Le blog de Pierre M. Thivolet, journaliste

Catégorie : Hollande (Page 2 of 5)

Europe : Mariage de raison ou divorce à l’anglaise ?

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Quand on n’a que l’amour…
Nous voilà suspendus au bon vouloir de nos « amis » britanniques.
Pendus, serait peut-être plus juste, tant on sent bien, malgré tous les communiqués officiels de victoire, que  l’Europe, notre Europe va sortir affaiblie de ce nouveau round de négociations, de concessions aux Britanniques. Tout est bloqué ou presque, jusqu’au 23 juin, date du référendum. Face aux défis que nous pourrions relever unis, face aux crises que nous devrions affronter unis, nous allons rester au mieux immobiles, au pire dispersés, en rejetant sur les autres la faute de nos soucis.
C’est la faute aux Grecs si nos frontières sont mal gardées. Dîtes donc gros malins, comment ferions-nous si 1 millions de personnes débarquaient en canots sur les plages des Catalans ou de Saint-Cyr sur Mer ? Que ferions-nous s’il n’y avait pas avant la Corse, l’Italie, l’Espagne, la Grèce pour faire tampon face à toute la misère du monde ? Nous enverrions le Charles De Gaulle pour couler les migrants ?
C’est la faute aux espagnols si notre agriculture marche mal, si nos porcs se vendent moins bien et puis, c’est la faute aux allemands, dont les diktats économiques ruinent nos entreprises, si nos PME sont dix fois moins nombreuses que chez eux, si l’apprentissage y est 4 fois plus développé et si leurs machines-outils se vendent dans le monde entier. C’est dégueulasse que, même après le « scandale » des tests truqués, le monde préfère les grosses « Benz » aux berlines Renault.
Et puis surtout, surtout, c’est la faute à Bruxelles. Bruxelles , c’est le responsable de tous  nos maux, l’être maléfique qui veut nous empêcher de vendre nos fromages au lait cru, le coupable de nos impôts trop élevés, le coupable idéal, puisque Bruxelles ne peut se défendre. Quel malin ce Cameron : « Je n’aime pas Bruxelles, j’aime la Grande-Bretagne ». Il est sûr qu’aucun bruxellois ne lui balancera un scud.  Imaginez un peu l’inverse : Un Président français qui irait à Londres ou à Berlin, et dirait : « Je n’aime pas Londres, j’aime la France ».
Et d’ailleurs ce qui manque aujourd’hui c’est l’envie, c’est l’amour.
Après 40 ans de franquisme, et d’isolement, les espagnols brulaient d’envie de rejoindre l’Europe.
Après 40 ans de rideau de fer, d’occupation par les Soviétiques,  Lettons, Polonais, Tchèques, Roumains faisaient rimer Europe avec liberté.
Il y avait de l’envie, du désir d’Europe.
Bien sûr, il y a des exceptions: Les Suisses, qui sont une sorte de super-Monaco, les montagnes, les vaches, l’industrie pharmaceutique et chimique  en plus, le Prince en moins. Mais ils sont quand même dans Schengen. Il y a aussi les Norvégiens. Grâce à leur pétrole, ils se prennent pour des émirs, les fjords en plus, les « abayas », les burkas en moins, et n’ont pas voulu du mariage. Ce qui ne les empêche pas d’être européens, non ? 
Quant aux Anglais, pardon aux Britanniques,  ils ont bien voulu du mariage, mais en faisant chambre à part. Aujourd’hui, ils veulent faire maison à part, et pouvoir aller flirter avec qui ils veulent. Mais on sait bien ce qui arrive lorsqu’il n’y a plus de désir dans un couple et qu’il ne reste plus que les conventions. Rester marié a-t-il encore du sens ?
Bien sûr, il faudrait résister à la tentation du ras-le-bol et du « Qu’ils partent ! » Parce que sur le plan économique, sur le plan politique, quelque soient les difficultés actuelles, nous avons tous à gagner d’une Union européenne AVEC la Grande-Bretagne.
Mais ces raisons, la seule Raison, ne peuvent se substituer à l’absence de désir. Pour aimer, il faut être deux. Or il semble bien qu’une majorité de britanniques n’aient plus envie de nous et vont choisir le divorce.
Au lieu de faire l’autruche et de faire comme si cela n’arrivera pas, nos dirigeants devraient s’y préparer, nous y préparer. Espérons que le plan B, comme Brexit est en train d’être peaufiné entre Paris, Berlin, Bruxelles, et Rome. Et dans ce plan B, devraient figurer non seulement des mesures, économiques, des annonces sur les quotas, les taux d’intérêt, la fiscalité, mais aussi comme l’écrivait Umberto Eco, sur la culture et l’amour. Umberto Eco, grand écrivain italien et profondément européen, qui vantait le succès des échanges « Erasmus »: « Erasmus a créé la première génération de jeunes Européens. Pour moi, c’est une révolution sexuelle : un jeune Catalan rencontre une jeune Flamande, ils tombent amoureux, se marient, et deviennent européens, comme leurs enfants. Ce programme devrait être obligatoire, pas seulement pour les étudiants mais aussi pour les taxis, les plombiers, les ouvriers. Ils passeraient ainsi un certain temps dans les pays de l’Union européenne, pour s’intégrer ».
Remettre un peu d’amour, un peu de supplément d’âme dans la construction européenne, nous faire bander pour l’Europe : Hollande ou Merkel en sont-ils capables ? Ca craint…
Nous vivons une e-poque formidable.

Raul Castro à l’Elysée. Marco Rubio à la Maison Blanche : Tous chocolats ?

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Raul Castro dîne à l’Elysée. Marco Rubio s’attaque à la Maison-Blanche. Le clown Chocolat crève les écrans. Décidément, Cuba est dans la place !
Raul Castro dîne à l’Elysée : C’est le symbole de la fin d’une époque, la chronique annoncée de la fin d’un régime ou plus exactement de la dictature d’un pouvoir archaïque, celui d’une famille, d’un clan, d’une oligarchie militaro-politico-révolutionnaire qui a mis Cuba sous cloche depuis un demi siècle. Il faut être Mélenchon pour croire encore qu’il existe une Révolution à Cuba (comme au Venezuela, d’ailleurs). L’abus de cigares ou de mojitos ne justifie pas tous les aveuglements.
Au même moment, dans la course à la Maison-Blanche, Marco Rubio est en train de percer, côté républicain. (Comme nous l’avions prévu il y a plus d’un an dans le blogodo).  Marco Rubio, un sémillant sénateur de Floride, d’origine cubaine …. Il pourrait être le  prochain locataire de la Maison-Blanche, ce qui serait la aussi tout un symbole : Les latinos sont la « minorité » la plus nombreuse aux Etats-Unis, bien avant les noirs. Ils devraient former le 1/3 de la population vers 2050…
Beaucoup d’entre eux sont conservateurs, certains même ultraconservateurs. Ils ont grandi dans la haine du régime communiste de Cuba, avec une envie de revanche mêlée de nostalgie du paradis perdu.
Quand Cuba s’ouvrira vraiment, c’est-à-dire quand les Castro disparaîtront, ce qui quelque soit leur secret de longévité (le fameux régime cubain : cigare, rhum et petites pépés, LOL !), ne saurait tarder, ce sera un raz de marée. Les anciens émigrés arriveront avec beaucoup d’arrogance, les poches pleines de dollars pour faire une razzia sur toutes les richesses immobilières, touristiques, agricoles de l’île. Que pourront faire les cubains de Cuba, avec leurs salaires moyens  oscillant entre 20 et 60 $ ? Que se passera-t-il quand les anciens propriétaires d’une belle villa de Vedado ou de Jibacoa viendront réclamer leur bien aux familles qui les occupent depuis 50 ans ?
Ce sera la bataille du pot de fer contre le pot de terre. Il y a un précédent : C’est celui de l’ancienne RDA, l’Allemagne de l’Est au moment de l’unification de l’Allemagne. Malgré la mise en place d’une Agence chargée de gérer tous les biens de l’Etat est-allemand, les propriétés collectives, de permettre des procédures devant les Tribunaux pour trancher les conflits, beaucoup d’allemands de l’Est ont eu le sentiment qu’ils ne pesaient pas lourd face à leur compatriotes de l’Ouest et leurs « Deutschmarks »…
A Cuba cela risque d’être pire, et bien plus violent. Car reparaîtront également des tensions, des fractures passées sous le silence de la supercherie révolutionnaire ;  Comme le racisme. On l’oublie souvent, Cuba est le dernier pays avec le Brésil à avoir aboli l’esclavage: 1886 !
Et c’est là où l’histoire du clown Chocolat raconté par le film avec Omar Sy et James Thiérrée, télescope celle des Rubio et des Castro. Au moment où Rafel Padilla, esclave cubain, s’enfuyait vers l’Europe puis la France, commençait une carrière de clown, atteignait une célébrité certes ambiguë à cause du racisme avant de sombrer dans l’oubli, au même moment à Cuba, ses cousins étaient encore esclaves sur les plantations de grands propriétaires. Comme le père des Castro  qui lui, avait fait le voyage en sens inverse, émigrant d’Espagne, de Galice ( la même région d’ailleurs que l’ancien dictateur Franco ), pour venir faire fortune à Cuba, sur le dos des esclaves.
Au cinéma, en politique, en relations internationales, Cuba est de retour. Quoi de plus normal ?
L’a-normal était, est, son isolement, son absence de la scène internationale.
Car Cuba est la plus grande, peut-être même la plus belle île de la Caraïbe, un des plus beaux pays d’Amérique Latine. Et à moins de 200 kilomètres des côtes de Floride. Si loin de Dieu, si près des Etats-Unis, comme disent les mexicains ! Et il faut se souvenir que jusqu’à la Révolution cubaine, malgré la dictature d’un Batista qui ne fût pas toujours un dictateur, mais avant, le premier Président non-blanc du pays, le premier à faire participer les communistes à son gouvernement, Cuba était le pays le plus développé, le plus riche, de toute la Caraïbe, et de toute l’Amérique Latine, avec une presse variée, des classes moyennes éduquées.
Décidément, les Castro auront fait « chocolat » les cubains, au sens figuré de cette expression qui remonte… à la France du clown Chocolat. Etre chocolat, être floué, trompé…
Nous vivons un e-poque formidable.

Christiane Taubira : Rayi chyen mé di so dan blan

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Christiane Taubira, pourquoi tant de haine(s) ? Un « dolo », un proverbe guyanais dit « Rayi chyen mé di so dan blan » « il faut savoir reconnaître les qualités, même aux personnes  que l’on déteste ».:
Et foutre que Taubira est détestée ! Une détestation qui va au-delà de la simple opposition politique, de l’hostilité idéologique : Pour toute une partie de la classe politique comme de l’opinion, Taubira est une tête de Turc – Tête de Turc ; réfléchissons à cette expression ! – et cela est louche, et cela révèle une petite musique raciste, qui ne dit pas son nom au grand jour.
Car il y a ces réflexions entendues ici ou là, café, métro, bus : « Elle est partie la guenon ? »  Oui, bien sûr, c’est nul. Mais voilà, ça existe et plus souvent que de raison, et cela devrait nous mettre en garde sur les commentaires négatifs comme positifs au sujet de l’ancienne Garde des Sceaux. Nous ne sommes pas « objectifs », mais bien sujets à des préjugés, des clichés vieux comme…le racisme.
Il y a aussi ces commentaires tout en nuances : « La pire ministre de la V ème République ? » Ah ! bon, vous en êtes sûr ? Pire que Rachida Dati, par exemple ?  Qui posait en robe Dior pour la couverture de Paris-Match, avant d’aller visiter les prisons ! Pire que…? Excusez, mais  la liste des ministres incompétents est trop longue.
Il y a Taubira accusée d’être« laxiste ». Mais qu’a-t-elle réformé, qu’a-t-elle fait en 3 ans ? Sa grande loi sur la Justice, sa grande réforme pénale sont toujours « à venir » et ne viendront jamais. Et puis doit-on imputer au Ministre de la Justice les décisions prises par les juges indépendants ? On ne peut pas dire « Les juges doivent être indépendants » et vouloir intervenir dans leurs décisions.
Ce que l’on peut critiquer c’est bien qu’en matière de justice comme dans beaucoup de domaines, « le changement, c’est maintenant » n’était qu’un slogan de campagne.
Depuis 3 ans, depuis même 8 ans, que sont devenus les projets de réformes de l’instruction, de la détention provisoire, de la préventive ? Comme si le scandale d’Outreau n’était pas passé par là, ni la commission d’enquête parlementaire dirigée à l’époque par le député PS André Vallini.
Nos prisons sont toujours surpeuplées et dans un état qui nous fait honte : Près de deux mille prisonniers obligés de coucher par terre sur des matelas ? En France, en 2016 ! Fallait-il donc rayer d’un trait de plume la construction de 10 000 places de prison supplémentaires, parce que prévues par l’ancien gouvernement et financées par un partenariat public privé, et ça, il y a quelques années encore, c’était « sale » aux yeux de la gauche.
Il y a aussi Taubira, détestée parce que icône du mariage pour tous. Comme si elle avait été une militante de tout temps des droits des gays, lesbiens et transgenres. Taubira avait plutôt écrit « L’esclavage expliquée à ma fille », pas « L’homosexualité expliquée à mon fils »… Elle avait tout simplement trouvé cette promesse dans son portefeuille de Ministre, promesse qui ne coûtait rien, et qui en plus était adoptée d’avance, mathématiquement, puisque les députés en sa faveur étaient très largement majoritaires. Donc, beaucoup de bruit pour une loi qui aujourd’hui n’est plus remise en question par personne ou presque (cf par Sarkozy) y compris à l’extrême-droite. Une loi qui n’a pas été la révolution sociétale annoncée. Ce n’est ni l’abolition de la peine de mort, ni l’autorisation de l’IVG. Le nombre de citoyens concernés est réduit et après un phénomène de rattrapage les deux premières années, le nombre de mariage entre personnes du même sexe est même en chute libre. Mais une des rares lois « marqueurs de gauche » comme on dit, du, pour l’instant, maigre bilan du quinquennat Hollande. Quelle ironie d’ailleurs de voir Taubira devenue « icône de la gauche ». Quand on pense à quel point  elle avait été clouée au pilori, parce que en 2002, accusée d’avoir perdre Jospin. Alors que sa candidature – la première candidature d’une noire à se présenter à une Présidentielle, nous pourrions être fière en cela de nos institutions! – avaient obtenu moins de suffrages que celles de Chevènement ou des Verts.
En fait ce qui doit en agacer beaucoup, c’est que Christiane Taubira n’entre pas dans les clichés doudouistes que nous aimons bien avec nos élus d’Outre-Mer. Christiane Taubira n’est pas folklorique. Elle serait beaucoup moins détestée si elle « jouait le jeu », si elle se mettait à zouker sur fond de Compagnie créole. Finalement de « nos noirs », nous attendons quoi ? Qu’ils courent vite, tirent de beaux coups francs, nous rapportent des médailles aux J. O ? Mais pas qu’ils nous battent sur le plan du brio, de l’éloquence, de l’érudition, de la mémoire, C’est de ce même préjugé dont souffrent tous les antillo-guyanais, ingénieur, médecin, professeur, avant même qu’ils aient ouvert la bouche , ils sont classifiés : « doudou ». Pas méchants ( sous-entendu, pas comme les arabes !) mais indolents…
Elle manquera à la République, car elle est un exemple, trop rare, qu’une femme, qu’une noire, qu’une guyanaise peut arriver aux plus hautes fonctions.
A l’Assemblée nationale, son intelligence, ses talents d’oratrice vont manquer. Quant à la Justice, nous ne demandons qu’à être surpris par le nouveau ministre, mais … « le changement, c’est maintenant ! » LOL !
Pour l’image du gouvernement n’en parlons pas, c’est la cata. Car Christiane Taubira a choisi sa sortie – la classe, et ce coup de repartir en vélo !- Cela a beaucoup plu en Guyane, où l’on connaît bien Christiane, où on l’aime bien mais pas au point peut-être de voter pour elle comme Maire de Cayenne ou Présidente de région ! On en a même fait un petit clip mi français mi créole, sur le thème : « Je suis venu te dire que je m’en vais ». Avec en final une « mazouk » de carnaval ( qui vient de commencer en Guyane) et dont les paroles sont : « Aujourd’hui, je réfléchis ; A la philosophie de la vie » ;
Après le carnaval, croire que Christiane Taubira ira se fourvoyer dans le marigot des prochaines échéances politiques françaises, c’est mal la connaître.
En revanche, il y aura des livres, forcément, où il n’y aura pas de cancans, pas de coulisses, pas de révélations croustillantes sur qui couche avec qui, mais de vraies critiques politiques. Comme le dit un autre proverbe guyanais Lang a roune bon baton ! La langue peut aussi être une très bonne arme.
Nous vivons une e-poque formidable

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#decheancedenationalite, 90 % des français sont pour: Pouvez-vous répéter la question ?

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Superdémocratique? En Suisse, les référendums ont longtemps bloqué le droit de vote pour les femmes.
C’est une opinion de plus en plus répandue : Le référendum est le summum de la démocratie. Tous pourris : Les hommes politiques ont peur de donner la parole au peuple et de demander au peuple son opinion. Sur tous les sujets.
Est-ce si sûr ? Car ce peut être une dérive, qui a l’apparence de la démocratie, mais toutes les caractéristiques d’une dictature de l’opinion.
On prend souvent la Suisse comme exemple. Mais les votations font partie de la culture électorale helvète depuis des générations. Et malgré cela, le taux de participation aux élections en Suisse est très faible: Moins de 50 %, et même moins de 30 % des jeunes, quand chez nous, le taux de participation dépasse les 80 % pour les Présidentielles. Alors que valent des décisions prises par des référendums auxquels ne participe qu’une minorité ? Et puis c’est oublier aussi que ce système peut-être très conservateur, comme dans le fameux canton d’Appenzell où les électeurs – hommes – ont refusé le droit de vote aux femmes jusqu’en 1990.
Enfin, si l’on courcircuite en permanence nos représentants élus, députés, sénateurs, Président, à quoi servent-il ? Un des principes de fonctionnement de la démocratie est la délégation d’autorité: Nous remettons notre autorité à des représentants pour une durée limitée.  On appelle cela des élections. Et ce sont eux, qui en notre nom, sont chargés d’étudier et de voter les lois. Si nous n’en sommes pas contents, eh !bien nous en changeons au bout de 4 ou 5 ans. Alors, oui  ce peut être rageant de devoir attendre 4 ou 5 ans pour changer, mais c’est le principe même d’une élection et il semble qu’il n’existe pas encore de moins mauvais système.
De plus, qu’est-ce que c’est que l’opinion ?  Les référendums sont comme les sondages, ce sont des photos instantanées de l’opinion, et celle-ci évolue au gré de l’actualité. Ainsi posez donc la question, surtout après une vague d’attentats : Etes-vous pour la peine de mort pour les terroristes ? Parions qu’une large majorité répondrait, oui . Que devrait faire alors le gouvernement : Rétablir la peine de mort ?
Le dernier qui parle n’a pas toujours raison, l’orateur le plus habile n’est pas forcément le plus compétent, et en matière de décisions politiques, il ne faut pas confondre vitesse et précipitation. 
Qu’il soit nécessaire de rappeler ces vérités de base sur la démocratie est inquiétant : Cela montre que nous sommes aujourd’hui tellement déboussolés, que nous nous sentons tellement coupés de nos élites politiques, que nous sommes prêts à nous abandonner à la première ou au premier démago venu. 
Espérons, que cela nous nous arrivera ni en 2016, ni en 2017.
Nous vivons une e-poque formidable.

#Déchéancedenationalité : Hollande, père fouettard plutôt que Père Noël !

Déchéance de nationalité: Comme le fût De Gaulle en 1940.
Il paraît qu’une majorité de français est pour:
La déchéance de nationalité pour les binationaux.
Et alors ? Demander toutes les cinq minutes sous le coup de l’émotion ou de l’actualité, leur opinion aux français, est une caricature de démocratie. Si en 1975, on avait demandé aux français de voter, l’avortement n’aurait pas autorisé, et en 1981, la peine de mort  n’aurait pas été abolie. Non, les référendum ne sont pas forcément le summum de la démocratie: Les allemands le savent bien qui excluent pratiquement totalement dans leur constitution, le recours au référendum. Ils se souviennent qu’Hitler, lui aussi, avait beaucoup utilisé ce système et l’on sait que cela n’avait pas abouti à la démocratie !
Le rôle des politiques n’est pas de se comporter en girouette et de tourner en permanence dans le sens du vent de l’opinion. C’est au contraire de garder un cap, de ne pas travailler seulement au rythme de l’instantané, de l’émotion, du « breaking news »: Un fait divers, une actualité : Vite une nouvelle loi ! Vite un changement de constitution.
Cela avait été suffisamment reproché à Nicolas Sarkozy et à juste titre. Il est donc stupéfiant aujourd’hui d’entendre l’assourdissant silence de celles et ceux qui se disent de gauche et qui ne sont que « gênés » par le projet du gouvernement. Christiane Taubira a bien raison de ne pas être d’accord avec cette mesure que tous les spécialistes jugent non seulement inefficace mais inapplicable. Comme l’ancien juge anti-terroriste Marc Trevidic, qui, lui, sait de quoi il parle !  Qui peut imaginer qu’un kamikaze soit retenu de se faire sauter par la menace de ne plus être français. Il n’y aurait pas des morts et des blessés à la clef, ce serait la meilleure blague de cette fin d’année.
On nous dit que c’est symbolique. Justement quel symbole ! Moche, qui nous ramène aux plus vilaines pages de notre histoire. Genre Pétain, Vichy, 1940.  Bien sûr Hollande n’est pas Pétain, Valls n’est pas Laval. Mais retirer la nationalité à des concitoyens  bi nationaux, c’est faire une différence entre deux classes de citoyens. Entre nous, et eux. Et par eux, on sous-entend que les binationaux ne seraient pas des français à part entière mais entièrement à part, qu’ils seraient un peu « le parti de l’étranger ». C’est ce que l’extrême droite disait des juifs avant-guerre. Avant d’ailleurs que Vichy ne déchoit de leur nationalité une partie de nos concitoyens. Y compris le général De Gaulle, en même temps qu’il fût condamné à mort. On entend ici ou là dire « Il faut qu’ILS choisissent entre leurs nationalités ». Mais quelle jalousie ! Où est le problème de vouloir conserver une nationalité liée à l’histoire de sa famille ou de ses ancêtres ? Nous devrions au contraire être fiers que tant « d’étrangers » au cours de l’Histoire se soient identifiés à notre pays, à notre culture. Et hélas d’ailleurs de moins en moins. Cela devrait rassurer les obsédés de l’invasion: Notre pays est de moins en moins, voire plus du tout, une destination pour les migrants qui lui préfèrent l’Allemagne, la Grande-Bretagne, l’Amérique du nord.
En jouant avec nos valeurs pour des raisons de stratégie électorale de bas étage, notre Président ne nous fait pas un cadeau.
Nous vivons une e-poque formidable.

Russie, Syrie, Front national : Toute honte bue.

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Et un mois plus tard, Le Pen ? Toute honte bue…
Si les événements n’étaient pas aussi dramatiques, avec des centaines de milliers de morts en Syrie, des millions de déplacés, de réfugiés, la guerre, les guerres, le terrorisme jusque dans nos bras, on pourrait en rire. On devrait même en rire. On devrait même éclater de rire jusqu’à en avoir honte des revirements et contradictions de la politique de nos dirigeants, de notre pays.
Toute honte bue, nous avons repris le chemin du Kremlin. Et en quelques jours, Vladimir Poutine est devenu un indispensable allié. Depuis longtemps, les allemands (toujours ajouter : nos amis allemands) ont donné un nom à ce genre de revirement : La Real Politik, très en vogue au temps de Bismarck. L’on savait que pour être diplomate, il fallait avoir l’échine souple, mais à ce point-là ! Nos dirigeants vont pouvoir bientôt se produire au cirque Gruss et renouveler le numéro de la femme serpent! Que Poutine ait une conception quelque peu stalinienne de la démocratie, cela n’est pas nouveau. Nous le savions déjà depuis au moins… La Tchétchénie et « l’ordre règne à Grozny ». Alors, franchement était-ce bien utile de taper de nos petits poings sur la table, de décréter un embargo contre la Russie, ce qui pénalise d’abord nos producteurs de fruits, légumes, viandes, de priver la marine russe de nos beaux bateaux de guerre, ce qui nous a coûté une petite fortune ? Et tout ça pour les vendre à qui ? A l’Egypte, un  allié aussi fiable et stable et démocrate que disons… nos autres clients et alliés, le Qatar et l’Arabie Saoudite.
Toute honte bue, nous voilà également de nouveau sur le chemin de Damas. Que Assad ait une conception « poutinienne » de la démocratie, voilà qui n’est pas nouveau. Alors, était-ce bien la peine de promettre aide, armes et bombardements à une opposition syrienne aussi unie que les différentes milices qui se partagent la Libye ? Etait-ce prudent de jurer la main sur le cœur, « jamais avec Assad », pour maintenant laisser tomber cette petite phrase: « Jamais sans la participation de l’armée syrienne. »
Toute honte bue, 30 %? 40 % ? des électeurs s’apprêtent à voter Front National. Vous vous rendez compte : Le Front national… les héritiers des terroristes de l’OAS, du putsch d’Alger, des quarterons de généraux en retraite, les filles des anti-gaullistes jusqu’à la haine, les petites-filles des blagues anti-sémites, des détails de l’Histoire, de ceux qui préfèraient l’Etat français et Travail-Famille-Patrie, à la République et Liberté-Egalité-Fraternité. C’est bien la peine d’entonner en chœur la Marseillaise pour une semaine plus tard fouler du pied les valeurs de ceux qui ont écrit notre hymne national.
Si Dimanche prochain, les urnes confirmaient ces sondages, ce serait une deuxième victoire pour les terroristes, pour les ennemis de nos libertés, des valeurs de la France éternelle. Toute honte bue.
Nous vivons une e-poque formidable.

#daesh #syrie #irak : Quand Obama préfère les ours en Alaska

Télé-réalité survie avec Obama en Alaska: Est-ce vraiment le bon timing ?

Hollande à l’Elysée en chef de guerre, Merkel en mama de tous les réfugiés et  pendant ce temps-là que fait le Président des Etats-Unis ? Il est en Alaska à bouffer un saumon laissé par un ours dans une émission de télé-réalité. Il paraît que cela fait partie d’une nouvelle stratégie de communication d’Obama afin de sensibiliser les américains à l’environnement et aux changements climatiques dans la perspective de la tant attendue – en tout cas à Paris- COB 21, ce sommet qui se déroulera chez nous en décembre.
Soit ! Des mauvais esprits pourraient dire que cela fait un peu Vladimir Poutine pêchant torse nu le saumon dans les rivières en Sibérie, mais reconnaissons que Barack peut se le permettre, physiquement s’entend. On imagine mal notre Président – et ce n’est pas lui faire injure – participer à Koh-Lanta pour nous intéresser à la hausse du niveau de la mer ou à l’Ultra-trail du Mont-Blanc pour nous alerter sur la fonte des glaciers. Peut-être manquons-nous d’imagination…
Mais le timing d’Obama est-il bien choisi ? 3 jours d’expérience survie en Alaska avec « Running wild » au moment où des centaines de milliers de réfugiés se battent pour leur survie. On sent que les Etats-Unis sont vraiment très loins, plus que 10 000 kilomètres, presque sur une autre planète, de la Méditerranée et du Proche-Orient.
Et pourtant qui a semé la merde dans une région déjà passablement agitée ? L’Afghanistan ? On n’en parle même plus, maïs pas une journée sans attentat, attaques, massacres. L’Irak ? Ca existe encore l’Irak ? Quand on pense que c’était un des grands pays, une des grandes puissances du monde arabe, et depuis 4000 ans un des berceaux de la civilisation. Et la Syrie ? 4 ans de guerre, 4 millions de réfugiés.
Les cow-boys sont repartis vers le nouveau monde. Ils se lavent les mains du bordel laissé derrière eux. Et nous, nous sommes trop faibles pour faire quoique ce soit. Personne ne peut croire que ce sont nos deux rafales qui mettront un terme à ces guerres.
Il faudrait renouer avec la Russie, et c’est triste à dire, avec Poutine. Même si, tout le monde est d’accord, ce n’est pas un type bien, il détient certaines clefs à Damas.
Il faudrait de manière plus déterminée impliquer l’Iran, qui, même avec la dictature vieillissante des ayatollahs, est sur le long terme un pays plus fiable que l’Arabie saoudite. Vous vous rendez compte, l’Arabie saoudite, notre meilleur allié dans la région ! Un régime qui n’avait pas attendu Daesh pour décapiter et lapider à tour de bras !
Et puis il faudrait allez chercher Obama en Alaska pour que les américains s’impliquent pour réparer ce qu’ils ont en grande partie cassé. Peut-être aurons-nous plus de chance avec Hillary ?
En attendant, nous ne verrons plus jamais les colonnes de Palmyre, dynamitées semaine après semaine, et les protestations de l’Unesco n’y peuvent mais ; ni  les souks de Damas, ni les jardins sur l’Oronte à Hamah. Il faudra nous contenter d’en rêver, par exemple en relisant: « Un jardin sur l’Oronte », l’histoire d’amour entre un chevalier chrétien et une princesse sarrazine dans un Orient rêvé par Maurice Barrès. La réédition de son roman d’une grande poésie, publié en 1922, a été préfacée par… Laurent Wauquiez…Mais il n’y a sans doute aucun rapport. Même si ce  grand écrivain- Barrès- était d’un nationalisme qui aujourd’hui flirterait avec le FN. Mais c’était sans doute dû à l’époque, on sortait de la boucherie de la guerre 14-18.
À la fin d’une brûlante journée de juin 1914, j’étais assis au bord de l’Oronte dans un petit café de l’antique Hamah, en Syrie. Les roues ruisselantes qui tournent, jour et nuit, au fil du fleuve pour en élever l’eau bienfaisante, remplissaient le ciel de leur gémissement, et un jeune savant me lisait dans un manuscrit arabe une histoire d’amour et de religion… Ce sont de ces heures divines qui demeurent au fond de notre mémoire comme un trésor pour nous enchanter ». Ainsi commence « Un jardin sur l’Oronte ».
Et le roman s’achève ainsi : « Et bien, tâche que ce soit un beau conte à conter dans les jardins de l’Oronte“.
Aujourd’hui c’est l’histoire de la famille du petit Alyan Kurdi 3 ans, mort sur une plage de Bodrum qui est contée.
Nous vivons une e-poque formidable.

#migrants : Nos fausses idées sur la générosité de l ‘#Allemagne.

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Mama Merkel: Contrairement à beaucoup de ses homologues européens, une dirigeante qui a des “couilles”!

800 000 personnes : C’est le nombre de « migrants » – appelons les plutôt réfugiés – que l’Allemagne est en train d’accueillir en quelques semaines. 800 000 personnes : C’est autant que le nombre de rapatriés d’Algérie que la France a –mal- accueilli à l’été 1962, au moment de l’indépendance de l’Algérie. A l’époque la France, « le pays le plus généreux du monde » selon Dupont-Aignan, n’avait rien préparé pour recevoir les pieds-noirs, pourtant des compatriotes dont le premier hiver passé dans un pays qu’ils ne connaissaient souvent pas, fût particulièrement difficile. Sans parler des harkis.
800 000 personnes; À comparer aux 20 000 ? 24 000 personnes généreusement concédées par François Hollande ! C’est honteux, mais le pire c’est que pour nous donner bonne conscience, dirigeants politiques comme chroniqueurs des chaines télés y vont de leurs petits commentaires perfides sur les « arrière-pensées cyniques de cette générosité allemande ».
Il y a d’abord l’idée fausse répétée à l’envie par un Jean-Luc Mélenchon mais reprise sans vérification par les journalistes : L’Allemagne est un pays à la démographie déclinante:
Faux : Depuis 2014, donc avant l’arrivée des réfugiés, la population allemande augmente plus vite que la population française. D’abord en raison bien sûr d’une immigration, venue de toute l’Europe, Espagne, Italie, Grèce et du monde entier, attirée par une économie dynamique et le quasi plein-emploi. Et en l’an 2000, l’Allemagne a même introduit le droit du sol, plus généreux qu’en France, une première dans son histoire.
Commencent aussi à se faire sentir les premières conséquences des mesures prises depuis une quinzaine d’années en faveur de la natalité. L’Allemagne prend le chemin inverse du nôtre. On verra bien dans quelques années les conséquences sur le taux de natalité en France, du tripatouillage des systèmes d’aide aux familles, rognées de lois de finances en loi de finances.
Deuxième cliché, deuxième idée fausse: Les allemands seraient tous comme un seul homme, la bouche en cœur, la fleur à la main, à accueillir les réfugiés. Oui, il y a une vraie mobilisation des médias, des églises, de la population, mais on ne change pas un pays, une culture en quelques jours. Le nombre d’allemands hostiles aux « étrangers » augmente rapidement. Sans parler de la fracture ouest-est, qui 25 ans après la chute du mur se révèle encore plus: Les attaques contre les foyers d’étrangers se multiplient, comme les manifestations du parti xénophobe Pegida. On verra si les réfugiés orientés vers des centres d’accueil installés à Leipzig ou Dresde en Saxe, vont être aussi bien accueillis. Il faut dire que l’ancienne Allemagne de l’Est est le parent pauvre de l’Allemagne. Certes les allemands – de l’Ouest- se sont collectivement serrés la ceinture pour financer la remise à niveau de l’ancienne Allemagne communiste, routes, fibres optiques, éoliennes, rénovation de toutes les villes et villages : Le changement est spectaculaire. Mais dans le même temps, près de deux millions de personnes ont émigré à l’Ouest pour y trouver du travail. Et en dehors de quelques grands centres, dans les petites villes d’Allemagne de l’Est, ne restent plus que les retraités et les chômeurs.
Ce qui fait la différence c’est l’engagement des dirigeants politiques allemands et notamment d’Angela Merkel : Contrairement aux élucubrations chez nous non seulement des dirigeants du FN mais également d’élus de droite et de gauche, obsédés par la peur de la peur des français des « grandes invasions », la chancelière prend des positions impopulaires, courageuses. Il lui aurait été plus facile de caresser son électorat dans le sens de la démagogie.
Mais peut-être, comme beaucoup d’allemands, comme beaucoup de familles allemandes, se souvient-elle des drames qui ont ponctué l’histoire récente de l’Allemagne.
La fuite des allemands de l’Est enfermés derrière le rideau de fer.
Mais aussi après 1945, l’expulsion de plus de 15 millions d’allemands de toute l’Europe de l’Est.
Et encore avant, l’errance désespérée de centaines de milliers d’allemands et d’autrichiens fuyant le nazisme parce que opposants politiques, juifs, artistes, homosexuels et qui trouvèrent trop souvent portes closes. Comme en France par exemple, où l’extrême-droite criait déjà à l’invasion de ce qu’elle appelait à l’époque la « vermine venue de l’Est ». La “France des droits de l’Homme” qui finit même par ouvrir des « camps de rétention » – comme ce que réclame aujourd’hui, Nicolas Sarkozy – en fait de « concentration » où furent emprisonnés réfugiés allemands, comme également espagnols.
Faire de la politique, c’est aussi apprendre des générations qui nous ont précédé, avoir de la mémoire, ne pas oublier les erreurs et les fautes du passé pour essayer de ne pas les reproduire à nouveau.
Nous devrions méditer le suicide du grand philosophe allemand Walter Benjamin, le 28 septembre 1940, à Port-Bou, près de la frontière espagnole dans ces conditions tragiques de réfugié traqué, tentant de fuir les nazis et le régime de Vichy. Il écrivit ces derniers mots, dans notre langue : « Dans une situation sans issue, je n’ai d’autre choix que d’en finir. C’est dans un petit village dans les Pyrénées où personne ne me connaît que ma vie va s’achever ».
Plus jamais ça ! Plus jamais ça ?
Nous vivons une e-poque formidable.

On sait enfin la vérité sur qui a tué Jaurès: Emmanuel Macron était dans le coup!

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Dans les livres d’histoire, il est dit que c’est un certain Villain (Raoul) qui a assassiné Jaurès le 31 juillet 1914.
Un siècle plus tard, on connaît enfin la vérité vraie: ILS étaient plusieurs ( d’où le cri-slogan : « ILS ont tué Jaurès ») parmi lesquels…Macron Emmanuel. Bien sûr c’est une image, puisque l’actuel ministre de l’Economie n’était même pas encore au berceau à l’époque. Mais c’est le sens  des récentes déclarations de Yann Galut. Ce député PS, tout en nuances de rouge (pas de Grey) voit dans le Ministre de l’économie un serial killer, puisqu’il aurait également « assassiné » Blum, Mitterrand, Jospin, Aubry. Excusez du peu ! On a l’impression qu’au PS, les débats idéologiques sont restés bloqués sur le curseur : « Dictature du prolétariat » « Grand soir » ou « Prendre aux riches pour donner aux pauvres ». Ou même «  Mon ennemi, c’est la Finance »…
Comme si être de « gauche », cela voulait dire ne rien changer depuis la glorieuse époque des grandes luttes sociales. Sauf qu’à l’époque, il s’agissait d’interdire le travail des enfants, d’obtenir le repos dominical, ou les congés payés. Depuis, beaucoup d’eau a coulé dans le Gier (c’est la rivière qui traverse Saint-Chamond, Lorette et autres villes minières de la Loire), les mines ont fermé, et même Saint-Etienne a perdu son maire communiste et même dirigé par la droite.
La gauche du PS utilise aujourd’hui le même vocabulaire que Jean-Luc Mélenchon qui utilise les mêmes attaques contre Macron et autre Valls que les (futurs) communistes, en 1920, au Congrès de Tours contre Léon Blum et ceux qui préféraient rester dans « la vieille maison socialiste ». C’étaient des « social-traîtres » comme le furent également Jacques Delors, Laurent Fabius ou Pierre Bérégovoy. Il furent obligés de mettre en place une politique de rigueur et d’ancrer la France dans l’Europe après deux années catastrophiques marquées par l’application doctrinaire de ce que Macron appellerait aujourd’hui des idées fausses: Les nationalisations, la relance par la consommation. Qui le regrette aujourd’hui, même au PS ?
Emmanuel Macron a appelé un chat un chat et les 35 heures une bêtise. A l’heure où le problème de millions de français c’est de travailler suffisamment ou tout simplement de travailler, s’accrocher aux 35 heures à quelque chose d’indécent et tout-à-fait anti-social. Allez donc demander à Martin Hirsch à l’Assistance Publique, les Hôpitaux de Paris, ce qu’il en pense. Appliquées de manière centralisée et uniforme, les 35 heures ont été et sont encore un vaste bordel pour tous les hôpitaux publiques.
En fait, Emmanuel Macron rend service au PS. Il est devenu aujourd’hui indéboulonnable au gouvernement, indispensable à la fin de mandat de François Hollande. Sa liberté de parole lui permet de faire évoluer les positions conservatrices du PS sur l’économie et le rôle des entreprises. Les socialistes dont beaucoup risquent de passer à la trappe des prochaines échéances électorales, devraient lui dire merci !
Nous vivons une e-poque formidable !

Croissance : France : 0 – Espagne : 3.

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Croisance: La France fait tâche! (source: Les Echos-Eurostat)
0 . Zéro. C’est généralement la note que l’on met aux cancres de la classe. Et donc, c’est officiel ! Nous sommes les cancres de la classe européenne. Croissance de notre économie, nulle. Nous faisons moins bien que l’Italie, le Portugal, la Grèce (la Grèce ???) . Quant à l’Espagne, sur laquelle nos « experts », sans parler de la droite de la droite et de la gauche de la gauche, tombaient à bras raccourci en vantant les mérites des indignés et autres « podemos » qui allaient ouvrir une troisième voie qui niquerait les banques et le grand capital, eh !bien : Caramba ! Encore raté ; L’Espagne explose ses performances économiques et sa croissance n’a jamais été aussi forte depuis … 1977 !
Bien sûr, tous ces chiffres nous saoulent: Déjà, les statistiques grecques… truquées pendant 30 ans, ce n’est pas aujourd’hui que l’on va les prendre pour argent comptant. Quoique… Avec ce qui se passe dans le monde, jamais les îles grecques n’ont été aussi attirantes, et la saison touristique qui fait vivre le pays, s’annonce brillante. Tsipras ou pas, Grexit ou pas, comme le disait une ancienne publicité de l’office du tourisme : « La mer a un pays : La Grèce » et cela fait 2000 ans que ça dure !
Chez nous, on n’y comprend plus rien: Avec une croissance zéro, on aurait pu imaginer un appel à la mobilisation générale. Mais non : Le gouvernement est content et voit même la reprise: « L’indice X a augmenté de 0,3 %, le facteur Y a frémi de 0,2 %, si l’on compare aux prévisions saisonnières rapportées sur un an, ça fait 0 ,8 ». Ca y est : La crise est derrière nous, et sous entendu: La réélection est devant… Hollande.
En fait, nous savons tous bien que les mesures que l’on nous annonce depuis des années se sont transformées en mesurettes. Libéraliser les lignes de bus ne va pas faire sensiblement baisser le chômage. De même que regrouper l’Alsace, la Lorraine et Champagne-Ardennes, ne boostera pas l’emploi à Châlons-en-Champagne ! Nous savons bien que finalement allemands, autrichiens, danois, suédois, irlandais, et même portugais, italiens et espagnols ont eu raison de se serrer la ceinture, se réformer, se désendetter. Nous savons bien que ce n’est pas faire du « french bashing » ou du « Hollande bashing » que de s’inquiéter de notre perte de compétitivité. Tiens !: Où est donc passé le fameux « choc de simplification » qui devait booster notre économie, et qui ressemble plus à une marée en Méditerranée qu’aux marées d’équinoxe au Mont Saint-Michel.
Nous savons tout cela. Mais l’été a été plutôt beau – sauf au-dessus de Paris-Plage où comme d’hab il a plutôt flotté – alors profitons-en.
Il sera bien temps cet automne de s’inquiéter, si par malheur, au niveau mondial, les taux d’intérêt se remettaient à monter. Nous serions alors étranglés ! Contrairement à tous nos voisins qui eux se sont désendettés.
Allez, vous piquerez bien une dernière tête dans la grande bleue ?
Nous vivons une e-poque formidable.
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