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Le blog de Pierre M. Thivolet, journaliste

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Game of thrones : Je n’arrive pas accrocher, suis-je normal ?

J’ai essayé, j’essaie…Mais, décidément, je n’arrive pas à m’intéresser à la crise qui déchire le Royaume des 7 couronnes. C’est tellement téléguidé, toutes ces références caricaturales à notre histoire : Westeros (L’Angleterre), Esseros (Le continent), avec la ligue de villes marchandes (oui, dans la vraie histoire on appelle ça, la Ligue hanséatique), des esclaves au Sud, et des barbares nomades à l’Est : Bonjour les clichés !!! Un incroyable bric-à-brac mêlant nos légendes, des pans de notre histoire, mouliné à la sauce hollywoodienne, avec un mix d’univers de jeux vidéos, avec leurs créatures qui se veulent terrifiantes comme les marcheurs blancs, des zombies qui viennent du Pôle nord (la fonte des glaces ?), des personnages aux profils psychologiques tordus ayant vraiment un besoin urgent de commencer une analyse.
Pour me remettre à niveau, j’ai essayé une très bonne compil’ de 4 mn, faite par le Monde. Puis, comme le sexe est souvent un bon moyen pour exciter la curiosité (ma curiosité ?), j’ai également essayé le « qui couche avec qui dans la saison 4 », avec une infographie très bien faite dans Téléloisirs.fr. Mais j’ai fini par abandonner: trop compliqué pour moi.
Or il paraît, que la saison 4 fait un tabac.
Pour les américains qui n’ont qu’à peine 2 siècles d’histoire, on comprend ce besoin de se créer des mythes autres  que les cowboys et les indiens.
Mais ailleurs dans le monde, en Europe, en Méditerranée, en Chine, en Inde, on a toutes les histoires qu’il faut ! Et tous les textes aussi, romans, poèmes. Buddha, Açoka, L’Iliade, Le Satiricon, Perceval, Pantagruel, Don Quichotte, Faust : Que d’imaginations! Et désolé pour les deux scénaristes américains, mais rien qu’Homère et Shakespeare, c’est du lourd ! Et puis, côté « message », l’idéologie qui suinte derrière « Game of thrones » est tellement politiquement correcte américaine ! Le fait qu’un des auteurs soit le fils du responsable des services de renseignements sous George Bush n’a certainement rien à voir !
En attendant, compliqué pour compliqué, ça me donne envie de relire (lire ?) un peu de Shakespeare, un truc simple du genre Macbeth, où là, bonjour les effets spéciaux, les trucs zarbis, l’hémoglobine, les coucheries en tous sens. « Is this a dagger which I see before me, The handle toward my hand? Come, let me clutch thee. I have thee not, and yet I see thee still. 
Art thou not, fatal vision, sensible To feeling as to sight? or art thou but  A dagger of the mind, a false creation, 
Proceeding from the heat-oppressed brain? « A lire à voix haute ou à télécharger en V.O, pour redécouvrir à quel point l’anglais est une belle langue comparée à l’américain !
« Game of thrones » n’a qu’à bien se tenir. Sauf que la dernière saison de Hamlet, Macbeth et autre Roi Lear est déjà sortie depuis 400 ans, donc côté teasing et spoiler, c’est mort !

Nous vivons une e-poque formidable !

Venezuela : Mieux vaut se mettre à poil que …rester silencieux.

« Plutôt être nu que …rester silencieux »: Au Venezuela, des centaines d’opposants se sont mis à publier leurs photos d’eux, tout nu, sur les réseaux sociaux, et notamment twitter, que le gouvernement vénézuélien a essayé de bloquer, sans succès. Les « desnudos » veulent attirer l’attention sur la répression sanglante qui en deux mois a fait plus de 50 morts et 500 blessés.  Ces publications dénudées sont nées début avril, après que des « colectivos », des groupes de civils armés, partisans du régime, aient été filmés en train de tabasser et mettre tout nu, un des étudiants qui manifestaient à l’Université de Caracas. Mais cela fait maintenant des mois, depuis l’élection contestée de l’actuel président Nicolas Maduro, après la mort d’Hugo Chavez, que les vénézueliens protestent contre les pénuries, notamment alimentaires, les coupures d’électricité, l’inflation, la violence. L’insécurité a explosé: 3 fois plus d’homicides au Vénézuela qu’en Colombie, 25 fois plus qu’au Chili !
Une conférence de dialogue national vient de s’ouvrir à Caracas, mais il a fallu qu’elle soit « imposée » par les pays voisins , Colombie, Brésil, Equateur ainsi que le Vatican. Car toute l’Amérique latine s’inquiète de l’effondrement de ce pays qui était autrefois le plus riche de la région, assis sur les plus grandes réserves de pétrole du monde, où le niveau de vie et d’éducation était le plus élevé ; Qui était aussi l’une des plus anciennes démocraties parlementaires d’Amérique Latine, avec une presse variée, indépendante.
Le Venezuela paie vingt ans de révolution « bolivarienne » (d’après Simon Bolivar, le héros de l’indépendance des colonies espagnoles , il y a deux cents ans). Une révolution qui voulait imiter Castro à Cuba, au moment où plus personne à Cuba ne croit plus à la révolution marxiste. Dans un premier temps, l’argent du pétrole a été distribué aux classes populaires, ce qui a permis à Hugo Chavez, un ancien militaire putschiste, élu en 1998, d’entretenir sa clientèle électorale. Mais au détriment des investissements productifs. Les cadres et ingénieurs du secteur pétrolier vénézuelien, qui étaient parmi les plus réputés du monde, sont tous partis, la production du pétrole et ses revenus se sont effondrés.
Il y a peu à attendre du président Nicolas Maduro, élu après la mort de Hugo Chavez. Il reste campé sur les positions idéologiques révolutionnaires de son prédécesseur. Pour lui, tous les opposants ne seraient que des provocateurs à la solde de l’impérialisme yankeee. Cela « sonne » très Cuba années 1960. D’ailleurs, l’un des derniers soutiens de son régime est Cuba, de Raul Castro. Cuba, qui y trouve un intérêt puisqu’elle « troque » le pétrole qu’elle n’a pas, contre médecins ou enseignants qu’elle n’a plus les moyens de payer chez elle !
Au fait où sont-ils aujourdhui les défenseurs de la Révolution vénézuelienne, comme Jean-Luc Mélenchon qui il y a un an déclarait : « Ce qu’est Chavez ne meurt jamais ! » ? Ou l’ancien ministre des Outre-Mers, Victorin Lurel  qui déclarait : « Chavez, c’est De Gaulle plus Léon Blum » ou encore : « Le monde gagnerait à avoir plus de dictateurs comme Chavez » : A poil avec les manifestants vénézuéliens ?
Nous vivons une e-poque formidable !

Où est passée Christiane Taubira ?

Christiane Taubira semble avoir disparu des photos officielles … Elle était bien au dernier Conseil des ministres. Elle figure bien sur la première photo de famille du gouvernement de Manuel Valls… Mais c’est tout ou presque : On ne la voit plus, on ne l’entend plus.
Etait-elle par exemple sur les bancs des ministres, Lundi dernier, à l’Assemblée Nationale, pour le discours de Manuel Valls ? Soit elle était habillée couleur banquette, soit, ce qui est plus vraisemblable car Christiane Taubira a plutôt l’habitude de s’habiller “flashy”, elle était absente. Ce qui est, déjà en soi, extraordinaire. Ce qui l’est encore plus, c’est que personne ne s’interroge sur cette absence.
Christiane Taubira aurait pu être à Kigali. C’était prévu. Mais au dernier moment, un couac diplomatique a annulé sa présence. Suite aux accusations renouvelées contre la France par le Président rwandais, le gouvernement a d’abord annoncé que la France boycotterait les cérémonies commémorant le génocide au Rwanda. Puis qu’elle serait représentée par son ambassadeur, mais ce dernier fût déclaré indésirable par le gouvernement rwandais. Un sacré faux-pas diplomatique quand même!  mais qui est passé totalement inaperçu chez nous. Parions que Christiane Taubira n’a pas dû apprécier. Un indice: Son tweet, très dans la veine Taubira, #Rwanda20 ans. Insondable douleur, indicible mal être. Aux survivants, aux veuves, aux anciens enfants éperdus, Fraternité. Kwiringira. ChT”Kwiringira signifie “avoir espoir” en kinyarwandais.
Ces quelques mots montrent que la Garde des Sceaux avait pris sa mission très au sérieux. D’ailleurs, le symbole aurait été fort, et son discours l’aurait été sans doute tout autant.
On dit que Christiane Taubira en « a marre ». Elle sait que sa réforme pénale ne sera pas présentée en l’état par un gouvernement dirigé par Manuel Valls. Quelques soient les garanties qu’on a pu lui donner pour la convaincre d’être de ce gouvernement, on lui demandera de mettre de l’eau dans son rhum, et ce n’est pas dans ses habitudes. Et puis, le plus facile, le plus valorisant a été fait : Porter la loi sur le mariage pour tous par des joutes oratoires où elle excelle en citant les grands auteurs et les grands principes. Au Ministère de la Justice le plus difficile et le plus ingrat reste à faire et il n’y a plus que des coups à prendre.
Ca, plus le couac rwandais, Christiane Taubira serait donc sur le départ. Pour son « Amazonie » certes, mais pour y faire quoi ? Contrairement à ce que l’on pourrait croire, son « aura » acquise à Paris ne lui garantie pas une carrière à la mesure de son talent et de ses ambitions. Peut-être même au contraire : Dans l’Histoire, la Guyane a été plutôt ingrate à l’égard de ses enfants qui avaient réussi hors du pays natal.

Nous vivons une e-poque formidable.

Régions : Le mythe du nombre et de la taille !

Manuel Valls propose de réduire le nombre de régions de moitié. Et tous les commentateurs applaudissent, des commentateurs, qui pour la plupart sont dans leurs bureaux parisiens, et pour lesquels le grand reportage commence au périphérique.
C’est une vieille lune qui a l’apparence de la bonne idée et de la rationalité. Mais l’efficacité des régions est-elle vraiment une question de taille?  
Prenez les exemples de l’Espagne, de l’Allemagne, de l’Italie: Le Pays-Basque n’est pas très grand, ni la Galice. La Sarre, Hambourg, Brême, ou Berlin sont des micro “Länder”. Et d’ailleurs, il y a vingt ans, l’Etat de Berlin a refusé de fusionner avec le Brandebourg. En Italie existent des régions comme le Trentin Haut-Adige, le Val d’Aoste, la Vénétie, Trieste, créées pour des raisons historiques, culturelles, géographiques. Même petites en taille et en population , elles sont plus efficaces que des régions beaucoup plus grandes, comme la Sicile.
Redécouper les régions françaises, c’est prendre le risque de faire capoter la nécessaire simplification du “millefeuille” administratif, c’est perdre 40 ans de construction régionale, qui a mis en place des réseaux , des organisations régionales de transports, de gestions des lycées etc… C’est s’embarquer dans des débats sans fin. Comment regrouper Aquitaine et Midi-Pyrénées et avec quelle métropole: Toulouse ou Bordeaux ? Et faut-il fusionner Franche-Comté et Bourgogne ? Auvergne et Limousin ? Et Nantes ? Doit-elle retourner en Bretagne?  Mais quid des Pays de Loire ? 
La vraie simplification, ce sont l’émergence de métropoles et la disparition des départements. Avec par exemple, en 2015, la naissance de Lyon-métropole, deuxième métropole de France après la région parisienne. Le département du Rhône aura alors presque disparu. Et puis, il y a la question du Grand-Paris qui pose celle de l’ïle–de-France… Voilà de vrais changements en cours, qui vont apporter simplification et rationalité. Mais on comprend que Manuel Valls n’en ait pas parlé: Après les dernières élections, toutes ces futures métropoles risquent de tomber « à droite », y compris Lyon de Gérard Collomb, et Paris d’Anne Hidalgo. Gênant…
La vraie simplification, c’est d’ailleurs la suppression annoncée par le Premier Minsitre de cette fameuse clause de “compétence générale” pour les collectivités territoriales. Gênant également de rappeler que sa suppression avait été décidée sous Nicolas Sarkozy mais rétablie par … le précédent gouvernement: Nous avons donc perdu deux ans, au moins!
Dans le même temps, en Italie, en moins d’un mois, Matteo Renzi vient d’annoncer la disparition des 110 provinces, l’équivalent des départements. Cela lui a pris un mois, et c’est prévu pour le 1 janvier 2015.  L’Italie vient aussi d’annoncer su’elle tiendrait ses engagements en matière de réduction du déficit budgétaire, tout en annonçant de substantielles baisses d’impôts.
Alors, d’accord avec Manuel Valls : Fiers d’être français, mais pourquoi ce qui est possible au-delà des Alpes, doit attendre chez nous 2017, 2021 ou 2025 ?

Régions: Pourquoi vouloir en réduire le nombre de moitié?

Manuel Valls propose de réduire le nombre de régions de moitié ? C’est une vieille lune qui a l’apparence de la bonne idée et de la rationalité. 
Mais l’efficacité des régions est-elle vraiment une questions de taille?  Prenez l’exemple de l’Espagne ou de l’Allemagne: Le Pays-Basque, n’est pas très grand, ni la Galice. La Sarre, Hambourg, Brême, ou Berlin sont des micro “Laender”. Et d’ailleurs, il y a vingt ans, l’Etat de Berlin a refusé de fusionner avec le Brandebourg. Fixer ainsi un objectif presque mathématique ,qui néglige l’histoire passée, et celle plus récente de 40 ans de constructions régionale. C’est prendre le risque de faire capoter la nécessaire simplification du “millefeuille” administratif, en s’embarquant dans des débats sans fin. Comment regrouper Aquitaine et Midi-Pyrénées et avec quelle métropole: Toulouse ou Bordeaux ? Et faut-il fusionner Franche-Comté et Bourgogne ? Auvergne et Limousin ? Essayons d’abord de fusionner les 2 Alsaces et les 2 Normandies, supprimons  la clause de “compétence générale” pour les collectivités territoriales: Si tout cela était mis en route avant 2017, ce serait une révolution. 

Manuel Valls : Le Tony Blair français, avec quelques différences…!

Manuel Valls a beaucoup d’un Tony Blair. Et parions qu’il va très vite aussi bien réussir que son prédécesseur (modèle ?) britannique. L’impression de punch, de dynamisme, c’est ce que nous attendions tous. Finis  les grandes déclarations, les comités d’experts, les rapports sur ce qu’il faudrait faire. L’heure est à l’action.
Valls va réussir, parce qu’il n’y a pas d’autres possibilités. Il va réussir, pas seulement devant l’Assemblée. Ca, c’est une formalité, et il n’y a que les commentateurs pour créer un faux suspens autour de «  Obtiendra-t-il la confiance ? ».  Evidemment ! Pas fous les députés socialistes ou verts pour prendre le risque d’une dissolution, de nouvelles élections.
Parions aussi que Valls sera populaire, qu’il aura la confiance des sondages, surtout comparé au Premier Ministre sortant, ce qui, il est vrai, n’est pas difficile.
Et puis Valls n’a pas fait l’ENA, et ça, consciemment ou inconsciemment, c’est un bon point pour lui. Cela nous donne l’impression qu’il sera moins technocrate et plus homme de terrain. Moins microcosme et plus « Jean-Jacques Bourdin » (MDR)! Même ses origines jouent en sa faveur: Espagnol, catalan, c’est fun, branché, ça sent la playa et les ramblas, alors que les références prof d’allemand de Jean-Marc Ayrault faisaient un peu tristounet … Remarquons d’ailleurs que l’on insiste moins sur ses origines suisses. Lugano, ça fait plutôt paradis fiscal et comptes bancaires anonymes…
Un Tony Blair français donc, mais avec quelques différences, des différences notables.
Il ne succède pas à onze ans de Margaret Thatcher. Si Tony Blair a réussi, n’est-ce pas parce que avant lui, la dame de fer avait fait le ménage ? Personne ne souhaite à la France que les réformes indispensables ne soient menées avec la dureté qui avait été celle du Thatchérisme. Mais la droite au pouvoir, Sarkozy, Fillon, n’ont pas fait les réformes, ils les ont à peine esquissées. Résultat : Contrairement à Tony Blair, Manuel Valls va devoir sabrer dans les dépenses, et les dépenses sociales, et ce sera sans doute douloureux.
Et puis, contrairement à Tony Blair, Manuel Valls n’est pas soutenu par un parti socialiste qu’il aurait rénové à son image. Il avait bien essayé, il y trois ans, avec les primaires socialistes, mais n’avait entraîné que 6 % des militants. Comment pourra-t-il réformer à la fois la France et le parti ?
Enfin, le Président n’est pas la reine Elisabeth: Il gouverne. Et même si François Hollande  a tout intérêt, comme nous tous, à ce que Manuel Valls réussisse, pas trop quand même… Car 2017, c’est demain. Et l’on risque de voir très vite deux ambitions présidentielles entrer en concurrence.

Nous vivons une e-poque formidable.

Génocide au Rwanda : Fallait-il ne pas participer aux cérémonies du souvenir ?

On y va ? On n’y va pas ? Finalement, la France sera présente à Kigali, mais sans y être vraiment puisqu’y sera seulement l’ambassadeur de France à Kigali ! C’est moche, et cette valse-hésitation la fout mal ! 
Ce qui s’est passé, il y a vingt ans, jours pour jours au Rwanda , est épouvantable, nous concerne tous, même à 10 000 kilomètres, même des dizaines d’années après, comme nous concerne tous la rafle des enfants juifs d’Izieu, il y a 70 ans jours pours jours.
Même si les accusations du Président actuel du Rwanda, Paul Kagame, sont  sans doute excessives (et puis, il n’est sans doute pas un modèle de démocrate), la France aurait dû participer aux commémorations de Kigali. Même si les tripatouillages de  nos politiques africaines passées, nos ventes d’armes, nos formations  militaires ont été ensuite utilisées qui peut en douter et pas seulement au Rwanda, pour commettre des massacres, organiser des répressions, perpétrer une élimination systématique d’opposants politiques ou de minorités dites « ethniques », la France aurait dû participer aux commémorations de Kigali.
Et même si les atermoiements des dirigeants français de l’époque ont eu comme conséquence, un vide de plusieurs semaines, et cela a été suffisant pour massacrer 800 000 personnes, la France aurait dû participer aux commémorations de Kigali.
Aux côtés des Belges, les anciens colonisateurs, aux côtés des autres représentants de la communauté internationale, qui tous, ont aussi leur part de responsabilité(s) dans ce qui s’est passé il y a vingt ans. Il fallait aller à Kigali ; Pas pour le gouvernement rwandais, et le rétablissement de bonnes relations avec l’actuel Président, mais pour les centaines de milliers de victimes du génocide, pour leur souvenir, pour la morale en politique, pour nos valeurs de démocratie, pour nous-mêmes finalement.
Et Christiane Taubira, qui sait mieux que personne trouver les mots et les envolées lyriques, et aussi parce qu’en tant que guyanaise, elle est aussi la descendante d’esclaves, c’est-à-dire d’africains déportés pour aller travailler dans des exploitations coloniales françaises, aurait été une présence formidablement symbolique.
Je regrette de ne pas pouvoir entendre ce qu’aurait pu déclarer devant les rwandais, devant la mémoire de ce génocide, devant l’Afrique, devant nos consciences, notre ministre de la Justice.
ChristianeTaubira n’ira pas à Kigali. Dommage!

Nous vivons une e-poque formidable !

Régine Deforges : Un tel concert de louanges lui aurait été suspect !!!


La disparition de l’écrivain( e) Régine Deforges ne suscite que concert de louanges, éloge de la femme de gauche, de la femme libre, libre dans sa sexualité, sa bisexualité.
Pas sûr que tout le monde l’ait bien lue, Régine Deforges, que d’ailleurs tout le monde baptise DESforges, jusqu’à Christiane Taubira qui, en temps normal, est plus précise dans ses citations. Ce doit être le remaniement (LOL !)
Il est intéressant d’écouter ce que déclarait sur France-Culture, l’an dernier,  à propos du « mariage pour tous » , cette écrivaine engagée dans la lutte contre l’homophobie :
«L’affaire du mariage pour tous, moi, je trouve ça ridicule!
Je ne suis bien sûr pas contre, mais je trouve ça ridicule que les pédés veulent absolument rentrer dans la norme, se passer la bague au doigt… ça rime à quoi?!
Ce qui est intéressant c’est de ne pas être comme l’autre, ce sont les différences. Si on se ressemble tous, comme quand on va dans les boutiques des aéroports du monde entier, où vous trouvez les mêmes choses à acheter, je ne vois pas l’intérêt!»
Heureusement, que ces déclarations avaient été peu entendues, car qu’est-ce qu’on n’aurait pas dit sur elle , elle dont toute la vie avait été un combat pour le droit à la différence. L’aurait-on assimilée à une Christine Boutin ? 
            Mais sa pensée, sa revendication à la différence, tout cela est aujourd’hui écrasé par le consensus mou et bien pensant. Régine Deforges était de la même trempe qu’une Marguerite Yourcenar, la première femme élue à l’Académie française qui écrivait dans «Archives du Nord »:« Agir et penser comme tout le monde n’est jamais une recommandation et pas toujours une excuse. »
Deux grandes écrivaines, libres, dont les messages exigeants semblent se rejoindre au-delà de la mort.
Mais notre époque n’est sans doute plus à l’exigence.
Nous vivons une e-poque formidable ( ?)

Valls : Protégez-moi de mes amis, je m’occupe de mes ennemis !

« Socialiste, républicain, et patriote » : Il a beau le dire et le répéter jusque sur le perron de Matignon au moment de sa prise de fonction, Manuel Valls est accusé de tous les maux par ses propres amis, ses propres alliés, ou du moins celles et ceux qui devraient être ses amis et alliés.
Toutes et tous prétextent le fameux « message » des électeurs pour attaquer a priori le nouveau premier ministre. Mais apparemment les voix des électeurs sont impénétrables. Et personne ne semble entendre la même chose.
Prenez la socialiste Marie-Noëlle Lienemann : Sénateur de Paris …Elle, elle aurait entendu que les électeurs ne voulaient pas du fameux pacte de responsabilité, ni réduire les charges sur les entreprises. Et elle assassine son camarade : « On prend l’homme le plus à droite pour répondre au peuple de gauche ». Prenez encore Cécile Duflot, elle aussi a entendu les électeurs : « Cécile, Cécile ! démantèle les centrales nucléaires, now, je le veux ! » .
Duflot ? Lienemann ? Mais quel est leur bilan ? C’est marrant, mais toutes les deux ont été ministre du Logement, et même si c’est moins « sexy » que l’Intérieur ou la Justice, c’est quand même une de nos grandes catatstrophes nationales : La pénurie de logement. La situation est aujourd’hui pire que du temps de l’abbé Pierre , hiver 1954 ! Jamais, on aura mis aussi peu de logements en chantier, alors que, peuple de gauche ou pas, il faudrait tout faire pour que le BTP redémarre. Ce sont à la fois des logements bien sûr, mais aussi des emplois, tout de suite, et des emplois non délocalisables.
Chef de chantier(s) voilà ce que devra être Manuel Valls. Et a-t-il vraiment le choix des politiques à mener ? Il faudra qu’il fasse ce que tous les autres pays européens ont fait ou font. Il est faux et aveugle d’en rester aux « indignés » d’il y a deux ans, qui annonçaient l’effondrement du capitalisme. N’en déplaise à Mathieu Pigasse, banquier de « gauche », , qui dans son “Éloge de l’anormalité” critique les politiques d’austérité menées en Europe depuis la crise financière de 2008. Ce directeur général de la banque d’affaires Lazard préconise une politique de relance comme en Italie. Mais il oublie de rappeler que l’Italie comme l’Espagne, le Portugal, l’Irlande, et auparavant , l’Allemagne, les pays nordiques, le Canada, a déjà réduit son déficit budgétaire. Quant aux marges des entreprises, elles sont souvent le double de celles des entreprises françaises . Partout le redémarrage est là, alors que nous, nous continuons à couler.
Pour une fois, arrêtons notre arrogance bien française et vite ! faisons donc les réformes que les autres ont fait. Il ne s’agit ni de diktat de Bruxelles, ni de copier Merkel, mais de renvoyer ceux qui prétendent parler au nom du « peuple de gauche » , à leurs vieilles lunes idéologiques, qui ne sont en fait que conservatisme et immobilité.
Espérons qu’un premier Ministre d’origine espagnole aura cette « vista *» là.
Nous vivons une e-poque formidable…
*(Esto es una broma)

“Et pourtant ne sombre pas” : Delanoë, seul recours pour François Hollande ?

« Fluctuat nec mergitur » Qui vogue mais ne sombre pas : La devise de la ville de Paris va s’imposer au remaniement gouvernemental annoncé. Parce que la défaite des socialistes aux municipales est un tsunami. Et que dans la tempête, il va falloir un sacré capitaine.
Sans jeu de mots, François Hollande aura-t-il une autre solution que Bertrand Delanoë ? 
L’ancien maire de Paris peut se prévaloir d’avoir su gagner la capitale sur la droite, en 2001, et de l’avoir transmise à sa successeur désignée. Il jouit d’une certaine popularité, surtout parmi les bourgeois «bohêmes», fonctionnaires, enseignants qui sont aujourd’hui l’électorat type du PS. Il ne fait pas peur aux plus modestes, qui, eux de toute façon, sont de moins en moins nombreux à voter dans les centres villes comme Paris puisqu’ils n’ont plus les moyens d’y habiter. Il a un petit côté “vert”, avec Paris-Plage ou Vélib’. Tout en ayant gouverné avec les alliés des socialistes, on dit qu’il est autoritaire: Ce qui apparaît aujourd’hui comme un atout alors qu’il est reproché à Jean-Marc Ayrault, mollesse et manque d’autorité. Contrairement à Manuel Valls, il ne heurte pas la gauche du PS et ne ferait fuir ni Cécile Dufflot ni Christiane Taubira. Et puis contrairement à Valls, il n’est pas soupçonné d’arrières-pensées présidentielles pour 2017.
Les paris sont ouverts, mais parions que l’ancien maire de Paris a de bonnes chances de se retrouver à Matignon.
Sauf si… S’il refuse ! Car franchement qu’est-ce que pourra faire  le prochain gouvernement ? Il n’y aura que du sang et des larmes, puisque depuis deux ans le gouvernement n’a pas été capable de mener les réformes indispensables. On ne sait toujours rien des 50 milliards – au moins – d’économies qui vont faire très, très mal, alors que la courbe du chômage ne s’est pas inversée, et que le déficit budgétaire est bien au-dessus de ce qui avait été promis aux autres européens, qui, eux, ont fait de sacrés efforts depuis deux ans. Pour les prochaines élections européennes, ce sera d’ailleurs un boulevard de démagogie pour les anti-européens monomaniaques qui accuseront les diktats de Bruxelles, alors que ce sont les réalités économiques qui nous les imposent. 
Et puis il y aura le troisième tour de ces élections municipales, les métropoles : Puisque ce qui est programmé, c’est la fin de communes héritées du 19 ème siècle. A Lyon, Marseille, Lille, Strasbourg, Nantes, vont naître des «métropoles» qui toutes, ont de grandes chances de ne pas être dirigées par les maires socialistes des centres villes.
Y compris à Paris, où l’élection d’Anne Hidalgo risque de n’être qu’une victoire à la Pyrrhus : La ceinture rouge de Paris étant devenue une ceinture bleue, ce serait une nouvelle giffle que le Grand Paris échappe au maire de Paris.
Delanoë aura-t-il suffisamment d‘abnégation pour vouloir affronter tous ces lendemains qui déchantent ?
Nous vivons une e-poque formidable…

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