma, cette statue qui lorsqu’elle a les pieds dans l’eau nous indique que la Seine est en crue. Là, avec de l’eau à la taille, on sait que c’est grave, les caves du Louvre et du Musée d’Orsay menacées, les voies sur berge, le RER C fermés. Et puis que dans le reste de la région, nous avons vraiment la tête sous l’eau. Une sorte de grande saison des pluies, la chaleur en moins.
Mais les grèves en plus. Et là, chapeau pour les grévistes qui contre vents et marée, et galères climatiques, continuent vent debout leur grève, bloquant les TGV en Gare de Lyon, ou l’électricité à Saint-Nazaire. Les seuls qui semblent s’être noyés, ce sont les Nuit debout. Disparus de l’œil des médias. Il est vrai que sous tant d’eau la Place de République à Paris prend des allures de Place Saint-Marc à Venise en période d’acqua alta. Ces derniers jours à Paris, c’était Paris chaos ou KO, Paris bordel, Paris chienlit. Des passagers excédés qui descendent sur les voies de la ligne 4 du métro, des bus qui s’arrêtent au milieu du boulevard Magenta, un touriste japonais hagard qui comprend mal le mot « grève » « on strike » et qui tente de rallier la Gare du Nord, une passagère qui s’indigne de l’agressivité d’autres passagers : « on est tous dans le même bateau, ce n’est pas la peine de se mettre à se battre ». Y-a-t-il un pilote sur le bateau France ? On a l’impression que non. Dans ces dérèglements climatiques, sociaux, sociétaux, il ne manquait plus que Godzilla. Et nous avons eu Benzema et Cantona. Qui en ont profité pour enfoncer des portes ouvertes, en surfant sur une évidence: Il y a du racisme en France et des français racistes, pour régler des comptes personnels. C’est d’autant plus moche qu’au fond, c’est une réflexion qui est partagée par beaucoup : Si Benzema, comme Ben Arfa n’ont pas été sélectionnés, c’est parce qu’ils sont rebeus. Et l’on déplace les questions et les critiques sportives sur le plan sociétal, et là, on s’enfonce dans des débats aussi boueux que les eaux de la Seine autour du zouave du pont de l’Alma.
A ce propos, pourquoi un zouave ? Pourquoi un tel symbole ? Celui du colonialisme français, dans une de ses pires périodes, celui de la conquête de l’Algérie. Vite mobilisons-nous pour réclamer son remplacement. Christiane Taubira, vite, fais passer une loi à l’Assemblée ( Ah ! non, c’est vrai, elle n’est plus députée de la Guyane). Eric Cantona, vite, lance une souscription nationale, avec concert de Yannick Noah, vite mobilisons-nous pour remplacer le zouave par… , euh ! par quoi ? Par un footballeur black, blanc, beur. Troquons le zouave par Zizou, une statue en pied de celui qui in fine nous symbolise de la manière la plus positive qui soit, qui transcende nos divisions, Zinedine Zidane. Et quand tout ira mal, on ira jeter un coup d’œil au Zizou du Pont de l’Alma et l’on dira : Le Zizou a de l’eau jusqu’à la taille.Bon, allez vivement l’Euro qu’on puisse enfin se détourner de nos problèmes, avant le long tunnel politique qui nous attend, les primaires, les présidentielles.
Nous vivons une e-poque formidable

© 2025 BLOGODO

Theme by Anders NorenUp ↑