Le blog de Pierre M. Thivolet, journaliste

Catégorie : Hollande (Page 3 of 5)

Après la Grèce, la canicule: Hollande, vite !


C’est fou: Nous sommes en été et il fait beau et chaud. Ce n’est pas normal. C’est  même inquiétant. Il n’y a plus de saisons. Est-ce le changement climatique ? Est-ce le début de la fin du monde ?:
Vivement le sommet sur l’environnement à Paris en décembre pour que François Hollande puisse s’attaquer à l’inversion de la courbe de CO2, à défaut de pouvoir inverser celle du chômage.
Après la Grèce, sauvée grâce à lui, le week-end dernier, après la paix dans le monde, sauvée par Laurent Fabius il y a deux jours à Vienne avec l’Iran, le prochain chantier de notre Président, c’est de sauver les ours blancs et la planète.
En attendant: De l’audace, encore de l’audace, il en faut pour nous sauver de la canicule et notre Ministre de la Santé est à la manœuvre. Est-ce que ses visites de maisons du troisième âge, ou dans les services d’urgence devant les caméras de télé vont servir à quelque chose ?  On peut en douter. Mais qu’importe, le fameux scandale Mattei, du nom du Ministre de la Santé qui avait raté sa com’ au moment de la canicule de 2003, continue à traumatiser les communicants de tous nos gouvernements. D’où cette avalanche de conseils qui donnent l’impression que nous sommes des boloss: Faîtes boire vos vieux, hydratez-vous (et non pas : déshydratez-vous ! comme on a pu lire sur certains panneaux d’affichage municipaux ou certains sites d’infos comme Autosur… mais bon, depuis que les enseignements du latin et du grec ont foutu le camp ! LOL !) , évitez les marathons en plein cagnard, aérer vos apparts la nuit, fermez les fenêtres et les volets le jour. Heureusement qu’ils sont là, sinon personne n’y aurait pensé! On se demande même comment font les espagnols pour survivre à Madrid ou à Séville où il fait 45 ° C pendant 3 mois, et qu’ils n’ont pas la chance d’avoir ni les plans canicule, ni Marisol Touraine ?
Heureusement, le beau temps ne va pas durer, du moins au nord de la Loire, dans cette région dont on décrit le climat comme « tempéré » alors qu’il est le plus souvent moche et pluvieux.
A Paris, le mauvais temps reviendra à partir du…20 juillet. Comment être aussi sûr ? Pas après l’analyse des fluctuations d’El Niño dans le Pacifique, ni en suivant la position de l’anticyclone des Açores, rien de tout cela. Il pleuvra et fera moche à partir du 20 juillet, car c’est la date d’ouverture de Paris-Plage. Or une fine observation du temps qu’il fait à Paris en été montre que dans les semaines qui précèdent Paris-Plage, il fait beau, et que dés que le sable est répandu sur les voies sur berge, avec son cortège de palmiers, transats et brumisateurs, il se met à pleuvoir aussi sec. Sortez vos K-Ways ! Retour du beau temps sur la capitale après le 15 août, après de démontage de Paris-Plage.
Quel mauvais esprit !
D’un autre côté, plutôt que de nous faire croire pendant un mois que Paris est devenue Marseille ou Barcelone, on pourrait peut-être construire dans la capitale sur des péniches flottantes par exemple, ça a existé il y a un siècle, des équipements durables, comme des piscines, aménager des pelouses sur lesquelles on pourrait marcher, des parcs dans lesquels ou pourrait piqueniquer. Il paraît que ça va venir. Enfin, si il y a les J.O , c’est pas sûr.
Nous vivons une e-poque formidable !

Mode: Après le Friday wear, voici le Tsipras wear.

       

Le look Tsipras vs le look Merkel: Quel est le plus fou ?


Avez-vous remarqué le look adopté par un certain nombre d’hommes politiques depuis quelques semaines. Au début on pouvait se dire, c’est l’effet d’un été un peu chaud, mais non, il s’agit d’une démarche politique, quasi révolutionnaire. Depuis que la révolution passe par l’Acropole, c’est un peu le col Mao version Tsipras.
Prenez Mélenchon par exemple, il y a encore quelques semaines, il exprimait ses convictions politiques par la couleur de sa cravate, rouge. Mais sans aller jusqu’à abandonner le costume cravate: 25 ans sénateur, ça vous marque un homme.
Mais Alexis Tsipras est passé par là, la Nouvelle Gauche s’est trouvée une égérie (au masculin, ça donne un égérie ?), désolé pour cette référence romaine et non grecque. On jette la cravate, on adopte la chemise, si possible blanche, col ouvert,  éventuellement un jeans sombre, mais on garde la veste. Ce qui franchement est plus prudent surtout au-delà de 17 heures dans des sommets marathons se déroulant dans des salles surchauffées…
Il existe une version un peu plus hard du look Tsipras, c’est la tendance Varoufakis, du nom de l’ancien Ministre des Finances démissionnaire. Sous la veste, un T-shirt, sombre si possible. C’est le look campus américain, CEO d’Apple. Très gauche silicon valley. Vivement que la révolution passe par le Congo, Congo-Kinshasa évidemment, et nos hommes politiques adopteront le look « sapeur », et ça, ça sera vraiment classe.
Pour l’instant chez nous, la tendance reste le dress-code « Petit marquis », très bien porté par Emmanuel Macron, avec son grain de folie, non visible par les caméras, car il se retrouve au niveau des chaussures, souvent des bottines, toujours impeccables. Les italiens, qui en matière de chic vestimentaire sont l’autre grande école avec les britanniques, vous le diront: On juge un homme sur ses chaussures.
Et les européens du nord, là-dedans ? Les allemands ? Evitons de juger les ministres allemands… les cravates couleur lie de vin y sont encore très en vogue, ainsi que les coupes de cheveux unisexe à la Beckenbauer – c’est fou, quand on pense que le mur de Berlin est tombé depuis plus de 25 ans. Bien sûr, il y a Angela, la chancelière, la femme la plus puissante d’Europe. Comment définir son look … Reconnaissons qu’elle ne tente plus les robes longues avec décolleté plongeant, elle l’avait essayé une fois pour une réception à Oslo, cela avait failli provoquer une catastrophe à la bourse de Francfort. Aujourd’hui elle s’en tient aux pantalons sombres, ce qui est sage, et aux chaussures à talons plats, ce qui est amical à l’égard de François Hollande par exemple. Certains se moquent de sa coupe de cheveux à la Jeanne d’Arc, mais Karl Lagerfeld jugeait récemment que sa coupe et sa couleur de cheveux convenaient parfaitement “à ses beaux yeux bleus et à son fin nez en pointe” : sic !
Et puis pour tous ceux qui voient dans son dress-code l’illustration de l’austérité et de la rigueur, regardez donc l’incroyable collection de vestes qu’elle adapte à toutes les situations et toutes les saisons et qui vont du vert pistache au fraise écrasée en passant par le bleu fluo ou le jaune moutarde. Seule la Reine d’Angleterre fait mieux avec ses chapeaux.
Nous vivons une e-poque formidable.

Allo, Taxi ? Ne m’appelez pas Uber !

“French Anti-Uber Protest Turns to Guerrilla Warfare”:Un des titres de la presse anglo-saxone.
Avez-vous vu le spectacle que nous offrons aux touristes qui débarquent chez nous ? Des scènes hallucinantes de guérillas urbaines. Il ne s’agit pas de cailleras du 9-3 , mais de chauffeurs de taxis, des « René » comme dirait Canteloup sur Europe 1, caricaturant les auditeurs de RMC, chauffeurs de taxi à Marseille, fans de Bourdin, et qui va «  te les enculer ces pédés de chauffeurs d’Uber ».
Mais comment a-t-on pu en arriver là ?
Bien sûr, les chauffeurs de taxis sont des beaufs (LOL !).  Et les actes de violence sont injustifiables.
Mais – désolé pour ce mais – quand ils doivent payer 150 000 à 200 000 euros pour obtenir une plaque, plus tous les examens et contrôles, comment voulez-vous qu’ils réagissent quand on vient leur manger la laine sur le dos ?  C’est l’Etat qui a fixé les règles, qui a réglementé ce métier, ses coûts, ses contraintes, c’est donc l’Etat qui doit en organiser l’évolution. Voilà d’ailleurs, un secteur où il y du travail. Tout le monde se plaint qu’il n’y ait pas assez de taxi. Il faudrait donc ouvrir, libéraliser ce secteur, mais en faisant évoluer le réglementation, pas en fermant les yeux sur des pratiques de travail au noir.
La guerre d’Uber était prévisible. Ne pas l’avoir anticipée est inexcusable.
Plutôt que de libéraliser les lignes de bus et 3 ou 5 dimanches de plus par an d’ouverture des magasins, où est Emmanuel Macron dans ce conflit ? Où est Christiane Taubira, qui rêve des 32 heures, mais ne répond pas par la loi aux demandes des chauffeurs de taxi ? C’est vrai, elle roule en vélo, avec un casque… Tu parles ! Elle parle d’or, lorsqu’elle dit qu’il faudrait encadrer l’évolution des professions réglementées. Elle parle, mais que FAIT-elle ?
Où est Bernard Cazeneuve, qui vient seulement hier de demander au Préfet de Police de Paris de sévir contre Uber ? Ce qui ne sera qu’un cautère sur une jambe de bois. Uber, une start-up, une jeune pousse de moins que rien provoque une révolution. On se pince .
Le e-business est un tsunami contre lequel nous ne pourrons résister. La web-economie est en train de tout bouleverser, non seulement les taxis, mais la location de voitures, d’appartements, d’hôtels, de services. Le rôle d’un gouvernement est de prévoir, , d’encadrer, d’accompagner, d‘anticiper, surtout d’ANTICIPER.
Emmanuel Macron n’a pas 40 ans. Normalement il fait partie de la e-génération. Et il ne serait pas capable d’avoir l’adaptabilité d’un geek ? On n’ose y croire. Peut-être que l’ENA, l’Inspection des Finances, la Banque Rothschild l’ont coupé des e-réalités. Il est vrai qu’une grande banque d’affaires, ce n’est pas vraiment les mains dans le cambouis du business d’un petit commerce, d’une P.M.E, ou de petits artisans, comme les taxis.
L’enfer est pavé de bonnes intentions, et notre gouvernement se conduit comme des bizounours.
Nous vivons une e-poque formidable.

#Sarkozy sur l’immigration: Aussi (peu) drôle qu’un #Dieudonné.

        

Fuite d’eau?

Comparer les milliers de migrants qui se noient au milieu de la Méditerranée à une fuite d’eau est … On manque de vocabulaire pour exprimer la consternation. D’ailleurs qu’est-ce qui est le plus consternant ? : L’humour à la Dieudonné ou à la Le Pen d’un ancien Président de la République qui patauge dans le caniveau ou les rires gras des spectateurs ?

Mais quelle mouche a donc piqué Sarkozy? Est-ce un signe de l’extension du domaine du moustique Tigre porteur de Chikungunya ou de la Dengue (dingue ?) ?
Tout le monde a bien compris que la campagne électorale, d’abord pour les primaires à droite, puis pour 2017, avait commencé. Tout le monde comprend la stratégie « d’assécher » le vote FN. Mais pourquoi en faire trop ? Politiquement en plus, c’est une erreur, cela permet au Président de la République d’avoir le beau rôle en appelant tout le monde à « la maîtrise ».
Tout cela alors que sous nous yeux, sous nos fenêtres, se déroule une vraie tragédie.
Ce sont des tragédies, ce que l’on voit depuis des mois, au milieu de notre belle Méditerranée qu’en temps normal les poètes aiment tant « voir danser au fond des golfes clairs », ce que l’on voit depuis des mois à Calais, ce que l’on voit depuis des semaines à Paris, boulevard de la Chapelle, ce que l’on voit depuis des jours à la frontière franco-italienne. 
C’est une tragédie, tant de vies humaines noyées devant nos caméras. 
C’est une tragédie qui donne envie de pleurer, pas de rire. Et c’est une honte pour notre pays, pour l’Europe, pour nous tous.
C’est une honte que notre gouvernement fasse preuve d’une telle impréparation: 10 000 places d’accueil annoncées par le Ministre de l’intérieur ? Mais l’Allemagne en a fait déjà 10 fois plus.
C’est une honte de laisser l’Italie ou la Grèce, seules face à cet afflux de réfugiés. Au lieu de s’attaquer à Nutella, c’est quand le sommet européen pour réellement intervenir tous ensembles, les 28 pays de l’Union ? Et l’on pourrait même d’ailleurs essayer de mobiliser aussi,  la Norvège, la Suisse, la Turquie…
C’est une honte aujourd’hui de ne pas reconnaître et assumer nos responsabilités, par exemple, en Libye, où ni Cameron, ni Sarkozy ne se sont préoccupés de l’ « après », l’après Kadhafi, exactement comme il y a 15 ans en Irak, le américains n’avaient pas prévu l’après Saddam. Nous avons foutu un beau bordel, alors le moins que nous puissions faire aujourd’hui ce serait de ne pas rigoler des incendies que nous avons allumés.
Contrairement aux propos obsessionnellement anti-arabes d’une Marine Le Pen, qui au moment du Printemps Tunisien, prévoyait une marée d’immigrants maghrébins, les réfugiés qui viennent se noyer au large de nos côtes, viennent du Soudan, d’Erythrée, de Syrie, d’Irak. Alors vous faîtes quoi ? Vous les renvoyez où ?
Il y a l’urgence. Une urgence humanitaire sur laquelle personne ne peut faire de l’humour. Et puis, il y a le court, moyen et long terme. Et là, ce n’est pas avec moins d’Europe, mais avec plus d’Europe que nous pourrons trouver des solutions, qui comporteront bien sûr des moyens de contrôle accrus, la lutte contre les trafiquants, et sans doute aller attaquer le mal à la source.
Il ne s’agit pas d’accueillir toute la misère du monde. Mais il s’agit face à l’urgence d’être fidèles à nos valeurs, à notre histoire, et justement, tiens, à l’héritage chrétien de l’Europe. Car il paraît qu’il fût un temps où les pauvres et les persécutés pouvaient frapper à la porte d’une église ou d’un couvent et y trouver protection et asile. Et aujourd’hui, que faisons-nous ? Nous fermons nos portes, nos fenêtres, nos cœurs, par peur de l’invasion, par peur du « grand remplacement ».
Tout cela ne donne pas envie de faire de l’humour.
Nous vivons une e-poque (pas si ) formidable.

#Algerie : Mieux vaut la voir du ciel plutôt qu’au niveau de #Bouteflika et de #Hollande.

Hollande vante la grande maîtrise de Bouteflika!
En 24 heures, deux images de l’Algérie se sont télescopées :
L’une, vue du ciel par Yann Arthus- Bertrand. Des images à couper le souffle, qui nous rappellent à quel point ce pays – dont nous sommes si proches, si frères, malgré ou peut-être à cause de l’Histoire, de nos liens multiples – est un pays extraordinaire. Sa faillite actuelle n’en est que plus douloureuse.Il faudrait être totalement insensible en tant que français pour ne pas être profondément ému lorsque l’on découvre pour la première fois Alger, Annaba-Bône, Oran, Constantine… Tipaza, les Aurès…
Et puis, il y a cette granguignolade donnée par les deux Présidents Hollande et Bouteflika. Des images consternantes, qui ne sont ni à l’honneur de l’Algérie, ni à celui de la France. Abdelaziz Bouteflika et François Hollande, assis côte à côte. Enfin…« assis »… Bouteflika plutôt « exhibé » sur son fauteuil roulant, comme une momie qui toutes les deux minutes aurait un geste réflexe, celui de porter son mouchoir à sa bouche pour en essuyer la bave qui coule. Une honte , non pour l’Algérie mais pour la clique qui derrière le Président-momie tire les ficelles. On sent des clans qui s’agitent, toute une nomenklatura corrompue faite d’anciens du FLN, de cadres de l’armée, de hauts fonctionnaires, prêts à s’écharper pour ramasser le pouvoir le jour où…
Une honte aussi pour la diplomatie française, et pour François Hollande, qui sans rougir, nous a déclaré les yeux dans les yeux qu’il avait trouvé Abdelaziz Bouteflika d’une “grande maîtrise intellectuelle“. « C’est rare de rencontrer un chef d’Etat qui a cette alacrité, cette capacité de jugement“. Obama, Merkel, Renzi et autres, doivent s’en étrangler de rire! Il avait fumé de la chicha ou quoi ? Pardon pour cet irrespect, mais la langue de bois diplomatique a quand même des limites. 
Déjà avec Castro, il y a un mois…Certes, tout le monde sera d’accord sur le fait qu’il est important de « placer » la France à Cuba, dans la perspective d’une possible prochaine ouverture d’une des plus anciennes dictatures du monde.
Tout le monde sera aussi d’accord sur l’importance de l’Algérie, notamment à l’heure où tant de menaces terroristes se développent dans le Sahel, et tout le monde sait également à quel point il est difficile pour la France d’établir des relations équilibrées et de totale confiance avec ce pays.
Mais est-ce une raison pour être ainsi ridicule, y compris auprès du peuple algérien qui n’en dit rien, faute de le pouvoir, mais qui n’en pense pas moins.
Nous vivons une e-poque formidable.

Le vrai visage de Cuba: Fuir, dans le sens de prendre un radeau de fortune et se tirer…

William Navarrete: En fugue

Le mythe Cuba est tellement bien ancré qu’il est difficile de le contrebalancer même par des livres ou des reportages bien documentés. 
Pour beaucoup, finalement, Cuba est une dictature certes, mais … Et tout le scandale  la tromperie est dans ce “mais”…
Mais la Révolution a fait beaucoup de choses, l’éducation , la santé gratuites, etc… Mais les cubaines et les cubains si gentils, Cuba est si belle. Mais la Révolution a renversé une dictature épouvantable. Mais avant la Révolution , Cuba était tenue par la mafia et la prostitution. Le tout en sirotant un mojito dans l’ancien bar fréquenté par Hemingway… C’est sûr, la Révolution, c’était quand même plus sympa à Cuba qu’à Berlin-Est!
Castro a réussi à ré-écrire l’Histoire. Ainsi, l’on oublie que Cuba, avant la Révolution, n’était pas Haïti, ou le Salvador, ou l’Equateur. C’était le pays le plus développé d’Amérique Latine, avec des taux de scolarisation, d’éducation qui dépassaient ceux de certains pays du sud de l’Europe de l’époque, avec des classes moyennes et des élites intellectuelles nombreuses. On oublie de rappeler que Batista avant d’être un dictateur avait surtout été le premier “non blanc” à être élu Président . Aujourd’hui, combien de noirs au gouvernement cubain ? On oublie de rappeler que dans le premier gouvernement Batista participaient … les communistes. Ce qui explique d’ailleurs que le Parti Communiste cubain n’ait rallié Castro qu’à la toute fin de la Révolution. 
En cinquante ans, Cuba s’est vidée de ses élites et de ses classes moyennes, par vagues. Et ce ne furent pas seulement d’infects capitalistes, des “gusanos“, des “vers de terre” comme le prétend la terminologie révolutionnaire officielle. Cela a été des médecins, des infirmières, des techniciens, des ingénieurs, des commerçants, des journalistes, des artistes, et les plus grands. Comme l’icône de la musique cubaine, Celia Cruz, qui en quittant Cuba, s’était écriée: “Avec moi s’en va “el son”, la musique cubaine“.
Ce sont aussi des poètes, des écrivains. 
Comme par exemple, William Navarrete, écrivain, critique d’art, exilé en France depuis 1991… Son dernier roman “En Fugue” est un contrepoint doux amer aux images idylliques de Cuba selon les Castro:
Fuir, dans le sens de prendre un radeau de fortune et se tirer parce que de toute façon, ici, nous passions notre temps à tout fuir, surtout le pouvoir, ses ténébreux ministères, les lois absurdes, les interdictions, la surveillance. Même le voisin pour qu’il ne sache pas qu’on avait éternué. Et la chaleur, l’ennui, la pénurie, les souvenirs.
A lire sans modération.

William Navarrete, “En Fugue”vient de paraître chez Stock

Haïti, la face noire de Napoléon

En 2005, Bordeaux rappelait le souvenir de Toussaint Louverture
Article publié dans Le Monde en 2003:
Il y a deux cents ans, Napoléon Bonaparte volait de victoire en victoire. Il jetait les bases de la France moderne et allait connaître les gloires que l’on connaît avant la chute que l’on sait.

Il y a deux cents ans, en Haïti, à 7 000 kilomètres de Paris, Toussaint Louverture, un Noir, né esclave, cocher de son état, était traîtreusement arrêté par le général Leclerc, le propre beau-frère de Napoléon (il avait épousé la très belle Pauline Bonaparte) et envoyé au fort de Joux, dans le Haut-Jura, une des régions les plus froides de France, où il mourut deux ans plus tard.
Cinq ans auparavant, Toussaint Louverture avait pourtant été nommé par la République général en chef des armées françaises de Saint-Domingue (le nom colonial d’Haïti). A la tête de son peuple d’esclaves misérables, il avait réussi à défendre la souveraineté française sur cette île, à l’époque la plus riche colonie du monde, coupée de la métropole par le blocus de la flotte anglaise et attaquée par les armées espagnoles.
Les esclaves haïtiens et leur chef s’étaient identifiés à cette République française qui venait d’oser proclamer, la première, que tous les hommes étaient égaux, quelle que soit leur couleur, et qui, la première, venait d’abolir l’esclavage.
Alors quel fut donc le crime de Toussaint Louverture, le crime des esclaves haïtiens ? S’être opposés au rétablissement de l’esclavage décidé par Bonaparte, avoir cru en nos propres idéaux, ceux de liberté, d’égalité, de justice. Et c’est pour rétablir l’esclavage qu’il y a deux cents ans Napoléon avait envoyé en Haïti 20 000 soldats français et fait arrêter Toussaint Louverture.
Privés de leur chef, les esclaves haïtiens réussirent quand même à vaincre les troupes françaises ; le général Leclerc mourut de la fièvre jaune et, le 1er janvier 1804, Haïti devenait la première République noire.
Mais cet échec trop oublié de Napoléon Bonaparte en annonçait d’autres plus graves qui con- duisirent au naufrage de l’empire : les Français venaient ainsi de trahir les idéaux révolutionnaires. Ils perdaient leur crédibilité aux yeux des peuples opprimés, leurs armées n’étaient plus celles de libérateurs venus renverser les despotes, mais les instruments d’une volonté de puissance et de domination.
Et pourtant, nous Français, nous pourrions être fiers de cette Révolution haïtienne d’il y a deux siècles. Car cette révolution était comme l’écho nègre et américain de la nôtre. Devenue “première République noire”, Haïti était un aussi grand scandale pour l’ordre mondial de l’époque que la France révolutionnaire. Entourée de pays hostiles où l’esclavage des Noirs par les Blancs régnait encore en maître (aboli seulement en 1896 à Cuba, l’île voisine, par exemple), Haïti n’eut de cesse de gagner sa reconnaissance par le monde “civilisé”.
Simon Bolivar n’aurait sans doute pas réussi à libérer l’Amérique latine de la domination espagnole s’il n’avait trouvé refuge et aide militaire dans la toute jeune République haïtienne. Comme récompense, Haïti fut le seul Etat à ne pas être invité au premier Congrès des Etats indépendants d’Amérique organisé par Bolivar en 1826 à Panama. Haïti alla même jusqu’à acheter sa reconnaissance diplomatique par la France en acceptant le versement d’une indemnité colossale pendant un siècle, dont elle s’acquitta dignement jusqu’au dernier sou.
Aujourd’hui, ce pays exceptionnel parce qu’il a contribué au progrès de la conscience universelle, ce peuple courageux, qui n’a jamais pris personne en otage, posé aucune bombe, ni détourné aucun avion, qui n’a jamais menacé quiconque, Haïti crève la gueule ouverte et dans la plus grande indifférence.
Les mots sont impuissants à décrire tous les maux qui écrasent ces 8 (9 ? 10 ?) millions d’Haïtiens entassés sur un bout d’île grand comme à peine trois fois la Corse, peuplée elle de 260 000 habitants. Un des pays les plus pauvres du monde, soumis à l’arbitraire et à la violence, sans Etat, sans infrastructures, dominé par les mafias en tout genre. Qui s’en soucie ? Haïti n’a ni pétrole, ni richesses particulières, ni intérêt stratégique. Haïti est sans espoir.
Et pourtant ce n’est pas sans importance. C’est même très important de ne pas oublier ce que représente ce pays dans un monde qui se cherche de nouveaux idéaux, de nouveaux équilibres. C’est très important de prouver aux peuples non européens que les principes de liberté, d’égalité et de justice ne sont pas que des vains mots, qu’ils ne sont pas seulement des idées “occidentales” au seul usage des Occidentaux.
Deux siècles après le premier échec militaire, politique et moral de Bonaparte, il ne faut pas oublier Haïti. La France, si elle voulait être vraiment fidèle à elle-même, devrait se souvenir de ce pays de rien du tout qui lui est lié et envers lequel elle a au moins une immense dette morale.
Nous devrions redonner du sens à cette chanson haïtienne : “Ayiti sé manman libèté. Si l tombé la lévé” ( “Haïti est la mère de la liberté. Elle peut tomber, elle se relèvera !” ).

Publié dans LE MONDE | 26.12.2003


En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/international/article/2003/12/26/haiti-la-face-noire-de-napoleon_347161_3210.html


François Hollande : Cuba plutôt que Moscou ?

La victoire mais sans les russes ? 
Moscou vient de célébrer le 70 ème anniversaire  de la victoire sur le nazisme.
Les dirigeants occidentaux ont boudé ces cérémonies. Des absences qui sont choquantes. Et qui sont une erreur. Surtout de la part des dirigeants français.
Car on peut ne pas vouloir faire la fête avec Vladimir Poutine, lui manifester nos désaccords avec sa politique souvent brutale et autoritaire, mais comment peut-on oublier l’Histoire ?
Comment peut-on oublier que le tournant de la guerre contre les nazis, a été la bataille de Stalingrad ? Chez nous, nombre de places, de rues, jusqu’à des stations de métro portent ce nom, alors que la ville elle-même ne s’appelle plus ainsi !
Comment peut-on effacer les vingt millions de morts soviétiques auxquels nous devons notre libération ? Les alliés auraient-ils pu débarquer en Normandie sans le front de l’Est et l’engagement d’une bonne partie des forces allemandes sur le front de l’Est ?
On peut émettre toutes les réserves, jusqu’aux représailles épouvantables commises dans les territoires libérés par l’armée rouge : Pauvre polonais qui se sont soulevés pour libérer leur capitale Varsovie et qui ont été massacrés par centaines de milliers  en représailles par l’armée allemande, sans que les soviétiques qui campaient de l’autre côté de la Vistule ne lèvent le petit bout du doigt. Au contraire, Staline en profitait ainsi pour faire éliminer les résistants polonais non communistes…
On ne peut qu’être horrifié par les récits des tueries, des pillages des viols – 2 millions d’allemandes ? – commis par les troupes soviétiques dans leur conquête de Berlin. On ne peut que regretter que notre libération ait signifié par la suite à cause de notre passivité, celle des Britanniques, celle des américains, face à Staline, l’enfermement pour 50 ans des européens de l’Est derrière le rideau de fer et sous le joug de dictatures pro-Moscou.
Tout en rappelant ces faits, tout en ne faisant pas ami-ami avec Poutine, comment justifier notre absence à Moscou ? Remarquez, déjà, il y a 5 ans, Nicolas Sarkozy avait fait de même, à la différence d’Angela Merkel !
Il y a un an, François Hollande s’était à juste titre félicité de la présence de tous et toutes, Angela Merkel, Vladimir Poutine compris, au grand show commémorant le débarquement en Normandie.
Que cette année, notre Président ait préféré à Moscou une tournée aux Antilles est presque insultant. Avec en prime, une visite à Cuba, qui est au moins autant une dictature que la Russie. Evidemment, on comprend pourquoi il y va. Il y a du business qui se profile… Mais si nous pensons que cela nous permettra de nous « placer » pour profiter de l’ouverture à venir – mais quand ? –  dans la plus grande île des Antilles, nous nous fourrons le doigt dans l’œil jusqu’à l’omoplate. Car nous ne pèserons pas lourd lorsque débarqueront les investisseurs américains, et surtout les centaines de milliers de cubains de Miami, qui avec leurs dollars pleins les poches et leur envie de revanche contre les Castro,  feront table rase dans leur pays d’origine. Espérons que face aux dirigeants cubains, François Hollande évoquera les droits de l’Homme au moins autant qu’il ne le fait face à Poutine !!!
Il aurait mieux valu être à Moscou. Dans des moments historiquement aussi importants, cela aurait fait la différence.
Nous vivons une e-poque formidable.

Républicains : That is (not) the question !

keep calm et voter quoi ?
En France, nous discutons de l’opportunité de rebaptiser un parti « Les Républicains ».
A Londres, on s’extasie sur le Royal baby 2.
Et pas qu’à Londres, puisque chez nous, depuis 24 heures, nous avons le droit au défilé de tout ce que les medias comptent de « spécialistes » des têtes couronnées, des monarchies, du protocole, des heurts et malheurs de tous ces Princes et Princesses, qui aujourd’hui sont tellement « modernes », à l’unisson de leurs peuples, des gens comme nous en fait, sauf qu’ils ne seront jamais menacés d’aller faire la cour à Pôle Emploi. Ainsi cette information “étonnante”: Le Prince William, qui est appelé à régner – enfin après sa grand-mère qui semble bien partie pour entrer dans le Guinness book pour battre tous les records de longévité, toutes catégories, et après son père, qui continue à porter le kilt avec élégance – le futur roi, donc, est en congé paternité ! Comme tout le monde, c’est dingue, non ?
Dingues aussi tous ces commentaires qui en rajoutent sur la chance des britanniques d’avoir ainsi un si beau symbole national, qui leur coûte certes cher tous les ans, mais leur rapporte encore plus en tourisme et produits dérivés: Les ventes de mugs « Royal Baby 2 » détrônent déjà celles des T-shirts Messi ou des sous-vêtements Beckham. « Nous avons besoin de bonnes nouvelles, les français comme les britanniques ont besoin d’un peu de rêve ! » entend-on ici ou là. Comme si la royale naissance allait compenser les milliers de morts au Népal, les attentats de janvier, la hausse du chômage.
Notons quand même que ces anglais tellement chanceux d’être en royauté nous avaient montré la voie près de 150 ans avant notre révolution. Leur éphémère République proclamée par Cromwell avait fait décapiter le roi Charles 1er, et à la hache, en plus, ce qui franchement était digne des bourreaux actuels de Daesh.
Un sort (la décapitation en moins) auquel a échappé de justesse la Reine, il y a vingt ans, à l’époque de Diana, princesse des cœurs, icône des épouses bafouées.
Ce rétablissement d’image des souverains britanniques est tout à fait remarquable. Même si leurs recettes, comme la conduite à gauche et les jellies, ne sont sans doute pas importables sur le continent, les conseillers en communication, les « spindoctors » de nos dirigeants devraient en prendre de la graine.
La tâche risque cependant de se révéler ardue avant 2017: Le look énarque, même avec des lunettes relookées et danoises, est moins flashy que les tenues vert fluo avec chapeau « retour de pique-nique» qui est la marque des Windsor. Et puis cette famille est décidément très douée pour retourner les situations, même les plus limites, en sa faveur: Ils ont réussi à devenir le symbole de l’unité britannique, à se faire passer pour plus écossais que Sean Connery alors qu’ils sont plus allemands qu’anglais, plus Saxe-Cobourg-Gotha ou Schleswig-Holstein-Sonderbourg-Glücksburg, famille d’origine de Philippe d’Édimbourg avant son mariage avec la reine Elisabeth.
Notons que décidément les allemands sont vraiment partout: D’ici qu’Angela Merkel fasse valoir ses droits sur Buckingham Palace…
Fort heureusement, la chancelière n’a aucune raison de le faire. Chez elle, sa popularité est aussi importante que celle de Kate et de William. Mais sans tralala monarchique et salut à la foule. Et sans chapeaux. En matière de parades et de jeux destinés à endormir les peuples, les allemands ont beaucoup donné il y a 70 ans. Et aujourd’hui ils ont une préférence pour la transparence et la simplicité de leur République. Et chez eux, peu d’entre eux songeraient à baptiser un parti «Républicains». Seule l’extrême droite l’avait fait. Mais jusqu’à présent, cela ne lui a pas porté chance puisqu’elle n’a jamais pu entrer au Bundestag.
Alors qu’il n’est pas sûr que la naissance du « Royal baby 2 » évite ce risque au Parlement britannique où le très xénophobe Parti Ukip pourrait bien faire son entrée.
Les élections britanniques se déroulent dans 4 jours, et elles seront plus importantes pour l’avenir des Britanniques, de l’Europe et du nôtre, que le prénom d’une Princesse ou le changement de nom d’un Parti.
Nous vivons une e-poque formidable.

Hollande: Yes we Canal+ ?

On le savait d’avance: L’événement médiatique destiné à relancer François Hollande pour les deux dernières années d’un mandat plutôt sinistre et sinistré n’a pas eu lieu :
Rien à dire sur Canal +: Une émission complaisante, où la plupart des chroniqueuses/eurs, approuvaient de la tête les déclarations convenues sur la lutte contre le chômage, les valeurs de la République, le « vivre ensemble ».
Rien à dire sur le Président lui-même: François Hollande est intelligent, et on se dit: Un dîner avec lui, ça doit être sympa et pas inintéressant. Un peu chiant quand même sur la longueur. Ne me dîtes pas, si vous avez regardé les deux heures, que vous ne vous êtes pas ennuyés.
En plus, franchement, pourquoi est-il aussi coincé ?  Pourquoi, d’une manière générale, les hommes politiques français sont-ils aussi coincés ? : Pourquoi doivent-ils  obligatoirement donner l’impression d’avoir avalé un parapluie – d’autres diraient d’avoir un balai dans le cul -? Pour faire crédible ? Pour faire Président ?
Sans aller jusqu’aux Obama, Président et Première dame, toujours prêts à aller jouer les Mickey avec les enfants ou planter des légumes dans les jardins de la Maison-Blanche, François, lâche-toi !
Bien sûr, iI y a eu ce fameux passage avec les jeunes. Le plus intéressant, mais parce que les « jeunes » étaient intéressants. Bien propres sur eux, c’est sûr, mais tous les jeunes ne sont pas « wech cousin » et « clash Booba-Kaaris ». Un moment qui aurait pu être exceptionnel, mais là, désolé Président, consternation :
Car était enfin exprimée à voix haute et sans caricature, cette idée qu’il y aurait deux poids, deux mesures. Charlie d’un côté, Dieudonné de l’autre. « Pourquoi ne peut-on pas rire des blagues de Dieudonné sur les juifs ? ». Et quand le Président demande «Ca vous fait rire ? », une jeune fille murmure : « Oui, c’est drôle ». La réponse du Président n’a pas été mauvaise, elle a été laborieuse. Et à voir les réactions des « jeunes », il n’a pas convaincu.
Ne pas arriver à expliquer en quoi l’holocauste et les chambres à gaz, dont certains continuent à dire, sans sourciller, qu’ils ne sont qu’un détail de l’Histoire, ont quelque chose d’horriblement spécifique ; Ne pas avoir su faire preuve de pédagogie pour faire comprendre que le nazisme est le degré ultime de l’horreur raciste dans sa volonté d’anéantir une population entière parce qu’elle était juive, et même de la réduire, matériellement, en cendres. Cela est consternant.
Il aurait fallu que le Président se batte pour convaincre et éliminer ces doutes polis que l’on voyait sur les visages des ses jeunes interlocuteurs.
Il aurait fallu convoquer Pierre Desproges, qui ,lui, avait su faire rire sur l’Holocauste dans son sketch fameux « On me dit que des juifs sont entrés dans la salle ».  Il aurait fallu convoquer Aimé Césaire, qui dans son  Discours sur le Colonialisme, explique de manière enflammée en quoi la colonisation et son lot de massacres, annoncent le nazisme et la théorie de la suprématie de la race aryenne ; Théorie qui conduit à la solution finale non seulement des juifs, mais également des tsiganes, des homosexuels, des handicapés mentaux…
Ne pas trouver les bons mots pour faire comprendre cela à des jeunes qui trouvent Dieudonné rigolo quand il joue à Hitler, est consternant.
Nous vivons un e-poque formidable.

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