BLOGODO

Le blog de Pierre M. Thivolet, journaliste

Page 51 of 78

Et ils sont où ceux qui prévoyaient un mondial catastrophique ?

Bien sûr, il y a les performances des « bleus ». La France ne gagnera peut-être pas la Coupe du monde, mais en tout cas, l’image qu’ils nous (r)envoient nous fait plaisir, à tous, que l’on soit fan ou pas de foot. Quelle différence avec les psychodrames d’il y a 4 ans, en Afrique du Sud… passons, c’était nul !
Mais il y a aussi tous ceux qui nous annonçaient un mondial calamiteux, des stades pas finis, une organisation bordélique, des brésiliens vent debout contre la « Copa « et la « FIFA ». Aux cris de «Não vai ter Copa ».
Le premier anniversaire des grandes manifestations anti-mondial qui avaient fait descendre des millions de brésiliens dans les rues, a fait « pschiiiitttt ». Quelques centaines d’ultras, plus casseurs que manifestants, vite dispersés par la police militaire, qui, il est vrai, ne sont pas des bisounours. Pour le reste, l’immense majorité des brésiliens fêtent le foot, et ce mondialqui nous surprend d’ailleurs avec des idoles qui s’effondrent, des rebondissements, du suspens, des beaux matchs, et de belles ambiances : Car quand même, effectivement, foot et samba vont bien ensemble.

SNCF, taxis, intermittents: Le Brésil ? Non, la France.

Avec ce printemps qui une gueule d’été, des températures qui jusqu’à Strasbourg flirtent avec les 35 °C, avec tous nos médias, tous nos journaux qui se sont habillés en vert et jaune, on se croirait presque au … Brésil. Jusqu’aux grèves dans les transports !
Hélas, comparaison n’est pas raison, et tous les mouvements sociaux n’ont pas la même signification. Si les brésiliens manifestent, c’est pour l’avenir, nous, c’est contre le déclin.
Evidemment, il ne s’agit pas un seul instant de prétendre que la vie serait plus douce au soleil – ah ! ces clichés sur Rio, Copacabana,caïpirinha et mulatas !- A moins d’avoir la peau aussi dure que celle d’un vieux caïman, au Brésil les différences sociales sont insupportables qui séparent les plus riches – ceux que les brésiliens appellent « o elite » – des plus pauvres ; Et ce ne sont pas forcément les habitants des « pittoresques » favelas des collines de la zone sud de Rio, mais les millions qui habitent la « zone nord», ou encore les habitants du nordeste à 3000 kilomètres au nord. Bien sûr, les différences sociales chez nous en Europe, ont augmenté. Et nous sommes inquiets du bascule d’une partie d’entre nous dans la pauvreté, notamment les millions de chômeurs longue durée, ou les jeunes qui n’arrivent pas à entrer sur le marché du travail. Tout cela est vrai, et nous fait peur à juste titre. Mais heureusement, rien de comparable avec ces mendiants, ces lépreux, ces goitreux, ces cul-de-jatte, ces exclus d’un système sans protection sociale ou presque, qui peuplent les trottoirs, les rues, les faubourgs de São Paulo, pourtant entrée aujourd’hui dans le club des 10 métropoles les plus riches du monde. On y est plus proche de l’Inde que de la Californie. Mais dans le même temps, en vingt ans, le Brésil a plus changé qu’en un siècle. Avec notamment l’apparition de vraies classes moyennes, et le recul de l’extrême pauvreté. Les manifestation et les grèves ont cette signification: Nous croyons à notre avenir. Nous voulons plus, de services publics qui fonctionnent, d’éducation, d’hôpitaux, de transports, et mieux, une meilleure gouvernance, des administrations moins corrompues. Le Brésil est optimiste et l’avenir lui appartient.
Chez nous, c’est le contraire. Nous sommes un des pays les plus pessimistes voire déprimés d’Europe… Les grèves, les manifestations, les votes extrémistes  que nous connaissons, expriment surtout une peur de l’avenir, peur de n’être plus qu’un petit pays d’un petit continent, alors que le Brésil se sait un pays continent… Nous voulons que rien ne change, que tout soit comme avant, comme au temps béni des grandes lois sociales de 1946. Ne rien lâcher, dit l’extrême gauche, comme l’extrême droite. N’est-ce pas là une vision profondément conservatrice de l’avenir de notre pays ?
Souhaitons que les touristes de retour du Brésil en ramènent, en dehors des coups de soleil, d’abord le sentiment de fierté d’avoir réussi à construire en Europe des sociétés pas si inégalitaire que ça finalement, mais aussi un peu de l’optimisme, de l’envie de croquer l’avenir, de l’énergie positive qui caractérisent le Brésil d’aujourd’hui.
D’ailleurs, la cérémonie d’ouverture ce soir à São Paulo va être super ! Avec notamment les percussions du groupe Olodum de Savaldor de Bahia, qui vont bluffer le monde entier ! Otimo !
Finalement, la France c’est le Brésil, avec les grèves, mais sans la fête …
Nous vivons une e-poque formidable !
—————————————————————
Pendant la Coupe du Monde, O blogodinho, le petit blog sur le Brésil, pile et face, avec des récits de voyage, des expériences vécues, beaucoup d’amour, un peu de haine et de colère, des playlists, parce que le Brésil n’est pas que foot et samba !
Parabens

Grèves : Fin à São Paulo. Début à la SNCF. Cherchez l’erreur !

Depuis quelques jours, nous découvrons que la vie au Brésil n’est pas que Copabacabana, foot et samba, et que cet immense pays connaît mouvements sociaux, grèves et manifestations. Au royaume du foot, la fièvre du mondial tarde à se manifester. Se manifestent au contraire les revendications sociales et politiques.
Certains commentaires s’en étonnent: Comment ça ? On croyait que les brésiliens oubliaient leurs soucis dés qu’ils voyaient un ballon et que la misère était plus douce au soleil ?  On nous aurait menti?
Nous devrions nous réjouir. Depuis des mois, ce que beaucoup de brésiliens réclament c’est plus de justice sociale, moins de corruption, plus d’infrastructures, notamment dans les transports, qui sont devenus un enfer dans les villes de São Paulo et de Rio, parmi les plus grandes agglomérations de la planète … Et c’est un signe de démocratie et de développement.
Oui, le Brésil est un  pays en plein développement, En 20 ans, il a accompli un formidable bond en avant. Mais le Brésil vient de loin, de quatre siècles d’exploitation coloniale, d’esclavagisme, de ségrégation économique et sociale. Réduction de la pauvreté, extension des classes moyennes, éducation, santé, infrastructures. Mais le Brésil reste encore un des pays les plus inégalitaires et les plus violents du monde. Les attentes et les frustrations y sont immenses.
Et le Brésil est aussi une démocratie en plein épanouissement. Quand on pense aux années de plomb de la dictature militaire – c’était il y a vingt – trente ans, à peine, l’actuelle Présidente Ditma Roussef avait d’ailleurs été arrêtée et torturée – on mesure le chemin parcouru. Or, une démocratie c’est un pays où les pauvres n’ont plus peur de revendiquer, où la population n’accepte plus la corruption, où les jeunes réclament de meilleures conditions d’études.
Tout cela va-t-il pourrir notre mondial ? Une lueur d’espoir : Les grévistes du métro de São Paulo annoncent qu’ils suspendent leur mouvement. Ironie ( ?) patatras, chez nous, c’est la SNCF qui se met en grève. Ca n’a rien à voir ? Non, rien. Chez nous, la grève, c’est pour… C’est pourquoi  d’ailleurs ? Contre, non pour la fusion RFF et SNCF, oui, mais non ? Ce n’est pas faire injure aux revendications sociales chez nous que de reconnaître que les grèves au Brésil y sont plus vitales.
Et puis, qu’est-ce que c’est que cette attitude qui préfère le calme militaire de la place Tienanmen à Pékin où les J.O n’étaient pas menacés par les grèves, c’est sûr, aux clameurs des manifestants de São Paulo ?  

Nous vivons une e-poque formidable !
Pendant le “mondial”, suivez 

Não ! Merci de ne pas écorcher le portugais !

Consternação ! Pour tous ceux qui ont un minimum de connaissance du portugais, de la langue portugaise, qu’il soit du Brésil ou du Portugal, les semaines qui suivent vont être douloureuses : Les français, pardon : Les journalistes français s’obstinent à écorcher les noms et mots avec le fameux ã, notamment, dans ão, où le a est surmonté d’un accent ~, qui est un peu l’équivalent du son “an” en français.
Alors qu’il y a justement une proximité entre nos deux langues, les envoyés spéciaux au Brésil continuent à se tordre la langue pour essayer de prononcer des mots en ão, alors qu’il pourraient tout simplement dire : an.
Exemple: Jean, c’est João, qui se prononce presque comme Jean: Jo-an, plus proche que le guttural espagnol Juan, RRRRRRuan, avec la fameuse « jota », difficile pour beaucoup de français.
Et puis on a de la peine pour les envoyés spéciaux d’Itélé ou BFM-TV qui dépêchés dans la ville où se trouve l’hôtel qui va accueillir les « Bleus » : Ribeirão Preto (le ruisseau noir). Cela donne Ribeira-o , ou alors Ribeiro, mais jamais Ribeiran… A croire que ces « envoyés spéciaux » ne parlent pas avec les brésiliens qui les entourent. Sinon, ils les auraient entendu prononcer le nom de leur ville ! Ribeiraõ Preto située à 300 kilomètres de São Paulo, que les français du Brésil appellent souvent « Saint-Paul », et là aussi attention les oreilles : Não ! Ce n’est pas Sa-o Po-lo, mais San Pa-olo. Double faute !
Atenção : Les oreilles des amoureux de cette langue plus parlée dans le monde que le français (Portugal+ Brésil+Angola+ Mozambique + Cap-Vert+ Guinée Bissau) vont encore siffler quand nos «reporters » et commentateurs vont parler de la sélection brésilienne, la « seleção ». Qu’ils ont baptisée sélésa-o. alors que l’on dit « sélésan ». 
Il ne s’agit pas là de snobisme ou de coquetterie. Nous sommes les seuls à écorcher les mots portugais. Ni les allemands, ni même les américains ne le font, c’est-dire !
Cela révèle une certaine arrogance française, un manque d’ouverture et de curiosité de la culture des autres.
Sauf de la culture américaine, of course. Car sans même parler un anglais parfait, personne ne prononce « nèv york » ou « Vachinton » mais bien sur « Niou York » ou « Ouachinetone ».
Encore une petite remarque : C’est Rio de Janeiro, et non pas Rio de Djaneiro, comme s’obstinent à le dire nos envoyés spéciaux, comme entendu récemment sur BFM ou Europe1.
Alors : Por favor, n’abimez pas la « Seleção ». Obrigado !
Nous vivons une e-poque formidable !Vivemos numa e-poca incrivel !

A partir de demain : Tous les jours un petit blog sur le Brésil pile et face : Le Blogodinho ( proncez blogodigno) , c’est-à-dire le « petit Blog » BLOGODINHO, le Petit Blog de Pierre M. Thivolet sur le Brésil

Bigbang territorial : Mieux vaut en avoir une petite travailleuse…

C’est géniale cette idée: Je redécoupe la carte de France et pendant ce temps, j’amuse la galerie et on ne pense pas à l’essentiel:
Le nouveau redécoupage régional nous est présenté comme devant favoriser les économies dans l’administration territoriale, l ‘efficacité dans l’action des services publiques. Mais est-ce vraiment ce qui est fait ?
On a l’impression qu’à l’Elysée, ils ont pris leurs stabilos pour faire 10, puis 11, aujourd’hui 14 régions. Avec de sacrés casse-têtes : Où mettre Nantes ? Plutôt en Bretagne avec son château des ducs de Bretagne ?  Et des logiques étonnantes: Je colle l’Alsace avec la Lorraine… Parce que 14-18 ?
On nous fait croire que si notre pays patine, c’est parce que nos régions sont trop petites. Mais prenons le fameux exemple allemand : 16 Länder, sur un pays plus petit que le nôtre. Des régions, comme la Sarre, ou Brême, sont plus petits qu’un département français. Les Berlinois ont même refusé par référendum leur union avec le Brandebourg.
On aurait pu se contenter de regroupements logiques: Comme la Haute et la Basse Normandie, ce qui est proposé. Mais où sera la future capitale régionale ?  Rouen est de gauche, Caen de droite. Parions donc sur Rouen, donc le « duc » est d’ailleurs … Laurent Fabius. Mais non, non, il n’y aura aucune arrière pensée électorale!
Pendant que nous allons faire mumuse avec des disputes comme – La Picardie avec les Ardennes ? Montpellier avec Toulouse ?– la vraie question, celle de l’efficacité, du doublon de compétences, n’est pas traitée.
Et là, revenons à l’Allemagne, qui de manière subliminale, est le modèle qui inspire(rait) le bigbang territorial : L’action publique y est menée essentiellement dans le cadre des arrondissements: Kreis, qui correspondent à peu près aux actuels arrondissements français. Ainsi le plus vaste Etat d’Allemagne, la Bavière est découpée en 71 arrondissements. Cela permet de garder une certaine proximité entre les habitants et leurs administrations. La vraie question est  donc celle des 36 000 communes, des intercommunalités, et des départements. 
Ainsi que devient le Rhône ( 69), alors que Lyon-Métropole va en absorber les 2/3 , le 1° janvier prochain?
On a un peu l’impression que la question a été prise à l’envers. Au nom d’un principe dont nous savons qu’il est ( heureusement ? ) faux ( ?): Tout n’est pas une question de taille !
Mieux vaut une petite laborieuse qu’une grande paresseuse. ( Proverbe allemand ? LOL )

Nous vivons une e-poque formidable !

Musée Soulages à Rodez : Un moment de lumière dans un monde de brutes!

Après les « Bleus » hier à Clairefontaine, François Hollande fera aujourd’hui dans le noir ou mieux les « outrenoirs ». Le Président inaugure le nouveau Musée Soulages à Rodez au cœur de l’Aveyron. C’est le pays natal de ce peintre, l’un des artistes français les plus côtés au monde.
« Après les bleus, le noir ». « Broyer du noir » : Les jeux de mots sont faciles. Pourtant, c’est un pari formidable qui est fait là, un Musée à taille humaine, pas prétentieux, totalement justifié parce que Pierre Soulages s’explique aussi par les paysages, les schistes et les granits, les lumières de son pays natal. Au-delà, il y aussi cette idée qu’un investissement culturel peut servir de moteur pour relancer l’économie et ancrer dans la modernité une région restée un peu retrait jusque là.
A 94 ans, Pierre Soulages, bon pieds bon œil avec son épouse Colette, assiste à l’ouverture de ce musée qu’il avait longtemps refusé parce qu’il ne voulait surtout pas d’un mausolée égocentrique. C’est un beau bâtiment simple, couleur rouille, roche, et qui rassemble une partie de l’œuvre du «maître du noir ».
« Maître du noir »: Vous vous dîtes « ce n’est pas pour moi ! ». « Ca va être chiant, c’est de l’art abstrait difficile d’accès ». « La Joconde, ou Picasso, au moins là je comprends ».
Mais ce n’est qu’une apparence, et il faut non pas faire le détour mais aussi le voyage à Rodez pour aller (re)découvrir une œuvre, une démarche artistique vraiment géniale.
Pierre Soulages est d’abord une personnalité lumineuse. Par sa stature physique même, 1m90, ancien rugbyman (on n’est pas en Aveyron pour rien), crinière blanche, la classe à 94 ans ! .
C’est un conteur, passionnant qui mieux que personne, explique sa peinture, sa manière de travailler la matière-peinture, parle de ses rencontres avec les plus grands artistes du XXème siècle. Il parle avec un accent rocailleux comme – et là continuons dans les clichés – les roches et les plateaux de l’Aveyron, de l’Aubrac, vous savez ces étendues avec de superbes vaches, Laguiole, fromages, couteaux et cie!
Pierre Soulages peint le noir. Dit comme ça, on se dit : « Déjà qu’on broie du noir avec la situation actuelle, bof ! ». Sauf que c’est tout le contraire, avec le noir, les brous de noix, les bleus sombres, Pierre Soulages met en valeur la lumière. Ses tableaux dont certains sont monumentaux, sont faits de matière noire qui a des reliefs, des épaisseurs qui «accrochent » la lumière et mettent en valeur les couleurs. Vous pensez que ces tableaux ne peuvent séduire que des bobos intellos branchés – genre : passer une heure devant un mur noir, en s’extasiant : « c’est fort, c’est très fort » – or, c’est tout le contraire. En découvrant l’œuvre de Pierre Soulages, on se dit « Bon Dieu, mais c’est bien sûr ! ». Et d’ailleurs, une des réalisations les plus géniales de ce peintre sont les vitraux de l’Abbaye de Conques, une des plus belles églises romanes d’Europe, située à 50 km de là.
Il y a 30 ans, Jack Lang avait eu l’idée de demander au « maître du noir » d’en concevoir les vitraux. Vous vous rendez compte : Que faire dans un bâtiment millénaire, classé au Patrimoine mondial de l’humanité? Tout sauf du kitsch, du « à la mode », et évidemment, pas du noir. Le génie de Pierre Soulages a été de jouer sur les différences de réfraction de la lumière par le verre. De l’extérieur, les vitraux sont opaques, presque minéraux. De l’intérieur, c’est l’inverse, des jeux de lumière provoqués par des assemblages de vitraux transparents, mais qui de qualité et d’épaisseurs différents, créent des jeux de couleurs. Tous les cartons de cette  réalisation se trouvent expliqués au Musée de Rodez.
La ville de Rodez attend beaucoup de ce nouveau Musée. On peut appeler cela le syndrome Guggenheim Bilbao, Pompidou Metz, Louvre Lens ou MUCEM Marseille.
Ce n’est pas gagné.
Parce que contrairement aux exemples précédents, il s’agit d’un Musée essentiellement consacré à seul peintre, qui est moins immédiatement grand public, en tout cas dans l’impression que l’on peut en avoir, qu’un Picasso.
Ce n’est pas gagné.
Parce que Rodez n’est ni Bilbao, ni Marseille, et qu’elle n’est reliée ni par autoroute, ni par TGV à aucune métropole.
Pourtant, avec ce Musée, elle vaudra au moins le détour. Entre le viaduc de Millau, à l’Est, formidable œuvre dessinée par Norman Forster, et qui met en valeur la géographie spectaculaire de cette région, avec Michel et Sébastien Bras, qui en voisins depuis leur restaurant 3 étoiles de Laguiole, ont ouvert un café-brasserie dans le nouveau Musée, avec Conques, et son abbatiale et son village perchés dans un coude du Dourdou, à 50 kilomètres à l’Ouest, Pierre Soulages et son musée valent même le voyage.
Un moment de lumière dans un monde de brutes qui broie du noir. Quelques heures pour toucher ce que peut être la beauté. On en ressort plus intelligent et avec la banane !
Nous vivons une e-poque formidable.

Les « ponts »: Quel pied! Surtout quand on est au chômage.

Encore une spécificité française qu’il ne faut surtout pas remettre en cause : Les « ponts ».
Le monde entier nous les envie, (enfin, surtout le viaduc de Millau , LOL !) , et pour beaucoup de pays qui foncent dans le XXI ème siècle avec optimisme, ils sont une curiosité ; Car pour faire un pont, il faut non seulement un jour férié, mais que ce jour soit chômé, et qu’en plus, il soit « bien «  placé – un jeudi , c’est parfait ! – pour être complété par les fameux RTT. Qui sont les enfants illégitimes des 35 heures. Férié + 35 h = ponts. Et au moment où la courbe du chômage décidément ne s’inverse pas, il y a de quoi désespérer toutes celles et ceux qui recherchent du boulot désespérément.
Déjà, l’expression « jour chômé » est choquante pour celles et ceux qui chôment en permanence. Pour eux, ces ponts ne signifient pas la possibilité d’un repos bien mérité après des semaines de travail harassantes. Les « demandeurs d’emploi » comme d’ailleurs les créateurs d’entreprises, comme ceux qui essaient de développer un commerce, un projet, n’y voient qu’administrations ou banques fermées, des dossiers qui ne sont pas traités, des interlocuteurs « absents juqu’à Lundi ». Ils leur font sentir qu’ils appartiennent à l’autre France, celle qui est exclue du paradis de l’emploi garanti, des CDI et donc des R.T.T.
La tradition a bon dos. Prenez le Lundi de Pentecôte. Il y a bien longtemps, que l’Eglise catholique a rappelé que cette journée n’était liée à aucune obligation religieuse. Il n’est plus férié ni en Espagne, ni en Italie, Portugal, Irlande, Pologne, des pays qui en matière d’empreinte par le catholicisme ne sont pas à la traîne.
Sauf chez nous.
Chez nous, les ponts sont devenus une vraie religion, que même la droite n’a pas eu le courage de remettre en question.
Profitons bien des ponts : Ils nous permettront de regarder passer le train de la croissance… chez les autres !

Nous vivons une e-poque formidable.

FN en tête aux européennes: Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu !

Chronique d’une victoire FN annoncée. Mais c’était couru d’avance :
Des socialistes calamiteux. N’ayant toujours pas décidé pour savoir s’ils étaient socialistes, sociaux-démocrates, sociaux-libéraux. Quand au Président, il a préféré aller au concours d’improvisation avec Djamel Debbouze! Quelle belle campagne !
L’UMP, qui est sans doute le vrai « premier parti de France » ? C’est « Titanic » mais sans l’orchestre, ou « massacre à la tronçonneuse ».
Les écolos ? Sans Dany, ils nous donnent envie d’abandonner le tri sélectif et d’acheter des diesels.
L’UDI , l’UDI ? Sans Borloo, on a eu l’impression qu’ils étaient toujours en réanimation à l’hôptal.
Mais le pire, c’est qu’après la branlée d’hier soir, la cata va continuer: Tous nous déclarent quil faut « faire de la politique autrement », mais il n’y en a pas un pour en tirer des conclusions pour lui-même. Quant au gouvernement, il a déjà annoncé qu’il allait se précipiter à Bruxelles pour négocier avec nos partenaires des « assouplissements », moins de « rigueur ». Donnant ainsi l’impression que le Front National posait les bonnes questions ! Alors que non seulement, le FN donne les mauvaises réponses, mais il pose les mauvaises questions. Même ses électeurs ne croient pas à la sortie de l’euro.
La faute à l’Europe ? Mais ce n’est pas elle qui est responsables de nos déficits et de notre endettement croissants.
La faute à l’immigration ? Mais il y a aujourd’hui trois fois moins d’immigrants en France qu’en Allemagne. Quant aux sans-papiers de Calais, ils  ne rêvent que d’une chose: Passer en Grande-Bretagne. Mais pas rester chez nous !
4 millions d’étrangers, 4 millions de chômeurs ? Si nos entreprises ne crèent pas d’emplois, si notre économie ne croit plus, c’est notre faute, pas celle des immigrés.
Ma France à l’heure Marine est aussi ridicule que l’Italie au temps de Berlusconi. Mais heureusement, aujourd’hui, il y a l’Italie. L’Italie qui nous prouve qu’il n’y a pas de fatalité à la montée de la démagogie et du populisme anti-européen.
De l’autre côté des Alpes, le tsunami s’appelle Matteo Renzi, quand tout le monde prévoyait la victoire de Pepe Grillo et de son parti anti-tout. En quelques mois, le nouveau Président du conseil italien n’a pas seulement promis, il a agi: En 4 mois, baisse des charges sur les entreprises, baisse des dépenses de l’Etat, suppression des départements etc… Pas pour 2015 ou 2017, ou 2022. Tout de suite. Les italiens dont nous rigolions sous Berlusconi, nous montrent aujourd’hui l’exemple.
Aux quelques millions qui ont voté FN, on peut opposer les 7 millions, et ce sont en partie les mêmes, qui sont allés rire de « Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu ». Peut-être pas un chef d’œuvre intello, mais un film qui correspond à la France d’aujourd’hui. Où la réalité quotidienne n’est pas celle décrite par le FN.

Nous vivons une e-poque formidable.
« Older posts Newer posts »

© 2025 BLOGODO

Theme by Anders NorenUp ↑